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Ode à la nuit » de Rainer Maria Rilke :

Douce nuit, douce nuit, amère contradiction,


Soleil noir que tu es, dans les ténèbres dévorant la lumière,
Comment te saluer, comment ne pas te détester,
Ô nuit qui m’entoures ?

Tu me prends mon être, et pourtant je te cherche,


Tu m’obsèdes et m’effraies, mais je te désire,
Dans tes bras noirs, je trouve repos et angoisse,
Ô nuit qui m’envahis !

Tu es le miroir de mon âme tourmentée,


Reflet de mes peurs et de mes désirs,
Dans tes profondeurs, je plonge sans fin,
Ô nuit qui me possèdes !

Et pourtant, je t’aime, ô sombre compagne,


Car en toi je trouve la vérité et le mystère,
Tu es le refuge de mes pensées les plus sombres,
Ô nuit qui m’embrasses !

Ainsi je te salue, ô nuit énigmatique,


Tu es la muse de mes rêves les plus fous,
Dans ton silence, je trouve la voix de mon être,
Ô nuit, ma compagne fidèle.

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