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ECUE La science politique Février 23 1 Professeur Déo Chimerhe M

UNIVERSITE CATHOLIQUE LA SAPIENTIA


‘’U.C.S-GOMA’’
DOMAINE DES SCIENCES JURIDIQUES, POLITIQUES ET
RELATIONS INTERNATIONALES
Droit

DOMAINE DES SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE


Science de l’Information et de la Communication

LA SCIENCE POLITIQUE

 L1 Droit
 L2 SIC

Par Deogratias CHIMERHE MUNGUAKONKWA PhD


Professeur Associé

Année Académique 2022-2023

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INTRODUCTION.

1.1 But et objet du Cours


1.2 Opportunité de la science politique
1.3 Etude du vocable politique.
1.3.1 Opinion commune
1.3.2 Opinion savante
1.3.3 Connotation anglo-saxonne
1.3.4 Androgynie du terme politique
1.4 Fait social et fait politique : spécificité du pouvoir politique
1.4.1 Tout n’est pas politique
1.4.2 Tout pouvoir n’est pas politique
1.4.3 La spécificité du pouvoir politique.

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1. INTRODUCTION.

0.1 But et objectifs du cours.

La Science Politique est appelée aujourd’hui à une large diffusion. Il faut en finir
avec l’académisme et désacraliser la politique en la sortant du tabernacle où l’ont
enfermée les légistes. Les attitudes révérencielles, la mystique de l’Etat souverain
maintenaient la politique dans un enclos sacré. Il faut quitter ce pomerium. (R-G
SCWARTZENBERG P. VIII) cette pensée montre à suffisance, l’importance de
l’initiation des étudiants quel que soit le nom du diplôme qu’ils préparent, graduat,
licence, baccalauréat en droit, en Gestion, en économie, sciences sociales…au
savoir politique et aux problèmes contemporains que pose cette réflexion
politologique. En plus la gestion des sociétés globales implique aujourd’hui la
maîtrise et la connaissance des opérations liées à la réalisation de l’intérêt général et
au développement social.

La science politique repose à l’heure actuelle sur une interconnexion


scientifique et une multidisciplinarité qu’il convient de montrer aux jeunes étudiants
sans oublier de circonscrire les limites étanches et quelques points de démarcations
surtout des sciences juridiques dont elle s’est émancipée.
Pour cela, ce cours de science Politique se fixera comme objectif de :
2. Préciser le vocable politique, l’opportunité de la science politique et la
spécificité du pouvoir politique.
3. Différencier la science politique des autres sciences (surtout juridiques)
notamment par son historique, son objet et ses méthodes.
4. Démontrez que l’Etat constitue aujourd’hui le point central dans les
opérations de conduite de politique générale d’où il nous faut :
 Montrer sa genèse. Préciser ses formes et discuter de la pertinence de son
choix structurel, philosophique et de modalité d’exercice du pouvoir pour un
développement harmonieux épingler ses buts et fonctions modernes.
 Discuter de la problématique des Etats africains et des Etats modernes.
5. Montrer la place du pouvoir politique, de l’intérêt politique, des acteurs
politiques, du combat politique et de l’intégration politique dans l’action
politique.
6. Déterminer les pouvoirs politiques qui fonctionnent dans l’Etat (pouvoirs
traditionnels et pouvoirs modernes : cf. les groupes politiques)
7. Discuter de la culture politique et des régimes politiques comme
aboutissement de l’étude en science politique.
8. Discuter de la démocrature en Afrique et de l’armée et du pouvoir en Afrique.

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0.2 Opportunité de la Science politique.

L’analyse des phénomènes liés au pouvoir politique et à l’Etat a de tout temps


soulevé des passions. Il y a eu des riches débats autour de l’existence ou non de la
société politique sans pouvoir politique. Un premier groupe a défendu la thèse selon
laquelle il n’existe pas de société politique sans pouvoir politique (G. BALANDIER –
LAPIERRE…) Pour eux la science politique est une donnée universelle. Le Second
groupe croit que le phénomène du pouvoir n’a pas existé (n’existe pas) dans toutes
les sociétés (J.J ROUSSEAU – JOHN LOCKE PIERRE CLASTRES – LES
MARXISTES. La même discussion s’étend sur le phénomène étatique.
Il y a lieu de noter la discussion serrée qui se noue autour de trois pistes :
- Tout n’est pas politique
- Tout pouvoir n’est pas politique
- Spécificité du pouvoir politique
La politique, aujourd’hui, joue un rôle capital dans la conduite de la société globale,
dans la création des sociétés plus ou moins harmonieuses et la formation ; des
nations fortes, organisées et développées.

La science politique devra également payer un tribut particulièrement lourd à


la division institutionnelle du savoir, à l’intérieur du champ académique. L’objet
politique s’est trouvé écartelé entre, non seulement plusieurs disciplines (philosophie
politique, sociologie générale et le Droit public) mais aussi, les conditions d’élévation
au rang de science (rigueur méthodologique) passent une combinaison
multidisciplinaire. Le vocable politique reste lui-même couvert de différents sens et
recouvre plusieurs dualités.

0.3 Etude du vocable politique.

Le vocable « politique » demeure, sans conteste, le plus encombré. Peu de


termes sont à ce point saturés de sens. On signalera ainsi plusieurs « dualités » qui
recouvrent traditionnellement l’usage de ce terme, voilant par-là même sa vraie
signification.
Quatre opinions permettent de saisir cette octave de dualités :

0.3.1 L’opinion commune.

Celle-ci s’est toujours divisée sur la valeur qu’il convient d’attribuer à l’activité
politique.
 Selon une 1ère interprétation dite « noble » défendue par Aristote et les
autres philosophes et qui revient avec l’Etat moderne surtout dans la bonne
gouvernance. La politique est l’art du commandement au sein de la société.
C’est l’activité de gouverner, de gérer la cité (POLYS = cité) d’où la gestion de
l’Etat avec les impératifs du Management Public moderne (Planifier,
Organiser, Impulser et contrôler) pour atteindre les objectifs de l’organisation.
C’est aussi l’activité pacificatrice permettant à une société divisée de
s’ordonner à une fin supérieure.
 Selon l’interprétation « Vulgaire », au contraire la politique est une activité
sale, dégradante, renvoyant à des jeux stériles, à des bavardages artificiels,
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démagogiques et à des ambitions effrénées. D’où le recours à des violences,


tueries, massacres, génocides, putschs, ... Cette connotation se réfère aux
moyens politiques notamment les moyens négatifs pour s’emparer du pouvoir
(la ruse, le coup d’Etat, les démagogies, les camouflages politiques, les
rébellions, les insurrections, les guerres…, les moyens anti-démocratiques,
anticonstitutionnels).

0.3.2 L’opinion savante

Elle se scinde de la même façon lorsqu’il s’agit d’apprécier l’aire de la sphère


politique.
 Selon la thèse « restrictive », la politique demeure, distincte des autres
activités sociales. Elle est assujettie à des buts et à des règles spécifiques
distinctes des règles économiques, sociales, culturelles…
Fig. 1. Champs des activités sociales.

Le Le
Politique Culturel

Le social L’économique.

 Pour l’autre thèse « extensive » la politique est omniprésente et traverse de


part en part la société : « tout est politique » nous y reviendrons dans cette
introduction :
- L’argent c’est le pouvoir
- Le pouvoir se trouve au bout du fusil
- L’information, c’est le pouvoir

0.3.3 Connotation anglo-saxonne.

Celle-ci relève des langues anglo-saxonnes, plus pragmatiques, disposant de


deux termes pour définir la politique : « Policy et Politic »
 « Policy » désigne « les produits » de l’action gouvernementale c'est-à-dire les
programmes, les décisions et actions imputables aux autorités politiques.
Ex : La politique étrangère de l’Angleterre, du Congo, du Rwanda…
 « Politics » désigne à son tour les « processus » et les « stratégies » liés à
l’exercice et à la conquête du pouvoir d’Etat dans une société donnée.
Ex : Les difficultés politiques de l’UDPS dans le processus de conquête et
d’exercice du pouvoir. Le FPR dans la conquête du pouvoir au Rwanda et sa
politique.

1.3.4 Androgynie du terme politique.

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De façon plus sophistiquée, certains auteurs G. BURDEAU et P. BRAUD


n’hésitent pas à cultiver l’androgynie, c’est - à - dire le fait que le terme politique peut
être considéré au masculin ou au féminin :
 Au masculin « Le » politique intègre l’ensemble des régulations qui assurent
l’unité et la pérennité d’un espace social hétérogène et conflictuel. Le politique
public.
 Au féminin « La » politique indique la scène où s’affrontent les individus, les
groupements en compétition, les acteurs politiques, les groupements
politiques pour la conquête et l’exercice du pouvoir politique.
N.B : Actuellement il existe une discussion autour des termes : politicien, politologue
et politiste. Une grande nuance semble s’établir entre le premier et les deux autres
tandis que celle-ci devient relative quand il s’agit de deux derniers.
En effet, la tendance marquante est de considérer le praticien ayant fait de la
politique sa profession, son gagne-pain comme le politicien. Tandis que le
politologue est celui qui a fait de la politique son objet d’étude. Il la considère comme
objet d’analyse particulière et lui applique, par conséquent, toute la rigueur
scientifique (systématisation, logique rigoureuse, méthodologie appropriée…). Par
contre, le politiste désigne, à en croire certaines orientations, l’amateur de l’analyse
des phénomènes politiques (journalistes, musiciens, griots de la politique) Toute fois
la démarcation étanche devient difficile à établir lorsque des formations particulières
sont étendues aux autres groupes sociaux non scientifiquement imbus de politique.

1.4 Fait social et fait politique : spécificité du pouvoir politique.

Nous tentons de répondre à deux questions majeures :


- A partir de quand, un phénomène vécu dans la société est élevé au rang de
fait politique ?
- Qu’est qui fait la spécificité du pouvoir politique par rapport aux autres
pouvoirs sociaux ?
Tous les problèmes ne sont pas politiques ils le deviennent à partir du moment où un
intérêt particulier leur est accordé, les autorités politiques en sont saisies et les ont
inscrits sur leur Agenda politique là, la transformation d’un fait social, en fait
politique demeure subordonné à un « codage préalable » qui varie d’une société à
une autre ou encore d’une situation à l’autre.

0.4.1 Tout n’est pas politique

Il est un lieu commun de la conversation courante, que certains théoriciens du


politique comme certaines écoles de pensée ont défendu et véhiculé durant des
décennies : « tout est politique » que faut-il en penser ?
Il n’est pas vrai que le politique soit un élément insaisissable répandu partout et
confondu avec tout.
Il existe des lieux et des actions qui sont fortement ou faiblement imbibé de politique
c'est-à-dire ayant de rapport direct avec la politique :
Ex : Votre Maison par rapport aux bureaux du gouvernement du président, Le Palais
de l’Elysée, La Maison Blanche, Le Pentagone, Le Palais de Westminster pour la
chambre des Lords.

Toutes les actions des hommes ne sont pas politiques (achat d’une brosse à
dent dans une boutique, des achats politique (sauf dans certaines conditions)
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Somme toute, le politique à dose intense est localisable en sachant que tout peut
être potentiellement politique mais que tout ne l’est pas habituellement de manière
principale et directe (J. B CHABOT, p. 16).

0.4.2 Tout pouvoir n’est pas politique.

Y aurait identité entre les deux concepts de pouvoir et de politique. Selon


Robert DAHL, Modern political analysis 1970 ; définit l’objet du politique comme étant
le concept et la réalité de « l’influence » concept proche de celui de pouvoir. En effet,
l’influence est définie comme étant une relation entre les acteurs dans laquelle l’un
induit les autres à agir d’une manière autre que celle qu’ils auraient eux s’il n’y avait
pas eu cette relation (L. Chabot p.19).

Selon M. DUVERGER (sociologie de la politique 1975) il y a identification


entre le concept de gouvernant et de politique, toute société humaine ayant des
gouvernants serait politique comme l’Etat.
La politique sert un certain type de pouvoir, celui existant dans les sociétés globales
ou complexes (étatique ou pas) (regroupement ou coordination des groupes
élémentaires). G Jn William LAPIERRE – FRANCOIS BOURRICAUD – JEAN
MEYNAUD RAYMOND ARON… Cela signifie également qu’il existe plusieurs autres
formes de pouvoir : pouvoir parental pouvoir issus des rapports religieux, des
rapports de production (4 types de rapports : parenté – religion – économie –
politique).

1.4.4 La spécificité du pouvoir politique.

L’étude de tout pouvoir révèle que l’élément constitutif est le rapport


commandement obéissance d’où l’existence de la hiérarchie (manifeste ou latente).
Les motivations sont le désir de domination, le désir de faire le bien d’autrui, et
l’incorporation à la sacralité de tout pouvoir. Parmi les facteurs qui fondent la
spécificité du pouvoir politique nous citons :
- Le rapport globalité / partialité (pas le seul et le plus déterminant) ex : pouvoir
politique communal par rapport à la politique dans les multinationales.
- Le pouvoir politique recherche principalement l’ordre social extérieur (différent
du pouvoir religieux qui vise l’ordre social intérieur).
- Le pouvoir politique (point de vue de sa finalité) recherche le bien commun,
pas une simple addition arithmétique des intérêts individuels mais comme
l’optimum pour la création d’une société développée cf. chap. 4.

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CHAPITRE. 1. HISTORIQUE OBJET ET METHODES DE LA SCIENCE


POLITIQUE.

Objectifs spécifiques.
 Remonter et préciser à la Genèse de la Science Politique
 Différentier la science Politique de la philosophie politique
 Montrer les sciences dans lesquelles la science politique a évolué
 Présenter le processus d’émancipation de la science politique
 Déterminer les tendances traditionnelles et modernes de l’objet de la
science politique.
 Citer quatre principales analyses en science politique

La science Politique plonge ses racines dans la philosophie ancienne où la


gestion des affaires de l’Etat a occupé une place de choix. Mais comme science, elle
est une dernière-née. Elle a franchi tardivement le champ des sciences officielles.
Bien avant le XIXe S qui voit ainsi naître la science politique, celle-ci existait déjà
sans le nom, il est vrai, mais avec la conscience de son objet, de sa méthode et de
ses lois.

1.1 HISTORIQUE DE LA SCIENCE POLITIQUE (R.G Schwartzenberg p. 14.)

1.1.1 GENESE DE LA SCIENCE POLITIQUE ET PREEMINENCE DE LA


PHILOSOPHIE POLITIQUE.

Les origines des réflexions politiques axées sur le jugement de valeur remontent à
l’antiquité (grecque ou romaine) la conscience politique est successivement
développée par trois grands précurseurs qui créent véritablement la science
Politique, ces trois piliers de la sagesse sont ARISTOTE – MARCHIAVEL et
MONTESQUIEU.

1°. ARISTOTE 384 – 322 Av. J.C

A sa manière, Aristote fait déjà de la science politique, et non plus seulement


de la philosophie politique. Sa réflexion philosophique se fonde, en effet, sur
l’examen des conduites effectives et de la réalité sociale. Elle s’appuie sur des
recherches concrètes, très variées et très étendues, conduites dans un esprit
d’observation scientifique.

A la différence de ses précurseurs et spécialement de Platon – Aristote


emploie une méthode non pas abstraite et déductive ; mais comparative et inductive.
Sa doctrine politique (la politique), il l’étaye par l’étude systématique des régimes
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politiques existants. En rédigeant ou en faisant rédiger par ses étudiants une série de
monographies sur les constitutions de 158 cités grecques et étrangères dont une
seule (la constitution des athéniens) nous est parvenue.

Cette observation empirique des faits sociaux est capitale. Mais la démarche
intellectuelle d’Aristote reste surtout philosophique. Dès lors, la frontière entre
l’éthique et la politique n’est pas toujours nettement tracée.
De lui nous retenons :
- La démocratie directe athénienne, pratique où tous les citoyens sont
gouvernants et gouvernés à tour de rôle. Le vote se fait à l’AGORA. C’est un
cas de Démocratie égalité.
- La 1ère typologie des régimes politiques vient de sa réflexion philosophique.

Nombre Intérêt Général Intérêt Privé


Intérêt
Un seul Monarchie Tyrannie
Un petit nombre Aristocratie Oligarchie
Grand nombre Politie Démocratie

Pour lui le régime aristocratique est le meilleur de gouvernement car dirigé par des
philosophes.

2° MACHIAVEL (1946 – 1527)

A peine esquissée, la science politique ne renaît vraiment qu’au sortir du Moyen


Age. Avec Machiavel dans deux œuvres maîtresses :
« Les discours sur la 1ère décade de Tite-Live » ; achevés en 1520, et surtout « le
Prince, écrit en 1513 et publié en 1532. Cette œuvre de circonstance ; que ce
courtisan dédie à Laurent II de Médicis pour rentrer en grâce, constitue, en même
temps, une aventure épistémologique. Elle crée véritablement la science politique.
En lui donnant son objet sa méthode et presque ses lois.

L’Etat est l’objet Centrale de son étude, il crée le Concept et le terme, employant,
dès les premières lignes du Prince, le mot « Etat » dans son sens moderne. En plus
sa réflexion porte, au sein de cet Etat sur la conquête et l’exercice du pouvoir. Le
Prince est une enquête sur le pouvoir, de son anatomie et de sa pathologie, la
démarche de Machiavel est positive, au sens où l’entendra Auguste Comte. Elle
coupe la science politique de la théologie. Elle l’affranchit du religieux et du
métaphysique. Machiavel se pose en observateur, non en philosophe, en témoin,
non en juge. Il peint les hommes politiques tels qu’ils sont, non tels qu’ils devraient
être.

Enfin, le Florentin dégage de la multitude des faits observés des constantes, des
relations, des successions significatives. Il fonde ainsi la notion de loi scientifique et
non morale qui régit les faits sociaux.
NB : Cependant la philosophie politique qui serait de nature spéculative et
prescriptive (jugement de valeur idéale) diffère de la science politique axée sur une
nature expérimentale et interprétative (jugement de la réalité, ce qui est).
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3° MONTESQUIEU (1689 – 1755)

A son tour, Montesquieu fait œuvre essentielle avec l’Esprit des lois (1748) il y
entreprend une vaste enquête sur les lois, les systèmes juridiques et politiques des
divers pays, chaque loi, même apparemment arbitraire, n’est pas due au hasard, au
caprice des hommes ou à l’action de la Providence. Elle a sa raison d’être. Elle
trouve sa cause dans le contexte (régime politique, religion, climat, population,
nature du sol, etc.) ou dans son rapport avec les autres lois existantes :
Montesquieu conçoit l’Etat comme une structure c’est - à – dire une totalité et les
faits sociaux sont liés entre eux par des liens objectifs. Avec lui les notions de
système social (politique) sont déjà posées.

1.1.2 SCIENCE POLITIQUE DANS LA REFLEXION SOCIOLOGIQUE

Le XIXe siècle et la 1ère moitié du 20e siècle voient les réflexions politiques
s’acharner sur la nature de l’ordre social et sur la meilleure forme de régime ou
gouvernement. Là se croisent, dans une bataille serrée, les idées qui vont aboutir à
la naissance des grands courants idéologiques (le conservatisme, le libéralisme, le
socialisme).

Dans cette phase, l’ensemble des études se sont cristallisées autour de la


sociologie électorale et de la sociologie des régimes politiques, ces deux sont les
noyaux de la science politique.

Sans chercher à nous étendre sur cette phase où la science politique, évolue au
sein de la sociologie, nous présentons les types ou branches de celle-ci où était
cachée la science politique :
- La sociologie des organisations (March et Simon, Max WEBER – Robert
Michel).
- La sociologie des élites politiques et administratives (PARETO : L’élite et la
masse, BIRNBAUM Pierre : au sommet de l’Etat).
- La sociologie des discours idéologiques
- La sociologie des politiques publiques (Harold LASSWELL)
- La sociologie des relations internationales.

1.1.3 EMANCIPATION PROGRESSIVE. (Jean Baudouin, p 6-12)

Pour arriver à s’élever au rang de science, la réflexion politique n’a pas échappé
aux obstacles institutionnels, intellectuels et culturels. Pendant longtemps, la
connaissance du phénomène politique, spécialement dans sa forme étatique s’est
confondue avec le droit public (Droit administratif – droit constitutionnel). C’est l’étape
de la Science politique dans les girons du droit public. D’ailleurs, à l’époque Georges
BURDEAU, dans son traité de science Politique de 1947 dira : « Celle-ci est
seulement une méthode pour une fructueuse étude du droit constitutionnel, un angle
de vision élargie où s’inscrivent les problèmes traditionnels du droit public ».

Nous devons admettre que l’essor de cette discipline a été puissamment


favorisé par une génération des juristes : G. BURDEAU lui-même, MARCEL
PRELOT, J.J CHEVALLIER et Maurice DUVERGER qui a personnifié la science
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politique en France. Il sera le 1er juriste, d’après-guerre à considérer les régimes


politiques, les partis et les groupes de pression, les modes de scrutin comme des
objets pertinents d’analyse. Bien que non explicitement juridique, il ne fait plus de la
science politique un simple auxiliaire du droit, mais comme un complément logique et
autonome. Sa théorie des partis politiques exerce une force ayant même participé à
la reconnaissance sociale de la science politique comme discipline.

La science politique comme discipline est un produit du XX e S (D. WALDO cité


par R-G. SCHWARTZENBERG p. 9). Entre 1890 – 1914, plusieurs universités
américaines créent des départements de science politique et amorce le passage du
réalisme politique à l’approche institutionnelle, au processus politique puis aux
données psychologiques du comportement politique.
De là, la science politique va prendre de nouveaux élans :
- Insertion dans des programmes d’universités des enseignements à tonalité
politologique.
- Création des institutions et des corporations politiques : Institut d’études
politiques de Paris, Fondation Nationale de science politique.

1.2. OBJET DE LA SCIENCE POLITIQUE.

La science politique est considérée comme une branche des sciences sociales
particulières qui étudie les phénomènes politiques. S’agissant de la précision sur ce
qu’on attend par phénomènes politiques, là apparaissent les deux grandes
tendances de l’objet de la science politique. Pour les uns c’est plutôt la connaissance
de l’Etat, pour les autres c’est plutôt la connaissance du pouvoir.

1.2.1. SCIENCE POLITIQUE SCIENCE DE L’ETAT : POINT DE VUE


STATOLOGIQUE.

Cette première conception qui est la plus ancienne s’en tient à l’étymologie du
mot « politique ». La polis, la cité, c’est aujourd’hui l’Etat. Littré, d’ailleurs, définit la
politique comme « la science du gouvernement des Etats » La science politique aura
donc l’Etat comme objet d’étude, ce sera la science de l’Etat.
Ses défenseurs sont nombreux en Europe, en France :
 G DAVY éléments de sociologie vol I sociologie politique 1924.
 Le Recteur M. PRELOT, la conception française de la science politique 1956
– 1957.
En suisse et en Belgique
 Marcel BRIDEL et Jean DABIN. Voire aussi quelques auteurs britanniques et
américains : R.H. SOLTAU, A de GRACIA, R.G de GETTELL, J.S RONCEL,
et de HUZAR.

Selon Marcel PRELOT il s’agit de la connaissance de tout l’Etat. Il englobe (objet)


dans son analyse « la totalité des diversités étatiques » : l’Etat envisagé dans toutes
ses formes constitutionnelles et historiques, dans tous ses prolongements, dits
internationaux, et dans ses formes imparfaites, comme la mi-souveraineté, dans ses
organes pré-étatiques ; et dans la totalité de ses composantes étatiques : territoire,
population et pouvoir :
- L’étymologie du terme politique la Polis, cadre spécial de l’activité
publique ;
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- L’Etat comme figure centrale dans les réalités historiques massives ;


- L’exercice exclusif de la contrainte.

1.2.2 SCIENCE POLITIQUE SCIENCE DU POUVOIR.

La tendance actuelle dominante rapporte la science politique à la


connaissance du pouvoir, l’Etat n’étant qu’une modalité parmi d’autres de l’exercice
du pouvoir au sein d’une société. La science politique est la science de l’autorité, du
commandement, du gouvernement dans quelques sociétés humaines que ce soit, et
pas seulement dans la société étatique.
Toutes les sociétés sont traversées par des phénomènes de domination,
d’influence liés à une répartition inégale des ressources politiques ; économiques ou
symboliques. Le phénomène de l’autorité et du pouvoir n’est pas propre à l’Etat, il se
retrouve dans toute « organisation sociale », même la plus réduite (Entreprise,
université, section du parti, de syndicat etc.)

1.2.3 TENDANCE ACTUELLE DE L’OBJET.

L’autre tendance montre que la science politique centre sa vocation autour de la


réflexion aux multiples facettes posées par l’agrégation des intérêts sur un espace ou
un territoire donné. Elle appuie l’idée de la recherche d’une capacité intégrative, une
capacité à créer une cité harmonieuse, un espace vital. La science politique serait
créatrice du développement politique national.

La liste des matières étudiées par la science politique

La liste des matières qui forment principalement le champ d’investigation de la


science politique comprend 4 grandes rubriques. Elle a été établie par les experts de
l’UNESCO en 1950. En voici la nomenclature :
1° La théorie politique
 La théorie politique
 L’histoire des faits.
2° Les Institutions politiques
 La constitution
 Le gouvernement central
 Le gouvernement régional et local
 L’administration publique
 Les fonctions économiques et sociales du gouvernement
 Les institutions politiques comparées.
3° Les partis, groupe et opinion publique :
 Les partis politiques
 Les groupes et associations
 La participation du citoyen au gouvernement et à l’administration
 L’opinion publique
4° Les relations internationales.
 La politique internationale
 La politique et l’organisation internationale
 Le droit international
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Pour leur part, en 1957, dans political sociology R Bendix et SM Lipset


donnaient une liste plus concentrée ;
1. Le comportement électoral (recherche des attitudes et des opinions) ;
2. Le processus de prise de décisions politiques (political décision making)
3. Les idéologies des mouvements politiques et des groupes d’intérêts.
4. Les partis politiques, les groupements volontaires, le problème de l’oligarchie.
5. Le gouvernement (gouvernement) et les problèmes d’administration.

L’approfondissement et l’élargissement se sont surtout fait dans les directions


suivantes :
- Collecte et analyse de multiples données,
- L’étude du comportement politique (attitudes, culture socialisation
politique),
- Communication politique,
- Processus de prise des décisions,
- Elaboration des schémas théoriques (nouvelles approches : Analyse
systémique, analyse fonctionnelle approche par la cybernétique),
- Aspects politiques du fonctionnement des groupes,
- Essor de l’étude des relations internationales ; comparative politics cf.
Gabriel ALMOND et Lucien PYE,
- Les systèmes politiques non occidentaux
- Etudes des processus de transformation des systèmes, Les systèmes
politiques non occidentaux,
- Etudes des processus de transformation des systèmes, Les systèmes
politiques non occidentaux,
- Etudes des processus de transformation des systèmes, des processus
de « modernisation » ou de « développement politique ».

1.3 METHODES DES SCIENCES POLITIQUES.

Toutes les sciences sociales, y compris la science politique utilisent des


techniques précises afin d’identifier, de collecter et de mesurer avec sûreté les faits
qui forment la matière d’analyse : enquêtes, interviews, tests, questionnaires
sondages, statistiques… Cependant la mobilisation des techniques pour être utile
doit être appuyée par des méthodes c'est-à-dire des opérations intellectuelles
d’appréhension et d’interprétation du réel, des données. A cet égard la science
politique hérite des controverses qui marquent les sciences sociales depuis leurs
origines.

1.3.1 L’EMPIRISME DANS L’ANALYSE DES PHENOMENES POLITIQUES.

C’est une sorte d’appropriation immédiate du réel Basée sur deux aspects :
- L’exaltation des faits
- L’obsession des techniques d’observation jugées fondamentales.
En effet, l’empirisme est d’abord un « factualisme » une religion du fait d’où :
 Un intérêt particulier à la collecte et description des faits tels qu’ils s’imposent
à la conscience immédiate de l’observateur.
 La connaissance des faits qui sont eux-mêmes porteurs de signification
(description minutieuse)
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 Il faut écarter l’élaboration des concepts qui risquerait de brouiller la


compréhension et d’égarer vers la spéculation idéologique.

Le parti pris philosophique et l’exigence conceptuelle sont à écarter dans


l’empirisme. L’enjeu de taille consistant à décrire, la question des techniques
d’observation prend de l’importance. Il faut des faits (comportement) observables,
susceptibles de quantification. D’où l’exigence de recourir aux techniques
quantitatives, statistiques et mathématiques, et l’exigence du travail du terrain à la
manière des ethnologues (processus visible et quantifiable, caractère local
accentué).
Ex : enquête de Robert DAHL, professeur à l’Université de YALE, pour savoir « qui
gouverne la Ville de New HAVEN sur la côte Est des Etats-Unis ».

1.3.2. LE POSITIVISME SOCIOLOGIQUE DANS L’APPREHENSION DES


PHENOMENES POLITIQUES.

Ce courant réagit à la pensée empiriste qui rabaisse l’analyse à la cueillette


des faits et au jugement a priori contre l’empirisme et son expérience, pour s’en tenir
au verdict de la raison.

Le positivisme sociologique veut transposer dans les sciences sociales les


principes et méthodes ayant assuré la célébrité des sciences exactes A. Compte
« physique sociale » et E. DURKHEIM « les règles de la méthode sociologique 1895.
Le positivisme actuel veut partir du fait conquis d’abord puis construit en vue d’en
dégager des lois stables et durables, plusieurs auteurs illustrent cette tendance :
- P. BOURDIEU dans la sociologie spontanée
- G. BACHELARD dans la vigilance épistémologique
- J. P COT et JP MOUNIER avec les pièges du sens commun
- P. BRAUD dans l’illusion du savoir immédiat
- R. MICHELS avec le parti politique allemand et Max WEBER et l’idéal type.

1.3.3 APPORTS DU BEHAVIORISME.

Les études du comportement « behavior » comme objet observable ont


contribué considérablement à l’évolution de la science politique. C’est surtout aux
Etats-Unis que cette forme a pris une tournure décisive. D’une part, seuls sont
considérés les comportements observés donc observables ; d’autres part, les
techniques quantitatives et mathématiques sont encore systématiquement sollicitées
pour affiner l’enregistrement des faits.

1. L’approche behavioriste.

Les sciences du comportement (béhavioral sciences) concernent plusieurs secteurs


de la connaissance psychologie, psychologie sociale, sociologie, anthropologie,
économie…l’étude du comportement politique political behaviour marque
l’application de l’approche behavioriste aux phénomènes politiques.

Ce mouvement s’affirme vers les années 20 et surtout dans les années 30


avec le Chef de file, le doyen Charles MERRIAM 1876 – 1953. Il sera suivi par son
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ECUE La science politique Février 23 15 Professeur Déo Chimerhe M

dauphin Harold D. LASSWELL qui va promouvoir l’analyse du contenu (content


analysis) spécialement en matière de propagande (symboles, mots clés…).

2. Les champs privilégiés de cette approche sont :

- Les études en matière de vote, de participation électorale et d’opinion


publique.
- Les recherches sur les partis politiques, les groupes d’intérêts et les
processus de prise des décisions.
L’âge d’or est atteint vers les années 50.
Ce courant sera critiqué en trois temps.
- Elle concerne, à la fois, les méthodes, l’esprit et les résultats : la
quantitophrenie, la testomanie détournent le chercheur. Ce courant a négligé
les données qualitatives et a créé un retard dans la fonction théorique. D’où la
nécessité scientifique d’élaboration des modèles et la théorisation : Il y a les
modèles matériels (les cosmos par les boules, les compositions
démographiques par une pyramide des âges) les modèles formels,
construction symbolique et logique d’une situation relativement simple
élaborée mentalement et dotée des mêmes propriétés que le système factuel
original (A ROSEMBLUETH et N. WIENER) ces modèles formels peuvent être
mathématique ou non mathématique (Easton – Deutsch). La dernière phase
est caractérisée par expérimentation et l’opérationnalisation des outils, des
concepts et des modèles.

LES ANALYSES ET APPROCHES DE THEORIES POLITIQUES.

Il y a quelques grands types d’analyse politique


- L’analyse marxiste pour l’état et la société K. Marx et F. Engels.
- L’analyse systémique pour le système politique D. Easton.
- L’analyse fonctionnelle pour les fonctions politiques. Powell et Almond,
Malinowski, R. K. Merton.
- L’approche par la cybernétique pour les communications politiques. K.
Deutsch

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CHAPITRE II. ETAT CADRE SPACIAL DE LA SCIENCE POLITIQUE.

Objectifs spécifiques :
 Rappeler les origines de l’Etat
 Définir l’Etat
 Donner les éléments constitutifs de l’Etat et fournir les implications
socio – politiques y relatif.
 Citer les variétés d’Etats de manière systématique structurel et du
point de vue de la modalité d’exercice du pouvoir.
 Discuter de la conception moderne de l’Etat selon Gramsci – Althusser
Poulantzas et Bourdieu
 Citer les fonctions modernes de l’Etat.
 Discuter de l’Etat en Afrique et ses principaux problèmes.

L’action politique tend aujourd’hui à se confondre avec l’Etat. Celui-ci constitue


le point central dans les opérations de conduite de politique générale. Bien que
plusieurs analyses traitent de l’Etat il est démontré que pour étudier les rapports
entre l’Etat et la société qu’il régit, l’apport théorique le plus important est celui du
marxisme.

2.1 ORIGINE DE L’ETAT

L’Etat est une création humaine. Il n’a pas toujours existé. Plusieurs thèses sont
émises pour expliquer sa genèse. Trois groupes vont retenir notre attention.
- Les théories dites conventionnelles.
- Les thèses du conflit (thèse marxiste)
- La situation des Etats issus de la décolonisation.

2.1.1 LES THEORIES DITES CONVENTIONNELLES

Ces théories reconnaissent qu’il y a eu un temps qui a précédé la création de


l’Etat où l’homme vivait dans l’Etat de nature (idéal et harmonieux) ces thèses sont
présentées par trois auteurs connus dans les sciences sociales et juridiques : Pour
elles l’Etat est né à la suite d’une convention entre la population et une personne
morale créée par elle.

1° Jean Jacques Rousseau et le contrat social.

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ECUE La science politique Février 23 17 Professeur Déo Chimerhe M

Son idée repose sur un contrat de dupe une convention où les riches aurait
imaginé qu’une réalisation de l’intérêt général pourrait se faire par l’aliénation de tous
les droits particuliers au profit d’un être collectif appelé Etat ou nation :
L’Etat selon cette thèse est une association de personnes qui ont accepté de mettre
en commun leurs efforts et d’abandonner leurs droits pour réaliser l’intérêt commun,
l’utilité publique ou la nécessité publique. La personne morale ainsi créée est
appelée à réaliser cet intérêt général d’où elle est dotée des prérogatives de
puissance publique.

2° Thomas HOBBES et le Léviathan

Contrairement à J.J ROUSSEAU chez qui l’homme est naturellement bon…


Thomas Hobbes part de l’idée que l’homme est pour son semblable un ennemi
« homo homini lupus ». Il en résulte une anarchie au point qu’il fallait un pouvoir fort
pour les départager. Tous les citoyens renoncent à leurs droits pour le confier au
Léviathan qui, lui, n’a pas renoncé aux siens et cela pour la création d’un Etat.

3° John LOCKE et les corps politiques

Face aux critiques contre la thèse conventionnelle « contrat de dupe » John


Locke propose de remplacer les individus par les corps politiques. En effet, la théorie
conventionnelle a beaucoup été critiquées car historiquement non fondée et
juridiquement inconcevable.
Historiquement : nul ne peut prouver ou situer avec exactitude ni la date de la
convention ou de la signature du contrat, ni le lieu où cela s’est passée.
Juridiquement : Tous les spécialistes montrent que le consentement cher au contrat,
était inexistant (cf. les éléments du contrat : objet, cause consentement…)

Selon John LOCKE, ce qui est historiquement retrouvable ce sont les ententes
entre corps politiques qui fondent les Etats. C’est le cas de la création des Etats-Unis
qui commencent avec les 13 colonies (Déclaration unanime des treize états ayant
fondé les Etats-Unis d’Amérique le 04 juillet 1776 : NEW HAMPSHIRE, NEW YORK,
PENNSYLVANIE – RHODE ISLAND – NEW JERSEY – CONNECTICUT – VIRGINIE
- DELAWARE – MARYLAND – CAROLINE DU NORD – C. DU SUD – GEORGIE –
BAIE DU MASSACHUSETTS. Cf. La déclaration d’indépendance : la constitution des
Etats-Unis d’Amérique, p. 9

4° Application moderne du contrat social.

La constitution traduit aujourd’hui le contrat social par excellence. A condition que


les principes devant présider à son élaboration (constituant originaire et constituant
dérivé), son choix (organisation référendaire) et son respect (primauté du droit sur
les personnes même les autorités politico-administratives. « Legem patere quam
ipse fecisti » : supporte la loi que toi-même tu as éditée, que ce principe soit
respecté.

2.1.2. LES THESES DU CONFLIT : LA THEORIE MARXISTE.

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ECUE La science politique Février 23 18 Professeur Déo Chimerhe M

Le marxisme dans la science politique s’analyse à trois niveaux : celui des


fondateurs, celui du marxisme soviétique et du marxisme critique. Nous allons placer
l’accent sur les apports important.

1° Les éléments de base.

Karl Marx et F. Engels tiennent le politique pour un phénomène second,


dépendant de l’économique. La dynamique politique n’est que l’expression de la
dynamique sociale – la lutte des classes – qui, elle-même, résulte de la base
économique.
L’élément moteur est le matérialisme historique et la dépendance du politique.

2°. L’infrastructure et la superstructure.

A ce niveau, il y a combinaison de trois facteurs : les forces productives


(instruments, et techniques de production, force de travail des hommes et objets
auxquels s’applique ce travail), les rapports de production (rapports noués à
l’occasion de la production) et le mode de production (système) constitué par les
deux premiers. En un mot, l’infrastructure, c'est-à-dire, les forces productives et les
rapports de production détermine la superstructure qui en est le reflet et qui
comprend les institutions politiques, le droit, la morale, la religion, les arts etc.

La compétition politique est essentiellement le reflet de la lutte des classes ; les


classes elles-mêmes sont modelées par le système de production, ce dernier et lui-
même engendré par l’état des forces productives (et spécialement des techniques de
production). Dans l’ordre causal inverse, le schéma de la dépendance des
phénomènes politiques par rapport à l’infrastructure technico-économique est donc le
suivant : Forces productives = système de production – classes sociales – luttes des
classes – compétition politique.
N.B : Une classe sociale est un groupe d’individus qui occupent la même position
dans le mode de production. Selon Lénine cité par (R.G Schwartzenberg, p.50). Les
classes sociales sont de grands groupements humains se distinguant par leur place
dans un système historique déterminé de production sociale, par leurs rapports (le
plus souvent fixés par la loi) avec les moyens de production, par leur rôle dans leurs
manières de recevoir leur part de la richesse sociale, ainsi que par la grandeur de
cette part.
Il y a deux grandes classes : la classe dominante qui possède les moyens de
production, partant change avec le mode de production et la classe antagoniste : le
prolétariat : classe des ouvriers modernes. D’autres classes peuvent exister : le
lumpenprolétariat, prolétariat en haillons et les classes moyennes).

3° Types et formes d’Etats

L’histoire montre qu’à chaque système de production correspond un type d’Etat.


- Etat Esclavagiste
- Etat féodal
- Etat bourgeois – Capitaliste
- Etat féodal
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ECUE La science politique Février 23 19 Professeur Déo Chimerhe M

- Etat socialiste – Communiste.

Ainsi les techniques primitives ont engendré le système de production de


l’Antiquité avec la lutte des maîtres et des esclaves et l’Etat esclavagiste. Celui-ci
pouvait prendre plusieurs formes tantôt despotique (Egypte, Perse) tantôt tyrannique
certaines cités grecques, tantôt démocratique autres cités grecques) tantôt un
empire (Rome). Les techniques agricoles médiévales ont engendré le système de
production féodal. Il y a eu la lutte entre seigneurs et serfs, de la décentralisation des
fiefs on a évolué vers une monarchie centralisée (Louis XIV). Les techniques
industrielles ont engendré le système de production capitaliste, l’Etat bourgeois avec
la lutte entre capitalistes et prolétaires ou avec tantôt une démocratie libérale ou un
régime autoritaire.

Enfin on peut ajouter que la forme socialiste parait comme une évolution des
techniques industrielles avec des formes souples et rigides (Chine : démocratie
populaire).

Dans cette conception, l’Etat apparaît comme un instrument coercitif de


contrainte et de répression utilisé par la classe dominante pour maintenir, entretenir
et faire perdurer sa domination. C’est aussi un outil dont dispose la classe dominante
et la classe dirigeante pour maintenir, entretenir et faire perdurer sa domination.
C’est aussi outil dont dispose la classe dominante et la classe dirigeante pour
subjuguer et exploiter l’autre classe. Par ailleurs, cette réflexion tend à s’étendre vers
l’impérialisme et la mondialisation. Paul BOKARA parlera du capitalisme
monopolistique d’Etat qui passe par le système colonial, néocolonial et les rapports
nord - sud, pays développés, pays sous-développés.
NB. Le marxisme soviétique passe par 4 grands noms :
- Lénine et Trotski – La construction d’une société nouvelle.
- Staline et la construction du socialisme et la dictature du prolétariat.
- Khrouchtchev la construction du communisme et l’Etat du peuple tout entier.
- L Brejnev et le centrisme idéologique.
Dans la pratique leurs efforts vont créer une aristocratie bureaucratique du parti cf.
nomenclatura tire avec intérêt Marc Paillet « dans Marx contre Marx, la société
technobureaucratique 1971.

Après Brejnev s’amorce la période de réforme par Andropov, Tchernenko (1984


– 1985) et M. Gorbatchev qui ouvre des nouvelles perspectives Perestroïka et le
Glasnost). Le modèle chinois est le plus radical, il est à la fois théorique et axé dans
la pratique révolutionnaire : révolution anticapitaliste – révolution des croyances et
des mœurs, révolutions politiques (armées populaires). La chine moderne débute
depuis 1977 avec Deng Xiaoping 1977 – 1997 mais pour lui l’adhésion aux
mécanismes de l’économie du marché n’empêche pas le maintien du léninisme
comme méthode de contrôle politique. Il sera suivi dans la même voie par son
dauphin Jiang Zemin 1997 – Mais la liberté économique peut-elle être à terme sans
conséquence sur le système politique « wait and see ».

2.1.3. LA SITUATION DES ETATS ISSUS DE LA DECOLONISATION.

Elle présente l’Etat comme le produit des circonstances historiques, une


naissance d’exception, car celui-ci résulte des mutations politiques : les
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ECUE La science politique Février 23 20 Professeur Déo Chimerhe M

indépendances sur accord et les affranchissements politiques et révolutionnaires ce


cas concerne la plupart des pays sous-développés qui ont été placés dans des
conditions de domination.

A cette situation nous ajoutons celle relative à la considération de l’Etat comme


un organisme social structuré avec une idée d’entreprise de pouvoir organisé et des
bénéficiaires. Cette conception semble revenir aux galopes mais Maurice Hauriou en
parlant déjà. Elle va se développer dans la bonne gouvernance.

2.2 DEFINITION DE L’ETAT.

Outre les définitions marxistes ci-dessus présentées nous tâchons de donner


deux autres qui nous placent sur les conceptions modernes et les composantes
essentielles de l’Etat.

Mettant l’accent sur les moyens, Max WEBER a définit l’Etat comme une
communauté humaine qui, dans les limites d’un territoire déterminé, revendique avec
succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime
(conception politologique).

La conception juridique fait de « L’Etat une personne juridique souveraine et


soumise au droit qu’elle crée ».
L’Etat devient le résultat d’un processus évolutif d’institutionnalisation du pourvoir,
processus qui s’est produit à des moments différents, selon les sociétés et selon les
contraintes externes (indépendance et relations internationales.

Le pouvoir étatique s’écarte selon (Jean Paul Jacqué, p. 3) du pouvoir personnel


et individualisé. C’est l’exercice d’un pouvoir institutionnalisé. L’Etat est donc une
collectivité d’habitants fixés sur un territoire et soumis à une autorité politique (B.
BIBOMBE M et KIHANGI B. 19 citant J. CADART).

L’Etat est la résultante d’une capacité humaine à établir et construire une


personne morale, une communauté humaine, sur un espace déterminé matériel,
social, mental autour d’un pourvoir politique organisé en vue d’un développement
durable et harmonieux.

2.3 CONDITIONS D’EXISTENCE DE L’ETAT

Trois éléments sont souvent mentionnés s’il s’agit de décortiquer toutes ces
définitions le territoire, la communauté nationale et la souveraineté ou puissance
publique le principal objectif, en politique, est de voir les implications politiques de
ces éléments constitutifs de l’Etat.

1° LE TERRITOIRE.

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ECUE La science politique Février 23 21 Professeur Déo Chimerhe M

L’Etat par son territoire qui lui sert de mesure note celui-ci comme sa base de
stabilité et de délimitation. C’est lui qui sert également de fondement où est installée
toute la communauté selon Henri Lefebvre p. 259 – 324, s’agissant de l’Espace et
l’Etat, l’Etat naît dans et avec un espace » les moments de cette relation sont
a) La production d’un espace, le territoire national, espace physique,
balisé, modifié transformé par les réseaux, circuits et flux qui s’y
installent, routes, canaux, chemins de fer, circuits commerciaux et
bancaires auto routes …. C’est l’espace matériel, naturel dans lequel
s’inscrivent les actes des générations des classes, des pouvoirs
politiques… c’est l’espace terrestre connus par des repères,
topographiques, géographiques, juridiques, historiques…Nous avons
aussi l’espace aérien et l’espace maritime cf. la convention de Chicago
de 1944 du 07 déc. sur les circulations aériennes avec la création de
l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale).
b) La production d’un espace social c’est l’édifice artificiel d’institutions
hiérarchisées, de lois et conventions soutenues par des valeurs que
véhiculent les langues et les institutions. cf. l’Architecture sociale avec
un minimum de consensus.
c) L’espace mental : par consensus l’Etat occupe un espace mental,
avec les représentations que chacun s’en fait : confuses ou claires,
élaborées ou vécues, cet espace mental ne doit pas se confondre avec
l’espace physique ou social mais ne peut s’en séparer.
L’implication politique consiste pour l’Etat à la capacitation de protection de l’espace
vital, de son territoire dans ses limites voire les corrélations existantes entre les
subdivisions de l’armée avec cet espace physique social et mental, les Fantassins,
les marins e l’armée de l’air.

2° LA POPULATION.

C’est le groupe social à l’intérieur d’un territoire donné. Il se distingue de la


nation qu’elle traduit une réalité en rapport avec le sentiment d’une solidarité qui unit
les hommes dans la volonté de vivre ensemble (Esprit de corps).
Les implications politiques sont de plusieurs ordres :
- Distinction entre population, peuple et nation
 Population : réunion simple des hommes et d’individus.
 Peuple : Possède quelques éléments de la solidarité du groupe mais désigne
plus les vivants seulement.
 Nation : une âme, un principe spirituel, une conscience morale, un vouloir
vivre collectif (communauté de conscience de civilisation qui se crée au cours
d’une longue histoire
- Insatiabilité des réclamations identitaires
Sur le plan politique il repose le problème de la capacité à forger des nations et
le problème de conflits identitaires (nations = ethnies) car le monde compte
aujourd’hui plus ou moins 5000 ethnies et l’existence de plus ou moins 200 Etats
(226 pays 2003).
- La question des rapports entre l’Etat et la nation, l’antériorité de l’un par
rapport à l’autre se pose.
- La problématique des minorités et de leurs protections (épuration
ethniques, génocides …)
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ECUE La science politique Février 23 22 Professeur Déo Chimerhe M

3° LA PUISSANCE PUBLIQUE.

Il s’agit d’un pouvoir général de direction qui se distingue de l’autorité des


gouvernants, du souverain et de l’armée. Le souverain est une qualité politique liée à
des circonstances historiques, la puissance publique est directement liée à l’idée de
droit et du monopole de la contrainte.
 Puissance publique et autorité des gouvernants.
L’autorité des gouvernants est une force née de la confiance du souverain et de
la valeur personnelle. Elle est fonction des circonstances d’où le caractère
mobile. Leur force s’exerce conformément à la constitution. Pouvoir délégué.
Tandis que la puissance publique est liée à l’Etat et s’en distinguer difficilement.
 Le souverain
Le souverain est celui sans l’assentiment duquel il n’y a pas l’idée de droit d’où le
recours au peuple qui doit fonder l’idée de droit, cette souveraineté peut être
individuel (souveraineté populaire) ou nationale (considère le corps politique
nation) ou représentative (parlementaire ou autre représentants du peuple) c’est
cette dernière forme qui est la plus dominante.
 Les Prérogatives de puissances publiques. Pour réaliser les missions d’intérêt
général, l’Etat et partant le pouvoir public, le gouvernement doit jouir de
prérogatives ci-après :
- Droit du préalable
- Exécution d’office
- Expropriation pour cause d’utilité publique
- Décisions unilatérales
- Monopole de la contrainte armée,
En Afrique ; il se pose encore, sur le plan de l’implication pratique, un problème de
présentation hiérarchique et des contrepoids aux différentes forces en présence au
sein de l’Etat (tout est possible) :

I. II. III.
- Le souverain Le souverain L’armée
- La Puissance publique La Puissance Publique Les gouvernants
- Les gouvernants L’armée La Puissance Publique
Les gouvernants Le Souverain
N.B : La souveraineté peut être interne ou externe selon qu’il y a ou non relations de
sujétion ou soumission vis-à-vis d’un Etat ou puissance extérieure moyenne, petite
ou grande. Ce critère intervient dans la détermination du développement politique. La
souveraineté interne qualifie encore cette supériorité absolue pour l’Etat à l’intérieur
de son territoire par rapport aux autres groupements privés ou publics.

2.4 CONCEPTIONS MODERNES DE L’ETAT.

2.4.1 CONCEPTION ET APPORTS DE ANTONIO GRAMSCI (1891 – 1937)

Traitant de l’Etat et de sa nature politique, Gramsci rejette la conception


purement instrumentale de l’Etat et pense à celui-ci dans sa double fonction de
domination et d’hégémonie.
- La domination désigne le moment de l’activité étatique ou celle-ci revêt
la forme de la coercition et de la contrainte pure.
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ECUE La science politique Février 23 23 Professeur Déo Chimerhe M

- L’hégémonie est le moment de l’activité politique où celle-ci tend à


réaliser l’unité de toutes les couches de la société autour d’une vision
du monde, d’une symbolique unifiée. C’est aussi un pouvoir de classe
« réussi » comme un pouvoir de classe ressenti comme nécessaire sur
l’ensemble de la société.
Aux yeux de GRAMSCI, l’Etat Capitaliste moderne cherche moins à contraindre qu’à
convaincre. Il s’emploie à légitimer son pouvoir en recourant à d’autres arguments
que la force pure. D’où selon lui l’Etat est une hégémonie cuirassée de coercition.
L’Etat dispose de deux parties : la société civile et la société politique.
- La Société Civile concerne l’idéologie sous tous ces aspects religion,
philosophie, droit, économie, science, art, culture etc.) et les institutions
qui la créent et la diffusent (écoles, églises, moyens d’information etc.).
- La société politique : C’est l’appareil de commandement et de
coercition. L’Etat ou le gouvernement au sens large.
NB : L’hégémonie est diffusée par les intellectuels au sens large que GRAMSCI a
appelé Intellectuels organiques, comme agents de la cohésion d’un seul bloc
historique (où l’infrastructure et la superstructure sont étroitement liées).

2.4.2 CONCEPTION D’ALTHUSSER (+ 1990) ET POULANTZAS.

Ceux-ci actualisent la pensée de Gramsci et distinguent deux sortes d’appareils


d’Etats :
- Les Appareils Répressifs d’Etat : A.R.E
- Les Appareils Idéologiques d’Etats : A.I.E
Ces appareils comprennent le gouvernement l’administration, l’armée, la police, la
justice etc. Mais, à côté de cet A.R.E, il existe une pluralité d’A.I. E : A.I.E religieux
(Eglises), A.I.E scolaires (écoles), A.I.E familiaux, A.I.E juridiques (le droit), A.I.E
politiques (les partis etc.), A.I.E syndicaux, AIE de l’information (presse, radio,
télévision), A.I.E culturels (lettres, beaux-arts etc.).

A la différence de l’ARE, les AIE constitués une pluralité d’appareils et relèvent


pour la plupart du secteur privé, bien qu’ils soient des « appareils d’Etat ».
D’autres part, l’ARE fonctionne à la violence, tandis que les AIE fonctionnent à
l’idéologie. Au moins de manière principale. Pour Althusser les Etat à l’idéologie qu’à
la violence les appareils idéologiques ne constituent pas des blocs homogènes et
sont traversés par des luttes des classes.

2.4.3 CONCEPTION DE P. BOURDIEU

Chez cet auteur la contrainte ne revêt plus la forme frustre de la coercition ni la


forme plus subtile des idéologies. La domination est justifiée et considérée comme
intériorisée par chaque individu par l’économie des pratiques sociales ; divisions des
catégories (dominants -dominés) dans des champs – culturels, scolaires, pratiques
commerciales…

2.5 FORMES DE L’ETAT : VARIETES D’ETATS.

Trois points de vue peuvent être envisagés lorsqu’il s’agit de déterminer les
variétés d’Etats :
 La finalité ou la philosophie dominante
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ECUE La science politique Février 23 24 Professeur Déo Chimerhe M

 La modalité d’exercice du pouvoir ou régime


 La structure interne de l’Etat ou forme ou organisation territoriale.

2.5.1 FIG. 4. VARIETES D’ETATS MODERNES.

MODALITES FORMES I FORMES II EXTENSION


FINALITE OU LIBERAL ETATS  Néolibéral
BUT CAPITALISTES  L’économie du
marché
 Etat à Econ. Social
du marché
MARXISTE ETATS  Marxistes
LENNINISTE SOCIALISTES Réunisses.
MODALITE MONARCHIE DEMOCRATIE  Régime Présidentiel
D’EXERCICE (Chef de l’Etat (Le peuple choisit  Régime
DU POUVOIR héréditaire) ses gouvernants) parlementaire
 Régime
démocratique
Ou  Régimes
Ou Autocratique
 Régimes
communistes.
DICTATURE
REPUBLIQUE (Régimes
(Chef de l’état autoritaires) Les
élu) gouvernants
s’imposent au
peuple.
STRUCTURE Une seule ETAT UNITAIRE CENTRALISE
source d’autorité
sur une même DECENTRALISE
population.
Deux ou ETAT COMPOSE FEDERAL
plusieurs
sources CONFEDERAL.
d’autorités sur
une même
population.
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ECUE La science politique Février 23 25 Professeur Déo Chimerhe M

2.5.2. ETAT : CONSIDERATION DE SA STRUCTURE INTERNE.

Il s’agit de l’organisation interne de l’Etat. C’est aussi la question de l’option


fondamentale à prendre sur la forme de l’Etat ou sur l’organisation territoriale
susceptible d’enclencher le processus du développement durable.

L’Etat peut se présenter sous deux aspects lorsqu’il s’agit de sa nature interne :
il est unitaire ou composé.

I. ETAT UNITAIRE.

On parle de l’Etat unitaire lorsqu’une seule source d’autorité s’exerce sur une
même population. Il s’analyse sous deux angles soit unitaire centralisé soit unitaire
décentralisé. Ce caractère est fonction de la mobilité ou situation du centre du
pouvoir.

A. Etat Unitaire Centralisé.

Dans cet Etat, les pouvoirs de décision pour tout le territoire, sont situés au
niveau de l’Administration centrale. Toutes les collectivités composantes ne peuvent
faire prévaloir un droit à l’établissement des règles qui les concernent.

Ce mode de gestion vise à assurer à l’état l’unité politique du pays en imprimant


à toutes les parties une direction uniforme. Il permet également d’assurer à tous les
habitants du pays, la jouissance des mêmes avantages et la soumission aux mêmes
charges. Son inconvénient, c’est qu’en mettant tout le monde dans le même moule,
ce système ne favorise pas l’éclosion des particularités locales et régionales, d’où
blocage du développement à base locale.
 Techniques de la centralisation.
Pour se réaliser, pratiquement, elle recourt à :
- La concentration : Monopole dans l’émission des règles.
- La déconcentration : consiste à insérer, selon (J. P Jacqué. P.10) entre
le centre et l'administré une cascade d’autorités étroitement
hiérarchisées : cas de la gestion du Congo belge.
- La hiérarchie : c’est le pouvoir hiérarchique et le contrôle hiérarchique
qui sont fonctionnels.

B. Etat unitaire Décentralisé : décentralisation.

1° Définitions.

C’est un mode de gestion qui consiste à considérer comme acquis, le principe


de la répartition des compétences ou pouvoirs de décision entre l’autorité du pouvoir
central et celles des entités locales, lesquelles jouissent de la personnalité juridique
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propre, de l’autonomie organique et de gestion, le pouvoir central n’ayant sur elles


que le droit de tutelle, un simple droit de regard (WEMBI). La décentralisation
consiste à confier l’exercice de certaines attributions administratives à des autorités
locales élues par les citoyens (J.P Jacqué p 10)

Même si l’existence des collectivités locales peut être garantie par la


constitution leur mode d’organisation et leurs pouvoirs sont généralement fixés par la
loi. Lorsque tout cela est prévu et intégré dans la constitution c'est-à-dire une sorte
de décentralisation organisée par la constitution la tendance est de parler du
régionalisme constitutionnel cf. cas du Congo titre IV du projet de la constitution de la
3e République art 195-207.

Ces Etats que l’on qualifie de régionaux se distingue des Etats fédéraux en
raison de l’existence d’un ordre juridique unique, celui de l’Etat.

2° Caractéristiques.

Ces entités locales décentralisées ont une personnalité juridique propre (ce ne
sont plus de simples circonscriptions administratives), cela entraîne le droit
d’ester en justice et de répondre civilement de ses actes qui causent préjudices à
autrui.
- Les collectivités locales ont l’autonomie organique c'est-à-dire
possèdent leurs propres autorités (élus) selon une procédure
préétablie, et des organes propres de décision.
- L’autonomie de gestion implique la disposition d’un patrimoine propre,
la gestion des finances publiques locales (taxes fiscales, le budget…)
- Le pouvoir ici n’est plus hiérarchique mais c’est la tutelle conforme au
texte.
La décentralisation peut être géographique que ou territoriale (celle ci-dessus
évoquée) ou fonctionnelle, ou par service ou encore technique quand elle se fait au
sein d’une organisation ou une entreprise.

3° Avantages et inconvénients.

Du côté des avantages nous pouvons retenir que la décentralisation permet


d’adapter la gestion des services aux conditions du milieu, de rapprocher l’individu
de l’Etat par l’exercice à la pratique des affaires publiques. D’où elle apporte un
appui au pouvoir par la participation locale.

Comme désavantage, poussée à l’extrême, pour les pays dont l’unité présente
des faiblesses, elle est dangereuse, risque de sécession (cf. les forces centrifuges).

II. ETATS COMPOSES

Deux formes sont notées : Etats fédéral et la confédération, dans ce système,


deux ou plusieurs sources d’autorités agissent sur une même population.

A. LE FEDERALISME.
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ECUE La science politique Février 23 27 Professeur Déo Chimerhe M

 Définition.

L’Etat fédéral est un regroupement de collectivités qui acceptent d’abandonner


une partie de leurs compétences au profit du regroupement qu’elles constituent.
Il s’agit d’un Etat à deux niveaux (double étage) dont le 1 er regroupe l’Etat fédéral
disposant des attributs, de la souveraineté et gérant les intérêts communs et le 2 nd
niveau, occupé par les structures des Etats fédérés, qui conservent la gestion de
leurs intérêts propres.
La complexité du fédéralisme vient de sa structuration car cette superposition
demande un équilibre entre le centre et la périphérie, d’où une maîtrise de plusieurs
paramètres liés à la technicité et une culture de la participation et de l’autonomie
comme principes de base. Il exige également une grande maturité politique.
Le fédéralisme a deux variantes :
- Le fédéralisme par association : Etats-Unis, Suisse.
- Le fédéralisme par dissociation : cas du Royaume de Belgique.
Ce mode de gestion est adapté soit à des ensembles territoriaux très vaste soit à des
états multi ethniques où la formule de l’Etat unitaire paraîtrait nier l’identité des
différentes communautés.
 Analyse des 6 principes clés du fédéralisme.
Selon J. P Jacqué, il y a trois principes.
- Le principe de superposition : ordre juridique fédéral superposé à
l’ordre juridique des entités fédérées.
- Le principe d’autonomie : les entités fédérées disposent de
compétences propres.
- Le principe de participation : les entités fédérées sont associées à la
gestion de l’Etat fédéral.

Selon le Prof DJELO E. O. ; 6 principes sont notés :

- Le principe d’autonomie
Cette autonomie comprend l’auto affirmation, l’auto définition, l’auto organisation et
l’autogestion. Elle n’implique pas pour autant une liberté totale mais suppose des
limites à l’autonomie.
- Le principe de subsidiarité et le principe de participation.
La précision dans la répartition des compétences à chaque niveau (subsidiarité)
permettra de mesurer cette autonomie qui réellement sera concrétisée par la
participation aux institutions fédérales.
- Le principe de coopération et de complémentarité.
La coopération doit toujours être permanente. Elle implique deux niveaux des
relations : un niveau horizontal (entité de même niveau) et un niveau des relations
obliques (entre autorités de niveaux différents ; la complémentarité, elle marque le
pas en évitant une concurrence fébrile car « Le droit fédéral passe le droit de pays »
Primauté de la loi fédérale.
- Le principe de garantie
L’autonomie doit être garantie et les états fédérés doivent fournir des garanties de ne
pas tomber dans la sécession. Celle-ci est double :
- Garantie des compétences (politique, juridictionnelles matérielles, …)
- Garantie de l’utilisation des compétences.
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ECUE La science politique Février 23 28 Professeur Déo Chimerhe M

Certaines matières sont réservées au niveau fédéral, cela est connu et respecté de
tous.
- Une conduite unique de la politique extérieure diplomatie, affaires
étrangères…
- Des politiques économiques et monétaires
- La Gestion d’une armée unique.
Exercice :
 Comparer en matière fédérale
- La constitution des Etats-Unis.
- Projet de constitution de la CNS (conférence Nationale
Souveraine).
 Discussion sur la forme de l’Etat susceptible de créer un développement
durable au Congo et les gardes fous nécessaires.

B. LA CONFEDERATION.

Ce système est en déperdition, il subsistait en Suisse mais ce pays a évolué


vers la gestion fédérale. A la différence de l’Etat fédéral, les Etats confédérés sont
des Etats souverains, possèdent une personnalité internationale. Ils sont liés par un
traité. Le siège de la souveraineté est la souveraineté multiple pour la confédération
et la souveraineté unique dans la structure composée fédérale.
Schéma sur la constitution et la forme de l’Etat.

2.6. L’ETAT EN AFRIQUE ET SES PRINCIPAUX PROBLEMES.

L’Etat africain est traversé par plusieurs courants antagonistes ou dualistes qui
semblent mettre en cause l’évolution de la politique africaine du développement. Les
principaux problèmes sont :

1. LES CONFLITS TERRITORIAUX.

Bien que l’Union Africaine, hier OUA prône l’intangibilité des frontières c'est-à-
dire la non révision des frontières héritées de la colonisation, Il s’observe des
contentieux presque dans tous les Etats :
- Conflits Tchad-Libye – Bande Aozou – Résolu par la Cour
internationale de justice de la Haye.
- Conflit Congo – Burundi – Gatoumba.
- Conflit Maroc – RASD /République Arabe Sahraouie Démocratique
- Conflit casamançais- Sénégal…
Ces conflits posent toute la problématique de contestation de Berlin I, Berlin II…
Dans cette catégorie, nous plaçons aussi les mouvements unitaristes par apposition
aux conflits irrédentistes.
Après 1870, irrédentisme désigne un mouvement italien sur le Trentin, l’Istrie et la
Dalmatie, puis sur l’ensemble des territoires considérés comme italiens. Il désigne le
mouvement nationaliste de revendication territoriale.
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ECUE La science politique Février 23 29 Professeur Déo Chimerhe M

2. CONFLITS LIES AUX POPULATIONS.

Il y a deux types principaux les conflits ethniques et les conflits identitaires. Le


premier cas place l’accent sur les divisions ethniques conçues comme armes de
guerre. Une exacerbation des clivages ethniques.

Selon François THUAL, pour qu’il y ait conflit identitaire, il faut qu’un groupe se
persuade, à tort ou à raison, qu’il est menacé de disparaître soit sur le plan physique,
soit sur le plan politique, par la domination exclusive d’un autre groupe. E. GLASER
qui cite THUAL continue en démontrant que dans ces conflits, les acteurs ont le
sentiment de se défendre. Ils ont peur que la substance même, l’identité même du
groupe menacé plus ou moins fantasmatiquement, n’aboutisse à sa disparition. Se
considérant comme des victimes agressées, La violence qu’ils déploient est
exacerbée et peut culminer dans des phénomènes comme la purification ethnique.

3. ETATS DECOLONISES ET ETATS ANCIENNES PUISSANCES.

Nous citons trois grands problèmes :


- Le placement politique : Les responsables politiques et les autorités
politiques de nos pays sont placés au pouvoir par les puissances
étrangères.
- L’impérialisme et la mondialisation face au problème du
dépérissement des frontières.
- Les puissances industrielles avec les complexes militaro –
industriels et les guerres en Afrique. Entreprises multinationales
et guerre en Afrique.

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ECUE La science politique Février 23 30 Professeur Déo Chimerhe M

CHAPITRE 3. POUVOIRS ET ACTIONS POLITIQUES.

Objectifs spécifiques :
 Déterminer les pouvoirs qui fonctionnent au sein de l’Etat
 Déterminer les rôles traditionnels et modernes dévolus à chacun d’eux
 DISCUTER du principe de la séparation des pouvoirs et des
contrepoids.
 Présenter les acteurs politiques, individus et groupes qui opèrent sur
la scène politique : les partis politiques, les groupes d’intérêts, d’idées
et de pression
 Présenter les armes et les stratégies de combat politique
 Discuter du rôle de la société civile et de la bonne gouvernance.

Le pouvoir constitue le deuxième objet de la science politique, il s’analyse à


plusieurs niveaux dans toutes les sociétés (infra étatique ou supra étatique.
Cependant, les pouvoirs qui vont plus faire l’objet de nos réflexions, sont ceux
développés dans l’Etat. Il s’agit de l’autorité ou de l’influence qu’un individu ou
groupe d’individus exerce sur d’autres pour établir l’ordre social. D’où vient que l’on
obéisse aux détenteurs du pouvoir ? Quel est le fondement du pouvoir base des
actions politiques ? C’est poser le problème de la légitimité et des actions légales
(limites et conséquences)

3.1 FONDEMENT DU POUVOIR.

L’obéissance ou l’influence des pouvoirs politiques se justifie par deux catégories


de données : les théories métaphysiques et les données sociologiques.

3.1.1 LES THEORIES METAPHYSIQUES DU POUVOIR.

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ECUE La science politique Février 23 31 Professeur Déo Chimerhe M

- Le fondement du pouvoir est divin ou supranaturel.

1° Droit divin surnaturel (nature divine)


Cette position pense que les gouvernants sont eux-mêmes des dieux. Ils ne sont pas
désignés par Dieu. C’est le cas des anciens monarques. Egypte pharaonique, Rome
et Grèce, Babylone France (ancienne)…

2° Investiture divine.
Cette 2e tendance s’écarte de la première où les détenteurs du pouvoir sont désignés
par Dieu. Ils demeurent des hommes avec une particularité due au choix divin. Cela
a fondé les monarchies absolues.

3° Conception chrétienne de l’Eglise catholique.


Elle relève de l’investiture divine. Tout pouvoir temporaire émane de Dieu, « Omnis
potestas a Deo ». Cette conception croit que l’intervention de Dieu est indirecte par
les hommes.
Toutes ces tendances affichent des conséquences similaires au point de vue de la
légitimité. Elles excluent tout concours des gouvernés donc toute élection d’où les
tendances autocratiques. En Afrique ce sont des légendes qui prétendent que les
rois naissent avec des particularités épis de sorgho, de maïs…

3.1.2 BASES SOCIOLOGIQUES DU POUVOIR.

L’obéissance est analysée commune donnée sociale découlant de la nature


humaine. La contrainte se justifie socialement, l’éducation pouvant y jouer un
rôle important, et cette contrainte est physique, économique et sociale,
idéologique.
La contrainte physique.
Cette forme est reliée à la force musculaire (physique, biologique, technique,
militaire, stratégique…) Des Etats modernes, par des techniques subtiles l’ont coulée
sous la forme des procédures pénales, des forces armées, de menace d’ôter la vie.
 La contrainte économique
Il s’agit de toutes les formes de privation et ses menaces : les armes alimentaires,
les embargos, les limitations commerciales et économiques, les dépendances
technologiques, industrielles avec leurs structures d’échanges. Ces contraintes
visent à exercer une pression sociale, économique, diplomatique… lire
- Francis BESSIS, Arme Alimentaire
- Pressions sur le gouvernement MUGABE.
- Embargo sur l’IRAK – Pétrole contre nourriture.
Contrainte idéologique.
Elle repose essentiellement sur les techniques de propagande, les techniques de
persuasion utilisées par les gouvernants pour amener les populations à agir dans le
sens voulu par eux. A ce niveau, la force est brandie mais n’est pas utilisée. Cette
propagande auprès du public revêt diverses formes :
- Emprunter à la grande presse, usage d’un matériel rédactionnel pré
élaboré recourir à des techniques plus franches et plus coûteux achat
d’espace dans des journaux.
- Créer carrément son propre journal.

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ECUE La science politique Février 23 32 Professeur Déo Chimerhe M

La persuasion utilise également une autre arme : l’information. Les organes


d’information n’ont qu’une indépendance limitée surtout envers les groupes
industriels et financiers. L’indépendance de la presse est limitée par :
 L’emprise de ces groupes industriels et financiers.
 Le poids de la publicité
 La concentration des entreprises de presse.
N.B : La propagande évolue avec des freins dans les régimes pluralistes mais se
mue en éducation presque unilatérale dans les régimes autoritaires (pas de
critiques).
Se plaçant dans l’angle vu dans le chapitre précédent, le pouvoir tire sa force des
croyances (théocratiques) ou des coutumes MAX WEBER, de la contrainte
manifeste (MARX et ALTHUSSER) et de la contrainte intériorisée (Pierre
BOURDIEU).

3.1.3 FONDEMENT MODERNE DU POUVOIR

Actuellement le pouvoir tire sa force de plusieurs facteurs, les uns sont


politiques, les autres sociologiques, les autres juridiques. Ils forment la base de la
souveraineté. Ils prennent des aspects de croyance sous certaines formes ou de
qualifications exceptionnelles, individuelles (autorité charismatique).

En effet, Max Weber voyait plus juste, en discernant trois fondements de la


légitimité. Et donc trois types idéaux d’autorités qui se combinent presque toujours
au sein d’un même système politique.
- L’autorité traditionnelle : Elle repose sur la coutume, sur la force de
l’habitude. Elle s’en racine dans un passé ancestral. C’est l’autorité
qu’exerçaient autre fois les patriarches ou les seigneurs terriens. Elle
caractérise la féodalité et les monarchies d’hier et d’aujourd’hui (Monarchie à
l’est du Congo dont le pouvoir se fragilise au fur et en mesure que le pouvoir
politique se modernise).
- L’autorité charismatique repose sur la croyance dans la grâce personnelle,
dans les qualités exceptionnelles d’un individu, le chef est obéi du fait de son
prestige, de son ascendance, de son rayonnement personnel ; et force
l’admiration et l’adhésion.
- L’autorité Légale rationnelle c’est l’autorité qui s’impose en vertu de la
légalité, en vertu de la croyance en la validité d’un statut légal et d’une
compétence positive fondée sur des règles établies rationnellement. C’est
l’autorité incarnée par la bureaucratie, c’est celle des Etats modernes. Elle
repose sur un ensemble de règles de droit logiquement assemblées et faisant
l’objet d’un consensus. Chaque titulaire d’autorité tire sa compétence des
règles constitutionnelles et légales. Ce type d’autorité se caractérise par
l’autonomie des fonctions par rapport aux personnes et la rationalisation des
procédures.
N.B : Un véritable pouvoir national est fondé sur l’institutionnalisation de l’autorité, la
participation de la base, la prise de conscience de leurs responsabilités par les
citoyens la légitimité s’analyse ainsi sur les deux plans, politique et juridique.

- Sur le plan politique, c’est le grand problème du siège de la souveraineté qui est
posé. Celui-ci se situe au niveau du peuple c’est un pouvoir général qui explique
dans la pratique, les formes représentatives semi représentations ou encore directes
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ECUE La science politique Février 23 33 Professeur Déo Chimerhe M

observées. En outre, il pose le problème de la contrainte et du pouvoir de fait. Des


phénomènes nouveaux apparaissent allant vers le pouvoir personnel et la
personnification du pouvoir. Le pouvoir personnel désigne une réalité
institutionnelle : une seule personne contrôle ou concentre tous les pouvoirs, tous
les attributs de la souveraineté. Elle maîtrise la totalité des rouages de l’appareil
d’Etat c’est la chambre des machines selon Bertrand de Jouvenel, c’est la confusion
des pouvoirs.
Cependant la personnification du pouvoir est de nature psychologique. Un
personnage symbolise, incarne la nation, l’Etat, le parti. Il s’identifie au groupe qui se
reconnaît en lui. Les deux sont souvent confondus.
- Sur le plan juridique, c’est la recherche des individus qui sont régulièrement investis
par la loi fondamentale ou par les lois du pays. Il s’agit de la légitimité formelle. Nous
comprenons que le pouvoir est fondé sur une diversité de bases et leur combinaison
car les Etats modernes sont la résultante de l’évolution historique : nous ne pouvons
donc pas exclure :
- Les aspects de la croyance, la domination étant inséparable de la confiance
(le système éducatif, la propagande, l’idéologie, les traditions, le charisme…)
- Les aspects de la contrainte (sous toutes ses formes (économiques,
physiques, matérielles et militaires…)
- Les aspects de la légitimité (domination logico- formelle rationnelle dans les
bureaucraties modernes.

3.2 LES POUVOIRS AU SEIN DE L’ETAT.

3.2.1 PRINCIPE DE BASE.

Montesquieu disait que « lorsque l’on donne à un homme le pouvoir, il a


tendance à un abuser jusqu’à ce qu’il trouve des limites, or il faut que par la
disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ».
Ce principe est le fruit de l’évolution historique car la période antérieure est dominée
par des régimes autoritaires avec les monarchies absolues. Les révolutions
(Anglaise, Américaine, française…) permettent de renverser ces pouvoirs, ces
formes d’autoritarismes, traditionnels au modernes, dictatures révolutionnaires ou
réactionnaires, civils ou militaires, libéraux ou non, progressistes ou pas. Désormais
le pouvoir doit être divisé et la détermination des relations entre pouvoirs doit être
établie.
Cela implique la formulation et la mise en place du principe de la séparation des
pouvoirs, des contrepouvoirs, ou des contrepoids dont la 1ère expérience aux Etats-
Unis parle du principe de Check and balance system.

3.2.2 STRUCTURE DES POUVOIRS AU SEIN DE L’ETAT.

De ce principe découla trois pouvoirs, trois fonctions fondamentales traditionnelles :


- La fonction législative ;
- La fonction exécutrice ;
- La fonction juridictionnelle (judiciaire) Actuellement, avec la logique des
contrepoids démocratiques, plusieurs institutions sont créées, la presse,

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ECUE La science politique Février 23 34 Professeur Déo Chimerhe M

l’opinion publique, cf. les institutions d’appui à la démocratie. 5 avec la


constitution de transition, 2 avec le projet de constitution de la 3e République.
Ces fonctions sont devenues complexes et leurs tâches sont étendues au point que
des limites étanches sont difficiles à établir, le contrôle est devenu très subtile d’où la
collaboration qui a vu le jour entre les différents pouvoirs.

3.2.2.1 Le gouvernement. La Fonction exécutive.

1° Conception.
Puissance exécutrice, de l’Etat, c’est l’organe chargé de la fonction exécutive.
Elle peut prendre la forme monocéphale ou bicéphale, monocratique ou dualiste,
collégiale ou directoriale :
 L’exécutif monocéphale : le pouvoir exécutif est entre les mains d’une seule
personne. L’organe exécutif est un homme. Cela s’observe dans les
monocraties royales (qui sont héréditaires), les dictatures (usage de la force)
ou présidentielles (président est élu) comme le cas des Etats-Unis.
 L’Exécutif Dualiste : Il y a d’un côté un homme et de l’autre côté un comité. Il y
a un président ou monarque et un 1er ministre avec les membres du
gouvernement. Le président est politiquement responsable ou irresponsable.
Un élément individuel est combiné à un élément collectif en collaboration et en
relais avec le parlement.
 L’Exécutif collégial : Il y a des titulaires égaux entre eux (cas ayant existé dans
la Rome antique avec les deux consuls) Ils sont censés avoir le même
pouvoir, aucune décision sans l’accord de l’autre n’est possible. Analyse du
cas 1 + 4 observés au Congo RD.
 Exécutif directorial : Le pouvoir exécutif est confié globalement à un comité.
Une présidence tournante existe souvent cas du RCD avec le Directoire du
Parti (Analyse).

2° Rôles et fonctions du gouvernement.


Au départ le rôle dévolu à cet organe était limité à l’exécution des décisions (lois)
d’où l’aspect passif, l’action relevant du parlement. Actuellement le gouvernement est
l’organe d’impulsion, son rôle s’est accru avec le rôle dévolu à l’Etat (Etat gendarme,
Etat interventionniste, Etat entrepreneur, Etat providence, Etat répartiteur du progrès
socioéconomique).

Ainsi les fonctions du gouvernement se sont diversifiées (KENNETH WRIGHT p 22 –


23) :

1° Exécution des lois et jugements.


Le gouvernement est responsable de la mise en exécution de toutes les lois votées
par le pouvoir législatif, et de toutes les décisions prononcées par le pouvoir
judiciaire.
2° Politique administrative.
C’est le pouvoir exécutif qui formule et applique la politique nationale, compte tenu
des lois votées par le pouvoir législatif et en régime parlementaire – de l’avis de la
majorité parlementaire.
3° Les relations internationales

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ECUE La science politique Février 23 35 Professeur Déo Chimerhe M

C’est le pouvoir de diriger les relations avec les autres Etats et avec les
organisations internationales de caractère intergouvernemental (Diplomatie, traités,
accréditations des ambassadeurs).
4° Direction des forces armées.
Il décide de l’emploi et des déplacements des forces armées. Et en temps de guerre,
il est normal que l’autorité gouvernementale s’élargisse pour englober tout ce qui
touche à la conduite de la guerre et de la défense de l’Etat (Etat d’exception).
- Etat d’urgence : régime d’exception qui limite l’exercice des libertés et
renforce le pouvoir de l’autorité administrative en cas de trouble grave.
- Etat de siège : régime d’exception qui transfère à l’autorité militaire le maintien
de l’ordre public en cas de trouble grave.

5° Droit de grâce.
C’est le droit de réduire, d’annuler ou de suspendre les peines prononcées par le
pouvoir judiciaire (droit dont il ne se servira, bien entendu, que rarement et par voie
d’exception).

6° Les activités commerciales et sociales.


Il s’agit de la direction des Entreprises nationales et de la gérance des systèmes de
sécurité. Cf. la gestion du portefeuille de l’Etat.
7° Les fonctions législatives.
L’exécutif dispose du pouvoir réglementaire c’est-à-dire d’édicter des règlements en
vue de l’exécution des lois ordinaires. De plus, le gouvernement exerce des fonctions
plus proprement législatives lorsqu’il élabore un projet de loi destiné à être présenté
au vote du corps législatif en concurrence ou non avec une proposition de loi qui
elle, est, élaborée par le législateur, lui –même. Il édicte aussi des dispositions
générales en vue de l’application d’une loi-cadre c'est-à-dire celle qui pose les
principes généraux d’une réforme et charge expressément le pouvoir exécutif de
prendre les mesures d’application.

3.2.2 2° Le Parlement : Pouvoir législatif.

1° Conception

Si le pouvoir exécutif a la charge de manier les mécanismes gouvernementaux et


administratifs afin d’exécuter la volonté de l’Etat exprimée par le pouvoir législatif ce
dernier est le pouvoir de décider des lois qui gouverneront la vie quotidienne des
citoyens, et dans un sens plus large, le pouvoir de formuler et d’exprimer la volonté
de l’Etat. Il est donc l’organe délibérant charge de l’émission et de l’élaboration des
lois. Il est composé des assemblées politiques. Il est soit formé d’une assemblée
politique (un bloc) et dans ce cas, le système est monocaméral, monocamérisme,
chambre unique, camera étant égal à chambre ; ou bicamérale (deux chambres).

2° Modalités.

Le système bicaméral occupe, aujourd’hui, la place la plus importante dans les


systèmes politiques. Il y a la chambre des représentants, la chambre basse ou
chambre des députés et le sénat, la chambre haute, chambre des sénateurs. Selon
les pays, le pouvoir législatif prend plusieurs dénominations concernant l’Assemblée
politique : Parlement, Congrès, Knesset.
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ECUE La science politique Février 23 36 Professeur Déo Chimerhe M

Selon la composition des chambres et surtout le sénat) le bicaméralisme peut être


fédéral, politique ou socio-économique.

1° BICAMERALISME.
On dit qu’un pays a adopté le bicamérisme lorsque son parlement est composé de
deux assemblées délibérantes. Les avantages qu’offre un tel système sont si
importants que presque tous les Etats contemporains s’en sont dotés :
- Deux assemblées indépendantes sont moins susceptibles, que ne l’est une
seule de se laisser entraîner par des émotions passagères ou par un
démagogue.
- Quand un projet de loi est examiné deux fois par deux assemblées, on risque
moins d’y laisser des défauts graves.
- On évite la précipitation en matière législative- délai plus long.
- Chaque chambre sert de garante des libertés publiques vis-à-vis de l’autre.

Le bicamérisme présente aussi certains désavantages :


- Conflits des chambres
- Accroissement des tâches (informations – débats)
- Danger (théorique) de division du législatif face à l’exécutif uni (surtout en
régime présidentiel).
- En régime parlementaire, une chambre peut renverser le pouvoir exécutif par
un vote (motion de censure : ou la question de défiance).
D’où risque d’instabilité gouvernementale.
N.B : Selon que les pouvoirs penchent d’un côté (Assemblée),) ou de l’autre
(députés ou sénateur), on parle du bicaméralisme souple, égalitaire ou inégalitaire. Il
s’agit de voir laquelle des deux chambres est dotée de plus de pouvoirs que l’autre
ou si les deux disposent des mêmes pouvoir lors du vote ou en cas de conflits.

2° LE MONOCAMERISME.
Système où est institué une seule assemblée délibérante, c’est le système à
chambre unique, il a fonctionné, avec succès dans plusieurs pays dont la population
était homogène, peu nombreuse et dont l’organisation sociale et économique est
relativement uniforme.

EX : la Norvège, le Danemark la Nouvelle Zélande.

3° CAS DES ASSEMBLEES FEDERALES.


L’existence d’une seconde chambre fédérale est une conséquence logique de la
structure interne d’un Etat fédéral. D’un côté, l’Etat fédéral se présente comme un
bloc uni, comme une seule nation, mais de l’autre, il apparaît, comme l’Union de
plusieurs Etats membres qui conservent chacun leur identité propre et une
autonomie très large.
 La chambre basse, élue proportionnellement à la population de chaque Etat
membre, représente l’ensemble de la nation.
 La chambre haute comprend un nombre égal des délégués pour chaque Etat
membre, représente l’ensemble de la nation.
 La chambre haute comprend un nombre égal des délégués pour chaque Etat
membre quelle qu’en soit l’importance démographique. Elle représente
chaque état membre dans son individualité.
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ECUE La science politique Février 23 37 Professeur Déo Chimerhe M

Ex : USA art 1 Section 3. Le sénat des Etat Unis sera composé de deux sénateurs
pour chaque Etat, choisis pour 6 ans.
- Projet de constitution fédéral du Congo CNS
- Loi fondamentale congolaise : un député pour 100.000 habitants (Art
84) et sénateurs élus 14 par province (Art 87).

 Composition des Assemblées.


La chambre basse est une unique émanation directe du peuple entier. Une telle
chambre ne peut logiquement être formée que d’élus directs souvent immédiatement
par le corps électoral. L’Election indirecte, la nomination ou la combinaison de deux
intervient aussi. Pour la chambre haute la composition varie.
 Héréditaire : Ex : Chambre de lords en Angleterre (les notables).
 Fédérales exemple aux Etats Unis
 Socio – économique (pour équilibrer les groupes socio-économique et
corporation sont intégrés.
 Egalitaire ou inégalitaire (équilibré ou non équilibré / car on ne saurait
admettre qu’une chambre haute nommée ait le même poids législatif qu’une
chambre basse élue.
Pour résoudre les conflits et permettre au parlement de bien fonctionner, on recourt à
des techniques et protection que voici :
- Les commissions de conciliation entre deux chambres ;
- Les réunions conjointes ;
- La dissolution en cas de non entente,
- L’organisation et la fixation des quorum et des majorités requises,
- Les immunités parlementaires : Protection visant à mettre le
parlementaire à l’abri de toute menace ou contrainte.

3° Les Fonctions du parlement.


A part la fonction d’élaboration et émission des lois, bien que ce pouvoir soit
actuellement en réduction ; le parlement se comporte comme le garant des libertés
et le contrepoids valable à l’action parfois effrénée des gouvernants. Il y a cinq
fonctions actuellement repérables :

1° Fonctions législatives : Le devoir primordial des assemblées législatives est


évidemment de faire des lois, le rôle du législateur a tendance à devenir de plus en
plus chargé à cause de (du) :
- Droit de regard de l’Etat sur la vie économique et social
- Avances technologiques et développements sociologiques continuels.
2° Fonctions de contrôle : Ce contrôle s’exerce de plusieurs manières selon le type
de régime. Les législateurs ont le droit de renverser le gouvernement. D’autres
mécanismes sont notés : Interpellation ; le contrôle de parlementaire, le vote ou la
défense budgétaire, les questions orales et écrites, les lettres ouvertes, …

3° Fonctions constituantes : en l’absence d’une constitution écrite, le corps législatif


peut modifier les institutions politiques nationales c'est-à-dire exercer le pouvoir
constituant, ou alors procéder à la révision constitutionnelle selon les procédures
prévues par une constitution qui existe déjà (constituant originaire et constituant
dérivé).

4° Fonctions électorales : Parfois le corps législatif a le devoir d’élire le chef de l’Etat.


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ECUE La science politique Février 23 38 Professeur Déo Chimerhe M

Ex : Inde – suffrage indirect – collège électoral.

5° Fonctions juridictionnelles : Le corps législatif exerce parfois des fonctions


juridictionnelles lorsqu’il est appelé à trancher les conflits qui se posent lors de la
validation des opérations électorales ou lors d’un conflit entre le pouvoir judiciaire et
le pouvoir exécutif Cf. Monicagate.

3.2.2 3° La Fonction judiciaire.

1° Conception.
C’est le pouvoir d’interpréter les lois qui gouvernent la vie quotidienne, et de
prononcer les sanctions appropriées en cas du non-respect de ces lois. Cette
fonction qui comprend toute l’organisation et l’exercice de la justice est consignée
dans l’organisation judiciaire (publique ou privée) et les péripéties des cours et
tribunaux :
- Cours et tribunaux militaires et civils
- Cour constitutionnelle
- Cour administrative, conseil d’Etat
- Cour de cassation …

2° Fonctions juridictionnelles.
Nous retenons trois fonctions principales
- L’Application des lois d’une manière générale, le rôle du pouvoir judiciaire est
d’appliquer les lois aux cas litigieux au fur et à mesure que ceux-ci se présentent.
- Interprétation des lois
- Surveillance des autres pouvoirs.

3.3 ACTION POLITIQUE.

Il s’agit principalement de présenter la sphère de l’activité politique. Selon M


GRAWITZ. Et J. LECA, p IX, c’est donc une vision verticale et dynamique qui
présente l’individu, les types de personnalités politiques et les facteurs déterminant
de l’homme politique ainsi que les contraintes limitant ou donnant forme à son
activité : opinion, attitude, action réaction, sujétion ou pouvoir politique… Elle intègre
donc les individus politiques mais aussi le regroupement politique d’individus dans la
création de l’action politique : Elle insiste sur les professionnels de l’activité politique ;
les leaders et les élites : cependant dans cette partie on intègre :
- L’homme politique
- Les groupements politiques (partis politique les groupes de pressions)
- La socialisation politique
- La culture politique
- Le langage et la communication politique *
- Les leaders et les Elites, l’Etat comme acteur politique.
Quant à nous, nous présentons d’abord l’homme politique et les groupes politiques
avant d’aborder le combat politique.

3.3.1 L’HOMME POLITIQUE : HOMO POLITICUS.

10 février 2023
38
ECUE La science politique Février 23 39 Professeur Déo Chimerhe M

Nous tâchons ici de répondre aux questions qui font de la politique et pourquoi
avant de dégager les caractéristiques psychologiques de ceux qui s’y engagent.
Comme l’indique SCHLESINGER (1966) l’ambition politique se développe en
fonction des possibilités offertes. On ne devient pas un homme politique dans
n’importe quel pays, à n’importe quel moment, mais en fonction de ce que l’on est
face à une situation et à des institutions. Tout dépend de l’ouverture politique et du
type de profession (Ex : difficulté par un commerçant, un industriel d’abandonner une
structure ou des occasions – l’ouverture du système politique à ces affaires).
L’homme politique avisé doit sans cesse ajuster ses ambitions sur ce qui est
possible.

1. Les motivations.
Selon Grawitz dans une étude menée en 1960 et 1971 elle a évoqué comme
éléments motivants :
- L’influence familiale,
- La résistance
- Le besoin de justice sociale (à gauche)
- Le sentiment national
Le goût au pouvoir est sans aucun doute la motivation essentielle de l’homme
politique. Toutefois on note encore, la notoriété.
Selon LASSWELL 1930 l’homme politique justifierait son ambition et son goût du
pouvoir en l’identifiant à une cause noble la grandeur du pays (De Gaule) le triomphe
de son parti ; Le même auteur (1948 – 1951) parle aussi du besoin d’échapper aux
conflits infantiles non résolus. Cette thèse a été rejetée car les hommes politiques
paraissent plus stables (LANE 1959 KNUTSON 1972 MARCUS 1965 WOLFF 1950
COLEMAN 1956). Deux forces sont donc opposées : force de l’Ego : confiance en
soi, efficacité et mécanisme de l’ego défense : Paranoïaques. Ils rejettent l’idées de
distinguer les déséquilibrés et les faibles d’esprit, et parle des intravertis et des
extravertis.

2. Caractéristiques.
Les caractéristiques personnelles des hommes politiques. La politique distingue les
hommes politiques actifs – amorphes.
J. WILSON (1962) distingue : les amateurs pour lesquels la politique est une activité
annexe et les professionnels de la politique considérés comme la classe politique.
Ce sont les députés, les sénateurs, les membres du gouvernement, enfin au-dessus
de tous les Président de la République ou le 1 er Ministre. J.D Barber (1965) étude du
Connecticut, prend deux variables : le niveau d’activité et la volonté de continuer, et
parle des juristes (armature du législatif), les informateurs (le siège de député est
une étape) les spectateurs (peu d’activité les réticents (peu actifs et peu désireux
d’être élus).
Comme caractéristiques nous pouvons retenir : l’activité (les actifs-passifs, les
amorphes), la ténacité (professionnels-amateurs) la forme d’intelligence (carriériste),
l’ambition et la compétence.
NB : Parmi les acteurs politiques on cite aussi leur entourage : les collaborateurs et
les conseillers.

3.3.2 LES GROUPES POLITIQUES.

10 février 2023
39
ECUE La science politique Février 23 40 Professeur Déo Chimerhe M

Il s’agit de partir des groupes c'est-à-dire des structures politiques, des plus
simples aux plus complexes, des plus libéraux aux plus autoritaires. Il s’agit
principalement des groupes de pression et des partis politiques.
- Le groupe de pression. (Nous y reviendront par la suite).
On s’accorde à le définir par la volonté d’influencer les décisions politiques
publiques. La gamme de groupes de pression est plus ou moins étendue. La
typologie de Almond et Powell 1966 donne :
- des manifestations, des jacqueries, des émeutes (groupes d’intérêt anomiques) ;
- des groupes de parentés, des groupes ethniques, des groupes régionaux (groupes
non associatifs) ;
- Des associations d’anciens combattants, des syndicats, des groupements de
défenses de commerçants, des associations contre les nucléaires groupes
associationnels).
- des cliques au sein de l’armée, ou de l’administration, des intergroupes
parlementaires (groupes institutionnels)
Le même problème se pose pour les partis politiques ; limitation est faite au concept
groupes associatifs, organisés cette fois pour la conquête ou l’exercice du pouvoir
politique.

3.3.3 PARTIS POLITIQUES ET GROUPES DE PRESSION.

1°. Parti Politique.


A. Définitions
Tout parti politique suppose une organisation durable, une organisation différenciée,
à la recherche à un soutien populaire, pour la conquête et l’exercice direct du pouvoir
politique. Quatre critères formulés par LA PALOMBARA et WEINER 1966).
POUR ESPTEIN 1975 p 230 les partis politiques sont tous des groupes, quels qu’ils
soient, qui donnent des étiquettes sous lesquelles se présentent des candidats au
pouvoir gouvernemental. Selon cette conception une clique, une faction, une
clientèle, un syndicat, ou un autre groupe de pression ; un simple groupe
parlementaire, ou un éphémère comité de patronage électoral, un club politique
peuvent être considérés à l’occasion, comme un parti politique.

B. Origine des partis.


Les partis modernes (sens de La Palombara et Weiner) date du XIXe S. En
Angleterre, il n’apparaît véritablement qu’avec la réforme électorale de 1832 et
l’organisation sociale inscription d’électeurs (registration societies) les listes
électorales. Aux E.U, c’est l’époque de Jackson, vers 1830, que l’organisation des
partis se développe jusqu’à la création de puissantes bases locales appuyées sur de
larges couches populaires. En France et d’autre pays européens, la transformation
des cliques parlementaires et des clubs politiques en organisation de masses est liée
à la révolution de 1848. Au japon, 1 er pays d’Asie à importer les institutions
accidentelles, les partis n’apparaissent pas avant la nouvelle ère de MEIJI de 1867,
voire même avant la 1ère guerre mondiale.

Selon M. Duverger les partis seraient de création électorale et de création externe


(organisations extérieurs).
S’agissant de nouveaux pays (Etats) Kenneth JANDA, Information Retrieval,
Application to Political Science, Indianapolis 1962) ajoute une nouvelle catégorisation
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ECUE La science politique Février 23 41 Professeur Déo Chimerhe M

celle des partis nés par fusion ou par scission d’autres partis. Il y a selon lui un faible
pourcentage des partis africains d’origine parlementaire (1/13 – contre 1/3 les autres
pays) Pour Beaucoup de pays du T.M, les partis naissent en même temps que l’Etat,
dans une sorte de vide institutionnel. Ce sont donc des partis d’origine ou de création
extérieure nés des groupements préexistants :
- Groupements syndicaux
- Groupements professionnels
- Groupements religieux
- Groupements industriels et financiers
C. Les fonctions des partis politiques.
Les partis politiques ont pour mission de :
1° Former l’opinion création d’une socialisation politique,
2° Sélectionner les candidats,
3° Encadrer les élus,
4° Autres fonctions latentes.
 Soit comme machine fonctionnelle E.U avec le Parti Républicain
et le Parti Démocratique lors de l’élection présidentielle.
 Sort comme tribune voire le Parti communiste (Socialiste
Français PCF.

D. TYPOLOGIE DES PARTIS ET SYSTEMES DES PARTIS

1° Typologie
L’analyse des partis politiques n’a pas échappé à la tentative de classification. Au
plan de la structure et de la vie interne des partis, la distinction fondamentale reste
celle des partis de cadres et des partis de masse que M. Duverger formule dès 1951.
 Les partis de cadres : partis des notables, influents dont le but est surtout
électoral. La naissance et l’essor de ces partis se situent aux origines de la
démocratie, à l’époque du suffrage restreint ou de l’institution du suffrage
universel.
N.B : Les deux partis américains sont des partis de cadres mais qui se sont
adaptés par rapport à l’exercice démocratique grâce : aux élections primaires et
au poids des électeurs
La densité de l’encadrement.
 Les partis de masses l’apparition des partis de masses est la conséquence de
la substitution du suffrage universel au suffrage restreint. Nous avons le
modèle socialiste, le modèle communiste et le modèle fasciste.

Dans les sociétés en voie de développement la distinction a évolué dans deux


sens :
- La distinction des partis de masses et des partis de patrons R.S
MORGENTHAU.
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ECUE La science politique Février 23 42 Professeur Déo Chimerhe M

- La distinction des partis révolutionnaires – Centralisateurs et des partis


pragmatiques – pluralistes. J.S Coleman et C.G Rosberg ;
Les premiers se caractérisent par l’attention accordée aux problèmes idéologiques et
une organisation monolithique tandis que les seconds pratiquant un pluralisme
contrôlé Sénégal – Côte d’Ivoire – Cameroun avant 1990.
Actuellement on parle de plusieurs catégories de partis politiques ; attrape tout,
d’attraction ; américains, communistes, démocrates-chrétiens, dominants, fasciste,
nationalistes, rigides, souples, ultra dominant, parti des verts.
 Duverger a aussi distingué des partis selon le volume (grands et petits partis).
Il a enfin distingué les partis selon leur idéologique en partis de droite et partis
de gauche.
NB : G. LAVAU nie la possibilité d’une véritable typologie : ce sont des réalités
complexes situées dans le temps et dans l’espace. D’où la tendance à parler des
partis politiques dans les pays en voie de développement et les partis politiques dans
les pays sur – développés.

2° Les Systèmes des partis.


La notion de système de partis vise les relations inter partisanes. Dans chaque pays,
le nombre des partis, leurs dimensions respectives, leurs alliances et leurs stratégies
forment un ensemble des rapports relativement stable. Il est convenu d’appeler
« système de partis » cette structure, cet assemblage de rapport, cela permet de
connaître le fonctionnement réel d’un régime politique.

La 1ère classification distingue la partie unique, le bipartisme et le multipartisme


(Arthur N HOLCOMBE 1933, M. DUVERGER et L. EPSTEIN). Avec J. LA
PALOMBARA et M. WEINGER une classification binaire oppose les systèmes
compétitifs et les systèmes non compétitifs : la concurrence est-elle libre sur le
marché politique ? Le monde démocratique évolue vers le système compétitif.

En voici l’échelle de régression de la concurrence dans et encadré :


Les systèmes compétitifs : échelle de
régression de la concurrence.
1. Systèmes multi partisans :
 Multipartisme intégral,
 Multipartisme tempéré.
2. Systèmes bipartisans :
 Bipartisme imparfait
 Bipartisme parfait
3. Systèmes à parti dominant :
 Parti dominant
 Parti ultra dominant.

 Le système multipartisan implique l’existence des plusieurs partis politiques


souples ou rigides (selon la discipline du vote de leurs élus). Ils peuvent
former des alliances ou pas.
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ECUE La science politique Février 23 43 Professeur Déo Chimerhe M

- Le Bipartisme pur est une hypothèse d’école. D’où une distinction


quantitative, opposant le parfait où les deux partis de tête totalisent
90% des voix ou davantage et le bipartisme imparfait « à deux partis et
demi ». Dans lequel un tiers parti obtient assez de suffrages pour
perturber le jeu des deux grands qui totalisent seulement, à eux deux
75 à 80% des suffrages.
Ex : Grande Bretagne élections du 10 oct. 1974.

Travaillistes 319 sièges (39,3% des voix).


Conservateurs 276 sièges (35,8% des voix)
Libéraux 13 siège (18,3% des voix)
Nationalistes écossais 11 siège
Nationalistes gallois 3 sièges
Unionistes Irlandais 10 sièges
Divers 3 sièges.
N.B Les distinctions dépendent des écarts électoraux lors des votes.

TRAVAUX PRATIQUES

Analyse des partis politiques et le système électoral en RDC

2° LES GROUPES DE PRESSION

A. Notions.

A la différence du parti politique, l’action des groupes de pression est indirecte, eux
ne recherchent pas à s’emparer du pouvoir mais à l’influencer non à s’emparer du
pouvoir mais à l’influencer dans l’édiction des décisions politiques économiques,
sociales et culturelles.

C’est donc une organisation constituée pour la défense d’intérêts et exerçant une
pression sur le pouvoir afin d’obtenir de lui une décision conforme à ses intérêts.
Cette définition requiert donc la réunion de trois éléments : l’existence d’un groupe
organisé, la défense d’intérêts, et l’exercice d’une pression. Le groupe de pression
peut être pris selon la nature de l’intérêt, le cercle animateur (civil ou militaire).

B. Types de groupes de pression.

Les groupes de pression constituent une catégorie particulièrement vaste et


hétérogène. Plusieurs types peuvent être discernés,
- Soit selon le But : groupes d’intérêt et groupe d’idées
- Soit selon le genre : groupes privés – groupe publics
- Soit enfin à la structure : groupes de masses et groupes de cadres.

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ECUE La science politique Février 23 44 Professeur Déo Chimerhe M

C. Action des groupes de pression.

Nous retenons 3 orientations principales :


- Actions sur le pouvoir : cette action peut être ouverte, (par l’information,
la consultation ou, la menace) ou occulte (par les relations privées la
corruption…).
- Actions sur les partis : soit les partis dépendent des groupes de
pression (et vice versa) soit il y a collaboration égalitaire.
- Actions sur l’opinion : là nous avons la contrainte et la persuasion
(propagande, information et organe de presse, la classe financière.
Les groupes de pression jouent actuellement un rôle capital (lobbies américains) leur
force est telle qu’il est souhaitable d’en connaître les rouages pour comprendre toute
la réalité des décisions politiques et cela même au niveau international cf. lobby juif.
Cf. groupes de pression et structure des pouvoirs (versions ultérieures).

3.3.3 ROLE DE LA SOCIETE CIVILE.

1. Notions.

La société civile est l’ensemble des organisations émanant de la population pour


l’amélioration du bien-être social, politique et économique, partant de
l’environnement local, national et international. Son apolitisme reste sujet à
discussion (maintenu dans les finalités mais pas dans les actions).

La société civile comprend ainsi :


 Les associations de toutes formes (culturelles, philanthropiques,
éducationnelles, économiques, agricoles, …)
 Les ONG, ONGD, ONGI…
 Les ILD (Initiatives Locales de Développement).
 Les membres de la Société Savante : les universités les instituts supérieurs,
les centres de recherche, les laboratoires…
 Les confessions religieuses (toutes catégories confondues).
 Les syndicats et autres associations professionnelles
 Les patronats
Bref il s’agit de la population organisée.

2° Rôle de la société civile.

Il découle de cette conception que la société civile a comme rôle de :


- Organiser la population,
- Gérer rationnellement et efficacement de manière à éviter les erreurs dues à
la lourdeur gouvernementale (des organisations publiques).
- Agir et favoriser l’accroissement du bien-être social et économique, individuel
et collectif de la population.
- Rechercher l’excellence dans les actions.
La réalisation de ces différents rôles amène la société civile à œuvrer comme un
groupe de pression (d’intérêt) D’où l’importance actuelle accordée aux actions de
lobbying et plaidoyer ainsi que les travaux en synergie. 10 février 2023
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ECUE La science politique Février 23 45 Professeur Déo Chimerhe M

N.B : BONNE GOUVERNANCE ET POUVOIR POLITIQUE.

1° Définition.
La bonne gouvernance est une science qui étudie le mode de prise en charge des
vies et des aspirations d’un peuple par ses dirigeants au moyen des stratégies et des
politiques mûrement réfléchies et systématiquement agencées pour la réalisation
d’un bien être optimal (BRUNO MUPINGANAYI K. p. 123).
Elle implique le concours d’une action gouvernementale forte, une gestion des vies
et des aspirations, un leadership responsable et une participation active des
citoyens.
2° Les règles du jeu
Notons avec le même auteur cinq niveaux de combinaison pour de bonnes règles de
jeu :
- Le leadership responsable (cf. élites politiques, militaires administratives,
managériales, scientifiques, religieuses…)
- La participation consciente et permanente de la population (Participation aux
affaires publiques).
- Le cadre institutionnel adéquat (morphologie de l’Etat et la structure de la
bonne gouvernance.
- Le respect des valeurs éthiques par les responsables
- La compétence des dirigeants : dans la gestion de la force publique, de
l’information, du trésor public, un bon leadership (situationnel est nécessaire).
-

3° Structure la bonne gouvernance.

L’organe Judiciaire

L’organe législatif

Les organes exécutifs de l’Etat

La Société Civile

Les masses populaires

Dans ce système, tous les organes trouvent leur appui sur le peuple, d’où
partent les impulsions qui mettent tout le rouage étatique en action grâce au constant
mouvement de va et vient de la base au sommet et du sommet et à la base.
Au-dessus il y a le pouvoir judiciaire dont le rôle est à la fois de poser des
bornes au fonctionnement de chaque pouvoir et d’arbitrer les conflits entre les
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ECUE La science politique Février 23 46 Professeur Déo Chimerhe M

différents pouvoirs et les citoyens. D’où la primauté de la fonction judiciaire. Toute


fois ce niveau exige une forte moralité et un haut degré d’éthique.

4° Schéma de la purification de la nature humaine et pyramide d’une


communauté acquise à l’éthique.
Sujet sans éducation

I. Esprit Raison Chair


III
Sujet éduqué 5%
II. Esprit Raison Chair

Sujet éduqué + Sacrifie


III. Esprit Raison Chair.

I. Home charnel Répartition des richesses. II I


II. Homme civilisé - III – 10% I – 8 % I 85%
III. Homme Spirituel - II – 82%

3.4 LE COMBAT POLITIQUE. M. Duverger p27-29

3.4.1 DEFINITION.

1° Le combat politique se déroule sur deux plans d’un côté entre des hommes, des
groupes et des classes, qui luttent pour conquérir, partager ou influencer le pouvoir ;
2° De l’autre, entre le pouvoir qui commande et les citoyens qui lui résistent.
Dans toutes les communautés humaines, comme le montre Duverger, et même dans
les sociétés animales, le pouvoir procure à ceux qui le détiennent des avantages et
des privilèges : honneurs, prestiges, profits, jouissances Il est donc l’objet d’une âpre
bataille (rude).
- Au niveau individuel et intergroupe.
Lutte pour un siège parlementaire,
Un poste de préfet,
Un portefeuille ministériel ;
Les étoiles de général ;
La pourpre de cardinal.
A l’intérieur de la société globale, il y a rivalité entre provinces, communes, et des
luttes de classes, de race, d’idéologie.
Au niveau du combat opposant les citoyens au pouvoir, les gouvernants et
gouvernés, le pouvoir s’exerce toujours au profit d’un groupe, d’un clan, d’une
classe ; le combat contre le pouvoir est mené par les autres groupes qui veulent
prendre la place des précédents.
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ECUE La science politique Février 23 47 Professeur Déo Chimerhe M

Pour les marxistes, les antagonismes politiques sont produits par les structures
socio-économiques, Pour la philosophie libérale. Les deux formes de lutte, citoyens
contre le pouvoir, et citoyens entre eux pour la meilleure position, sont engendrées
par des facteurs essentiellement psychologiques. « Le pouvoir corrompt, le pouvoir
absolu corrompt absolument ».
Selon Alain. « Il n’est point d’homme au monde qui, pouvant tout et sans contrôle, ne
sacrifie la justice à ses passions ».

3.4.2 LES ORGANISATIONS ET LES ARMES DU COMBAT POLITIQUE.

1°. LES ORGANISATIONS ET ARMES DE COMBAT POLITIQUE

Plusieurs facteurs interviennent dans la lutte politique :


- Facteurs biologiques (théories racistes),
- Facteurs psychologiques (triple concupiscence de la chair, l’esprit et le
pouvoir).
- Tempéraments politiques. (Les communistes-fascistes, mou-dur, gauche-
droite…)
- Facteurs démographiques (pression démographique),
- Facteurs géographiques (climat, ressources, espace
- Facteurs socio-économiques (classes sociales, projets techniques),
- Facteurs culturels (les institutions, les idéologies, systèmes de valeurs.
Les organisations de combat politique sont des groupes structurés, articulés,
hiérarchisés adaptés à la lutte pour le pouvoir.
- Les partis politiques et les groupes de pression,
- Les mouvements clandestins,
- Les ligues, les fronts
- Diverses organisations para partisanes.
Comme armes du combat politique nous pouvons retenir :
Le 1er objectif de la politique est d’éliminer la violence, de substituer aux conflits
sanglants des formes de lutte moins brutales. La politique commence au-delà de la
guerre, civile ou internationale. Parmi les armes nous avons.
- La violence physique (la politique tend à éliminer la violence mais n’y parvient
jamais complètement)
- L’argent (argent-roi, l’argent permet d’acheter les armes, les consciences, les
journaux, les émissions TV, des hommes politiques).
- Les moyens d’information (la Presse, la Radiodiffusion, l’Audiovisuel,
l’internet…)
- Le nombre et l’encadrement collectif (cercle restreint pour prendre le pouvoir).
N.B : Les armes politiques sont, soit concentrées, soit dispersées entre les
catégories sociales

2° LES STRATEGIES POLITIQUES.

Dans le combat politique, comme dans tous les combats complexes, chacun
agit suivant un plan préconçu, plus ou moins où il prévoit non seulement ses propres
attaques, mais les ripostes de l’adversaire et les moyens d’y faire face. Ce plan de
combat constitue une stratégie : les différents éléments qui le composent (actions sur
l’adversaire et répliques à ses réactions sont des tactiques).

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ECUE La science politique Février 23 48 Professeur Déo Chimerhe M

En plus la stratégie est « L’art de ne se battre qu’en position de force ». Comme


stratégies nous avons :
- La forme de duel (dans le système bipartitions, conservateur et réformistes, la
droite de la gauche).
- Le camouflage : Il consiste à dissimuler les buts et les motifs réels de l’action
politique, derrière de pseudo-buts et de pseudo-motifs qui sont plus populaires
et qui bénéficient ainsi d’un plus large soutien de l’opinion publique.
Le Camouflage peut prendre plusieurs formes
- Objectifs moins avouables cachés derrière des objectifs plus avouables
- Appel aux valeurs
- Système de valeurs partisanes (interne ou externe).
- Faire croire à la masse que ses intérêts sont en cause alors que non (Intérêt
particulier domine).
Dans ce combat politique il y a aussi des limites :
- Lutte ouverte et lutte masquée (dépend des régimes)
- Lutte dans le régime et lutte sur le régime.

3.4.3. Stratégies dans le combat en général et application en politique

1° En général
Les stratégies en matière de combat politique sont de plusieurs ordres et
prennent différentes formes. De manière général, il y a quatre stratégies globales :
stratégies offensives et stratégies défensives ; stratégies directes et stratégies
directes.
Plusieurs sous stratégies existent avec des adaptations selon les exigences
de terrain et la situation.

Attaque
Option

1 2 3 4 5

Attaque par Attaque par


Attaque frontale Attaque des flancs Attaque de guérilla S/ Option
débordement contournement

Type de stratégie
Stratégie directe Stratégie indirecte

Figure 1.1. Stratégies, type offensif les principales options


Source :
Robert Durö et Björn sandström

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48
ECUE La science politique Février 23 49 Professeur Déo Chimerhe M

Défense
Option principale
11
Retraite S/ Option
Stratégique

10
6 7 8 9
Défense fixe Défense active Défense des
Défense mobile Contre - attaque
(positions) (préventive) positions latérales

Type de stratégie
Stratégie directe Stratégie indirecte

Figure 1.2. Les différentes options stratégiques : type défensif

Les stratégies globales

Stratégie globale

Directe Indirecte
Défensive Attaque /offensive

Stratégie opérationnelle Politico – stratégie

Figure 1.3. Principales stratégies globales

2° Autres stratégies

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ECUE La science politique Février 23 50 Professeur Déo Chimerhe M

En se plaçant sur l’axe des grandes manœuvres stratégiques cinq selon A.


DAYAN1 : la concentration et la diversification, l’intégration et l’externalisation,
l’internationalisation, la croissance interne et la croissance externe, les alliances
et le partenariat. Toutes ces manœuvres ont des sous options.
D’autres angles de visions traitent des stratégies classiques : guerre avec
violence et destruction des adversaires ; stratégies nucléaires : la dissuasion en
est l’élément essentiel ; stratégies indirectes : autres moyens que l’affrontement
direct ; stratégies périphériques : ouverture d’une multitude de fronts.

CHAPITRE 4. CULTURE POLITIQUE ET REGIMES POLITIQUES.

Objectifs spécifiques :
- Citer les variétés de culture politique
- Déterminer les techniques et les stratégies d’intégration politique.
- Classer les régimes politiques (classification traditionnelle et moderne
des régimes)
- Décrire les catégories des régimes démocratiques
- Discuter de l’armée et du pouvoir en démocratie ainsi que du rôle
moderne de l’armée.
4.1 INTRODUCTION.
- Fournir la signification de la démocrature en Afrique.
4.1.1 VARIETES DES CULTURES POLITIQUES

Cette notion couvre une réalité large qu’il ne semble pas aisé de vouloir l’aborder.
Elle qualifie à la fois une manière propre au champ politique d’un Etat. Ceux-ci vivent
actuellement une situation où la politique occupe le nœud de la société au point que
tout semble être devenu politique.
Les sociologues appellent culture, l’ensemble des techniques des institutions, des
comportements, des genres de vie, des habitudes, des représentations collectives,
des croyances, des valeurs, qui caractérisent une société donnée (Duverger p. 145).
La culture politique qualifie alors cette manière pour chaque Etat de mettre
en action les divers événements pour créer et organiser un système de valeurs
1
A. DAYAN, Manuel de Gestion, vol. 1 2ème Ed. Ellipses, Paris 2004, p. 197-213. 10 février 2023
50
ECUE La science politique Février 23 51 Professeur Déo Chimerhe M

autour d’un pouvoir organisé, capable de créer une harmonie sociale sur un espace
donnée. En science politique, les régimes politiques sont l’aboutissement normal des
études en la matière.
Les types de culture politique selon Almond et Powell
Il existe trois grands types de culture politique :
- La culture paroissiale.
- La culture de sujétion
- La culture de participation.
 La culture paroissiale (Parochial)
Dans cette culture, les individus sont peu sensibles au système politique global, à
l’ensemble national. Ils ignorent l’Etat – Nation et se tournent surtout vers un
sous-système politique plus limité (village – clan – tribu) ce trait marque
beaucoup de nouveaux Etats qui rassemblent des collectivités hétérogènes. A la
culture politique nationale se trouve juxtaposées les cultures politiques locales,
des sous cultures (subcultures).
 La culture de sujétion (subject culture)
On connaît l’existence du système politique, on en a conscience, mais on reste
passif à son égard. On le ressent comme extérieur et supérieur. On espère ses
bienfaits (services, prestations etc.) On redoute ses exactions ou ses diktats, sans
penser pouvoir participer à son action.
 La culture de participation (participant culture).
Les sujets deviennent des véritables « participants » des véritables citoyens. Ils
entendent agir sur le système politique, orienter ou infléchir son action par des
moyens divers : élections, manifestations, pétitions, etc.

NB : Une congruence existe entre la culture politique et la structure politique.


 Culture politique paroissiale, Structure traditionnelle décentralisée
 Culture de sujétion Structure autoritaire et centralisée.
 Culture politique de participation. Structure politique démocratique.

412 THEORIE ET TECHNIQUE DE L’INTEGRATION POLITIQUE.

Les deux faces de Janus –- la lutte et l’intégration -- ne sont pas


inséparables ex : Quand la légitimité est contestée, elle devient arme de lutte ; quand
elle fait l’objet d’un consensus, elle est un moyen d’intégration. La lutte dans le
régime est en même temps une forme de combat et une forme d’intégration.

1°Théorie de l’intégration.

Le vocabulaire philosophique de Lalande définit l’intégration comme


l’établissement d’une interdépendance plus étroite entre les parties d’un élément
vivant ou entre les membres d’une société.
C’est donc le processus d’unification d’une société qui tend à en faire une
cité harmonieuse, basée sur un ordre ressenti comme tel par ses membres. Par
intégration politique on désigne la part qu’a dans ce processus, le pouvoir organisé,
le gouvernement, l’Etat.
L’Intégration suppose 2 actions. 10 février 2023
51
ECUE La science politique Février 23 52 Professeur Déo Chimerhe M

- L’Etablissement du compromis (face à la diversité et complexe des intérêts).


- Le développement des solidarités

2°Techniques de L’intégration.

Si l’intégration est le but suprême de la politique, les moyens de la réaliser


ne sont pas tous politiques.
L’Etat développe l’intégration par 4 techniques et moyens principaux :
- Les règles et procédures à définir,
- Les services collectifs et la gestion d’ensemble de la société à organiser,
- L’éducation des citoyens à assurer,
- La contrainte à l’égard des récalcitrants à employer ;

4.2 REGIME POLITIQUE COMME MODE D’EXERCICE DU POUVOIR.

« Après l’analyse du pouvoir, de sa nature au sein de l’Etat, du statut


auquel il est soumis par cette forme étatique, l’objet qui se propose à notre attention
est, tout naturellement, celui qui englobe les modalités d’exercice du pouvoir. Les
régimes politiques ne sont sans doute pas intégralement assimilables aux formes de
gouvernement, mais du moins, ils s’extériorisent en elles. Or le gouvernement n’est
au sens le plus large, que la mise en œuvre du pouvoir dans une société politique
donnée. Par conséquent, l’étude des régimes politique est l’aboutissement logique
des recherches de sciences politiques comme elle en est, pratiquement, la raison
d’être » cette assertion de G. Burdeau montre à suffisance que le régime politique
varierait dans le temps et dans l’espace selon les cultures politiques et n’est pas à
confondre, sensu stricto, avec les formes de gouvernement.
Le problème des régimes politiques qualifie et traite particulièrement des
rapports entre les pouvoirs au sein de l’Etat et se base également sur la pratique ou
l’exercice du pouvoir. Il s’agit surtout des relations entre le parlement et le
gouvernement.
Et très souvent la réalité est loin des prévisions des textes constitutionnels (registre
formel – registre informel) les contrepouvoirs ne sont pas admis chez les uns ou sont
interdits chez les autres.

4.2.1 LE SCHEMA TRADITIONNEL DE CLASSIFICATION DES REGIMES


POLITIQUES.
Actuellement, la classification des régimes pose des problèmes liés à la
complexité du phénomène. La manière simpliste d’il y a quelques années est petit à
petit dépassée.
Le schéma traditionnel retient 3 modes de relations entre les pouvoirs :
- Le régime présidentiel ou régime de la séparation stricte des pouvoirs
- Le régime parlementaire ou régime de la collaboration des pouvoirs.
- Le régime des assemblées ou confusion des pouvoirs, confusion au profit de
l’exécution ou du législatif).

1° REGIME PRESIDENTIEL : SEPARATION STRICTE DES POUVOIRS.

A. Conception et origine.

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ECUE La science politique Février 23 53 Professeur Déo Chimerhe M

Né de l’accident historique aux E.U et de la transposition républicaine de la


monarchie limitée depuis 1787. Le régime présidentiel est caractérisé par les traits
majeurs ci-après :
- L’élection du chef de l’Etat par le peuple (au suffrage universel ;
- L’irresponsabilité des ministres devant le parlement. ;
- Le chef de l’Etat est en même temps chef effectif du gouvernement ;
- Le pouvoir exécutif est indépendant du pouvoir législatif.
L’élection du chef de l’Etat par le peuple permet à ce pouvoir, aux origines
similaires à celles du parlement de se hisser à égalité. L’Exécutif et le législatif ont la
même source. Ce critère à lui seul ne suffit pas. L’irresponsabilité des ministres
devant le parlement constitue le véritable critère du régime permettant de le
différencier d’avec le régime parlementaire. Dans ce régime, les ministres ne
dépendent que du président qui les choisit et les nomme, leur impose ses vues et
peut les révoquer.

B. Rôle et désignation du chef de l’Etat.

Le président est appelé à prendre lui-même la direction du pouvoir exécutif.


Il se présente, non comme arbitre impartial entre les différentes tendances politiques,
mais comme émanation d’une tendance politique déterminée, dont il est d’office le
leader et l’exécutant principal. Le rôle d’arbitre doivent devient celui du pouvoir
judiciaire dans certains cas comme les Etats-Unis. Du spoil sytem.
Comme mode de désignation, il y a :
 Le choix laissé au corps électoral par un vote au suffrage universel à deux
degrés (cas des Etats-Unis).
 Choix des électeurs présidentiels. Tous les 4 ans, le second lundi de
Novembre le peuple américain élit au scrutin de liste dans les cadres des
Etats les électeurs présidentiels. Vient ensuite le collège électoral second
lundi de janvier de l’année suivante.
 Le mandat est de 4 ans. Après que Roosevelt ait postulé avec succès pour
quatre mandats successifs (1933 – 1945) Le XXIIe amendement à la
constitution limite à deux le nombre de mandats.

C. Formation du gouvernement.

- Le chef de l’Etat nomme lui-même le gouvernement qu’il va présider.


- Il a toute sa liberté de choix en ce qui concerne l’attribution du portefeuille
ministériel.

Ex : Ministre des Affaires étrangères = Secrétaire d’Etat – Département d’Etat.


Ministère de la Défense = Secrétaire à la Défense – Département de la Défense.

C. Rapport entre gouvernement et parlement.

C’est la séparation stricte : le Président dispose de l’intégralité du pouvoir exécutif et


le législatif détient l’intégralité de pouvoir législatif. Chaque organe possède la faculté
d’empêcher :
- Par un veto législatif suspensif soumis au 2/3 du congrès)
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ECUE La science politique Février 23 54 Professeur Déo Chimerhe M

- Consentement à la nomination des fonctionnaires et les traités ne peuvent


être ratifiés qu’à, la majorité de 2/3 ainsi que le pouvoir budgétaire.

D. Le présidentialisme.

C’est le régime dérivé du système présidentiel mais a dévié car le partage


équilibré des pouvoirs est inexistant.
- Présidentialisme africain (Sud-Américain).
Justifié par le souci de créer des pouvoirs fort devant surmonter les divisions
ethniques tribalo - régionales, ces systèmes accordent au président des prérogatives
essentielles dépassant le cadre de l’exécutif dans ces types de régime (présidentiel)
- Initiatives législatives
- Dissolution ;
- Fixation des ordres du jour à l’assemblée ;
- Pouvoir d’arrêter le budget.
Cas des pays du sud en Amérique : la prépondérance du chef de l’Etat et de l’armée
s’ingérant par juguler la crise est grande.

Le présidentialisme de type nouveau en Afrique : Tout semble se faire au-


dessus et en deçà de la constitution.

N.B : Le présidentialisme en France note une autre forme. Le président, voté au


suffrage universel comme l‘autre, est doublé par un 1 er Ministre dont il lui faut couvrir
la politique. Bien sûr, c’est lui qui le désigne, mais ce 1 er Ministre étant responsable
devant l’Assemblée Nationale doit tenir compte de la majorité qui y règne. Comme
toute majorité parlementaire, c’est une majorité partisane. La difficulté pour le
président est d’agir en chef d’Etat sans s’aliéner les soutiens partisans cf. Problème
de la cohabitation évoquée.

 Avantages
- Ce régime est celui d’équilibre des pouvoirs qui résulte de l’origine commune, le
suffrage populaire.
- Il y a un réel partage des pouvoirs, chaque organe détient une fraction du pouvoir
dans sa propre sphère.
- L’idée est celle qui place l’accent non sur la primauté d’un pouvoir sur l’autre mais
l’égalité les 2 pouvoirs qui se freinent réciproquement selon le principe de
contrepoids, - checks and Balance.

 Désavantages.
- Il y a risque d’absence de solution aux conflits aux affrontements entre pouvoirs,
risque de blocage et d’impasse.
L’évolution pratique a permis d’assouplir ce système au point
qu’actuellement la séparation n’est plus rigide mais est devenue souple :
- Le congrès peut mettre en cause la responsabilité pénale du Président par
« l ’Empechment » et le président par son véto à une loi votée, peut s’opposer
au parlement et le bloquer.
Mais à voir bien, le régime présidentiel américain a évolué vers le renforcement
des pouvoirs du président :
- Election au suffrage universel,
- Accroissement de l’appareil administratif,
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ECUE La science politique Février 23 55 Professeur Déo Chimerhe M

- Election jumelée présidentielle et parlementaire au point de créer au


parlement une majorité présidentielle.
- Le mandat bref 4 ans une fois renouvelable permet un arbitrage populaire à
côté de l’arbitrage de la cour suprême (surtout par la garantie des libertés
publiques).

2° LA COLLABORATION DES POUVOIRS.

A. Origine Définition.

Ce système provient de la grande Bretagne avec la mise en œuvre de la monarchie


limitée ;
 Le roi ne gouvernait jamais plus personnellement mais confiait l’ensemble de
ses pouvoirs d’autrefois aux ministres.
 Les ministres n’étaient plus responsables devant le roi mais devant le
parlement.

Selon J.P JACQUE. Le régime parlementaire est un régime de séparation souple ou


de collaboration des pouvoirs dans lequel la gestion des affaires publiques est
assurée par la collaboration entre exécutif et législatif par l’intermédiaire d’un
Gouvernement (cabinet ministériel) responsable devant le Parlement.

B. Rôle et désignation du chef de l’Etat


Le chef de l’Etat est, soit un monarque héréditaire, soit un président élu au suffrage
indirect
 Allemagne (Assemblée Spéciale)
 Italie (les deux chambres réunies)
 Inde – Collège électoral)

Schéma du processus de désignation et de fonctionnement du système


parlementaire.

Une Ou Une Le Corps


Monarchie Election Electoral
Héréditaire. Présidentiell
e Indirecte.

Fournit

Le Chef de l’Etat

Désigne
Qui sert à la fois

10 février 2023
De symbole de D’arbitre entre les 55
l’Unité nationale tendances politiques.
ECUE La science politique Février 23 56 Professeur Déo Chimerhe M

Source : Kenneth Wright p. 88

C. Fonctionnement modèles et rapports dans les régimes parlementaires.


Le système parlementaire présente deux modèles : le modèle initial, le régime
parlementaire dualiste et le modèle en vogue actuellement le régime parlementaire
moniste.

C.1 Régime Parlementaire dualiste

 Caractéristiques
Généralement l’exécutif est un bicéphalisme gouvernemental. Le Chef de l’Etat
(fréquemment un monarque) irresponsable et le gouvernement nommé par le chef
de l’Etat devant le parlement composent ce système. Le Gouvernement doit son
existence à la double confiance (du chef de l’Etat et du parlement).
Le Législatif dispose du pouvoir d’adopter les lois et de contrôler l’action de
l’exécutif et les relations entre exécutif et législatif sont caractérisées par un équilibre
garanti par l’existence de moyens d’actions réciproques.
 Moyens d’actions.
L’exécutif dispose du droit d’entrée et de parole au parlement et de l’initiative
législative et budgétaire. Il peut également engager sa responsabilité devant le
parlement (Question de confiance : c’est une déclaration que l’adoption d’un projet
de loi ou son rejet et indispensable et le gouvernement ne saurait rester en cas de
refus du parlement) selon J.P. Jacqué c’est un chantage à la démission et un
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ECUE La science politique Février 23 57 Professeur Déo Chimerhe M

instrument de pression de l’exécutif sur le parlement pour un soutien à la politique


gouvernementale.
En plus le chef de l’Etat peut dissoudre la chambre élue. Mise en œuvre, la
dissolution, est un arbitrage du conflit entre l’exécutif et le législatif par les électeurs.
Si l’initiative de la mise en jeu de la responsabilité collégiale du Gouvernement
émane des parlementaires on parle de la motion de censure. Le gouvernement est
alors contraint de démissionner et expédier les affaires courantes jusqu’à l’élection
d’un nouveau gouvernement.
Ex : France avant la crise du 16 mai 1877. LE Maréchal Mac Mahon s’incline devant
la majorité parlementaire.

C.2 Le régime parlementaire moniste.

Le déclin progressif des pouvoirs du chef de l’Etat entraîne la disparition du


mécanisme de la double confiance et le gouvernement repose sur la seule confiance
du Parlement. Le centre de gravité s’est fixé autour du noyau gouvernement majorité
responsable devant l’opinion (Belgique, Japon, Italie Allemagne).
Ce régime est celui dans lequel du fait de l’effacement du chef de l’Etat, le pouvoir
procède d’une source unique : le parlement voici les 2 traits majeurs :
- L’unité de fait de l’exécutif
Le chef de l’Etat est politiquement irresponsable. Il joue un rôle symbolique, un
gardien des institutions. C’est le gouvernement qui détermine seul la politique de la
nation.

- L’unité de l’action entre gouvernement Parlement


Le gouvernement n’est plus la simple liaison entre le chef de l’Etat et le parlement
mais il émane de l’Etat. Les ministres deviennent compétents et responsables
devant l’opinion publique concernant la gestion des affaires de l’Etat.
N.B : Une rationalisation des techniques parlementaires s’observe les procédures
sont de plus en plus précisées (dissolution ; mise en jeu de la responsabilité…)

4.2.2 LA CLASSIFICATION ACTUELLE DES REGIMES.

L’évolution progressive des régimes politiques a démontré que les schémas


traditionnels sont de plus en plus éloignés des types purs cela a poussé Georges
Burdeau à opter pour une classification binaire des régimes : les régimes autoritaires
opposés aux régimes démocratiques.

4.3 REGIMES DEMOCRATIQUES.

4.3.1 TENDANCES ANCIENNES OPPOSEES AU REGIME DEMOCRATIQUE.

Point n’est besoin de rappeler la typologie de gouvernement de Aristote :


MONARCHIE (MONARCHIE ABSOLUE - MONARCHIE LIMITEE /
CONSTITUTIONNELLE - ARISTOCRATIE. DEMOCRATIE):
Les régimes autoritaires se caractérisent par la place qu’y occupe la
personnalité du Chef et par l’effacement des libertés politiques sortes : césarisme ;
dictature idéologique ; Régimes militaires.

1°. CESARISME
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ECUE La science politique Février 23 58 Professeur Déo Chimerhe M

Il s’agit des circonstances où un individu ou un clan profite de (celles-ci) pour


s’emparer du pouvoir et l’utiliser à son profit.
Contesté actuellement, il tend à se transformer lorsqu’ il évoque des aspects
techniques, on parle de :
- Caudillisme (Espagne). Bonapartiste (génie du parvenu) Kémalisme
(césarisme Educateur Turquie).

2° DICTATURES IDEOLOGIQUES.
La dictature est un mode d’exercice du pouvoir où la concentration du pouvoir est
entre les mains du Chef (celui-ci ne souffre d’aucune contradiction). Le caractère
idéologique tient au fait que la puissance étatique est au service d’une idéologie
(tendance à une philosophie politique Zaïre 1974 - 90 suprêmatisation du MPR)

3° REGIMES MILITAIRES.
Il s’agit de la dictature prétorienne. La prise du pouvoir par les militaires
l’armée intervient dans la vie politique pour satisfaire l’ambition de certains de ses
chefs ou permettre soi-disant de l’ordre dans les affaires du pays.
- Les légions romaines firent des empereurs.
- Les Janissaires déposèrent des sultans
- Les fronts chassèrent des dictatures.

L’important pour le moment, c’est de voir non le fait qu’en Afrique c’est le pouvoir
militaire qui prend place. Faut-il observer :
- L’assise de ce pouvoir
- La finalité de ce pouvoir
- Les modalités de son exercice
- L’appréhension de leur existence.

4.3.2 LES DEMOCRATIES MODERNES.

1° Notions

Le mot démocratie actuellement couvre une réalité complexe qui met mal à l’aise les
politologues. La démocratie est liée aux :
- Régime de la liberté, diversité des droits politiques, économiques, sociaux,
- Pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple (bien être). ABRAHAM
LINCOLN,
- Valeurs morales,
- La démocratie est devenue un instrument de liberté,
- Instrument de la justice,
- Une garantie du bien-être.
Plusieurs autres éléments font la valeur de ce régime que tout le monde s’attribue ou
veut s’arroger pour si pas s’attirer le bonheur du moins couvrir la mauvaise face.

2° Types

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Il est souvent traité de la démocratie directe et de la démocratie indirecte cela


par allusion à la participation de tout le monde à la conduite des affaires publiques.
Cf. Athènes. Elle a évolué dans 3 phases :
- La démocratie est directe ou semi-direct ou Indirecte Elle peut encore être
représentative ou semi représentative selon que e l’accent est placé sur la
désignation des responsables au pouvoir ou des détenteurs du pouvoir par le
peuple suffrage universel plusieurs techniques sont à lier à ces types de
démocratie :
 Techniques de la démocratie semi directe
- Référendum,
- Véto populaire,
- Plébiscite,
- Option,
- Initiative des lois populaires.
 Démocratie représentative
- ainsi qualifiée car c’est le parlement qui est crédité de la puissance du peuple
dont il émane cf. volonté du peuple ?

Bureau (G) regroupe les démocraties modernes en :


- Démocratie gouvernante.
- Démocratie gouvernée.
- Démocratie consentante.

1° DEMOCRATIE GOUVERNEE.

Ce régime est ainsi qualifié en ce sens que le peuple y est incontestablement


souverain parce que c’est lui qui est le maître de l’idée de droit.
C’est un régime qui accepte la société telle qu’elle est. C’est le régime de l’Etat
libéral :
- Car le peuple est la source du pouvoir
- L’accent est également placé sur les mécanismes constitutionnels et
sur la philosophie de l’individualisme libéral et égalitaire.
Ex : E.U – France – Allemagne.
Belgique (Constitution du 7 févr. 1831)
Norvège (Constitution du 17 mai 1814)
Suède (Réformes du 22 juin 1866)

2° DEMOCRATIE GOUVERNANTE.

Elle diffère de la 1ère quant à l’origine, à l’expression et à la substance.


- Son origine c’est le peuple réel, collectivité sociologique et non
abstraction plus ou moins rationnellement construite des données
concrètes.
- Son expression c’est l’expression directe, celle que lui donne le peuple
et non les décisions discutées, réfléchies, élaborées par les organes
étatiques parlant en son nom.
- Sa substance contenue brut du vouloir populaire cela n’est que le
principe sur lequel repose cette forme de démocratie. Dans l’application
des écarts peuvent s’observer.
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 Loi du nombre – richesse et dynamisme de l’idée de Droit – démocratie de


lutte.

Dans ce système, Burdeau distingue le pouvoir ouvert (où rien ne saurait contre
balance l’autorité du nombre, la volonté populaire prédominante) et le pouvoir clos
(Pouvoir serviteur d’une volonté populaire dont la Substance est définitivement fixée)
c'est-à-dire pouvoir dont l’inspiration, le programme et les plans sont arrêtés selon
les exigences de cette volonté prépondérante sans contredit ) Pouvoir partisan,
pouvoir dogmatique parce que l’idéologie incarné interdit les divergences (tout se
ferme comme une cuitasse sur l’absolutisme de sa vérité (démocratie des pays de
l’Est).

3° DEMOCRATIE CONSENTANTE.

« …Si l’objet principale du gouvernement n’est point selon vous, de donner au


corps entier de la nation le plus de force ou le plus de gloire possible, mais de
procurer à chacune des individus qui le composent le plus de bien-être et de lui
éviter le plus de misère, alors égaliser les conditions et constituez le gouvernement
de la démocratie » G. Burdeau, p. 572 citant A. De Tocqueville, de la démocratie en
Amérique, œuvres complètes p. 256.
Cet auteur montre que la démocratie ne se mesurerait pas seulement par ses
principes mais ferait plus tard référence aux finalités prosaïques entre autres le bien-
être matériel amplifié moralement. Démocratie désigne ici une forme de société.
Cette tendance est tronquée car c’est seulement un pouvoir pour le peuple et non
par le peuple.

La démocratie reposant sur la volonté du peuple est difficilement envisageable


si l’on se base sur la réalité. En effet, cette volonté du peuple est une puissance sans
sujet, sans supports réels. Cf. critiques des anarchistes sur la volonté du peuple. Le
nœud de cette volonté réside dans le degré de participation des uns à la conduite
des affaires les concernant : Election comme mode actuellement connu).

4.4 L’ARMEE ET LE POUVOIR EN AFRIQUE.

Toute l’Afrique est traversée des régimes militaires ou des interventions


militaires (de l’armée) dans la conduite de la chose publique. Pour certains, cela se
justifierait par la place que la colonisation a laissé à cette classe de la société, pour
d’autres, cette tranche sociale ne saurait être écartée de la politique.
Traditionnellement, dans la doctrine constitutionnelle, l’armée, dit-on doit être
apolitique. Cela se justifiait par le fait que l’on jugeait incompatible la fonction militaire
avec le rôle politique. Retenons néanmoins que de tout temps l’armée est intervenue
dans la vie politique des Etats, soit pour satisfaire l’ambition de certains chefs, soit
pour mettre ce qu’elle considérait comme un ordre dans la « res publica ».
Outre l’Amérique du Sud où les régimes militaires sont largement majoritaires,
ils se sont établis au Moyen Orient (Syrie, Irak, Egypte au Soudan, en Libye) et dans
plusieurs états de l’Afrique noire.
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1°Justification de l’intervention militaire.

Comme nous venons de le voir trois facteurs justifieraient l’intervention de l’armée


dans la politique.
- Ambition de certains chefs (facteur psychologique)
- Soucis de mettre de l’ordre dans les affaires de l’Etat (opportunisme historique
(facteur social)
- Possibilité offerte de limiter le fait d’être tenu à l’écart alors que l’on dispose de
la force, du pouvoir concret par les armes.

2° Types de régimes militaires.

Selon l’accession au pouvoir on distingue plusieurs types ou variétés des régimes


militaires.
- Le caudillisme.
Bien que dépassé, ce système se fonde sur le fait qu’un meneur, un Seigneur de
guerre ou pas, dispose d’un groupe armé qui prend son côté (armée personnelle) et
s’empare du pouvoir (Ex qui a été fréquent en Amérique latine et pendant les
indépendances.
- Cas de Flores en Equateur – cas de Santa Cruz en
- Cas de PAEZ au venezuela Bolivar.

- Césarisme
Profitant des circonstances, un individu (militaire ou pas, s’empare du pouvoir pour
l’utiliser à son profit :
- Bonapartisme lorsqu’un accent particulier est placé sur l’individu et son
charisme.
- Dictature prétorienne ou technicienne.
Nous observons ici plusieurs formes où l’armée justifie ses interventions et les
prolonges :
 Des putschs, des coups d’Etats militaires, ….
 Des pronunciamiento « le peuple est appelé à acclamer un général heureux ».
 Les guérilleros « pouvoirs des groupes armées incontrôlés ».
 Les rébellions en Rébellions. Les interventions militaires protectionnistes.

3°. Régimes militaires et Démocratie.

Souvent, comme vu précédemment, c’est sous prétexte d’instaurer de l’ordre que les
militaires entrent en scène promettant, chaque fois un retour à la démocratie. Ils
affirment toujours, qu’après, l’armée retournera dans les casernes. La réalité est
toute autre. En effet, dans ces régimes les armées interviennent ouvertement contre
la démocratie pour empêcher l’application des projets politiques.
Dans les pays sous-développés actuellement ces interventions militaires tendent à
se justifier par les écarts du pouvoir contre la junte militaire, la détention d’une force
organisée face au civil désordonné ; les nouvelles philosophies politiques où l’armée
doit être politisée.
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4°. Perspectives d’avenir.

Pour lutter contre cette montée de l’armée dans les affaires de l’Etat, nous
continuons à croire qu’il faut limiter le pouvoir par le pouvoir. Le souverain étant
dépouillée de sa force, il lui appartient de la récupérer, en procédant comme suit :
- L’armée ne devra plus jamais être, dans nos pays, l’apanage des seuls
militaires souvent peu ou mal formés.
- Le peuple, surtout les élites, devraient maîtriser la manipulation des armes
pour casser certains abus et préjugés sur la force armée par rapport au civil
« mythe de supériorité » égalité de tous, rétablie.
- Face à la montée de violence, construite une armée spécialisée antigangs,
disciplinée, et être strict dans la répression des crimes,
- En Afrique l’Armée devrait être conduite, non par un seul homme, mais un
collège des généraux équivalent en force, conduisant des zones déterminées
qui doivent se consulter pour la direction des forces armées.
- Moderniser l’armée dans son rôle économique et social
N.B : Le rôle de l’armée aujourd’hui.
Depuis la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide. Les missions et rôles de
l’armée ont évolué, que ce soit dans les pays développés ou les pays sous-
développés.
Toutes les constitutions aujourd’hui confié à l’armée deux rôles fondamentaux :
- La principale raison d’être d’une armée est d’assurer la sécurité extérieure de
la nation.
- De seconde mission est de défendre la constitution et les lois du pays d’où le
maintien de l’ordre public en cas de crise grave.
Il est demandé aujourd’hui à l’armée de contribuer au développement économique et
social du pays

4.5 DEMOCRATURE : SIGNIFICATION ET APPLICATION EN AFRIQUE :

« Dans pratiquement toutes les constitutions africaines, les références à la


Déclaration universelle des Droits de l’homme sont présentes. Mais comme les
contre - poids habituels de toute démocratie y sont simultanément interdits, la
participation des citoyens et du peuple au processus de gestion politique, social et
économique reste fictive. Le népotisme, le tribalisme, le clientélisme et la corruption
sont habituels à tous les niveaux de l’Etat. D’où une violence intérieure qui génère
une grave inefficacité administrative et économique d’une part et le record mondial
des réfugiés politiques, d’autre part.

« Le concept de démocrature insiste sur le viol des règles démocratiques, et


donc des droits de l’homme ; il prend en compte la confusion entre monocéphalisme,
pluralisme démocratique et alternance. Les autocratiques qui « gèrent » les
démocratures, à l’ombre de leurs armées, refusent de reconnaître que la liberté qu’ils
prétendent assurer à leur peuple n’est rien sans les moyens de la liberté. ».
Tout ceci a fait que l’Etat en Afrique soit qualifié de :
- Chefferie d’Etat : président comme chef mais bouleversant tous les autres
seul reste stable)
- Etat néo-patrimonial (Etat géré comme domaine personnel)
- Etats terroristes (fascisme)
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- Etats vampires, Etats prédateurs….


Selon MYRDAL, l’Etat mou est caractérisé par :
- L’inefficacité de la gestion publique
- La violence (régime de l’arbitraire, non-respect du droit, les viols des droits de
l’homme sont quotidiens).
- L’instabilité (fréquence des coups d’Etat civils ou militaires ou encore des
révolutions de palais)
- La dépendance (allégeance à une grande ou moyenne puissance. « Une
indépendance politique sans une indépendance économique relève de la
fiction ». cf. J.P MEDARD.

La démocrature et encore un terme à la mode dans les pays totalitaires pour


désigner le mélange instable de démocratie et de dictature de constitutionnalisme, et
d’autoritarisme auquel aspirent les fractions réformatrices les plus modérées de l’élite
et de l’opposition, caractérisé.
D’une manière plus universelle, ce concept de démocrature ajoute la composante,
viol des règles démocratiques, et donc des droits de l’homme, pour mieux illustrer le
culot qui amène les chefs d’Etats africains à juxtaposer démocratie formelle et
dictature réelle.

BIBLIOGRAPHIE.

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18. WRIGHT Kenneth, Les institutions politiques, collection Etudes et Leçons n°4.
S.D., Bonn RFA

CONTENU DU COURS
INTRODUCTION

0.1. But et objectifs du Cours


1.2. Opportunité de la science politique
1.3. Etude du vocable politique
1.3.1. Opinion commune
1.3.2. Opinion savante
1.3.3. Connotation anglo-saxonne
1.3.4. Androgynie du terme politique
1.4. Fait social et fait politique : spécificité du pouvoir politique
1.4.1. Tout n’est pas politique
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1.4.2. Tout pouvoir n’est pas politique


1.4.3. La spécificité du pouvoir politique.

CHAP 1. HISTORIQUE OBJET ET METHODES DE SCIENCE POLITIQUE

1.1. Historique de la science politique

1.1.1. Genèse de la science politique et prééminence de la philosophie politique


1.1.2. Science politique dans la réflexion sociologique
1.1.3. Emancipation progressive de la science politique

1.2. Objet de la science politique

1.2.1. Science politique science de l’Etat


1.2.2. Science politique science du pouvoir
1.2.3. Tendance de l’objet
 Liste de matières étudiées en science politique

1.3. Les méthodes de science politique

1.3.1. L’empirisme dans l’analyse des phénomènes politiques


1.3.2. Le positivisme sociologique dans l’appréhension des phénomènes politiques
1.3.3. Les apports du behaviorisme
1.3.4. Les analyses et approches des théories politiques
1°. Le marxisme
2°. Le structuro-fonctionnalisme
3°. L’analyse systémique
4°. La cybernétique

CHAP 2. ETAT CADRE DE LA SCIENCE POLITIQUE

2.1. Origine de l’Etat


2.1.1. Les théories dites conventionnelles
2.1.2. Les thèses du conflit, les théories marxistes
2.1.3. La situation des Etats issus de la décolonisation
2.2. Définitions de l’Etat
2.3. Implications politiques des conditions d’existence de l’Etat
2.4. Conceptions modernes de l’Etat
2.4.1. Conception et apports d’Antonio GRAMSCI
2.4.2. Conception d’ALTHUSSER et POULANTZAS
2.4.3. Conception de P. BOURDIEU
2.5. Formes de l’Etat : variétés d’Etats
2.5.1. Variétés d’Etats modernes
2.5.2. Considération de la structure interne
2.6. Etat en Afrique et ses principaux problèmes

CHAP3 POUVOIRS ET ACTIONS POLITIQUES


3.1. Fondement du pouvoir
3.1.1. Les théories métaphysiques
3.1.2. Les bases sociologiques du pouvoir
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ECUE La science politique Février 23 66 Professeur Déo Chimerhe M

3.1.3. Le fondement moderne du pouvoir


3.2. Les pouvoirs au sein de l’Etat : organisation
3.2.1. Principe de base
3.2.2. Structures des pouvoirs au sein de l’Etat
3.2.3.1. Le gouvernement la fonction exécutive
3.2.3.2. Le parlement : pouvoir législatif
3.2.3.3. La fonction judiciaire
3.3. Action politique
3.3.1. L’homme politique
3.3.2. Les groupes politiques
3.3.3. Les partis politiques et les groupes de pression
3.3.4. Rôle de la société civile
 Bonne gouvernance et pouvoir politique
3.4. Le combat politique
3.4.1. Définition
3.4.2. Les organisations et les armes de combat politique
3.4.3. Stratégies dans le combat en général et application en politique

CHAP 4 CULTURE POLITIQUE ET REGIMES POLITIQUES


4.1 Introduction :
- variété des cultures politiques
- théorie et techniques de l’intégration politique.
4.2 Régimes politiques comme mode d’exercice du pouvoir.
4.2.1 Schéma traditionnel
1. Régimes présidentiel : régime de la séparation stricte.
2. La collaboration des pouvoirs : Régime parlementaire.
4.2.2 Classification moderne.
4.3 Régimes démocratiques
4.4 L’armée et le pouvoir en Afrique
4.5 Démocrature : signification en Afrique.

THEMES DE TRAVAUX EN GROUPES

I. GENESE DE L’ETAT ET THEORIES EXPLICATIVES DE LA NAISSANCE


DE L’ETAT
II. NOTIONS DE L’ETAT ET ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’ETAT
III. VARIETES ET FORMES DE L’ETAT
IV. FONCTIONS DE L’ETAT ET CONCEPTION DE L’ETAT
V. PRINCIPAUX PROBLEMES DES ETATS AFRICAINS

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VI. FONDEMENTS DU POUVOIR ET THEORIES EXPLICATIVES DE


L’ORIGINE DU POUVOIR
VII. POUVOIRS POLITIQUES ET INSTITUTIONS POLITIQUES ACTUELS
VIII. FONCTIONS ET ROLES DES POUVOIRS ACTUELLES
IX. GROUPES POLITIQUES LES PARTIS POLITIQUES
X. GROUPES POLITIQUES : LES GROUPES DE PRESSION

DEBATS CONTRADICTOIRES

I. COMBATS POLITIQUES : PACIFISTES ET BELLICISTES


II. UNITARISTES VS FEDERALISTES

GROUPES DEUX EN CARREFOUR

I. CULTURES POLITIQUES ET SES APPLICATIONS EN RDC PROVINCE


DU NORD-KIVU
II. INTEGRATION POLITIQUE EN AFRIQUE ET EN RDC
III. REGIMES POLITIQUES ET LE SCHEMA TRADITIONNEL DE
CLASSIFICATION
IV. REGIMES POLITIQUES ET SCHEMA MODERNE DE CLASSIFICATION
V. ARMEE ET POUVOIR EN AFRIQUE
VI. DEMOCRATURE EN AFRIQUE

TRAVAIL INDIVIDUEL
2. LECTURE APPROFONDIE DU LIVRE LE PRINCE DE MACHIAVEL ET
L’ANATOMIE DU POUVOIR OU LA NATURE DU POUVOIR POLITIQUE
3. LECTURE EN DIAGONALE D’UN OUVRAGE DE SCIENCE POLITIQUE AVEC
UN THEME DE SCIENCE POLITIQUE A EXPLOITER.

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ANNEXES

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