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KEY WORDS Abstract The origins of climate change have an increasingly important impact on
Bouanane basin, the management of water resources on a local or global scale. This issue is
watershed, rainfall, particularly crucial in arid areas and oases, which are among the most
hydrodynamic behaviour, immediately affected in Morocco. The study area is part of the oases eastern High
hypsometry.
Atlas, extending from the southeastern foothills of the Atlas Mountains to the
western edge of the Sahara Desert. The High Atlas highlands receive most of the
rainfall and represent the regional recharge area. The geology of the basin
consists mainly of jurassic and cretaceous formations. The structure of the basin
is strongly affected by the atlasian tectonics. This results in large successive
synclines separated by major W-E faults. The objective of this study is to
understand the hydrodynamic behavior in the face of meteorological phenomena
of Bouanane watershed, the data processing is based on the digital terrain model
(DTM) that have been able to define the main characteristic parameters of the
basin and trace the watershed boundary and the state of evolution of the
watershed by contribution of hypsometry.
MOTS CLES Résumé Les origines du changement climatique ont un impact de plus en plus
Bassin de Bouanane, important sur la gestion des ressources en eau à l'échelle locale ou mondiale.
hydrographie, Cette question est particulièrement cruciale dans les zones arides et oasiennes,
précipitations,
qui comptent parmi les plus immédiatement touchées au Maroc. La zone d’étude
comportement
hydrodynamique,
fait partie des oasis du l'Atlas jusqu'à l'extrémité occidentale du désert du Sahara.
hypsométrie. Les hautes terres du Haut Atlas reçoivent la plus grande partie des précipitations
et représentent la zone de recharge régionale. La géologie du bassin se compose
principalement de formations jurassiques Haut Atlas Oriental, elle s'étend des
contreforts Sud-est de la chaîne de et crétacées. La structure du bassin est
fortement affectée par la tectonique atlasienne. Il en résulte de grands synclinaux
successifs séparés par des failles W-E majeures. L’objectif de cette étude est de
comprendre le comportement hydrodynamique face aux phénomènes
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ISSN Electronic Edition: 2509 - 1069
Acces on line : http://revues.imist.ma/?journal=ewash-ti/
1. Introduction
Les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord phénomènes météorologiques de la zone, et la localisation
(MENA) correspondent à une vaste zone aride dont les des zones des sous bassins qui influencent l’hydrogéologie
ressources en eau sont particulièrement vulnérables [1]. des nappes du bassin.
Aujourd'hui, cette situation est exacerbée par les
problèmes de réchauffement climatique [2] qui affectent 2. Site d’étude
l'ensemble de la région MENA. Au cours des dernières La zone d'étude fait partie du bassin du Guir-Bouanane,
années, cette région a connu l'un des taux d'augmentation située dans le Sud-Est marocain (Cf. Fig. 1). Elle se situe
de la température moyenne de surface les plus élevés au entre les latitudes 31◦93 et 33◦00 N et les longitudes 04◦00
monde [3], l'augmentation de la température atteignant et 02◦75 E et couvre une surface totale de 85000 km2.
entre 0,5 et 1,5%, soit entre 0,5 et 1,0°C par an [4]. Plus des deux tiers de la superficie du bassin sont situés
L'évolution climatique a affecté la disponibilité et la qualité dans le Haut-Atlas d’où débouchent les deux oueds
des ressources en eau dans la région MENA, avec un fort principaux : l’oued Guir et l’oued Bouanane. Dans son
impact sur les populations [5] et les activités humaines [6] ; cours classique, Oued Bouanane est presque pérenne en
[7]. raison des apports de nombreuses sources qui compensent
Le bassin de Bouanane est caractérisé par un climat les prélèvements d’eau pour l’irrigation. Oued Ait Aissa qui
semiaride accentué par sa situation géographique en est le principal affluent alimentant Oued Bouanane
bordure des reliefs escarpés. En général, l’hydrologie de ressemble beaucoup au Haut Guir et reçoit également de
surface est contrôlée par le régime intermittent des cours forts apports de sources assurant un écoulement pérenne.
d’eau avec des apports d’eau en relation avec des crues Les deux oueds (Guir et Bouanane) se rejoignent dans le
occasionnelles [8] ; le but de l’étude est la caractérisation bassin d’Errachidia-Boudnib.
du milieu hydrologique pour comprendre davantage le
comportement de la réponse du bassin face aux
A B
Fig.2 : Vue aérienne de l’anticlinal faillé bordé par les basaltes triasiques.
Source : Travail personnel
3. Matériel et Méthodes
Dans le cadre de cette étude, la compilation des résultats
des travaux de recherche est basée sur les données et
documentations bibliographiques, les cartes géologiques
et topographiques. Pour pouvoir délimiter le bassin
versant et ses sous bassins et extraire le réseau
hydrographique, on s’est basé sur le modèle numérique de
terrain « MNT » issu de la mission Shuttle Radar
Topography Mission SRTM, [13]. Ces images ont une
résolution de 30*30 m [14].
Le traitement des images a été effectué à l’aide de
l’utilitaire « Arc Hydro » qui représente un ensemble de
modèles de données et d'outils opérant dans ArcGIS lors
de la prise en charge des analyses de données géo spatiales
et temporelles. Cet utilitaire permet de faire plusieurs
opérations à savoir : délimiter et caractériser les lignes de
partage des eaux aux formats raster et vecteur, définir et
analyser le réseau hydro-géométrique, gérer les données
chronologiques et exporter les données vers des modèles Fig.4: Les étapes de délimitations de bassin versant par
numériques [15]. Les données obtenues par Archydro ARCHYDRO.
permettent de calculer d’autres paramètres structurels et Source : [14]
morphométriques qui ont pour objectif de caractériser les
bassins étudiés ainsi que leurs réseaux hydrographiques
(cf.Fig.4).
300
5.0 250
4.0
Vitesse Moyenne
200
3.0 150
(m/s)
2.0 100
1.0 50
0.0 0
Nov
Janv
Mai
Déc
Févr
Juil
Oct
Avr
Juin
Sept.
Août
Stations
Fig.6 : Vitesses moyennes mensuelles interannuelles du
vent de l'air dans le domaine du Haut Guir. Fig.7 : Distribution des paramètres caractéristiques des
Source : Travail personnel précipitations au niveau des stations pluviométriques du
bassin versant de Bouanane.
Source : Travail personnel
La pluviométrie : Elle peut être analysée grâce aux données
fournies par les trois stations météorologiques de Ait
Haddou, Tit N’Aissa et Bouanane implantées sur la bordure
Ouest de la zone d’étude (Cf. Table 1), où se concentrent les
activités humaines. Cette disposition rend mal aisé le suivi
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Tab.2 : Statistiques des caractéristiques des précipitations Indice d’aridité : l’indice d’aridité le plus utilisé est celui
mesurées au niveau des stations pluviométriques Ait de « De Martonne» [19], il est en fonction de la hauteur
Haddou, Tit N’Aissa et Bouanane. annuelle des précipitations et de la température moyenne
annuelle :
Station Aït Tit N'Aissa Bouanane
Haddou
Effectif 47 40 58
Minimum 23,1 44,1 33,2
Avec :
Q1 99,9 83,0 68,8 I : indice d’aridité
Moyenne 162,6 141,5 119,8 P : précipitation annuelle en mm
Ecart type 85,1 74,4 62,0 T : température moyenne annuelle en °C.
Médiane 153,1 128,2 110,0
Q3 189,4 169,0 161,7 Selon l’interprétation de [11] : la comparaison des données
Maximum 367,3 323,7 271,6 interannuelles de la pluviométrie (Cf. Fig. 8) montre une
Source: Travail personnel
assez bonne corrélation des maximas d’un point à l’autre du
bassin du Haut Guir, c’est-à-dire pour les années où la
pluviométrie dépasse 150 mm sur les reliefs (Ait Haddou). En
revanche une telle corrélation est plus difficile à établir pour
des années moins pluvieuses (< 150 mm à Ait Haddou). Le
calcul de la moyenne mobile montre une périodicité
décennale (10-15 ans) à Aït Haddou, que l’on retrouve dans
les grandes lignes à Tit N’Aissa (à l’exception de la période
1990-1994) mais avec des différences d’amplitude. En
revanche à Bouanane, la tendance générale montre un
comportement de périodicité un peu plus courte (9-12 ans)
et d’amplitude moindre, qui n’est pas systématiquement en
phase avec la périodicité des deux autres stations. Enfin, le
calcul de la tendance générale (Cf. Fig. 8) indique une
augmentation de la pluviométrie à Aït Haddou (136mm→
189 mm) et Tit N’Aissa (101 mm → 181 mm), mais quasiment
aucune à Bouanane (116 mm → 122 mm) i.e. une
augmentation de 28% de la pluviométrie et de 44%
respectivement pour les deux stations les plus élevées.
écoulements changent de direction et deviennent parallèles La zone centre du bassin : l’altitude est
à cette ligne avant de se rejoindre un peu en amont de la généralement comprise entre 1000 et 1400m ;
seconde cluse empruntée. Une seconde division du bassin
La zone de la plaine Sud-est de la zone d’étude :
résulte de la présence des grands accidents structuraux, qui
l’altitude est généralement inférieure à 1000m.
correspondent à de grands anticlinaux faillés au cœur (Cf.
Fig. 9).
Tab.4 : Caractéristiques du relief et du réseau hydrographique des sous bassins versants calculés par ArcHydro.
Sous-bassins Du (m) Pente moy Indice de pente Ig (%) Pente moy de Ds (m) Type de
bassin (%) classique m/km l’écoulement (%) relief
S.B.V.1 200 4,00 0,61 0,15 1,0 206,7 Assez fort
S.B.V.2 500 3,47 5,02 0,42 1,1 394,2 Fort
S.B.V.3 600 4,67 0,60 0,45 1,7 519,5 Très fort
S.B.V.4 600 8,43 1,54 0,77 3,3 509,2 Très fort
S.B.V.5 600 9,90 1,85 0,92 3,2 554,5 Très fort
S.B.V.6 200 5,15 0,32 0,16 1,3 172,2 Assez fort
S.B.V.7 500 4,63 0,66 0,41 1,3 383,0 Fort
S.B.V.8 200 2,76 0,57 0,14 1,1 136,0 Assez fort
S.B.V.9 400 3,33 0,53 0,35 1,2 299,7 Fort
Table. 9 : Récapitulatif des temps de concentration calculés pour les sous bassins de Bouanane.
Sous-bassins Giandotti Turrazza Ventura Van Espagnole kirpich Tc moy(h)
TeChow
S.B.V.1 3,25 4,03 3,85 1,63 7,67 19,39 3,19
S.B.V.2 2,52 1,70 1,47 1,06 5,79 12,65 1,69
S.B.V.3 2,80 1,47 1,46 0,81 4,51 9,11 1,63
S.B.V.4 1,28 0,77 0,71 0,58 3,25 6,15 0,83
S.B.V.5 1,16 0,68 0,63 0,55 3,08 5,77 0,76
S.B.V.6 3,85 1,98 2,11 0,90 4,37 10,39 2,21
S.B.V.7 2,19 1,40 1,29 0,86 4,70 9,87 1,44
S.B.V.8 2,17 3,05 2,51 1,64 7,96 21,36 2,34
S.B.V.9 2,27 1,59 1,38 1,01 5,34 11,89 1,56
Source : Travail personnel
Une comparaison des valeurs calculées du temps de est inférieure à 500 Km2. Toutefois la pente reste aussi un
concentration par les différentes méthodes permet de facteur déterminant puisqu’elle augmente la vitesse de
conclure que les formules qui donnent des valeurs incluses l’écoulement et donc diminue le temps de concentration.
dans l’intervalle formé par les temps de concentration En effet, les sous bassins 3 et 4 ont une surface inférieure à
minimal et maximal calculés par la méthode des vitesses 500 km2 avec des pentes très similaires (3.3% et 3.2%), ont
moyennes sont en général les formules de Giandotti, des valeurs de temps de concentration assez semblables
Turrazza, Ventura et Van TeChow. Tandis que les autres (0.83 et 0.76 h).
formules donnent une surestimation du temps de
4.7. Débits moyens interannuels
concentration. Les valeurs trouvées par la formule de
Giandotti s’approchent de celles calculées par les trois Dans cette étude, on s’est référé aux données des débits de
autres formules dans le cas des sous-bassins dont la surface l’oued Ait Aissa mesurés au niveau de la station
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hydrologique de Tit N Aissa et aux données des débits de comprise entre 1000 et 1400 m et la zone de la plaine Sud-
l’oued Bouanane mesurés au niveau de la station de Ben est possède une altitude généralement inférieure à 1000m.
Yatti. Les débits moyens annuels varient généralement Le relief varie selon la dénivelée spécifique de « assez fort »
d’une année à l’autre, les débits maximums des cours d’eau à « très fort ». Les pentes moyennes des bassins sont
sont observés à la fin des années 70 et les débits minimums d’autant plus fortes quand l’altitude moyenne du bassin est
sont enregistrés au début des années 80. grande et la surface du bassin et la longueur du cours d’eau
L’analyse des débits mensuels interannuels, montre que le sont petites. La comparaison des valeurs du temps de
régime des cours d’eau est formé de longues périodes de concentration par différentes méthodes a permis de
débits faibles ou inexistants et de quelques crues parfois conclure que les formules qui donnent des valeurs incluses
violentes (Cf. Fig. 12) mais de courte durée et d’occurrence dans l’intervalle formé par les temps de concentration
pendant deux saisons de hautes eaux, l’automne et le minimal et maximal calculés par la méthode des vitesses
printemps. L’essentiel des apports en eaux se fait durant ces moyennes sont en général les formules de Giondotti,
crues. Les apports des stations aval de Ben Yatti sont très Turrazza, Ventura et Van TeChow. Tandis que les autres
importants en comparaison avec ceux des stations de Tit formules donnent une surestimation du temps de
N’Aissa ce qui indique le fort taux de ruissellement des concentration. Les valeurs issues de la formule de Giondotti
bassins versants du Nord-Est par rapport aux bassins du s’approchent de celles calculées par les trois autres
Nord-Ouest, conformément à leurs caractéristiques formules dans le cas des sous-bassins dont la surface est
physiques. inférieure à 500 Km2. Le régime des cours d’eau est formé
de longues périodes de débits faibles ou inexistants et de
quelques crues parfois violentes mais de courte durée et
Tit n Aissa A
4.0 d’occurrence pendant deux saisons de hautes eaux,
l’automne et le printemps. L’essentiel des apports en eaux
Débit moyen Anuelle m3/s
3.0
se fait durant ces crues.
2.0
Des recommandations peuvent être formulées et
1.0 intéressent l’extension du réseau hydroclimatologique dans
le bassin de Bouanane, le suivi des crues pour mieux
0.0
caractériser le régime hydrologique des oueds et la
1953/54
1957/58
1961/62
1965/66
1969/70
1973/74
1977/78
1981/82
1985/86
1989/90
1993/94
1997/98
2001/02
2005/06
2009/10
20.0