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CCP - PC – 2005 - math 2

Corrigé par Sylvie Darrieu-Bonnet


 1 
I.1 Les équations E λ et E −λ −1 sont égales, ce qui autorise à restreindre l’étude à λ ∈ − ,+∞ 
 2 
I.2 On suppose qu’il existe une série entière ∑ a n x de rayon de convergence R > 0 , dont la
n

somme S soit solution de E λ sur ]− R, R[ .


S est de classe C 2 sur ]− R, R[ et dérivable terme à terme à tout ordre sur ]− R, R[ :
+∞ +∞ +∞
∀x ∈ ]− R, R[, S ( x ) = ∑ a n x n , S ' ( x ) = ∑ n. a n x n −1 et S ' ' (x ) = ∑ n(n − 1)a n x n −2 .
n=0 n =1 n= 2

S est solution de E λ sur ]− R, R[ si et seulement si

∑ ([n(n + 1) − λ (λ + 1)]a + (n + 1) a )x
+∞
∀x ∈ ]− R, R[, =0
2 n
n n +1
n =0

Par unicité du développement en série entière de la fonction nulle sur ]− R, R[ , ces assertions
sont équivalentes à : ∀n ∈ IN , a n +1 =
(λ + n + 1)(λ − n ) a
(n + 1)2 n

I.3.1 Une solution polynomiale de degré d est développable en série entière, ses coefficients
sont nuls à partir du rang d+1 et son coefficient d’indice d est non nul. D’après la question
précédente, une condition nécessaire pour que E λ admette des solutions polynomiales de
degré d est (λ + d + 1)(λ − d ) = 0 et a d ≠ 0 .
On montre que cette condition est suffisante (par récurrence sur n ≥ d , « a n = 0 » et par
récurrence sur n ≤ d , « a n ≠ 0 »).
Le rayon de convergence d’une telle série entière est infini, ce qui achève de prouver que
E λ admet des solutions polynomiales de degré d si et seulement si λ = d .
 1 
En effet, le terme λ + d + 1 ne peut pas s’annuler pour d ∈ IN et λ ∈ − ,+∞  .
 2 
I.3.2 Lorsque λ = d , les solutions développables en série entière sont les fonctions
polynomiales déterminées par ∀x ∈ ]− ∞, ∞[, P(x ) = ∑ a n x n avec
d

n =0

(d + n + 1)(d − n ) a .
∀n ≤ d − 1 , a n +1 =
(n + 1)2 n

Pour que P(0 ) = 1 , il faut et il suffit que a0 = 1 .


 n + d  d 
On montre alors par récurrence sur n ≤ d que ∀n ≤ d , a n =    .
 n  n 
Il existe donc une unique solution polynomiale de degré d telle que P(0 ) = 1 . Il s’agit de ϕ d
d
 n + d  d  n
définie par ∀x ∈ ]− ∞, ∞[, ϕ d (x ) = ∑    x
n =0  n  n 

I.3.3 En particulier ∀x ∈ IR, ϕ1 (x ) = 1 + 2 x .


8x 2 + 8 x + 1 1 1 4 8 x 2 + 8x + 1 1 1 4
I.3.4 = + + et = − −
x(x + 1)(2 x + 1) x x + 1 2 x + 1 x(x + 1)(2 x + 1)
2
x x + 1 (2 x + 1) 2
ϕ1 est une solution de E1 qui ne s’annule pas sur ]0,+∞[ . On peut donc chercher les solutions
de E1 sous la forme : y = zϕ1 .
On trouve que les solutions de E1 sur ]0,+∞[ sont les fonctions
  x 
x → k1  2 + (2 x + 1)ln    + k 2 (2 x + 1) , où k1 et k 2 sont des constantes réelles arbitraires.
  x + 1
I.4.1 Il faut comprendre que y est une solution développable en série entière de E λ , non
identiquement nulle, et donc que ses coefficients vérifient la condition établie en I.2 . Après
avoir montré par récurrence sur n que les coefficients de la série entière sont non nuls dès que
a0 ≠ 0 , on peut appliquer à cette série entière la règle de d’Alembert. Son rayon de
convergence est égal à 1. Il est donc strictement positif, et ceci achève de prouver que E λ
admet des solutions développables en série entière auvoisinage de zéro.
I.4.2 D’après I.4.1 et I.2 , les solutions développables en série entière de E λ sont les
+∞
fonctions déterminées par ∀x ∈ ]− 1,1[, y (x ) = ∑ a n x n où ∀n ∈ IN , a n+1 =
(λ + n + 1)(λ − n ) a .
n= 0 (n + 1)2 n

Pour qu’une telle fonction prenne la valeur 1 en 0, il faut et il suffit que a0 = 1 .


Il existe donc une unique solution de E λ développable en série entière telle que y (0 ) = 1 , et
+∞ n
c’est la fonction définie sur ]− 1,1[ par : x → ∑ a n x n avec ∀n ∈ IN , a n = ∏ (λ + k ) .
1
n =0 (n!)2 k = − (n −1)

+∞ 2
n
 1
I.4.3 En particulier, ∀x ∈ ]− 1,1[, ϕ
1
1 (x ) = ∑ a n x avec ∀n ∈ IN , a n = 2 ∏
k −  .On
n

2 n =0 (n!) k =1  2 
 (2n )! 
2

peut aussi écrire ∀n ∈ IN , a n =  2 n 2 


 2 n! 

+∞ n
 1
Et ∀x ∈ ]− 1,1[, ϕ 1 (x ) = ∑ a n x avec ∀n ∈ IN , a n =
1
n =0
n

(n!)2 ∏  k +  . On peut aussi écrire


k = − n +1  2
2

2n + 1  (2n )!
2

∀n ∈ IN , a n = (− 1)
n −1
  .
2n − 1  2 2 n (n!)2 

II.1 ψ (x ) est une intégrale dépendant d’un paramètre.


  π
[− 1,+∞[× 0,  → IR
La fonction g :   2 est continue. Pour tout b ∈ [− 1,+∞[ , on a l’hypothèse
 (x, t ) → 1 + x sin 2 t

de domination :
 π
∀(x, t )∈ [− 1, b ]× 0,  , 0 ≤ 1 + x sin 2 (t ) ≤ 1 + b sin 2 (t )
 2
 π  π
La fonction t → 1 + b sin 2 t est continue sur 0,  donc intégrable sur 0,  .
 2  2
La fonction ψ est donc continue sur tout segment [− 1, b] ⊂ [− 1,+∞[ , donc continue sur
[− 1,+∞[ .
 π
II.2 La fonction g est de classe C ∞ sur [− 1,+∞[ × 0,  , et pour tout k ∈ IN *
 2
k −1

 π ∂
k ∏ (2 j − 1) sin 2 k (t )
∀(x, t )∈ [− 1,+∞[ × 0,  , g (x, t ) = (− 1)
k −1 j =1
. . (démonstration
 2  ∂x (1 + x sin (t ))
k
2k 2 k−
1
2

par récurrence sur k).


∀(a, b )∈ [− 1,+∞[× [− 1,+∞[ tels que a < b , on a l’hypothèse de domination :
k −1

 π ∂
k ∏ (2 j − 1) sin 2 k (t )
∀(x, t )∈ [a, b ]× 0,  , g (x, t ) ≤
j =1
. par une fonction continue
 2  ∂x (1 + a sin (t ))
k
2k 2 k−
1
2

 π  π
sur 0,  donc intégrable sur 0,  .
 2  2
On montre ensuite par récurrence sur k ∈ IN * , en appliquant le théorème de Leibniz à g pour
∂k
vérifier (HR1 ), puis à k g (x, t ) grâce à l’hypothèse de domination ci-dessus :
∂x
(HRk ) La fonction ψ est de classe C k sur tout segment [a,b ] ⊂ ]− 1,+∞[ et
π

(t ) = ∫ ∂ k g (x, t )dt .
2 k
∀t ∈ [a,b], ψ (k )
∂x
0

Conclusion : La fonction ψ est donc de classe C ∞ sur ]− 1,+∞[ .


1
II.3.1 Question de cours : DSE de (1 + u ) avec α = .
α

2
 π
II.3.2 Pour x ∈ ]− 1,1[, ∀t ∈ 0,  , 1 + x sin 2 t ∈ ]− 1,1[ .
 2

Donc : 1 + x sin 2 t = ∑
+∞
(− 1)n −1 (2n )! x n sin 2n (t ) . C’est la somme d’une série
n = 0 2n − 1 2 (n!)
2n 2

 π
trigonométrique, dont on montre qu’elle est normalement convergente sur 0,  . En effet,
 2
 π  (− 1) (2n )! x n sin 2 n (t ) ≤ 1 (2n )! x n .
n −1

∀t ∈ 0,  ,
 2  2n − 1 2 (n!) 2n − 1 2 2n (n!)2
2n 2

Et la série ∑
1 (2n )! x n est absolument convergente, car c’est la série entière dont la
2n − 1 2 (n!)2
2n

somme est − 1 − x et que x ∈ ]− 1,1[.


 π
Donc t → 1 + x sin 2 (t ) est intégrable terme à terme sur 0,  .
 2
(2n )!  2 2sin 2 n (t )dt  x n .
π
+∞
Finalement, ∀x ∈ ]− 1,1[ , ψ (x ) = ∑
(− 1)
n −1

2
n = 0 2 n − 1 2 (n!)  π 0
2n ∫ 
 
II.3.3 Calcul classique des intégrales de Wallis. ∀n ∈ IN , I n =
(2n )! π .
2 (n!) 2
2n 2

(− 1)  (2n )! 
n −1 2
+∞
On en déduit ∀x ∈ ]− 1,1[ , ψ (x ) = ∑ 
 2n

2 
xn
n = 0 2 n − 1  2 (n!) 

(2n )! = n 2k − 1 ≤ 1 car c’est un produit de termes compris entre 0 et 1.


II.3.4
2 2 n (n!)
2 ∏
k =1 2k
(− 1)  (2n )!  n
n −1 2

II.3.5 Pour x ∈ ]− 1,1[, pour n ∈ IN , on pose v n (x ) =   x .


2n − 1  2 2 n (n!)2 
Pour n ∈ IN , v n est intégrable sur ]− 1,1[ , car prolongeable par continuité sur [− 1,1].
La série ∑ v n converge simplement sur ]− 1,1[ , et sa somme ψ est continue sur ]− 1,1[ .

1  (2n )!  (2n )!
2 2
1 1
 n 
Pour n ≥ 1 , ∫ v n (x ) dx = ∫
1 2
  x dx =  
−  2 2 n (n!)2   2 2 n (n!)2  2n − 1 n + 1 .
−1 −1 2 n 1    
 (2n )! 
1 2

Donc ∀n ≥ 1 , ∫ v n (x ) dx ≤  2 n
1 2 2
 . . ≤ d’après II.3.4.
 2 (n!)  2n − 1 n + 1 (2n − 1)(n + 1)
2 
−1

2
La série ∑ est convergente car à termes tous positifs et équivalente à la série de
n ≥1 (2 n − 1)(n + 1)

1
Riemann ∑ 2 , donc de même nature que cette dernière par théorème de comparaison des
n≥1 n
1
séries à termes tous positifs. La série ∑ ∫ v (x ) dx est donc convergente par théorème de
n
−1
comparaison des séries à termes tous positifs.
On peut appliquer le théorème d’intégration terme à terme sur un intervalle de la somme
d’une série de fonctions. On remarque que les termes d’indice impair sont nuls.

 (4 p )! 
2
1 +∞
ψ est donc intégrable sur ]− 1,1[ et ∫ψ (x )dx = −2∑
1
 
 4 p ((2 p )!)2  .
p = 0 (4 p − 1)(2 p + 1)  2
−1 
1 2 n − 1 2n + 1 
=  (− 1)
1
II.4 D’après la question I.4.3, comme + ,
2n − 1 2  2n − 1 2n − 1 
1 
On en déduit : ∀x ∈ ]− 1,1[, ψ (x ) =  ϕ 1 (x ) + ϕ 1 (x )
2 −2 2 
π
2
II.5 Compte tenu des symétries de l’ellipse, l = 4 ∫ b 2 sin 2 (t ) + a 2 cos 2 (t ) dt .
0
π
 
Donc l = 4a ∫ 1 − e 2 sin 2 (t ) dt = 2aπψ (− e 2 ) = aπ ϕ 1 (− e 2 )+ ϕ 1 (− e 2 ) = l
2


0  2 2 

III.1 f (t ) est une intégrale dépendant d’un paramètre.


 [− 1,1]× IR → IR
La fonction h : 

(x, t ) → 1 1 + x sin 2 (t ) est continue. On a l’hypothèse de domination :
2
∀(x, t )∈ [− 1,1]× IR , 0 ≤
1 1
1 + x sin 2 t ≤
2 2
est continue sur [− 1,1] donc intégrable sur [− 1,1].
1
La fonction x →
2
La fonction f est donc continue sur IR et 2π − périodique car sin est 2π − périodique.
III.2 La fonction h est également de classe C 1 sur [− 1,1]× IR .
∂ 1 x sin (t )cos(t )
∀(x, t )∈ [− 1,1]× IR , h(x, t ) = .
∂t 2 1 + x sin 2 (t )
On a l’hypothèse de domination :
∂ 1 x sin (t )cos(t ) sin (t )cos(t )
∀(x, t )∈ [− 1,1]× IR , h(x, t ) ≤ ≤ = sin (t ) ≤ 1 .
∂t 2 1 + x sin 2 (t ) 1 − sin 2 (t )
La fonction x → 1 est continue sur [− 1,1] donc intégrable sur [− 1,1].
La fonction f est donc de classe C 1 sur IR.
III.3 D’après le théorème de convergence normale des séries de Fourier, la fonction f, qui est
2π − périodique et de classe C 1 sur IR, est égale à la somme de sa série de Fourier (qui
converge normalement sur IR).
Or, la fonction f est également π − périodique, c’est-à-dire égale à sa translatée de π . Ses
coefficients de Fourier vérifient donc : c n ( f ) = (− 1) c n ( f ) et donc ses coefficients de Fourier
n

d’indices impairs sont nuls.


D’autre part, la fonction f est paire, ses coefficients de Fourier bn sont nuls.
π
a 0 +∞
f (x ) = ( ) f (t )cos( pt ) dt .
2
+ ∑ a 2 n cos 2nt , avec p
π ∫0
Finalement, ∀x ∈ IR, a =
2 n =1

f (t )dt . On remarque que ∀t ∈ [0, π ], f (π − t ) = f (t ).


2 π
π ∫0
III.4 a0 =
π
4 π 2
1 
Donc a0 = ∫ 2 f (t )dt = ∫0  −∫1 1 + x sin (t ) dx  dt .
2 2

π 0 π
 π
La fonction (x, t ) → 1 + x sin 2 (t ) est continue sur le pavé [− 1,1]× 0,  . Par théorème de
 2
1 
π

Fubini, a0 = ∫  ∫ 1 + x sin 2 (t ) dt  dx , dans lequel on reconnaît l’intégrale de ψ sur [− 1,1].


 2 2
−1  π 0 
 
 (4 p )! 
2
1 +∞
Finalement, d’après II.3.5, a0 = ∫ψ (x )dx = −2∑
1
 
p = 0 (4 p − 1)(2 p + 1)  2
 4 p ((2 p )!)2 
−1 

Fin du problème

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