Je passais une semaine au village pour préparer la saison de la grande pêche qui allait durer un

mois. Dans tout le village, des équipes raccommodées des filets déchirés, ajoutant aux éperviers des
plombs fabriqués avec soins. Des ècha uvaux de fils blancs et noirs de toutes grosseurs étaient
enfilées dans des navettes de bois durs. Manier avec rapidité et précision, les navettes allaient et
venaient à travers les mailles. D’autres hommes s’occupaient des provisions collectées dans le
village.

La matinée tant attendue du départ arriva. Notre équipe était composée six gaillards habitués à la
haute mer et connaissant bien la tâche ardue qui les attendait. Nous nous éloignions de la rive de
notre village en jouant de nos pagaies dans l’eau tranquille du fleuve. Quelques trois heures après,
nous étions arrivés à l’embouchure. Devant nous, la vaste étendue d’eau salée offrait le spectacle
d’une mer calme sous un ciel nuageux.