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Chrono

Nutrition

Marie Delabos
Copyright © 2022 Marie Delabos

Tous droits réservés


SOMMAIRE

Partie I : UNE VIE TRANQUILLE JUSTE


AVANT LA GUERRE DU POIDS.
Chapitre 1 : « Une Fille Un Tout Petit Peu
Négligée ? »
Chapitre 2 : La Nouvelle Diva Du Lycée.
Partie II : CHOIX DE FEMME
Chapitre 3 : Bébé, Amour Et Mariage : Un Cocktail
Pas Si Parfait.
Chapitre 4 : Sombrer Jusqu’au Divorce…
Partie III : RE-VIVRE OU CREVER.
Chapitre 5 : Tout Tenter Pour Un Poids Idéal.
Chapitre 6 : Le Coût De L’opération.
Partie IV : MON POIDS ? QU’EST-CE QUE
C’EST REELLEMENT ?
Chapitre 7 : La Découverte Qui Révolutionne
Tout.
Chapitre 8 : Le Grand Ménage Et Le Grand
Remplacement !
Partie V : LA RENAISSANCE.
Chapitre 9 : Régime Et Voyage.
Chapitre 10 : Mes proches dans mon régime.
NOTE
Partie I :
UNE VIE TRANQUILLE JUSTE
AVANT LA GUERRE DU POIDS.
Chapitre 1 :
« Une Fille Un Tout Petit Peu Négligée ? »

Le temps n’est qu’une succession d’évènements, peu


importe la nature. En plusieurs décennies d’existence,
j’ai pu comprendre que dans la vie d’une personne,
tout peut basculer. Une personne peut passer de
l'obscurité à la lumière en un instant, et au même
moment, l'inverse est également possible. De cette
vérité, nous en avons tous conscience. La vérité dont
nous avons moins conscience est celle suivant laquelle
toute montée vers la lumière ou toute descente aux
enfers est précédée d’une décision que nous avons
prise ou des fois, que d’autres personnes ont eu à
prendre à notre place. Tout part d’un choix, d’une
décision.

Si vous me rencontrez actuellement et que vous me


demandez ce qui s’est passé durant les quatorze
derniers mois de ma vie, je n’hésiterai pas avant de
vous répondre que cette période a été la plus magique
de toute ma vie. Je vous dirai que jamais de toute ma
vie, je ne me suis sentie aussi bien dans ma peau, dans
ma vie et dans ma tête. Je vous retorquerai que je
n’aurai pas pu imaginer une telle vie quelques mois plus
tôt, mais compte tenu de la succession des
évènements, jamais je ne pourrai penser pouvoir
réaliser toutes ces choses. Pourtant, j’y suis arrivée et
un seul mot me vient à l’esprit : FIERTÉ.

Je pense avoir oublié de me présenter, alors laissez-moi


le faire. Je m’appelle Marie Delabos et contrairement à
certains enfants avec lesquels j’ai grandi, j’ai eu une
enfance paisible. Mon père et ma mère sont d’une
extrême gentillesse, ce qui faisait qu’en matière
d’amour, j’en avais à revendre. J’avais dans la mesure
du possible tout ce dont j’avais besoin pour me sentir
bien dans ma maison. La seule personne qui avait le
don incroyable de mettre ma vie sens dessus dessous
était mon frère Bastien. Ce démon sorti tout droit des
entrailles de ma mère savait s’y prendre pour me
pourrir la vie. Plus les jours passaient, plus je me
rendais compte qu’il se donnait vraiment à fond pour
que je n’aie aucun moment de répit. Quand il avait
douze ans et moi quinze, alors que nous étions les deux
seuls enfants de nos parents, Bastien n’hésitait pas à se
bagarrer à l’école, car il savait que son acte n’irait
presque jamais dans les oreilles de nos parents. Il savait
que j’allais me charger de calmer la situation et de
« nettoyer » derrière lui. Je ne le disais pas, non pas
parce que Bastien, mon démon de frère, me faisait
chanter, mais parce que malgré tout, je l’aimais trop
pour le voir se faire tabasser par l’un de nos parents.
Ainsi, je gardais ses petits secrets et tentais de le
réprimander du mieux que je pouvais. Comme vous
pouvez vous y attendre de la part d’un tel jeune
homme, il n’écoutait rien.

Tous ces petits exercices de maman, que j’avais faits


quand mes parents étaient absorbés par leurs boulots,
m’ont amenée à développer un côté protecteur
excessif envers mon frère et les garçons que j’ai connus
dans ma vie amoureuse. D’ailleurs, quand j’étais en
classe de troisième, je sortais avec un jeune garçon du
nom de Marc. Ce dernier était l’un des garçons les plus
célèbres du lycée et cette notoriété n’était pas due à ses
bonnes notes, mais plutôt à ses exploits sur le terrain
de football. Marc était un véritable génie du cuir rond
et une fois le ballon collé à son pied gauche fétiche, le
jeune garçon pouvait faire des merveilles. Grâce à lui
et à son talent hors norme, nous avons remporté
plusieurs tournois majeurs dans notre région, de sorte
que notre équipe de football était crainte de tous.
Outre cet aspect, Marc était très beau. Il séduisait par
ses cheveux bruns très courts, de petits yeux verts et
son sourire avait le don de me faire fondre. Je ne savais
pas réellement ce qui l’avait attiré chez moi, car il y
avait une bonne cinquantaine de filles dans ce lycée qui
étaient plus belles que moi et qu’il pouvait facilement
se faire.

Pour ainsi entretenir mon idylle avec ce beau


footballeur plein de talents, je lui apportais à manger
tous les matins afin qu’il ne reste pas affamé ou qu’il
ne mange pas des fast-foods ou des plats de mauvaise
qualité cuisinés dans les parages. Il m’arrivait même de
m’occuper de ses devoirs afin qu’il ait suffisamment de
temps pour s’entraîner et donner le meilleur de lui-
même lors des prochains matchs. Je laissais mes
devoirs ainsi que les travaux de maison pour aller
suivre ses matchs afin de lui montrer tout mon amour
et tout mon soutien. Bien qu'il y ait eu des moments
où j'ai douté que cet amour soit réciproque, je suis
restée la fille protectrice qui voulait que son « mec »
évolue dans les meilleures conditions. Comme je
pouvais m’y attendre, mes notes ont commencé à
chuter, ce qui n’a pas manqué d’alerter mes professeurs
qui se sont inquiétés. Je leur ai assuré que pour moi, le
plus important était de passer en classe supérieure et
que mes notes actuelles étaient suffisantes pour
atteindre cet objectif.

Mais finalement, cette relation n’a pas duré autant que


je l'aurais espéré. Je suis descendue de mon nuage
quand je l’ai vu embrasser une autre fille dans les
toilettes du gymnase de l’école. Ce jour-là, j’avais
l’impression que le monde s’écroulait autour de moi.
J’étais envahie par une colère noire, mon cœur
s’emballait et j’avais du mal à respirer normalement.
« Comment Marc pouvait-il me faire une telle chose ? Après tout
ce que je lui ai fait ? Après tous les sacrifices que j’ai consentis
pour qu’il soit toujours au top dans son jeu et dans les cours ?
Qu’ai-je bien pu faire de mauvais pour qu’il ait à me
tromper ? ». En même temps que je me posais ces
questions, j’étais consciente du fait que me tromper
avec cette fille n’était pas un choix dû à « des mauvais
comportements » de ma part, mais mon ex-petit ami
était simplement à la recherche d’une fille beaucoup
une fille beaucoup plus belle et en forme, et surtout
avec un corps bien dessiné. J’étais tellement obnubilée
par cette idée que quelques semaines plus tard, lorsque
j’ai revu Marc, je n’ai pas pu m’empêcher de lui poser
la question.

- Qu’est-ce que tu lui trouves à cette fille ? Lui


ai-je demandé avec un léger sourire au coin de
la bouche comme pour lui montrer que sa
nouvelle relation ne m’affectait pas le moins du
monde.
- Rien. Elle me plaît juste comme ça. Me
répondit-il au prime abord.

J’ai trouvé cette réponse dénudée de sens, car pour moi


il était impossible de quitter ou du moins tromper une
fille « juste comme ça ». Il devait y avoir une raison
bien spécifique. Elle pouvait être minime et
insignifiante, mais il devait forcément y avoir une
raison. Je lui ai alors mis la pression afin qu’il crache le
morceau et dans ce couloir menant vers notre salle de
classe, il a fini par me dire la vérité, la dure vérité.

- La forme. Tu vois tous ces atouts physiques


que Shay possède ? C’est ça qui m’a le plus
attiré vers elle. Elle est tellement belle et son
postérieur rebondi me fait un de ces effets
fous. Je n’arrive plus à me contrôler dès que je
la vois. Je ne dis pas que tu n’es pas jolie, loin
de moi une telle idée. Mais physiquement, Shay
est un cran au-dessus et je suis sûr que tu en es
consciente. Tu l’as vue ? Tous les garçons
salivent sur elle. Ajoutait-il d’un air excité.
- Tous des idiots oui, ai-je dit d’une voix presque
inaudible.

J’en étais vraiment consciente et, inconsciemment, je


me regardais pendant que Mark parlait, pour voir le
physique qui l’avait rebuté au point de décider de me
tromper. Était-ce mon visage légèrement joufflu ?
Était-ce ma tendance à prendre du poids à certaines
périodes de l’année ?

- Donc mon physique est devenu incompatible


avec les critères et goûts de Monsieur.
Intéressant. Disais-je.
- Non, tu n’y es pas. Me répondit-il en s’arrêtant,
ce qui me fit m’arrêter aussi. Tu es une fille très
belle, mais tu as un air un tout petit peu négligé.
C’est tout ce que je peux te dire et de grâce,
arrêtons cette discussion. Je n’aimerais pas dire
des choses qui vont te blesser. Me dit-il en me
faussant compagnie.

Me blesser, il l’avait déjà fait depuis que je l’avais


surpris dans les toilettes avec cette fille. Néanmoins, il
venait de m’apprendre quelque chose que j’ignorais sur
moi-même : j’étais une fille négligée. « Négligée, mais
dans quel sens ? Je fais un mètre soixante-neuf centimètres pour
soixante-quinze kilos et j’ai une corpulence assez moyenne. Je ne
suis pas grosse ou du moins, je n’ai pas l’air grosse. Comment a-
t-il pu affirmer si gaillardement que j’étais négligée ?
Comment ? ». Autant de questions que je me posais à
travers un interminable monologue.

Durant cette journée et celles d'après, je ne pouvais


plus discuter avec une personne sans lui poser la
question de savoir comment j’étais physiquement. Les
réponses étaient diverses et variées. Certains me
trouvaient parfaite telle que j’étais, d’autres pensaient
que je me laissais aller à certains moments, ce qui faisait
que je prenais de l'embonpoint et enfin, une autre
catégorie de personnes trouvait que j’étais « juste
comme ça », que je n’avais pas une forme bien
particulière en tant que femme. Je n’étais donc ni trop
grosse ni trop mince. Cette dernière appréciation,
surtout venant d’une fille, était une sorte d’insulte
déguisée, que je ne compris pas tout de suite, mais que
je finis par comprendre. Pour mes amis, la conclusion
était sans appel : je n’avais pas un poids raisonnable
pour ma taille, raison pour laquelle je n’avais pas une si
belle silhouette même si cette dernière était acceptable.
Durant les jours qui suivirent, l'idée que j'avais une
vilaine silhouette me hantait et je me sentais mal dans
ma peau. Je n’arrivais plus réellement à m’assumer et
cela impactait négativement sur mes performances à
l’école. Je n'ai cessé de dégringoler dans les classements
de ma salle et mes relations sociales ont pris un sacré
coup. Dans cette période de doute et de flou persistant,
je me suis coupée du monde et j’ai surtout commencé
à me concentrer sur des astuces et conseils pour perdre
du poids. La perte du poids était donc devenue une
obsession pour moi.

Ainsi, je buvais régulièrement de l’eau, prenais certains


thés à base de plantes dont j’ignorais complètement la
provenance. Je rentrais à pied de l’école et faisais tout
ce qui était en mon pouvoir pour réduire le niveau de
sucre que je consommais quotidiennement. Tout cela
n’avait pas un si grand effet. J’avais toujours
l’impression d’être la même bouffie qui n’avait pas une
belle silhouette. Je décidai de passer à une vitesse
supérieure en m'inscrivant dans une salle de gym. Je
prenais cela très au sérieux et je suivais à la lettre toutes
les instructions que me donnait mon coach, car je
savais que ma santé physique et mentale en dépendait.
Mon père était fier, car il m’avait recommandé à
plusieurs reprises de l’accompagner pour faire des
exercices, mais j’avais décliné chaque fois ses
demandes. Me voici donc dans une salle de sport et à
chaque séance, je faisais trente minutes sur un vélo
d’appartement et trente minutes de marche dans le but
de perdre les quelques surplus de graisse que mon
organisme n’arrivait pas à dépenser lors de mes
activités quotidiennes. Durant les trois mois qui
restaient pour finir la classe de première et les trois qui
nous ont fait office de vacances, je me donnais comme
une athlète de haut niveau. Je ne manquais aucune
séance et j’avais une discipline de fer qui ne manquait
pas d’étonner mon père.
Chapitre 2 :
La Nouvelle Diva Du Lycée.

Ce lundi de septembre, c’était le premier jour de la


rentrée. Les cours allaient reprendre et j’allais retrouver
mes amis de l’année précédente. Le soleil avait déjà
commencé sa balade dans les cieux de ma belle ville
alors que sur la route bitumée, que je connaissais par
cœur, roulait la Toyota grise de mon paternel qui allait
me déposer devant l’école dans laquelle j’allais faire ma
dernière année de lycée. J’avais le trac sans savoir
pourquoi. C'était sûrement parce que ma silhouette
avait quelque peu changé et que désormais je faisais le
mètre soixante-dix pour cinquante-six kilos. J’étais
ravissante, loin de la Marie Delabos de l’année écoulée.
J’étais maintenant présentable, et mon postérieur se
faisait beaucoup plus voir que lors des années
précédentes. Sans vouloir me vanter, j’avais une forme
impeccable et j’attendais de voir qui allait dire que
j’avais une « silhouette négligée ».

Dès que je descendis du véhicule, mon cartable en


main, mon sac au dos, je marchais avec assurance
jusqu’à l’entrée principale où mes copines
m’attendaient. En me voyant de loin, elles froncèrent
leurs sourcils comme si elles se demandaient si c’était
réellement moi qui m’avançais vers elles.
- Oh my god ! Marie. Qu’est-ce que tu es
devenue ? Tu as commencé le mannequinat ?
T’es trop canon, ma sœur. Me lançait Aline,
l'une de mes deux meilleures amies du lycée.
- Tu es à croquer. Je t’assure. Je pense que Marc
peut à présent se mordre les doigts de t’avoir
laissée tomber pour l’autre poupée de seconde
zone. Dit Sacha.
- Les filles, arrêtez. Vous me faites rougir.
Commençais-je à dire en réajustant mes
cheveux pour qu’ils restent bien accrochés au
lobe de mes oreilles.
- Non, tu es en forme. Remarqua Sacha, le
regard encore une fois rempli d’admiration
pour le travail que j’avais effectué sur moi-
même durant les derniers mois.

Nous nous tenions à l'entrée du bâtiment, de sorte que


toute personne entrant dans le bâtiment pouvait nous
voir. Et en parlant de voir, je pouvais sentir tous les
regards admiratifs des garçons du lycée se poser sur
moi. Ma métamorphose avait fait effet. Les gens
m'admiraient et je pouvais maintenant me sentir bien
dans ma peau, car j’avais atteint un objectif important
pour moi. Je n’étais plus la fille jugée négligée de la
première, mais plutôt la « cool nana de la dernière
année ».

À dix heures, heure de pause, le moment que


j’attendais le plus arriva. Au loin, alors que je discutais
des autres activités que j’avais eu à faire pendant les
vacances avec mes copines, je vis Marc se rapprocher
de nous. Il marchait d'un pas très assuré avec un regard
qui me fixait fermement, comme si avec son regard, il
voulait arracher le mien. Dans ce duel de regard, je ne
baissais pas le mien jusqu’à ce qu’il vienne près de ma
petite bande d'amies.

- Alors, les filles. Et les vacances, ça a été ?


Demanda-t-il en réajustant son sac au dos.
- Comme tu peux le voir. Répondit Aline qui fit
une bulle avec le chewing-gum qu’elle mâchait.
- Tu es en beauté, Marie. Me dit-il.
- Je sais, merci. Dis-je comme pour le narguer.

Quelques secondes de silence s’installèrent entre les


quatre camarades de classe quand Aline, la plus
bavarde, décida de briser ce silence.

- Alors, comment va Shay, la bimbo ? Demanda


Aline.

Marc se sentit mal à l’aise.

- Quoi ? Elle t’a largué pour quelqu’un qui avait


une meilleure silhouette ? Ajouta Aline.
- Pas vraiment, mais nous ne sommes plus
ensemble. Dit Marc.
- Ah, au moins, elle a eu le courage de te le dire
en face ou tu l’as surprise dans les toilettes du
gymnase ? Demanda Aline pour se moquer.

Gêné et couvert de honte, Marc prit la tangente alors


que mes copines et moi, nous nous mettions à rire à
gorge déployée, ce qui ne manqua pas d’alerter tous les
autres élèves dans le couloir. Durant le reste de cette
année, je fis de mon mieux pour maintenir ma forme
physique. Je me donnais à fond dans les courses et tout
cela m’aidait à me sentir bien. J'étais en forme non
seulement physiquement, mais aussi mentalement, ce
qui a eu un effet positif sur mes notes. Mes relations
sociales avaient connu une nette amélioration. J’étais
donc plus connue au lycée que lors des précédentes
années. Étant une belle jeune fille, j’étais courtisée par
les autres garçons de l’équipe de football sauf que je ne
voulais pas me mettre en couple. Je ne trouvais cela
plus trop important surtout que j’étais dans une classe
d’examen. Décrocher ce diplôme cette année était très
important pour moi.

Cette année-là, comme je pouvais m’y attendre compte


tenu de mes efforts, j’obtins mon diplôme et je fus
classée dans l'une des meilleures facs de droit de la
ville. J’avais pour ambition de devenir une brillante
avocate d’affaires de la ville, pavaner dans les
tribunaux, la tête pleine, en talons aiguilles et mettre à
terre tous les autres avocats en faisant triompher mes
clients. Je voulais montrer à toutes ces figures d’une
justice pourrie que la loi pouvait triompher, que l’on
pouvait suivre la loi et être quelqu’un de riche et de
bien. Cette université allait me permettre d’atteindre
mes objectifs.

Entre le jour où j’avais appris mon résultat et celui où


j’avais mis pied à la faculté, plus de quatre mois
s'étaient écoulés. Quatre mois au cours desquels je me
suis exercée en me plongeant dans les livres de droit
que j’achetais avec les quelques sous que je gagnais en
faisant mon travail de serveuse dans un bar de ma
zone. Je lisais des articles et bien avant de mettre pied
à l’université, j’avais participé à une bonne dizaine de
procès en tant que spectatrice. Il m’arrivait à de
nombreuses reprises de m’imaginer en train de
défendre ces personnes. À chaque fois que j’y pensais,
l’adrénaline montait et l’envie grimpait à un niveau
supérieur. L’enthousiasme était au rendez-vous, car
j’étais passionnée par ce métier, ces plaidoyers bien
faits, ces dérogations utilisées, ces jurisprudences et
autres qui allaient pouvoir faire de moi une avocate
hors du commun. Ainsi, pendant que mes autres amis
allaient en vacances et profitaient des sables fins des
plages, des cocktails, des grandes villes, des
monuments historiques et autres, moi je bossais
comme une dingue, comme quelqu’un qui veut réussir
son examen d'avocat.
Ma journée type commençait par un réveil aux
environs de six heures quinze minutes. Après cela, je
mettais mes écouteurs dans les oreilles puis je
m’adonnais à un bon quart d’heure de méditation ou
de musique afin de me mettre dans une bonne humeur
pour le reste de la journée. Après cela, je pouvais
enchaîner trois quarts d’heure de sport avant
d’attaquer la journée. Quand je n’avais pas
suffisamment de force, je me contentais de faire
quelques exercices dans la chambre ou de lire un livre.
Ensuite, je vaquais à d’autres occupations, le temps
qu’il sonne l’heure de me préparer pour mon travail,
qui n’était d’ailleurs pas très bien payé. Le problème
n’était pas réellement la rémunération. J’avais toujours
de l’argent de la part de mes parents, mais je travaillais
surtout pour pouvoir m’acheter des livres et autres
documents dont j’allais avoir besoin pour mes années
d’études en droit.
Tout se passait comme cela jusqu’au premier jour où
je mis pied dans cette université de droit. Ce jour,
j’avais le trac, car contrairement à la plupart des
nouveaux étudiants, j’étais persuadée que le monde
universitaire serait plus compliqué que celui du
secondaire. Les autres quant à eux pensaient que la vie
allait devenir plus belle et qu’ils allaient enchaîner les
soirées tardives, les virées dans les boîtes de nuit et
autres moments de détente. Je n’étais pas de cet avis.
Le pire pour moi était que je me retrouvais seule.
Depuis la sixième, j’avais toujours eu des copines avec
qui je pouvais discuter le premier jour de la rentrée,
mais là il n’y avait personne. J’étais seule, seule avec ma
mère qui m’avait accompagné ce premier jour afin que
je puisse m’installer sur le campus.
L’université se présentait donc telle que je pouvais
l’imaginer, avec ses hauts et ses bas, des cours que je
pouvais facilement comprendre et ceux que je
comprenais difficilement et tardivement. Malgré tout,
j’ai pu tenir et faire quatre années. Quatre années de
dur labeur et de sacrifices divers. Je n'étais plus très loin
de réussir l'examen d'avocat et de pouvoir ensuite
exercer le métier de mes rêves. Pour avoir la main, je
décidais de me trouver un stage dans un cabinet de la
ville. En ce moment, je n’avais que vingt-trois ans.
J’étais donc très jeune et pleine d’avenir. Je décidai ainsi
de m’ouvrir aux éventualités d’une relation amoureuse
et cela tombait bien, car j'avais rencontré Miguel, un
jeune avocat dans le cabinet dans lequel je travaillais.
Miguel avait tout ce dont une femme pouvait rêver. Il
était beau, brillant, charmant et surtout romantique. La
touche finale qui m’avait séduit était l’efficacité avec
laquelle il exerçait son métier. Devant la partie adverse,
il était froid, impitoyable et je le trouvais sexy chaque
fois qu’il planchait. J’aimais Miguel et cet amour était
réciproque. Il était aux petits soins, faisait tout ce qui
était en son pouvoir pour que je me sente bien et que
je grimpe vers mes objectifs.
Partie II :
CHOIX DE FEMME
Chapitre 3 :
Bébé, Amour Et Mariage :
Un Cocktail Pas Si Parfait.

Ma vie a basculé alors que Miguel et moi étions à un


peu moins d’un an de relation. J’avais emménagé chez
lui, ce qui me permettait d’être plus proche du cabinet
et mes parents étaient d’accord pour qu’on passe à
cette étape, même si tout ceci avait l’air précipité. En
effet, mon père a très vite apprécié mon petit ami et lui
a fait confiance. Pour ce qui est de ma mère, cela a pris
du temps, mais au final, cela s'est fait pour le bien de
tous. En ce moment, je n’étais qu’une stagiaire et je
n’opérais pas encore dans ce qui pouvait être appelé à
raison « la cour des grands », c’est-à-dire l’endroit où
se battaient tous les plus grands avocats de la ville. Je
m’occupais de rechercher des informations, de classer
des dossiers, d’assister certains avocats dans certains
de leurs procès afin de prendre la main.
Ce mardi matin que je n’oublierai jamais, je me
réveillais dans mon lit au beau milieu des draps blancs
qui sentaient le savon. J’envoyai ma main de l’autre
côté du lit pour voir si Miguel y était et comme je
pouvais m’en douter, il n’y était pas. Pourtant, il ne
sonnait que six heures douze minutes sur l’horloge de
la chambre. Je me redressai pour m'asseoir au milieu
du lit. Je jetai ensuite un coup d’œil à l’extérieur et je
vis un beau temps. Le soleil ne s'était pas totalement
levé, mais la lune avait déjà foutu le camp. Au loin, sur
la petite chaise qui se trouvait dans la chambre, devant
une table, je vis mon petit ami ou du moins mon fiancé
avec ses lunettes accrochées au nez. Il tapait sur son
clavier tel un hacker.

- Très matinal encore une fois. C’est toujours ce


dossier ? Demandai-je en m’étirant et en me
recouchant aussitôt tel un sac de patates.
- Oui, l’appel va être rude. Il n’y a presque rien
qui puisse innocenter mon client. Nous
sommes dans une grosse merde et nous
n’avons que trois jours pour nous en sortir ou
quatre tout au plus. Me répondit-il en laissant
quelques secondes son clavier, mais en glissant
son doigt sur la souris.
- Je vois. Comme d’habitude, tu viens de dire
que presque rien ne peut l’innocenter. Le
"presque" me suffit amplement et me prouve
que tu vas trouver un élément qui a échappé à
tout le monde. N’est-ce pas ?
- Je l’espère, mais pour être franc avec toi.
Commençait-il par me dire quand je le coupais
vivement.
- Tu n’as pas besoin d’être franc. Tu sais que tu
dois croire en tes chances même si elles sont
minimes ou quasi inexistantes. Je suis certaine
que tu as pris cette affaire, car quelque part, tu
as compris que quelque chose ne collait pas et
que ton client pouvait être innocenté. Alors,
fais ton job et ne compte pas sur moi pour
écouter tes propos qui vont t’aider à baisser les
bras.
Miguel se tut et me regarda comme pour savourer
toute la chance qu’il avait de m’avoir dans sa vie.

- Tu feras une brillante avocate. Lâcha-t-il


finalement.
- Je sais. Lui répondis-je en me levant puis en me
dirigeant vers la salle de bain.

Une fois à l'intérieur, je me regardai dans la glace et je


vis une jeune femme qui venait de passer une longue
nuit de sommeil. Mes longs cheveux bruns étaient en
désordre, mon visage était tout bouffi avec des traces
dessus. Mon corps quant à lui était presque parfait.
Ferme et plein d’assurance. J’étais toujours une
sportive qui savait entretenir son corps, son temple.
Dès que j’abaissai légèrement mon visage pour prendre
de l’eau afin de me débarbouiller, j’eus une étrange
envie de vomir. Je me dirigeais vers le « trône » pour
me soulager, mais rien ne sortit. Ce jour, je n’eus pas
de répit avec les vertiges et cette envie de vomir qui
venait, mais qui n’allait pas à terme.

« Que se passe-t-il ? » était la principale question qui


me venait à l'esprit sauf que je n’avais aucune réponse.
La veille, je n’avais rien mangé d’inhabituel pouvant
me causer cela. C’est à ce moment que mes yeux
tombèrent sur le calendrier de mon ordinateur et je vis
la date 18 avril. Mes menstrues devraient être là depuis
trois jours, mais je ne les avais pas vu. Je fus
automatiquement remplie d'une bouffée de chaleur
assez étrange. J’étais paniquée, car je ne savais pas
comment j’allais prendre l’éventuelle nouvelle d’une
grossesse. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire s’il
s’avérait que j’étais enceinte ? Le soir en rentrant et
sans en parler à mon homme, j’achetais un test de
grossesse que j’allais utiliser le lendemain très tôt. Ledit
lendemain, je fis le même mouvement de bras pour
chercher mon fiancé dans le lit et cette fois-ci, il y était,
totalement endormi comme s’il avait livré bataille face
à toute une armée.

Je me levai discrètement et allai récupérer le test de


grossesse dans mon sac. Je suivis les instructions
indiquées sur la notice. Quelques minutes après, je vis
deux traits rouges apparaître. Je venais de recevoir
l'une des nouvelles les plus importantes de ma vie par
l’intermédiaire de ce petit dispositif. J’attendais un
bébé ; un bébé à vingt-trois ans. À ce moment, je ne
savais pas quoi penser. Les gens étaient souvent
contents à l’idée d’avoir un bébé, mais moi j’étais
perdue entre mes sentiments. J’étais contente à l’idée
d’être fertile, de pouvoir procréer, d’avoir un enfant
qui allait m’appeler « maman » et autres, mais j’étais
plutôt réservée face aux nombreux changements qui
allaient s’opérer. Toujours dans mes pensées, une
question me vint à l'esprit : Dois-je l’annoncer à
Miguel ? Encore une fois, j’étais tiraillée entre
l’affirmatif et le négatif. D’un côté, je ne voulais pas le
lui dire et cela n’était soutenu par aucune raison. Je
voulais juste gagner du temps pour réfléchir à tout ceci.
De l’autre côté, je voulais lui en parler, car c’était lui le
père. De plus, j’avais le pressentiment qu’il serait
content d’accueillir un bébé. Finalement, je décidai de
ne rien lui dire pour le moment. Je me donnai deux
semaines pour y réfléchir et surtout pour me demander
à qui j’allais l'annoncer en premier. Miguel ? Mon
père ? Ma mère ? Qui ?
Je me préparais donc pour le bureau. Durant mes
conversations par message avec mon fiancé, il sentait
que quelque chose n’allait pas, mais je défendais bec et
ongle que tout allait bien et qu’il ne s’inquiétait pour
rien. Mes collègues, ceux qui faisaient attention aux
autres, avaient également remarqué que je n’affichais
pas le même visage que d’habitude. L’un d’entre eux a
même blagué en me demandant si j’étais enceinte.
Dans une autre circonstance, cela m'aurait fait marrer,
mais en ce moment, je ne trouvais rien de marrant à
cette blague.

Seule dans mon box de travail, je réfléchissais. Les


pensées de tous genres affluaient dans ma tête, si bien
que je ne savais plus où donner de la tête. J’imaginais
tout ce que cette grossesse allait changer dans ma vie.
J’allais devenir mère, ce qui signifiait que je ne serais
pas en mesure de faire des choses comme tout le
monde. Je ne pourrais pas non plus faire certaines des
choses que je faisais lorsque je n'étais pas enceinte. Mes
chances de passer le barreau très jeune allaient
s’effriter, car d’autres responsabilités venaient de
s'ajouter dans ma vie. Je n’aurai donc plus
suffisamment de temps pour me concentrer sur mes
études. Cet enfant allait devenir la plus grosse priorité
de ma vie. Peut-être même que si la grossesse
commençait à se faire voir, je serai obligée de
démissionner, car je doutais que ce soit une bonne idée
de parcourir les tribunaux avec un gros ventre en tant
que stagiaire ou assistante juridique enceinte. Une
avocate enceinte qui détruit tout sur son passage est
stylée, mais une stagiaire enceinte n’a rien de stylé.
Je m’inquiétais davantage et les choses auxquelles je
pensais m'ont amené à la conclusion que cet enfant
allait foutre en l’air le reste de ma vie. En ce moment
précis et pour la première fois, l’idée de l’avortement
me traversa l’esprit. Qu’est-ce qui peut bien m’arriver ?
La grossesse serait de quelques jours à peine et je ne
prends presque aucun risque en avortant. « Que vais-je
pouvoir bien faire ? C’est peut-être trop tard pour y penser.
Comment ai-je pu être si insouciante jusqu’à tomber enceinte à
cette période de ma vie ? À quoi est-ce que je pensais ? Sûrement
à rien. Je viens de foutre en l’air ma vie. Que faire ? Que faire ?
Que faire ? ». Toutes ces questions sans réponse me
confortaient davantage dans l'idée que je ne devrais pas
encore parler de cet enfant qui allait naître à son père.
Je me disais que je devais d’abord attendre et avoir les
idées plus claires. C’est d'ailleurs ce que je fis.
Au départ, j’avais simplement prévu de patienter deux
à trois jours, mais cela faisait une semaine que je ne lui
avais rien dit et que seuls ma mère et mon frère étaient
au courant de la situation. Mon père, lui, était en
voyage et allait rentrer très bientôt. Les choses
s’élucidaient progressivement dans mon esprit et je
commençais à aimer cet enfant au point de ne plus
vouloir avorter. Je dois avouer que ma mère y était
pour quelque chose dans ce changement d’avis. Un
jour, alors que j’étais au bureau, tout s’assombrit
autour de moi. Je n’arrivais plus à voir clairement et en
même temps, je me sentais très faible. Le stylo que je
tenais en main venait de tomber sur la table et ma tête
tournait à cent à l’heure. Je ne me sentais pas bien et
subitement, une envie de vomir s’invita dans le malaise.
Je me levai de ma chaise puis je voulus courir vers les
toilettes pour femmes quand je tombai sur le sol du
bureau, m’évanouissant ainsi. Après une durée que je
ne pouvais pas estimer, je me réveillais dans une
chambre qui avait tout l’air d’une chambre d’hôpital,
branchée à une machine qui faisait des bips à
intervalles réguliers. Je me redressai pour m’asseoir
dans ce lit, mais je me sentais toujours faible, un peu
comme ce que j’avais ressenti quelques secondes avant
de m’évanouir. Aussitôt, la porte de ma chambre
d’hôpital s’ouvrit et Miguel entra. En regardant dans
son visage, je me rendis compte que nous étions dans
un hôpital et qu’il y avait une grande chance qu’il ait
déjà appris la nouvelle. « Dois-je lui dire que j'étais déjà
au courant ou dois-je faire semblant de l’ignorer
également ? » me demandais-je. Je regardai mon fiancé
se rapprocher de mon lit pour s’asseoir, sans savoir
quoi lui dire. Finalement, ce silence se brisa quand
Miguel m’envoya un « salut » terne dépourvu de toute
émotion.

- Salut. Lui répondis-je également avec une voix


peu vive.

Miguel ne répondit plus et s’attaqua à ses doigts, le


bout de l’index de sa main droite qu’il essayait de
ronger à l’aide de l’ongle se trouvant sur l’index de sa
main gauche. Il avait cette mauvaise habitude qui se
déclenchait quand il était nerveux et quand il n’avait
pas de solution face à une situation. Ce signe me
confirma à cent pour cent qu’il était au courant de la
grossesse. Malgré cela, je ne dis rien et j’attendais
toujours qu’il aborde le sujet.

­ Tu comptais me le dire ? Demanda Miguel.


­ De quoi parles-tu ? Rétorquai-je
innocemment.
­ Quand je t’ai amenée ici de toute urgence, les
médecins t’ont fait certaines analyses. Lorsque
tu étais en train de subir ces analyses, j’ai appelé
ta mère pour l’informer que tu as été admise à
l’hôpital et c’est là qu'en guise de première
question, elle me demande si le bébé allait bien.
Il m’a fallu quelques secondes pour
comprendre. C’est ta mère qui m’a d’abord
annoncé que tu étais enceinte avant que le
médecin ne vienne me le confirmer une heure
plus tard. Dit Miguel.
­ Attends, ma mère est là ? Répondis-je en
voulant esquiver le sujet.
­ Je ne comprends pas. Tu fuis le sujet ? Tu es
enceinte sûrement de moi et tu évites le sujet ?
Je ne comprends pas. Tu n’es pas contente de
cette nouvelle ? Tu veux avorter, c’est cela ?
Demanda Miguel.

Dès que j’entendis le mot avortement, Miguel avait


toute mon attention.

­ Quoi ? Non. Qu’est-ce que tu vas penser,


Miguel ? Demandai-je en rassemblant le peu
d’énergie que j’avais.
­ Alors tu m’expliques pourquoi c’est ta mère
qui m’a annoncé que tu es enceinte ? Pourquoi
ne l’ai-je pas appris bien avant ta mère ? La
moindre des choses serait ça n’est-ce pas ?

Alors que Miguel parlait sur un ton qui ne faisait que


s’élever, un médecin entra dans ma chambre.

­ Oh. Que se passe-t-il ici ? La jeune femme a


besoin de se reposer. Il lui faut beaucoup de
repos pour récupérer.
­ Oui, je sais Docteur. Excusez-moi.

Je regardais le médecin et ensuite Miguel qui avait l’air


totalement perdu. Je ne pouvais pas entrer dans son
esprit, mais je pouvais deviner tout ce qui s’y passait en
ce moment. C’était mon homme et je le connaissais.

­ Docteur, pourrais-je vous demander un


service ? Interrogeai-je le médecin alors qu’il
jetait un coup d’œil à la machine.
­ Oui, que voulez-vous, Mademoiselle ? Me
demanda-t-il.
­ J’aimerais discuter quelques minutes avec mon
fiancé. Juste deux minutes et ensuite il pourra
sortir pour que je me repose comme vous
l’avez demandé. C’est important qu’on ait cette
discussion. Après cela, nous serons tous les
deux tranquilles. Donnez-nous juste deux
minutes.

Le médecin fit ce qu’il avait à faire et sortit de la


chambre, me laissant ainsi seule avec Miguel.

­ Maman est où ? Demandai-je pour


commencer.
­ Elle est allée chercher quelque chose à manger.
Elle est avec ton frère. Me répondit Miguel.
­ D’accord. Oui, je le savais depuis quelques
jours. Un jour, j’ai eu un malaise et le
lendemain, j’ai acheté de quoi faire un test et il
était positif. Je ne savais pas comment te
l’annoncer parce que j’étais confuse. Je ne
savais plus vraiment quoi faire. J’ai pensé aux
changements que cette grossesse allait
engendrer dans nos vies et principalement
dans la mienne surtout sur le plan
professionnel et j’ai eu peur, peur que cet
enfant vienne me freiner dans mon élan, peur
de devenir comme toutes ces femmes qui
abandonnent leurs rêves à cause de la venue
d’un bébé. J’étais effrayée à l’idée de devenir un
boulet pour moi-même et par ricochet pour
toi. Durant quelques jours, je m’en suis voulu
de ne pas m’être protégée. Je veux devenir
avocate et je me suis beaucoup battue pour
cela.

Miguel soupira et se rapprocha de moi. Il me prit la


main comme il savait si bien le faire et me fixa ensuite.

­ Je sais et je peux comprendre. C’est clair que je


suis furieux, car tu ne m’as pas parlé de tout
cela pour qu’on puisse traverser ça ensemble,
mais quelque part je te comprends. Je
comprends ce que tu pouvais ressentir. Tout
ce que je peux te dire pour le moment est que
tu ne dois pas t’inquiéter. Je sais que cela
pourrait te retarder d’un an, mais après cela,
nous allons nous occuper de ce bébé, il va
grandir dans de bonnes conditions et toi, tu
pourras continuer tes études et passer ton
examen. Je tiens à ce que tu deviennes avocate
autant que tu y tiens, mais cet enfant est peut-
être ce qui manque à notre couple pour nous
remplir encore plus de bonheur. Je sais que ces
prochains mois seront difficiles, mais tout ce
que je peux te dire est que je serai là avec toi et
nous allons traverser tout ceci ensemble,
comme une famille. Je ne vais pas te laisser
seule si c’est ce qui t'inquiète. Tu es ma femme.

Dès qu’il me dit que j’étais « sa femme », je ne compris


pas le sens dans lequel il le disait alors je fis la mine que
j’avais l’habitude de faire quand je ne comprenais pas
quelque chose.

­ Ah, cela t’étonne. Dit Miguel qui avait décrypté


la mine que je faisais.
­ Bon un peu, mais ce n’est pas très important.
­ Si c’est important. Répliqua-t-il en lâchant ma
main.

Il fit un pas en arrière, mit sa main à la poche pour en


sortir une bague et mit un genou à terre. J’avais imaginé
ce jour des dizaines de fois, mais je n’avais pas imaginé
que cela allait se passer dans une chambre d’hôpital
alors que j’étais branchée à des machines. Peu importe
le lieu, je m’en foutais royalement et mon « OUI » ne
s’est pas fait attendre quand il m’a posé la fameuse
question. Le docteur, ma mère ainsi que mon frère
étaient venus surprendre cette demande en mariage et
nous ont félicités comme cela se devait. J’étais
contente, contente d’avoir un bébé, contente de me
marier bientôt avec l’homme que j’aimais, contente de
pouvoir toujours nourrir mon rêve de devenir l'une des
brillantes avocates du pays, contente de recevoir autant
d’amour de la part des membres de ma famille. Avec
la grossesse, mon travail et toutes les occupations que
j’avais, je disposais de moins en moins de temps pour
aller à la salle de gym. D’ailleurs, la fatigue que pouvait
engendrer une grossesse de quatre mois ne me
permettait pas de déployer autant d’énergie dans une
salle de gym. Je me laissais donc aller et au sixième
mois de grossesse, j’étais grosse telle une baleine et je
me trimbalais dans la maison comme une vieille
femme. Mon mari était souvent au boulot et rentrait
assez tard. Il rentrait la plupart du temps fatigué et
nous dormions dans les bras l’un de l’autre jusqu’au
matin où le cycle allait reprendre. J’avais une vie
monotone et je ne faisais plus rien d’important à part
garder ce bébé dans mon ventre et me goinfrer de
divers aliments qui ne faisaient qu’augmenter mon
poids. Au huitième mois de grossesse, mon mari était
souvent à la maison avec moi, car j’avais du mal à faire
quoi que ce soit. Finalement, j’ai accouché d’un beau
petit garçon, que nous avons affectueusement appelé
Noah. Il a su me remplir de la joie dont j’avais besoin
depuis un certain temps.
Chapitre 4 :
Sombrer Jusqu’au Divorce…
(Deux ans plus tard)

Mon fils avait maintenant deux ans et pour une fois


depuis bien longtemps, j’avais envie de penser à moi,
de prendre soin de moi-même, car je savais que si
j’attendais encore et toujours mon mari, il n’allait rien
faire. Ce vendredi soir, mon mari rentra du cabinet tout
fatigué et se vautra dans le canapé. J'étais déjà sur le
point de m'asseoir chaleureusement près de lui
lorsqu’il poussa pour s’éloigner. Je n’avais pas
réellement compris ce geste, mais je voulais
simplement le mettre sur le compte d’un geste pour me
faire de la place.

­ Alors, et ta journée ? Comment s’est-elle passée ?


Demandai-je pour détendre l’atmosphère avant de
lui demander ce que je voulais réellement.
­ Oui, ça va. Je m’en suis bien sorti.
­ Je ne sais pas si c’est moi, mais ces derniers temps,
c’est tout ce que tu me réponds quand je te
demande comment s’est passée ta journée. Que tu
t’en es bien sorti. Est-ce parce que je ne suis plus
dans le métier depuis quelques mois ? C’est pour
cela que tu me donnes une réponse si évasive ?
­ Non, mais qu’est-ce que tu vas t’imaginer ?
­ Je ne sais pas, à toi de m’expliquer. Répondis-je.
­ Il n’y a rien Marie. Et toi ? Comment s’est passée
ta journée ? Finit-il par demander.
­ J’ai quelle journée ? Tout ce que j’ai fait c’est ranger
la maison, m’occuper du gamin et regarder la télé.
C’est tout ce que je fais, tout ce que je sais faire
depuis un certain temps.

Mon mari me regarda et se repositionna dans le


canapé.

­ J’ai à te parler de quelque chose. Lançai-je.


­ Tout ce que tu veux. Je t’écoute.
­ Je veux reprendre le métier. Cela fait près de trois
ans que je ne suis plus active et j’ai besoin de me
sentir de nouveau utile.
­ Quoi ? Utile ? Tu ne te sens pas suffisamment utile
en tant que mère ? Me rétorqua Miguel comme s’il
ne comprenait pas réellement ce que je voulais dire.
­ Tu sais très bien ce que je veux dire. J’ai envie de
reprendre mes rêves là où je les ai laissés depuis que
j’ai appris que j’étais enceinte. Je veux devenir
avocate, comme je me le suis promis quand j’ai eu
mon bac et pour cela j’ai besoin de ton soutien.
­ C’est bien tout ça, mais comment comptes-tu faire
avec le gosse ? Comment va se passer son
éducation si ses deux parents sont des avocats et
constamment occupés à passer dans les tribunaux
et à défendre des gens ? Tu sais la vie que je mène,
et tu sais la vie que mènent en général les avocats,
alors tu penses vraiment que notre enfant mérite
qu’on lui inflige une telle souffrance ? Nous allons
rentrer à pas d’heure, nous allons pouvoir jouer
avec notre enfant uniquement les week-ends et
tout cela après avoir laissé notre bout de chou dans
les mains d’une inconnue durant toute la semaine.
C’est vraiment ce que tu veux ? Finit par me
demander Miguel sur un ton calme.
­ Donc tu ne penses pas que j’ai le droit de travailler
et de faire ce qui me plait ?
­ Là n’est pas la question Marie. À présent, la donne
a changé, car une nouvelle variable est entrée dans
le jeu et s’appelle Noah. Nous devons organiser
notre vie en fonction de lui.
­ Ou c’est moi qui dois réorganiser ma vie en
fonction de lui ? C’est ce que tu essaies de dire
non ?
­ Non. Répondit Miguel d’un air confus.
­ Je vois. Dis-je en me levant du canapé pour me
diriger vers la chambre de mon fils.

Dans cette pièce, je ne pus m’empêcher de pleurer par


rapport à cette situation, car au fond de moi et à une
certaine époque, j’avais senti que les choses allaient se
passer comme cela. J’avais senti que toute la
responsabilité de parent allait reposer sur moi et que
mes rêves allaient être relégués au second plan. En
effet, cette période fut le début de ma descente aux
enfers. Mon mari n’utilisait même plus de diplomatie
pour me dire que je devais abandonner mes rêves. Il
me le disait en face comme si de rien n’était, comme si
je n’avais pas le choix. Mais en réalité, je n’avais
vraiment pas le choix. Si je ne m’occupais pas de mon
enfant, qui allait le faire ?
Ma vie commençait par se compliquer et les choses
commençaient par changer de plus en plus. En plus de
rentrer tard le soir, mon mari rentrait ivre. Il empestait
tellement l’alcool que lorsqu’il entrait dans le bâtiment,
l’odeur embrasait totalement les escaliers. Il n’avait pas
l’habitude de boire autant. Il y a quelque temps, c’était
juste deux verres au plus avec ses amis, mais
désormais, il allait s’enfiler des bouteilles entières. Je
demandais à savoir ce qui n’allait pas, mais mon mari
restait silencieux sur les raisons qui le poussaient dans
ce nouvel état désastreux. Mon mari, autrefois brillant
avocat, commença par perdre un nombre considérable
d’affaires qu’il pouvait gagner haut la main à une
certaine époque. J’ai mené ma petite enquête et c’est
ainsi que j’ai découvert qu’il était mêlé à une affaire
louche dans le cabinet qui allait probablement lui
coûter sa carrière. J’étais inquiète pour mon mari, mais
ce n’était que ce que je pouvais faire ; m’inquiéter. Je
ne pouvais pas vraiment l’aider et j’étais convaincue
qu’il n’allait pas m’expliquer cette affaire dans laquelle
il était trempé. Quand même, avec les ragots de la ville,
j’étais au courant de tout.

Dans ma vie conjugale, les choses n’allaient pas mieux.


Cela faisait très exactement deux ans et quelques
semaines que mon mari ne m’avait plus touché. Il se
justifiait souvent en me disant qu’il était fatigué ou qu'il
avait une affaire importante à défendre le lendemain.
Quelques semaines plus tard, les choses
commencèrent à s’arranger grâce à un miracle dont
j’ignorais la provenance. Un soir, je pris mon courage
à deux mains pour lui demander ce qui se passait. Je
voulais que mon mari m’avoue ce qui se passait au
cabinet.

­ Tu veux me parler de ce que tu as ? Demandais-je


pour entamer la conversation.
­ Comment ? Qu’est-ce que j’ai ? Je vais bien.
Pourquoi penses-tu que quelque chose ne va pas ?
Me répondit-il comme si de rien n’était.
­ Je sais que les choses ne vont pas bien au boulot et
que tu as des problèmes. J’attendais que tu m’en
parles, mais tu ne l'as pas fait. Tout ce que tu fais,
c’est rentrer tard, noyer ton chagrin dans des litres
d’alcool et autres. Penses-tu que c’est la solution ?
Est-ce pour cela que nous nous sommes mariés ?
Pour que chacun règle ses problèmes de son côté ?
­ Je sais ma chérie. Je sais que ces derniers temps, les
choses ne se passent pas comme je l’espérais, mais
ça s’arrange. Je ne pouvais pas espérer mieux. Tu
n’as pas à t’en faire pour moi. Tu sais bien que je
suis un grand garçon. Dit-il pour me rassurer afin
que je ne m’inquiète plus.
­ D’accord. Je comprends, mais étant ta femme,
j’aurais souhaité être au courant des choses que tu
traverses. Je peux t’aider, tu sais. Ce n’est pas parce
que je suis devenue mère au foyer que je ne peux
plus servir à rien dans le monde professionnel.
­ Je n’ai pas dit ça. Loin de moi une telle idée.
­ D’ailleurs, en parlant de monde professionnel,
j’aimerais que l’on discute à nouveau de quelque
chose.
­ Et ça veut recommencer. Dit Miguel, sachant à peu
près ce que j’avais à lui dire.
­ Tu m’avais promis que j’allais reprendre mes
études. Tu me l’avais promis.
­ Je sais et ce n’est pas que je ne veux pas tenir ma
promesse, mais essaie de voir la situation dans sa
globalité. Je suis déjà un avocat reconnu dans cette
ville et je gagne suffisamment bien ma vie pour que
tu n’aies plus à travailler de toute ta vie. Je peux
m’occuper de tout, tu n’as plus besoin de travailler.
­ Mais ce n’est pas forcément une question d’argent.
C’est le fait de pouvoir travailler, de m’épanouir et
de faire quelque chose outre le fait d’être mère et
de ranger la maison. Je veux me sentir encore plus
utile au monde dans lequel je vis.
­ C’est louable, mais pour le moment je doute que
cela soit une bonne idée. Mais quand même, nous
serons en train de réfléchir à tout cela. Dit Miguel.
Je savais que mes ambitions venaient encore d’être
reléguées au second plan et que mon rôle de mère au
foyer venait d’être brandi à nouveau comme si c’était
mon devoir. D'une part, c’était le cas, mais d'autre
part, j’avais envie de plus. J’avais besoin de plus de
sensations dans ma vie et ma vie de famille ne me la
procurait pas.

Plus les jours avançaient, plus je sentais mon rêve


s’éloigner de moi. Je commençais à devenir soucieuse
et je passais des heures et des heures à ruminer sur ma
vie et sur la personne je devenais. Des fois, j’avais
tellement les larmes aux yeux au point d’en perdre le
sommeil. Je savais au plus profond de moi que j’étais
loin de ce que j’avais pu espérer pour ma vie surtout à
cet âge.

Les choses n’avançaient pas avec le temps. Je me


goinfrais de nourriture presque tout le temps, vautrée
dans mon canapé. Aller à la salle de gym ou aller courir
durant quelques minutes était le cadet de mes soucis.
Lire ou encore écouter une cassette sur le droit ne
faisait plus partie de mes priorités. Avec le temps, j’ai
renoncé à tout cela et ma vie se limitait à m’occuper de
mon fils et de mon mari. En quelques mois, j’avais pris
du poids, tellement qu'on pourrait dire que Marie de
l'université et celle devenue maman étaient deux
personnes totalement différentes. L’autre était fine,
avec un corps athlétique, pleine de vie et d’énergie. Elle
avait un mental d’acier et était capable de se sortir de
n’importe quelle situation. L’autre devenue maman et
en voyant ses rêves s’envoler avait le mètre soixante-
dix et pesait un peu moins de quatre-vingt-dix kilos.
J’avais des embonpoints un peu partout sur le corps.
Bien que je puisse marcher normalement, je
m’essoufflais très vite. J’avais réellement remarqué cela
lorsqu’un jour, dans l’une de mes courses, l’ascenseur
d’un bâtiment de sept étages était en panne alors que
je devais me rendre au cinquième étage. Déjà au
troisième étage, ma respiration commença à changer
de rythme, mon rythme cardiaque était volcanique,
mes jambes n’arrivaient presque plus à tenir. Je
m’arrêtai puis me tins les genoux afin de reprendre
mon souffle et pendant ce temps, je vis des gens me
dépasser athlétiquement. Moi je ne pouvais pas
accélérer, pas plus que ce que je faisais déjà. J’étais au
bout ! Complètement !

Au lieu de me préoccuper de mon poids et


d’entreprendre de nouvelles démarches, je continuais
ma vie d’alors presque insignifiante à faire des choses
qui ne me rendaient pas particulièrement heureuse.
Tout ce en quoi je trouvais mon réconfort et mon
plaisir était la nourriture. Cela pouvait aller des chips
aux bols de chocolats en passant par une série de repas
de fast-food que je me faisais livrer. C’était tellement
pratique que je préparais très peu. Chaque fois que
j’avais faim, je commandais quelque chose pour moi et
pour mon fils afin que nous puissions satisfaire nos
estomacs. Mon cas était particulier, car j’avais
l’impression que mon estomac ne se satisfaisait
presque jamais de ce qu’on lui donnait. Quand je
finissais de manger, quelques minutes plus tard, j’avais
à nouveau envie de manger quelque chose. Ce n’était
pas parce que j’avais encore faim, mais juste parce que
j’avais envie de manger, de grignoter, de sentir ma
mâchoire faire des mouvements, de prendre quelque
chose avec ma main et de le mettre dans ma bouche.
Mon mari s’est plaint à de nombreuses reprises, mais
de ses remarques, je m'en foutais pas mal. Qu’est-ce
que je pouvais bien faire des remarques de ce faux type
qui m’avait promis plusieurs choses, mais qui au final
n’avait rien respecté du tout ? Je n’avais plus de boulot,
je ne pouvais plus étudier. Je ne pouvais rien faire à
part m’occuper de notre fils, alors autant faire ce que
je veux de mes journées.
Un jour, mon mari revint plus tôt du boulot alors que
la table de la grande pièce était recouverte de sachets
de chips avec lesquels mon petit garçon jouait. J’avais
les jambes tendues sur la table et les yeux rivés sur la
téléréalité qui était devenue mon quotidien depuis
bientôt quatre mois. Je riais d’une scène totalement
hilarante quand mon mari fit mine de tousser pour
m’avertir qu’il était là. Malgré son bruit, je ne fis le
moindre mouvement, car en réalité, je n’en avais rien à
foutre qu’il soit là ou pas.

­ Mais qu’est-ce que tu fais Marie ? Penses-tu que


c’est réellement sérieux ce que tu fais ? Dit-il en se
pointant devant moi puis en éteignant le
programme que je suivais.

Aussitôt, je me mis en colère sans réellement savoir


pourquoi. J’étais furieuse de le voir éteindre le poste
téléviseur et de couper mon plaisir. C'était le moment
idéal pour évacuer toute la colère que j'avais accumulée
depuis des mois.

­ Quoi ? Maintenant, c’est la télé ? Tu viens encore


me gâcher mon plaisir ? C’est bien cela ? Oui, vas-
y. Fais donc ce qui te semble correct Monsieur le
chef de famille qui sait ce qui est bon pour ses
sujets.
­ Mais qu’est-ce que tu racontes ?
­ Tu ne peux pas comprendre. Répondis-je en me
levant de ce canapé pour aller dans la chambre.

Mon mari s’assit dans le canapé et y resta durant des


heures.
Très tard dans la nuit, il entra dans notre chambre et
se glissa dans le lit. En ce moment, j‘étais toujours en
éveil et avec le temps qui avait pu passer, je me sentais
gênée de la manière dont je lui avais parlé. Pour donc
m’excuser, j’eus l’idée de le chauffer afin que nous
fassions l’amour. D’ailleurs, cette sensation m’avait
manqué, car en ce moment, cela faisait plus de deux
ans que nous ne nous étions plus adonnés à cela.
Aussitôt qu’il constata mes manœuvres de séduction,
Miguel retira ma main de son torse et me sortit son
refrain lié à la fatigue.

­ Finalement, je ne suis rien d’autre que la mère de


ton enfant. Je ne peux même plus te toucher et tu
ne peux même plus me faire me sentir femme dans
cette maison.
­ Je te dis que je suis fatigué. Qu’est-ce que tu
n’arrives pas à comprendre dans ça ?
­ Oui, tu es fatigué quand c'est moi, mais quand ce
sont tes maîtresses du dehors, tu es en pleine forme
et tu fais ton chaud lapin.
­ Mais qu’est-ce que tu racontes ? Je n’ai pas de
maîtresse et tu le sais. Alors, arrête de dire des
conneries et va manger du chocolat pendant que tu
y es.
­ Quoi ? Répondis-je toute surprise de cette
remarque.

Un silence s’installa.
­ Qu’est-ce que tu veux insinuer par-là ? Demandai-
je à mon mari qui m’avait déjà tourné le dos depuis
quelques secondes.

Je commençai par le secouer pour qu’il me regarde.


Finalement, poussé à bout par mes cris et la brutalité
que je mettais dans mes mouvements, il péta un câble.

­ Fous-moi la paix. Je n’ai dit que ce que je pense. Tu


ne fais que manger dans cette maison. Le salon est
rempli de sachets de diverses marques de produits
telle une grande surface. Tu ne fais que t’empiffrer
et à ce que je vois, ton poids ne te dit strictement
rien. Ce n’est certainement pas la Marie que j’ai
épousée. Dit Miguel en se levant du lit.

Il sortit puis claqua la porte derrière lui. Je restai


bouche bée, les cinq doigts de chaque main caressant
mes joues. J’étais assise et mes larmes coulaient. Je n’en
revenais pas de ce que mon mari, l’homme que j’aimais
si tant, venait de me dire. Je pleurais et la seule grande
question qui me venait à l’esprit était de savoir à quel
moment nous en étions arrivés à nous disputer et à
nous haïr de la sorte. Je n’avais pas de réponse, mais je
descendis quand même de ce lit conjugal qui depuis
quelque temps commençait à me répugner pour entrer
dans la salle de bain. Une fois dans cette pièce qui avait
le don de refléter qui nous étions vraiment, je me
regardai dans le miroir et encore une fois, je vis une
brune en surpoids à qui un double menton
commençait à apparaître. Ma poitrine était flasque et
mon ventre pouvait s’apercevoir à travers ma petite
nuisette. Je regardai vers le bas et c’était des cuisses
bourrées de chair et de graisse que je vis. Je n’avais plus
rien de la collégienne d’antan et j’étais sur le point de
devenir une grosse vache. De plus, je n’avais pas l’air
d’une femme d’à peine vingt-sept ans avec juste un seul
enfant. En voyant cela, mes pleurs s’intensifièrent. Je
pleurais, avec pour envie de vider toutes les larmes de
mon corps. Mon mari, après quelques minutes, vint
toquer à la porte pour savoir ce qui se passait, mais je
n’ouvris pas. J’étais assise dans la baignoire vide, dans
ma nuisette grise avec dans ma main un petit miroir. Je
n’étais que l’ombre de moi-même. Le lendemain, je
sortis de la salle de bain aux environs de douze heures,
des heures après que mon mari se soit rendu au travail,
certainement sans se laver. Cette situation dura encore
de nombreux mois et grâce à la motivation « à deux
balles » que j’entendais sur internet, je suis arrivée à me
convaincre que je ne devais un corps mince à personne
et que je pouvais être fière de mon poids ou du moins
de mon surpoids. De ce fait, je ne m’inquiétais plus
quand je mangeais et l’idée de faire du sport ne me
traversait même plus l’esprit. Pour moi, j’étais devenue
une femme libre de faire tout ce qu’elle voulait, sans
contraintes ni restrictions. Peu importe ce que mon
mari disait, je n’en avais rien à foutre. Je vivais, je me
sentais bien et je prenais soin de mon fils. C’était tout
ce qui me préoccupait.
Le jour du cinquième anniversaire de mon fils, j’avais,
grâce à de l’argent emprunté chez ma mère, organisé
une grande fête à laquelle j’avais invité les proches de
la famille. J’avais fait exprès de n’inviter personne de la
famille de mon mari, ce qu’il n’avait d’ailleurs pas du
tout apprécié. Durant toute la fête, je m’amusais avec
mes amis et mon fils s’amusait avec les siens. Mon mari
était seul assis sur le canapé dans la pièce principale
alors que nous étions tous dans le jardin. Je pensais
qu’il allait être rongé de solitude et à vrai dire, c’était
l’impression qu’il donnait. Il avait l’air soucieux,
angoissé, ce qui me réjouissait un tout petit peu, car
moi je m’amusais telle une folle.
Après la fête, mon fils s’était endormi et je mis
quelques minutes à ranger le jardin. En voulant aller
me coucher, je passai près de mon mari avec un léger
sourire aux lèvres comme pour lui dire que j’avais passé
une belle soirée même sans lui.

­ Je veux qu’on divorce. Me dit-il en fermant son


ordinateur.

Je n’en revenais pas. Le léger sourire que j’avais


accroché sur le visage avait disparu laissant ainsi place
à un visage inexpressif. Je ne savais pas quoi dire, car
bien que j’y avais pensé, je ne m’étais jamais dit que
mon mari aussi en avait envie.

­ Tu veux divorcer ? Ça veut dire quoi ? Demandai-


je. Je suis fatiguée, j’ai envie de dormir. On peut en
parler demain s’il te plaît ?
­ Non. Je veux qu’on se sépare. J’ai rencontré une
autre femme et pour le moment, il ne s’est rien
passé. Pour ne pas avoir à te tromper, je veux qu’on
divorce. J’ai envie de commencer une nouvelle vie.
Je ne veux pas d’histoire avec toi. Je vais m’occuper
de préparer les papiers et nous allons faire tout ceci
à l’amiable. Je ne veux pas qu’on traîne devant les
tribunaux, alors je vais te laisser la garde du petit.
Nous allons ensemble décider de la manière dont
je vais le voir et autres. Je pense que cette solution
est mieux pour nous deux. Tu n’en as plus rien à
faire de ce mariage et moi non plus avec le temps.
Je pense que nous ne devons plus perdre du temps
l’un à l’autre. Qu’est-ce que tu en dis ? Finit-il par
me demander.
Je ne savais pas quoi répondre. J’avais été cueilli à froid
et pour la première fois, j’avais réellement vu la
séparation en face, de manière évidente. Mon mariage
allait se briser. Je ne répondis pas. Je montais dans la
chambre d’amis où j’allais passer les prochaines nuits
pour réfléchir à ce que venait de me dire mon probable
futur ex-mari.

« Divorcer ? Vraiment ? C’est vrai que j’en ai envie, mais je ne


suis pas prête pour cela. Que vais-je devenir ? Une mère
célibataire ? Comment vais-je m’en sortir ? ». Autant de
questions qui se baladaient dans mon esprit sans que
je ne puisse répondre à une seule d’entre elles. Je
n’avais que mes yeux pour pleurer, moi qui pensais que
l’idée du divorce si elle se réalisait allait me faire le plus
grand des biens. Je pleurais comme une madeleine sans
réellement savoir ce pour quoi je pleurais. Pleurais-je
pour l’amour que j’avais pour mon mari malgré le fait
que tout allait mal entre nous ? Pleurais-je parce que
j'avais perdu plus d’une demi-décennie de ma vie sans
faire aucun progrès ? Pleurais-je parce que je devais
tout recommencer ? Aucune idée, mais je pleurais
quand même et cela me faisait du bien.
Durant les jours suivants, je pris mon fils et nous
allions nous installer chez ma mère. Je voulais rester
loin de mon mari pour mettre de l’ordre dans mes idées
afin de savoir quoi faire. Ma maman me demandait de
divorcer, mon père pensait que les problèmes de
couple pouvaient se régler et moi j'étais partagée entre
ces deux avis. C’était une vraie salade d’idées dans ma
tête et rien de bon n’en sortit. J’étais stressée, anxieuse
et je pleurais presque tout le temps chaque fois que je
me retrouvais seule. Je n’avais plus de vie et quand je
voyais la dégringolade que j’avais vécue, je ne pouvais
que pleurer. Je suis passée de jeune étudiante en droit
à mère de famille en surpoids abandonnée par son mari
et vivant désormais chez ses parents avec son fils de
cinq ans. Quel désastre ! Quelle vie ratée j’avais !
Partie III :
RE-VIVRE OU CREVER.
Chapitre 5 :
Tout Tenter Pour Un Poids Idéal.

Un mois plus tard, j’accordais le divorce à mon mari,


car j’étais convaincue que le match ne pouvait pas se
terminer de la sorte. J’étais persuadée que je pouvais
faire quelque chose de mieux de ma vie. J’en étais
certaine, même si je connaissais des personnes qui
s'étaient retrouvées dans une situation similaire et qui
n'avaient jamais réussi à changer de vie et à s'en sortir.
J’avais gardé la foi alors que je venais de sortir d’un
divorce et que j’avais un enfant à élever seule. La vie
allait être dure, mais rien n’était impossible tant que je
pouvais me donner de la force.

Mon but en ce moment était de reprendre ma vie en


main, de me fixer de nouveaux objectifs pour réussir
ma vie, car au plus profond de moi, je savais que je ne
pouvais pas me laisser aller de la sorte. Je n'avais pas
encore la trentaine à l'époque et j'espérais avoir la vie
dont j'avais toujours rêvé. Prendre ma vie en main
passait principalement par deux choses : trouver un
travail et réajuster mon poids. Trouver un travail n’était
pas une mission si difficile que ça, car j’avais déjà une
certaine expérience. Je pouvais donc trouver une place
dans un cabinet même si ce ne serait pas la place que
je voulais réellement. Je commençai donc à écrire des
lettres, déposer mon CV et je passais par
l’intermédiaire de certains de mes professeurs
d’université de l’époque pour décrocher des entrevues.
Ceux-ci savaient de quoi j’étais capable. Ma situation
avait peiné certains d'entre eux et m’aider était devenu
une priorité pour eux. Au final, Madame Durand, l'une
de mes enseignantes préférées à l'université, m'a aidé à
décrocher un job d’assistante dans un jeune cabinet qui
venait de démarrer ses activités. J’avais alors un job et
comme vous pouvez vous y attendre, j’étais dans une
joie indescriptible. Ma vie avait de nouveau un sens et
j’avais un revenu pouvant me permettre d’être
réellement une adulte en mesure de s’occuper d’elle-
même ainsi que de son enfant.

Pour mon poids, c’était un tout autre problème. Au


début, je pensais qu’il suffisait que j’aille à la salle de
gym pour que tout rentre dans l’ordre. Le seul
problème était que je n’avais pas le temps d’aller passer
une ou deux heures dans une salle à soulever ou à
monter sur des machines. J’avais bien mieux à faire ;
c’est-à-dire gagner plus d’argent. Après une semaine de
travail, j’étais à mon box de travail quand Nadège, ma
collègue passa derrière moi. Elle jeta un coup d’œil sur
mon écran et vit la recherche que je faisais. En effet, je
recherchais des techniques pour perdre du poids. Ma
collègue m’interpella vivement comme si elle avait une
bonne nouvelle à m’annoncer, une nouvelle dont je ne
pouvais me passer.

­ Oh ma chérie. Tu es comme j’ai été il y a deux ans ;


en train de rechercher des solutions pour maigrir.
Je peux t’aider si tu veux. Dit-elle toute hystérique.
Le sujet du poids pour moi, comme pour la plupart des
personnes, était un sujet sensible sur lequel je n’aimais
« plus » forcément discuter avec les gens. Avant, quand
j’avais une belle silhouette, je pouvais parler de cela
avec n’importe qui et partout, car j’avais confiance en
moi. Mais depuis que j’avais pris un nombre
considérable de kilos en plus durant ma sombre
période due à ma situation conjugale, les choses
avaient changé. Je me mettais automatiquement sur la
défensive dès lors qu’une personne s’aventurait à
parler de mon poids. Mon poids, j’étais la seule qui
pouvait en parler ; moi seule et personne d’autre. Pour
une fois, je fis exception, car quelque part, j’étais
désespérée en ce qui concerne la recherche de solution.
Je voulais une solution à la fois rapide, simple et
surtout efficace. Le prix devrait également être
abordable, car mes finances n'étaient pas réellement à
flot.

­ Alors, tu veux bien partager ton secret avec moi ?


Demandai-je à ma collègue, qui, tout d’un coup, se
sentit encore plus impatiente de me déballer tout
ce qu’elle connaissait sur le sujet de la prise ou la
perte de poids.
­ Voilà. Dans le temps, j’étais très grosse. Je crois
même qu’à une période, j’avais atteint les cent kilos,
ce qui faisait que j’étais très mal dans ma peau. Mon
mari n’avait plus envie de moi, mes amis ne
voulaient plus me parler en public et j’avais l’air
d’être une honte, celle que tout le monde voulait
fuir à tout prix. Je n’avais pas non plus confiance
en moi et comme on pouvait s’y attendre, je
n’arrivais presque plus à rien faire dans ma vie.
Quand Nadège parlait, je la fixais étrangement. Je me
reconnaissais dans son histoire, car j’avais vécu
certaines choses de ce qu'elle racontait et j'en vivais
toujours d’autres. Je fixais surtout ses cheveux blonds,
ses yeux bleus, son cou ainsi que les rayures qui s’y
trouvaient. Je la fixais tout le long du corps et en même
temps, je m’imaginais comment elle était à l’époque où
elle pesait les cent kilos et qu’elle était la risée de son
entourage. Au même moment, je me disais que j’avais
subi les mêmes choses qu’elle avec mon mari et que
j’avais de la chance d’avoir une famille qui ne m’a pas
rejetée. Pendant que je pensais à tout ceci, Nadège
racontait des choses que je n’avais même pas écoutées.

­ Finalement, c’est un thé amincissant qui m’a sauvé.


Les thés qui permettent d’éliminer la graisse qu’on
a en surplus ; tu vois ce que je veux dire ? Ça a de
nombreux bienfaits sur l’organisme, ça améliore le
système digestif. Tu vas plus rapidement à la selle
pour tes besoins, tu te sens plus légère et beaucoup
plus en forme. Ça sauve la vie, crois-moi. Je suis
certaine qu’un de ces thés pourra t’aider à améliorer
et à réguler ton poids. D’ici deux semaines, tu auras
le poids que tu souhaites et tu pourras entrer dans
tous les types de vêtements que tu désires.

En réalité, je ne savais pas si je devais prendre cette


phrase comme une remarque ou une insulte, mais
quelque part, elle avait raison. En effet, je n’arrivais
plus à mettre tous les vêtements de ma garde-robe.
Quelques semaines plus tôt, je me suis amusée à en
porter quelques-uns, mais c’était un véritable parcours
de combattant pour que les pantalons montent à la
ceinture ou pour que certains tee-shirts descendent ;
une vraie guerre.
­ Ah, je crois que j’ai un des thés que j’utilise dans
mon sac. Me dit-elle.
­ Tu en utilises toujours ? Tu as déjà la silhouette que
tu veux n’est-ce pas ? Demandai-je.
­ Oh, oui. Mais des fois, on s’autorise à manger
certaines choses et cela peut faire prendre de la
graisse. Je les élimine en même temps pour mon
propre bien. Aussitôt arrivée, aussitôt repartie. Tu
vois un peu le genre ? Dit-elle en souriant puis en
se dirigeant vers son box qui était à quelques mètres
du mien.
­ Oui, je vois.
­ Quelques secondes plus tard, elle revint avec un
produit qui se trouvait dans un emballage noir.
Tout portait à croire qu’il s’agissait d’un thé et sur
l’emballage, on pouvait voir une tasse remplie d’eau
dans laquelle était plongé l'un des sachets de thé.
­ Tu prends un bol d’eau chaude et tu y plonges un
sachet. Après une dizaine de minutes, tu obtiens la
substance qui fera de la magie dans ton corps. Tu
bois et tu laisses la magie opérer. Tiens, je te donne
ce sachet, tu me remercieras plus tard.

Je pris donc ce sachet avec envie et détermination en


gardant à l’esprit le résultat que j’allais atteindre d’ici
quelques jours si le thé faisait réellement des miracles
comme Nadège venait de me le décrire. Le soir à la
maison, après une longue et dure journée, je décidai de
prendre le thé. Comme me l’avait suggéré mon amie,
je chauffais de l’eau, renverser une partie dans une
tasse et y enfouis un sachet de mon thé. Après une
dizaine de minutes, l’eau était devenue tiède et le
mélange avait une couleur qui ressemblait presque à du
vert. Je bus le mélange qui n’était pas amer puis j’allai
vaquer à d’autres occupations notamment mes cours,
car je m’étais mise en tête de reprendre mes études. Ce
soir, en moins de deux heures, j’étais allée à la selle une
demi-douzaine de fois et j’avais l’impression de me
vider le corps. Je n’avais d'ailleurs pas dormi et c’était
tant mieux, car j’avais besoin de me rattraper dans
certains documents que j’avais à lire. Le lendemain,
j’expliquais tout ce qui s’était passé à Nadège qui sourit
comme si elle m’avait prescrit le remède miracle. Je
souriais également, car d’une manière ou d’une autre,
j’avais trouvé satisfaction et je ne pouvais que m’en
réjouir. Je me sentais plus légère dans ma peau et je
ressentais une sensation de confort que j’avais connu il
y a bien longtemps. Le soir de ce jour, je repris le même
processus et c’était le même résultat qui s'ensuivit.
J’allais à la selle, mais plus tard, je n’arrivais plus à
dormir. En parallèle, j’essayais de limiter les
consommations en sucrerie, en viande et autres dans le
but de contrôler mon poids. Le seul hic était que je
m’autorisais quelques largesses quand je mangeais et
mon argument pour m’encourager dans cet acte était
« le thé est là pour libérer tout le surplus ».

La situation a commencé par devenir inquiétante au


troisième soir quand je n’arrivais toujours pas à trouver
le sommeil. Les jours passaient et je variais les heures
auxquelles je prenais mon thé. Contre toute attente, le
résultat était le même, car le problème d’insomnie était
toujours présent. Je dormais très peu et certaines nuits,
je ne dormais pas du tout. C’était un prix bien trop cher
à payer pour perdre du poids.
Un beau matin, alors que j’étais assise à mon bureau,
je vis Nadège se rapprocher de moi tout sourire
comme à son habitude sauf que là moi je n’avais
nullement envie de rigoler. Je voulais surtout savoir si
son thé miracle avait des effets secondaires.
­ Alors, comment les choses se passent-elles ? Tu
pètes la forme ? Me lança ma collègue.
­ Oui, si on peut le dire ainsi. J’aimerais te parler d’un
truc. Dis-moi, ton thé a des effets secondaires ?
Demandai-je.
­ Quoi ? Effets secondaires ? Mais non. Aucun effet
secondaire. Le seul effet que cela peut avoir, c’est
débarrasser tes entrailles du surplus de graisse. Et
je pense que ça a déjà commencé… Dit-elle en
souriant sauf que cela ne me faisait toujours pas
marrer.

Quand elle comprit que je ne rigolais pas, Nadège se


ressaisit et prit le sujet plus au sérieux.

­ Tu as ressenti des effets secondaires ? Me


demanda-t-elle finalement.
­ Oui. Depuis quelques jours, je n’arrive plus à
dormir et tout ceci a commencé quand je me suis
mise à prendre ce thé que tu m’as recommandé. Lui
répondis-je.
­ Ne pas dormir ? Oh, ce n’est rien ça. Comme tu es
au début de ton traitement, ce sont des effets qui
peuvent survenir. Ce n’est rien d’inquiétant.
­ Tu es sérieuse ? Ne pas dormir n’est rien
d’inquiétant ? Au moment où je te parle, je suis
extrêmement fatiguée et mes muscles me font mal.
­ Sous ce tas de graisse, tu arrives encore à sentir tes
muscles ? Dit-elle en souriant légèrement.

Après s’être aperçue qu’elle venait de faire une très


mauvaise blague, elle se ressaisit.

­ Oups ; désolée. Je n’aurais pas dû dire cela.


Remarqua-t-elle promptement.
­ D’accord. Tu peux prendre ton thé magique. Je
pense qu’il n’est pas fait pour moi. Dis-je en faisant
sortir le thé de mon sac et en lui tendant le sachet
dans lequel restaient quelques doses.

Aussitôt, je me levai et me dirigeai vers les toilettes


pour me débarbouiller le visage. Dans ce grand miroir,
je me vis avec tous mes embonpoints, mon ventre qui
se voyait légèrement, mes bras qui étaient beaucoup
trop gros, mon cou « rempli », mon double menton qui
se voyait toujours, mon visage devenu rond… Je me
regardais et en même temps, je me touchais le visage.
Aussi, me suis-je souvenue de ma belle silhouette d’il y
a quelques années, celle que j’aurai du mal à retrouver.
« Comment faire ? ». C’était là la seule question qui me
venait à l’esprit quand je me regardais dans cette glace.
Malheureusement, je n’avais aucune réponse à cette
question et tout ce que je savais était que je ne pouvais
pas faire confiance au thé de Nadège.

Je n’étais pas au bout de mes peines, car le soir de ce


jour, j’allais vivre l'un des moments les plus gênants de
ma vie. Noah, mon fils, de retour de l’école, avait l’air
triste. Je me rapprochais donc de lui et c’est là qu’il
m’avoua quelque chose. Mon garçon se faisait
rabaisser par ses camarades à l’école à cause de moi.
En effet, chaque fois que j’allais déposer mon fils à son
école, je voyais ses camarades rigoler. Je ne m'étais
jamais posé la question de savoir ce qui les faisait rire.
Je me disais que c’était des enfants et qu'ils avaient
certainement leurs petites blagues entre eux qui
seraient de réels motifs pour rire de la façon dont ils le
faisaient. Sauf que c’était de moi qu'ils riaient. L'un des
jeunes de la classe de mon fils lui avait même dit que
sa mère pesait une bonne tonne. Un autre lui avait dit
que sa mère pesait plus qu’une grue et ainsi de suite.
Les insultes fusaient de toutes parts, ce qui faisait que
Noah n’avait souvent pas la paix. En réalité, je ne
savais pas quoi lui répondre. Personnellement, je savais
encaisser les attaques contre mon physique sauf que je
ne pouvais pas apprendre cela à un enfant qui n’avait
même pas dix ans. C’était compliqué.

- Dis-moi une chose, tu préfères que ton père te


dépose à l’école ? Qu’est-ce que tu penses de cette
idée ? Lui demandai-je.
- Quoi ? Non. C’est toi que je veux. Je ne veux pas
montrer aux autres que leurs critiques m’atteignent.
Je suis juste triste parce que tout cela se répète, mais
je ne suis pas fatigué de ça. Je peux encore subir.
Tu es ma mère et je ne peux pas avoir honte de toi.
Demain, nous irons encore dans cette école et c'est
toi qui vas me déposer. Je me fiche de ce qu’ils
pensent. Je peux être triste de temps à autre non ?
- Oui, tu peux être triste de temps à autre. Tu es un
garçon fort et même les gens forts peuvent
s’autoriser à être tristes à certains moments.
- Je ne pus m’empêcher de serrer mon fils bien-aimé
fort dans mes bras et pendant que je faisais cela,
une larme coulait de mon œil.
Ce soir, encore une fois, je décidai d’accélérer les
choses afin de perdre du poids le plus rapidement
possible. Je venais d’expérimenter un thé dont le seul
but était de me vider l’intérieur et de m'empêcher de
dormir. Je résolus ainsi de me retourner vers la solution
classique, celle que je fuyais depuis quelque temps
c’est-à-dire le sport. Je m’inscrivis alors pour passer
quelques heures dans une salle de sport sauf que tout
ceci n’était pas comme avant. Avant, je prenais du
plaisir à soulever des haltères ou des kettlebells. Je me
régalais quand mes pieds tournaient sur le vélo
d’appartement ou étaient contre le tapis de course. Je
m’amusais à fond sauf que le premier jour de reprise,
j’ai failli crever. Mon cardio était le plus pourri de la
terre et il suffisait que je fasse cinq minutes d’exercice
pour être littéralement à bout de souffle. Ma tête
tournait. J’avais l’impression d’héberger un tourbillon
dans mon crâne et j’étais obligée de m’asseoir. J’étais
comme un ancien boxeur qui se faisait rétamer par un
novice. Je n’arrivais plus à rien faire et les autres
usagers de la salle me regardaient comme si j’étais une
extraterrestre venue squatter la terre. Pendant que ces
gens me dévoraient du regard, j’avais simplement envie
de leur montrer une vidéo de moi il y a quelques années
en train de faire mes exercices. Mais ce n’était pas
possible, car c’était ridicule et il n’y avait pas de vidéos.
Au bout d’un mois et malgré les conseils alimentaires
de mon coach que je suivais relativement bien, je ne
réussis qu’à perdre deux à trois kilos. Tout ceci ne
marchait pas et j’en étais convaincue au plus profond
de moi. Je savais juste que mon poids avait atteint un
niveau où il fallait un travail énorme pour qu'il
redevienne normal.
Chapitre 6 :
Le Coût De L’opération.

Un jour, alors que j’étais au supermarché, je découvris


une information assez bizarre. En effet, je me
promenais dans les rayons pour choisir des produits
quand j’ai entendu deux dames discuter entre elles. Je
dois avouer que je ne suis pas du genre à écouter les
conversations des autres. Ce qui m’a attiré, c’est
lorsqu’elles ont commencé à parler de « poids » ; ce
mot qui me hante depuis des années.

- Tu sais, j’ai une amie qui a subi une chirurgie dans


le but de perdre du poids et apparemment ça lui a
réussi de fou. Jamais je n’aurai pensé que cette
femme autrefois grosse pouvait en arriver là. Disait
la première dame à son amie.
- Quoi ? Une chirurgie pour perdre du poids ?
Répondit l’amie d’un air totalement surpris ;
sûrement qu’elle n’en avait aucune idée.

J’avais déjà entendu parler des chirurgies pour


débarrasser les gens de la graisse, mais ce que j’allais
apprendre allait au-delà de toutes mes imaginations.

- Oui, la chirurgie consiste à faire l’ablation d’une


partie de l’estomac. Comme cela, ton estomac va
ingurgiter moins d’aliments et tu ne pourras pas
prendre du poids. Tu comprends ce que je veux
dire ? D’après les articles que j’ai lus et les vidéos
que j’ai regardées, c’est assez formidable pour les
personnes qui ne savent plus quoi faire face à
l’obésité. Beaucoup de médecins font ça et avec des
taux de réussite assez élevés sauf que comme toutes
les opérations, ça contient des risques, mais le
résultat est excellent.
- Waouh. Je serai toujours surprise par l’évolution de
la science. Je pense que je vais parler de ça à l’une
de mes copines qui se tue à la tâche dans les salles
de sport, mais n’arrive pas à perdre le moindre
gramme. Peut-être que cela pourrait l’intéresser.
- Oui, on ne sait jamais. Qu’elle aille dans les
cliniques se renseigner. Mais les résultats ne
s’observent pas d’un coup. Il va lui falloir du temps
et également des exercices sportifs pour que ça
fonctionne réellement. Bref, qu’elle consulte un
médecin pour en savoir plus. Ils sont mieux placés
pour orienter les gens. Dit finalement l’amie.

J’avais fini d’écouter cette conversation enrichissante.


Je dépassais rapidement les deux dames et me dirigeais
vers la caisse afin de régler mes achats. Une fois à la
maison, je pris d’assaut Google afin de faire des
recherches sur ce que je venais d’apprendre.
Évidemment, l’idée de subir une opération ne
m’enchantait pas, mais je voulais en apprendre
davantage sur ce sujet qui m’intriguait énormément
comme plusieurs autres femmes. Je ne sais pas pour
vous, mais le sujet de la prise ou de la perte de poids
hante la plupart des femmes de ma région. C’est
d’ailleurs pour cela que les salles de gym ont de plus en
plus d’abonnées, que les thés minceur prennent de plus
en plus de l’ampleur, que des accessoires comme les
gaines sont de plus en plus utilisés. D’ailleurs en
parlant de gaine, j’en avais acheté un, mais finalement,
il m’avait été déconseillé.
Le lendemain, c’était le week-end et comme tous les
week-ends depuis que j’avais déménagé de chez ma
mère, je devais aller lui rendre visite avec son petit-fils
Noah. Alors que nous étions dans la cuisine en train
de préparer le déjeuner et que Noah s'était cramponné
à la télé pour suivre un dessin animé, je décidai
d’aborder le sujet avec ma mère.

- Tu sais que je veux perdre du poids non ?


Demandai-je à ma mère qui se sentit soulagée
quand je lui ai posé la question.
- Je pensais que tu n’allais jamais m’en parler. J’ai
constaté tes efforts sauf que je ne voulais pas
aborder le sujet. Je voulais que cela vienne de toi.
Oui, je sais. Parle-moi de tes progrès, je suis
impatiente. Finit-elle par me dire.
- Bon si on veut. Enfin non, je n’ai pratiquement pas
avancé comme tu peux le voir. Je suis toujours la
grosse vache remplie d’une bonne tonne de graisse.
Dis-je.
- Ne dis pas ça chérie. Tu sais que beaucoup de
personnes traversent ce parcours et finissent par
avoir une forme qui leur convient. C’est une
question de travail et de détermination et je sais que
tu es capable de sortir ces deux choses de tes tripes.
- À la salle de sport, j’ai envie de m’évanouir chaque
minute. Même les exercices les plus faciles, je
n’arrive plus à tenir. Je suis essoufflée quand je
marche dans les escaliers et dernièrement j’ai suivi
les conseils d’une amie en utilisant un thé.
- Et je suppose que tu ne le prends plus. Pourquoi ?
- Parce que cela me donne de l’insomnie dès que j’en
prends. Que je prenne cela en pleine journée ou
dans la nuit, je n’arrive plus à dormir, alors j’ai laissé
pour ne pas finir comme un gros zombie.
D’ailleurs, les zombies, il y en a de gros ? Tu en as
déjà vu ?
- Je vais faire attention les prochaines fois que je vais
suivre un film de zombies. Je te ferai une capture
d’écran quand j'en trouverai. Dit ma mère en
rigolant.
- Pour être plus sérieuse, j’ai découvert quelque
chose et des gens ont dit que ça pourrait
fonctionner.
- De quoi s’agit-il ? Me demanda-t-elle.
- Une opération ; une ablation d’une partie de
l’estomac.

Aussitôt que ma mère entendit parler d’opération, elle


déposa le couteau qu’elle tenait en main sur le
comptoir. Elle avait une sainte horreur des opérations
de ce genre, car elles les traitaient de fantaisistes. Pour
elle, tant qu’une opération n’est pas faite pour une
question de vie ou de mort, il n’y avait pas motif de
passer sur le billard.
- Quoi ? Ne me dis pas que tu veux faire cela ? Une
opération ? Tu sais bien que tu peux t’en sortir avec
des moyens simples. Je ne sais pas ce qui se passe
avec toi ni ce pour quoi tu te mets la pression, mais
tout ce que je peux te dire, c’est que tu dois mettre
de la patience dedans. Et si cette opération tournait
mal ? Tu y as pensé ? À qui vas-tu laisser Noah ?
C’est vrai que je suis là, mais il a plus besoin de sa
mère que d’une vieille femme comme moi. Penses-
y et surtout ne fais pas de bêtise.
- Je sais maman, je ne vais pas faire de bêtise. J’ai
juste entendu deux femmes discuter de cela au
supermarché hier et donc j’ai envisagé cette option.
J’ai fait quelques recherches sur ça et apparemment
de jour en jour, plus de personnes font cette
opération.
- Quoi ? S’arracher une partie de l’estomac ?
Beaucoup sont complètement pétés dans la tête.
Dit ma mère sur un ton révolté.
- À partir de ce moment, l’idée de faire cette
opération me quitta définitivement. Je décidais de
me remettre au sport, car d’après mon coach, petit
à petit, j’allais retrouver un bon cardio et ma fatigue
ne viendra plus si rapidement. Après deux mois de
sport, je suis arrivée à peine à perdre huit kilos.
C'était relativement pas mal pour une personne
comme moi qui avait essayé plein d’expériences
pour maigrir.

Dans ma vie professionnelle, les choses se passaient


pour le mieux. Au boulot, j’étais très appréciée pour
mon efficacité à la tâche et surtout pour mes idées qui
avaient déjà permis à certains avocats de gagner des
procès assez importants. Je poursuivis mes études et
me rapprochait petit à petit vers l’examen du barreau,
celui qui allait me permettre d’entrer dans la cour des
grands. En parlant de « cour des grands » et des
avocats, je voyais presque toutes les semaines mon
mari quand il venait prendre son fils afin qu’ils puissent
passer du temps ensemble. Il ne cessait de me féliciter
pour mon nouveau départ et pour ma force d’aller vers
de l’avant. Il avait l’air de regretter, mais en réalité, moi
je ne savais pas ce qu’il regrettait. Nous avions foiré
notre mariage et il était temps pour nous deux d’aller
vers de nouveaux horizons. Il avait rencontré une autre
femme et moi je n’avais pas cherché à rencontrer
d’autres hommes ou peut-être que je ne plaisais plus
aux hommes. Peu importe, je n’avais pas la tête à une
relation. La seule qui m’importait réellement était celle
que j’avais avec les membres de ma famille,
notamment mon fils et ma mère.
La période qui suivit était celle où je devais me
concentrer sur mes études et encore une fois, j'avais
délaissé le sport et je m’étais replongée dans mes
vieilles habitudes malsaines. Néanmoins, cette fois-ci,
j’étais convaincue que je n’avais pas le choix. En effet,
pendant cette période de quasiment quatre mois où je
me préparais pour mon examen de fin d’année,
examen qui allait me garantir une classe supérieure
l’année suivante et me rapprocher encore plus de
l’examen du barreau, je résolus de ne plus faire la
cuisine. Je préparais de vrais repas seulement quand
mon fils était avec moi et que ce dernier vivait chez sa
grand-mère depuis quelque temps. Quand j’avais faim,
je commandais à manger. Mon réfrigérateur et les
armoires de ma cuisine étaient remplis de divers
produits à grignoter. Je me rassurais en me disant que
j’allais tout perdre une fois que j’aurai plus de temps,
c’est-à-dire après mes examens. Je me nourrissais mal
et j’en avais pleinement conscience. Pour me
déculpabiliser un tant soit peu, je préparais un repas
approximativement sain et je mangeais quelques fruits.
Mais cela ne pouvait pas réparer tous les dégâts causés
par le fait que j'avais passé tout ce temps à manger des
choses qui ne faisaient qu'accumuler de la graisse en
moi.
Nous étions à trois semaines de l’examen et le stress
montait. Je n’avais plus le temps pour rien et mes
journées étaient partagées entre mon boulot et mes
livres. Un jour, j’étais au boulot en train de travailler.
J’étais fatiguée et tout mon corps me faisait mal. Je
n’avais jamais ressenti autant de fatigue durant toute
ma vie et tous les membres de mon corps criaient à
l’aide. Quand il sonna dix-huit heures, je descendis de
l’immeuble et voulus prendre un taxi. Soudain, tout
devint noir autour de moi. Je sentis une douleur à la
poitrine, douleur que j’avais l’habitude de sentir depuis
un temps, mais que j’avais négligée sous prétexte que
je n’avais pas suffisamment de temps pour aller voir un
médecin. Je n’arrivais plus à rien contrôler et mon
esprit tourbillonnait. Je finis par m’évanouir sur le
trottoir.

Je me réveillai quelques minutes plus tard dans une


ambulance qui me conduisait certainement dans un
hôpital. J’eus à peine le temps de sentir le véhicule
évoluer que je me rendormis sur-le-champ pour finir
par me réveiller dans un lit d’hôpital. Je n’avais pas eu
du mal à reconnaître ce lit, car il arrivait souvent que je
passe des heures en observation. À mon réveil, ma
mère et mon fils étaient là. Depuis mon lit, je pouvais
les voir dans le couloir. Noah n’avait pas réellement
l’air inquiet, mais ma mère par contre avait vraiment
l’air paniquée comme si on venait de lui annoncer que
j’avais perdu la vie. D’ailleurs, je ne savais même pas ce
qui s’était passé pour que je m’évanouisse sur ce
trottoir. Quelques instants plus tard, ma mère vit que
j’étais réveillée et commençait par scander le nom du
médecin.

- Docteur, Docteur. Ma fille est réveillée.

Aussitôt, le docteur entra dans ma chambre avec un


sourire sur le visage. J’interprétais ce sourire comme si
tout allait bien ou du moins que ce n’était rien de bien
grave qui aurait pu me conduire à l’hôpital.

- Alors, Docteur. Que se passe-t-il ? Demandai-je


alors que ma mère était toujours à l'extérieur avec
mon fils.
- Mademoiselle Delabos. Comment vous sentez-
vous ?
- Un peu étourdie et désorientée. Je ne sais pas trop.
Lui répondis-je en passant ma main sur le front.
- Oui, c’est normal, vous avez eu un malaise. Rien de
bien grave.
- Si ce n’est pas grave alors je peux partir n’est-ce
pas ?
- Non je suis désolé, mais nous ne pouvons pas vous
laisser partir. Nous préférons vous garder en
observation quelques jours. Et surtout, j’aimerais
discuter avec vous de certains points qui ont pu
vous conduire ici. Me dit le docteur.
- De quoi voulez-vous discuter ?
- Comment vivez-vous quotidiennement ? Me
demanda le médecin.
- Je vis comme tout le monde. Quelle est cette
question ?
- Je suis désolé. J’ai vu votre dernier carnet de soin
et c’est un peu inquiétant au niveau de votre poids.
Je parlais surtout de cela. Comment arrivez-vous à
vous en sortir ? Je sais que ça ne doit pas être facile.
Ma mère avait quelques kilos en surplus aussi et je
peux vous assurer que ce n’était pas facile.
- Je fis un grand soupir puis décidai de lui répondre.
- Je pèse cent-vingt-quatre kilogrammes et pour le
moment, j’arrive à marcher, à trouver des
vêtements à ma taille et à entrer à certains endroits.
Je m’essouffle très vite. Il m'est carrément
impossible de faire cinq-cents à huit-cents mètres
sans m’essouffler ou sans chercher à m'asseoir. Je
vis mal, mais pour mon fils et pour ma mère,
j’essaye de faire des efforts.
- Je comprends. Où en êtes-vous dans vos efforts
pour le moment ?
- Je crois avoir abandonné pour le moment. Je ne fais
plus rien et tout ce qui est ma priorité est mon
examen qui aura lieu dans quelques jours. Je ne
peux pas me permettre de le rater. D’ailleurs, il faut
que je rentre. Je dois réviser. Vous pouvez
comprendre cela ?
- Nous allons vous garder pour le reste de cette nuit.
Votre santé est en danger et je suis certain que vous
le savez. Vous savez aussi que ça fera de la peine à
votre adorable petit garçon d’apprendre cela et à
votre mère également. En réalité, tout dépend de
vous. Vous devez savoir que vous ne le faites pas
forcément pour vous, mais pour les gens qui vous
entourent, qui vous aiment et qui comptent sur
vous. Nous allons vous garder ici cette nuit et vous
libérer dès demain matin. Demain, vous allez
passer à mon bureau et je vais vous expliquer
quelques règles à suivre pour vous en sortir.
- J’ai presque tout essayé, rien ne marche sur moi.
Même avec le sport, je n’arrive pas à rapidement
perdre du poids. C’est peut-être une opération que
je vais faire. Dis-je quand ma mère entra
subitement dans la pièce.
- Quoi ? Opération ? Pourquoi ? Je pensais que
c’était juste un malaise et qu’il n’y avait rien de
grave. Dit ma mère.
- C’est le cas, Madame. Elle faisait juste une
proposition que je ne lui conseille d'ailleurs pas.
Répondit le docteur.

C’est ainsi que le lendemain, on me donna


l’autorisation de sortir de l’hôpital avec pour consigne
principale de me reposer le plus possible afin de me
rétablir. Je n’avais certainement pas l’intention de me
reposer pour le moment. Après l’examen, j’aurai tout
le temps de le faire. C’était ça ma réflexion. En même
temps, je levai un peu le pied sur la malbouffe qui était
mon quotidien pour me préparer de vrais repas.
Partie IV :
MON POIDS ? QU’EST-CE QUE
C’EST REELLEMENT ?
Chapitre 7 :
La Découverte Qui Révolutionne Tout.

Un soir, alors que j’avais fini de travailler, je me


couchai, les yeux rivés sur mon plafond. Je revoyais ma
vie, tout ce que j’avais pu traverser, toutes ces
épreuves, toutes ces peines, mais aussi toutes ces joies
et bonheurs qui ont été les miens. Je me souviens des
choses que me disaient mes parents, notamment mon
père. Un détail me revint à l’esprit et me poussa à
remettre en cause tout ce que j’avais fait dans le but de
perdre du poids. Mon père m’avait en effet toujours dit
que pour résoudre un problème, il fallait comprendre
le problème et tout le système qui entourait le
problème. Je voulais combattre mon poids, mais est-
ce que je comprenais réellement mon poids, la manière
dont il fonctionnait, ce qui faisait que j’avais des kilos
en trop, ce qui faisait que je n’en avais presque pas
quand j’étais ado et que maintenant, j’en avais comme
jamais ? Il fallait donc que je comprenne tout cela.
D’après la logique de mon père, si je comprends
comment les choses fonctionnent, je peux facilement
changer leur fonctionnement et avoir un impact plus
important. Il était maintenant temps d’appliquer cette
loi ou ce concept sur mon poids. Je me levai alors de
mon lit et ouvris mon ordinateur que j’avais éteint
quelques minutes plus tôt. J'allai sur Google et je
cherchai la raison pour laquelle les gens prenaient du
poids. Je voulais également comprendre ce qui faisait
que certains ne prenaient jamais de poids alors qu'ils
mangeaient presque les mêmes choses que moi. Je
voulais savoir d’où venait réellement la graisse et la
manière dont cette dernière interagissait avec
l’organisme pour créer l’obésité chez les gens.
Mes recherches ont été concluantes, car j’ai découvert
de nouvelles informations, les unes plus importantes
que les autres. La prise de poids était due à plusieurs
raisons. Tout d’abord, nous allons écarter la théorie de
la maladie. Bien que l’obésité en elle-même soit une
maladie assez grave, plusieurs autres maladies peuvent
faire qu’une personne prenne abusivement des kilos en
plus (de la même manière que d’autres maladies
peuvent faire perdre énormément de poids).

La raison qui pourrait nous intéresser est celle liée à


l’alimentation, la graisse, les calories et autres variables
qui entrent en compte. En effet, notre organisme (à
travers les cellules qu’il contient) a besoin d’un certain
nombre de calories pour fonctionner et ces calories
sont comprises dans les aliments que nous
consommons au quotidien (de ce fait, vous pouvez
contrôler très exactement le nombre de calories que
vous consommez par jour). Prenons un exemple
simple pour comprendre comment les choses
fonctionnent. Imaginez que pour les activités
physiques, cérébrales et autres que vous faites durant
toute une journée, vous avez besoin de 100 calories,
mais que les aliments que vous consommez chaque
jour ne vous en procurent que 80. Vous avez donc un
déficit de 20 calories tous les jours qui sur le long terme
fera que vous serez maigre, que vous aurez des
troubles digestifs, que vous perdrez vos cheveux, que
vous serez plus fatigué que la normale, car votre
organisme puise dans ses ressources pour fonctionner
normalement. Alors, vous devez manger
suffisamment. Dans un autre cas, si ce que vous
mangez vous procure 150 calories par jour alors vous
avez un surplus de 50 que l’organisme ne sait comment
dépenser et tout ceci se transforme en graisse avec le
temps ; graisse que l’on tente de diminuer à travers des
exercices sportifs. Les graisses peuvent se loger un peu
partout, notamment dans le bras, le ventre, les cuisses
et autres. Ceci fait qu’à la salle de gym, vous devez
travailler toutes les parties de votre corps à l’aide
d’exercices bien précis.
Toutes ces informations m’ont bien aidée et m’ont
permis de tomber sur une technique dont je n’avais
jamais entendu parler : la chrono nutrition. J’étais
sidérée par cette technique de perte de poids qui ne
mettait pas uniquement en avant les bienfaits du sport,
mais qui était basée sur une logique bien précise.
Je vous laisse découvrir la chrono nutrition à travers
cet article :

La chrononutrition : comment ça marche ?


Sur le marché, vous retrouverez plusieurs solutions miracles qui
sont destinées à vous faire perdre du poids. Malheureusement, la
plupart de ces solutions ne marchent pas sur le long terme, car
elles ne visent que le court terme. Pour perdre du poids à long
terme, vous devez être à l’écoute des besoins de votre corps en
instaurant une alimentation saine, variée et suffisante. C’est le
principe même de la chrononutrition, un mode de régime inventé
par le docteur Alain Delabos en 1986. Alors comment marche
la chrononutrition ?

Qu’est-ce que la chrononutrition ?


La chrononutrition est un régime inventé par le Docteur Alain
Delabos en 1986 et qui consiste à s’alimenter en tenant compte
de notre horloge biologique. La chrononutrition repose sur l’idée
selon laquelle les aliments ne sont pas digérés de la même manière
en fonction de l’heure à laquelle ils sont ingérés dans l’organisme.
Par exemple, les aliments comme les graisses et les sucres ne sont
pas stockés par l’organisme lorsqu’ils sont consommés le matin.
Par contre, si ses mêmes aliments sont consommés le soir, ils
seront stockés par l’organisme. Donc, plus qu’un simple régime
amaigrissant, la chrononutrition est un mode de vie qui propose
de revoir complètement la manière dont nous mangeons.

Comment fonctionne la chrononutrition ?


Selon le Dr Alain Delabos la chrononutrition invite à « manger
tous les aliments, mais aux moments de la journée ou ils sont le
plus utiles à notre organisme ». Lorsque vous consommez un
aliment au moment où il est utile à votre organisme, vous lui
fournissez chaque jour l’énergie dont il a besoin pour fonctionner
correctement sans que les graisses ne soient stockées. En quelque
sorte, la chrononutrition consiste à manger ce qu’il faut, quand
il le faut. Par exemple, consommer des fruits au petit déjeuner
serait contre-productif de la même manière que consommer des
pâtes au dîner. L’organisme n’ayant pas besoin de fruits le matin
encore moins de glucides le soir va stocker en attendant le moment
où il en aura réellement besoin.
À l’exception des yaourts et du lait de vache, aucun aliment n’est
interdit. En plus, vous n’aurez pas besoin de compter les calories
que vous mangez. En adoptant le régime chronobiologique, vous
pourrez manger ce que vous voulez à votre faim.
Les avantages de la chrononutrition

Grâce à la chrononutrition, vous pourrez instaurer une


alimentation saine, variée et équilibrée, ce qui constitue un
avantage indéniable pour votre poids de forme, votre santé
physique et mentale. La chrononutrition vous permettra entre
autres :
De perdre du poids : l’un des principaux buts de la
chrononutrition est de vous amener à éliminer votre kilo superflu
causé par le stockage des aliments non assimilés par l’organisme.
Lorsque vous suivez le concept de la chrononutrition, vous
pourrez rapidement atteindre votre poids de forme et le conserver
sans difficulté.
Rééquilibrer votre silhouette : au-delà de la perte de poids, la
chrononutrition a également pour objectif de rééquilibrer votre
silhouette. En effet, selon le docteur Delabos, la forme de notre
corps serait le résultat de notre alimentation : consommez trop de
légumes permettrait d’élargir les hanches, les viandes donneraient
de la poitrine et les féculents, du ventre. Grâce à la
chrononutrition, vous pourrez donc rééquilibrer votre silhouette
comme vous le souhaitez.
Améliorez votre santé : en suivant le régime de la
chrononutrition, vous pourrez améliorer votre état de santé
général en luttant contre les problèmes de diabète, de cholestérol
et aussi d’hypertension.

Comment mettre en pratique la chrononutrition ?

Pour rééquilibrer votre alimentation avec la chrononutrition,


vous devez mettre en place une alimentation saine et variée qui
respecte la règle fondamentale de la chrononutrition : c’est-à-dire
manger ce qu’il faut quand il faut. La chrononutrition met en
vedette deux repas qui sont la plupart du temps délaissés : le petit
déjeuner et le goûter. Le petit déjeuner doit être copieux et gras
(fromage, beurre, pain charcuterie, margarine…). Le deuxième
doit apporter des sucres (fruits secs, jus de fruits naturel,
chocolat…) ainsi que des gras végétaux (oléagineux, olives,
avocat…).
Le déjeuner et le dîner quant à eux sont composés d’un plat
unique. Le déjeuner doit être composé de préférence à base de
féculents et de protéines. Le dîner doit être léger et il est nécessaire
d’éviter tous les aliments que l’organisme aura tendance à stocker
comme le sucre, les graisses, les féculents, etc. Au dîner, privilégiez
par exemple les légumes ainsi que les viandes maigres. La
chrononutrition inclut aussi dans son régime deux repas jokers
par semaine, c’est-à-dire que vous pourrez manger sans
contrainte.
En définitive, la chrononutrition est un régime qui consiste à
tenir une alimentation saine, variée et équilibrée en fonction des
besoins de l’organisme aux moments de la journée. Vous devez
apporter des aliments qui sont utiles à l’organisme à un moment
donné de la journée. Ce régime vous permettra de perdre du poids
et de conserver votre poids de forme sans restriction.

En résumé, avec la chrononutrition, les variables les


plus importantes sont la qualité de ce qui est mangé, la
quantité mangée et le plus important, quand est-ce que
tout ceci est mangé. Étant donné que je n’avais plus
rien à perdre, car au pire des cas, j’allais prendre
quelques kilos en plus et au mieux, j’allais atteindre
mon objectif, je décidai ainsi de mettre en pratique
cette technique de régime afin de voir son effet sur
mon corps. En réalité, j’étais sceptique face à cette
technique et pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la
chrononutrition ne me demandait pas forcément de
réduire drastiquement la quantité de nourriture que je
mangeais ou ne me demandait pas d’éviter totalement
une longue liste de produits. Elle me conseillait juste
de savoir quand manger pour que mon corps puisse
faire son travail plus facilement. C’était un peu comme
si on me demandait de canaliser les choses que je
mangeais afin que cela soit plus utile pour mon
organisme dans ses tâches quotidiennes. Après avoir
tenté plusieurs régimes qui m’obligeaient à consommer
presque exclusivement des fruits et légumes, j’avais de
quoi être réticente. Ensuite, pour la plupart des
régimes que j’avais suivis, j’étais interdite de dessert.
Mais avec la chrononutrition, je pouvais toujours
prendre quelques douceurs, dans une certaine mesure
et à une certaine heure. Pour une personne comme
moi, c’était mieux que rien. Enfin de compte, les
difficultés n’étaient pas excessives et je n’allais pas
forcément me tuer à la tâche pour atteindre
progressivement l’intervalle des 75 à 85 kilos que je
voulais.

Pendant plusieurs jours, je recensais le plus


d’informations possible sur la technique, j’écoutai
plusieurs interviews qu’avait faites le médecin qui
l’avait mise au point. Je voulais en savoir plus avant de
me lancer et comme vous pouvez vous y attendre, j’en
ai appris davantage. C’était pratiquement la seule
recherche personnelle que je faisais sur une certaine
période.
Chapitre 8 :
Le Grand Ménage Et Le Grand
Remplacement !

Après mon examen qui s’est bien passé, je dois


l’avouer, je décidai de commencer ce fameux régime.
J’étais réellement enthousiasmée par cela et les
résultats que je pouvais atteindre si je me donnais à
fond et si je m’en tenais à ce que j’avais appris et
surtout compris de cette technique. Le tout premier
jour, je l’ai consacré à un rangement ou du moins un
nettoyage général avant de prendre un nouveau départ
avec mon alimentation et mon corps. Je débarrassais
toute ma maison de différents produits qui n’étaient
pas bons pour mon organisme. Il s’agissait
principalement de ces trucs que j’avais l’habitude de
grignoter quand je n’avais rien à faire ou quand je
paressais à l’idée de préparer un vrai repas ou même
quand j’avais juste envie de grignoter simplement pour
passer le temps. Je désinstallais par la suite les deux
applications qui me permettaient de commander des
repas de fast-food en un clin d’œil. Je ne vous cache
pas que ce n’était pas ma première fois et je suis
certaine que ceux qui ont entamé au moins une fois un
régime comprennent ce que j’essaye de dire. Tout ce
que je faisais ce matin, c’était la énième fois que je le
faisais, mais toujours quelques jours plus tard, je
réinstallais ces applications, j’achetais encore tous ces
produits que j’avais pris le soin de jeter quelques jours
plus tôt. C’était infernal et je me sentais honteuse, mais
l’envie de grignoter me rattrapait plus vite que je ne
pouvais le penser. J’étais consciente que cela pouvait
arriver sauf que pour la première fois, j’acceptais
pleinement l’idée que cela pourrait arriver et je
comptais faire en sorte que cela n’arrive pas de sitôt.
Même si cela doit arriver, cela arrivera pour de bonnes
raisons et dans une certaine norme. Cet état d’esprit
était le bon et pour donc tenir le plus possible, je me
disais que chaque jour était un défi. Je ne devais pas
penser tenir sur un mois, deux mois, six mois un an ou
quoi que ce soit d'autre. Je devais juste me contenter
de tenir chaque jour, un jour, ensuite le suivant et ainsi
de suite.
La suite n’était pas bien compliquée. Il fallait remplir
les placards qui étaient à présent presque vides. Je
m’assis pour établir la liste des choses que j’allais
acheter en guise de ravitaillement. Sur ma liste se
trouvaient plusieurs choses que j’appréciais,
notamment le fromage, le chocolat, du beurre,
quelques avocats, du jambon, du riz, des pâtes, du
haricot, des œufs. Pour le pain, j’avais une boulangerie
à quelques pas de chez moi alors je pouvais me réjouir.
Je n’allais pas l’acheter au supermarché, mais dans ce
régime, l’eau tenait une place importante. Je devais
donc m’hydrater plus régulièrement et mon but était
de boire au minimum deux litres d’eau par jour.

Dans l’étape suivante de ma révolution, il fallait


réfléchir aux moyens pour m’alimenter correctement
en pleine semaine alors que j’étais débordée par le
boulot et différentes charges. Dans la chrononutrition,
le petit déjeuner est un repas très important. Il doit être
copieux, énergisant, gras, mais sans sucre et donc pour
cela, plusieurs combinaisons m’étaient conseillées.
Oui, du gras, car j’aurai toute une journée de travail.
Ainsi, parmi les aliments que je pouvais prendre le
matin, il y avait le fromage, le pain (en quantité
raisonnable), du beurre ou des œufs avec du pain et
autres. Mon repas du matin doit pouvoir m’aider à
tenir quatre bonnes heures avant d’arriver au déjeuner.
Un accent particulier était mis sur ce point, car si j’avais
faim avant onze heures ou midi après avoir mangé aux
environs de huit heures, alors cela voulait dire que je
n’avais pas mangé un bon petit déjeuner consistant et
suffisant pour mon organisme. Les premiers jours de
mon régime, j’avais régulièrement faim et déjà à dix
heures, je pouvais sentir mon estomac réclamer de la
nourriture. Je ne cédais quand même pas avant l’heure
du déjeuner et le lendemain, je faisais en sorte de
manger suffisamment bien pour ne plus avoir faim en
deux heures.

À midi, c’est le repas le plus « costaud » de la journée.


Il faut que le repas soit consistant et surtout riche en
protéines. Soit j’allais dans un restaurant, soit je me
préparais un plat que j’amenais sur mon lieu de travail,
mais il était hors de question de m’arrêter pour prendre
un repas vite fait et peut-être mal fait pour me remplir
le ventre. Je pouvais donc préparer de la viande, qu’elle
soit blanche ou rouge, l’accompagner avec du riz ou
des pâtes. La viande était importante et elle devait
respecter une quantité bien précise en fonction de mon
poids, mais aussi de ma taille.

Avant le dîner, c’est-à-dire au goûter, je devrais


prendre quelque chose si j’avais faim. D’ailleurs, le
goûter était presque une obligation dans la
chrononutrition, car c’était le seul moment de la
journée où je pouvais prendre des sucreries. Un petit
gâteau, du chocolat ou d’autres sucreries si j’en avais
envie. À cela devaient s’ajouter les oléagineux, car les
sucreries allaient disparaître assez rapidement de
l'estomac et donc il faut quelque chose de relativement
solide tel de l'avocat. Je pouvais également prendre une
petite tisane, des amandes, des dattes, des fruits et
autres. À cette heure de la journée donc, on peut
consommer du sucre en quantité raisonnable et il est
vivement conseillé de s’hydrater.
Le soir, si j’avais faim, je pouvais manger quelque
chose de relativement léger ou je pouvais m’en passer
pour mon propre bien. Du poisson et de la salade verte
constituent le plat de midi parfait lorsqu’il s’agit de la
chrononutrition. En résumé, on peut manger gras,
mais sans sucre le matin. Au déjeuner, on peut manger
solide et copieux. Au goûter, on peut s’autoriser les
sucreries. Au dîner, il faut manger léger. À tout cela,
j’ajoutais quelques séances à la salle de gym. Je passais
au minimum trois heures par semaine à la salle de sport
et ce nombre d’heures était non négociable. Ce qui
l’était par contre était les jours où je devais me rendre
à la salle de sport. Je courais certains soirs et je faisais
tout pour avoir de l’énergie et être plus apte à faire plus
facilement mes activités quotidiennes. Les résultats ne
se sont pas fait attendre, car dans la première semaine
au cours de laquelle j’ai pleinement respecté ma
chrononutrition et ses règles, j’ai perdu un peu plus de
sept-cents grammes. Lors de la deuxième semaine, j’en
avais perdu quasiment le même nombre. À vrai dire,
au départ, j’avais trouvé cela peu, car je ne savais pas
en combien de temps j’allais tout perdre. Avec le
temps, j’ai réussi à me convaincre que tout se ferait
progressivement et qu’avec le temps, je trouverais une
silhouette qui me conviendrait et dont je serais
pleinement fière.
À mon boulot, les choses se passaient bien et encore
mieux dans mes études. J’arrivais à m’en sortir et ma
famille était bien heureuse que les choses aillent bien
pour moi après les moments difficiles que j’avais
traversés. Je devenais de plus en plus utile à mon
boulot et mes interventions étaient vivement sollicitées
par les avocats du cabinet. Je n’étais donc plus une
simple assistante. J’étais pratiquement une avocate sauf
que je ne pouvais pas officiellement défendre un client
qui en avait besoin. Tout ce que je pouvais faire était
de discuter avec les clients, leur prodiguer quelques
conseils afin qu’ils puissent comprendre la loi et la
manière dont nous allons procéder pour les défendre.
Je leur posais également des questions afin de
rechercher des éléments qui auraient pu échapper aux
avocats et qui pourraient les aider à résoudre l’affaire.
Sans vouloir me vanter, j’étais excellente dans mon
travail et mon patron en était conscient. Il
m’encourageait pour que je puisse continuer mes
études afin d’avoir le droit d’exercer en tant
qu’avocate.
Partie V :
LA RENAISSANCE.
Chapitre 9 :
Régime Et Voyage.

Un lundi matin, le soleil venait de se lever. Comme


tous les matins depuis bientôt un mois, je devais me
lever, lire quelque chose, me mettre dans un bon état
d’esprit, revisiter les tâches de la journée, ajuster
quelques détails, préparer mon petit déjeuner, aller me
doucher, revenir prendre mon petit déjeuner et enfin
entrer dans ma voiture pour conduire jusqu’à mon
boulot. Ce matin, c’était la même routine et je ne me
plaignais pas, car j’aimais faire cela. Au volant de ma
vieille Toyota pourtant en forme, je souriais et écoutais
de la bonne musique qui renforçait ma bonne humeur.
Une fois sur mon lieu de travail, je me garais sur le
parking, descendis du véhicule et allais récupérer mes
deux sacs sur la banquette arrière. C’est en ce moment
que j’entendis quelqu’un me saluer. Cette voix m’était
familière ; c’était celle de Jean, un jeune homme qui
travaillait dans le même cabinet que moi et qui était très
gentil.

- Salut Jean. Comment vas-tu ce matin ?


Demandai-je après avoir fermé la portière de
ma voiture.
- À part l’embrouille avec mon proprio, tout va
bien. Me répondit-il avec un léger sourire.
- C’est devenu un rituel pour vous deux de vous
disputer tous les matins. L’un de vous devrait
déménager ou vous devriez songer à une
thérapie de couple. Répondis-je pour faire une
blague.
- Très drôle. Je pense au déménagement, mais
c’est dur de trouver un appartement à cette
période de l’année, alors je supporte ce mec. Il
me gonfle réellement.
- Je vois. Avez-vous pu discuter, c’est-à-dire une
discussion tranquille entre adultes ? Vous allez
pouvoir trouver un terrain d’entente. Mais
quand même, l’idée de la thérapie reste
toujours la meilleure pour savoir ce qui ne va
pas dans votre couple si spécial.

Nous rions tout en marchant vers l’ascenseur qui allait


nous conduire à notre étage. Une fois l’ascenseur
ouvert, je voulais aller à mon bureau quand je vis
Nadège, tout sourire, en train de fixer l’écran de son
ordinateur. Ce n’était pas un spectacle étranger, car
Nadège souriait presque tout le temps. C’était à croire
qu’elle était obligée de le faire sinon quelque chose
allait mal tourner dans sa vie. Bref, je me rapprochais
d’elle pour la saluer et savoir ce qui la mettait de si
bonne humeur aujourd'hui.

- Nadège, ce matin, qu’est-ce qui te met de si


bonne humeur ? Je pense que nous n’avons
plus besoin d’électricité à cet étage de
l’immeuble. Ton sourire nous illumine déjà.
- Oh rien d’important. Juste que les bonnes
nouvelles sont en train de tomber. C’est pour
cela que j’ai toujours cru au pouvoir du sourire
et de la positivité.
- Tu veux bien me raconter ce qui se passe ? Lui
demandai-je, tout à coup encore plus curieuse.
- Alors, comme tu insistes, je vais te raconter ce
qui se passe. Dit-elle en se levant et en se
rapprochant de moi.

Elle parlait à voix basse comme si elle voulait me


confier un crime grave qu’elle avait commis ou dont
elle a été témoin. Bref, ce n’était pas le cas.

- Tu sais que le cabinet souhaite s’étendre dans


un autre pays n’est-ce pas ? Eh bien une petite
délégation sera formée afin d’aller représenter
le cabinet là-bas. Nous sommes tous des
candidats pour ce voyage et d’après ce que j’ai
entendu ce matin, je suis prise. Cela va me faire
deux bonnes semaines loin d’ici à profiter de la
vie. J’ai tellement hâte d’y être. Me dit-elle.
- Et qui te l’a dit ? Étant donné que je ne crois
pas que tous les autres soient au courant de
leurs sorts. Répondis-je.
- Je sais. Disons que je suis dans le secret des
dieux, c'est pour cela que je suis informée avant
tout le monde.
- Et donc là, tu me mets dans le secret des dieux.
C’est bien cela n’est-ce pas ?
- Oui. Répondit-elle.
- Et tu ne te dis pas qu’en voulant me mettre
dans le secret des dieux, tu pourrais me dire si
j’ai été retenue ou non ?
- Ah, la boulette. Non, je n’ai pas demandé, mais
par contre je sais que la grande liste des sept
personnes sera communiquée aujourd’hui.
Attends, tu veux y aller ? Tu n’as presque
jamais manifesté l’envie d’y aller.

À cette question fermée, j’avais naturellement deux


réponses. D’un côté, je voulais y aller, car cela faisait
bien longtemps que je n’avais pas voyagé. J’avais envie
ou du moins besoin de ce changement. Je voulais être
loin de cette ville, changer d’air, même si ce n’était que
pour deux semaines. D’un autre côté, je ne voulais pas
y aller, car cela revenait à laisser mon fils même si ce
dernier serait en sécurité et bien traité chez mes
parents. Je ne voulais pas être loin de lui. Je ne savais
donc pas si j’avais réellement envie de faire ce voyage
ou si je voulais rester.
À l’heure de la pause, alors que je faisais sortir ma
petite glacière contenant mon repas « chrono » de
midi, le boss nous appela dans la salle de réunion, où
étaient également annoncées les grandes nouvelles
concernant toute la boîte. Quand il prit la parole, on
pouvait sentir qu’il avait une nouvelle importante à
annoncer. Grâce à ma discussion de ce matin avec
Nadège, je connaissais déjà le sujet de cette annonce.

- Bonjour à tous, comment allez-vous ? Je ne


vais pas trop empiéter sur votre heure de
pause, alors je vais y aller le plus rapidement
possible. Notre cabinet souhaite s’implanter
dans un autre pays et donc pour s’assurer de
cela, j’ai besoin de personnes de confiance, des
gens avec qui je travaille depuis un bon
moment. Ces personnes vont contribuer à tout
installer là-bas afin de rendre le cabinet de ce
nouveau pays autonome. Pour cela, les
personnes retenues feront un voyage dans ce
pays pour une durée de deux semaines aux frais
du cabinet. Les sept personnes prises devront
nous faire parvenir certaines de leurs pièces
d’identité afin que nous puissions préparer
leurs voyages.

Les sept noms furent cités et le mien y figurait. J’étais


prise au même titre que Nadège pour participer à cette
expérience. Nous étions d’ailleurs les deux seules
assistantes prises pour faire le voyage. J’étais contente
et surtout impatiente de l’annoncer à mes proches.
J’allais faire un voyage de deux semaines loin d’eux. Le
soir, en voulant rentrer à la maison, comme presque
tous les soirs d’ailleurs, je devais passer chez ma mère
pour récupérer Noah. J’allais donc profiter pour leur
annoncer, à tous les deux, la nouvelle espérant qu’ils la
prendraient bien.
Ce fut le cas, car ma mère était toute fière et mon fils
me dit simplement que j’allais lui manquer. Moi, je
n’avais pas encore réalisé tout ce que cela représentait,
mais j’étais sur le chemin vers la réalisation de mes
rêves. J’étudiais afin de devenir une vraie avocate et
j’avais la confiance du boss dans le cabinet dans lequel
je travaillais. Je ne pouvais pas rêver mieux et j’étais
certaine que j’allais faire une bonne avocate dans ce
cabinet si je continuais ainsi. Sur le plan familial, je
recevais de l’amour de la part de ma mère ainsi que de
mon fils. Mon père et mon frère étaient très souvent
en voyage donc durant une année, on se voyait très
peu. J’avais également quelques amis avec qui je
pouvais sortir les week-ends ou discuter quand j’en
avais envie. Sur le plan amoureux, je n’avais rencontré
personne ou du moins je n’avais rencontré personne
qui m’intéressait réellement et que je trouvais
compatible avec mon fils. D'ailleurs, pour le moment,
cela m’était bien égal. Je savais que j’allais reconstruire
ma vie après mon divorce, mais je n’étais pas pressée
de le faire. Je ne voulais pas refaire les mêmes erreurs
qui m’avaient conduite dans cette relation, qui s’était
terminée par une séparation brutale et douloureuse. Je
voulais donc prendre mon temps et faire les choses à
mon rythme.
Une semaine plus tard, nous avions toutes les
informations par rapport au voyage et ce dernier était
prévu pour dix jours après. Je me préparais du mieux
que je pouvais et d’après les informations, nous serions
hébergés dans un hôtel. De ce fait, je ne m’inquiétais
pas pour mon régime « chrono », car je pouvais
commander ce que je voulais au moment où je le
voulais.
Le voyage a duré deux heures d'horloge. Comme c'était
la première fois que je voyageais en avion, je n'étais pas
très à l'aise. J'étais assez mal à l’aise, mais je faisais tout
ce qui était en mon pouvoir pour dissimuler mon mal-
être à mes collègues. Je trouvais que je n’avais pas à
faire toute une histoire et à importuner les autres pour
cela. Par contre, je comptais les minutes et j’étais
impatiente d’arriver à destination.
Une fois à l’hôtel, alors que je m’attendais à une
chambre qui serait à moi toute seule, je fus mise en
« cohabitation » avec Leila, l'une des avocates du
cabinet. Cette dame, j’avais parlé très peu de fois avec
elle, non pas parce que je ne l’appréciais pas, mais parce
que je n’étais pas son assistante et nous ne participions
presque pas aux mêmes réunions. J’avais donc
l’opportunité d’en apprendre plus sur elle et de savoir
quel genre de personne elle était.

- J’espère que le voyage s’est bien passé pour


tout un chacun. Commençait par dire le
responsable de la délégation alors que nous
étions tous réunis dans une espèce de hall, près
de nos nombreux bagages. Durant tout le
séjour ou du moins une grande partie, nous
allons travailler depuis l’hôtel. Certaines choses
se feront sur le terrain et c’est en ce moment
que nous allons nous déplacer. Ne vous
inquiétez pas, le séjour va bien se dérouler,
enfin nous l’espérons. Une fois que vous serez
installés dans vos chambres respectives, un
formulaire vous sera envoyé par
l’administration de l’hôtel afin de mieux vous
connaître et connaître vos habitudes de
consommation, c’est-à-dire ceux qui sont
allergiques à l’arachide, aux crevettes, à des
fruits, ceux qui suivent un régime et autres.
Dans tous les cas, tout est bien organisé pour
que vous puissiez passer un bon séjour ici et
que le boulot se déroule bien. Ajouta-t-il avant
que nous n'allions dans nos chambres.

Durant les trois premiers jours, tout s'est déroulé à la


perfection. Notre chambre était bien vaste, bien
équipée et nous avions deux espèces de bureaux qui
nous permettaient de travailler facilement depuis notre
chambre sans avoir à en descendre. À cela s’ajoutait le
service de chambre qui était impeccable et qui
satisfaisait le moindre de nos désirs. Nous avions
également accès à la salle de gym de l’hôtel, ce qui
faisait que durant les trois premiers jours, je m'étais
entraînée pendant six heures. À la pesée, après ces trois
jours, j’avais perdu un peu moins de six-cent grammes.
Cela voulait dire que je pouvais éventuellement perdre
un kilo d’ici quelques jours si je continuais à ce rythme.
Toutes ces conditions réunies et mes parents qui me
donnaient chaque jour de leurs nouvelles faisaient que
je me sentais bien. J’avais de l’énergie à revendre et
j’étais surtout performante dans ce que je faisais. J’étais
par-dessus tout heureuse.
Je ne me doutais pas que ce bonheur allait être de
courte durée. Le cinquième jour, une réunion fut
organisée dans l'une des salles de conférence de l’hôtel.
Je pensais qu’il s’agissait d’un briefing de fin de journée
pour évaluer l’état d’avancement des différents
travaux, mais à ma grande surprise, ce n’était pas le cas.
Dans cette salle où se trouvait la totalité de mes
collègues ayant fait le voyage, le responsable prit la
parole, d’un air totalement dépité. Cela signifiait qu'il
allait annoncer une nouvelle qui ne nous ferait pas
plaisir, sauf que nous ignorions tous de quoi il
s'agissait.
- J’espère que vous passez un bon séjour ici et
que tout est fait selon vos exigences. Je tiens à
vous remercier pour la débauche d’énergie
dont vous faites preuve depuis que nous
sommes ici. Vous le savez déjà, mais je tiens à
vous rappeler que vous êtes les meilleurs.
Alors, vous aimez votre séjour ici ?

Nous répondions tous par un « oui » chaleureux, car


comme je vous l’avais dit, c’était le cas. Nous étions
traités comme des rois.

- D’accord. Je tenais à vous rencontrer ce soir,


car j’ai une nouvelle d’une grande importance
à vous annoncer. D’ailleurs, il ne s’agit pas
d’une seule nouvelle, mais de deux. Je suis
certain que beaucoup de personnes se doutent
de l’une des deux nouvelles, alors je vais
commencer par celle-là. Le séjour sera
prolongé de deux nouvelles semaines. Ainsi,
nous n’allons plus faire deux semaines comme
nous vous l'avions indiqué, mais plutôt un
mois entier. De nouvelles tâches se sont
insérées et nous ne pouvons pas travailler plus
qu’il n’en faut. Dit-il.

Les réactions étaient diverses dans la salle. Certains


trouvaient cela génial alors que d’autres ne voyaient pas
les choses de cet œil. Pour ma part, j’étais contente. Je
ne pouvais pas rêver mieux. Un mois complet dans un
endroit où je ne préparais pas et où j’avais des gens à
mon service à toute heure de la journée. Un mois
complet dans un endroit où depuis ma chambre j’avais
une vue imprenable sur la piscine et tout ce qui s’y
passait. Un mois complet dans un endroit où il y avait
une salle de gym à laquelle j’avais accès juste en prenant
un ascenseur. Je ne pouvais pas rêver mieux et d’après
l’expression de visage de Nadège, elle était également
aux anges.

- La seconde nouvelle concerne l’hôtel. Nous


allons déménager d’ici pour intégrer une
maison qui nous a été louée pour la
circonstance. Là-bas, tout est déjà prêt pour
nous accueillir. Les chambres ont été
nettoyées, la cuisine est prête et tout y est. Je
ne sais pas trop si c’est une bonne ou une
mauvaise nouvelle pour vous. Vous allez plus
vous sentir chez vous dans cette nouvelle
maison.

Pour moi, c’était une mauvaise nouvelle, car j’allais


perdre tous les privilèges que j’avais à l’hôtel. Mais
quand même, ce n’était pas bien grave ; ou du moins,
c’était ce que je m’efforçais de croire compte tenu de
la situation qui se présentait à nous.

- Ah, j’oubliais une troisième nouvelle que


j’avais à vous annoncer. Poursuivit-il, alors que
nous étions en train de digérer les deux
premières. Le site qui va accueillir notre
nouveau cabinet est déjà presque prêt. Les
différents travaux sont pratiquement terminés.
Je pense que d’ici quelques jours, nous irons
travailler là-bas à défaut de rester à la maison
pour le faire. Je ne sais pas non plus s’il s’agit
là d’une bonne ou d’une mauvaise nouvelle.
Dit le responsable en souriant.
Chapitre 10 :
Mes proches dans mon régime.

Le lendemain très tôt, un van vint nous chercher et


nous prîmes la direction de la nouvelle maison qui allait
être la nôtre durant les prochains jours. Après une
bonne heure de route, nous étions devant une grande
maison peinte en beige. Elle ressemblait fortement à
un château et avait l'air très spacieuse, plus grande que
tout ce que j’avais pu voir de mes propres yeux.
D’après ce que nous avait dit le responsable de la
délégation par la suite, cette maison contenait une
dizaine de chambres et chaque chambre avait sa salle
de bain. Elle comportait une grande cuisine, deux
pièces de séjour, une salle de fête et bien d’autres. Bref,
c’était une maison assez démente qui valait
certainement plusieurs millions et nul ne savait
comment notre boss avait pu nous la dégoter. Nous
emménagions sans réellement savoir ce qui allait se
passer. Chaque employé du cabinet avait sa chambre
sauf qu’ici, il n’y avait pas de service de chambre, ni de
salle de gym, ni de piscine. Il y avait juste des employés,
les uns plus débordés que les autres, dans une grande
maison qui arrivait à les contenir.
Les premiers repas ne furent pas réellement difficiles à
trouver, car dans la cuisine de la maison, j’avais de quoi
concocter de bons repas qui me permettaient de
maintenir mon régime. Le soir du deuxième jour, à
l’approche de l’heure du dîner, je ne savais pas quoi
manger. Je n’avais d’ailleurs pas pris mon dessert au
goûter. Je n’avais pas réellement eu envie d’en prendre,
mais entretemps, j’avais grignoté du chocolat noir, ce
qui faisait office de goûter selon moi. Nous étions
donc là en train de travailler quand le responsable
s’invita dans la grande pièce.

- Les gars, c’est l’heure du dîner. Étant donné


que vous avez tous l'air fatigués, je doute que
ce soit le moment de préparer quelque chose.
On se fait un restau non. Il y a un fast-food
non loin de la maison ici. On pourrait s’y
rendre et prendre un repas entre collègues.
Qu’est-ce que vous en pensez ? Finit-il par
demander.

Toute l’assistance était d’accord. Ils manifestaient tous


leurs joies sauf moi. Le simple fait d’avoir entendu le
mot "fast-food" m’avait fait prendre des kilos en plus.
Je ne voulais pas saper mon régime en mangeant une
pizza à cette heure. Je me devais de résister alors je
déclinais sportivement leur offre.

- Non, je ne peux pas y aller avec vous. Dis-je en


levant le doigt.
- Mais pourquoi Marie ? Demanda le
responsable.
- J’ai quelques soucis de digestion et en plus, je
n’ai pas vraiment faim. Je peux attendre jusqu’à
demain pour prendre mon petit déjeuner. Je
vais finir le rapport sur lequel je travaille et me
coucher après. Une prochaine fois, je vais vous
y accompagner. Ajoutai-je pour finir mon
intervention.

Je ne savais réellement pas pourquoi j‘avais sorti cette


dernière phrase. Je pense que c’était dans le souci de
réparer la peine que je leur ai causée par mon refus que
je me suis sentie obligée de dire cela. Finalement, je
restais seule dans cette grande maison, à ruminer sur
mon sort en attendant l’arrivée des autres. Après une
heure, mes collègues n’étaient toujours pas de retour.
J’avais fini mon rapport depuis quelques minutes, mais
je n’arrivais pas à dormir. J’avais peur de dormir toute
seule dans cette grande maison vide, alors je m’habillais
pour aller faire des exercices physiques. Si je ne pouvais
pas dormir, autant me libérer de quelques grammes
pour mon bien-être. J’avais envie de sortir pour aller
courir, mais la peur de courir dans le noir et surtout
dans une zone que je ne connaissais pas m’inhiba. Je
décidai ainsi de monter et de descendre les escaliers de
la maison. Après un quart d’heure d'exercice, j’étais
essoufflée et j’entendis au loin les ricanements de mes
collègues qui revenaient de leur resto.
Le lendemain, c’était pratiquement la même chose.
Avec les quelques restes de la cuisine, je pus me faire
un bon petit déjeuner et un délicieux déjeuner. Encore
une fois, mon chocolat noir m’a servi de goûter et à
l’heure du dîner, la même proposition revient, car tous
les autres avaient adoré manger dans ce restaurant.
D’après ce que m’avait dit Nadège, le cadre était bien,
les gens étaient sympathiques et l’ambiance donnait
vraiment envie de se lâcher. Tous les membres de mon
corps criaient pour que je n’accepte pas cette
invitation, mais je ne pouvais quand même pas
éternellement faire la difficile. Je me préparais donc
pour aller manger dans ce fast-food avec mes
collègues. Devant une telle variété de mets, les uns plus
gras que les autres, je me souviens de ces soirées
grasses que je me faisais lorsque je ne me souciais pas
vraiment de mon poids. Je ne pouvais plus résister
alors je décidai de me laisser aller en commandant une
bonne pizza bien grasse que je dégustais avec appétit.
Ce soir, je m’étais bien amusée sauf que la nuit, je ne
suis pas arrivée à dormir. Je n’arrivais pas à dormir, non
pas à cause d'une quelconque raison sanitaire, mais
parce que je m’en voulais d’avoir bravé les interdits du
régime que je suivais en mangeant gras à une heure
pareille de la journée. Je ne savais plus où mettre la tête.
J’avais très honte de ce que j’avais fait et rien ni
personne ne pouvait effacer cela de mon esprit qui
était sur le coup complètement traumatisé. Ne pouvant
pas dormir, je décidais de faire quelques exercices
sportifs dans le but d’éliminer, ne serait-ce qu'une
partie de ce que j’avais ingurgité. En descendant les
escaliers, je vis Jean, assis autour de la grande table, les
yeux rivés sur son ordinateur.

- Quoi ? Une tenue de sport cette nuit ? Ne me


dis pas que tu vas courir ? Me demanda-t-il en
jetant un coup d’œil en bas à droite de son
écran pour voir l’heure qu’il faisait.

Je me sentis gênée et sur le coup, je ne savais pas quoi


lui répondre. Finalement, je résolus de lui dire la vérité,
car Jean était un gars compréhensif en qui l'on pouvait
facilement avoir confiance.

- Oui, je me sens gênée, ou du moins honteuse


de ce que j’ai fait aujourd’hui. Le resto de ce
soir. Lançai-je, en m’asseyant près de mon
collègue qui m'accorda toute son attention.
- Tu suis un régime, c’est cela ? Me demanda-t-
il.
- Oui, c’est pour cela. Je suis un régime et depuis
plusieurs semaines, j’ai réussi à tenir. Je l’avais
encore mieux fait quand nous étions à l’hôtel,
mais là, je crois que je ne peux plus tenir. Je ne
peux pas préparer tout le temps et cette idée
d’aller au restaurant d’à côté n’est pas vraiment
adaptée à ma situation. Je n’ai pas envie que tu
en parles au responsable pour que j’aie une
sorte de traitement de faveur. Je n’en veux pas.

Après un moment de silence, je repris.

- Les trucs sont un peu trop chers ici. Ce n’est


pas comme chez nous. Je ne pourrai pas faire
long feu dans ce pays avec mes maigres
moyens. Ajoutai-je.
- Oui, je comprends. Mais ce que je n’arrive pas
à comprendre totalement, c’est que tu te sentes
honteuse après avoir craqué des semaines
après. Nous ne nous fréquentons pas assez,
mais tu as l’air d’une femme forte. En gros, tu
veux me dire que c’est juste une pizza qui t’a
mis dans cet état ? C’est bien cela ?
- Oui et non. Je voulais quand même tenir un
bon moment pour être fière de moi et de mon
parcours.
- Et là, tu ne l’es pas ?
- Non pas vraiment.
- C’est donc pour cela que tu as décidé de faire
du sport. Une sorte de punition pour ce que tu
viens de faire.
- En quelque sorte. C’est cela.
- Je crois que nous avons tous au moins une
personne dans notre famille qui lutte contre
son poids. Chez moi, c’était mon père et ma
sœur donc ça en fait deux. De ce fait, j’ai été
dans leur quotidien pour savoir ce qu’ils vivent
et je ne t’apprends rien en te disant que ce n’est
pas une chose aisée de révolutionner ses
habitudes alimentaires. En réalité, c’est un
véritable combat et comme tout combat, à des
moments donnés, nous recevons des coups.
Ces coups, c’est quand par exemple, tu prends
une glace quand tu ne devrais pas en prendre
ou quand tu prends un hamburger ou une
pizza quand tu ne dois pas en prendre. Mais la
vraie question n’est pas réellement de savoir ce
qui se passe quand tu reçois le coup, mais
plutôt ce que tu fais ou ce que tu feras après ce
coup que tu as reçu. Vas-tu retomber dans tes
mauvaises et vieilles habitudes ? Vas-tu
recommencer à grignoter des choses et à mal
te nourrir ? C’est clair que quand tu feras ce
sport, tu te sentiras mieux. Mais qu’est-ce qui
va se passer demain quand nous allons de
nouveau t’inviter à manger dans ce restaurant ?
Que va-t'il se passer ? Je pense que c’est à cela
que tu dois réfléchir.
- Oui, je sais. Répondis-je, car c’était la seule
réponse qui me venait à l’esprit quand
j’écoutais mon collègue.
- L’un des paramètres les plus durs d’un régime,
crois-moi pour avoir fréquenté des personnes
qui le faisaient, ce sont les amis. Comment
gérer tes amis et tes anciennes habitudes tout
en sachant que tu dois faire ton régime ? Si
vous aviez l’habitude de faire une soirée pizza,
vas-tu leur refuser cela ? Si vous aviez
l’habitude de vous goinfrer de glaces devant un
film, vas-tu les en priver ? Ton régime est
clairement important, car cela influe sur ta
santé physique et mentale, mais tes amis sont
également importants pour ta santé physique
et mentale.
- Que faire dans ce cas ?
- Tu dois pouvoir trouver le juste milieu entre
les habitudes alimentaires de la plupart des
gens et tes propres habitudes. Pour cela, tu
dois savoir quoi refuser, quoi accepter, quoi
modifier, quoi garder, quoi exclure. C’est un
choix que tu dois faire, que tu dois apprendre
à faire. Si vous avez l’habitude de faire des
soirées glaces devant un film, tu peux tenter de
les convaincre de changer la glace par autre
chose qui pourrait vous plaire à tous. Dans un
autre cas, chacun pourrait prendre quelque
chose qui lui convient. Tu sais, tu n’es pas
obligée de subir pour les autres. Tu peux faire
tes propres choix, même avec tes proches.
- Oui, je comprends et ça risque d'être difficile.
- Pas vraiment. Ça dépend de la manière dont tu
t'y prends. Bon, prenons un autre exemple. Tu
es avec ton petit ami ou ton mari et vous devez
dîner. Ton mari lui il a envie d’un repas normal
et toi, tu as envie de juste d’un fruit, d’une
petite salade et d'un morceau de poisson. Pour
lui, ce n’est pas un vrai dîner. Comment vas-tu
faire pour à la fois suivre ton régime et ne pas
frustrer ton compagnon ?
- Le convaincre que c’est un bon repas et que
cela devrait lui permettre d’être en bonne
santé ?
- Comment réagirais-tu si je me mettais à
t’avancer des arguments pour te convaincre
que ton régime est une idée foireuse ?
- Cela ne va pas me plaire, c’est évident.
- D’accord. Je crois que c’est la même chose
avec ton compagnon. Tu dois donc trouver le
juste milieu. Vous vous entendez alors pour
faire deux repas ; le tien et le sien.
- Je comprends ce que tu veux dire et ce n’est
pas impossible à faire. Comment penses-tu que
je pourrais faire si demain par exemple on nous
invite encore au restaurant pour manger ?
- Consulte le menu et essaye de trouver un
aliment qui entre mieux dans ton régime. Je
pense que tu devrais en trouver. Au pire des
cas, tu prends une salade de fruits. Je pense
qu’il y a un restaurant plus loin qui en propose.
Ces moments que nous passons ensemble
nous permettent de souder le lien qui nous unit
afin de former un groupe solide, ce n'est pas
seulement pour manger. Ton régime est
important et le cabinet l’est également alors tu
dois apprendre à gérer les choses pour ne plus
te mettre à l’écart ou refuser les invitations. Ce
n’est pas parce que tu viens avec nous que tu
dois manger la même chose que nous. Je sais
que tu peux gérer la situation et faire de ton
mieux pour gérer les évènements. N’oublie
pas, tu es importante et les gens autour de toi
le sont également. Trouve le juste milieu.
- Je vais faire des efforts. C’est très enrichissant
de discuter avec toi. Je ne sais vraiment pas
pourquoi ton proprio s’obstine à se disputer
avec toi. Dis-je pour faire une blague.
- Lui, c’est un connard. Me répondit-il, alors que
je me levais pour aller faire mes va-et-vient
dans les escaliers.
J’avais trouvé cette discussion riche et elle ouvrit mon
esprit sur de nouvelles choses. En faisant mes
exercices, je me demandais quel était l’effet de mon
régime sur mes proches et principalement sur mon fils.
En souffrait-il ? Et même s’il en souffrait, allait-il m’en
parler ? Je n’avais pas réellement de réponse à cela et
la seule personne qui pouvait m’en donner était Noah.
Peut-être qu’il souffrait de tout cela, mais qu’il n’a pas
voulu m’en parler. Peut-être que tout ceci lui faisait
mal, mais qu'il l’a endossé parce qu’il se disait que
c’était pour mon bien.
Je ne pouvais pas dormir sans cette réponse alors
j’écourtais mon activité physique pour monter dans ma
chambre. Je pris mon téléphone pour appeler ma mère
afin de discuter avec le petit même si je savais qu’il y
avait de fortes chances qu’il soit endormi à cette heure.

- Salut maman. Dis-je, dès que ma maman


décrochait.
- Oui Marie. Et ton séjour, il se passe bien ?
- Oui, très bien. Je t’ai réveillée ? Demandai-je.
- Oh non. Nous étions en train de suivre un film,
Noah et moi. D’ailleurs, on parlait justement
de toi.
- Et mon enfant et ma mère parlent de quoi dans
mon dos ?
- Oh rien de bien important. Répondit-elle.
- Alors quelles sont les nouvelles ?
- Rien d’important. Tout se passe pour le mieux
ici.
- D’accord. Je suis contente de l’apprendre.
Répondis-je avec une voix qui portait à croire
que quelque chose n’allait pas.
Comme je pouvais m’y attendre, ma mère sentit que
quelque chose n’allait pas et prit l’initiative de me poser
la question, espérant avoir une réponse.

- Qu’est-ce qui ne va pas, ma chérie ?


- Tout va bien, maman.
- Je te connais et au cas où tu l’aurais oublié, je
suis ta mère. Je sais quand quelque chose te
tracasse et que tu ne vas pas bien.
- C’est le boulot maman et en plus vous me
manquez. Tu sais que je n’ai presque jamais
passé autant de temps loin de vous. Je dois dire
que cela m’affecte. Tu me passes Noah afin
que je lui dise deux mots ?

Ma mère remit le téléphone à Noah.


- Maman. Dit-il, comme quand il me voyait et
qu’il avait l’intention de bondir dans mes bras.
- Mon chéri. Comment tu vas ?
- Je vais bien, maman. Et chez toi ?
- Tu me manques sinon à part ça, tout va bien
ici.
- Tu me manques aussi.
- Dis-moi, j’ai quelque chose à te demander.
Dis-je, pour chercher à savoir si mon régime
empiétait sur sa vie.

Finalement, je me ravisais. Je trouvais que ce n’était pas


le bon moment et surtout qu’il fallait que cette
discussion ait lieu de vive voix.

- Oui maman. Qu’est-ce que tu veux savoir ?


- Bon rien de bien important. Tout se passe bien
en mon absence non ?
- Oui, oui. D’ailleurs, Oncle Bastien et sa femme
sont venus nous rendre visite aujourd’hui et il
avait l’air peiné de ne pas te voir.
- Je sais. Et à part ça ?
- Tout va bien, maman. Je te passe ta grand-
mère. Dit-il en donnant le téléphone à ma
mère.

Je finis la discussion avec mon fils et ma mère puis je


partis me mettre au lit. La conversation que j’avais eue
avec Jean m’avait beaucoup aidé à voir plus clair dans
ce que je faisais et sur les choix que j’allais faire dans
les prochains jours. Durant le reste du séjour, je me
débattais pour trouver un équilibre entre ma vie et les
aliments que je mangeais. Au restaurant, je ne faisais
plus comme tout le monde. Je prenais ce qui
m’arrangeait et qui entrait dans la ligne droite de mon
régime. À certains moments, je m’offrais certains
plaisirs, mais tout ceci était contrôlé. Je savais me
contrôler, je savais contrôler un tant soit peu ce qui
entrait dans mon organisme. Parallèlement, j’étais
devenue une passionnée du sport et j’en ai fait plus que
tous les autres réunis durant ces quelques jours que
nous avons passés dans la grande maison.
Après un mois de travail acharné, le dernier jour fut
mémorable. Une grande fête fut organisée et pour
l'occasion, je ne me suis pas accordé de limites. Je me
suis lâchée et j’ai mangé tout ce qui me faisait envie. À
la fin du séjour, je pesais quatre-vingt-dix-sept kilos et
entre-temps mon poids oscillait, c’est-à-dire qu'il
montait quand je lâchais les choses et descendait quand
je me mettais au sérieux. La chrononutrition marchait
sur moi et enfin j’avais trouvé une solution efficace
pour perdre du poids. Les choses n’étaient pas aussi
faciles que ce que j’avais imaginé, car ce voyage loin de
chez moi, dans un nouveau pays, m’avait fait
comprendre que des données pouvaient venir
chambouler mon régime. Si vous avez l’intention de
suivre un régime de chrononutrition, vous devez vous
préparer au fait que le voyage peut modifier vos
habitudes alimentaires pour différentes raisons. Des
produits difficiles d’accès, hors de prix, des tentations
diverses et autres sont des éléments, mais l’essentiel est
de garder à l’esprit ce que vous souhaitez atteindre
comme but et de savoir comment faire pour y arriver.
Moi, au retour de ce voyage, je pouvais dire que j’avais
fait un long parcours et tous ces kilos que je n’avais
plus pouvaient en témoigner. Il me restait un long
chemin et j’étais consciente que les difficultés allaient
de nouveau se présenter. En parlant de difficulté, dès
que je fus de retour, je ne pus manquer d’avoir cette
conversation avec mon fils et comme chaque fois que
je voulais discuter d’un sujet sérieux avec lui, il le prit
avec une maturité que je n’arrivais pas forcément à
m’expliquer. Il me dit ceci : « Maman, je sais ce que tu
traverses ou du moins je peux l’imaginer. Tu luttes
contre ton poids et je peux le comprendre, car je suis
certain que cela te permettra d’aller mieux. Je dois
avouer que je n'aime pas trop certains repas que je
prends avec toi, mais je pense pouvoir m’en contenter.
Si ces repas te font du bien, je pense que cela pourrait
m’en faire aussi. Ne t’inquiète pas pour moi ».
Je décidai à partir de ce moment de revoir les plats que
je préparais quitte à en faire deux différents, soit un
pour moi et un autre pour mon fils. Les choses se sont
finalement bien passées. Après trois ans, mon fils avait
bien grandi et moi j’avais perdu énormément de poids.
J’avais une silhouette assez raffinée et je pesais un peu
moins de soixante-quinze kilos. Je faisais toujours du
sport et suivais toujours mon régime qui était devenu
mon habitude alimentaire.
Outre ma santé, j’avais passé avec succès mon examen
du barreau. J’étais officiellement avocate et j’étais
contente de tout ce que j’avais pu accomplir après mon
divorce.
En conclusion, je pense que ces dernières années, ma
vie a été assez mouvementée et parsemée de défis, de
difficultés, de bonheur et d’autres sensations. La
grande leçon que j’ai pu retenir est que perdre du poids
est un sacré défi que beaucoup de personnes relèvent
à chaque fois. L’une des choses que je n’ai pas dites
était que durant tous ces mois, j’ai rencontré des
dizaines de gens qui avaient les mêmes problèmes que
moi. D’ailleurs, d’autres en avaient de plus graves et le
plus pénible était que ces personnes étaient souvent
abandonnées ou marginalisées par leurs proches. Je
pense que nous ne nous en rendons pas compte, mais
près de nous, les gens luttent pour être en forme et ils
méritent que les personnes qui sont autour d’eux les
soutiennent. Ce qui m’a surtout aidé à maintenir la tête
hors de l’eau était la présence de mon fils Noah et ma
mère. Ces derniers ont été le rocher auquel je me suis
accrochée pendant ces moments difficiles.
Pour nous tous, le chemin sera long. Les difficultés
vont surgir de partout et les tentations vont se faire de
plus en plus fréquentes, mais l’idéal est de garder à
l’esprit la finalité. Cette finalité qui n’est rien d’autre
qu’avoir un poids normal, convenable à l’image que
nous avons de nous-mêmes, conserver ce poids idéal
et avoir une discipline alimentaire de fer. Comme tout
objectif qu’on se fixe, vous devez travailler pour
atteindre le résultat escompté. Alors, donnez-vous à
fond et soyez disciplinés. Restez focus !
NOTE

Pour finir, ce livre est pour moi un moyen de vous


transmettre mon parcours, mes échecs et mes
réussites. J'espère qu'il vous aidera aussi sur le chemin
vers une bonne santé. Je souhaiterais maintenant que
vous exprimiez avec sincérité votre avis sur Amazon
afin que je puisse savoir ce que vous avez apprécié, ce
qui vous a déplu ou ce qui pourrait être ajouté pour
améliorer le contenu du livre à une date ultérieure.

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