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« La petite fille marche en tirant son cartable »

La petite fille marche en tirant son cartable. Vêtue, comme d'habitude, d'un manteau noir et
d'une jupe blanche elle franchit le portail de l'école. Le teint pâle et le regard vide, elle s'assoit seule
au fond de cette classe dans laquelle elle ne connaît personne et où personne ne la connaît. Comme
toutes les nuits, quand vient l'heure de la récréation, elle prend Anatole par la main et l'emmène
dans la cave, elle lui plante un couteau en plein cœur avant de lui sectionner la langue. Elle dévore
ensuite ses yeux et se met à rire puis s'en va en laissant sa proie baigner dans son sang.

C'est toujours à ce moment là que Julien se réveille en sursaut et en hurlant le nom de son
fils « ANATOLE ! ». Il reprend ses esprits et se rendort tant bien que mal.

Voilà plusieurs mois que, chaque nuit, il fait le même cauchemar abominable... Il a passé son
été à regarder des films d'horreur et il se dit que son esprit doit sans doute lui jouer des tours. Ce
matin là, Anatole arrive, un grand sourire aux lèvres, dans la cuisine et annonce à son père qu'il y
aura une nouvelle élève aujourd'hui. Un frisson parcourt l'échine de Julien puis, amusé, il sourit.
Après tout, ce n'était qu'un rêve, pourquoi avoir peur ?

Il dépose Anatole et part travailler.

Chaque soir il l'attend dans la voiture à coté de la boulangerie. En avance et ayant très peu
dormi la nuit précédente il s'autorise une petite sieste en l'attendant.

Soudain, le claquement sec de la porte arrière réveille Julien en sursaut «Tu m'as fait peur
fiston, je m'étais assoupi ». Il se retourne pour embrasser son fils adoré, la prunelle de ses yeux,
mais Anatole n'est pas là.
A sa place, vêtue comme d'habitude d'un manteau noir et d'une jupe blanche, la petite fille
lui sourit...

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