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L’allergie alimentaire : qu’est-ce que c’est ?

L’allergie alimentaire est une réaction anormale de défense du corps à la suite de l’ingestion d’un
aliment. Souvent, les symptômes sont légers : des picotements sur les lèvres, des
démangeaisons ou des éruptions cutanées. Mais pour certaines personnes, l’allergie peut être
très grave et même mortelle. Il faut alors bannir l’aliment ou les aliments en cause.

En France, de 50 à 80 personnes meurent chaque année des suites d’une allergie alimentaire.
Les allergies alimentaires apparaissent habituellement avant l’âge de 4 ans. À cet âge, le
système digestif ainsi que le système immunitaire ne sont pas encore matures, ce qui rend plus
susceptible aux allergies. Il n’existe pas de traitement curatif. L’unique solution consiste à bannir
la consommation des aliments allergènes.

La réaction et le choc anaphylactiques


On estime que de 1 à 2 % de la population canadienne serait à risque de réaction
anaphylactique, une réaction allergique grave et subite. Environ 1 fois sur 3, la réaction
anaphylactique est causée par une allergie alimentaire. Si elle n’est pas traitée rapidement, la
réaction anaphylactique peut évoluer vers le choc anaphylactique, c’est-à-dire la chute de la
tension artérielle, la perte de conscience et éventuellement le décès, en quelques minutes. Le
mot anaphylaxie provient du grec ana = contraire et phulaxis = protection, pour signifier que cette
réponse du corps va à l’encontre de ce que l’on désire. Les allergies aux arachides, aux noix, aux
poissons et aux fruits de mer sont les plus souvent impliquées dans les réactions
anaphylactiques.

Vapeurs et odeurs peuvent-elles provoquer une réaction anaphylactique ?


Règle générale, tant qu’il n’y a pas ingestion de l’aliment allergène, il est très peu probable qu’il
puisse y avoir une réaction allergique grave. Par contre, une personne allergique au poisson peut
présenter de légers symptômes respiratoires après avoir respiré les vapeurs de cuisson d’un
poisson, par exemple. Quand on chauffe le poisson, ses protéines deviennent très volatiles. C’est
pourquoi en cas d’allergie au poisson, on déconseille de faire cuire au four en même temps des
filets de poisson et d’autres aliments, afin d’éviter toute contamination. L’inhalation de particules
d’aliments peut provoquer une réaction allergique, mais légère. Cela dit, la plupart du temps,
sentir dans une cuisine l’odeur d’un aliment auquel on est allergique crée simplement une
réaction de dédain, sans véritable réaction allergique.

Les principaux aliments allergènes


Les aliments les plus allergènes ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre. Ils varient
notamment en fonction du type d’alimentation. Par exemple, au Japon, l’allergie au riz
prédomine, tandis que dans les pays scandinaves, c’est plutôt l’allergie au poisson. Au Canada,
les aliments suivants sont responsables d’environ 90 % des allergies alimentaires graves :
− les arachides (cacahuètes) ;
− les fruits à écales (amandes, noix du Brésil, noix de cajou, noisettes ou avelines, noix de
macadamia, pacanes, pignons, pistaches, noix) ;
− le lait de vache ;
− les œufs ;
− les poissons ;
− les fruits de mer (surtout le crabe, le homard et les crevettes) ;
− le soya ;
− le blé (et variétés parentes de céréales : kamut, épeautre, triticale) ;
− les graines de sésame.

L’allergie au lait de vache est celle qui survient le plus fréquemment chez les nourrissons, avant
l’introduction des aliments solides. C’est le cas d’environ 2,5 % des nouveau-nés.

Les allergies croisées

Il s’agit d’allergies à des substances qui se ressemblent chimiquement. Ainsi, une personne
allergique au lait de vache risque fort d’être aussi allergique au lait de chèvre, en raison de la
similarité de leurs protéines. Certaines personnes qui se savent allergiques à un aliment en
particulier préfèrent s’abstenir de consommer d’autres aliments de la même famille de peur qu’ils
ne déclenchent une réaction grave. Il est toutefois préférable de consulter un médecin avant de
prendre une telle décision, car exclure des aliments peut créer des carences. Des tests cutanés
permettent de découvrir les allergies croisées.

Il arrive que des personnes allergiques au pollen soient aussi allergiques à des fruits ou des
légumes frais, ou à des noix. C’est ce qu’on appelle le syndrome d’allergie orale. Par exemple,
une personne allergique au pollen de bouleau pourrait avoir des démangeaisons sur les lèvres, la
langue, le palais et la gorge lorsqu’elle mange une pomme ou une carotte crue. Parfois, un
gonflement des lèvres, de la langue et de la luette, ainsi qu’une sensation de serrement dans la
gorge peuvent se produire. Les symptômes de ce syndrome sont habituellement légers et le
risque d’anaphylaxie est faible. Cette réaction se produit uniquement avec les produits crus
puisque la cuisson détruit l’allergène en modifiant la structure de la protéine. Le syndrome
d’allergie orale est une forme d’allergie croisée.

Traitements médicaux de l’allergie alimentaire


Aucun traitement ne permet d’éliminer une allergie alimentaire. La seule option possible est de
bannir de son alimentation, de manière stricte, l’aliment (ou l’ingrédient) qui cause l’allergie.
Certaines personnes allergiques doivent porter sur elles en tout temps un auto-injecteur
d’épinéphrine afin de pouvoir réagir rapidement si une réaction anaphylactique se déclenche.
Cette décision d’avoir sur soi l’auto-injecteur est prise avec le médecin.

Traitement de la réaction anaphylactique


En cas de problèmes respiratoires et d’enflure importante, des signes qui indiquent qu’une
réaction anaphylactique est en branle, le seul médicament indiqué est l’épinéphrine, aussi
appelée adrénaline. Elle apporte un soulagement rapide des symptômes.

L’épinéphrine est fabriquée synthétiquement depuis 1900. Elle s’obtient sous la forme d’une
solution injectable, sur ou sans ordonnance (auquel cas elle n’est pas remboursée par les
assurances). L’injection se pratique dans le muscle de la cuisse, sur le côté externe.

En Amérique du Nord, on trouve sur le marché deux marques d’auto-injecteurs d’épinéphrine :


Epipen®, qui contient une seule dose, et Twinject®, qui en contient deux. Mentionnons que la
deuxième dose du Twinject® s’injecte différemment. Dans ce cas, la deuxième dose peut être
administrée si on observe que les symptômes s’aggravent ou ne s’améliorent pas. On doit
attendre de 5 à 15 minutes avant d’injecter la deuxième dose. Habituellement, une seule dose
suffit. Les deux marques d’auto-injecteur sont offertes en doses de 0,15 mg et 0,3 mg. Le
médecin choisira la dose en fonction du poids de la personne. L’adrénaline agit rapidement, mais
son effet est de courte durée, ce qui explique qu’une deuxième dose est parfois nécessaire.

À noter que l’adrénaline est une hormone que le corps sécrète naturellement dans les situations
de stress ou de peur, et au cours de l’activité physique. Elle dilate les voies respiratoires,
augmente les pulsations cardiaques et resserre les petits vaisseaux sanguins qui irriguent la
peau et le système digestif. Cette hormone mobilise toutes les ressources du corps, pour réagir
rapidement en situation d’urgence.

Après avoir utilisé un auto-injecteur, vous devez rapporter le dispositif d’auto-injection vide à un
pharmacien et vous en procurer un nouveau. Par ailleurs, l’épinéphrine est sensible à la lumière
et à l’air. Surveillez la date de péremption du produit.

En situation d’urgence, les médecins conseillent d’utiliser l’épinéphrine en premier lieu. Les
autres médicaments, comme les antihistaminiques ou les bronchodilatateurs (couramment
employés par les personnes asthmatiques), n’ont aucun effet sur une réaction grave déjà
installée. Renseignez-vous auprès de votre médecin.

Source : www.passeportsante.net

L’exploitation pédagogique du texte est d'ordre strictement


linguistique, et non médical. Pour lire la version complète la
plus récente dudit texte, visitez Passeport Santé.net.

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