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Physiologie pancréas endocrine

Métabolsime glucidique

Pr Damoune
Endocrinologie et Maladies
métaboliques
Objectifs pédagogiques
• Connaitre lesprincipales hormones du
pancréas endocrine.

• Connaitre les différentes actions des hormones


pancréatiques et leursimplications dans la régulation de
laglycémie.

• Connaitre les mécanismes de régulation dela glycémie et


leurs implications dans la pathologique.
Plan
I- Introduction
II- Rappel anatomique et histologique
III- Physiologie du pancréas endocrine
IV- Régulation de la glycémie
V-Pancréas exocrine
VI- Implications pratiques
I-Introduction
• Glande impaire mixte

• Se compose de deux parties :


- La partie exocrine est responsable de la synthèse et de
la sécrétion des enzymes pancréatiques digestives dans
la lumière intestinale importante pour la digestion

- La partie endocrine secrète des hormones (insuline,


glucagon) dans la circulation sanguine importantes
dans la régulation de la glycémie
II-Rappel anatomo-histologique
Rappel anatomique
- Organe abdominal jaune
rosé et entouré d’une fine
capsule conjonctive

- Localisation
rétropéritonéale en avant
de l’aorte de la veine cave
et des veines rénales et en
arrière de l’estomac devant
et audessus du rein
Rappel anatomique
Composé de 3 parties :

• la tête (partie la plus


volumineuse (Tête +col
(ou isthme)) s’insère dans
le cadre du duodénum

• le corps

• la queue qui se termine


au contact de la rate
Rappel anatomique
• Le pancréas comporte deux conduits
excréteurs :

- le canal pancréatique principal dit canal de


Wirsung (Ø : 1.5 à 2 mm) qui parcourt le
pancréas et collecte les sucs digestifs
pour les déverser dans le duodénum au
travers d’un orifice commun avec
l’abouchement du canal cholédoque avec
lequel il se réunit au niveau de l’Ampoule
de Vater avant d’atteindre le duodénum
par un orifice : Papille majeure

-le canal pancréatique accessoire, ou canal


de Santorini qui s’abouche au niveau de
la papille duodénale mineure, située 3 cm
audessus de la papille majeure.
Rappel histologique
• pancréas exocrine 80%: cellules
acineuses (enzymes digestives)

• pancréas endocrine 1 à 2 %
: îlots de Langerhans
(hormones)

• Il y a environ 1 million
d’ilots de Langerhans
dans le pancréas de
l’homme, ce qui
représente environ
1,5% de la masse
totale du pancréas
Rappel histologique
On trouve 4 types de cellules au niveau des ilots de
Langenhans :

- α : sécrètent le glucagon

- β : sécrètent l’insuline

- δ : sécrètent la somatostatine

- F ou PP : sécrètent le polypeptide pancréatique


III-Physiologie du pancréas endocrine
A-Insuline
➢ Structure:
- Elle est formée de 2 chaînes A et B, reliées par 2 ponts disulfures, le
troisième pont disulfure se trouvant sur la chaîne A.

- - A=21AA B=30AA

- - Il existe une spécificité d'espèce mais l'insuline animale est active


chez l'homme.

- - L'insuline est préparée maintenant par génie génétique.


Synthèse et sécrétion
• Biosynthèse et sécrétion: sous forme de Proinsuline :
insuline + peptide C(petide de32 AA)

• Lapro-insuline: possède 86 acides aminés, formée de deux


chaînes A et Breliées par le peptide C, qui permet la plicature
de lamolécule et la formation de 3 pontsdisulfures.

• Àla fin de sasynthèse la pro-insuline est clivée par


phénomène enzymatique et libèrel'insuline
Synthèse et sécrétion

• Sécrétion:
l'insuline et stockée dans les cellules des îlots de
Langerhans
leglucose pénètre par le transporteurGLUT2.

• Il y aura une production accrue d'ATPet


une diminution du rapport ADP/ATP
conduisant àla fermeture decanauxK'
ATP-dépendants.

• Cecientraîne une dépolarisationce


cellulaire qui permet l'ouverture de
canaux calciques et la libération
d'insuline.
Synthèse et sécrétion
• Lasécrétion de l’insuline s'établit selon 2modes:

- continu pour maintenir un taux basal d’insuline circulante.

- stimulée en réponse à un signal (absorption) qui estbiphasique:

❑ une phase précoce liée à la libérationde l'insuline


stockée.

❑ une phase tardive, postprandiale,correspondant à la libération


de l'insuline nouvellement synthétisée
Catabolisme
• La demi-vie est de 5 minutes environ.

• L'insuline sécrétée par le pancréas passe obligatoirement


par la veine porte et le foie.

• L'insuline est dégradée par une enzyme présente surtout


dans le foie mais également dans le rein, l'insulinase
coupant en premier lieu les ponts disulfures.

• La destruction enzymatique de l'insuline dans l'organisme


est complète et on ne retrouve pas d'insuline intacte dans
les urines.
Effets de l’insuline
• Grâce à la fixation sur un récépteur membranaire.

• Son action se fait via des récepteurs spécifiques exprimés à la surface de


la plupart des cellules principalement au niveau du foie, du tissu adipeux
et du muscle

• Hormone hypoglycémiante

• Hormone anabolisante (mise en réserve du glucose)

• Trois grands métabolismes :


– glucides
– lipides
– protéines
Effets de l’insuline
Actions sur les métabolismes :

-Métabolisme des glucides : favorise la glycogenèse : (stockage hépatique du glucose


sous forme de glycogène, augmentation de l'activité des enzymes glucokinase et
glycogènesynthase (Foie, Muscle), inhibition la glycogénolyse, Inhibition de la
néoglucogenèse)

-Métabolisme des lipides : favorise la lipogénèse en favorisant la captation et la


synthèse des triglycérides, Inhibition de la lipolyse au niveau du foie, du tissu
adipeux et des muscles striés ; en absence d'insuline

-Métabolisme des protéines : Action anabolisante protéique par réduction de la


protéolyse, Augmentation de la captation des acides aminés par les tissus,
Inhibition de la néoglucogenèse

- Effets sur la croissance cellulaire : sont plus lents (quelques heures, ou jours) (Action
génomique)
B-Glucagon
Structure et métabolisme

• Sécrété par cellules α du pancréas sous forme


de pro-glucagon
• Polypeptide PM ≈ 3500, chaîne de 29AA
Structure et métabolisme
• catabolisme foie -(rein)
• Demi -vie ≈ 3 min
• Effets : opposés à l’insuline, c’estune
hormone hyperglycémiante
• Le foie est le seul organe cible du glucagon
Régulation du glucagon
• Hyperglycémie: inhibe sasécrétion
• Hypoglycémie : stimule sasécrétion
• L’ insuline ⇒ inhibe le glucagon
• Hormones gastrointestinales⇒ stimule
glucagon
Effets physiologiques
• Stimulation de la libération de glucose par le foie
– Augmentation glycogénolyse
– Augmentation gluconéogenèse
• Inhibition de l’utilisation de glucose par le foie
– Diminution glycogénogenèse
– Diminution glycolyse
Effets physiologiques
• Au niveau glucidique:
– augmente la glycogénolysehépatique.
– inhibe la glycolyse.
– stimule la néoglucogenèse,
• Au niveau lipidique: augmente la cétogénèse
hépatique
• Au niveau protéique: accroît la capture des AA par
les hépatocytes favorisant lanéoglucogenèse.
C-Somatostatine et polypéptide
panréatique
Effets de la somatostatine
• Au niveau des îlots de Langerhans, la
somatostatine inhibe la sécrétion del’insuline
et du glucagon
Amyline
• Peptide de 37AA (structure proche calcitonine)
• cellules β (sécrétion souvent / / à insuline)
• forme des fibrilles amyloïdes dans îlots de
Langerhans
• Effets de l’amyline:
– inhibe la sécrétion d’insuline
– induit une résistance à l’insuline dans:
• muscle
• foie
IV-Régulation de la glycémie
Régulation de la glycémie
- Notion de Glycémie : Concentration plasmatique de glucose ou taux de glucose par
litre de plasma

- - La glycémie est d’environ 1 g/l (soit 5,5 mM)

- La glycémie est considérée comme normale : à jeun : 0.7 à 1.20 g/l (3,9 à 7,2 mM)
et état post-prandial (2h après le repas): < 1,40 g/l

- - Glycémie < 0,7g/l : Hypoglycémie

- - En réalité, la glycémie varie mais ne monte guère au-dessus de 1,5g/l après un


repas

- - Ces variations témoignent de la mise en jeu d’un système de régulation de la


glycémie

- - La glycémie doit être régulée pour répondre aux besoins énergétiques des tissus
gluco-dépendants (Cerveau, Rétine, Hématies, …) et pour ne pas créer de désordres
osmotiques.
Régulation de la glycémie
Le glucose sanguin peut provenir de trois origines :

• du glucose alimentaire, exogène, par l’ingestion d’aliments ou de


boissons sucrés riches en sucres rapides ou de la digestion des
glucides lents

• des réserves mobilisables de glucose sous la forme de glycogène, ce


dernier étant présent en abondance dans les muscles et le foie.
L’hydrolyse du glycogène (glycogénolyse) des muscles produit du
glucose dans les cellules musculaires.

• de la gluconéogenèse qui transforme les acides aminés provenant


du catabolisme des protéines, pour synthétiser du glucose
Régulation de la glycémie
• Le glucose joue un rôle important dans le métabolisme
cellulaire.

• Il est nécessaire dans de nombreuses cellules pour les


processus énergétiques, sa dégradation fournissant de
l'énergie sous forme d'adénosine triphosphate (ATP).

• Le glucose est le principal carburant de l'organisme et


plus particulièrement du cerveau puisque c'est le
seul nutriment qu'il soit capable de consommer (en
dehors des corps cétoniques qui sont produits à partir
des réserves en graisses en cas de jeûne)
Hyperglycémie:
• En cas d’élévation de la glycémie, un enchaînement
de mécanismes est mis en œuvre pour la diminuer.

• Les cellules β des îlots de Langerhans du pancréas


sont en effet sensibles à l’élévation de ce paramètre,
qui provoque la libération d’insuline

• Augmentation de la pénétration cellulaire du glucose


L’insuline favorise la pénétration du glucose dans
toutes les cellules de l’organisme en augmentant la
perméabilité de leur membrane plasmique.

• Le mécanisme d’entrée du glucose dans les cellules


fait intervenir un transporteur de type GluT (Glucose
Transporteur pour transporteur du glucose).
Hyperglycémie
• Il existe au moins cinq types de GluT, selon leur structure,
leur localisation et leur affi nité pour le glucose

• les deux principaux sont GluT2 et GluT4 :


• GlutT2 est localisé dans l’intestin, le foie, le rein et les
cellules β du pancréas ; il possède une activité
proportionnelle à la quantité de glucose présente dans le
sang et signale toute modification de la glycémie aux
cellules β du pancréas

• GluT4 est le transporteur le plus efficace ; localisé dans les


muscles, le cœur et le tissu adipeux, il possède une faculté
de déplacement entre l’intérieur et la surface de la cellule,
qui en fait le principal transporteur recruté par l’insuline
Hypoglycémie
• En cas de baisse de la glycémie, l’organisme met en
œuvre des voies métaboliques hyperglycémiantes
permettant de faire augmenter la concentration de
glucose dans le sang

• la glycogénolyse et la néoglucogenèse.

• Au cours du jeûne, les cellules α des îlots de


Langerhans du pancréas sécrètent progressivement du
glucagon, qui agit surtout au niveau du foie pour
activer la glycogénolyse et la libération de glucose dans
le sang.
Régulation de la glycémie après un
repas
• Après avoir mangé, le repas est digéré.

• La digestion effectuée au niveau du tube digestif permet


de transformer les aliments en acide aminé, en glucide et
en lipide.

• Le glucose et les acides aminés sont transportés des


intestins vers le sang tandis que les lipides alimentaires
sont transportés via le système lymphatique.

• Cet état post-prandial conduit à la synthèse et à la


libération de l’insuline
Régulation de la glycémie après un
repas
• Le glucose « alimentaire », sous l’effet de l’insuline va
entrer dans les cellules musculaires et adipeuses afin d’être
stocké sous la forme de glycogène.

• De plus, il va également servir à la synthèse d’acide gras.


Ces acides gras seront stockés sous la forme de triglycérides
et seront amenés aux cellules adipeuses afin de les stocker.

• l’insuline va inhiber la lipolyse en exerçant une baisse de


libération d’acides gras libres dans le sang.

• La synthèse protéique à partir des acides aminés «


alimentaires » est également motivée par l’insuline
Régulation de la glycémie en cas de
jeune court
• La glycémie chute quelques heures après le repas
entrainant une diminution de l’insulinémie et une
augmentation de la sécrétion de glucagon.

• Tout comme l’insuline signale un état nourri, le


glucagon signale un état à jeun.

• Cette hormone hyperglycémiante va entraîner, via son


action principale sur le foie, une glycogénolyse
permettant ainsi une libération de glucose dans le sang
et donc une augmentation de la glycémie
Régulation de la glycémie en cas de
jeune prolongé
• Les réserves de glycogène se vident petit à petit
de telle manière que 16 heures après le dernier
repas, tout le glycogène est consommé.

• Le glucose néosynthétisé est désormais obtenu


par la néoglucogénèse.

• Cette néoglucogénèse se fait principalement à


l’aide des acides aminés libérés par le muscle en
premier lier.
Régulation de la glycémie en cas de
jeune prolongé
• Si le jeune se prolonge, le corps se met alors à utiliser les acides gras
comme sources d’énergie obtenue par lipolyse du tissu adipeux

• Ceci entraîne la formation de corps cétoniques . Ce dernier les


préfère au glucose afin de ménager la néoglucogénèse à partir des
protéines et donc de diminuer la protéolyse.

• Dans le fois, La bêta-oxydation, voie métabolique de dégradation des


acides gras, permet de produire la coenzyme acétyl-CoA. Cette
dernière est alors utilisée pour fabriquer les corps cétoniques

• Ies corps cétonique peuvent être utilisés par les organes pour fournir
de l’énergie lorsque le glucose n’est pas disponible en quantité
suffisante. Cela conduit à l’état de cétose.

• Il peut se passer entre 4 et 7 jours avant que l’organisme ne soit enfin


en état de cétose.
V-Pancréas exocrine
Composition pancréas exocrine
• Les acini, qui constituent le pancréas exocrine, sont
composés de cellules séreuses, ou zymogènes.

• Elles sont dotées de très nombreux grains de sécrétion


représentant les protéines synthétisées.

• Ces derniers sont surtout retrouvés au niveau du pôle


cellulaire apical, au niveau duquel ils sont libérés dans les
canaux pancréatiques.

• Les cellules canalaires participent à la synthèse du suc


pancréatique en élaborant une sécrétion
hydroélectrolytique importante
Production du pancréas exocrine
• Le suc pancréatique permet la bonne digestion de
nombreux aliments grâce à sa composition riche en
enzymes.

• Il est incolore, non visqueux, de pH neutre ou peu alcalin


selon le débit de sécrétion.

• Cela permet de tamponner le pH acide du duodénum à la


sortie de l’estomac et favorise l’activité optimale des
enzymes digestives présentes au niveau duodénal.

• Une grande quantité de suc est produite quotidiennement


(environ 1,5 à 2,5 L)
VI-Implications pratiques
Diabète de type 1
• Le D1 est une Maladie auto-immune spécifique
d’organe dans laquelle les cellules Β des îlots
pancréatiques sont détruites puis infiltrés de
cellules mononuclées (insulite).

• Défaut de sécrétion d’insuline

• Se voit surtout chez les sujets jeunes et maigres

• Traitement par insuline à vie


Diabète de type 2
• Se voit chez les sujets âgés, obèses.

• Il y a une hyperglucagonémie et une production


insuffisante en insuline de sorte que la glycémie augmente.

• Il y a une résistance des tissus périphériques à l'action de


l'insuline sur la captation du glucose.

• Traitement par des comprimés pour augmenter la


sensibilité à l’insuline ou augmenter la sécretion d’insuline
ou insuline à un stade avancé
Les tumeurs sécrétantes des ilôts de
langherans
-l'insulinome : Il s'agit le plus souvent d'une tumeur bénigne,
développée aux dépens des cellules β. Il y a une
augmentation de la sécrétion d'insuline provoquant une
hypoglycémie.

- le glucagonome: Il s'agit d'une tumeur bénigne ou maligne


sécrétant du glucagon ou du proglucagon. On observe un
diabète sucré avec baisse de l'état général, amaigrissement
et fatigue.

- - le somatostinome: Il s'agit d’une tumeur se développant


aux dépens de cellules δ entraînant un diabète sucré peu
marqué avec hypoinsulinémie et hypoglucagonémie.
Points essentiels
• Les principales hormones secrétés par la
pancréas sont l’insuline et le glucagon

• Rôle majeur dans le maintien de la glycémie

• Tout désordre de la sécrétion pancréatique en


résulte une maladie métabolique

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