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La Collection Hippocrate: Maladies Infectieuses
La Collection Hippocrate: Maladies Infectieuses
INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
MALADIES INFECTIEUSES
Infection à VIH
1-7-85
Dr Tatiana GALPERINE
Chef de Clinique Assistant
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1-7-85
Infection
à VIH et sida
Objectifs :
– Informer et conseiller en matière de prévention de la transmission san-
guine et sexuelle du VIH.
– Diagnostiquer une infection à VIH.
– Annoncer les résultats d’une sérologie VIH.
– Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.
INTRODUCTION
● Le SIDA est un défi majeur pour le système de santé mondial, crise extraordinaire par son
caractère à la fois urgent (1ère cause de mortalité d’origine virale) et par son impact social et
économique à long terme. Malgré des moyens financiers croissants et une implication poli-
tique de plus en plus large, l’épidémie continue à avancer plus vite que la riposte mondiale.
Aucune région du monde n’est épargnée.
● L’épidémie reste dynamique et change de caractère au fur et à mesure que le virus exploite de
nouvelles modalités de transmission.
● Les grands défis actuels sont :
– Le caractère féminin de l‘épidémie (50 % des personnes vivant avec le VIH).
– Les jeunes de 15 à 24 ans constituent la moitié des nouvelles infections à VIH dans le
monde.
– 7 % seulement des personnes infectées ont accès au traitement anti rétroviral dans les pays
en voie de développement.
– Les programmes de prévention ne touchent que 20 % des personnes exposées au risque de
transmission du virus.
– La lutte contre la stigmatisation et la discrimination (90 % des malades sont dans des pays
pauvres).
– La prise en charge correcte des 12 millions d’orphelins causés par le SIDA
● 5 milliards de dollars ont été consacrés à cette lutte en 2004, il en faudrait 12 milliards (pers-
pective 20 milliards en 2007).
● VIH = Virus de l’immuno deficience Humaine.
● SIDA = Syndrome immunodéficitaire Acquis, conséquence grave de l’infection par le VIH.
A - Epidémiologie
– Dans le monde en 2003 (données OMS) :
– Nouveaux cas d’infection: 5 millions (chiffre le plus élevé depuis le début de l’épidémie).
– Nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA : 38 millions.
– Décès dus au SIDA en 2003 : 3 millions.
– Nombre total de décès depuis 1981 : supérieur à 20 millions.
● Asie (60 % de la population totale mondiale) :
– Epidémie rapide et inquiétante.
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B - Virus
1. Généralités
● Rétrovirus appartenant à la famille des lentivirus.
● Deux types identifiés :
– VIH-1, touche l’ensemble des continents.
– VIH-2, surtout en Afrique de l’Ouest.
● Trois gènes principaux sont communs aux rétrovirus et constituent l’ARN :
– Le gène gag (capside et core).
– Le gène pol (protéines de réplication : transcriptase inverse, intégrase, protéase).
– Le gène env (protéines d’enveloppe).
● Plusieurs sous-types sont répartis dans des zones géographiques déterminées. Ces virus sont
caractérisés par une grande variabilité génétique, obstacle majeur à l’élaboration d’un vaccin.
● Les cellules cibles portent à leur surface la molécule CD4, récepteur de haute affinité pour la
gp 120 et la gp 41, glycoprotéines d’enveloppe du virus : lymphocytes CD4 +°, macrophages,
cellules dendritiques, cellules de la microglie, cellules de Langerhans.
● Entrée du virus : fixation à la surface des cellules portant le récepteur CD4. Après interac-
tion avec des co récepteurs (récepteurs de chimiokines CCR 5 ou CXCR 4), le virus pénètre.
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4. Transmission verticale
● La transmission peut survenir :
– In utero : surtout en fin de grossesse (pas de diagnostic prénatal possible).
– Intra partum : au moment de l’accouchement +++ (2 tiers des cas).
– Aucours de l’allaitement (risque estimé à 5 à 7 %) ++.
● Les mécanismes de cette transmission ne sont pas clairement établis.
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C – Outils virologiques
1. Diagnostic indirect
● Tests sérologiques (diagnostic indirect) +++
● Les tests sérologiques détectent la présence d’anticorps dirigés contre les protéines constitu-
tives du virus et reposent sur le test ELISA suivi d’un test de confirmation : le Western-blot.
● Le délai moyen d’apparition des anticorps est de 3 à 8 semaines.
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● La découverte d’une infection par le VIH est à déclaration obligatoire en France (suivi de la
cinétique de l’épidémie) de même que la maladie SIDA.
■ Toxicomanie IV.
■ Transfusion.
2. Diagnostic direct
a) Détection de l’antigène p24
– Mise en évidence d’antigènes viraux circulants correspondants aux particules et aux pro-
téines virales libres.
– Technique ELISA, test peu sensible, témoin d’une réplication importante du VIH quand il
est positif.
– L’antigènémie p24 peut être recherchée lors d’une suspicion de primo-infection car elle est
positive avant l’apparition des anticorps. Cette technique est maintenant souvent remplacée
par la charge virale notamment pour le diagnostic de primo-infection par le VIH.
c) Quantification du virus
– Charge virale VIH-1 :
* Il s’agit d’un paramètre fondamental de la surveillance thérapeutique.
* L’ARN viral ou charge virale plasmatique (exprimée en copies/ml) peut être quantifiée
par amplification génomique (PCR).
* Différentes techniques sont disponibles :
■ Amplification génique (PCR ou amplification multi enzymatique de type NASBA) per-
met de détecter l’ADN pro viral intégré dans l’ADN cellulaire et après une étape supplé-
mentaire de transcription inverse, l’ARN génomique contenu dans les particules virales.
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de sondes ramifiées ("ADN branché"), utilisée en dépistage dans les cas d’éventuelles
transmissions materno foetales.
– Charge virale VIH-2 :
* La mesure de la charge virale VIH-2 est réalisée dans des laboratoires spécialisés car elle
nécessite un test spécifique. Une charge virale > 1000 copies/ml est prédictive d’un
risque évolutif clinique.
D - Prévention
1. Prévention dans la population générale
● Elle est fondée sur l’information et s’inscrit dans le cadre de campagnes de masse variant en
fonction du lieu et de la population à atteindre.
● Des programmes complets de prévention permettraient d’éviter 29 des 45 millions de nou-
velles infections qui se produiront au cours de la prochaine décennie.
● La connaissance et l’information constituent la première ligne de défense des jeunes : 8 %
seulement des jeunes africains ont accès à l’éducation préventive
● Des programmes adaptés ont prouvé leur efficacité (Brésil, République dominicaine,
Ouganda, Thaïlande).
● La prévention doit évoluer et innover pour faire face à l’évolution de l’épidémie et des com-
portements (lassitude qui entoure la prévention dans les pays occidentaux et laisser aller dû
à l’accessibilité et aux promesses des traitements antirétroviraux).
● L’accès au test de dépistage doit être étendu (< 20 % de la population y a accès).
● La prévention de la transmission sexuelle :
– Le préservatif est le seul mode de protection contre le VIH.
– Utilisation du préservatif pour tout rapport (même orogénital) à risque.
– Utilisation correcte :
* Ouvrir prudemment l’étui sans déchirer.
* Vérifier l’état du latex (blanc et non marron = devenu poreux).
* Vérifier la date de péremption et la norme européenne (CE-EN 600).
* Pincer le réservoir.
* Vérifier le sens de déroulement avant contact avec les muqueuses.
* Ne le dérouler et le poser qu’au moment de l’érection.
* Utiliser des gels à base d’eau (non microbicides), aucun corps gras !
* Les microbicides actuels (nooxynol 9 et chlorure de benzalkonium) ont une fonction
spermicide et contraceptive. Ils ne peuvent être utilisés seuls pour la prévention de la
transmission du VIH.
* Retrait immédiat après éjaculation.
* Jeter noué dans une poubelle.
– Promotion du préservatif féminin (fémidom°) dont la diffusion est plus restreinte, alterna-
tive possible au préservatif masculin.
– En France, un traitement prophylactique peut être proposé en cas de rupture ou de glisse-
ment du préservatif dans les 48 heures qui suivent l’exposition pour limiter une éventuelle
transmission. Les indications de ce traitement reposent sur l’évaluation du risque par un
médecin spécialisé.
– Si le partenaire est régulier, avant l’arrêt de la prévention par préservatif, un test de dépis-
tage doit être réalisé conjointement plus de 3 mois après le dernier rapport sexuel non pro-
tégé avec un autre partenaire.
● Prévention de la transmission sanguine :
* Lutte contre la toxicomanie : politique de réduction des risques, mise en place de pro-
grammes de substitution des opiacés par la méthadone“ ou le subutex“.
* Pas de partage des seringues.
* Usage unique de la seringue.
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* Vente libre et distribution de seringues aux toxicomanes dans un kit contenant le maté-
riel d’injection, un préservatif, des informations.
* Mise en place de récupérateurs de seringues.
* Dépistage systématique des dons de sang et d’organes et inactivation des dérivés san-
guins.
* Promotion de l’autotransfusion en chirurgie programmée.
* Promotion du matériel à usage unique ou d’une stérilisation adaptée.
cause.
■ Le statut sérologique et clinique du malade source : la primo-infection, un stade avan-
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■ Si le patient source est Ag HBs+, une sérovaccination dans les 48 heures est préconi-
sée (1 dose de vaccin et 500 UI d’IgG anti HBs le même jour en deux sites différents).
Une sérologie VHB doit alors être réalisé à M1, M3, M6.
– Surveillance des patients exposés non traités :
* Clinique J0, J15, M1, M3, M6.
* Sérologie VIH à J0, M1, M3, M6.
* La confirmation définitive de non-infection repose sur le test à 3 mois après l’exposition.
* Même surveillance pour le VHC et le VHB.
a) Premier bilan
– VIH : CD4, Charge virale.
– Co infections : VHC, VHB, CMV, TPHA-VDRL et autres MST, Toxoplasmose, IDR.
– Frottis cervical de dépistage.
– Si la femme est déjà suivie : récapitulatif de l’histoire clinique, biologique et thérapeutique
de l’infection à VIH.
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d) Suivi de l’enfant
– La sérologie est ininterprétable jusqu’à l’âge de 18 mois.
– Le diagnostic précoce de l’infection repose sur la recherche du virus directement par PCR
réalisée = naissance, M1, M3, M6.
– Un résultat positif nécessite un 2ème prélèvement.
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POINTS FORTS
1. Catégorie A
● Un ou plusieurs des critères cités ci-dessous chez un adulte ou un adolescent infecté par le
VIH, s'il n'existe aucun des critères des catégories B et C :
a) Primo-infection symptomatique
– Caractéristiques des manifestations cliniques :
* 1 patient sur 2 a des manifestations cliniques de primo-infection.
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* Adénopathies (50 %) :
■ Superficielles, multiples.
■ Aires cervicales/axillaires/inguinales.
■ Diarrhée.
■ Douleurs abdominales.
■ Candidose orale.
* Manifestations hépatiques :
■ Augmentation des transaminases (50 %), hépatite aiguë cytolytique, le plus souvent
anictérique.
– Diagnostic positif : virologique.
* 3 marqueurs possibles, décalés dans le temps :
■ ARN VIH plasmatique : détectable à J 10 après contamination. Très élevée au début !!
ter la cinétique d’apparition des anticorps : les premiers sont dirigés contre les pro-
téines enveloppe (gp160, gp 120, gp41) et Ac antiP24.
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2. Catégorie B
● Manifestations cliniques chez un adulte ou un adolescent infecté par le VIH, ne faisant pas
partie de la catégorie C et qui répondent au moins à l'une des conditions suivantes :
– Elles sont liées au VIH ou indicatives d'un déficit immunitaire.
– Elles ont une évolution clinique ou une prise en charge thérapeutique compliquée par l'in-
fection VIH.
● Les pathologies suivantes font partie de la catégorie B ; il faut souligner que la liste n'est pas
limitative :
– Angiomatose bacillaire.
– Candidose oro pharyngée.
– Candidose vaginale, persistante, fréquente ou qui répond mal au traitement.
– Dysplasie du col (modérée ou grave), carcinome in situ.
– Syndrome constitutionnel : fièvre modérée persistante (38,5° C) ou diarrhée supérieure à 1
mois, sueurs nocturnes abondantes, altération de l’état général.
– Leucoplasie chevelue de la langue : stries blanchâtres latérales (EBV) .
– Zona récurrent ou envahissant plus d'un dermatome.
– Purpura thrombocytopénique idiopathique.
– Salpingite, en particulier lors de complication par des abcès tubo ovariens.
– Neuropathie périphérique.
– Dermite séborrhéique de la face et du cuir chevelu.
– Prurigo chronique et récidivant.
– Folliculites (fréquentes sur peau noire) .
– Verrues, molluscum contagiosum, condylomes.
● Cette classification est hiérarchique, c'est-à-dire qu'un sujet classé dans la catégorie B ne peut
passer dans la catégorie A lorsque les signes cliniques ont disparu.
● Biologie : thrombopénie, anémie, leucopénie (pouvant régresser sous traitement) .
3. Catégorie C
● Cette catégorie correspond à la définition du SIDA chez l'adulte : ensemble d’infections
opportunistes ou de tumeurs liées à une déplétion profonde de l’immunité cellulaire.
● Le SIDA s’observe chez le malade infecté par le VIH non connu ou non traité ou encore en
échec thérapeutique avec des CD4 très bas.
● Une multi thérapie anti rétrovirale puissante permet d’améliorer les fonctions immunitaires
et de diminuer d’environ 80 % la prévalence des infections opportunistes.
● Les prophylaxies primaires sont aussi très efficaces (pneumocystose et toxoplasmose) .
● Lorsqu'un sujet a présenté une des pathologies de cette liste, il est classé définitivement dans
la catégorie C :
– Candidose bronchique, trachéale ou pulmonaire.
– Candidose de l'oesophage.
– Cancer invasif du col*.
– Coccidioïdomycose extra-pulmonaire ou disséminée.
– Cryptococcose extra-pulmonaire.
– Cryptosporidiose intestinale d'une durée supérieure à 1 mois.
– Infection à CMV (autre que foie, rate ou ganglions) .
– Encéphalopathie due au VIH.
– Infection herpétique cutanée avec ulcères chroniques d'une durée supérieure à 1 mois ; ou
bronchique, pulmonaire ou oesophagienne.
– Histoplasmose disséminée ou extra-pulmonaire.
– Isosporose intestinale chronique (d'une durée supérieure à 1 mois) .
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– Sarcome de Kaposi.
– Lymphome de Burkitt.
– Lymphome immunoblastique.
– Lymphome cérébral primitif.
– Infection à Mycobacterium avium ou kansasii, disséminée ou extra-pulmonaire.
– Infection à Mycobacterium tuberculosis, quel que soit le site (pulmonaire* ou extra-pulmonai-
re) .
– Infection à mycobactérie, identifiée ou non, disséminée ou extra-pulmonaire.
– Pneumonie à Pneumocystis carinii,
– Pneumopathie bactérienne récurrente*.
– Leuco encéphalopathie multifocale progressive (LEMP).
– Septicémie à Salmonelle non typhi récurrente.
– Toxoplasmose cérébrale.
– Syndrome cachectique dû au VIH.
(*) Nouvelles pathologies ajoutées en 1993
● Aux USA, il faut ajouter à la catégorie C, un nombre de lymphocytes CD4 inférieur à 200 /
mm3.
● En fonction du nombre de lymphocytes CD4, le CDC définit 9 sous-groupes :
Catégories cliniques
Nombre de lymphocytes A : asymptomatique, B : asymptomatique, C : SIDA
CD4 positifs primo-infection ou sans critère A ou C
adénopathies
> 500/µl ou > 29 % A1 B1 C1
200-499/µl ou 14-28 % A2 B2 C2
< 200/µl ou < 14 % A3 B3 C3
G - Infections opportunistes
● Les plus fréquentes : pneumocystose et toxoplasmose.
1. Pneumocystose
● Infection opportuniste la plus fréquente dans les pays riches en l’absence de prophylaxie,
quand les CD4 < 200 ou < 15% ; la prévalence diminue fortement depuis la systématisation
de la prophylaxie primaire chez les malades suivis.
● Parasite protozoaire = Pneumocystis carinii .
a) Clinique
– Début : symptomatologie discrète.
– Apparition et majoration progressive d’une toux sèche.
– Fièvre peu importante.
– Auscultation normale.
– Etat : dyspnée avec évolution possible vers une insuffisance respiratoire aiguë.
– Toux sèche, température variable.
– Auscultation : parfois râles crépitants.
b) Diagnostic
– Examen direct +++ : mise en évidence sur prélèvements respiratoires de kystes ou de tro-
phozoïtes de P. carinii par coloration Gomori-Grocott, Giemsa, Bleu de toluidine ou immu-
no fluorescence. Pas de culture.
– Les prélèvements respiratoires : méthode de référence = LBA, expectorations induites peuvent
être utilisées parfois en première intention.
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Les droits d’exploitation de ces textes sont gracieusement mis à votre disposition par les Laboratoires Servier
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– Autres éléments : gaz du sang = recherche d’une hypoxie en air ambiant, LDH souvent
augmentés.
– Radio Poumons ++ : stade précoce : normale, puis : opacités interstitielles ou alvéolo inter-
stitielles diffuses bilatérales à prédominance péri hilaire sans épanchement pleural ni adé-
nopathie. A un stade tardif : “ poumon blanc ”, opacités réticulo nodulaires diffuses,
confluentes bilatérales.
c) Traitement
– Traitement Curatif : la référence
* Triméthoprime - Sulfaméthoxazole (Co-trimoxazole) Bactrim +++* P.O : 6 com-
primés forte/j.
* I.V : 4 ampoules X 3/j.
* Traitement d’attaque : 21 jours.
* Adaptation à la clairance de la créatinine : 30 ml/min = / par 2.
* Intolérance 25 à 50% à J 8 : éruption cutanée ±fièvre (! arrêt si signes de gravité : fièvre
à 40°C, décollement, atteinte muqueuse) .
* Acide folinique à fortes doses.
– Traitement Curatif : alternatives :
* Pentamidine Pentacarinat : aérosol quotidien ou forme IV 3mg/kg/j pendant 21 jours.
* Atovaquone Wellvone ° : 1500 mg/j suspension buvable + repas ou solution graisseuse
pendant 21j.
* Trimétoprime + Dapsone Disulone 15 mg/kg/j PO : 100 mg /j.* C l i n d a m y c i n e
Dalacine + Primaquine PO (hors AMM, non disponible) 600 mg X 3/j IV, 30mg /j PO.*
Acide folinique à fortes doses.
– Traitement Préventif :
* Triméthoprime - Sulfaméthoxazole (Co-trimoxazole) Bactrim.® 1 cp Fort /j PO.
■ 1 cp faible/j PO.
■ 1 cp Fort X 3 /semaine.
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2. Toxoplasmose (TC)
● La plus fréquente des infections du système nerveux central.
● Survient tardivement au cours du SIDA (CD4< 100) chez des malades ayant une sérologie
toxoplasmose positive sans prophylaxie spécifique.
● Réactivation endogène de kystes lents disséminés dans l’encéphale
● Parasite = Toxoplasma gondii .
a) Clinique
– Tableau neurologique focal + fièvre dans 50% des cas : céphalées, somnolence, désorienta-
tion, déficit variable selon la localisation de l’abcès.
– Abcès cérébral : le plus fréquent, hémi parésie, hémiplégie, aphasie…
– Syndrome confusionnel, crises comitiales, HTIC peuvent également être un mode de révé-
lation.
– Rarement : encéphalite toxoplasmique, abcès médullaire, atteinte rétinienne ou cardiaque.
b) Diagnostic
– Aspect radiologique : IRM +++ en urgence, examen de choix = typiquement abcès mul-
tiples (80 % des cas), prenant le contraste en anneau, associés à un œdème péri lésionnel
(halo hypo dense), aspect en cocarde. Sous traitement, les images disparaissent ou laissent
des cicatrices en 4 à 6 semaines. La persistance des lésions voire leur aggravation fait envi-
sager un autre diagnostic (lymphome notamment).
– Sérologie toxoplasmose : sa négativité plaide contre le diagnostic.
– LCR : peu d’aide au diagnostic positif, (PCR toxoplasmose peu sensible), utile si doute sur
un autre diagnostic.
– Diagnostic différentiel :
* Encéphalites diffuses dues au VIH au cytomégalovirus, il n'y a pas de signes de focalisa-
tion. Les lésions au scanner sont diffuses mais peuvent être localisées au début. A l'in-
verse, la toxoplasmose cérébrale peut être diffuse.
* D'autres infections peuvent donner des abcès intra cérébraux: tuberculose, cryptococco-
se, nocardiose…
* Lymphome cérébral +++ est le principal diagnostic différentiel dont aucun élément ne
permet de faire la différence. Ici aussi la biopsie est nécessaire (absence d’amélioration à
J10).
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1. Interrogatoire
● Consommation de tabac, alcool, drogue.
● Facteurs de risque cardio-vasculaire personnels et familiaux (diabète, HTA, dys lipidé-
mie…).
● Aspect social, partenaires, famille.
3. Bilan VIH
● CD4, charge virale plasmatique (CV) .
● NFS, plaquettes, transaminases, créatinine.
● Sérologies : toxoplasmose, CMV, EBV.
● Recherche de co-infections :
● Hépatites : VHB, VHC.
● MST : TPHA-VDRL, Ag cryptocoque.
● IDR tuberculine : discutée.
● Radiographie de thorax.
3
● FO si CD4 < 50/mm .
● Un patient non traité doit bénéficier d’une consultation tous les 3 à 6 mois avec un examen
clinique complet, CD4, CV, bilan : NFS, transaminases, créatinine.
I - Traitement
1. Principes du traitement
● Réduire au maximum la charge virale pour :
– Arrêter la progression de la maladie, restaurer les fonctions immunitaires.
– Eviter la sélection de souches résistantes aux anti rétroviraux.
● Tout arrêt entraîne une reprise de la réplication virale.
● La persistance d’une charge virale élevée est liée à un traitement inefficace, insuffisamment
dosé, inadapté ou mal pris : risque de développement de résistance à une molécule voire à
une classe thérapeutique.
● Obtenir une bonne observance sur le long terme (bien compris, bien accepté) .
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● Optimiser la tolérance.
● Diminuer les effets indésirables.
● Hivid (ddC/zalcitabine)
– Approuvé pour usage pédiatrique
– Neuropathie périphérique (20 %), ulcération buccale ou oesophagienne, pancréatite.
● Rétrovir (AZT/zidovudine)
● Videx (ddI/didanosine)
– Approuvé pour usage pédiatrique, absorption diminuée par les aliments
– Neuropathie périphérique (15 %), pancréatite (10 %), nausées, diarrhée, prurit, hyper
uricémie
● Zerit (d4T/stavudine)
– En solution pour usage pédiatrique
– Neuropathie, cytolyse hépatique, macrocytose
● Ziagen (abacavir)
– Approuvé pour usage pédiatrique
– Syndrome d’hyper sensibilité (4 %) : fièvre, myalgies, diarrhée, vomissements, toux,
dyspnée dans les 6 premières semaines : arrêt définitif ! ; élévation des transaminases
et des CPK
TRAITEMENT
● Sustiva (efavirenz,)
– A l'étude pour usage pédiatrique (0-3 ans). Absorption augmentée avec repas riche en
graisses
– Eruption cutanée, vertiges, céphalées, insomnie, cauchemars, troubles de l’attention
● Viramune (névirapine)
– Approuvé pour usage pédiatrique
– Rash cutané (20 %), fièvre, nausées, céphalées, hépatite cytolytique voire fulminante
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TRAITEMENT
● Viréad (ténofovir)
– Non étudié pour usage pédiatrique Meilleure bio disponibilité avec la prise d’aliments
– Néphro toxicité, syndrome de Fanconi (surveillance phosphorémie, phosphaturie)
TRAITEMENT
● Agénérase (amprénavir)
– Non recommandé pour enfants de moins de 4 ans inhibiteur du cytochrome P450
– Nausées, diarrhée, douleurs abdominales, éruption cutanée (syndrome de Stevens
Johnson), paresthésie péribuccale, dys lipidémie, lipo dystrophie, hypersensibilité
● Crixivan (indinavir)
– A l'étude pour usage pédiatrique (-4 ans) Métabolisme hépatique, élimination biliaire
– Lithiase urinaire, néphropathie tubulo interstitielle, insuffisance rénale, anémie
hémolytique, hyper bilirubinémie, diarrhée, diabète, hématome chez l’hémophile
● Kalétra (lopinavir+ritonavir)
– Non recommandé pour enfants de -2 ans puissant inhibiteur du cytochrome P450
– Selles molles, nausées, vomissements, éruption cutanée, hyper triglycéridémie, hyper
cholestérolémie
● Norvir (ritonavir)
– En solution pour usage pédiatrique Utilisé pour augmenter le taux sérique des autres
anti protéases (inhibition du catabolisme hépatique)
– Diarrhée, nausées, diabète, hyperesthésie péri buccale, neuropathie périphérique sen-
sitive
● Viracept (nelfinavir)
– Approuvé pour usage pédiatrique
– Diarrhée, élévation des CPK et des transaminases
● Inhibiteurs de la fusion
– Molécule inhibant l’entrée du VIH dans la cellule.
– Fuzeon (T20) injectable (nouvelle molécule).
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3. Prise en charge
● Les recommandations françaises sont évolutives, elles sont remises à jour tous les deux à
trois ans. Il est important d’expliquer les contraintes, les modalités de surveillance, les consé-
quences d’une mauvaise observance du traitement.
● Quand débuter un traitement ?
– Stade SIDA.
– Infection VIH symptomatique.
– Dans l’infection VIH asymptomatique :
* Impératif si CD4 < 200/mm3 ou < 15 % (+ prophylaxie des infections opportunistes).
* Non recommandé si > 350/mm3 ou >20%.
* Entre 200 et 350 CD4/mm3, discuter au cas par cas selon la cinétique de la diminution
des CD4, charge virale (surtout si > 100 000/mm3).
– Dans la primo-infection, le traitement est débattu. Indication actuelle : primo-infection
symptomatique.
● Quel traitement ?
– Plusieurs associations sont possibles en première intention à discuter selon les caractéris-
tiques du patient.
* 2 INTI + IP.
* 2 INTI + INNTI.
* 3 INTI = une seule est validée, AZT/3TC/abacavir (Trizivir) association moins puissan-
te si CV élevée, à utiliser avec précaution.
* Des quadri thérapies sont à discuter si CV très élevée ou maladie très avancée par 3 INTI
+ IP.
● Mentions particulières pour le choix de la trithérapie initiale
● Surveillance du traitement
– But :
* Evaluer l’efficacité immunovirologique.
* Evaluer la tolérance clinique et biologique (attention aux interactions médicamen-
teuses).
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Infection à VIH et sida 1-7-85
* Contrôler l’observance.
– Le suivi biologique repose après l’initiation du traitement sur:
* Consultation J15 : évaluation clinique et biologique de la tolérance.
* Contrôle 1 mois après le début : CD4 et CV + bilan comportant au minimum = NFS,
bilan hépatique, créatinine.
* Suivi tous les 3 mois : CD4, CV, NFS, bilan hépatique, créatinine, CPK, surveillance :
glycémie, triglycérides, cholestérol HDL, LDL (réalisé à jeun depuis 12 h), la fréquence
de ce suivi métabolique est variable selon les patients.
* Dosage des lactates à réaliser si symptômes évocateurs de toxicité mitochondriale.
* Dosage des anti rétroviraux selon les patients (recherche d’une toxicité, vérification de
l’observance..).
* FO tous les 3 mois si CD4 < 50/mm3 (recherche rétinite à CMV).
* Sérologie VHB, VHC, CMV, Syphilis, toxoplasmose à refaire au moins tous les ans si
négative au bilan initial. Ag cryptocoque, virémie CMV si CD4 < 50/mm3.
* Examen gynécologique semestriel.
– Circonstances de modification de traitement :
* Intolérance médicamenteuse.
* Simplification de traitement.
* Echec du traitement.
POINTS FORTS
● Nouveaux cas d’infection: 5 millions (chiffre le plus élevé depuis le début de l’épi-
démie).
● Nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA : 38 millions.
● Décès dus au SIDA en 2003 : 3 millions.
● Nombre total de décès depuis 1981 : supérieur à 20 millions.
● 50 % des personnes vivant avec le VIH sont des femmes.
● 50 % des nouvelles infections concernent les jeunes de 15 à 24 ans.
● 7 % seulement des personnes infectées ont accès au traitement anti rétroviral.
● Les programmes de prévention ne touchent que 20 % des personnes exposées au
risque de transmission du virus.
● 90 % des malades sont dans des pays pauvres.
● 12 millions d’orphelins causés par le SIDA.
● 5 milliards de dollars ont été consacrés à la lutte en 2004.
● Il existe essentiellement 3 modes de transmission : voie sexuelle, voie sanguine,
materno-foetale.
● Des programmes complets de prévention permettraient d’éviter 29 des 45 millions
de nouvelles infections qui se produiront au cours de la prochaine décennie.
● Le virus VIH induit une infection chronique. La déplétion progressive en lympho-
cytes CD4+ arrive au 1er rang des manifestations immunologiques induites. Le
déficit immunitaire créé explique la survenue d’infections opportunistes définis-
sant le SIDA.
● Lymphocytes CD4 et charge virale restent les facteurs prédictifs d’évolution.
● Les infections opportunistes les plus fréquentes sont la toxoplasmose et la pneu-
mocystose.
● Les indications du traitement reposent actuellement pour un patient asymptoma-
tique sur le niveau de CD4. La charge virale garde une place essentielle dans le
suivi thérapeutique.
● Les associations thérapeutiques possibles sont évolutives, actuellement = tri thé-
rapie avec 2 INTI + IP ou 2 INTI + 1 INNTI. La surveillance sous traitement est
bien codifiée
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