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kokou Agbedanou

Les trois modèles du cloud computing


Le cloud computing est une expression très largement répandue dans le langage du grand public. C’est en
fait une représentation abstraite, le nuage, qui est constitué d’éléments pourtant bien réels parmi :

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Du matériel (serveurs, baies de stockage, routeurs, switchs, réseau de câbles, cartes de
connexion, modems...).
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Du réseau (Internet, LAN, WAN, MAN...).
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Des logiciels pour l’outillage (virtualisation, containerisation, orchestration, briques de
développement...).
ˇ
Des logiciels pour les services finaux (exemple : la paie, la relation client, le stockage en
ligne...).

Tout peut d’ailleurs être considéré comme des services : des services système d’infrastructure, des
services d’outillage applicatif avec du middleware pour fabriquer des applications, des services
d’applications finales...

Pour qu’un client puisse disposer du service souhaité, il doit donc accéder à des services logiciels (ou
SaaS pour Software as a Service). Ces SaaS ont été développés et construits à partir d’outils
intermédiaires (langages de développement, outil de connexion et de gestion des identités, bus de
message...). Enfin, l’ensemble a besoin d’un socle technique d’infrastructure (essentiellement des
ressources de type CPU, RAM ou disque dur) pour fonctionner.

1. IaaS

L’infrastructure en tant que service (IaaS pour Infrastructure as a Service) a été introduite au début des
années 2000 par Amazon pour régler des problèmes de charge de commandes sur son site web lors des
fêtes de Noël. Amazon a ensuite mis en place sa propre solution de cloud computing dont un des
premiers services a été EC2 (Elastic Compute Cloud) et dont la version beta est sortie durant l’été 2006
(presque une décennie

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déjà). L’idée est ici de fournir de la puissance IT à partir d’une interface web : concrètement la possibilité
pour un particulier ou une entreprise de commander des machines virtuelles, de pouvoir les instancier ou
les arrêter et de payer à l’usage. Le IaaS apporte donc plusieurs concepts :

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Interface web de commande (portail d’accès à un catalogue de services).
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Choix de type de configuration (CPU, RAM ou disque).
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Location et paiement à l’usage.
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Provisionning/déprovisionning de machines virtuelles : soit un système d’exploitation seul sur
lequel le client peut installer tout applicatif en totale autonomie, soit un serveur avec des
composants déjà installés appelé les COTS (commercial-off-the-shelf) comme le middleware :
une base de données MySQL par exemple.
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Un accès à Internet avec du débit en fonction du type de service commandé.
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Un accès administrateur via un mode VPN.

Le IaaS est le monde des sysadmin (administrateurs système et réseau) 2.0, ceux qui ont compris que
l’ère de la virtualisation simple était terminée et que la ressource matérielle, devenue simple commodité,
devait être mise à disposition en mode self-service.

Un IaaS peut être découpé en deux catégories : le IaaS- et le IaaS+.

a. IaaS-

Le IaaS- concerne toute la dorsale (backbone) d’infrastructure sans aucun service de disponible publié. Il
est composé des éléments suivants :

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Stockage
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Hardware
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Network
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Virtualisation

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Exemple de IaaS- : les briques de la fondation

b. IaaS+

Le IaaS+ concerne une infrastructure disposant de services de machines virtuelles nues, c’est-à-dire
contenant seulement un système d’exploitation. Ce service est minimaliste mais des commandes de
provisionning peuvent être effectuées.

2. PaaS

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Le PaaS (Platform as a Service) est un des services du cloud computing qui s’insère entre le IaaS et le
SaaS ; en effet, avant de mettre des applications en mode SaaS, il faut bien les développer et s’appuyer sur
de l’infrastructure IaaS. Et c’est cette couche intermédiaire, qui permet de développer les applications, qui
s’appelle le PaaS.

Le PaaS n’est pas destiné à toute forme d’entreprise mais principalement aux usines de développement
que sont les software editors, les app providers ou les grosses directions de développement d’un client
final.

C’est le monde des développeurs, des architectes logiciels, des urbanistes techniques, des web
designers... Il faut des compétences techniques pour être un utilisateur de PaaS : connaître des langages
de développement, des frameworks, le middleware de développement, les bases de données...

Le PaaS met ainsi à disposition de ces différents types de populations des environnements de
développement prêts à l’emploi.

Le chapitre Du IaaS au PaaS présente différents types de plates-formes communautaires et


commerciales.

La place du PaaS dans la cloud factory

3. SaaS

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Le SaaS (Software as a Service) est la fonctionnalité du cloud la plus connue du grand public sans pour
autant que ce dernier connaisse véritablement les subtilités de cette appellation.

Les collaborateurs d’entreprises, utilisateurs non avertis, font souvent des confusions : ainsi, les termes de
cloud, de SaaS, de hosting et même d’ASP (Application Service Provider) pour les fans des années 2000
sont souvent employés pour parler d’une application qui est accessible en mode distant.

Est-ce qu’une application accessible en TSE (Terminal Server Edition) ou en Citrix est une application SaaS
? La réponse est non : c’est une application en mode Terminal Server.

Est-ce qu’une application web est une application SaaS ? La réponse est variable : cela dépend de
l’architecture sous-jacente.

Le SaaS étant une des fonctionnalités du cloud computing, il doit en respecter les principes tels que
décrits dans le chapitre Enjeux - L’apport du cloud computing pour le client.

Il convient néanmoins de distinguer la composante commerciale et marketing du terme SaaS : tous les
éditeurs de logiciels ont pris la décision de transformer leur modèle de commercialisation en délivrant
leurs applications en mode externalisé avec un paiement à l’usage. Ainsi, l’application peut être vendue
comme application SaaS sans pour autant que l’architecture mise en place soit réellement du SaaS. Il est
bien difficile pour un client ou un utilisateur de connaître véritablement le détail de l’implémentation
technique.

Les pionniers du SaaS sont les pionniers du Web : Yahoo, Google, Amazon... qui ont mis en ligne des
applications payantes à l’usage ou gratuites et dont le service est opérationnel 24/24 pour des milliers
d’utilisateurs.

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Le modèle Car as a Service

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