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Micro Finance Au Maroc
Micro Finance Au Maroc
CONCLUSION
INTRODUCTION
Ceci nous ramène à s’interroger sur l’évolution de cadre juridique régissant des
entités de micro finance, et ainsi leurs position vis-à-vis aux autres établissements de
crédit.
I- Le cadre réglementaire des établissements de micro finance
Ceci étant dit, une spécificité de la micro-finance marocaine réside dans le fait que ce
secteur soit régi par deux lois : le droit des associations du 15 Novembre 1958 tel que
modifié et complété en 2002 et la loi 18-97 relative au microcrédit promulguée par le
dahir du 15 février 19992.
1
La loi stipule que le microcrédit est tout crédit dont l’objet est de permettre à des personnes
économiquement faibles de créer ou de développer leur propre activité de production ou de service en vue
d’assurer leur insertion économique
2
REGS, Le développement des financements alternatifs au Maroc .Mohamed Jamal Edinne ZAROUALI
Sachant que , Outre l’octroi de microcrédit au profit de leurs clients, les associations
de microcrédit ne peuvent pas recevoir des fonds du public 3 (collecte de l’épargne).
Par ailleurs, la loi a fixé le seuil des prêts à 50000 dirhams, mais son décret
d'application s'est contenté d'un plafond de 30000 dirhams. Cette restriction a permis
de segmenter le marché du crédit : les AMC servent donc essentiellement les petites
activités génératrices de revenu et les micro-entrepreneurs. 4
le secteur de micro finance a connu une nouvelle deux autres lois , celle portant le
n°34-13 du 20 Févier 2014, qui étend le contrôle de Bank Al-Maghrib auquel sont
soumises les AMC depuis 2006, selon cette loi. Le texte précise que la banque
centrale délivre et retire les agréments d’exercice et est responsable du contrôle et
de la surveillance macro prudentielle, des relations avec la clientèle, de la
réglementation comptable et prudentielle et des sanctions .
Ainsi , La loi n°85-18 du 09 Janvier 2019 qui modifie la loi n°18-97, qui a relevé le
plafond des prêts accordé par les AMC de 50 000 DH à 150 000 DH.
Et enfin la loi 50-20 considérant les sociétés anonymes comme des institutions de
micro finance leurs permettant d’opérer dans le secteur conformément aux
législations en vigueur5
La loi 18 – 97 a mis en place un cadre institutionnel composé d’un comité de suivi des
activités des AMC, d’un conseil consultatif du microcrédit et d’une Fédération
Nationale des AMC.
Le Comité de suivi des activités des AMC est institué par la loi 18 – 97. Il est composé
des représentants de trois départements ministériels : le Ministère des Finances, le
Ministère de l’Intérieur et le Ministère de l’Emploi et des Affaires sociales. Afin
d’assurer la transparence de la gestion des AMC, le Comité est chargé de veiller au
respect par ces dernières de toutes les dispositions de la loi 18 – 97 et des textes pris
pour son application. À sa création, le comité était chargé d’effectuer le contrôle sur
place et sur pièces des activités des AMC et le contrôle de l’origine de leurs fonds.
3
Art 2 du dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l’exercice de l’activité des
établissements de crédit
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Revue Economie, Gestion et Société , Le développement des financements alternatifs au Maroc .Mohamed
Jamal Edinne ZAROUALI
5
loi n°17-75 relative aux sociétés anonymes et la loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et
organismes assimilés
Afin de faciliter ce rôle de contrôleur, la loi oblige les AMC de faire parvenir au
Comité tous les documents ainsi que tous les renseignements nécessaires à faciliter
cette mission. Cependant, la nouvelle loi bancaire de 2006 (la loi n° 34-03) a transféré
la mission de contrôle à Bank Al Maghrib. Dorénavant, le contrôle est effectué par
Bank Al Maghrib et son résultat est adressé au Comité de suivi.
La FNAM a été créée en 2001 pour organiser l’activité des AMC et pour assurer leur
représentation. La FNAM est un organe de concertation, de coordination interne et
de représentation externe, elle veille aussi à l’application des dispositions de la loi 18-
97 par les membres.
Le Ministère des Finances est chargé d’accorder les autorisations d’exercice aux
AMC. En cas d’infraction ou lorsqu’il s’avère justifié, le Ministère peut retirer cette
autorisation.
Le Ministère des Finances fixe le taux d’intérêt maximum applicable aux opérations
de microcrédit. Il fixe aussi le rapport minimum, entre l’actif et certains ou l’ensemble
des éléments du passif, que les AMC doivent respecter.
E - Bank Al-Maghrib
Le plus souvent, le client approuve un contrat type, d’une ou deux pages, et qui ne
peut pas être lu facilement car rédigé en petits caractères. De plus, photocopié à
plusieurs reprises, il devient parfois difficile d’identifier les conditions et les
obligations écrites. Lorsque l’on ne peut pas identifier clairement les conditions et les
engagements contenus dans un contrat, ceci peut être considéré comme un acte
frauduleux, ou de camouflage, que les institutions de micro finance utilisent comme
une pratique de dol. En conséquence, il est tout à fait légitime de réclamer le droit de
révoquer ces contrats (selon l’article 52 du code des obligations et de contrats), car
ce camouflage des conditions et des obligations a pu pousser le client à ratifier le
contrat de prêt.
La plupart des clients ignorent le taux d’intérêt effectif annuel qu’ils devront payer
pour accéder au crédit, parce que les institutions de micro finance dissimulent
délibérément cette clause. Dans le contenu du contrat, elles se contentent
habituellement de signifier le taux d’intérêt mensuel des remboursements à verser
mensuellement. Cette déclaration du taux d’intérêt mensuel n’est pas suffisante en
soi et cette dissimulation du taux d’intérêt effectif annuel est préjudiciable au client,
c’est un acte dolosif. Sans cette pratique frauduleuse, ces institutions n’obtiendraient
pas le consentement de certains clients contractants.
A la lecture des contrats de microcrédits, il est apparu que la plupart d’entre eux sont
entachés par le vice de lésion opportuniste 7. La majorité de ces institutions
dissimulent délibérément le taux d’intérêt annuel et se limitent à afficher le taux
d’intérêt mensuel contenu dans les tranches de remboursement et qui ne dépasse
pas – dans la plupart des contrats – des taux allant de 1,5 % à 3,5 %, tandis que le
taux d’intérêt annuel réellement pratiqué peut être dix fois plus élevé, voire encore
davantage.
Tout contrat de microcrédit ratifié suite à des méthodes frauduleuses, est en droit
d’être abrogé comme signifié dans le code des obligations et des contrats ,ainsi, toute
adhésion d’un consommateur à des clauses dont il n’a pas eu l’occasion de prendre
connaissance avant la conclusion du contrat peut être abrogée 8.
Afin d’assurer une protection juridique aux emprunteurs et d’éviter que des
institutions financières avides les exploitent, de nombreux pays ont adopté des
réglementations pour criminaliser le taux d’intérêt usuraire 9. On parle de taux
d’intérêt usuraire lorsque le taux d’intérêt inscrit dans le contrat dépasse le taux
d’intérêt maximum plafonné d’un certain pourcentage.
Au Maroc,le taux d’intérêt a été réglementé par L’État jusque dans les années 1990.
Puis il a été totalement libéralisé à partir de janvier 1996, conformément aux
recommandations du Fonds monétaire international 10 . Cependant, malgré cette
libéralisation, il est interdit aux institutions financières de dépasser le taux maximum
d’intérêt contractuel . C’est la Banque centrale (Bank Al Maghrib) qui détermine
chaque année le taux maximum d’intérêt bancaire qu’il n’est pas possible de
dépasser. Ce taux est fixé actuellement en 12,94 %11
Exemple :
Il faut noter que Le secteur du microcrédit a été exclu de la loi réglementant le taux
maximum d’intérêt. Toutefois, l’article 8 de la loi sur le microcrédit30 12 souligne que
le taux d’intérêt maximum applicable aux opérations de microcrédits doit être
déterminé par un arrêté du Ministère des finances. Pourtant jusqu’à maintenant le
Ministère n’a pas émit ladite décision.
Alors que l’activité de ces institutions était limitée au cours des cinq premières
années (1999 - 2004) à l’offre de microcrédits pour la création de petits projets, les
catégories de crédits ont été diversifiées à partir d’avril 2004 afin d’inclure des crédits
immobiliers (achat, construction ou rénovation de logements) et des crédits pour la
fourniture d'eau et d'électricité. A partir de novembre 2007, il est devenu possible à
ces institutions d’agir en tant qu'intermédiaires entre les compagnies d'assurance et
leurs clients les plus pauvres par la souscription de contrats d'assurance et de
réassurance13 .
12
Loi n° 18-97 du 5 février 1999 relative au micro-crédit
13
Dahir n° 1-07-166 du 19 kaada 1428 (30 novembre 2007) portant promulgation de la loi n° 04-
07 complétant la loi n° 18-97 relative au micro-crédit.
Après l’adoption de la nouvelle loi bancaire n° 103-12, les associations de microcrédit
sont désormais considérés comme des organismes assimilés aux établissements de
crédit, en vertu de l’article 11 de la loi et doivent avant de commencer leur activité
solliciter l’agrément de Bank Al-Maghrib conformément à l’article 34 de la même loi.
- au plafond des micro-crédits sera modifié par décret. Ce montant sera arrêté en
fonction de la catégorie, des objectifs et des moyens financiers de l’établissement.
CONCLUSION
14
Laamrani Law Firm | Actualités- mai 2021 , Adoption en Conseil de gouvernement du projet de loi n° 50-20
réformant la microfinance au Maroc.
15
Art 2 Dahir n° 1-21-76 du 3 hija 1442 (14 juillet 2021) portant promulgation de la loi n° 50-20 relative à la
microfinance
Dotée d’une très bonne réputation qui l’accompagne partout où elle s’installe, la
Micro-finance a été la bienvenue au Maroc. Elle a été même le membre de la famille
des financements alternatifs le plus gâté par les autorités, surtout qu’elle a bénéficiée
des encouragements de l’Etat à travers : l’établissement d’un cadre juridique
adéquat, l’octroi des subventions et la création des institutions spécialisées.
Par ailleurs, il s’avère que les microcrédits aboutissent à des résultats controverses
notamment à long terme. Au lieu d’améliorer la situation des bénéficiaires, ces
crédits leur vulnérabilisent encore plus. Une telle situation peut être due aux taux
d’intérêt très élevés et au phénomène des crédits croisés.
BIBLIOGRAPHIE
Thèses :
- DETERMINANTS DE LA PERFORMANCE DES INSTITUTIONS DE MICROCREDIT
AU MAROC ,Ali JEBLI,2012.
Revues :
Lois :
Sites web :
- www.bkam.ma
- www.fnam.co.ma
Etudes :