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Initiation Linux

(Distribution Debian)
Introduction (Gestion des utilisateurs et groupes)

Dans cette deuxième partie, je vais vous expliquer comment gérer les utilisateurs et les groupes sur Linux.
Cela implique de connaitre les commandes (création, modification, suppression) et les fichiers de
configuration liés à celle-ci.

Comme tout OS, Linux permet de créer des utilisateurs pour se connecter au système. Mais quelques
conditions doivent être connues avant de commencer, il est à noter que :
• Seul le super utilisateur root peut créer ou modifier les comptes utilisateurs sur le système. La
commande su va donc devenir votre meilleur ami.
• Un compte d'utilisateur sans mot de passe est inactif (personne ne peut ouvrir de session avec ce
compte tant qu'un mot de passe ne lui a pas été attribué).
• Un identifiant de connexion (login) se crée toujours en minuscule et sans accents ni caractères
spéciaux.

Création d’un utilisateur


useradd (création d’utilisateurs)

la commande useradd peut être lancer grâce au terminal et permet de créer un compte utilisateur. Cette
commande doit être lancée en tant que super utilisateur (root), il faut donc utiliser la commande « su »
pour Elever vos privilèges avant de l’utiliser.
Remarque : adduser n’est pas une commande système Linux, il s’agit d’un script interactif proposé par
Debian et ses dérivés qui offrent une certaine facilité aux novices pour créer un compte utilisateur.

Syntaxe de la commande :
root@LX01:~# useradd <utilisateur> <options>
où <utilisateur> représente l'identifiant de connexion (le login) du nouveau compte d'utilisateur à créer.

Les Options
Plusieurs options peuvent être fournies à la commande. Chacune d'elle permet de configurer certains aspects
du nouveau compte utilisateur au moment de sa création.
Voici les principales options

Options Description
Permet de choisir l'emplacement du dossier personnel du nouveau compte. Sans cette option,
-d <chemin>
le dossier personnel aura le chemin /home/utilisateur/
-e <YYYY/MM/DD> Date à laquelle le compte utilisateur sera désactivé.
-g <nom du groupe ou gid> Nom du groupe ou GID de celui-ci. Le groupe doit exister.
Détermine les groupes auxquels le nouveau compte doit appartenir. Si un ou plusieurs de ces
-G <groupe1 groupe2>
groupes n'existe(nt) pas, l'exécution de la commande sera annulée.
-m Crée le répertoire personnel de l'utilisateur s'il n'existe pas.
Sélectionne le shell à utiliser pour exécuter les commandes du terminal. Sans cette option, le
-s <chemin d’un shell> shell par défaut est /bin/sh qui est un shell minimaliste. On lui préfèrera donc généralement le
/bin/bash.
Attribue un identifiant numérique unique et spécifique pour le nouveau compte. Sans cette
-u <uid>
option, le prochain UID disponible est automatiquement choisi.
Permet d’indiquer le chemin du répertoire squelette, qui contient les fichiers et répertoires à
-k <chemin> copier dans le répertoire personnel de l'utilisateur. Cette option n'est valable qu’avec l'option -
m.

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Exemple d’utilisation :
Créer un utilisateur avec son répertoire personnel
root@LX01:~# useradd bill -s /bin/bash -m

La commande ci-dessus crée le répertoire personnel (home) de l’utilisateur « bill » et lui affecte le shell bash.
Explications :

• Par défaut, le shell d’un nouvel utilisateur est défini sur /bin/sh qui est un shell moins performant
que le shell bash. L’option -s /bin/bash permet donc d’utiliser le shell bash à la place de celui par
défaut.
• Par défaut, la commande useradd ne crée pas le répertoire personnel de l’utilisateur. Sans répertoire
par défaut l’utilisateur ne peut absolument pas travailler. Il faut donc engager l’option -m pour en
créer un.
PS : A quoi sert de créer un utilisateur sans répertoire personnel puisqu’il ne pourra pas travailler? eh bien il
faut se souvenir qu’il existe des comptes utilisateurs qui ne sont pas utilisés par des personnes physiques, mais
par des processus qui eux n’ont pas besoin de répertoire personnel.

Créer un utilisateur avec un UID spécifique


Dans les systèmes d’exploitation Linux, les utilisateurs sont identifiés par un UID et un nom unique. Un UID
est un entier unique positif attribué par le système à chaque utilisateur. En entreprise des stratégies UID
peuvent être misent en place, elles permettent de désigner des groupes logiques d’utilisateurs, par exemple
les utilisateurs du service compta seront désignés par une plage d’UID comprise entre 5000 et 5100.
Par défaut, lorsqu’un nouvel utilisateur est créé, le système attribue le prochain UID disponible à partir d’une
plage spécifiée dans le fichier /etc/login.defs (plage par défaut 1000-60000). useradd permet de changer ce
comportement grâce à l’option -u.
l’exemple ci-dessous, créer un nouvel utilisateur nommé martin et lui affecter l’UID 5000 :
root@LX01:~# useradd martin -s /bin/bash -m -u 5000

Créer un utilisateur avec date d’expiration


Il est possible de déterminer une date d’expiration à un compte utilisateur au moment de sa création. Cette
option est très utile pour planifier la désactivation d’un compte à une date connue, on peut imaginer le cas
de figure d’un utilisateur effectuant un stage en entreprise. useradd permet de définir cette date grâce à
l’option -e.
l’exemple ci-dessous, créer un nouvel utilisateur nommé stagiaire avec une date d’expiration prévu le 30 sept
2020 (le compte fonctionne jusqu’au 29 sept 2020 inclus):
root@LX01:~# useradd stagiaire -s /bin/bash -m -e 2020/09/30

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Le fichier passwd
Le fichier passwd se trouve dans le répertoire /etc du système, il contient toutes les informations relatives
aux utilisateurs (identifiant de connexion, UID, GID du groupe principal, ...). Chaque ligne de ce fichier
caractérise un utilisateur.
Ce fichier contient les informations suivantes :

• Un Login (identifiant de connexion de l’utilisateur);


• Un Mot de passe (x, le mot de passe est stocké dans un autre fichier);
• Un UID (L’identifiant numérique de l’utilisateur);
• Un GID (l’identifiant numérique du groupe principal) ;
• Informations sur l'utilisateur (nom prénom, bureau, numéro de téléphone, etc …) ;
• L’emplacement du répertoire de connexion (ou sont stockés les fichiers de l’utilisateur);
• L’Interpréteur de commandes assigné à l’utilisateur (/bin/bash, /bin/sh,…).
Toutes ces informations sont stockées sur une seule ligne, et elles sont séparées par le caractère « : ».
bill:x:1000:1000:Bill Gates,,,:/home/bill:/bin/bash
ci-dessous une ligne extraite du fichier passwd caractérisant l’utilisateur Bill Gates.

Identifiant d'utilisateur (UID)


Chaque utilisateur se voit attribuer un ID utilisateur (UID) unique dans le système.

• L'UID 0 est réservé à root


• les UID 1 à 999 sont réservés aux comptes administratifs prédéfinis sur le système.
• Les UID de 1000 à 60000 sont réservés pour les utilisateurs standard.

identifiant de groupe (GID)


Il s'agit de l'identifiant du groupe principal auquel appartient l'utilisateur (stocké dans le fichier /etc/group).

Informations sur l'utilisateur (GÉCOS)


Il s’agit d’un champ de commentaire. En cela, il est possible d'ajouter des informations supplémentaires sur
les utilisateurs telles que le nom complet, le numéro de téléphone, etc.

PS : Bien qu'il soit possible de modifier ce fichier directement, il n’est pas recommandé de le faire, car si
quelque chose est corrompu ou si nous supprimons par inadvertance quelque chose, nous pouvons nous
retrouver face à une catastrophe, car dans ce fichier se trouve une partie des données indispensables pour
ouvrir une session de travail mais également pour que le système fonctionne correctement.

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Modifier ou définir un mot de passe

passwd (créer/modifier le mot de passe d’un utilisateur)

La commande passwd sert à modifier le mot de passe d'un utilisateur, mais nous verrons qu'elle permet
également de réaliser d'autres actions très utiles. C'est une commande incontournable pour la gestion des
utilisateurs sous Linux.

il faut savoir qu'en exécutant la commande passwd dans sa propre session, sans spécifier d'argument, on
peut modifier le mot de passe de son propre compte utilisateur.

Exemple
Si je suis connecté avec le compte « bill » et que j'exécute la commande ci-dessous,
bill@LX01:~$ passwd
je suis invité à changer mon mot de passe, comme vous le montre la capture d’écran ci-dessous :
Le mot de passe saisit n'apparaitra pas à l'écran, c’est une protection contre les regards indiscret.

Saisi de la commande passwd

Saisi du mot de passe actuel

Saisi du nouveau mot de passe

Le nouveau mot de passe a été accepté

Modifier le mot de passe d'un utilisateur spécifique


Il faut basculer sur le compte root avec « su - » le temps de l'opération.

Par exemple, si je souhaite modifier le mot de passe de l'utilisateur « martin », il me suffit de préciser à la
commande le nom de l’utilisateur.

root@LX01:~# passwd martin

On indique le nom de l’utilisateur pour lequel


on souhaite modifier ou définir un mot de
passe.

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Obtenir le statut d’un compte utilisateur
Nous pouvons obtenir le statut d'un compte utilisateur grâce à l'option « -S », le statut d’un compte
utilisateur nous donne accès aux informations suivantes :

• le nom de l'utilisateur ;
• l'état du mot de passe ;
• la date de dernière modification ;
• l'âge minimum du mot de passe ;
• l'âge maximum du mot de passe ;
• Le nombre de jours avant de recevoir un avertissement ;
• Le nombre de jours avant que le compte ne soit verrouillé.

Ce sont des informations qui sont obtenues à partir du fichier « /etc/shadow » qui stocke le mot de passe de
chaque utilisateur de manière chiffrée ainsi que les critères de validité de celui-ci.

Exemple d’utilisation
root@LX01:~# passwd -S bill

Cette commande renverra la ligne d’informations suivantes : bill P 10/01/2022 0 99999 7 -1

Période durant laquelle un


dernière Délai avant
Nom de Etat du mot avertissement sera envoyé
modification Age min Age max verrouillage du
l’utilisateur de passe concernant l’expiration du
(mois-jour-année) compte
mot de passe
bill P 10/01/2020 0 99999 7 -1

Etat du mot de passe


« P » : le mot de passe est valide et utilisable ;
« L » : le compte utilisateur est verrouillé ;
« NP » : le compte n'a pas de mot de passe.

Age minimum d’un mot de passe


l'âge minimum du mot de passe définit le délai ( en jour) avant de pouvoir changer le mot de passe. La valeur
0 indique qu’il n’y a pas de délai de défini, il est donc possible de changer son mot de passe quand on veut.

Age maximum d’un mot de passe


l'âge maximum du mot de passe définit le délai (en jour) avant de devoir changer le mot de passe.

période d’avertissement
Lorsque l'expiration du mot de passe approche, un message est envoyé sur le terminal de l’utilisateur pour
l’avertir du délai qu’il lui reste avant que le compte ne soit verrouillé ou qu’il soit obligé de change de mot de
passe.

Délai avant verrouillage


Période de grâce (en jour) après l'expiration d'un mot de passe, avant que le compte ne soit verrouillé. La
valeur -1 désactive le verrouillage de compte.

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Forcer le changement du mot de passe

Il est possible d’obliger un utilisateur à changer son mot de passe lors de sa prochaine ouverture de session,
pour ce faire nous utilisons l’option « -e ». Cette option peut s’avérer utile lorsque par exemple, un utilisateur
a commis quelques négligences nécessitant le renouvellement prématuré de son mot de passe.

Exemple d’utilisation
root@LX01:~# passwd -e bill
Cette commande obligera l'utilisateur « bill » à définir un nouveau mot de passe lors de sa prochaine ouverture de session.

Lors de la prochaine connexion de cet utilisateur, il sera obligé de changer de mot de passe. Il sera par ailleurs
précisé que c'est une décision de l'administrateur.

Ci-dessous le message que recevra l’utilisateur dans un environnement de bureau.

Ci-dessous les principales options de la commande passwd.

-S Affiche le statut du compte.


-l (L en minuscule) Verrouille le compte.
-u Déverrouille le compte.
-e Fait expirer le mot de passe immédiatement, obligeant l’utilisateur a changé de mot
de passe à la prochaine ouverture de session.
-n jours Durée de vie minimale du mot de passe. (Si jours = 0 alors il est possible de changer de mot
de passe à tout moment)
-x jours Durée de vie maximale du mot de passe. (fréquence à laquelle on renouvelle un mot de
passe)
-w jours Délai d’avertissement avant expiration.
-i jours Délai avant désactivation lorsque le mot de passe expire. (Si jours = -1 le compte n’expire
jamais)

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Le fichier shadow
Le fichier shadow se trouve dans le répertoire /etc du système, il est indispensable au bon fonctionnement
du système car il sert à authentifier les utilisateurs se connectant à la machine. Comme de nombreux fichiers
sous Linux, il se présente sous la forme d'un fichier texte où chaque ligne contient différentes informations,
en rapport avec les mots de passe des utilisateurs du système.

Dans ce fichier, vous allez retrouver une ligne par utilisateur, c'est-à-dire que chaque utilisateur du système
sera représenté par une ligne dans ce fichier. Quand un mot de passe est défini pour un utilisateur avec la
commande « passwd », une ligne est ajoutée dans ce fichier.

Chaque ligne contient neuf champs ayant une signification particulière. Chaque champ est séparé par le
symbole « : » .

Structure du fichier sandow et signification des 9 champs.

Champ1:Champ2:Champ3:Champ4:Champ5:Champ6:Champ7:Champ8:Champ9

1. Identifiant de l'utilisateur : il s'agit de l'identifiant du compte utilisateur indiqué lors de la création.


Autrement dit, c'est l'identifiant que vous utilisez pour vous connecter avec ce compte.
2. Mot de passe chiffré : le mot de passe chiffré associé à ce compte utilisateur. Ce champ peut aussi
avoir un astérisque (*) ou un point d'exclamation (!) comme valeur, dans ce cas, l'authentification par
mot de passe est refusée pour ce compte (une autre méthode est utilisée pour s’authentifier avec ce
compte).
3. Nombre de jours depuis le dernier changement de mot de passe : il s'agit du nombre de jours écoulés
depuis la dernière modification de mots de passe, en prenant comme date de référence le 1er janvier
1970. Si la valeur est à 0, cela veut dire que l'utilisateur devra changer son mot de passe lors de la
prochaine connexion. Une valeur vide signifie que les fonctions de gestion de l'ancienneté du mot de
passe sont désactivées.
4. Âge minimum du mot de passe : combien de jours l'utilisateur doit-il garder son mot de passe avant
de pouvoir le changer ? Si vous avez un 0 alors l'utilisateur peut le changer dès qu'il le souhaite.
5. Âge maximum du mot de passe : combien de jours le mot de passe est-il valide ? Ensuite, l'utilisateur
doit changer le mot de passe à la prochaine ouverture de session. Par défaut, cette valeur est fixée à
99999 et donc l’utilisateur peut garder son mot de passe indéfiniment. Pour augmenter la sécurité,
le renouvellement de mot de passe a fréquence régulière est obligatoire.
6. Avertissement : combien de jours avant l’expiration du mot de passe, faut-il prévenir l'utilisateur qu’il
devra en changer.
7. Période d'inactivité : il s’agit ici de définir ou non une période de grâce, une période de grâce permet
de définir un délai supplémentaire pour renouveler un mot de passe une fois celui-ci expiré. Si cette
période est atteinte alors le compte est désactivé.
8. Date d'expiration : Date à laquelle le compte a été désactivé. Cette valeur est exprimée en nombre
de jours, depuis le 1er janvier 1970.
9. Pas encore utilisé : il n'y a pas de valeur après le dernier ":" car ce dernier n'est champ n'a pas d'utilité
à ce jour.

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Création de groupe
Sous Linux, les groupes sont utilisés pour organiser et administrer les comptes d’utilisateurs. L’objectif
principal des groupes est de définir un ensemble d’autorisations telles que la lecture, l’écriture ou l’exécution
pour une ressource donnée qui peut être partagées entre plusieurs utilisateurs. Chaque utilisateur appartient
à un groupe.

Il existe deux types de groupes dans les systèmes Linux :

Le groupe principal : Lorsqu’un utilisateur crée un fichier, son groupe principal est utilisé pour attribuer des
autorisations à ce fichier. Habituellement, le nom du groupe principal est le même que le nom de l’utilisateur.
Les informations sur le groupe principal de l’utilisateur sont stockées dans le fichier /etc/passwd.

Groupe secondaire : utile lorsque vous souhaitez accorder certaines autorisations de fichier à un ensemble
d’utilisateurs. Par exemple, si vous ajoutez un utilisateur spécifique à un groupe nommé « atelier »,
l’utilisateur héritera par exemple des droits d’accès aux ressources (fichiers/répertoires/programmes)
nécessitant l’appartenance à ce groupe.

Chaque utilisateur peut appartenir à un groupe principal et à zéro ou plusieurs groupes secondaires.

groupadd (création de groupe utilisateur)

La commande groupadd est utilisée pour créer des groupes. C'est une autre commande incontournable pour
la gestion des utilisateurs sous Linux.
Syntaxe de la commande
root@LX01:~# groupadd <nom-du-nouveau-groupe>
Règles de nommage des groupes :

• Pas d’accents, ni caractères spéciaux ;


• Différents du nom d’un utilisateur existant.
Options de la commande groupadd
-g <gid> GID du groupe à créer.
-r Crée un groupe système avec un GID prédéfini.
Les variables SYS_GID_MIN et SYS_GID_MAX du fichier /etc/login.defs permettent de définir la
plage de GID à utiliser pour les groupes systèmes.

Exemple d’utilisation :
root@LX01:~# groupadd compta
La commande ci-dessus créera un groupe nommé compta et lui affectera un GID automatiquement.

Créer un groupe avec GID personnalisé :


root@LX01:~# groupadd compta -g 5000
La commande ci-dessus créera un groupe nommé compta et lui affectera le GID 5000.

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Le Fichier group
Le fichier group se trouve dans le répertoire /etc du système, il est indispensable au bon fonctionnement du
système car il sert à définir les groupes d’utilisateurs défini sur le système. Comme de nombreux fichiers sous
Linux, il se présente sous la forme d'un fichier texte où chaque ligne contient différentes informations.
Ce fichier contient 4 champs séparés par « : » .
1. Nom du groupe.
2. Mot de passe (x si défini dans /etc/gshadow).
3. GID (identifiant numérique du groupe).
4. Membres invités (séparés par des virgules, ne contient pas les membres principaux).
Chaque ligne du fichier /etc/group correspond à un groupe. Les utilisateurs dont ce groupe est leur groupe
principal ne sont pas listés, puisque cette appartenance est en fait déjà fournie par le fichier /etc/passwd.

Relation entre le fichier passwd et group

GID = 1000

bill:x:1000:1000:Bill Gates,,,:/home/bill:/bin/bash
Ci-dessous la ligne de l’utilisateur bill, contenu dans le fichier passwd

Ci-dessous la ligne correspondante au groupe ayant le GID 1000 dans le fichier group
bill:x:1000:
GroupeB:x:512:bill

Cette relation permet de retrouver le nom du groupe principal d’un utilisateur directement à partir des
fichiers passwd et group.

Ci-dessous une ligne issue du fichier group, montrant un groupe secondaire dans lequel bill est membre.
GroupeB:x:512:bill

Le fichier group permet également de connaitre les groupes secondaires d’un utilisateur. Dans l’exemple ci-
dessus, nous pouvons voir que bill est membre également du groupe ayant le GID 512 nommé GroupeB, car
son nom est listé dans le 4eme champ.

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(Distribution Debian)
Modifier un groupe
Il est parfois utile de modifier un groupe existant sur le système, pour différentes raisons on pourrait tout
simplement vouloir rectifier le nom d’un groupe ayant été mal orthographier ou bien encore modifier son
GID. La commande groupmod permet de répondre à ce besoin.

groupmod (Modification d’un groupe)


Syntaxe de la commande
groupmod <options> nom-du-groupe

Les principales Options


-g <nouveau-gid> <groupe-à-modifier> Attribuer un nouveau GID a un groupe existant.
-n <nouveau-nom> <groupe-à-modifier> Attribuer un nouveau NOM a un groupe existant.

Exemples d’utilisation :
Pour modifier le GID d’un groupe nommé « atelier », vous utiliserez la commande suivante :
root@LX01:~# groupmod -g 2500 atelier

Pour modifier le nom d’un groupe nommé « atelier » en « usine », vous utiliserez la commande suivante :
root@LX01:~# groupmod -n usine atelier

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Suppression d’un groupe
Si un groupe n’est plus nécessaire, il doit être supprimé du système. Ce paragraphe explique comment
supprimer un groupe sous Linux à l’aide de la commande groupdel.

groupdel (Modification d’un compte utilisateur)


Seul l’utilisateur root ou un utilisateur disposant de privilèges sudo peut supprimer des groupes. Il n’est pas
possible de supprimer le groupe principal d’un utilisateur existant sans supprimer d’abord l’utilisateur.

Syntaxe générale de la commande :


groupdel <OPTIONS> GROUPNAME
GROUPNAME est le nom du groupe que vous souhaitez supprimer.

La commande n’accepte que quelques options très rarement utilisées, par conséquent je n’en parlerai pas
ici.

Exemple d’utilisation :

Pour supprimer un groupe nommé « atelier », vous exécuterez la commande suivante :


root@LX01:~# groupdel atelier

La commande ci-dessus supprime l’entrée correspondante au groupe « atelier » dans les fichiers /etc/group
& /etc/gshadow. Vous pouvez le vérifier en affichant le contenu du fichier /etc/group.

En cas de succès, la commande n’imprime aucune sortie, en revanche si le groupe que vous souhaitez
supprimer n’existe pas, le système imprimera un message d’erreur comme suit :
groupdel: group 'atelier' does not exist

Si le groupe que vous souhaitez supprimer est affecté en tant que groupe principal a un utilisateur, le système
imprimera un message d’erreur comme suit :
groupdel: cannot remove the primary group of user 'bill'

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Initiation Linux
(Distribution Debian)
Modifier un compte utilisateur
Un compte utilisateur permet d’accéder à un environnement de travail. En production, le compte utilisateur
et les groupes permettent, entre autres, de définir des autorisations et permettent à un utilisateur d’accéder
à telles ou telles données. Il arrive qu’un utilisateur obtiennent de nouvelles autorisations par exemple
lorsque celui-ci change de service, ce qui nécessite de modifier son compte utilisateur et notamment les
groupes auxquels il appartient. La commande usermod permet de répondre à ce besoin.

usermod (Modification d’un compte utilisateur)


usermod est un utilitaire de ligne de commande qui permet de modifier les informations de connexion d’un
compte utilisateur.

Syntaxe de la commande :
root@LX01:~# usermod <options> utilisateur
utilisateur représente l’identifiant de connexion (login) d’un utilisateur.

Les principales Options


-l <nouveau-identifiant> Modifier l’identifiant de connexion (login)
-e <AAAA-MM-JJ> Ajouter ou modifier une date d’expiration au compte
-aG <groupe1,groupe2,…> Liste de groupes à ajouter à l’utilisateur.
-G <groupe1,groupe2,…> Liste complète des groupes affecter à l’utilisateur.

PS : Pour être modifié, un utilisateur doit être déconnecté et ne pas avoir de processus en cours.

Exemples : Pour inviter un utilisateur dans un ou plusieurs groupes secondaires :

Cas de figure n°1 (avec l’option -a)


root@LX01:~# usermod -aG A,B bill
La commande ci-dessus ajoute les groupes A & B à la liste de groupes actuels de l’utilisateur bill. Si Bill était membre du groupe
bill avant l’exécution de la commande après il sera membre des groupes bill, A et B.

Cas de figure n°2 (sans l’option -a)


root@LX01:~# usermod -G A,B bill
Si l'utilisateur fait actuellement partie d'un groupe qui n'est pas listé, l'utilisateur sera supprimé du groupe. Si Bill était membre
du groupe bill avant l’exécution de la commande après il sera membre des groupes A et B, mais plus bill.

Exemple : Changer l’identifiant de connexion d’un compte utilisateur :


root@LX01:~# usermod -l bgates bill
La commande ci-dessus redéfinit l’identifiant de connexion de l’utilisateur bill, en bgates. Dorénavant pour ouvrir une session,
l’utilisateur bill devra utiliser l’identifiant bgates et plus bill.

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Initiation Linux
(Distribution Debian)
Suppression d’un compte utilisateur

userdel (Supprimer un compte utilisateur)


La commande userdel permet de supprimer un compte utilisateur.
Syntaxe de la commande :
root@LX01:~# userdel <options> utilisateur

PS : Pour être supprimé, un utilisateur doit être déconnecté et ne pas avoir de processus en cours. La
commande userdel supprime la ligne concernant l’utilisateur dans les fichiers : /etc/passwd , /etc/shadow
et /etc/gshadow.
Attention aucune confirmation ne vous sera demandée lors de la suppression.
Exemples : Supprimer un compte utilisateur :

Cas de figure n°1


root@LX01:~# userdel bill
utilisateur représente l’identifiant de connexion (login) de l’utilisateur à supprimer.

La commande ci-dessus supprime l’utilisateur bill mais ne supprime pas son dossier personnel (/home/bill)
celui-ci est conservé.

Cas de figure n°2


root@LX01:~# userdel -r bill
utilisateur représente l’identifiant de connexion (login) de l’utilisateur à supprimer.

La commande ci-dessus supprime l’utilisateur bill ainsi que son dossier personnel (/home/bill) Le
répertoire et donc tout ce qu’il contient est supprimé sans retour arrière possible.

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