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Crépuscule

Bruno Lafont

Œuvre publiée sous licence Creative Commons by-nc-nd 3.0

En lecture libre sur Atramenta.net

2
LORSQUE LE SOIR DESCEND

Ton sourire s’est endormi


Entre les langes du temps.
Et lorsque le soir descend,
Regarde comme j’ai vieilli.

J’ai oublié l’inoubliable,


Souvent vécu comme un misérable,
Noyé dans les larmes du passé
Ma jeunesse aux rives parfumées.

Ton sourire s’est figé


Entre les langes du souvenir
Et lorsque le soir soupire,
Regarde comme j’ai changé.

J’ai oublié ton visage,


Voyageur sans bagages,
J’ai noyé dans les rides du temps
La jeunesse de mes vingt ans.

Ton sourire s’est endormi


Entre les langes du temps.
Et lorsque le soir descend,
Regarde comme j’ai vieilli.

3
SOLITUDE

Marcher à tes côtés,


Longtemps.
Prendre ta main rien qu’un instant,
Et oublier l’oubli
Tout simplement.
Pour oublier ce grand ennemi,
Le temps.

Car vois-tu, j’ai peur de la vie,


De la froide solitude,
Terrifiant prélude
Au désert de mes nuits.

Je t’attends,
Mais le temps
N’épargne personne,
Et là-bas on sonne,
Déjà,
Le glas
Pour une femme que je ne connais pas.

4
LA ROUTE QUI MENE NULLE PART

Il y a,
là-bas,
Une route,
Une route qui mène nulle part.
Une route que j’aime
Parce qu’elle mène nulle part.

Et nulle part, c’est doux, c’est bon.


C’est doux comme une caresse amoureuse
C’est bon comme un bol de café qui fume.
La route qui mène nulle part touche l’horizon.

Il y a,
là-bas,
Une route et tout au bout
Peut-être que tu m’y attends
Peut-être aussi n’y-a-t-il personne
Car qui m’attendrait sur une route qui mène nulle
part ?

5
RIEN D’AUTRE

Rien d’autre que le chuintement roux de l’air dans


les peupliers,
Rien d’autre que le souvenir tremblotant d’un
visage,
Rien d’autre que la mélancolie douce d’avoir aimé,
Rien d’autre que les premières rides sillons de
l’âge.

Rien d’autre qu’un pâle soleil d’automne,


Rien d’autre qu’une âme que plus rien n’étonne,
Rien d’autre qu’un regard qui a froid,
Rien d’autre qu’une main qui se tend vers toi.

Rien d’autre ?

Si, juste besoin d’une petite flamme sourire


Pour croire encore et ne pas mourir.

Rien d’autre.

6
CREPUSCULE

Petit
A
Petit,
Le soleil
G
l
i
s
s
e,
Et se noie,
En mille rayons,
Dans tes yeux.

Goutte
A
Goutte,
Sur ton visage pluie,
Se balance mon rêve.

Goutte
A
Goutte,
Au coin de tes lèvres

7
Perle mon baiser arc en ciel.

Tic
Après
Tac,
La bulle du temps s’ é t i r e
Et baille, et geint.

Tic
Après
Tac,
Le balancier de l’horloge égrène le temps
Et sème le silence.

Au dehors, s’effrite le soleil

Petit
A
Petit,

Crépuscule.

8
UN DIMANCHE DE NOVEMBRE

Pluie sale qui colle aux trottoirs.

C’est un dimanche gris


Pour des pensées grises.
Une ville morte
Qui geint sous le vent de novembre.
C’est un malade en crise
Pour son dernier cri.

Douleur dans mon cœur


Par ce temps d’arrière saison
Où je pleure
Longtemps
Ton visage aimé.

Paupières closes
Volet du temps
Qui bat au vent.
Bouquet de roses
A l’être disparu.

Frisson de ma solitude.

9
J’AI DEJA VECU

Une nuit, la mort me tire par les pieds


Et me dit : lève-toi et marche !
Alors je la suis, à demi réveillé,
D’une chancelante démarche.

Nous traversons un noir désert.


Ténèbres de l’Oubli me dit-elle
Et plus loin, sur ta gauche, l’Enfer,
Danse lascive des flammes éternelles.

Parvenu aux limites de l’Entendement,


Je fatigue. Brève halte. Silence étoilée.
Puis nous dépassons la frontière du Temps.

Nous arrivons enfin dans un coin de l’Univers.


Là, nous nous arrêtons devant une porte en fer.
La mort me dit : voilà, c’est ici.
Comment ça, c’est ici ?
Eh bien oui, le terminus de ta vie !

Je compris que j’avais atteint les fins dernières


Et que la mort serait pour toujours ma geôlière.

10
11
THE END

Il n’y a plus rien,


Que des mots vides sur une feuille blanche

Desmotsquis’entrechoquent

Qui ne savent plus quoi dire


Et qui restent plantés là,
Dans un coin de cette feuille.

Il n’y a plus rien


Que des larmes tremblotantes
Qui perlent comme une rosée d’été
Des larmes qui pleurent
Qui ne savent même plus pourquoi
Et qui glissent au bord de tes grands yeux verts

Non, il n’y a plus rien


Que des soleils en morceaux sur une vie cahots
Des soleils qui ne savent plus briller d’étoiles
Et que je ramasse au creux de mon cœur.

Tu me manques,
Cruelle absence,
Seul le regard écoute le grand silence,
Vide.

12
FIN

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