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Stratégie Et Gestion de La Marque Industrielle
Stratégie Et Gestion de La Marque Industrielle
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STRATÉGIE
ET GESTION DE
LA MARQUE
INDUSTRIELLE
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PHILIPPE MALAVAL
STRATÉGIE
ET GESTION DE
LA M A R Q U E
INDUSTRIELLE
Produits et services
business to business
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ISBN : 2-85790-119-4
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TABLE
DES MATIÈRES
Avant-propos 1
PREMIÈRE PARTIE
C o m p r e n d r e la m a r q u e i n d u s t r i e l l e
DEUXIÈME PARTIE
L a mise e n œ u v r e de la s t r a t é g i e de m a r q u e i n d u s t r i e l l e
Conclusion 433
Bibliographie 437
Index 443
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AVANT PROPOS
plus courante sur les différents médias et l'accroissement simultané des budgets
publicitaires. Les opérations de co-branding menées par la marque-fournisseur
avec la marque du client lui permettent de toucher directement le public final,
gagnant ainsi en notoriété et en contenu d'image.
L'ouvrage présente d ' u n point de vue théorique les fonctions de la marque, ses
mécanismes, son rôle, son influence en marketing industriel et dans la relation
client-fournisseur. Il met en évidence les fonctions prioritaires de la marque indus-
trielle :
Trois nouvelles mesures sont proposées pour analyser les marques profession-
nelles :
• la marquabilité,
. la visibilité,
. l'achetabilité par le client final.
Plus de 40 cas sont présentés, élaborés avec des entreprises devenues par leur
politique de marque des références dans leur secteur respectif. Par ailleurs, l'illus-
tration de plus de 1 500 marques professionnelles permet de dégager des méthodes
de classification ainsi que les principales tendances observées :
Comprendre la
marque industrielle
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1
LE DÉVELOPPEMENT
DU CONCEPT
DE MARQUE INDUSTRIELLE
Pendant l'Ancien Régime 3, la liberté de production est limitée par les tech-
niques encore manuelles de production (faibles quantités produites) ainsi que par
les règlements corporatistes. Le droit de jurande a en effet pour but de limiter la
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manière verticale (depuis les matières premières jusqu'aux produits finis) adoptent
progressivement le statut de société anonyme. Avec le développement du chemin
de fer, les besoins en acier se sont accrus donnant naissance à de nombreuses entre-
prises de matériel ferroviaire comme les Hauts Fourneaux et Fonderies de Pont à
Mousson (1871), les Aciéries de Longwy (1880)... L'industrie mécanique (équi-
pement industriel, machines à vapeur, locomotives...) connaît un essor en particu-
lier avec les groupes des familles Schlumberger, Koechlin, Risler, De Dietrich...
L'industrie chimique poursuit son développement dans les produits chimiques
minéraux comme la soude fabriquée par Saint-Gobain ainsi que par Kuhlmann qui
produisait également de l'acide sulfurique, de l'acide chlorhydrique et du noir ani-
mal. Dans le bâtiment, des sociétés comme Fougerolle, la Société des Ciments
Français (1846), la Société des Ciments Vicat (1857) ou Lafarge (1830) se déve-
loppent avec la réalisation de grands chantiers.
Au cours de la première moitié du 20e siècle et sous l'impulsion de socio-
logues, économistes et historiens, des théories, réflexions apparaissent autour du
thème de l'économie industrielle : les sciences de gestion se développent et de nou-
veaux systèmes rationnels de l'organisation du travail se mettent en place. Après la
Première Guerre mondiale, la période de reconstruction voit la fusion d'entre-
prises, la concentration d'activités et la création de nouvelles sociétés comme
Alsthom née en 1928 de la fusion de la branche ferroviaire de Thomson et de l'Al-
sacienne de Constructions Mécaniques, ou la constitution de Rhône-Poulenc pen-
dant l'hiver 1928-1929.
Le 20e siècle connaît le développement des échanges et de la concurrence
internationale (États-Unis, Allemagne...). Dans les années qui suivent la Deuxième
Guerre mondiale, l'économie de production caractérisée par la pénurie disparaît
progressivement : il s'agit de produire rapidement et de livrer rapidement. Les
entreprises s'équipent en outils de distribution, d'approvisionnement. De nouvelles
technologies et de nouvelles industries s'imposent, en particulier celles liées aux
activités électriques, électroniques et des télécommunications avec des sociétés
comme la CSF, la Radiotechnique (filiale de Philips), Thomson, IBM, Schneider,
LMT, la Compagnie des Lampes, la CGE...
Avec la satisfaction des besoins les plus pressants, la concurrence se développe
et le consommateur entend arbitrer entre les offres toujours plus nombreuses et plus
sophistiquées. Les entreprises développent la vente et le marketing émerge face à la
complexité d'approche des marchés : la marque, les réclames remplacées ensuite
par la publicité permettent aux fabricants de faire connaître leur offre afin qu'elle
soit demandée en retour. Avec le développement des moyens consacrés à la publi-
cité et l'élargissement des marques à d'autres catégories de produits, on dénombre
5 520 marques déposées en France en 1886 et déjà plus de 25 000 en 1920.
Les évolutions modernes du tissu commercial des produits de grande consom-
mation (initiées dès la fin du 1ge siècle avec les grands magasins, puis les maga-
sins populaires, puis les supermarchés et les hypermarchés ainsi que plus
récemment le hard-discount) bouleversent la pratique du commerce. La marque de
fabricant n'est plus seule : sont apparues des sous-marques de fabricants, des
marques multiples de commerçants, des marques de distributeurs... Pour les pro-
duits industriels, il n'y a pas d'évolution aussi marquée : le rapport de forces entre
l'industriel et le négociant ne s'est pas inversé.
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I ! ! ! Marques de services
Age Marques de produits industriels professionnels
Saint-Gobain (1665), Du Pont de Nemours Banque de France (1800)
+ de 150 (1802), Spie Batignolles, Schneider (1836),
ans Lafarge (1833), Siemens (1847), CGE/Vivendi
(1853)
Michelin (1889), General Electric (1892), Société Générale (1864),
. ^3118 Thomson (1893), Peugeot (1890), Renault Crédit Lyonnais (1863), Crédit
a 150 ans (1898), Alcatel (1898), Kimberly-Clark (1872), Agricole (1894)
Legrand (1896), Becton Dickinson (1897)
Fruehauf (1918), Valeo (Ferodo 1923), SNCF (1937), EDF-GDF
Sagem (1925), Total (1924), SNECMA (1946), BNP (1966, issue de la
de 50 ans (1945), Square D (1902), Telemecanique fusion du CNEP et de la BNCI
à 100 ans (1924), Merlin Gerin (1920), Motorola (1928), fondés l'un et l'autre en 1848)
Bertrand Faure (1914), Elf Aquitaine (1939),
Hilti (1941), Alsthom (1928), Bull (1931),
Jallatte (1947)
Tetra Pak (1951), Sidel (1965), Intel (1968), Sodexho (1966), Eurest (1970),
de25ans Gore (1958), Rhovyl (1948), Aérospatiale Sema Group (1958), Cap Ge-
à 50 ans (1970), CNES (1961), Dassault Électronique mini (1967), Manutan (1966),
(1963) DHL (1969), EDS (1962)
de 10 ans Elf Atochem (1983) Elan informatique (1980),
à 25 ans Microsoft (1975)
de 5 à 10 Gemplus (1988), Sextant Avionique (1989) Andersen Consulting (1989)
ans
- de 5 ans Wanadoo (1996), Cenpac (1998) Banque Directe, Wanadoo
(1996), Dexia (1996, issue de
la fusion du Crédit National et
du Crédit Communal de Bel-
gique)
Ce tableau permet de constater que les marques ne sont pas condamnées à une
durée de vie courte, à un remplacement rapide. Néanmoins, à côté de ces marques
très anciennes, des succès récents comme Wanadoo, Pentium démontrent que l'an-
cienneté n'est toutefois pas obligatoire, qu'une marque peut devenir une référence
pour sa catégorie de produits en moins de dix ans. En dépit du nombre de marques
fortes et anciennes, l'ancienneté ne représente pas une condition indispensable au
succès des marques.
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L e n o m b r e très é l e v é d e r é f é r e n c e s d e s f a b r i c a n t s i n d u s t r i e l s a i n s i q u e l e u r s d i f -
férents niveaux de contribution aux résultats ne permettent pas toujours de justifier
u n e m a r q u e et u n e c o m m u n i c a t i o n p a r p r o d u i t . L a p o l i t i q u e d e m a r q u e - o m b r e l l e
( n o m d u g r o u p e ) se r e n c o n t r e ainsi p l u s f r é q u e m m e n t e n m i l i e u i n d u s t r i e l q u e les
politiques de marque-produit, de m a r q u e - g a m m e , de marque-caution ou de multi-
m a r q u e s . C e p e n d a n t , le s t a t u t d ' u n e m a r q u e d o n n é e n ' e s t p a s figé. Il e s t s u s c e p -
tible d ' é v o l u e r en fonction des l a n c e m e n t s ou des retraits de produits o p é r é s par
l'entreprise, des marques-produits p o u v a n t devenir p r o g r e s s i v e m e n t des m a r q u e s -
gammes.
Historique de Saint-Gobain
La naissance de la marque Saint-Gobain corres-
pond à celle de la manufacture de glaces en
1665 dans le cadre du plan de relance écono-
mique de la France voulu par Louis XIV et Col-
bert. Dirigée à ses débuts par Nicolas Dunoyer,
la société illustre dans le domaine précis de la
verrerie la mise en place progressive de l'usine
moderne. Installée initialement quai de Gre-
nouillère à Paris, la société transfère son usine
de production en 1688 sur le site de l'ancien
château fort de Saint-Gobain pour se rapprocher
des sources d'approvisionnement en matières premières. L'invention du coulage du verre en
table permet au groupe de se trouver en quasi-monopole au 18e siècle, prenant ainsi le relais
des productions de Venise.
Le groupe internationalise sa production de glace en 1857 en Allemagne, puis en Italie en
1889 et en Espagne en 1904. Dès 1831, un dépôt de vente de glaces est ouvert à New York.
Avec la diversification des applications du verre (laine de verre, fils de verre, verre creux), le
groupe se transforme. Avec la fusion de Pont-à-Mousson en 1970, le groupe devient un pro-
ducteur de matériaux et de biens d'équipement adapté à la taille mondiale des marchés. L'ac-
quisition de Norton en 1990, celle de Bail Glass et Foster Forbes (Ball Foster Glass) en 1995,
et celle de Poliet en 1996 complètent les savoir-faire du groupe, notamment par les activités
abrasifs et distribution. En 1998, la Verrerie Ouvrière d'Albi (VOA) a rejoint le groupe Saint-
Gobain. Cette entreprise dispose elle-même d'un riche passé historique qui s'inscrit dans celui
de la France. La tradition verrière remonte en effet au 16e siècle dans le Tarn, avec la décision
royale d'accorder aux seigneurs ruinés par les croisades le droit d'exercer un métier verrier
sans déroger à leur titre nobiliaire. La production manufacturière commence à Carmaux en
1752 avec la construction par le marquis de Solages d'une verrerie dont le four permettait
d'absorber une partie de la production de sa mine de charbon. À la fin du 19e siècle, à la suite
d'une grève de protestation menée contre le licenciement de deux délégués, la direction ferme
l'usine. Face à l'ostracisme des autorités, l'homme de démocratie et de paix Jean Jaurès, après
avoir épuisé les possibilités de conciliation, encourage les verriers à créer leur propre outil de
travail. Soutenus par les dons collectés par les journaux L'Intransigeant et La Dépêche du
Midi, ils parviennent à construire leur verrerie le 31 décembre 1896. Aujourd'hui, avec un
effectif de 350 personnes et un chiffre d'affaires de l'ordre de 370 MF, VOA entre dans son
deuxième siècle d'existence. Certifiée ISO 9001 en 1995 et faisant partie du groupe Saint-
Gobain depuis 1998, VOA produit quotidiennement un million de bouteilles destinées au
conditionnement des liquides alimentaires (Ricard, Martini-Bacardi, Baron Philippe de Roth-
schild SA...).
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. son remplacement par une nouvelle marque étudiée et créée pour être plus effi-
cace. Parmi les exemples récents, il est possible de citer la création de la société
Imation en juillet 1996, regroupant les activités informatiques, imageries médi-
cales, graphiques, produits photographiques de 3M. C'est le cas également de
Novartis née de la fusion de Ciba-Geigy et Sandoz en 1997 ou de Natexis qui
résulte de la fusion du Crédit National et de la Banque Française du Commerce
Extérieur. À la suite du rachat de Bertrand Faure par Ecia en 1998, le nouvel
ensemble est devenu Faurecia, rappelant ainsi les deux marques. Il est également
possible de citer les exemples récents de changement de nom de marque : le
groupe franco-italien SGS Thomson Microelectronics NV devenant STMicroe-
lectronics tout en conservant le logo ST, le groupe Compagnie Générale des Eaux
devenant Vivendi ou encore le groupe GEC-Alsthom devenant Alstom.
• son remplacement dans le cadre d'une stratégie de standardisation internatio-
nale. Il s'agit par exemple d'Air Liquide qui a rationalisé sous sa seule appella-
tion le nom des différentes filiales du groupe présentes dans le monde entier. En
1992, contrairement au groupe AGA qui utilise son nom sur tous les marchés, Air
Liquide comptait plusieurs marques différentes suite aux nombreux rachats réali-
sés depuis 1985. Ainsi, Air Liquide s'appelait Oxigeno do Brasil au Brésil, SIO
en Italie, Teisan au Japon... L'image d'Air Liquide s'en trouvait diluée, les forces
de vente devant justifier auprès des groupes internationaux l'appartenance au
numéro 1 mondial des gaz industriels. Les noms des filiales se sont depuis 1993
progressivement estompés au profit de « Air Liquide », qui perdit alors son article
« L'», sauf pour la marque corporate qui l'a conservé*. De même, la société bri-
tannique Sage, créée en 1981 à Newcastle et leader mondial des logiciels de ges-
tion sur micro-ordinateurs, a racheté en 1994 la société Saari et en 1995 la société
Sybel fondées respectivement en 1978 et en 1982. Progressivement, les marques
de ces sociétés se sont effacées, d'abord accolées en caractère fin et en grisé à
celle de Sage, pour être ensuite « digérées » par Sage.
Figure 1.3 Évolution des marques Saari et Sybel suite à leur rachat
p a r le groupe Sage
* cf. chapitre l a « Cas Air Liquide : la stratégie de marque globale d'un leader mondial ».
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H i s t o r i q u e de P e c h i n e y
Pechiney aujourd'hui
Deux traits dominent l'histoire du groupe Pechiney : le goût pour l'innovation et l'excellence
technique, ainsi que la volonté de se déployer hors de ses frontières. La marque Pechiney
apparue en France dès le 19e siècle, est de fait présente dès 1911 aux États-Unis et s'y
implante solidement dans les années 1960. Européen depuis l'entre-deux guerres, Africain
depuis 1954, Pechiney est aujourd'hui présent en Australie, en Amérique Latine et en Asie.
Aujourd'hui, l'activité de Pechiney est double : l'aluminium et l'emballage. Le groupe inter-
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L'évolution du logo
À la suite des rachats et fusions d'entreprises (Ugine Kuhlmann, American Can, Cebal...) et
du développement de Pechiney sur de nouveaux marchés, son périmètre d'activité s'est élargi.
Centrée au départ sur l'aluminium, la métallurgie et le combustible nucléaire, elle a dû inté-
grer en 1988 le domaine de l'emballage avec le rachat d'American Can. Une étude menée en
1991 auprès de leaders d'opinion de cibles financières, de représentants des pouvoirs publics,
des élus et de l'administration permit de confirmer un déficit relatif d'image du groupe, avec
17 % des répondants situant Pechiney dans l'emballage, 41 % dans l'aluminium, et 41 % dans
la chimie, activité revendue depuis dix ans 18. De fait, le groupe était alors perçu comme froid,
lourd, peu communiquant et peu attirant. Une autre étude réalisée en 1993 a confirmé le même
constat (les scores d'attribution étant respectivement 20 %, 54 % et 46 %). Face à ses diffé-
rentes cibles, une redéfinition de Pechiney était indispensable. Les actions de communication
menées par le groupe en 1994 visaient précisément à expliquer ce qu'était Pechiney avec le
slogan accrocheur « Au fait, c'est quoi Pechiney ? ».
Il s'agissait là de l'amorce d'une restauration de l'image du groupe, impulsée par la direction
de Pechiney, dans le but de donner une image d'un groupe industriel organisé et non d'une
holding financière. L'une des premières actions porta alors sur le logo qui devint fédérateur
des différentes composantes du groupe, chacune ayant jusque-là sa propre identité et son
propre logo. Le dernier logotype Pechiney en vigueur, constitué du nom Pechiney et du sigle
P, présentait quelques inconvénients pratiques. Il était difficile à employer dans certaines
dimensions (les plus réduites et les plus grandes) à cause du rapport entre le nom et le sigle.
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Ce dernier était un peu trop gros par rapport au nom. Tel qu'il était conçu, l'on rencontrait des
difficultés de lecture sur fonds de couleur. Enfin, la charte d'identité visuelle ne prenait en 3
compte que la papeterie, rendant nécessaire un cadre de normalisation plus général pour la
. signalisation des sites, des voitures, des emballages...
suggérer les idées de mouvement, d'évolution, de dynamisme. Capitalisant sur un nom asso-
cié à l'activité aluminium, lu de la même manière dans toutes les langues, le logo devait ajou-
ter une dimension technique au nom « Pechiney » à la lisibilité améliorée. Dans la continuité
du visuel précédent, le nouveau logo de 1992 a ainsi pour vocation d'englober les différentes
activités du groupe international.
Cette évolution progressive permet ensuite de laisser place au seul logo du groupe et au nom
de la filiale, la marque Pechiney servant de caution. Le nom de plus de 150 sociétés a ainsi été
modifié.
m
La marque, un outil au champ d'application de
plus en plus large
3.1. Le besoin croissant de valeur symbolique
Dans le secteur de la grande consommation, les recherches menées en sociologie
notamment 19 ont mis en évidence le besoin des individus de s'affirmer dans
l'échelle sociale par l'acte de consommation 20. Selon ces travaux, les consomma-
teurs recherchent de plus en plus une valeur symbolique dans les produits qu'ils
choisissent d'acquérir. C'est ainsi que l'on a pu développer 21 l'idée de l'existence
de « croyances sociales normatives » qui influencent le consommateur sur le rôle
qu'il pense devoir jouer : « ce que nous pensons que les autres pensent que nous
devons faire ».
Cette tendance contribue au renforcement des marques qui ont su se créer une
valeur symbolique, significative aux yeux des consommateurs dont les repères tra-
ditionnels se sont progressivement dilués. De fait, la diminution du temps consacré
au travail dans nos sociétés et l'amoindrissement des croyances d'origine religieuse
et politique se traduisent par un besoin accru de consommation et par un besoin
d'intensification du temps vécu 22, besoins auxquels la marque contribue à
répondre en redonnant du sens aux achats matériels. La fonction de marquage est
d'autant plus importante que « tout objet de consommation est peu ou prou englué
de signification du fait d'un processus universel de sémantisation qui lui fait perdre
son statut matériel et fonctionnel et le transforme en instance signifiante » 23. Ces
constats concernent beaucoup moins les produits industriels, vendus à des profes-
sionnels. Cependant, quel que soit le secteur d'activités considéré, la marque est
l'une des modalités par lesquelles la substance matérielle d'un produit ou d'un ser-
vice s'organise en substance signifiante dont les niveaux de communication sont
multiples (produit, logotype, packaging, discours publicitaire, etc.) 24.
tion - ainsi que la généralisation des formes de commerce organisé rendent margi-
naux les domaines restant « hors marque ». De ce fait, le consommateur remplace
progressivement ses achats d'équipement et de consommation courante par des
produits de marque 27.
. L'apparition des grands magasins puis des grandes surfaces, peu appréciés par les
fabricants, a conduit ces nouveaux circuits à créer leur propre marque, en faisant
sous-traiter la fabrication de produits, positionnés le plus possible comme ceux
des fabricants d'origine 33. La production de ces produits est confiée de façon
contractuelle aux fabricants après q u ' u n cahier des charges ait été défini par le
service marketing du distributeur. 34 L'une des principales évolutions en termes
de marques de distributeurs réside dans l'effort réalisé par ces dernières en
matière de qualité, contribuant ainsi à améliorer leur statut (exigences de nou-
veaux « plus produits » équivalents à ceux proposés par les fabricants). L'amé-
lioration de la qualité, et donc de l'image des marques de distributeurs, génère un
report de confiance. Le rôle de caution jusqu'alors apportée par le fabricant est
joué de plus en plus par le distributeur avec sa propre marque. Les marques de
distributeurs (MDD) - comme leur nom l'indique - ont ainsi été créées puis
exploitées par les distributeurs qui les gèrent avec des structures marketing, par-
fois comparables à celles des fabricants 35. Toutefois, la marque distributeur est
limitée à sa propre enseigne ou aux différentes enseignes du groupe de
contrôle 36. Ainsi, contrairement aux marques de fabricants, les consommateurs
ne peuvent retrouver telle M D D d ' u n e enseigne à l'autre. Par ailleurs, différentes
politiques de marques distributeurs sont pratiquées 37 depuis l'appartenance affi-
chée à l'enseigne, à la création de marques distinctes pour signer les produits du
distributeur.
. Contrairement aux marques de distributeurs, les marques premiers prix peuvent
se retrouver d ' u n e enseigne à l'autre même si, parfois, une marque premier prix
spécifique est préférée et appelée alors marque réservée. Généralement, les pro-
duits premiers prix se vendent à des prix inférieurs aux marques distributeurs (ces
dernières étant situées ainsi dans une zone intermédiaire entre marques nationales
et marques premiers prix). Avec l'émergence, au début des années 1990, des
enseignes de supermarchés hard-discounters, l'intensité de la concurrence entre
les distributeurs s'est exacerbée, favorisant par là même le développement des
marques premiers prix sur les catégories de produits en phase de maturité et rela-
tivement peu impliquants pour le consommateur 38. Les marques premiers prix ne
bénéficient pas de cahiers de charges exigeants et tendent alors à banaliser 39 la
catégorie de produits.
Notes
1. Vernhet, A., (1991), La Graufesenque, céramiques 18. Watin-Augouard, J., (1994), Les armes de Pechiney,
gallo-romaines, Éditions Du Beffroi. Prodimarques La Revue des Marques, Janvier, n° 5,
2. Dauzat, Dubois et Mitterand, (1971), Dictionnaire p. 44-48.
étymologique, Paris, Larousse. 19. Maslow H., (1943), A Theory of Human Motivation,
3. Cf. « Vive la Marque ! » (1991), Travaux d'un The Psychological Review, n° 50, p. 370-396.
groupe de praticiens du commerce, Institut du Com- Baudrillard, J., (1974), La société de consommation,
merce et de la Consommation, Paris, Juin. Paris, Gallimard.
Cf. Cabat, O., (1989), Archéologie de la marque 20. Pras, B. et Tarondeau, J-C, (1981), Comportement
moderne, in Kapferer, J-N et Thoenig, J-C., La de l'acheteur, Paris, Sirey.
marque, Paris, McGraw-Hill. Filser, M., (1994), Le comportement du consomma-
Cf. Gauchet, Y., (1996), Achat Industriel, Stratégie teur, Paris, Dalloz.
et Marketing, Paris, Publi-Union. 21. Agostini, J-M., Les problèmes de communication
4. Hamon, M., (1988), Du soleil à la terre, Une his- publicitaire, Humanisme et Entreprise, n° 360.
toire de Saint-Gobain, Paris, Jean-Claude Lattès. 22. D'Iribarne, Ph., (1972), La consommation et le
5. Caron, F., (1981), Histoire économique de la bien-être, Approche psycho-socio-économique,
France, XIXe et XXe siècles, Paris, Armand Colin. Revue d'Économie Politique, n° 1.
6. Cf. Heilbrunn, B., (1997), Marque, in Encyclopédie 23. Barthes, R., (1985), Sémantique de l'objet, in
de Gestion, Paris, Economica, tome 2, p. 1972- L'aventure sémiologique, Paris, Le Seuil, p. 249-
2007. 260.
7. Aaker, D.A. et Lendrevie J., (1994), Le pouvoir des 24. Heilbrunn, B., (1997), Op. Cit.
vieilles marques, in Le management du capital 25. McDowell Mudambi, S., Doyle, P. et Wong, V.,
marque, Paris, Dalloz, Collection Gestion Marke- (1997), An Exploration of Branding in Industrial
ting, p. 83-85. Markets, Industrial Marketing Management, vol
8. Péninou, G., (1972), Intelligence de la publicité, n° 26, p 433-446.
Paris, Robert Laffont. 26. Kapferer, J-N., ( 1995), Op. Cit.
9. Botton, M., et Cegarra, J-J., (1990), Le nom de 27. Bass, F.M. et Wilkie, W.L., (1973), A Comparative
marque, Paris, McGraw-Hill. Analysis of Attitudinal Predictions of Brand Prefe-
10. Cegarra, J-J., (Janvier 1995), Bâtir et gérer un por- rence, Journal of Marketing Research, vol n° 10,
tefeuille de marques, Revue des Marques, n° 9, p. 262-269.
p. 44-47. 28. Dimitriadis, S. et Bidault J., (1994), La marque
Table ronde animée par Évrard, Y. (1988), sur le industrielle, levier d'action sur les marchés indus-
thème « Marketing et Communication » in LSA, triels, CERAG, Centre d'Études et de Recherches
n° 1101, p. 61-68. Appliquées à la Gestion, École Supérieure des
11. Cegarra, J-J., (1991), L'identité nominale du pro- Affaires de Grenoble.
duit, Revue Française de Gestion, n° 84, p. 5-18. 29. Kapferer, J-N. et Thoenig J-C., (1989), La marque :
12. Krief, Y., (Octobre 1991), Pour traverser les turbu- nouveaux enjeux, nouvelles perspectives, Paris,
lences, in Style Magazine, n° 4, p. 1-2. McGraw-Hill.
Kapferer, J-N., (1995), Les marques, capital de l'en- 30. Bateson, J., (1995), Managing Services Marketing,
treprise, Paris, Éditions d'Organisation, notamment Text and Readings, 3e Éd., Orlando, Fia., The Dry-
chapitre 5 : Facteur de pérennité de la marque, den Press.
p. 165-192. 31. Egan, C., Shipley, D. et Howard, P., (1992), The
13. Pillet, A., (1988), Un développement explosif, in Importance of Brand Names in Industrial Markets,
Dossier Spécial : La marque et son univers, LSA, in Perspectives on Marketing Management, vol n° 2,
n° 1101, 29 janvier, notamment p. 21-27. Michael J. Baker, Ed. Wiley, Chichester.
Cristofary, J-F., (Juin 1994), Le grand redéploie- Cf. Gordon, G.L., Calantone, R.J. et Di Benedetto,
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14. Lavaud, A., (1994), Les marques ne sont pas mor- ness Sector : A Exploratory Study, Journal of Pro-
telles, in Points de Vente, n° 562, 29 juin, p. 13. duct and Brand Management, vol n° 2, n° 3, p. 4-16.
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sier Spécial : La marque et son univers, LSA, trial Brands, Londres, McGraw-Hill.
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17. Cf. Pechiney, Repères Historiques, (Octobre 1994), 34. Benoun, M. et Héliès-Hassid, M.L., (1995), Distri-
Direction de la Communication Pechiney/Institut bution, Acteurs et Stratégies, 2e Éd., Paris, Econo-
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Retrouver ce titre sur Numilog.com
35. Martin, S. et Védrine, J-P., (1993), Marketing, Les 38. Chetochine, G., (1993), Le management stratégique
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versité. 39. Kapferer, J-N., (1995), Op. Cit., p. 40-41.
36. Lehu, J-M., (1997), Praximarket, Les 1000 mots- 40. Kapferer, J-N., (1989), La Marque, Paris, McGraw-
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marque de distributeur, Le Monde, 8 mars.
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LE RÔLE DE LA MARQUE
DANS L'ACHAT INDUSTRIEL
1 L'achat industriel
Véritable champ de recherche 1, le marketing industriel ou marketing business to
business doit en partie son essor à l'importance économique que représentent les
marchés industriels dans les pays développés. Mais, plus que cette dimension éco-
nomique, ce sont ses caractéristiques singulières et celles en particulier de la
demande industrielle qui ont conduit à l'étudier de manière plus spécifique : élé-
m e n t f o n d a m e n t a l e t m ê m e c o n s t i t u t i f d e l a r e c h e r c h e e n m a r k e t i n g i n d u s t r i e l 2,
t a n t s u r les a s p e c t s i n d i v i d u e l s q u ' o r g a n i s a t i o n n e l s , l ' a c h a t i n d u s t r i e l est l ' o b j e t d e
n o m b r e u x t r a v a u x d è s les a n n é e s s o i x a n t e 3, n o t a m m e n t e n t e r m e s d e m o d é l i s a t i o n
d u c o m p o r t e m e n t d ' a c h a t i n d u s t r i e l . A v e c lui - et b i e n q u ' i l n e se situe p a s e n tête
d e s s u j e t s les p l u s c o u r a m m e n t a b o r d é s p a r les c h e r c h e u r s - , c ' e s t le c h a m p d e
r e c h e r c h e d u m a r k e t i n g i n d u s t r i e l d a n s s o n e n s e m b l e qui a t e n d a n c e à o c c u p e r u n e
p l a c e c r o i s s a n t e d a n s la r e c h e r c h e m a r k e t i n g 4, a v e c l ' é m e r g e n c e d a n s les a n n é e s
q u a t r e - v i n g t d e n o u v e a u x c o u r a n t s d e r e c h e r c h e s u r ce t h è m e 5.
L ' a c h a t i n d u s t r i e l se c a r a c t é r i s e e n e f f e t p a r l ' i n t e r d é p e n d a n c e d e s d i f f é r e n t s
f a c t e u r s i n h é r e n t s a u x m a r c h é s i n d u s t r i e l s et c o n s t i t u t i f s d u m a r k e t i n g i n d u s t r i e l :
• la n a t u r e e t la d i v e r s i t é d e s p r o d u i t s e t s e r v i c e s i n d u s t r i e l s 6 ;
• le n o m b r e r e s t r e i n t d e c l i e n t s p o t e n t i e l s ;
• la c o n c e n t r a t i o n d e s s e c t e u r s d ' a c t i v i t é e t u n e c o n c u r r e n c e s o u v e n t o l i g o p o l i s -
tique ;
• l ' h é t é r o g é n é i t é d e s c l i e n t è l e s e n t e r m e s d e n a t u r e d e s activités, d e tailles, d e m o t i -
v a t i o n s , d ' e n j e u x f i n a n c i e r s liés a u x a c h a t s o u d ' i m p l a n t a t i o n g é o g r a p h i q u e ;
• la n a t u r e d e s r e l a t i o n s e n t r e c l i e n t s e t f o u r n i s s e u r s , i n s c r i t e s g é n é r a l e m e n t d a n s l a
d u r é e et m a r q u é e s la p l u p a r t d u t e m p s p a r u n e f o r t e i m p l i c a t i o n et u n f o r t e n g a -
g e m e n t r é c i p r o q u e s a i n s i q u e p a r le r ô l e a c t i f d u client 7 ;
• les m o y e n s d e p r o m o t i o n u t i l i s é s p a r les e n t r e p r i s e s d u s e c t e u r 8 : i m p o r t a n c e d e
la f o r c e d e vente, d e s s a l o n s p r o f e s s i o n n e l s et d e la p r e s s e p r o f e s s i o n n e l l e ;
• l ' e x i s t e n c e ( n o t a m m e n t a u s e i n d e s filières d e p r o d u c t i o n ) d ' u n e d e m a n d e dite
dérivée.
L a l o n g é v i t é d e s r e l a t i o n s c l i e n t - f o u r n i s s e u r se t r a d u i t p a r d e m e i l l e u r s t a u x d e
fidélité q u e c e u x trouvés en grande c o n s o m m a t i o n , dus à un investissement h u m a i n
i m p o r t a n t t a n t d e la p a r t d u f o u r n i s s e u r q u e d e l a p a r t d u client. L e t a b l e a u s u i v a n t
p e r m e t d ' e n fournir u n e illustration.
1.1. La d e m a n d e dérivée
Dans le domaine business to business, le produit industriel n'a d'existence que par
rapport au produit final dans lequel il va être incorporé, auquel il va être assemblé
ou pour la production duquel il va être utilisé 10. Cette notion de demande dérivée
a deux implications principales pour la demande du produit ou du service indus-
triel.
La première implication est celle d'une forte dépendance à l'égard de la
demande dérivée. Au sein d'une filière, tout fabricant dépend de son client qui lui-
même dépend de son client et ainsi de suite. La filière peut être définie comme une
chaîne verticale d'opérateurs allant de l'extraction des matières premières à la
fabrication du produit fini. Une baisse d'activité au sein d'un secteur donné se
répercute sur l'ensemble des fournisseurs concernés. Il est à noter que cette dépen-
dance est souvent aggravée par le fait que les entreprises du secteur industriel sont
souvent peu diversifiées.
La seconde implication se rapporte à l'élaboration d'une stratégie marketing
avec plusieurs niveaux d'intervention. Dans le contexte business to business, plu-
sieurs opportunités d'action se présentent aux différents niveaux du client, du client
du client et ainsi de suite. Afin de séduire et de fidéliser un client, les entreprises
ont pour pratique de lui parler de son propre client et de lui fournir renseignements
et études menées sur la demande de ses propres produits.
Les implications de ces spécificités ont été largement développées dans la lit-
térature du marketing industriel dans le cadre de l'analyse du comportement de
l'acheteur industriel. Cependant, la place de la marque dans cette analyse n'a été
que très marginalement étudiée. Pour situer son rôle dans l'achat industriel, il est
nécessaire d'appuyer l'analyse sur :
• les phases du processus d'achat,
• le centre d'achat,
• les scénarios d'achat,
• les facteurs influençant la décision d'achat.
Ces différentes notions peuvent constituer un cadre de référence à l'intérieur
duquel le rôle de la marque peut être présenté.
motivation des acheteurs à réduire le risque dans les décisions d'achat et de ratio-
nalité de l'achat.
Cependant, l'achat industriel se distingue nettement de l'achat individuel en
raison du contexte industriel dans lequel il se déroule 16. En second lieu, l'achat
industriel est fondamentalement spécifique en ce sens qu'il est réalisé pour les
besoins d'une organisation 17 et géré par des individus 18. Il reflète ainsi la com-
plexité de l'organisation mais traduit aussi complètement le comportement d'achat
d'un particulier, et notamment sa complexité individuelle de résolution d'un conflit
profond entre des pulsions et des freins à l'achat 19.
L'achat professionnel ne peut donc être assimilé à l'achat réalisé par le
consommateur final. Quasiment jamais spontané, il est réalisé par un acheteur qui
est avant tout un professionnel de l'achat, qui n'achète pas pour son propre compte
mais pour l'entreprise qui l'emploie. De plus, même s'il coordonne les procédures,
un acheteur industriel n'agit pas seul. Il s'agit d'un achat collectif. Un achat indus-
triel ne se réalise pas tout d'un coup. Il est le résultat d'une procédure établie en
différentes phases. La plupart des auteurs ont aligné leur point de vue sur le cane-
vas proposé par P.J. Robinson, C.W. Faris et Y. Wind 20 qui décomposent l'achat en
huit phases d'achat, souvent concomitantes et itératives 21 :
. anticipation et reconnaissance du besoin,
• détermination des caractéristiques et quantités à acquérir,
. description détaillée des caractéristiques et quantités à acquérir,
. recherche et qualification des sources potentielles,
. recueil et analyse des propositions,
. évaluation des propositions et choix des fournisseurs,
• choix d'un processus de commande,
. remontée d'information et évaluation des performances.
La présentation des caractéristiques principales de ces huit phases d'achat per-
met de mettre en perspective le rôle que peut y jouer la marque fournisseur.
citée par différents services internes. L'image que la marque du fournisseur véhi-
cule est également un levier d'action interne potentiellement important. À l'ex-
trême, une marque fournisseur forte peut devenir quasi incontournable dans les
achats, étant presque systématiquement commandée. Il importe pour une marque
industrielle d'être présente dès cette phase d'anticipation et de reconnaissance des
besoins afin de pouvoir être retenue comme fournisseur potentiel par l'entreprise
acheteuse.
PHILIPPE MALAVAL
STRATÉGIE ET GESTION DE
LA MARQUE INDUSTRIELLE
Produits et services business to business
L'AUTEUR
Stratégie et gestion de la marque industrielle est le premier
Philippe Malaval est ouvrage dédié à la marque des produits et services business to business.
diplômé de l'Ecole
Supérieure de Com- Partant des spécificités du secteur industriel, il met en exergue les
merce de Toulouse. Docteur ès Sciences de deux objectifs particuliers qui s'ajoutent aux fonctions
gestion. Professeur au Groupe ESC traditionnellement assignées à la marque : la réduction du risque perçu
Taulause, il a passé 12 années au sein de par les acheteurs et la facilitation de performance de l'entreprise cliente
Yoplait-Candia et conseille aujourd'hui
de nombreuses entreprises des secteurs par la marque fournisseur.
industriels et de grande consommation. Plusieurs typologies sont proposées pour comprendre les stratégies
Auteur de « Marketing Business to de marque adoptées par les entreprises œuvrant dans le business to
Business M, il intervient également au
Centre de Perfectionnement des Affaires business. Cinq grandes catégories de marques font l'objet de chapitres
(CPA), à l'ES'Cp' au MBA Sciences Po, à séparés :
Sup'Aéro, ainsi qu'en DESS universitaire • les marques de biens incorporables,
et plusieurs MBA anglo-saxons.
• les marques de produits intermédiaires d'équipement,
Cet ouvrage a été réalisé avec la collabora- • les marques de biens d'équipements,
tion de Christophe Bénaroya, diPlômé de
l'ESC Toulouse et titulaire d'un DEA en • les marques de service business to business,
Sciences de Gestion/Marketing. Il exerce • les marques de distributeurs industriels.
un rôle de consultant auprès d'entreprises
du secteur industriel et intervient en mar- D'un point de vue opérationnel, l'ou\Tage s'efforce de répondre aux
keting industriel dans plusieurs écoles de préoccupations principales du manager : Comment créer et protéger sa
gestion. marque ? Quelle identité visuelle élaborer ? Comment gérer sa marque à
l'international ?
L'ouvrage contient 40 cas de marques
professionnelles parmi lesquelles : Plus de 1500 marques industrielles sont utilisées en illustration ainsi
Acova, Air Liquide, Airbus Industrie, que 40 cas de marques réelles et actuelles. Situés en marketing
Andersen Consulting, Caillau-Serflex, industriel, les exemples proviennent de secteurs fournissant des
Cenpac, EDS, Elan TTS, Elf Atochem,
Elis, Fruehauf, Gore-Tex, Intel, Jalatte, produits industriels (automobile, bâtiment, aéronautique,
Kimberly-Clark, Latécoère, Legrand, informatique...) et des produits de grande consommation (habillement,
Lycra, Michelin, Microsoft, Nomen, textile, électronique, emballage alimentaire, télécoms...)
Pechiney, PPB-Feder Béton, Rhovyl,
Saint-Gobain, Sodexho Alliance, L'ouvrage est ainsi destiné aux responsables d'entreprises du secteur
Technal, Tekelec, Tetra Pak, Usine industriel et des services mais également aux professeurs et étudiants
Nouvelle, Valeo, Wanadoo (France des universités et des écoles de gestion.
Telecom) Xerox, Zodiac.
CHEZ LE MÊMEÉDITEUR
. Malaval M a r k e t i n g Business to Business
Kotler & D u b o i s M a r k e t i n g M a n a g e m e n t
de M a r i c o u r t et al M a r k e t i n g européen
Assacli Intelligence économique s u r Internet
C o l l a / D u p u i s Le Défi m o n d i a l d u bas p r i x
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