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Histoire de l’Art

Nice, France

L’histoire de l’art d’un autre cosmos


Mes oreilles ont réceptionné plusieurs informations de la bouche des autres étudiants. Cela
m’a paru un peu lunaire. L’histoire de l’art paraissait comme une contrainte pour certains et
pour d'autres, une révélation. Selon moi, elle est ni une ni l’autre. L’histoire de l’art est
comme une pyramide. On ne sait comment on sait tout ça, mais des spécialistes ont fait des
écrits. J’aimerais tout remettre en question. Mais ce n’est pas possible, qui suis-je pour
penser cela. Mais après tout, qui est l'historien de l’art pour penser tout cela ? Je pense que
cette “matière” est devenue bien trop scolaire et pas assez énigmatique. J’aimerai plus
d’hypothèses et de secrets, et non-juste des textes écrits qu’on apprend par cœur jusqu’à en
avoir marre. Peut-être que c’est la fac qui m’a fait découvrir cette image de l'histoire de l’art.
Et qui m’en a presque… Effrayé ? Cela me dérange aussi qu’on nous obligeait à aller voir à
droite à gauche, a la quête d’exposition qui n’avait souvent rien à voir avec notre travail.
L’histoire de l’art est propre à chacun. Personnellement, c’est l’histoire d’art de la science-
fiction.
« J'ai commencé l'histoire de l'art avec les documentaires sur l'art égyptien antique. Des
reportages sur les pyramides et les tombeaux. Ça a nourri mon obsession pour la science-
fiction que j'ai connue des toute petite. À chaque fois que j'entends le mot histoire de l'art, je
me demande s'il y a des complotistes qui s'intéressent à ça. Et donc je m'intéresse en
m'imaginant, si cette œuvre avait été produite sur une notre planète ou un autre univers,
qu'est-ce qui aurait changé ? L'histoire de l'art d'un autre cosmos m'intéresse. Je pense
toujours à l'analyse que pourrait avoir une vie extraterrestre. Mais j'ai du mal avec les
musées, je m'ennuie très souvent. Ce n'est pas assez fun pour la plupart. J'en ai marre des
tableaux classiques un peu bateau. J'aimerais aussi qu'on arrête d'utiliser des mots super
compliqués dans l'histoire de l'art, pour montrer qu'on est intelligent. Je rêve d'un langage
que tout le monde puisse comprendre dans l'histoire de l'art. »
Cela permet de ne pas rester centré sur son nombril. Je pense que nous avancerons plus
loin dans cette optique de vision. Aller au-delà de ce que nous connaissons, aller au-delà de
ce que les Humains peuvent connaître. Les enfants peuvent être une parcelle de cette
nouvelle histoire de l’art. Ils comprennent tout tellement vite et simplement. J'aimerais que ce
soient les enfants qui nous enseignent cette matière. En ce moment, je travaille sur un
musée virtuel. C’est ma façon de présenter mon histoire de l’art que j’ai sélectionnée et mise
en scène dans un espace que j’ai créé sur ordinateur.

Compréhension
Fun
Vocabulaire facile
Goût
« Museum Minecraft Steigerwald IVL »,
2022, logiciel Minecraft (jeux vidéo)
Dévoilée l’intimité
On a beaucoup parlé de l’iconographie et de la géographie de l’histoire de l’art. J’avoue que
je n’y suis peut-être pas assez attaché, car je suis né dans un pays européen. Et j’ai
l’impression que d’en parler alors que je ne suis pas concerné (j’ai la “chance” d’être
européenne.), me feras dire d'énormes bêtises. Je respecte tellement le travail d’artiste
venant des quatre coins du monde. Alors je vais développer l’intime dans l’art, qui est une
grande partie de mon travail. C’est un terrain plus sûr pour moi et ma faible connaissance.
Tout d’abord, je pense que se livrer dans ses œuvres peut être une libération, mais à la fois
un piège tout dépend à quelques moments de ta vie, on laisse les gens voir à l'intérieur de
nous. Et surtout comment est ton esprit, son état quand tu décides d’en faire la démarche.
« My bed » de Tracey Emin est l’endroit où elle vit pendant une période de dépression, ou
« Everyone I have slept », travail sur l’intimité.
Je suis assez fan de cette artiste. J’aurais presque aimé pouvoir m’allonger dans My Bed et
me recouvrir de la couverture. J’aime ces femmes qui ont l’esprit très punk et dévoile tout de
A à Z. C’est tellement excitant et intense. On se prend un bout de chair dans la figure.
Il y a aussi Sadie Benning. Elle se définit par une pratique amateur et très personnelle avec
sa caméra Fisher Price noir et blanc. Elle expérimente depuis ses 15 ans. Cela présente
bien le rapport d’exploration et de découverte que l’artiste entretient avec son propre corps et
sa sexualité adolescente, à travers le médium vidéo. Elle présente également l’évolution de
son travail vers une recherche poussée dans le montage. Son œuvre, à l’image de la
communauté homosexualité, mais aussi des mouvements post-féministes.
Je suis très touchée par les artistes japonaises. Nobuyoshi Araki en fait partie, notamment
avec « Voyage Sentimental ». Deux photographies de sa vie, mais à des moments opposés.
Yves Montmayeur a fait un portrait vidéo d’elle. Son travail me bouleverse tellement qu’il est
puissant. Je trouve cela tellement délicat et fin la façon dont elle se montre. J’aimerais
trouver cette sensibilité dans mon travail.
Toutes les performances de Marina Abramovic se jouent dans le rapport à l’intime, que ce
soit avec son ex-compagnon Ulay avec lequel elle a énormément travaillé, ou bien seule.
L’Art doit révéler quelque chose de l’humain, pense l’artiste ; la performance y répond. C’est
en partie grâce à elle que je me suis mise à faire des performances. Et cela me permet de si
bien de m’exprimer sur ma vie, sur ce que je ressens, que ça en est envoûtant.
« Super Mémé » est une compilation de tous les matins où ma grand-mère me réveille chez
elle. Tous les matins pendant une semaine, elle passe l’encadrement de la porte, fait sa vie
en me chuchotant un mot doux pour que j’ouvre les yeux. Cette pièce était une sorte
d’hommage pour elle en rentrant dans notre quotidien quand nous vivions ensemble. Cela
m’a permis de comprendre certaines choses, de voir des choses qui étaient sous mon nez
depuis le début et d’avoir toujours cette vidéo en souvenir d’elle. Selon moi, c’est la
production la plus intime de mon travail, car elle est dédiée à ma mémé.

Compréhension
Fun
Vocabulaire facile
Goût « Super mémé », vidéo, 27 min
Les femmes, enfin! WomanHouse
Dans une maison à Los Angeles, Judy Chicago et Miriam Schapiro forment un collectif
d'artistes femmes, exposant et performant dans ce lieux. Entre expérience féminine, théâtre
et performance, ces femmes se livrent enfin. C’est comme construire un endroit safe et sain
pour se regrouper, s’entraider et s’aimer. Elle a des airs de maison de poupée féministe. Une
esthétique très kitche et très rose qui me fait penser à la maison Barbie. Notamment avec les
pièces telles que la cuisine qui est très occupée en électroménager. Une installation avec
des seins recouvrant les murs, comme des milliers d'œufs plats sexy sur les parois de cette
salle. Je trouve que cela fait un peu cabinet de curiosité, mais de la Femme.
Le lieu semble être un parfait endroit où les artistes peuvent enfin s’exprimer. Entre mode,
maquillage et sexualité, cela me fait penser au mouvement CAMP. Ou même (pour quelque
chose de plus moderne) à l'émission de TV RuPaul's Drag Race. Des performances avec
beaucoup d’humour et de sarcasme qui m'ont ravie. C’est drôle, punk, et burlesque.
Dans le film, on voit à un moment une pièce plongée dans une lumière rouge intense ; cela
m’a fait penser à une installation vidéo à l’exposition Shéhérazade la nuit - Palais de Tokyo.
Cela montre quand même une certaine modernité déjà quand elles ont bâti ce projet. Entre
Caverne D’Alibaba, fausse fleur, Comedy Show et Feminist, Woman House rend hommage à
toutes ses femmes qui n’ont pu jamais ressentir ces sentiments.
J’ai adoré ce film. Un pur bonheur pour le cœur et les yeux. C’est tellement puissant de voir
les femmes se réunir et performer. J’aimerai tant un jour pouvoir créer un collectif aussi
intense et intéressant.
« Ile flottante » parle de l’endométriose, un combat des femmes depuis des années qui n’est
toujours pas pris au sérieux dans notre société. « Crème Fouetté » parle du fantasme poussé
à l’extrême et de la sexualité.

Compréhension
Fun
Vocabulaire facile
Goût
« Ile flottante »,installation et son de la
performance projeté, drap et œuf séché.

« Crème fouetté », performance

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