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Module 1 – Séquence 4 : Conclusion

Dans ce premier module, vous venez de d’entrevoir le large potentiel d’application de la


simulation. Que cela soit dans le domaine médical, comme en anesthésie, première discipline
médicale à avoir utilisé la simulation en Belgique, ou dans le domaine de l’aviation.

En effet, il existe un certain parallélisme entre ces 2 domaines :


- Ce sont des domaines complexes au niveau technologique, mais aussi au niveau humain,
puisqu'il existe des interactions, un travail collectif.
- La communication y est donc un élément important.
- Une situation quotidienne, peut se compliquer et devenir une situation de crise, qu’il faut
prendre en charge de manière organisée.
- Des études, qui seront abordées dans le module 2, prouvent que les facteurs humains y
jouent un rôle prépondérant dans l’apparition d’incidents .

Ces éléments nous montrent l’importance des compétences dites techniques et non-
techniques dans ces deux domaines.

Vous verrez tout au long de ce MOOC comment la simulation peut se révéler être un outil
pédagogique incroyable !
La simulation est en plein essor, notamment dans le monde médical car la prise en charge des
patients évolue au niveau technique et relationnel, demandant une expertise toujours plus
pointue de la part des professionnels.
Elle apparait également comme un outil d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.
Les prochains modules aborderont en détails des aspects importants de la simulation
médicale, comme la structure d’une séance, les différentes techniques, ou encore la manière
de mener un débriefing.

En guise de conclusion de ce premier module, nous vous proposons un extrait d’une interview
de Robert Simon, consultant principal au Centre de Simulation Médicale de Boston, qui nous
donnera son avis concernant les 3 évènements qui ont, selon lui, marqué l’histoire de la
simulation médicale moderne.
Nadège Dubois : Bonjour Robert Simon, nous sommes heureux de vous recevoir aujourd'hui
au Centre de Simulation Médicale de Liège. Vous êtes "Senior Director, educational leadership
and international programs instructor" à la Faculté de Médecine de Harvard. Nous aurions
quelques questions à vous poser.

Robert Simon : Je me réjouis d’en discuter avec vous.

N. D. : Allons-y. Dans l'histoire récente de la simulation en soins de santé, pourriez-vous


identifier les 3 principaux événements qui ont radicalement changé sa mise en œuvre ?

R. S. : Oui, je pense que je peux le faire. Ce à quoi je pense, le vrai début de la simulation
moderne selon moi, C’était quand le Dr. David Gaba, de l’université de Stanford, travaillait
pour développer un mannequin représentant le corps humain en entier, qui allait immerger
les personnes dans la gestion d’un cas ou d’une situation. Mon ancien patron du Centre de
Simulation Médicale, Jeffrey Cooper, faisait partie de ce processus encourageant, il travaillait
là-dessus. Et je pense que cela a vraiment changé la simulation.
La simulation était jusque-là plutôt rudimentaire et était focalisée sur des tâches "partielles".
Par exemple, "peux-tu faire ceci ou cela" (une compétence ou un geste technique). Et la
simulation était et continue d’être un excellent outil dans ce contexte d’apprentissage. Mais
le corps entier, la simulation totale en immersion, ça c’était la nouvelle idée pour le domaine
des soins de santé ! Je sais comment David est arrivé à cela, car moi aussi je viens du domaine
de l’aviation, et je voyais la simulation comme un enseignement. C’est un transfert naturel
vers les soins de santé. Évidemment, cela ne s’est pas transféré aussi facilement que ce que
l’on espérait, mais cela a fait une grande différence.
Depuis cet évènement, il y a eu des avancées. Nous ne sommes pas exactement là où nous
étions, quand le Dr Gaba a commencé. Mais cela reste un évènement important.

Le second évènement important, selon moi… Revenons un peu en arrière. Il y a eu le


débriefing en aviation, et également dans l’armée (c'était le cas avant, et c'est encore le cas
maintenant). Et ce que nous avons fait c’est commencer à étudier le débriefing, l’éducation
pour les adultes, la psychologie, les soins de santé, le comportement organisationnel… Et nous
avons commencé à fusionner ces éléments de sortent à ce qu'ils fassent sens, au service de la
formation des adultes, pour arriver à un changement dans la manière dont ils voient les
problèmes, la manière dont ils travaillent en équipe. J'ai travaillé moi aussi en aviation, ils font
des débriefings. Mais je pense que nous, dans le domaine de la santé, nous avons fait des
avancées significatives dans les processus d’enseignement et d’apprentissage au sein de la
simulation. En même temps que la simulation s’est répandue, nous avons développé un
débriefing de très haute qualité, un enseignement de meilleure qualité. C’est la deuxième
chose, et je ne voudrais pas apparaître égoïste en disant cela. Le débriefing, c'est quelque
chose sur lequel les centres de simulation médicale ont beaucoup travaillé, qu’ils ont
beaucoup enseigné, et enseigné aux instructeurs. Mais je pense que cela a vraiment fait la
différence, pas seulement moi, mais toute notre équipe du centre.
La troisième chose, ce n’est pas vraiment un évènement, c’est la croissance ! C’est incroyable !
Au débuts de la simulation dans les soins de santé, il y avait à peu près 2OO personnes. Ils
n’avaient pas encore leur propre organisation, c’était des membres de la Society for
Technology in Anesthesia. Et après quelques années, nous nous sommes séparés, et à ce
moment-là nous avons développé notre propre société de simulation, avec mon collègue Dan
Reamer. Il n’y avait pas de journal spécifique. Il y avait une dispersion d’articles dans des
journaux variés, et nous avons pu voir, au fil des années, une augmentation du nombre
d’articles dans des journaux dédiés à la simulation, c’était assez incroyable. C’était fabuleux
de voir comment les choses avançaient. Et je dirais que la même chose s’est passée, non
seulement pour la recherche, mais aussi pour le développement. Vous savez, nous voulons
que nos simulateurs soient meilleurs. Et ils s’améliorent. Je dois admettre que je suis
impatient. Mais ils s’améliorent ! Et c’est la croissance de la simulation, l’implication dans la
simulation. Je pense que si l’on compare les 200 personnes quand j’ai commencé - au niveau
national - et maintenant c’est 3500. Donc c’est vraiment beaucoup plus. Et pour de bonnes
raisons ! La simulation fournit un moyen d'acquérir de l’expérience sans faire de mal à
personne. Cette croissance est vraiment plaisante à voir.

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