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spécialisation, consultez notre site web : www.deboecksuperieur.com
1re édition
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : Avril ISSN : 1780-9517
Bibliothèque Royale de Belgique, Bruxelles : 2022/13647/054 ISBN : 978-2-8073-3644-5
Sommaire
PARTIE 1
La Prévention de la Rechute :
apports théoriques et contexte
Chapitre 2 Contexte de la PR 37
1. Quand et pour qui ? 37
2. Comment ? 40
3. Où ? 40
4. Par qui ? 42
5. Contre-indications 43
PARTIE 2
Les spécificités de la PR
Chapitre 1 La prévention de la rechute en groupe 47
1. Avantages et limites 47
2. Rôle et caractéristique de l’animateur 49
Sommaire 5
3. Préalables au groupe 50
« Débuter un groupe » 54
4. L’animation de groupe 54
« La météo de l’humeur » 54
« Fin de séance » 60
Le lieu sûr 60
La respiration carrée 60
54321 61
La poupée de chiffon 61
« Débriefing de fin de séance
entre animateurs » 61
5. Des exemples de contenu de groupe 61
6. Les difficultés que l’on peut rencontrer 64
PARTIE 3
La Prévention de la Rechute en pratique
Chapitre 1 Entretenir et maintenir la motivation 101
1. La motivation 101
« Les stades de la motivation » 102
2. L’entretien motivationnel 102
3. Écueils à éviter pour le thérapeute 109
4. Trousse à outils 110
« Balance décisionnelle » 111
Sommaire 7
3. Pourquoi cette séance est-elle importante ? 143
4. Psychoéducation 144
« Information sur le craving »
« Gestion du craving » 144
5. Trousse à outils 146
« Techniques aidantes lors d’un craving » 149
« Les 5D » 149
« Surfer sur les envies » 152
6. Difficultés rencontrées 152
Sommaire 9
3. Trousse à outils 225
La relaxation progressive de Jacobson 226
Le training autogène de Schultz 226
« Stratégies de gestion des émotions » 229
« La méthode des 4 A » 230
4. Difficultés rencontrées 231
AA Alcooliques Anonymes
ABCT Alcohol Behavioral Couple Therapy (Programme de soin)
ACT Acceptation and Commitment Therapy (Thérapie d’Ac-
ceptation et d’Engagement)
AF Analyse Fonctionnelle
AFDEM Association Francophone de Diffusion de l’Entretien
Motivationnel
ATRIUM Addiction and Recovery Treatment Integration Model
ARS Agence Régionale de Santé
BEARNI Brief Evaluation of Alcohol-Related Neuropsychological
Impairment
CSAPA Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en
Addictologie
CT Communauté Thérapeutique
CTR Centre Thérapeutique Résidentiel
DASC Décision Apparemment Sans Conséquence
DFST Dual Focus Schema Therapy
DSM Diagnostic and Stastical Manual (Manuel diagnostique et
statistique des troubles mentaux)
EM Entretien Motivationnel
EMDR Eye Movement Desensibilization and Reprocessing
ETP Éducation Thérapeutique du Patient
EVA Effet de Violation de l’Abstinence
HDJ Hôpital de Jour
IDE Infirmier Diplômé d’État
IDS Inventory of Drinking Situations
Préface 13
du craving, le soutien social, l’affirmation de soi, la gestion du stress, la gestion
des émotions négatives, notamment la colère ; et sur le plan cognitif, une par-
tie détaille le travail thérapeutique possible par exemple sur les schémas et les
croyances. Des aspects spécifiques comme la notion de double diagnostic, dans
le cas d’addiction associée à un autre trouble mental, ou le travail dans le cas
de personnes souffrant de trouble de la personnalité borderline sont également
décrits.
Addictions : prévenir la rechute est un livre pratique qui facilitera la prise en
charge des patients présentant un problème d’alcool à travers un parcours très
instructif de séances qui pourra être adapté, en fonction des patients, à une
prise en charge individuelle ou en groupe.
Merci à ces excellentes cliniciennes, thérapeutes en TCC pour cet ouvrage
nécessaire et utile dans les problèmes d’addictions, qui sont fréquents et qui
représentent un problème majeur de santé publique.
Lucia Romo
Thérapeute cognitivo-comportementaliste.
Professeur de Psychologie clinique, Université Paris Nanterre,
Psychologue à l’Hôpital universitaire Raymond Poincaré,
Garches (AP-HP)
Introduction 15
plus importante, même s’il n’existe à ce jour aucun consensus pour établir une
liste de ces addictions.
Nous proposons ici un état des connaissances actuelles ; les multiples
dimensions que revêt l’addictologie feront probablement bouger notre pratique
de la PR dans les années à venir.
Alors, nous avons souhaité regrouper les travaux de nos prédécesseurs, par-
tager notre vécu lors des séances de travail pour vous proposer un livre pra-
tique dont nous espérons qu’il vous servira dans votre travail de thérapeute
auprès de personnes souffrant d’addictions. Ce manuel a été conçu pour aider
les professionnels à mettre en place des séances en individuel et/ou en groupe
de la PR avec une certaine souplesse et des propositions « exemples » afin que
chacun puisse se reconnaître et l’adapter à son contexte de travail (social,
médical, ambulatoire, résidentiel, etc.).
Bonne lecture inspirante et motivante !
Analyse
Fonctionnelle
Méthodes
thérapeutiques
Évaluation
– Le test d’autocontrôle
La consommation de substances pour « tester » sa capacité à s’engager dans
une consommation contrôlée ou modérée ; pour « juste essayer une fois » pour
voir ce qui se passe ; dans les cas où l’individu teste les effets liés à l’engage-
ment dans l’abstinence ou la consommation contrôlée (y compris les tests de
« volonté »).
– Le craving
Le craving désigne une envie irrépressible de consommer une substance ou
d’exécuter un comportement gratifiant alors qu’on ne le veut pas (Auriacombe
et al., 2016). Son expression est variable en fonction des individus et corrélée à
des caractéristiques individuelles et environnementales. Les études ont montré
qu’il est impliqué dans le processus de rechute (Auriacombe et al., 2016)
Situations à risque
Effet de Violation
de l’Abstinence
Rechute
Comportement
de consommation
Comportements
de la substance
pour faire face
(quantité
(Approche/
ou fréquence)
évitement
comportemental/
Processus Cognitifs cognitif,
(sentiment d’efficacité autorégulation)
personnelle, attentes
d’effets positifs, État émotionnel
motivation, craving)
Risques
distaux
Symptômes
physiques de sevrage
Pour chaque situation à haut risque (cercle gris clair), vont interagir
des processus stables et des processus distaux. La rechute est précédée d’un
ensemble de facteurs de risques et de processus, dont les facteurs distaux, les
5. Efficacité de la PR
Les TCC ont démontré leur efficacité et peuvent être combinées entre elles
et/ou avec la pharmacothérapie pour obtenir des résultats plus solides dans le
traitement psychothérapeutique des addictions (Magill et al., 2019 ; McHugh
et al., 2010)
Parmi les interventions psychosociales, la Société Française d’Alcoologie
(2015) recommande, parmi les meilleurs niveaux de preuve, les entretiens
motivationnels (EM) et les TCC (Société Française d’Alcoologie, 2015).
Contexte de la PR 37
Stades Attitudes du thérapeute
Pré-contemplation – Construction de l’alliance thérapeutique
État dans lequel il n’est pas ou peu – Transmettre quelques informations
reconnu de problème et donc pas dans une stratégie de réduction des
envisagé de changement. risques
– Faire naître le doute pour susciter
une ambivalence
Contemplation – Évaluer les risques et les avantages de la
Étape à laquelle les conséquences consommation et/ou du comportement
négatives des consommations et/ou addictif (balance motivationnelle)
des conduites addictives sont reconnues – Développer la motivation de la per-
mais l’ambivalence est encore importante sonne, en s’appuyant sur les divergences
quant à l’idée de changement. entre le comportement et les valeurs du
patient (enfants, travail, famille, études,
santé mentale…)
Préparation – Renforcement positif de toute décision
Étape au cours de laquelle l’individu de changement
s’engage à prendre des mesures pour – Aider à trouver une bonne stratégie :
modifier son comportement et élabore établir des plans, fixer des buts et déter-
un plan et une stratégie de changement miner les ressources nécessaires en lien
avec ses valeurs
– Prévoir les obstacles et les stratégies/
moyens pour les contrer
Action – Mise en œuvre des stratégies de chan-
Étape au cours de laquelle l’individu met gement pour un nouveau mode de vie
en œuvre le plan et prend des mesures – Réviser le plan si nécessaire
pour modifier le comportement actuel et/ – Maintenir l’engagement face aux diffi-
ou commencer à créer un nouveau cultés
comportement
Précontemplation
Sensibilisation à la nécessité de changer
Contemplation
Augmenter les avantages du changement
et en diminuer les inconvénients
Action
Résilience Mise en œuvre et révision
du plan
Contexte de la PR 39
2. Comment ?
Il est possible de mettre en place la PR en séance individuelle ou en groupe.
Pour plus d’éléments sur la pratique groupale, vous pourrez vous référer au cha-
pitre 1 dans la partie 2 de ce livre. La PR se travaille lors de plusieurs ren-
contres ou d’ateliers afin de maintenir le changement effectif. Il est préférable,
toutefois, que la personne soit éloignée des SPA (Substances Psycho-Actives)
afin qu’elle puisse être complètement disponible pour le travail cognitif et psy-
choéducatif.
En individuel, grâce à l’alliance thérapeutique, le patient peut aborder de
manière approfondie, les éléments faisant freins ou ressources, actifs dans le
processus de soin et les enjeux de son contexte de vie. En parallèle, le groupe,
comme nous le verrons, permet au patient de mettre à distance son vécu
propre et de se confronter aux histoires de vie d’autres personnes comportant
des similitudes avec sa problématique. Il n’est plus seul, le partage permet la
prise de conscience de la maladie chronique (par identification) et la solidarité
selon ses avancées dans le soin. La mise en place de ces pratiques multiples au
sein du soin en addictologie permet de gagner en efficacité dans le maintien de
l’abstinence (Ouimette et al., 1998).
3. Où ?
La PR peut se pratiquer dans toutes les structures ambulatoires ou résiden-
tielles en addictologie. Les structures résidentielles ont été les premières et
jusqu’aux années 1970 les seules structures de prise en charge pour les per-
sonnes souffrant d’addictions (Delile & Couteron, 2009). Toutefois, des études
ont montré l’absence de preuves d’efficacité supérieures du résidentiel vis-à-vis
de l’ambulatoire (Finney & Moos, 2003), faisant émerger des structures pro-
posant une prise en charge en ambulatoire. Le résidentiel vient alors comme
un appui important dans le parcours de soin. Les indications pour des soins en
résidentiel sont (Delile & Couteron, 2009) :
– sevrage complexe en cas de polytoxicomanie,
– séjour de rupture pour des adolescents avec une addiction au cannabis,
– présence de comorbidités psychiatriques,
– échec des prises en charge antérieures en ambulatoire,
– désocialisation,
– présence de comorbidités médicales importantes,
– overdose sévère,
– antécédents de rechutes répétées.
Contexte de la PR 41
– Les associations de patients comme les Alcooliques Anonymes (AA), Narcotiques
Anonymes, Boulimiques Anonymes, Alcool Assistance… : les associations d’usagers
et mouvements d’entraide proposent, elles aussi, des modalités d’accompagnement.
Basées sur leur propre expérience et leurs connaissances de la maladie, elles sont
des ressources importantes de par les diverses modalités proposées (réunions,
permanences, temps pour l’entourage, lien téléphonique, etc.).
– La PR peut tout aussi bien être pratiquée dans d’autres structures, notamment en
psychiatrie ou encore en cabinet libéral.
4. Par qui ?
La PR peut être pratiquée par tout professionnel travaillant auprès de patients
présentant des problématiques addictives : psychologue, psychiatre, médecin,
Infirmier Diplômé d’État (IDE), ergothérapeute, psychomotricien, éducateur,
etc. Des connaissances en Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC)
sont préférables afin de mieux appréhender le modèle théorique et sa mise en
pratique.
Par ailleurs, au vu des répétitions de ces cycles chez un même patient et
donc de la répétition du travail en prévention de rechute, le professionnel doit
être attentif et développer son savoir-être. En effet, il doit être en mesure de
poser un regard sur ses propres émotions et pensées afin de garder un lien empa-
thique et une certaine authenticité auprès du patient, éléments nécessaires
pour l’alliance thérapeutique (Cungi, 2016). En effet, un essoufflement ou une
frustration peuvent survenir face au discours contemplatif ou à un travail de
PR qui a du mal à se concrétiser dans le quotidien du patient. Un échange
régulier en équipe, en intervision ou avec un autre professionnel en supervi-
sion peut être conseillé afin de permettre une alliance thérapeutique tout au
long du soin, et éviter une lassitude du soignant, face aux rechutes du patient.
La pair-aidance
C’est dans les années 1930 aux États-Unis qu’est né le mouvement des « Alcooliques
Anonymes » (AA) et ainsi le concept de pair-aidance. Le partage d’une expérience
positive de rétablissement sans pour autant occulter les parties plus difficiles en est le
fondement. Aujourd’hui, la pair-aidance se développe dans le champ de la santé
mentale et des addictions.
La pair-aidance repose sur l’entraide entre personnes qui vivent avec une même maladie,
somatique ou psychique. Elle est présente dans les groupes d’entraide dont elle est
issue, mais aussi dans un cadre plus professionnalisé. Dès les années 1950, c’est aussi
dans le traitement des addictions que la pair-aidance s’est pour la première fois
professionnalisée dans le Minnesota au William State Hospital où d’anciens
alcoolodépendants sont formés en tant que counsellors. De nos jours, en France,
5. Contre-indications
– Le manque de motivation
La motivation au changement est un facteur essentiel dans la prise en charge
en addictologie, et dans le maintien d’un changement d’un comportement
addictif. En son absence, il est très difficile de mener un programme de PR
avec un patient, au risque de travailler sur des objectifs qui ne sont pas ceux
du patient, de mettre en jeu l’alliance thérapeutique et de ne pas maintenir le
changement à court ou moyen terme.
Pour illustrer notre propos, voici l’exemple des patients orientés en consul-
tation par une obligation de soin. Ce n’est pas une contre-indication à pro-
prement parler. Néanmoins, elle peut perturber la dynamique du travail et la
transparence dans le discours sur d’éventuelles consommations (rechute ou faux
pas), par amalgame et crainte de la sanction. En effet, un patient participant
à un soin en addictologie avec une motivation « extrinsèque »1 ne pose pas de
sens personnel à cette démarche. Il sera plus difficile pour lui de tenir les objec-
tifs dans la durée s’il ne fait pas un travail pour s’approprier cette démarche.
1. Les enjeux du soin se portent essentiellement sur des facteurs externes au patient
(demande de la famille, menace de séparation du couple, condamnation avec sursis
et obligation de soin).
Contexte de la PR 43
– Les troubles cognitifs majeurs
L’obstacle dans le travail de PR ne se résume pas uniquement à la motiva-
tion du patient. En effet, certaines substances psychoactives engendrent des
transformations dans les circuits cérébelleux. Le Laboratoire Universitaire
de Caen, à travers différentes études sur l’alcoolodépendance, a pu mettre en
lien troubles mnésiques (principalement la mémoire épisodique), troubles des
fonctions exécutives (avec la faculté d’inhibition/flexibilité et de planification/
prise de décision) avec l’usage chronique de l’alcool (Ritz et al., 2012). Sans
prise en compte de ces troubles, et la mise en place d’un travail de remédiation
ou une adaptation de l’environnement, le travail de PR sera difficile à main-
tenir en situation de vie quotidienne pour le patient. De plus, les addictions
sont souvent associées à une ou des pathologies psychiatriques, elles-mêmes
pourvoyeuses de troubles cognitifs.
Lors de la phase d’analyse fonctionnelle, le patient est invité à se remémo-
rer ses expériences passées (le contexte de l’addiction, les conséquences plai-
santes et déplaisantes, etc.), ce qui implique une récupération épisodique assez
riche. La recherche d’alternatives comportementales pour faire face à l’envie,
la restructuration cognitive implique de la flexibilité mentale et la mobilisa-
tion de planification mentale. Or le domaine des fonctions exécutives est le
premier à avoir fait consensus concernant l’impact de l’alcool sur le fonction-
nement cérébral (Boudehent et al., 2012).
1. Avantages et limites
1.1. Avantages
L’être humain étant par nature un être social, la thérapie de groupe est un outil
puissant et efficace dans le traitement (et dans les psychothérapies) des dépen-
dances. En effet, les groupes psychothérapeutiques fournissent un soutien posi-
tif par les pairs et augmentent l’engagement de tous les membres du groupe
à participer à la psychothérapie. Ils favorisent l’adhésion des participants du
début à la fin du programme.
Ils réduisent par ailleurs le sentiment d’isolement que connaissent la plu-
part des personnes souffrant de dépendance et permettent aux participants de
s’identifier à d’autres personnes qui sont aux prises avec les mêmes problèmes
(Yalom & Leszcz, 2005). Les patients inclus dans un groupe psychothérapeu-
tique sont les témoins du rétablissement d’autres personnes. Cette inspiration
1.2. Limites
Même si les groupes thérapeutiques sont des outils puissants et utiles, ils ne
doivent pas être appliqués à l’aveugle, sans discernement ni réflexion car ils
présentent un certain nombre de limites. D’abord, tout le monde ne se sent pas
en sécurité dans une situation de groupe. C’est pourquoi la phase d’inclusion
que nous détaillerons ci-après est fondamentale.
D’autres personnes préféreront une relation en duo pour explorer des ques-
tions personnelles qu’elles ne souhaitent pas partager avec un groupe ou dont
le contenu ne sera pas en adéquation avec les objectifs du groupe.
Finalement, certains individus qui ont tendance à monopoliser la parole,
les personnalités d’ordre psychopathiques ou encore les personnes agressives,
peuvent être contre-indiqués car ils peuvent « casser » la dynamique construc-
tive de groupe. Par ailleurs, l’intérêt thérapeutique pour eux sera limité ; cer-
taines personnes bénéficieront plus grandement d’une relation thérapeutique
individuelle.
2.3. La co-animation
Il est préconisé d’animer un groupe à deux thérapeutes (Chaperon et al.,
2018). La co-animation permet à deux thérapeutes de formation différente
(infirmiers, psychologues, médecins, pairs-aidants, etc.) d’enrichir mutuelle-
ment leurs pratiques et d’offrir aux patients deux visions différentes et complé-
mentaires. La co-animation s’apprend, se vit, se modèle au fur et à mesure du
temps passé à travailler ensemble ; elle n’est pas innée et se cisèle petit à petit.
Elle nécessite la présence durant toute la séance des deux thérapeutes mais
elle permet une certaine souplesse aussi car, en l’absence de l’un, l’autre peut
assurer la continuité du groupe.
La co-animation facilite également le maintien du cadre et de la sécurité
du groupe. Un thérapeute peut s’autoriser à voir un des membres en individuel
s’il arrive dans un état d’ébriété par exemple ce qui n’empêche pas le groupe de
vivre en l’absence d’un des thérapeutes.
3. Préalables au groupe
3.1. Les différents types de groupe
Chaque type de groupe est utilisé à des fins différentes et nécessite des tech-
niques différentes :
– Groupe ouvert. Les groupes dits « ouverts » sont des groupes que de
nouvelles personnes peuvent rejoindre ou quitter à tout moment. Ils
sont faciles à mettre en place, car ils permettent d’éviter les listes d’at-
tente et d’empêcher toute fin prématurée du groupe liée au manque
de participants. Pour ces raisons, ils sont grandement favorisés par les
institutions (notamment pour des raisons financières). Toutefois, les
groupes dits « ouverts » peuvent entraîner un manque de cohésion,
notamment si plusieurs personnes partent ou entrent en même temps
dans le groupe (Corey et al., 2018). D’autre part, les participants ne
sont pas toujours à l’aise avec la divulgation de soi lors de l’arrivée de
nouvelles personnes. Il est donc plus difficile de construire des rela-
tions significatives les uns avec les autres et de créer et maintenir une
a) La préparation du groupe
La préparation du groupe est considérée comme essentielle pour plusieurs rai-
sons. Elle contribue à la cohésion entre chaque séance, à la qualité de la co-
animation, et à la prise en compte de la problématique individuelle de chaque
membre du groupe. Cette préparation peut prendre de 15 à 45 minutes en
fonction des groupes, de ses membres, de l’expérience des animateurs et du
binôme qu’ils forment ainsi que du temps passé à travailler ensemble. Pour
la première séance, elle sera plus approfondie et peut prendre un peu plus de
temps que pour les séances suivantes. Elle comprend les éléments suivants :
– passage en revue des informations pour chaque membre du groupe ;
– préparation du contenu de la séance, du déroulement et de la
temporalité ;
– disposition des chaises en cercle pour le nombre de personnes atten-
dues dans le groupe et les deux animateurs. Pour une meilleure com-
munication, les chaises des animateurs doivent être placées l’une en
face de l’autre
Les thérapeutes/animateurs doivent également décider qui prendra la direc-
tion, ou qui dirigera le groupe pour chacun sujets de discussion de cette session
(par exemple, introduction, restructuration cognitive, exercices, fin du groupe).
Règles du groupe
– La confidentialité. Ne pas divulguer le nom des participants ou des informations
permettant d’identifier une personne ou toutes informations personnelles partagées
par d’autres membres du groupe. Nous déconseillons aux animateurs de dire « ce
qui est dit dans le groupe reste dans le groupe », car cela peut être trompeur. En
effet, chaque participant peut raconter pour lui ce qu’il vit dans le groupe. Les
animateurs travaillant en équipe peuvent aussi transmettre des informations à leurs
collègues dans un souci de travail d’équipe cohérent.
– Le respect de soi et des autres. Respecter le droit de parole, ne pas interrompre
et écouter lorsqu’une personne s’exprime. Respecter les émotions et l’expression des
émotions d’autrui (ne pas se moquer, ridiculiser, etc.).
– Ne pas consommer d’alcool ou de drogues illicites avant le groupe. Arriver au
groupe sous l’influence de l’alcool ou de drogues peut perturber les interactions du
groupe et tend à mettre l’accent sur la personne intoxiquée plutôt que sur le groupe
dans son ensemble.
– L’assiduité. Il est important d’être présent à toutes les rencontres car les effets
thérapeutiques dépendent en partie de l’implication dans le processus thérapeutique
de groupe. Si ce n’est pas possible d’être présent à une rencontre, il est préférable
d’en aviser un des thérapeutes au préalable.
– La ponctualité. Le respect envers les autres passe aussi par le fait d’être ponctuel.
Il est donc important d’arriver à l’heure.
– L’implication. La réalisation des exercices ainsi que le fait de les rapporter en groupe
est important. Comme les exercices terminés sont discutés dans le groupe, il est
nécessaire de rappeler l’importance de les faire.
e) Le thème travaillé
Les membres sont invités à faire part de leurs réactions face au thème pré-
senté. Ils sont encouragés à discuter de la façon dont le sujet se rapporte à
leur situation personnelle puis sont invités à interagir et à donner leur avis
les uns par rapport aux autres lorsque cela est approprié. La majeure partie
de la session est consacrée à une discussion interactive sur le thème et le
matériel du jour.
f) Fin du groupe
Dans les 10 à 15 dernières minutes de la séance, les participants sont invités à
dire ce qu’ils ont appris de la rencontre et/ou à exposer leurs projets de rétablis-
sement jusqu’à la prochaine séance.
Pour vous aider, téléchargez la fiche « Débuter un groupe » sur le site de l’éditeur.
4. L’animation de groupe
L’animation de groupe peut être enrichie par différents outils, que ce soit l’in-
troduction de « brise-glace » au début de chaque séance de groupe ou d’autres
outils pour aider à travailler le thème de la séance ou encore pour conclure.
– La météo de l’humeur
L’objectif de ce brise-glace est d’évaluer son humeur avant et après la séance à
l’aide de cartons représentant différents points de météo (ex. : une carte soleil
– Cartographie de la gratitude
Cette activité de gratitude est une excellente occasion pour les participants
d’exercer leur créativité et de s’exprimer. Vous aurez besoin d’un tableau blanc
ou d’une grande feuille de papier et de stylos de différentes couleurs. Divisez
les participants en groupes de 3 à 5 afin de favoriser les échanges. Demandez à
chacun des groupes de réfléchir pendant quelques instants aux choses de leur
vie dont ils sont reconnaissants. Une fois le temps écoulé, ils peuvent les écrire
sur le papier ou le tableau blanc.
Quelques lectures :
– Claire Touzard (2021). Sans alcool. Flammarion
– Roman Sanchez (2019). Un parcours stupéfiant : ancien dealer, futur médecin.
Michel Lafon
– Les jeux de rôle. Les jeux de rôle sont utilisés pour développer cer-
taines compétences, notamment lors du travail sur l’affirmation de soi.
Ils peuvent porter sur des thèmes précis (le refus d’un verre d’alcool,
une discussion avec un membre de sa famille au sujet de sa dépen-
dance) ou porter sur d’autres problèmes susceptibles d’avoir un impact
sur le rétablissement, comme la résolution d’un conflit interpersonnel,
la recherche de soutien auprès d’un ami en cas de coup de blues ou l’ap-
prentissage de l’expression de la colère de manière saine, sans repousser
les autres ni nuire aux relations. Souvent, ces jeux de rôle mènent à des
discussions thérapeutiques productives et à une exposition supplémen-
taire à des stratégies d’adaptation positives.
– Le jeu éducatif ou thérapeutique. Le jeu propose une interface encou-
rageante pour faciliter la communication et le rapprochement entre
patients tout en étant un stimulant dans la thérapie. Le jeu apporte un
côté ludique, parfois amusant. Il peut être interactif et est largement
utilisé comme outil d’intervention en éducation de à la santé.
Inspiration
Rétention Rétention
Expiration
Pour ce qui des co-animateurs, eux aussi doivent avoir des rituels de fin. Un
temps de débriefing est nécessaire sur la séance passée afin de mieux préparer
la suivante.
Pour vous y aider, téléchargez les fiches « Fin de séance (fiche animateur) »
et « Débriefing de fin de séance entre animateurs ».
En termes de contenu, voici ce qui est peut être proposé aux patients pour
un programme de 7 séances de 1 h 30. Le contenu de chaque séance sera
abordé en détail dans la seconde partie du livre.
Séance 1 : Définition de l’écart et de la rechute ; définition des objectifs
de chacun
Le groupe est invité à définir ensemble l’écart et la rechute. Le modèle
dynamique de la rechute est présenté sous forme de schéma, en s’appuyant sur
les idées et les expériences apportées par les patients. Chacun est ensuite ques-
tionné sur son objectif par rapport à son addiction : abstinence, consommation
contrôlée, etc. Pour ceux qui s’orientent vers une consommation contrôlée,
c’est l’occasion de la définir précisément et individuellement. On attire égale-
ment l’attention sur la consommation d’autres substances psychoactives et sur
les autres comportements addictifs pour que chacun observe sa problématique
d’addiction dans son ensemble.
Séance 2 : Cultiver sa motivation
Partant du principe que la motivation est le moteur du changement et que ce
moteur doit être entretenu, il s’agit lors de cette séance d’identifier et de renfor-
cer tous les éléments participant à ce qui donne envie de changer. Une balance
décisionnelle est dessinée sur le tableau et remplie au fur et à mesure des témoi-
gnages des patients. Pour son utilisation, on peut se référer au chapitre sur la
motivation. Le fait de l’aborder en groupe facilite la restructuration cognitive et
met en valeur les points forts de la motivation. Le groupe crée une émulation qui
consolidera la projection sur les aspects positifs du changement et la confiance.
Séance 3 : Repérer les déclencheurs de craving
Un premier temps est consacré à la psychoéducation sur le craving. Les
mécanismes de conditionnement sont expliqués aux patients. Puis on fait un
brainstorming où chacun donne des exemples de déclencheurs repérés. Pour
aider à l’exploration de ces déclencheurs, on balaie les cinq sens : déclencheurs
provoqués par des sons, par des odeurs, etc. On fait ressortir également les
rituels qui se sont mis en place et par lesquels la consommation ou le compor-
tement addictif sont devenus automatiques. On aborde pour chacun les choix
Les pathologies duelles entre troubles addictifs et troubles mentaux sont très fré-
quentes. Environ 50 % des personnes avec un trouble addictif présentent aussi une
pathologie associée (Torrens et al., 2015), cette comorbidité varie en fonction des
populations (cliniques, générale…). Ainsi, les troubles liés à la consommation de
substances et les addictions comportementales sont principalement comorbides
avec les troubles de l’humeur, les troubles anxieux, les troubles de la personnalité,
le TDAH, la schizophrénie, les troubles bipolaires, les troubles du comportement
alimentaire et le PTSD (Becker & Grilo, 2015 ; Brady et al., 2021 ; Crunelle et al.,
2018 ; Håkansson et al., 2018 ; Lai et al., 2015 ; Petry, 2011 ; Torrens et al., 2015).
Par rapport aux sujets atteints d’un seul trouble, les patients souffrant d’un
trouble psychiatrique associé à un trouble lié à la consommation de substances
comorbides présentent une gravité psychopathologique plus élevée (Langås
et al., 2011 ; Ringen et al., 2008), un moins bon pronostic lié à un défaut de
compliance et à un effet des traitements moins bon, une altération psycho-
sociale plus importante, une prévalence accrue de comorbidités physiques, des
idéations suicidaires et des taux accrus de comportements à risque et/ou crimi-
nels (Krawczyk et al., 2017 ; Langås et al., 2011).
L’objectif de ce chapitre sera de présenter les programmes de prévention de
la rechute qui tiennent compte de la pathologie duelle, d’identifier les points
Écoute
Alimentation Sommeil Cigarettes Etc. Notes pour moi
musicale
Lundi Demander à
ma mère pour
dormir chez elle
ce soir
Mardi Faire du sport
avec un ami
Mercredi Balade
Etc. Réunion entraide
Tableau 6. Calendrier
À ne pas privilégier :
– S’énerver visiblement ou se mettre en colère contre le patient.
– S’éparpiller pendant une séance non structurée et non ciblée.
8. Troubles cognitifs et PR
8.1. Quelques données
La prise en charge des troubles cognitifs, dans les soins en addictologie, est de
plus en plus prégnante, venant mettre une explication sur des difficultés pour
les patients à restituer des événements de vie, à enregistrer des éléments nou-
veaux ou encore à planifier les actions à mener dans leur soin. Les dépistages
réalisés en milieu hospitalier tendent à montrer selon Vabret et al. (2013)
que 50 % des patients présentent des altérations cognitives. D’autres études
comme Lhara et al. (2000) confirment les liens entre consommations de pro-
duits psychoactifs et atteintes neuropsychologiques sur les fonctions exécutives
et mnésiques. La phase de maintien PR en est alors impactée si le patient
ne peut « performer » dans son contrôle inhibiteur (refréner un automatisme
Il est possible de reproduire ces questionnements avec la famille pour les autres
contrôles de stimuli en société (fête entre amis) ou autres déclencheurs (faire les
courses seul). Il s’agira de chercher à renforcer les habiletés à faire face conjoin-
tement à la maladie en abordant la notion de temporalité et de communication.
c) La rechute
Après les risques, la rechute sera à aborder. Elle est à replacer comme pouvant
faire partie de la maladie afin de travailler les cognitions de la famille « la cure
n’a servi à rien », « il est comme avant, rien n’a changé », « il ne sera jamais guéri ».
En s’appuyant sur le Modèle Transthéorique de Prochaska et DiClemente, le
thérapeute cherchera à mutualiser les efforts pour revenir plus vite vers le soin
(Prochaska & DiClemente, 1982).
– Si vous observez une reprise des consommations/du comportement ou
si M./Mme X vous demande de l’aide, que pouvez-vous faire ?
– Qu’attendez-vous de votre famille ou de M./Mme X si vous leur parlez
de votre rechute ?
Croyances Croyances
Suppositions Suppositions
c) La résolution de problème
Le processus par lequel les problèmes sont traités dans une relation est un
aspect très important de celle-ci. Les compétences en matière de résolution
de problèmes ont déjà été présentées au patient (voir la séance sur ce thème).
Chaque étape sera discutée en détail avec le couple afin de vérifier leur com-
préhension.
Afin de s’entraîner à la résolution de problème en couple, il s’agira de
demander à celui-ci d’identifier une situation problématique à laquelle il fait
face actuellement ou qu’il peut anticiper dans un avenir proche. Le thérapeute
peut servir de ressource pour répondre aux questions, faire des suggestions s’ils
sont bloqués, ou les garder sur la bonne voie, mais autrement il doit laisser le
couple travailler par lui-même autant que possible. Pour la dernière étape de la
démarche, le couple doit préciser les résultats acceptables ainsi que les résultats
qui nécessiteraient de revoir leur approche.
3.2. La co-dépendance
En certains cas, le fait de connaître des conséquences négatives de son com-
portement addictif va permettre le changement. Or, parfois, la personne co-
dépendante va ôter les effets dommageables et ainsi prendre le risque de créer
des bénéfices secondaires. Le tableau 7 peut vous aider avec le patient et son
entourage en vous invitant à noter quel type de comportement ils adoptent.
1. La motivation
1.1. Qu’est-ce que la motivation ?
Selon Rollnick et al. (2018), la motivation est la probabilité qu’un individu
fasse, maintienne et adhère à un changement spécifique. Les trois compo-
santes majeures pouvant définir la motivation sont l’importance accordée
au changement (« j’ai envie de changer »), la confiance dans la capacité
1.2. Le discours-changement
Une des premières étapes va être de repérer le discours-changement chez le
patient. Il sera un bon indicateur que vous êtes dans la bonne direction avec
votre patient. Plusieurs types de discours-changement existent (figure 7).
Pour faire grandir ce discours-changement, le thérapeute va faire parler le
patient sur ces six composantes.
Désir Besoins
(je veux) : en faveur (je devrais) : nécessité
du changement de changement
Capacité Discours
Engagement
(je pourrais) : aptitude changement
(je vais) : intentions
au changement DC
Raisons
Premier pas
(je me sentirais durablement
(j’ai fait) : actions
mieux si ) : arguments
2. L’entretien motivationnel
La figure 8 schématise les grandes lignes de l’entretien motivationnel.
Nous allons les décrire dans les paragraphes suivants.
Désir
Capacité
Besoins
Raisons Discours
Engagement Changement
Premier pas
Changement de comportement
L’EM suit ainsi des règles fondatrices que Miller et Rollnick ont résumées
par l’acronyme RULE (Miller & Rollnick, 2019) :
– R : Résister au réflexe correcteur (Resist the Righting Reflex with Clients).
Le thérapeute, voulant promouvoir la santé et le bien-être du patient,
peut avoir tendance à vouloir l’orienter directement dans ce qu’il estime
être la bonne direction, ou les bons choix : c’est ce que l’on appelle
le réflexe de correction. Ce réflexe est contre-productif car il favorise
b) Développer la discordance
L’ambivalence peut être interprétée à tort comme un manque de motivation,
alors que c’est un processus normal qui est une base pour discuter, réfléchir.
Le thérapeute la met en évidence, soulève les contradictions du patient, non pas
pour le juger mais pour que celui-ci perçoive un inconfort qui lui donnera envie
de changer. Il est extrêmement important de renforcer, dans le même temps,
la confiance du patient, afin de maintenir l’alliance et ne pas le décourager.
Lorsque les techniques de résumé ou reflet de l’ambivalence sont utilisées,
les éléments contradictoires seront principalement reliés par « ET » plutôt
que « MAIS » pour mettre l’accent sur leur présence simultanée. En effet,
les conjonctions « Pourtant » et « Mais » agissent comme des « gommes » et
peuvent diminuer l’intensité de ce qu’il y avait auparavant.
Exemple
« Est-ce qu’il y a eu des moments où cela a été mieux ? Oui, quoi, pourquoi, comment
avez-vous fait ? Les autres autour de vous, qu’ont-ils vu ? Comment savez-vous que
ça fonctionne ? »
Exemples
• Regarder en arrière
« Pouvez-vous me parler des moments dans votre vie où cela se passait comme vous
le souhaitiez ? »
• Reconnaissance du problème
« Qu’est-ce qui vous fait dire que c’est un problème ? »
• Questionner les extrêmes
« Au pire, que pourrait-il arriver ? »
• La question miracle
« Vous dormez et à votre réveil “tout est arrangé”, que se passerait-il dans votre vie,
que verraient les autres personnes autour de vous, qu’est-ce qu’il y aurait de différent dans
votre vie ? »
• Optimisme
« Si vous décidiez de changer, quels moyens seraient efficaces pour vous ? »
b) Valoriser
Il s’agit de valoriser la personne de façon appropriée, c’est-à-dire de manière
authentique, mesurée et seulement tournée vers le patient. L’utilisation du
« vous… » sera donc privilégié plutôt que le « je… ». La valorisation va servir
à soutenir, remarquer les forces, les compétences de la personne, sa motiva-
tion dans ce qu’elle fait, entendre ses valeurs pour les souligner. La valorisa-
tion n’est donc pas simplement un compliment ou l’expression d’un accord
car celle-ci va plutôt mettre en avant le processus plutôt que le résultat.
Exemples
« Vous cherchez par tous les moyens à vous en sortir, vous avez déjà essayé beaucoup
de choses… »
« Cela fait trois fois que vous entamez des soins, cela doit être important pour vous.
Qu’est-ce qui vous rend si déterminé ? »
« Vous avez réussi à stabiliser votre consommation depuis deux semaines… »
Exemple :
Patient : « Je ne pense pas arrêter le cannabis, mon mari fume devant moi tous les soirs. »
Thérapeute : « Arrêter le cannabis vous paraît presque impossible parce que votre mari
fume devant vous. »
2. Le reflet amplifié est le fait de refléter ce qu’a dit le patient d’une manière
amplifiée. Si cela réussit, le patient peut ramener les choses à leur juste valeur
et fait émerger l’autre côté de l’ambivalence. Les sarcasmes et l’ironie sont bien
à proscrire.
Exemple :
Patient : « Je ne pense pas arrêter le cannabis, mon mari fume devant moi tous les soirs. »
Thérapeute : « Arrêter le cannabis vous paraît impossible si votre mari fume devant vous,
cela provoquerait systématiquement des envies de fumer et des consommations pour vous. »
Exemple :
Patient : « Je ne pense pas arrêter le cannabis, mon mari fume devant moi tous les soirs. »
Thérapeute : « Vous ne vous imaginez pas pouvoir arrêter de fumer alors que votre mari
fume et en même temps vous êtes inquiète des effets de vos consommations régulières. »
d) Résumer
Le fait de résumer permet pour le patient de réentendre le discours-changement
et de le développer encore. Il permet aussi de faire du lien entre les différents
éléments apportés, ou encore d’approfondir l’ambivalence tout en montrant
1. L’analyse fonctionnelle
1.1. Qu’est-ce que l’analyse fonctionnelle ?
L’analyse fonctionnelle est la base de la thérapie, dans le sens où elle va
déterminer les besoins du patient et les techniques à privilégier. C’est une
conceptualisation qui met en évidence les relations entre les comportements,
émotions et cognitions d’un individu dans une situation problème. Elle permet
de comprendre les difficultés de la personne dans leur contexte. On formule
alors des hypothèses sur les facteurs d’origine et de maintien du problème.
De cette compréhension va découler le plan thérapeutique.
Dans le cadre de la prévention de la rechute, l’analyse fonctionnelle rejoint la
modélisation des situations à risque propres au patient. Nous allons nous appuyer
sur les expériences vécues par le patient pour repérer, décortiquer les situations,
analyser ce qui s’est passé, comprendre ce qui renforce les comportements dys-
fonctionnels, afin de choisir des stratégies thérapeutiques à mettre en place. Pour
un travail de prévention de la rechute le plus complet possible, nous allons faire
Exemple de Marius :
Pour établir une ligne de base, il est intéressant d’observer différents com-
portements ou prises de produits, même s’ils ne sont pas l’objet d’abus ou de
demande de changement, car ils peuvent évoluer au cours de la thérapie.
Il n’est pas rare en effet qu’une addiction nouvelle se développe lorsqu’une
autre s’améliore. L’évaluation en prévention de la rechute s’appuie sur diffé-
rents outils :
– l’observation clinique et l’entretien clinique ;
– les échelles.
L’une des choses que les personnes en voie de rétablissement peuvent faire
pour elles-mêmes est d’anticiper ces situations à haut risque avant qu’elles ne
se produisent. Cela leur donne l’occasion d’élaborer un plan d’action sur la
façon dont elles vont réagir. Bien qu’il ne soit pas possible d’anticiper toutes
les situations à haut risque, la plupart des personnes en rétablissement peuvent
tout de même faire des prédictions sur ce qui pourrait se produire dans un ave-
nir proche et élaborer un plan d’action.
4. Difficultés rencontrées
– Échec ou impasse dans la thérapie
Dans l’envie d’aider le patient, le thérapeute peut parfois aller vite dans l’étape
d’analyse fonctionnelle et d’évaluation pour passer plus rapidement aux tech-
niques thérapeutiques. Cela peut conduire à l’oubli d’éléments fondamentaux
et risque de mettre en échec la thérapie. Il est important de se fixer un cadre qui
permettra de ne pas sauter les étapes. Si, au cours de la thérapie, on rencontre
un échec ou si l’on se situe dans une impasse, revenir à l’analyse fonctionnelle
permet parfois de soulever des oublis et de changer le cours de la thérapie.
1. Définition de la psychoéducation
L’utilisation de la psychoéducation dans le cadre du traitement des addictions
augmente les chances de rétablissement à long terme. Des recherches ont
montré que la psychoéducation pour traiter la dépendance a des effets positifs
en donnant aux personnes les moyens d’agir, grâce à une éducation solide et
robuste. Dès les années 1970, la psychoéducation a été enrichie par les théo-
ries cognitives et comportementales pour la prise en charge des psychoses
et, dans les années 1990, celles-ci sont venues enrichir la psychoéducation
pour les addictions (Mirabel-Sarron et al., 2015). Pour Goldman (1988), la
psychoéducation est au service de la thérapie et de la réhabilitation plutôt
que de la thérapie elle-même. En TCC, chaque trouble s’appuie sur un ou
des modèles explicatifs permettant au thérapeute d’expliquer au patient les
causes et les conséquences de sa pathologie. La psychoéducation commence
généralement dès la première ou la deuxième séance et se poursuit tout au
long de la thérapie.
La psychoéducation repose sur trois composantes (Gira & Morel, 2015) :
– pédagogique en donnant des informations sur les difficultés rencon-
trées et les aides associées. L’objectif vise la compréhension à laquelle
la personne fait face pour faciliter une appropriation plus efficace et
responsable des aides associées ;
La psychoéducation 125
– psychologique en soutenant la personne lorsqu’elle rencontre des diffi-
cultés, afin de l’aider à mieux les accepter ;
– cognitive et comportementale en donnant des outils concrets afin de
l’aider à mieux faire face en apprenant à gérer ses pensées, ses émotions
et ses comportements.
2. Les objectifs
L’objectif principal d’une intervention en psychoéducation est d’améliorer la
qualité de vie des patients en passant par différents processus :
– Fournir des informations sur les troubles liés à l’addiction, qui com-
prennent les risques, les signes, les symptômes et les conséquences à
long terme.
– Comprendre le processus de rétablissement : La psychoéducation per-
met d’encourager les personnes souffrant d’addiction(s) à prendre des
mesures pour s’aider elles-mêmes.
– Déstigmatiser : Les personnes souffrant d’addictions peuvent parfois
ressentir de la culpabilité et de la honte en raison des stigmates sociaux
qui entourent l’addiction. La psychoéducation assure aux patients que
la dépendance est une maladie chronique et traitable ; elle n’est pas un
défaut, une tare ou un signe de mauvaise réputation.
– Utiliser un langage simple : L’addiction est une maladie cérébrale
complexe et chronique qui a des effets mentaux, physiques et sociaux
compliqués. La psychoéducation permet de comprendre la dépendance
dans un langage simple.
– Prendre en compte les troubles cognitifs : Le programme de psycho-
éducation tient également compte des éventuelles déficiences cogni-
tives et neurologiques que les patients peuvent subir du fait de leur
consommation de substances. Les animateurs de groupe s’assurent que
le matériel présenté peut être facilement compris.
La psychoéducation 127
Les étapes du rétablissement
Addictions (Schulthess, 2006)
(Andresen et al., 2003)
• Temps de retrait : avec profond sentiment • Prendre conscience de la dépendance
de perte et de désespoir • Interrompre le cercle vicieux qui renforce
• Prise de conscience : réalisation que le processus de dépendance
tout n’est pas perdu, qu’une vie intéres- • Découvrir les besoins non assouvis qui
sante est possible et retour du senti- ont été recouverts par le comportement
ment de pouvoir agir addictif
• Reconstruction : reprise en main de sa vie, • Fonction du symptôme
travail actif pour restaurer une identité • Projection bénéfique dans le futur et le
positive et des objectifs changement
• Préparation : bilan des forces et des fai- • Réflexion identitaire
blesses et début des efforts d’acquisition • Mise en exergue des valeurs et engage-
des compétences pour se rétablir ments en direction de…
• Croissance : autogestion de la maladie,
résilience et restauration de l’image de soi
pour un parcours de vie choisi car signi-
ficatif pour soi
Les composantes du rétablissement Accompagnement thérapeutique
(Andresen et al., 2003) des addictions (Morel, 2010)
• L’espoir est une attente par rapport à des • Redonner du sens au parcours du patient,
relations ou buts futurs que la personne à ses choix
malade considère comme étant possibles. • Révéler ses ressources (empowerment)
• L’identité correspond aux caractéristiques et ses limites propres, sa satisfaction,
qui font que la personne malade se sent ses propres motivations au changement
unique et sait qui elle est. • Rétablir une expérience de satisfaction
• Le sens englobe la compréhension de la entre soi et l’environnement, avec ou sans
personne souffrante à propos de ce qui consommation de psychotropes, dans
lui arrive, la signification qu’elle donne des conditions nouvelles à moindres
à ces événements, ainsi qu’une réévalua- risques
tion de ses valeurs et de ses buts de vie. • Modifier son environnement, changer le
• La responsabilité est l’engagement de la regard sur soi et sur le monde, réduire
part de la personne souffrante dans sa vie l’exposition aux « déclencheurs », aux
et son rétablissement. situations à risque
• Gagner en liberté et autonomie
4. Empowerment et addictions
Dans le cadre du rétablissement en addictologie, l’objectif vise à acquérir,
pour les personnes souffrant d’addiction, du pouvoir, des compétences et des
capacités, afin de prendre de meilleures décisions en matière de rétablissement
et de vie : l’empowerment. Celui-ci est une des conditions du rétablissement,
La psychoéducation 129
Interview de Christophe André sur les TCC
https://youtu.be/IcajLqNSfU4
Petit cours de Marion Martinelli sur les trois vagues des TCC
https://youtu.be/IFkD4JxB8-Q
Courte vidéo qui fait le lien entre pensées, émotions et comportements, par Psynergy :
ton psy au quotidien
https://youtu.be/Q-6IqIMvBlg
https://infordrogues.be/informations/produits/
https://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues
https://www.psychoactif.org/forum/
https://www.addictaide.fr/autres-addictions-comportementales/
https://www.camh.ca
D’autres documents peuvent également être utiles comme ces posters sur
les atteintes cognitives en addictologie ou encore cette vidéo sur le cannabis
et la mémoire :
https://www.addictolyon.fr/post/posters-pratiques-pour-la-psychoéducation-sur-les-
atteintes-cognitives-en-addictologie
https://youtu.be/a1ziDkNdG90
Brochures
• Brochure qui décrit la situation des enfants et des adultes de familles où l’alcool est
un problème. Elle donne des pistes à celles et ceux qui sont dans leur entourage
pour les aider à se développer le plus harmonieusement possible malgré la maladie
de leur parent.
https://shop.addictionsuisse.ch/fr/famille-proches/94-186-enfant-dans-une-famille-
alcoolique.html
• Comment pouvez-vous aider votre enfant si vous avez un problème d’alcool dans
la famille ? Brochure qui concerne les personnes touchées par un problème d’alcool
et qui sont parents. Elle vise à informer et soutenir en mettant en avant l’importance
du besoin de l’enfant.
https://shop.addictionsuisse.ch/fr/parents/98-203-parent-avant-tout-parent-malgre-
tout.html
• Livret de conseils à l’entourage
https://www.centre-addictions.be/images/documents/ConseilsEntourage.pdf
Sites Internet
https://mamanboit.ch
https://papaboit.ch
https://www.quandunparentboit.be
La psychoéducation 131
7. Trousse à outils
7.1. Quiz sur la rechute
Le quiz sur la rechute, particulièrement adapté au travail en groupe, se base
sur la méthode de l’abaque de Régnier qui favorise les échanges. Un des inter-
venants lit une affirmation et demande aux participants de se positionner à
l’aide de l’une des trois cartes qu’ils ont en main selon qu’ils sont « tout à fait
d’accord, moyennement d’accord ou pas du tout d’accord ». Chaque personne
aura trois cartes en main :
– Je suis d’accord (carte verte)
– Je suis moyennement d’accord (orange)
– Je ne suis pas du tout d’accord (rouge)
5. Les gens rechutent parce qu’ils n’ont pas encore « touché le fond ».
Une rechute est une rechute, et n’importe qui peut faire une erreur, mais ni
vous ni personne d’autre ne doit souffrir d’une douleur ou d’une souffrance par-
ticulière. La partie la plus importante d’une rechute est la réaction à celle-ci.
Si une rechute se produit, assurez-vous qu’il y a des personnes compétentes
qui sont là pour vous aider. Si vous avez mis en place une bonne structure de
soutien, les gens remarqueront des changements dans votre comportement.
Si vous les avez préparés à toutes les éventualités, ils pourront intervenir et
vous aider.
La psychoéducation 133
mais cela en vaut la peine. Si une rechute se produit, elle peut être terrible-
ment décevante. Ce qui semblait être la meilleure chance de rétablissement
n’a pas fonctionné. Cependant, une rechute n’est pas un échec permanent, et
les gens se rétablissent souvent après plusieurs tentatives. L’important est de
revenir à ses objectifs le plus rapidement possible et d’essayer de comprendre
ce qui s’est passé. Vous n’avez pas échoué à vous remettre de votre dépendance
tant que vous n’avez pas cessé d’essayer.
9. Vous n’avez pas fait de rechute si vous utilisez une autre substance.
De nombreuses personnes pensent que si elles boivent de l’alcool pendant
qu’elles se remettent d’une dépendance à la drogue, cela ne compte pas comme
une rechute et vice versa. Toutefois, le choix de la substance utilisée n’est pas
en cause ; le fait est que la personne a choisi de consommer une substance
chimique en cours de rétablissement, et la rechute est davantage liée aux com-
portements de dépendance qu’au choix de la drogue.
La psychoéducation 135
100
50
Sit
Consigne :
« Voici 14 images, elles représentent des situations à risque de consommation
sur votre quotidien. Nous vous demandons de les placer le long de l’échelle en
positionnant
– à partir de zéro, ce que vous considérez être les situations les moins
susceptibles de vous amener des envies de consommation ;
– jusqu’à cent, ce que vous considérez être un grand risque de vous don-
ner des envies de consommation. »
Passer en revue de manière ludique les risques permet de parler de la vigi-
lance dans les états agréables (évasion, euphorie, festif), désagréables (tristesse,
conflits, fatigue) comme dans la reprise du quotidien. Cela permet aussi de
porter son attention sur l’usage excessif d’un autre produit ou comportement
« compensatoire » à l’arrêt de sa dépendance (augmentation de sa consom-
mation de tabac, grignotage/prise excessive de sucre, début de consommation
cannabis/alcool).
La psychoéducation 137
CHAPITRE 4
Les Séances
Salivation du chien
Craving
5. Trousse à outils
5.1. Techniques thérapeutiques
Elles se classent en deux grandes catégories. D’une part, les techniques conçues
pour réduire la probabilité de l’apparition du craving, qui comprennent le
contrôle du stimulus, l’exposition aux indices, l’autosurveillance des situa-
tions dans lesquelles le craving est susceptible de se produire. Et d’autre part,
les techniques conçues pour diminuer l’intensité et la durée du craving, qui
comprennent un entraînement cognitif et comportemental avec par exemple
l’imagerie mentale ou l’autosurveillance des envies.
Parfois, la première stratégie anti-craving est physiologique et médicale.
L’utilisation de différents traitements médicamenteux selon les substances
a pour objectif de diminuer voire de supprimer les sensations de manque et
de craving.
– Imagerie mentale
Une personne qui a envie de consommer une substance ou son comportement
addictif va avoir l’impression que la tension s’accumule en elle, qu’elle va mon-
ter encore et encore jusqu’à qu’à écraser sa volonté de s’abstenir et sa résis-
tance, comme sous la pression écrasante d’un ballon qui se gonfle rapidement
et finit par exploser. La technique de l’imagerie mentale, en particulier celle du
« Surf sur l’envie » (fiche téléchargeable), élaborée à partir de la métaphore
des vagues, peut être utilisée pour aider l’individu à maîtriser ces événements
apparemment ingérables.
5.2. Les 5D
On conseille au patient de suivre les « 5D » quand un craving survient. Il doit
être préparé à l’avance, à tête reposée, pour n’avoir plus qu’à suivre le déroulé
quand le craving est là. En effet l’envie peut nuire à la réflexion et à la prise de
décision quand elle est à son apogée, la procédure doit donc être automatisée.
Délai : Les envies vont et viennent, il est important que la décision de
consommer puisse être retardée pendant 20 minutes, afin d’amener le patient
à découvrir que les envies se sont calmées d’elles-mêmes.
• Lorsque vous ressentez une envie ou un besoin d’agir impulsivement : Remarquez que
l’expérience interne est comme une vague : elle monte, atteint un pic et redescend.
Ce schéma se poursuit. Restez avec l’expérience. Observez les vagues. Même si vous ne
réagissez pas, les envies et les pulsions diminuent ; elles s’apaisent. Elles peuvent remonter
et s’apaiser à nouveau. Vous êtes comme un surfeur qui suit les vagues. Vous pouvez
apprécier la liberté d’observer et de ne pas avoir besoin de réagir.
• Vous pouvez remarquer des pensées, des émotions ou des sensations physiques qui
viennent… et repartent.
• Faites l’expérience de ce qu’est une envie ou une pulsion en choisissant d’être attentif
plutôt que de réagir. Certaines envies et certains besoins sont plus intenses que d’autres.
• Remarquez que vous pouvez être présent et ne pas réagir, que vous pouvez ressentir
des envies et des pulsions sans réagir.
• (Après un certain temps, faites ce qui suit.) Ouvrez les yeux, s’ils étaient fermés et
ramenez votre attention sur la pièce.
Vignette clinique
6. Difficultés rencontrées
– Pour certains patients, parler des craving déclenche un craving.
Il est fréquent que les patients s’en plaignent et qu’ils souhaitent de ce fait
éviter d’en parler. La psychoéducation a toute sa place dans ce cas de figure.
Face à cette situation, le travail réalisé au préalable sur la motivation est un
levier pour favoriser l’engagement du patient dans le travail thérapeutique
malgré ses difficultés.
Les renforcements positifs vont être indispensables pour favoriser le senti-
ment d’auto-efficacité. Pour certains patients, les renforcements positifs indi-
rects sont plus faciles à recevoir que des compliments trop directs. Dans ce cas,
il peut être utile de se servir de questions dans lesquelles vont s’intégrer des
renforcements positifs :
• Rappelez-moi, comment avez-vous fait face au craving après notre dernière
séance ? Où avez-vous trouvé ces ressources ? D’où viennent-elles ?
• D’où vous est venu le courage de faire cette démarche de soin ?
• Votre parcours montre une certaine ténacité, comment l’avez-vous
développée ?
Objectif de la séance
Apprendre à repérer les DASC pour faire des choix éclairés et moins à risque
Plan de la séance
Définition (C’est quoi une DASC ? (I/G) Les différents types de DASC (I/G))
Psychoéducation (Savoir identifier les DASC (I/G), Analyse de la chaîne (I/G))
Trousse à outils (Plan d’action contre les DASC (I/G))
Difficultés rencontrées
Fiches téléchargeables
Fiche DASC
Journal des DASC
Françoise était abstinente depuis 4 semaines. Elle rentrait chez elle en voiture après le
travail et au lieu de prendre sa route habituelle, elle a choisi de prendre une route plus
longue mais plus agréable. En conduisant, elle a fouillé dans son sac et s’est aperçue
qu’elle n’avait plus de cigarettes. Elle a décidé de faire un tour en voiture et de chercher
un bureau de tabac où elle pourrait acheter des cigarettes. Le long de cette route, elle
est passée devant un bar/tabac qu’elle avait fréquenté dans le passé et où elle avait
acheté et consommé de la cocaïne. Elle a décidé de s’y arrêter momentanément pour
acheter un paquet de cigarettes. Elle entre dans le bar et achète un paquet de cigarettes.
Tout à coup, elle entend son nom, « Françoise ! ». Se tournant vers la personne qui
l’appelle, elle reconnaît un ancien camarade de boisson. Son « ami » se tourne
instantanément vers le barman et lui dit : « Donne un verre à mon amie, ça fait si
longtemps que je ne l’ai pas vue ! » Françoise décide que, puisque son problème est
la cocaïne, elle peut prendre une bière. Ne discutant qu’une seconde, Françoise boit
sa première gorgée de bière mousseuse. Après plusieurs autres bières, son ami a
« par hasard » un gramme de cocaïne et c’est ainsi qu’une rechute s’ensuit.
C’est une belle journée et Bruno a terminé son travail plus tôt que prévu après avoir reçu
une évaluation annuelle très positive de son patron. Il décide de rentrer chez lui à pied.
Il a modifié son itinéraire habituel pour se promener dans un parc, appréciant le soleil
chaud, les arbres en fleurs et le bruit des enfants jouant au ballon. Il se sent bien dans
sa vie, et ses consommations d’alcool semblent bien loin. En sortant du parc, il passe
devant un bar où il avait l’habitude d’aller pour boire. Sachant qu’il souhaite maintenir
son abstinence, mais se rappelant que ses anciens amis se demanderaient ce qui lui était
arrivé, il est entré pour voir comment ils allaient tous « en souvenir du bon vieux temps ».
Une fois à l’intérieur, ils ont ignoré ses refus de ne plus boire d’alcool et lui ont offert une
boisson en souvenir des bons moments. Lui exprimant qu’ils étaient mécontents qu’il n’ait
pas donné signe de vie depuis longtemps, ils lui ont dit qu’ils laisseraient le passé au
passé si seulement il se joignait à eux pour « un seul verre ». Se disant qu’il n’y avait rien
d’autre à faire dans ces circonstances, Bruno a cédé. Quelques heures plus tard, le barman
refuse de le servir à nouveau en raison de son ivresse. Lorsqu’il rentre chez lui, sa femme
Décisions Apparemment
Sans Conséquences (DASC)
Situation à risque
Écart
Effet de Violation
de l’Abstinence (EVA)
Rechute
Lorsque vous prenez une décision, qu’elle soit petite ou grande, faites ce qui suit :
– Considérez toutes les options qui s’offrent à vous.
– Pensez à toutes les conséquences, tant positives que négatives, de chacune des
options.
– Choisissez l’une des options. Choisissez une décision sûre qui minimise votre risque
de rechute.
– Surveillez les pensées telles que « Je dois… », « Je peux gérer… » ou « Cela n’a vraiment
pas d’importance si… ».
Je vais me baigner à la plage Je vais à cette plage mais Je choisis d’aller à une autre
de Saint-Jean-de-Monts je me gare à un endroit plage
(la ville où j’allais au casino) différent
Vignette clinique
À partir de cette analyse, l’accent sera mis sur la planification et l’organisation des week-
ends.
Pour le week-end suivant, Christelle commence par prendre en compte ses possibilités
financières. Devant le peu de moyens qu’elle a, elle décide d’aller chez son fils, qui vit
dans la ville, et qu’elle décrit comme stable psychologiquement. Les pensées risquées
repérées sont : « Je ne veux pas déranger mon fils, je dois compter sur moi-même, il faut
se débrouiller seul dans la vie, on ne sait pas de quoi demain sera fait donc inutile de
planifier. » Ces pensées seront retravaillées en restructuration cognitive.
Après discussion en entretien, Christelle repère plusieurs alternatives et choisit la plus
sûre : appeler son fils en amont.
5. Difficultés rencontrées
– Le patient ne trouve pas de DASC
Parfois, certains patients peuvent avoir de la difficulté à retrouver dans leur
histoire des DASC. Il peut être alors intéressant de leur proposer d’autres his-
toires comme celle de Françoise pour les aider à mieux les identifier d’abord
chez l’autre puis pour soi. La participation à un groupe sur ce sujet peut être
une autre solution. En effet, les autres participants pourront aider le patient à
mieux repérer ses DASC car ils parleront d’abord des leurs.
2.1. Alimentation
a) Pourquoi c’est important ?
Les addictions peuvent nuire à la fois à l’esprit mais aussi au corps. Les personnes
qui abusent de l’alcool ou des drogues, par exemple, présentent souvent de graves
carences nutritionnelles. La dépendance peut entraîner de graves conséquences
dans le mode de vie, telles qu’une mauvaise alimentation et des horaires de repas
irréguliers. De plus, la dépendance peut entraîner des problèmes gastro-intestinaux
qui peuvent nuire encore davantage à l’hydratation et à l’état de santé.
Une alimentation saine peut favoriser le rétablissement de plusieurs façons :
– En aidant le corps à se rétablir des dommages causés par la dépendance.
– En augmentant le niveau d’énergie.
– En améliorant l’humeur.
Voici quelques changements alimentaires qui peuvent se faire immédiatement :
– Boire moins de caféine. La caféine (provenant du café, des sodas, des
boissons énergisantes) peut perturber le sommeil. Elle peut également
faire monter la pression artérielle et supprimer l’appétit.
– Éviter les aliments transformés. Il peut être tentant de prendre un repas
surgelé lorsque l’on n’a pas le temps, mais ces aliments ont tendance à
être trop riches en sodium, graisses et sucre.
– Manger plus de protéines et de fibres. Les aliments riches en fibres aident
à se sentir rassasié, donc à ne pas trop manger. Les protéines peuvent
aider à reconstruire les muscles qui ont été affaiblis par la malnutrition.
– Surveiller sa consommation de sucre. Le sucre est addictif.
– Prendre conscience des sensations de faim et éventuellement revoir le
nombre de repas (collation) si grignotages ou craving (par exemple, en
avançant l’heure du repas du soir ou en programmant un fruit à 17 h,
certains craving ont pu être dépassés).
– Manger dans le calme, favoriser du plaisir à table.
– Supports vidéo
Les « C’est pas sorcier » s’avèrent tout aussi utiles auprès d’adolescents que
d’adultes. De nombreux titres vont permettre d’aborder l’alimentation, l’équi-
libre et l’hygiène alimentaire, les aliments, le goût… Parmi ceux-ci : « La nutri-
tion », « À boire et à manger », « Qu’est-ce qu’un aliment ? », « Quels sens sont
en activité lorsqu’on mange », « Peut-on perdre le goût ? », « Fruits et légumes »,
« Le sucre », « Conservation des aliments »…
Chaîne YouTube C’est Pas Sorcier : https://www.youtube.com/channel/
UCENv8pH4LkzvuSV_qHIcslg
– Supports Internet
https://www.mangerbouger.fr
https://www.la-fabrique-a-menus.fr/front/
Discussion
– Quels sont vos objectifs en matière de nutrition ?
– Que faites-vous actuellement pour atteindre ces objectifs ?
– Que pouvez-vous faire à l’avenir ?
– Que devriez-vous cesser de faire ?
– Diriez-vous que vous avez une relation saine avec la nourriture ? Pourquoi ou
pourquoi pas ?
2.3. Le sommeil
a) Pourquoi c’est important ?
Les patients suivis en addictologie présentent plus de risque d’altération du
sommeil que la population générale :
– La qualité du sommeil et le rythme veille-sommeil sont mis à mal
lorsque les consommations de produits sont importantes. Il faut
du temps pour que ces troubles s’estompent lorsque la personne ne
consomme plus.
– Les comorbidités psychiatriques, fréquentes chez les patients en
addictologie, sont un facteur de risque de troubles du sommeil. Selon
l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance, l’anxiété, le stress et
la dépression sont à l’origine de plus de la moitié des insomnies.
– Les problèmes médicaux augmentent également le risque de per-
turbation du sommeil (diabète, douleurs, maladies cardiaques et
pulmonaires). Certains patients gardent des séquelles physiques de
leur addiction même après l’arrêt (ou la diminution significative)
des consommations et ont ainsi plus de risque d’avoir un sommeil
altéré. L’accompagnement médical pour la gestion de ces troubles
est essentiel.
b) Quelques conseils
Des conseils peuvent être donnés au patient pour se donner les meilleures
conditions pour un bon sommeil. Voici les principaux :
– Se lever à heures régulières
– Éviter les longues siestes en journée
– Prêter attention aux signes de fatigue le soir
– Maintenir une pièce pour le sommeil fraîche (18/20 degrés), confor-
table et éloignée de toutes stimulations sensorielles
– Éviter les écrans le soir
– Éviter les activités physiques intenses le soir
– Éviter de consommer des boissons contenant de la caféine, éviter
l’alcool le soir
– Manger un repas léger le soir
– Pratiquer des rituels d’apaisement (lecture, tisane, douche, des méthodes
de relaxation, respiration profonde, etc.) pour faciliter l’endormissement.
Pour augmenter l’adhésion du patient à ce qui lui est conseillé, il peut être
utile de donner de l’information sur le fonctionnement du sommeil et les inte-
ractions avec son mode de vie.
Supports Internet
https://institut-sommeil-vigilance.org/ : rubrique « Conseils »
https ://reseau-morphee.fr
b) Quelques supports
Supports jeux
https://www.fcppf.be/portfolio/items/anatomia/
Supports Internet
https://www.planning-familial.org/fr/des-ressources-pour-sinformer-se-former-
et-soutiller-259
https://www.sante-sexuelle.ch
3. Trousses à outils
3.1. La roue de l’équilibre de vie
Une vie qui a du sens est une vie équilibrée, où l’on consacre suffisamment de
temps aux activités qui expriment ses valeurs et ses priorités (se reporter à la
partie sur la motivation et le travail sur les valeurs). Il existe deux actions prin-
cipales qui mènent à une vie équilibrée. La première consiste à comprendre et
à respecter chacun des domaines importants de sa vie (ses valeurs). La seconde
consiste à changer notre perspective dans les domaines dans lesquels nous
sommes bloqués. L’exercice ici est de permettre de voir comment se répartit le
temps dans la roue de l’équilibre de (votre) vie.
« Consigne pour l’utilisation de la roue » :
Voici quelques exemples de domaines : argent, amitié, amour, famille, tra-
vail, sport, écologie, loisirs, etc. Vous évaluerez l’état actuel de chaque sphère
de 1 à 10 points (1 : horreur, 10 : tout est merveilleux). 1 : à l’intérieur du
cercle, 10 : sur le cercle extérieur. En conséquence, vous obtenez l’équilibre de
la roue de votre vie. »
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5
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5
5
5
5
10
5
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10
Discussion
– Comment vous sentez-vous face à cette roue ? Êtes-vous satisfait(e) ?
– Concernant les sphères où vos notes sont les plus basses, ces notes sont-elles très
basses ? Si oui quelle en est la raison ? Ces domaines vous empêchent-ils de vous
épanouir car vous n’y avez pas prêté attention ou les avez-vous négligés ?
– Les sphères de votre vie qui ont les notes les plus hautes correspondent-elles
aux domaines les plus importants pour vous ?
– Dans quel domaine souhaiteriez-vous faire des efforts, dépenser de l’énergie
et du temps ?
– Dans quelle sphère cela serait le plus facile d’améliorer votre satisfaction ?
– Que pourriez-vous faire pour augmenter votre satisfaction ?
– Quels sont les obstacles à cette amélioration ?
– Comment pourriez-vous les contourner ?
– Quelle action pourriez-vous mettre en place ?
Vignette clinique
Jeanine vient d’avoir 62 ans et débute sa retraite sans vraiment l’avoir préparée. Elle a
divorcé il y a un an maintenant et se sent terriblement seule malgré la présence de son
fils qui habite la commune d’à côté et sa fille qui est très présente mais au téléphone car
vit à Paris. C’est au moment de la séparation qu’ont débuté ses problèmes avec l’alcool.
Elle a acheté une petite maison avec un jardin afin de se rapprocher des valeurs de
l’écologie qui lui sont importantes.
Avec « la roue de la vie » qu’elle a remplie, elle prend conscience des éléments importants
de sa vie qui ne sont pas comblés. Elle remarque qu’elle ne participe à aucune activité
sportive qui lui permettrait également de rencontrer de nouvelles personnes.
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Éco
1. Traduit de Freeman L. (2019). Core Behavioural and CBT Skills for Relapse Preven-
tion and Recovery Management : Portfolio Exercises. NHS Education Scotland.
Vignette clinique
4. Difficultés rencontrées
– Mise en place difficile de l’activité physique
« Il suffit d’une heure d’activité par jour pour être en bonne santé. Cela
peut sembler beaucoup, mais introduisez des activités dix minutes par-ci,
dix minutes à la fois par-là – avant que vous ne vous en rendiez compte, vous
êtes plus actif. Même si vous avez des difficultés à vous déplacer, il existe de
2. Psychoéducation
2.1. Les préalables
Afin de mettre en place cette séance, des éléments de base doivent être établis :
– Un temps autour de l’exploration des situations à risque a été mis en
place. En effet, il s’agit de mettre du sens à cette recherche de soutien.
– Pas de situation à risque = pas de besoin d’aide.
– Un temps consacré aux ressources internes a également été appliqué
(ou est à suivre). La confiance en soi et en ses compétences à gérer n’est
pas un frein à la demande d’aide bien au contraire. Il s’agit là d’avoir
moins d’éléments « à se prouver » en essayant de traverser une crise de
craving seul. Nous entendons parfois le besoin de « tester » s’ils sont
capables de tenir. Une cognition plus assurée sur ce point évitera ce
genre de comportements. Par ailleurs, lorsque le patient fera appel à
une respiration profonde ou tout autre comportement pour décharger
la tension interne, il aura davantage de facilités à prendre contact avec
son entourage en verbalisant ce qui se joue pour lui.
– Le concept d’addiction est clairement détaillé comme activant par-
fois des éléments en soi « automatiques », empêchant ses ressources
internes de fonctionner de manière optimale.
– Les termes « craving », « écart » et « rechute » sont connus et différenciés.
Discussion
• Lorsqu’une émotion est très intense, que faites-vous ?
• Seul, que faites-vous face à un craving ?
• Qu’est-ce qui vous bloque pour faire appel à votre entourage ?
• Que pensez-vous que votre entourage ferait si vous les appeliez en état de tension
interne ?
• Que se passerait-il si une personne était à vos côtés dans un moment de craving ?
quelles conséquences sur votre soin ?
• Que souhaiteriez-vous qu’une personne vous dise si vous ressentiez un craving ?
• Certains apprécient l’échange sur ce qui est ressenti, d’autres préfèrent une présence
physique pour faire autre chose et se changer les idées, comment décririez-vous
vos besoins lors d’un craving ?
• Parlez-nous d’une situation où l’on vous a aidé émotionnellement (ou en craving).
– Comment cela s’est passé ?
– Comment vous sentiez vous par la suite ?
• Que faudrait-il vous proposer ou vous dire si vous avez pris une consommation
afin d’éviter les suivantes ?
– Qui pourrait répondre à ces attentes ?
– Quelles formes cela pourrait-il prendre ?
• Un de vos proches a-t-il déjà pu faire appel à vous dans un moment compliqué
pour lui ?
– Comment vous sentiez vous ? Comment se sentait-il par la suite selon vous ?
– L’avez-vous trouvé « incapable », « gênant », « nul », « incompréhensible » ?
(au choix selon les peurs abordées auparavant)
– En quoi cela serait différent pour vous ?
• Si un ami vient vous voir car il se sent triste et en détresse. Il vous dit avoir besoin de vous.
Que faites-vous ?
– Laisser répondre le patient à chaque point pour avancer dans un échange
socratique.
• Est-ce qu’il vous dérange avec ses problèmes ? Est-ce que vous le trouvez nul ? Est-ce qu’il
devrait garder ça pour lui plutôt que de se confier à vous ? Pourquoi ?
• En faisant cela, il vous propose une place spéciale. On ne partage pas ses émotions avec
n’importe qui. Une relation de confiance particulière entre vous deux se créé grâce à cette
demande. Qu’en pensez-vous ?
• Comment vous sentiriez-vous si un proche venait à se confier ainsi ?
• C’est intéressant ce que vous pouvez nommer de votre ressenti dans cette place. Pensez-
vous pouvoir faire ce cadeau à un proche à votre tour ?
3. Trousse à outils
Chacun de ces outils présentés ci-dessous peut être utilisé singulièrement.
Néanmoins, de par leur complémentarité, nous avons choisi de vous les
proposer dans un ordre logique de passation.
Ces derniers mois, y a-t-il eu dans votre entourage des personnes qui, lorsque vous
en avez besoin :
1/ vous ont réconforté Membres association/ Professionnels
Famille Amis
(e) et écouté (e) : collègues de la santé
Combien ?
En êtes-vous satisfait ?
de 1 (pas du tout)
à 5 (tout à fait)
2/ Se sont occupées
Membres association/ Professionnels
de vous et vous ont Famille Amis
collègues de la santé
aidé(e) matériellement ?
Combien ?
En êtes-vous satisfait ?
Collègues
de travail
Quelques vignettes
– Vignette 1 : Vous êtes à un barbecue entre voisins, il fait beau, et l’ambiance est bonne.
Tout autour de vous, le vin et la bière sont fortement consommés par les autres et cela
vous donne envie.
– Vignette 2 : Ce matin, vous êtes seul à votre domicile et vous n’avez pas d’activité
prévue pour la journée, des factures et des documents administratifs sont à ouvrir qui
génèrent une « boule au ventre » et une envie de manger (crise de boulimie).
Discussion
• Si vous pouviez faire appel à une personne dans cette situation, à qui pensez-vous
de manière plus personnelle ? (poursuivre uniquement s’il ne s’agit pas d’un
professionnel soignant)
• Comment imaginez-vous que cette personne réagirait dans ce contexte ?
• Qu’est-ce qui, avec l’autre, vous aiderait à passer ce cap ? Qu’attendez-vous d’elle ?
Pensez-vous que cette personne pourrait vous accompagner de cette manière ? C’est
important de pouvoir mettre des mots sur son besoin comme nous venons de le
faire aujourd’hui.
• Est-ce que votre « personne ressource » sait ce qui vous aiderait tel que vous nous
l’avez partagé ?
• Suite à notre atelier, est-ce possible selon vous de prendre contact avec elle pour
échanger sur ce point ? Nous avons pu constater en effet qu’une demande d’aide
qui n’est pas adaptée, crée un malaise dans la relation affective. Communiquer,
préparer l’autre, le former en amont évite ces désagréments et maintient une relation
positive pour la suite.
FAIRE CONFIANCE. Pour « aider » une personne dépendante, gardez en tête qu’il faut
« accompagner » et non « faire à la place de ». Toutes les solutions que vous trouverez
pour lui ne feront qu’accentuer l’idée qu’il ne peut avoir la capacité pour s’en sortir.
Par ailleurs, au vu des multiples efforts que vous fournirez, la personne en viendra de plus
en plus à agir en cachette ce qui augmentera vos conflits. De même pour ce qu’on nomme
le chantage dit de protection comme par exemple : « Pour accéder à ma confiance, tu me
confies ton argent et tes tickets de caisse ». Une personne dépendante qui a besoin de sa
« dose » trouvera un moyen et commencera à vous mentir si l’enjeu relationnel est fort.
GÉRER SES INTERPRÉTATIONS. Garder en tête qu’il s’agit d’une maladie chronique. Rien
n’est question uniquement de force de caractère, de volonté, de vice, de vengeance, etc.
Loin de l’idée de le conforter dans ses comportements délétères, il est important d’observer
votre discours et attitude afin de maintenir un respect, sans jugement de valeur ou
interprétation personnelle (« il l’a fait contre moi »). Au quotidien, prêtez attention à vos
doutes exprimés et à vos comportements de surveillance (à regarder les yeux ou sentir
les odeurs, vérifier son emploi du temps). Si vous ne savez pas quoi faire dans une situation
ou craignez la maladresse, tentez au maximum d’éclaircir calmement ce point en direct
avec la personne en proie avec l’addiction (en demandant comment faire lors d’un repas
avec la personne abstinente à l’alcool pour le choix de boisson, ou proposer d’enlever les
portables à table pour la personne en difficulté avec les écrans et les jeux).
NE PAS SURPROTÉGER. Pour autant, ne pas excuser ou dissimuler la problématique à
l’entourage, par protection ou honte, cela ne servira qu’à nier les problèmes, le maintenir
dans l’illusion du « je gère bien mes consommations, aucune conséquence » et au statu
quo dans la maladie. Laissez-le régler les écueils et expliquer les faits, il est nécessaire
pour lui de prendre ses responsabilités.
PARLER ENSEMBLE. La gestion des émotions peut être compliquée sans le produit. Cela
ne veut pas dire que vous devez aseptiser votre quotidien de vos ressentis et éviter tout
conflit mais peut être trouver un moyen pour que les sujets sensibles soient abordés
régulièrement et sereinement.
On ne les occulte pas, on ne cumule pas !
4. Difficultés rencontrées
– Le patient ne trouve personne à nommer comme soutien autour de lui.
Il arrive qu’une personne ne parvienne pas à nommer un soutien tangible autour
d’elle. Bien souvent, un lien est à faire avec une problématique de l’humeur
sous-jacente qu’il faudra explorer et travailler en parallèle. La dépendance
peut aussi l’avoir isolée avec le temps de par la honte qu’elle génère ; les liens
distendus ne prennent plus de sens aujourd’hui pour le patient. Pour la per-
sonne, sur ce temps d’atelier, il s’agit de s’appuyer en premier lieu sur le soutien
des professionnels de santé et les numéros 24h/24 de bénévoles afin de rompre
avec une solitude (par exemple un rendez-vous avec médecin pour sortir de
chez lui ; un appel à un bénévole un soir de ruminations dépressives). Il lui sera
Séance 5 : S’affirmer
Objectif de la séance
Savoir s’affirmer dans de nouvelles situations lors de son rétablissement
Plan de la séance
L’affirmation de soi
Psychoéducation (Le comportement assertif et les autres (I/G), La communication non
verbale et paraverbale (I/G), Des situations à risque de rechute (I/G))
Trousse à outils (Quelques techniques (I/G), Le jeu de rôle (I/G), Les principales compé-
tences en affirmation de soi (I/G))
Difficultés rencontrées
Fiches téléchargeables
Le comportement assertif et les autres
Des conseils pour être plus affirmé dans sa communication verbale et non verbale
Quelques techniques utiles pour vous aider à développer votre affirmation de soi
Formuler un refus
Recevoir une critique ou accepter une demande de changement de comportement
1. L’affirmation de soi
Alberti et Emmons (1970) ont bien résumé ce qu’est le comportement asser-
tif, qui est celui « qui permet à une personne d’agir dans son propre intérêt,
de se défendre sans anxiété excessive, d’exprimer ses droits sans nier les droits
des autres ». Ainsi, lorsque nous nous affirmons davantage, nous laissons tom-
ber le masque et montrons notre véritable personnalité. L’une des principales
raisons pour lesquelles les gens ont du mal à s’affirmer est qu’ils ont une faible
estime d’eux-mêmes. Ils n’expriment pas leurs pensées, leurs émotions et leurs
S’affirmer 193
besoins par peur d’être rejetés, ou ont peur que les gens ne les aiment plus
s’ils n’aident pas à faire ce qu’on leur demande. L’individu a plus de chance
d’obtenir ainsi un feed-back positif à la fois interne et externe grâce à des
réponses assertives appropriées. Le comportement affirmé ou assertif est un
mode de communication avec autrui et l’acquérir fait l’objet d’une thérapie
qui vise à ce que chacun puisse exprimer le plus clairement et précisément ce
qu’il pense, veut et ressent tout en respectant ce que son interlocuteur pense,
veut et ressent. Les études portant sur l’importance du travail des habiletés
sociales auprès de personnes dépendantes sont apparues dès les années 1970
(Van Hasselt et al., 1978). De nos jours, cela fait partie intégrante de quasi-
ment tous les soins. Le manque d’affirmation de soi est reconnu comme un
élément essentiel des « troubles d’anxiété, de dépression et d’alcoolisme/de
toxicomanie » (Speed et al., 2018).
La thérapie d’affirmation de soi peut se pratiquer tout au long de la vie
et se débute quand le patient comprend l’intérêt qu’il peut y trouver pour
lui. En effet, s’exprimer clairement, oser dire ce qui est important pour soi
ne se fait pas de façon innée. Ces compétences sociales s’apprennent et s’en-
traînent, s’ajustent au gré des situations rencontrées et elles s’éduquent et se
rééduquent. Cette thérapie de l’affirmation de soi prend en compte les blo-
cages cognitifs qui mettent à mal le processus du « parler vrai et juste » et
aide à formuler des paroles pesées mais conformes à ce que la personne qui les
exprime pense et ressent. Parfois, il est appris dans l’enfance à se taire (« les
enfants, ça ne parle pas à table ») ou au contraire à se montrer cassant pour
tenter de dominer son interlocuteur ou bien encore à s’exprimer mais pas
pour exposer ce qui tient à cœur ou pas de manière adaptée à la force de ce
qui est vécu.
2. Psychoéducation
Le patient a décidé de changer son comportement par rapport à ses addictions
mais les autres ne le savent pas d’emblée ou pas encore, ou bien même ne
veulent pas le savoir ou de toute façon, n’y sont pas accoutumés. Il devient
donc nécessaire de les informer de ce souhait, de ce nouveau positionnement,
des besoins qui sont désormais les siens, de la manière la plus claire et précise
possible. En d’autres termes, le patient va s’entraîner à acquérir un comporte-
ment de communication toujours plus assertif. De plus, une communication
assertive peut aider le patient à minimiser l’apparition de situations à risques
et peut l’aider à solutionner des situations à risques.
S’affirmer 195
fonctionne pas, elles peuvent se mettre ouvertement en colère ou feindre
l’indifférence. La manipulation ne fonctionne que si les personnes visées
ne se rendent pas compte de ce qui se passe. La personne manipulée peut
se sentir confuse jusqu’à ce moment-là ; ensuite, elle se met en colère et
éprouve du ressentiment envers le manipulateur.
– le comportement assertif consiste à communiquer ses émotions et ses
besoins de manière honnête et directe tout en maintenant le respect et
la considération pour les autres. Il s’agit de se défendre et défendre ses
droits sans s’excuser ni se sentir coupable. Essentiellement, l’affirma-
tion de soi consiste à prendre la responsabilité de satisfaire ses propres
besoins tout en préservant la dignité des autres. Les autres respectent
le comportement assertif pour son honnêteté et sa franchise. Au lieu
d’exiger ou de commander, une déclaration assertive formule une
demande simple et directe, telle que « J’aimerais vraiment… ».
– Contact oculaire : Assurez-vous que la personne ressente qu’elle est plus intéressante
que ce qui se trouve sur le sol, c’est à dire regardez la personne la plupart du temps.
Mais ne fixez pas les gens 100 % du temps.
– Posture corporelle : Essayez de faire face à la personne. Tenez-vous bien droit ou assis.
Tentez de ne pas être une planche rigide ou toute molle.
– Distance physique : Si vous sentez l’haleine de l’autre personne, vous êtes probablement
trop près. Gardez une distance confortable, généralement l’équivalent d’un bras tendu.
– Gestuelle : Utilisez les gestes de la main pour appuyer ce que vous dites, mais n’oubliez
pas que vous ne dirigez pas un orchestre.
– Expression du visage : Votre visage doit correspondre à votre émotion et à ce que vous
dites. Ne riez pas lorsque vous êtes contrarié et ne froncez pas les sourcils lorsque vous
êtes heureux. Un visage détendu et agréable est préférable lorsque vous êtes heureux.
Un visage tendu et sérieux est préférable lorsque vous êtes contrarié.
– Ton de la voix, articulation et volume : Lorsque vous émettez un message assertif,
vous voulez être entendu. Pour être entendu, vous devez faire attention au ton de votre
2. Librement inspiré de Alberti, R.E. & Emmons, K.L. (1982). Your Perfect Right :
A guide to assertive living. San Luis Obispo, CA : Impact.
S’affirmer 197
• Faire éclaircir les doutes sur l’existence ou le dépassement (par rapport aux limites
que le patient s’est fixées) d’une consommation ou un comportement d’addiction
Exemples : « Tu n’as pas l’air en forme aujourd’hui, tu es sûr que ça va ? »… peut sous-
entendre : « Tu n’aurais pas consommé d’alcool au bar, par hasard car je te trouve
bizarre ? » ; « Tu en as mis du temps pour aller au bureau de tabac ? »… peut sous-
entendre : « Tu n’aurais pas joué aux jeux à gratter ? ». Dans ce cas, le patient devra
apprendre à faire que son entourage s’exprime plus clairement et ose mettre en mots
ce qu’il pense vraiment, et ce, de manière complète.
Exemples : « Que veux-tu dire par là ? À quoi remarques-tu que je suis fatigué ? Penses-tu
que j’ai fumé un joint ? Je souhaite que tu me dises ce que tu penses vraiment. »
• Répondre aux moqueries
Exemple : « Toi, tu ne prends plus de coke… laisse-moi rire ! »
• Répondre aux reproches qui portent sur les conséquences négatives vécues par
autrui à cause des comportements addictifs
Exemple : « Avec tout l’argent que tu as dépensé à acheter tes disques, nous sommes
endettés ; c’est de ta faute. »
• Répondre aux compliments… ce qui peut être inhabituel et difficile pour le patient
Exemple : « Je trouve que tu as bonne mine aujourd’hui. »
• Stopper une conversation déplaisante et stérile
Exemple : « Je vais te laisser, à la prochaine. »
• Quitter une situation à risque et le dire
Exemple : « Je rentre à la maison ; me promener dans les magasins me donne trop envie
d’acheter et je me sens très mal à l’aise. »
3. Trousse à outils
3.1. Quelques techniques
Pour débuter avec ces techniques, il s’agira dans un premier temps de ne pas
chercher au début à obtenir un résultat, mais avoir comme objectif de se sen-
tir mieux en posant sa parole. Par exemple, ce n’est pas parce que vous faites
une demande que l’autre est obligé d’y accéder. En fonction des situations,
les différentes techniques décrites ci-dessous peuvent être utilisées :
S’affirmer 199
3.2. Le jeu de rôle
L’un des avantages aux jeux de rôles identifiés par Mucchielli (1983) est que
selon les estimations, une personne retient 20 % de ce qu’elle entend, mais
90 % de ce qu’elle fait. Les jeux de rôle sont donc particulièrement utiles pour
s’entraîner et améliorer son affirmation de soi. Ceux-ci peuvent être mis en
œuvre autant en individuel entre le thérapeute et le patient qu’en groupe.
Au premier jeu de rôle, l’anxiété sera évaluée à l’aide d’une simple échelle
subjective (de 0 à 10 par exemple) avant et après le jeu de rôle afin d’aider l’ex-
pression des émotions et pour évaluer l’effet de l’exposition. Le thérapeute et
le groupe soulignent alors, à chaque essai, les éléments efficaces employés par
le patient. Le thérapeute propose ensuite de rejouer la situation en améliorant
un élément, cela jusqu’à ce que le patient se sente à l’aise (aussi bien avec les
mots qu’il emploie que dans son comportement paraverbal). Le patient doit
pouvoir alors envisager de s’exposer in vivo dans la situation qu’il a préparée
et travaillée.
S’affirmer 201
« Ne me dis pas que tu préfères une éventuelle fille à ton copain de toujours… »
Préférez : « Non, je ne peux t’aider à déménager ce jour-là. Ça m’ennuie pour toi mais, par
contre, je peux passer dans la semaine t’aider à monter des meubles si tu veux ? »
– Si l’autre persiste. Persistez dans le refus en réitérant votre phrase sans la modifier
(technique du disque rayé)
« Non, je ne peux t’aider à déménager ce jour- là. Ça m’ennuie pour toi, par contre, je peux
passer dans la semaine t’aider à monter des meubles, si tu veux ? »
– Si l’autre persiste encore… Formulez une demande de changement de
comportement
« J’aimerais que tu arrêtes d’insister ainsi, et je te demande d’accepter que je te dise non. »
Premier essai
T : Vous commencez l’interaction avec vos deux amis puis votre compagne viendra
en soutien comme vous lui avez demandé avant la soirée.
P : Non, pas de bière pour moi. Je reste au jus d’orange.
Cop1 : Allez ça fait combien de temps qu’on s’est fait une soirée, tu ne vas pas nous
faire faux bond.
P : Je suis content d’être là avec vous, c’est pas le souci.
Cop 2 : Tiens, je t’ai amené un verre pour trinquer, ça va nous faire du bien.
Ah on est bien les gars !
P : J’ai déjà un verre, tu le boiras pour moi. Je vous ai dit pas de bière pour moi.
Cop 1 : T’as changé, où est passé mon pote avec qui je déconnais ?
Cop 2 : C’est vrai ca, tu vas nous pourrir la soirée là.
P : Je déconne toujours mais en prenant de la vitamine C.
Compagne : Alors les gars, quoi de neuf chez vous ?
S’affirmer 203
Deuxième essai avec les variantes
Le thérapeute peut durant ce deuxième essai se positionner derrière le patient
et prendre la place de ses cognitions comme une « petite voix intérieure »
(avec les éléments que le patient a formulés dans la définition de la situation
problème). Il a gagné en confiance en lui car il a travaillé et mis en commun
ce qu’il peut faire et dire. Cette voix permet de se rapprocher de la réalité pour
le patient en toute sécurité.
T : Ils doivent te trouver nul ! Tu n’es pas intéressant ! Rappelle-toi les bons souve-
nirs ensemble, tu partageais une bière !
Mise en situation – feed-back – puis mise en place in vivo.
4. Difficultés rencontrées
– Le système de croyance fait frein
En travaillant sur l’affirmation de soi, on touche à des comportements qui
se sont développés sur des années, ont été appris et renforcés. Le système de
croyances qui les accompagne est bien ficelé et peut freiner le changement à
plusieurs étapes de la thérapie. La restructuration cognitive va permettre petit
à petit de mettre en évidence les pensées dysfonctionnelles, les schémas cogni-
tifs sous-jacents et les assouplir, jusqu’à faire tomber des barrières. La pratique,
l’expérience comportementale, viendra ancrer le changement.
dix
– et la défusion dans la thérapie d’acceptation ou d’engagement.
– la restructuration cognitive en thérapie cognitive et comportementale,
Étape 2 : restructuration cognitive
di m
cp
in u
la p
e nsé e a im inue e l’ e Diminution
l te r n a t i v e d n vie d f a i r e le
e
du risque de
l ’i n t e i vé e
nsité de l’émotion act réaliser le
comportement
addictif
207
Ces techniques sont particulièrement importantes car la plupart des per-
sonnes qui se rétablissent d’une dépendance auront, de temps en temps,
des pensées liées à la reprise de leur comportement addictif. Même les per-
sonnes qui ont été abstinentes ou qui ont contrôlé de manière efficace leurs
comportements addictifs pendant de nombreuses années peuvent avoir à
faire face à de telles pensées. Ces dernières peuvent être déstabilisantes. Il est
important de réaliser que ce n’est pas parce que la personne fait l’expérience de
ce type de pensées qu’elle rechutera. Par ailleurs, elle ne doit pas non plus se
sentir coupable de telles pensées. Il sera cependant important pour elle de ne
pas tenter de les ignorer afin de ne pas augmenter leur fréquence.
La dénomination « thérapie cognitive » peut paraître abstraite pour
les patients. C’est pourquoi Najavitz (2002) conseille notamment d’utiliser
d’autres mots lors des temps d’entretien avec le patient tels que « repenser »,
« donner du sens », « se parler à soi-même », « le dialogue intérieur ». Pour
les patients, l’expérimentation s’avère plus efficace que l’explication quand
on utilise la thérapie cognitive. Dans le cas où le psychothérapeute maîtrise
mal la thérapie cognitive, elle ne sera pas efficiente, voire contre-productive,
car culpabilisante pour le patient. Les patients ne peuvent raisonner sur leurs
propres pensées et aboutir à de nouvelles compréhensions de leur pensée et de
leurs conséquences qu’à l’aide de questions précises et bien réfléchies.
Pensées
Poursuite Stratégies d’usage
(permissives)
ou rechute de drogues (action)
facilitantes
2. Psychoéducation
2.1. Distinguer pensées et émotions
Il est important de différencier pensées et émotions. En effet, les pensées,
qu’elles soient fondées, réalistes ou non, vont générer des émotions. Il est
important de prendre conscience que « ce n’est pas parce que je pense
quelque chose que c’est vrai » et par conséquent que je dois en supporter
la charge émotionnelle. Les émotions vont, elles aussi, influencer nos pen-
sées. Nous pouvons penser par exemple que si nous ressentons une émo-
tion, la peur par exemple, c’est qu’il y a bien une raison, un danger dans
le cas de la peur. Or les émotions sont parfois issues d’une interprétation
erronée de la situation, et la conclusion cognitive que nous tirons de cette
expérience émotionnelle sera renforcée. Certains patients vont avoir ten-
dance à confondre pensées et émotions, il est important de rappeler que
ce sont deux processus bien différents, qui s’influencent mais pas de façon
systématique.
Pour aider les patients à faire la différence entre les pensées et les émotions,
il sera important de les définir pour mieux les différencier.
Toutefois, nous pouvons tous avoir des distorsions cognitives, appelées biais
cognitifs, qui peuvent être à différents degrés fonctionnelles mais peuvent aussi
devenir pathologiques. En effet, ces distorsions cognitives agissent comme des
filtres et la personne ne validera que ce qui ira dans le sens du filtre.
Ces distorsions cognitives sont présentes chez tout un chacun et ont l’avan-
tage de procurer une illusion de maîtrise de son environnement. Il s’agit d’une
source de certitude facile.
Discussion
– Si mon meilleur ami ou un proche avait cette pensée, qu’est-ce que je lui dirais ?
– Quelle est la probabilité que cette situation que je redoute survienne ?
– Si je n’ai pas de contrôle sur cette situation, devrais-je vraiment me blâmer ?
– Suis-je vraiment responsable de ce qui est arrivé/du comportement de cette
personne ?
– Ai-je inscrit des faits, des preuves qui ne pourraient pas être remis en question dans
un tribunal ?
– Est-ce que je saute à des conclusions rapidement ?
– Quelle est la pire chose qui puisse arriver dans l’éventualité où la situation que
je redoute survienne ?
– Cela m’importunera-t-il dans une heure, une journée, une semaine ? Sinon, est-ce
que ça vaut vraiment la peine que je me concentre là- dessus ?
– Dans cinq ans, verrais-je cette situation différemment ? Est-ce que ce sera vraiment
si grave ? Vais-je me concentrer sur un aspect différent de la situation ?
– Écrire une phrase qui récapitule tous les faits qui soutiennent ma pensée négative
et une autre qui résume tous les faits qui ne soutiennent pas ma pensée critique.
Est-ce que la combinaison des deux phrases avec le mot « et » constitue une pensée
équilibrée ? Qu’en est-il de l’utilisation du mot « mais » entre ces deux phrases ?
– Si mon meilleur ami ou un proche était dans cette situation, pensait ainsi et avait
accès à cette information, quel serait mon conseil ? Comment leur proposerais-je de
comprendre la situation ?
– Suis-je trop sévère envers moi-même ? Qu’est-ce qui est le plus utile : la critique ou
le soutien ?
– Lorsque ce sentiment m’a habité dans le passé, que me suis-je dit afin de me rassurer ?
– Cette pensée est-elle réellement vraie, en tout temps ?
– Aurais-je pensé la même chose il y a 10 ans ou quelle sera l’importance de ça dans
10 ans ?
– Est-ce que je pensais la même chose en présence d’autres personnes ou ailleurs ?
4. Difficultés rencontrées
– Le tableau d’enregistrement des pensées
Il est fréquent que les patients reviennent en entretien en disant qu’ils n’ont pas
pensé à remplir le tableau ou qu’ils l’ont fait à minima. En effet, dans une jour-
née classique, la pensée accompagne la personne à chaque moment. Comme
– Thérapie cognitive
Ce travail sur les pensées dangereuses peut se faire sur une séance lorsqu’il est
organisé en groupe mais la thérapie cognitive peut prendre plusieurs séances
lorsque cela est possible en individuel. Comme déjà évoqué plus haut, une
maîtrise des techniques de restructuration cognitive est indispensable. Nous
vous conseillons de vous former ou de lire ces ouvrages :
– Cottraux, J. (2006). Les thérapies cognitives : comment agir sur nos
pensées. Paris : Retz.
– Beck, A. (2017). La thérapie cognitive et les troubles émotionnels. Louvain-
la-Neuve : De Boeck Supérieur.
2. Psychoéducation
2.1. Qu’est-ce que le stress ?
Le stress est à la fois une réponse émotionnelle et une réponse physique de
notre organisme lorsqu’une situation lui demande un effort d’adaptation. Il se
caractérise par une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de
la pression sanguine, une tension musculaire, une irritabilité et, parfois, une
dépression.
Le stress est l’ajustement que fait notre corps lorsqu’il est confronté à
des changements. Ces changements peuvent provenir de l’extérieur (l’envi-
ronnement) ou de l’intérieur (facteurs physiques, mentaux et émotionnels).
Le stress n’est pas nécessairement nuisible. En effet, le stress nous stimule pour
apprendre avant un examen. Il nous permet aussi de chercher des solutions
nouvelles et créatives à des problèmes. Nous ne pouvons éliminer tout le stress
de notre vie.
Je commence à penser à
Bernard a de graves problèmes de dos qui l’ont amené à de fortes consommations d’alcool
comme tentative de régulation de ses douleurs. Après un séjour en SSRA, il comprend
qu’il ne peut rester électricien même si il aime son métier, en lien avec ses soucis de santé
(mal de dos).
Je commence à penser à ma
réorientation professionnelle.
3. Trousse à outils
La gestion du stress inclut différentes techniques utilisées dans les thérapies cogni-
tives et comportementales comme la relaxation (contrôle respiratoire, relaxation
musculaire, méditation, visualisation…), la restructuration cognitive, la résolu-
tion de problèmes, l’affirmation de soi, etc. Ainsi plusieurs parties de ce livre vous
seront précieuses comme celle sur « les pensées dangereuses » ou encore « la réso-
lution de problèmes » pour aborder la gestion du stress avec les patients.
3.1. La relaxation
L’entraînement à la relaxation progressive et les techniques de respiration
contrôlée réduisent efficacement les tensions physiques, l’anxiété et le niveau
de stress général. Différentes techniques de relaxation existent et chaque
méthode conviendra mieux à un individu plutôt qu’à un autre. La relaxation
s’intègre à la TCC quasiment à toute prise en charge de l’anxiété.
c) La cohérence cardiaque
Il existe aujourd’hui de nombreuses vidéos YouTube et applications pour
aider à pratiquer la cohérence cardiaque. En effet, ce procédé de relaxa-
tion séduit autant par sa simplicité que par son efficacité instantanée.
Basée sur la respiration, la cohérence cardiaque aide à se détendre, à se
concentrer ou à mieux dormir. Mais pour que ce procédé antistress éloigne
efficacement les insomnies, l’hypersensibilité ou la fatigue chronique, il
nécessite une pratique quotidienne. Dès lors, comment se détendre grâce
à la cohérence cardiaque ?
La cohérence cardiaque, qui permet de mieux gérer le stress et l’anxiété,
repose sur un mécanisme physiologique de respiration. En effet, une respira-
tion non spontanée et non naturelle a un impact direct sur le rythme cardiaque
et les hormones du corps. Elle entraîne notamment :
– Un ralentissement de la fréquence cardiaque et des battements du
cœur, qui s’accélèrent lors de chocs émotionnels (stress, colère…).
– Une régulation hormonale (adrénaline, sérotonine, endorphines…).
En effet, le corps sécrète différentes hormones tout au long de la
journée.
Grâce à ce procédé respiratoire, le cœur se synchronise avec la fréquence
de la respiration. C’est pourquoi on peut parler de « cohérence » cardiaque. En
d’autres termes, la cohérence cardiaque conduit à une harmonisation physique
et émotionnelle : elle permet de rétablir un état d’équilibre.
Jeter l’ancre
Voici un autre exercice simple pour vous recentrer et vous connecter au monde qui
vous entoure. Pratiquez-le tout au long de la journée, en particulier chaque fois que
vous vous sentez pris dans vos pensées et vos sentiments.
1. Plantez vos pieds dans le sol.
2. Poussez-les vers le bas – remarquez que le sol se trouve sous vous et vous soutient.
3. Remarquez la tension musculaire de vos jambes lorsque vous poussez vos pieds
vers le bas.
4. Remarquez votre corps tout entier et la sensation de gravité qui s’écoule vers le bas,
à travers votre tête, votre colonne vertébrale, vos jambes et vos pieds.
5. Maintenant, regardez autour de vous et remarquez ce que vous pouvez voir et
entendre autour de vous. Remarquez où vous êtes et ce que vous faites.
4. Difficultés rencontrées
– Le patient est dans une attente d’une solution « magique »
Parfois, le patient est pris dans son stress qu’il vit comme intolérable, et souhaite
le faire disparaître immédiatement. Il peut ainsi être dans une attente magique
qui risque de mettre en échec les stratégies de gestion du stress. Le thérapeute
a alors le rôle de recadrer ces attentes magiques. Il transmet l’idée que la per-
sonne est actrice dans le processus d’apprentissage de gestion du stress. Des
outils existent mais la personne est la main qui va les faire fonctionner et les
rendre efficaces. La précision va s’acquérir avec la pratique répétée. Dans ce
processus le thérapeute va s’attacher à donner de l’information avec la psy-
choéducation, et à faire grandir le sentiment d’auto-efficacité. Les techniques
d’entretien motivationnel sont alors pertinentes.
Croyances
Événements
déclencheurs
Comportements
Pensées
agressifs
Habitudes de vie :
– Alcool
Diminution
– Drogues
des inhibitions Émotions :
– Stimulants
Augmentation colère
– Perturbation
des impulsions
des cycles
de sommeil
Réactions
physiologiques
3. Psychoéducation
3.1. Les signes de la colère
Être conscient des signes avant-coureurs de la colère permet de mieux l’appré-
hender et de pouvoir mieux la gérer. La plupart du temps, les personnes ont
l’impression d’exploser de colère sans prévenir, mais il existe en fait des signes
avant-coureurs physiques dans le corps. En prenant conscience des signes indi-
quant que la colère commence à « bouillir », il est possible de prendre des
mesures pour la gérer avant qu’elle ne devienne incontrôlable.
Diminution de la fonction
thyroïdienne Sensation de bouche
sèche
Un métabolisme lent
Augmentation :
– du rythme cardiaque
Probabilité accrue d’accident – de la pression sanguine
vasculaire cérébral – du taux de glucose dans le sang
et de crise cardiaque – du taux d’acide gras dans le sang
4. Trousse à outils
4.1. L’iceberg de la colère
Objectif : Explorer ce qui se cache réellement derrière la colère
La colère masque-t-elle d’autres sentiments tels que la tristesse, l’insé-
curité, la honte ou l’anxiété ? Si la colère devient une réaction instinctive
dans de nombreuses situations, il est probable que cette colère cache d’autres
émotions. Cela est particulièrement probable si la personne a grandi dans
une famille où l’expression des émotions était fortement découragée. À l’âge
adulte, il est fréquent d’avoir du mal à reconnaître ses émotions autres que
Situations :
Émotions secondaires :
Origine de la colère :
Vignette clinique
Émotions secondaires :
Peur de l’abandon, insécurité
Le fait est que les gens ignorent nos souhaits « Que pouvez-vous faire de
manière constructive lorsque cela se produit ? » Vous pouvez continuer à
4.4. Le journal
La plupart des personnes pensent que ce sont des facteurs externes qui sont à
l’origine de leur colère. Mais les problèmes de la colère ont moins à voir avec
ce qui vous arrive qu’avec la façon dont nous interprétons et pensons à ce qui
s’est passé. Ainsi, on parle de schémas qui peuvent déclencher la colère.
La tenue d’un journal permet d’aider à identifier les schémas, les signes
avant-coureurs et les déclencheurs, tout en vous aidant à organiser ses pensées
et à résoudre ses problèmes.
– Que se passait-il avant l’épisode de colère ?
– Décrivez ce que vous ressentiez et ce que vous aviez en tête. Aviez-vous
faim, étiez-vous fatigué ou stressé ?
– Décrivez les faits qui se sont produits.
– Quels événements ont déclenché votre colère ?
– Comment avez-vous réagi, et votre réaction a-t-elle changé au fur et à
mesure que l’événement se déroulait ?
– Quelles étaient vos pensées et vos émotions pendant l’épisode de
colère ? Avec le recul, voyez-vous quelque chose de différent de lorsque
vous étiez dans le feu de l’action ?
Le feu de signalisation symbolise aisément pour tous, l’action que l’on doit
mener selon ce qui est « allumé » : vert, je continue ; orange : je ralentis ;
rouge, je m’arrête.
Présentez une feuille avec une image de feux de circulation et faites le lien
entre ces couleurs et l’intensité de son émotion.
• Avec le patient, commencez par le bas, le feu vert. Expliquez qu’il s’agit
d’un agacement ou d’une colère de faible intensité et demandez-lui
d’illustrer avec une situation récente. Un exemple : « ma compagne me
demande où je me trouvais cet après-midi dans la maison ». Questionnez
les ressentis et cognitions dans ce niveau : « elle ne me fait pas confiance »,
« je ne me sens pas libre et je n’ai pas envie de me justifier », tensions dans
la poitrine, dans les doigts, crispations. Posez-lui la question : « Que
pourriez-vous faire dans ce type de colère ? ». Listez à l’écrit sur le côté
du feu tout ce qu’il propose comme comportements/cognitions pour y
faire face : respirer, sourire, répondre à la question, parler de ma gêne
face à sa demande.
• Puis, faites de même pour le feu orange. Expliquez qu’il s’agit d’une
colère plus prononcée sans toutefois la perte de moyen. Demandez-lui
un exemple de situation où il a vécu cela récemment : « un ami a insisté
à plusieurs reprises pour que je tire sur son joint avec lui afin que je profite
de la soirée ». Questionnez les ressentis et cognitions dans ce niveau :
« il ne comprend pas ma démarche », « je passe pour un nul à refuser »,
gorge serrée, tension dans la mâchoire avec déglutition, besoin de bou-
ger, respiration plus courte, envie de jeter des choses au sol. Posez-lui
la question : « Que pourriez-vous faire dans ce type de colère ? ». Listez à
l’écrit sur le côté du feu tout ce qu’il propose comme comportements/
cognitions pour y faire face. Respirer en profondeur, lui expliquer que
s’il insiste encore, je pars, aller prendre l’air, m’occuper à aider en
cuisine, téléphoner à un ami pour penser à autre chose.
• Et terminez par le feu rouge, cette colère qu’il a tant de mal à gérer.
La violence est palpable tant en lui que dans les actions possibles.
Questionnez-le sur une situation récente de forte colère : « une dispute
avec ma compagne qui ne souhaite pas que je rejoigne des amis et menace de
me quitter ». Explorez les ressentis et cognitions dans le rouge : « je n’ai
Puis vous cotez avec le patient ces niveaux d’intensité (de 0 peu intense à
10 très intense) afin qu’il borne chaque échelon.
Ainsi, le patient aura un outil repère en couleur et en cotation associé à
chaque fois avec les solutions possibles pour lui :
• Rouge : 8-10 : Sortir de la pièce et hurler, aller marcher dehors, fumer
une cigarette, courir.
• Orange : 4-7 : Respirer en profondeur, dire à l’autre d’arrêter d’insister,
aller prendre l’air, m’occuper dans une activité, téléphoner à un ami
pour penser à autre chose.
• Vert : 1-3 : Respirer, sourire, répondre à la question, parler de ma gêne.
5. Difficultés rencontrées
– Difficultés dans la reconnaissance des émotions
Certains patients peuvent être en difficulté pour reconnaître leurs émotions et
la colère peut en faire partie : c’est ce qu’on appelle l’alexithymie. Celle-ci est
une difficulté à identifier, différencier et exprimer ses émotions, ou même par-
fois celles d’autrui qui sont impliquées dans le développement et le maintien
des addictions. La psychoéducation autour des émotions devient donc essen-
tielle avec différentes stratégies :
– reconnaissance des sensations corporelles et des autres manifestations
non verbales de l’émotion ;
– reconnaissance de la fonction informative des émotions ;
– différenciation et verbalisation des émotions.
2. Psychoéducation
2.1. Une compétence qui s’apprend
Un problème tel qu’on l’entend ici est « une difficulté qu’il faut résoudre pour
obtenir un résultat, une situation instable et dangereuse exigeant une déci-
sion » (définition proposée par les dictionnaires le Robert). La résolution de
problème est une compétence, qui résulte d’un apprentissage. La personne peut
ne pas avoir appris à résoudre les problèmes, ou cette compétence peut avoir
été atteinte par les consommations de produits. Expliquer au patient la notion
de compétence qui s’apprend ou se réapprend va renforcer l’idée que « c’est
possible, il est capable ». L’engagement dans ce travail va être ainsi plus facile.
Vignette clinique
Ludovic a un problème avec sa mutuelle, il sait que celle-ci ne prend pas en charge son
hospitalisation en soins résidentiels. Il doit l’appeler pour changer son contrat. Les
démarches administratives provoquent chez lui de l’anxiété. Il a déjà été surendetté par
le passé. Dans cette période d’hospitalisation, il est très actif, toujours présent dans les
parties communes à faire des activités manuelles ou des jeux de société, il a commencé
à faire du jardinage et a organisé un tournoi de pétanque. La secrétaire lui rappelle
plusieurs fois les démarches à faire mais il ne les fait pas. L’explication de l’évitement en
séance va le déculpabiliser et lui faire prendre conscience des risques à continuer ainsi.
Il va alors demander l’aide de l’assistant social pour régler ce problème.
3. Trousse à outils
Différentes étapes sont à suivre dans la démarche de résolution de problème.
Elles sont présentées ci-après.
Exemple
Passer du temps seul :
S : je souhaite passer du temps seul pour me sentir plus libre
M : je veux avoir ce temps pour moi au moins une fois par semaine, au
moins 3 heures
A : j’ai les ressources et les moyens pour mettre cela en place
R : cet objectif me paraît juste donc pertinent
T : je voudrais que cela soit mis en place avant la fin du mois
Exemple
• Déménager pour avoir mon propre appartement
• Me faire un plateau-repas dans ma chambre une fois par semaine
VALEUR
SOLUTION AVANTAGES INCONVÉNIENTS
ESTIMÉE
Risque de m’ennuyer
ou d’angoisser, d’avoir
Cela répondrait
des craving plus forts
à mon besoin de passer
Risque de rechercher
du temps seul, je
1 – Déménager la compagnie de mes amis
retrouverais mon
pour avoir consommateurs
sentiment de liberté 30 %
mon propre Inquiétude de mes parents
Cela me permettrait
appartement qui me touche
de reprendre ma vie
Plus de risques de rechute
en main en ayant plus
Difficile à mettre en place
de responsabilités
à court terme
Je ne me sens pas prêt
2 – Me faire Répond à mon besoin,
Pourrait paraître bizarre pour
un plateau-repas à mon objectif
mes parents, besoin d’en
dans ma chambre Moment agréable 80 %
discuter
une fois avec risques limités
Très formel
par semaine Facile à mettre en place
Après cet examen des solutions, je choisis la numéro 2 qui me paraît être la plus
avantageuse.
Exemple
Mon plan : dire à mes parents que je souhaite me faire une soirée seul plateau TV
dans ma chambre une fois par semaine.
Quand : samedi midi.
Comment : leur expliquer mon besoin et mon souhait : j’ai besoin de passer un
peu de temps seul tout en étant dans un cadre protégé, je souhaiterais passer une
soirée par semaine dans ma chambre en me faisant un plateau-repas.
Où : à la maison.
Avec qui : mes deux parents.
Exemple
• Que s’est-il passé ? J’ai mis en œuvre la solution retenue en parlant à mes
parents samedi. Malgré une première réaction réticente ils ont entendu mon
besoin. Nous avons convenu que le mercredi serait ma soirée seul et que je
préparerai moi-même mon repas. J’ai pu tester une première fois et cela a été
un moment agréable.
• Qu’est-ce qui a fonctionné ? Nous avons pu dialoguer, j’ai obtenu ce que je
souhaitais.
• Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Pour l’instant rien – à voir pour les pro-
chaines semaines.
• Ai-je atteint mon objectif ? Mon premier objectif est atteint. Il faudra que je conti-
nue à travailler mon projet de regagner en autonomie à plus long terme. Je vais
continuer à me fixer des objectifs et suivre la méthode de résolution de problème.
Description du problème : Depuis que mon mari a découvert que je buvais en cachette,
il me surveille. Il m’a pris ma carte bancaire.
Qu’est-ce qui me dérange ? Je me sens infantilisée, cela augmente mon mal-être. J’ai
parfois même envie de boire pour affirmer mon libre arbitre.
Quels changements je souhaiterais ? Je voudrais qu’il arrête de tout contrôler, je voudrais
que l’on communique plus et je voudrais qu’il me rende ma carte.
Obstacles : je n’arrive pas à lui parler, je sens qu’il est en colère contre moi ; Je culpabilise
et sa réaction me met en colère.
Objectifs :
• À court terme : je veux récupérer ma carte bancaire.
• À long terme : je souhaite pouvoir parler de mes difficultés à mon mari.
S : je veux récupérer ma carte que mon mari garde avec lui, pour aller faire les courses
en autonomie dès la semaine prochaine.
M : avoir ma carte bancaire sera une première réussite.
À : j’ai les ressources et les moyens nécessaires.
R : cet objectif me paraît pertinent, il n’est pas démesuré.
T : je voudrais que cela soit effectif cette semaine avant samedi.
Liste des solutions :
– Je lui demande de me redonner ma carte.
– Je lui dis ce que je ressens.
– Je fouille dans son portefeuille pour récupérer ma carte.
– Je vais à la banque faire opposition et demander une autre carte.
– Je lui prends sa carte bancaire.
– Je lui écris une lettre.
Examen et choix des solutions
Après cette réflexion je choisis les solutions 1 et 2 car elles comportent des avantages à
court et à long terme.
Les autres solutions présentent trop d’inconvénients à long terme.
Préparation de la mise en action
Je me réfère au travail sur la communication et l’affirmation de soi. Je choisis un moment
et un lieu pour parler à mon mari. Je prépare ce que je veux lui dire en m’appuyant
sur le schéma d’une demande affirmée : décrire la situation, dire mes émotions et dire
ma demande précise.
Je m’entraîne en jeu de rôle avec mon thérapeute.
Mon plan : dire à mon mari que je souhaite récupérer ma carte bancaire.
Quand : dimanche matin.
Comment : lui faire une demande affirmée : décrire la situation, dire mes émotions et
dire ma demande précise (cf. séance sur l’affirmation de soi).
4. Difficultés rencontrées
– Certains problèmes sont plus complexes que d’autres.
Lorsqu’on est face à un problème complexe, une fois bien défini il est pertinent
de le décomposer afin de trouver les solutions adaptées pour chaque étape.
Cela permet d’avancer et de se voir avancer.
Exemple : « j’ai des problèmes d’argent » peut se décomposer de la manière
suivante :
– Je ne sais pas comment je peux payer mon loyer.
– Je n’ai plus d’argent pour acheter mes cigarettes.
– J’ai besoin d’une aide alimentaire.
– Etc.
Les solutions ne seront pas forcément les mêmes pour chaque sous-problème.
Parmi les autres signes, on peut citer également la perte d’intérêt pour ce
qui passionne ou intéresse habituellement la personne, des sautes d’humeur, la
dépression, le fait de manquer des engagements importants, de privilégier la
consommation de substances par rapport à d’autres obligations, de reprendre
contact avec des pairs consommateurs et/ou de retourner dans les lieux de
consommation ou des espaces dans lesquels le comportement est mis en place
sans y être préparé.
2. Psychoéducation
Les intervenants annoncent le thème de la séance et présentent les différentes
parties du plan d’urgence qui va être construit :
– La description de ce qu’est un état stabilisé, être en rétablissement pour
le patient et les ressources nécessaires pour maintenir cet état.
Il est conseillé de faire le lien avec les séances précédentes afin de souligner
tout le travail mis en évidence comme le repérage des situations à risque, les
pensées permissives vs les pensées aidantes, les compétences apprises, etc. qui
vont aider à construire le plan d’urgence qui va finaliser tout le travail réalisé.
3. Trousses à outils
3.1. Identifier mes personnes ressources
En cas de crise, vous pouvez avoir l’impression de ne plus avoir le contrôle de
la situation. Rédigez un plan d’urgence clair lorsque vous allez bien, pour indi-
quer aux autres comment prendre soin de vous lorsque vous n’allez pas bien :
cela peut permettre d’éviter aux membres de votre entourage (famille, amis,
employeur, etc.) d’essayer de trouver quoi faire pour vous en vain. À l’aide de
la fiche qui va vous être distribuée, vous allez identifier et noter les personnes
qui sont ressources pour vous, c’est à dire, des personnes dont vous pensez
qu’elles pourront vous aider en cas de craving, écart ou rechute.
Amis Famille
Pair-aidants/
Collègues de travail
associations
Professionnels
Hotline Professionnels
Discussion
– Comment est votre vie actuellement ? Est-elle équilibrée ?
– Comment affrontez-vous les difficultés de la vie actuellement ? Avez-vous vécu un
événement particulier dernièrement ? Un événement inattendu ?
– Comment vivez-vous votre abstinence ou votre comportement modéré actuellement ?
Comment se passe le fait de contrôler vos comportements addictifs ?
– Comment est votre entourage, certains consomment-ils ou ont-ils des comportements
addictifs ?
Cette carte est téléchargeable et peut être donnée au patient pour être
remplie en séance puis plastifiée prête à être placée dans un portefeuille par
exemple ou sur le frigo.
3. Traduit de Glasner-Edwards S. & Rawson R.A. (2015). The addiction recovery skills
workbook : changing addictive behaviors using CBT, mindfulness, and motivation inter-
viewing techniques. New Harbinger Publications.
Je respecte ce Je reprends
J’ai fait Je suis
que je me J’ai un craving ma vie
un écart en rechute
suis souhaité en main
Mes signes de Signes Signes Signes Mes signes du
bien-être : annonciateurs : annonciateurs : annonciateurs : rétablissement :
– – –
–
–
–
–
Qu’est-ce qui Qu’est-ce qui Qu’est-ce qui Qu’est-ce qui Qu’est-ce qui
m’aide à main- peut m’aider ? peut m’aider ? peut m’aider ? m’aide à revenir
tenir mes objec- – – – vers mes objec-
tifs ? – tifs ?
–
–
–
–
–
En groupe, des sous-groupes peuvent être constitués et des post-it des cinq
couleurs données. L’utilisation de la technique du brainstorming est alors mise
en avant car elle permet la créativité, et la mise en valeur de chaque pro-
position. Un temps sera donné à chaque groupe (30 minutes environ) pour
trouver des idées (brainstorming) qu’ils positionneront ensuite sur des feuilles
de paperboard ou un tableau Veleda que les intervenants auront préparé aupar-
avant. En individuel, le tableau peut être reproduit sur un paperboard ou une
simple feuille de papier.
À la fin de l’activité, le patient repartira avec sa feuille remplie correspon-
dant à son plan d’urgence.
JE RESPECTE
CE QUE J’AI J’AI FAIT JE SUIS JE REPRENDS
JE ME SUIS UN CRAVING UN ÉCART EN RECHUTE MA VIE EN MAIN
SOUHAITÉ
Mes signes Signes Signes Signes Mes signes du
de bien-être annonciateurs annonciateurs annonciateurs rétablissement
Je dors bien, Je me sens seul, J’ai senti le J’ai fait plusieurs Je reprends un
c’est-à-dire je ne suis pas craving arriver écarts et je n’ai rythme régulier, je
environ 6h par sorti aujourd’hui, et je me suis dit pas repris de sors dès le matin,
nuit, je me lève j’ai passé la que ça allait rendez-vous je joue de la
sans difficulté journée devant passer tout seul, rapidement avec guitare avec
le matin. la télé. je suis resté un professionnel, plaisir.
Je joue de Je me sens moins passif. je n’en ai parlé à
la guitare tous motivé pour la Je me sens peu personne.
les jours. guitare ces énergique.
Chaque jour je derniers temps,
discute avec je m’ennuie
quelqu’un. facilement.
Qu’est-ce Qu’est-ce qui Qu’est-ce qui Qu’est-ce qui Qu’est-ce qui
qui m’aide à peut m’aider ? peut m’aider ? peut m’aider ? m’aide à revenir
maintenir vers mes
mes objectifs ?
objectifs ?
Je garde Appeler un ami. Appeler des En parler autour Les échanges
un rythme Passer voir professionnels de moi. sincères avec mes
régulier, ma mère. de santé. Aller voir mon proches, leur
y compris Jouer de Vider mon alcool. médecin traitant, soutien.
le week-end. la guitare. Sortir de chez reprendre contact Reprendre le
Je sors de mon Faire de la moi pour voir un avec mon travail effectué
appartement cohérence ami de confiance psychologue. avec la balance
au moins deux cardiaque. non Passer quelques motivationnelle,
fois par jour. consommateur. jours chez ma me centrer sur
Aller faire une sœur. mon projet de
grande balade monter un
en vélo puis groupe de
prendre une musique.
bonne douche.
Conclusion 271
– À vous, nos lectrices, lecteurs, qui nous avez donné l’envie de partager
nos réflexions et notre pratique et qui nous avez permis et d’approfon-
dir ce sujet et de renforcer notre motivation à pratiquer la prévention
de la rechute. Nous avons pris beaucoup de plaisir à écrire cet ouvrage
et espérons que vous en avez eu à nous lire. Au plaisir de vous croiser
et d’échanger.
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Bibliographie 289
Table des matières
Sommaire 5
Liste des acronymes et des pictogrammes 11
Préface 13
Introduction 15
Comment utiliser ce guide ? 17
PARTIE 1
La Prévention de la Rechute :
apports théoriques et contexte
Chapitre 1 La Prévention de la Rechute en théorie 21
1. La rechute dans les addictions 21
2. Les déterminants de l’écart et de la rechute 22
2.1. Les déterminants intra-personnels 23
2.2. Les déterminants interpersonnels 25
2.3. Les comorbidités psychiatriques 25
3. Les modèles théoriques 26
3.1. Le modèle de Gorski 27
3.2. Le modèle cognitif et comportemental
de la rechute de Marlatt et Gordon (1985) 28
3.3. Le modèle dynamique de Witkiewitz
et Marlatt (2004) 29
3.4. La PR et la troisième vague des TCC 32
4. Les stratégies thérapeutiques de la PR 32
5. Efficacité de la PR 34
Chapitre 2 Contexte de la PR 37
1. Quand et pour qui ? 37
2. Comment ? 40
PARTIE 2
Les spécificités de la PR
PARTIE 3
La Prévention de la Rechute
en pratique
Conclusion 271
Bibliographie 273