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Nuit.

Doux et calme écrin froid sur le bouillonnement


De mes pensées. La tête contre la vitre embuée,
Je trace de mon souffle une toile de brouillard blanc
Où dansent les souvenirs de printemps égarés.
Sur ce témoin muet, tes reflets à mes yeux
S’animent, rejouent encore les même scènes passées.
Ils rejouent tes sourires, lorsqu’ils étaient heureux.
Ils rejouent nos deux mains, alors doucement mêlées.

Comme souvent, je me perds dans leur contemplation


Et mon esprit fiévreux, et mon regard éteint
Remontent les époques vers toi. Nous. Tentation
Insidieuse, baiser frêle de notre passé lointain.
Immobile, spectateur, mon corps à l’abandon
Observe qui nous fûmes, en voyeur impuissant,
Regardant par cette fenêtre de maison
Les traits simples et purs de notre avenir naissant.

La lune passe. Je demeure incapable de fuir


Du regard les seules choses qu’il me reste de toi :
Des fantômes de mots tendres, des cendres de souvenirs
A jamais bornés à être captifs du verre froid.
Au pied de la fenêtre transformée en autel
Des regrets déposés en preuves de ma foi
Et une prière aphone, un silencieux appel
A ce que cesse la douleur et meurent mes émois.

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