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Débitmètres thermiques

par Jean-Louis DAUDON


Directeur technique de SETARAM

1. Principes...................................................................................................... R 2 270 - 2
1.1 Mesure du débit de capacité thermique..................................................... — 2
1.2 Mesure par convection ................................................................................ — 2
1.3 Mesure du temps de transfert ou temps de vol.
Méthode impulsionnelle .............................................................................. — 2
2. Schémas de type capacité thermique................................................. — 3
2.1 Refroidissement simple ............................................................................... — 3
2.2 Chauffage asservi ......................................................................................... — 3
2.3 Microdébitmètre symétrique....................................................................... — 3
3. Schémas de type convection ................................................................ — 5
3.1 Refroidissement simple ............................................................................... — 5
3.2 Convection et chauffage asservi ................................................................. — 5
3.3 Convection. Autres dispositions ................................................................. — 5
4. Adaptateurs de débit ............................................................................... — 6
4.1 Principe.......................................................................................................... — 6
4.2 Adaptateurs linéaires pour débit compris entre 0,01 et 1 200 kg/h.......... — 6
4.3 Adaptateurs dynamiques pour débit élevé (débit nominal > 50 kg/h)..... — 7
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. R 2 270

es débitmètres thermiques servent à la mesure des débits de fluides. Ils


L s’appliquent aux gaz et aux liquides ; l’utilisation des produits pulvérulents
est signalée (Thermal Instrument Co).
Il ne faut pas les confondre avec les instruments qui mesurent des débits de
quantité de chaleur, utilisés en technique de chauffage (« compteurs
d’énergie »).
Les débitmètres thermiques mettent en œuvre une ou plusieurs sources de
chaleur, généralement d’origine électrique, et un ou plusieurs détecteurs de tem-
pérature. Le débit de fluide est déduit des variations de puissance thermique ou
des variations de température provoquées par l’écoulement.
La littérature correspondante est abondante et reflète la variété des schémas
possibles. Cela oblige à distinguer les principes physiques fondamentaux et les
schémas théoriques mettant en œuvre ces principes.
Les réalisations industrielles reposent principalement sur :
— le microdébitmètre symétrique, utilisé pour les gaz seulement ; c’est
l’appareil le plus répandu, sans doute aussi le plus simple et le plus précis ; il est
caractérisé par une large dynamique de mesure (rapport du débit maximal au
seuil détectable) et par son indépendance vis-à-vis de la pression : indication du
débit absolu ou massique pour un gaz déterminé ;
— le débitmètre asservi à mesure de capacité thermique, principalement
appliqué aux liquides ;
— le débitmètre asservi convectif, pour les forts débits gazeux ; sa précision
est modérée.

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DÉBITMÈTRES THERMIQUES _____________________________________________________________________________________________________________

Les débitmètres thermiques ne comportent pas de pièces mobiles : ils sont


robustes et fiables. Ils supportent bien les variations brusques de pression, les
dépassements ou les inversions de débit ; ils couvrent un large domaine de pres-
sion. Ils indiquent le débit absolu, indépendamment de la pression.
Leur précision est variable selon les réalisations.

1. Principes Ce dernier coefficient varie fortement avec les conditions d’écou-


lement, donc avec le débit. Lorsque le nombre de Reynolds est
supérieur à 5 000 environ, on observe :

Trois principes physiques sont exploités : W ≈ k M 0,8 δT (3)


— le débit de capacité thermique ; avec k constante de construction,
— la mesure par convection ;
— la mesure du temps de transfert (ou « temps de vol ») : M débit-masse,
méthode impulsionnelle. ≈ (approximativement égal à).
L’appareil n’est pas utilisable à faible débit (faible nombre de Rey-
nolds).
1.1 Mesure du débit de capacité Deux fonctionnements réciproques sont possibles :
thermique — la puissance est imposée, et l’on détermine la température de
l’élément chauffé ;
— la température est imposée, et l’on détermine la puissance dis-
Le débit est déduit de la puissance thermique nécessaire pour sipée par convection.
augmenter la température du fluide en écoulement d’une faible Le transfert thermique n’intéresse initialement que la partie du
valeur prédéterminée (quelques degrés) ; on peut réciproquement fluide proche de l’élément chauffé. La surchauffe moyenne du fluide
exploiter la variation de température du fluide lorsqu’il reçoit une est faible ou négligeable devant l’écart de température entre l’élé-
puissance fixe : ment chauffé et le fluide entrant. Ainsi, toutes choses égales par
W = M Cp δT (1) ailleurs, la puissance mise en œuvre est beaucoup plus faible (dix
fois, par exemple) que par la méthode de capacité thermique (§ 1.1) :
avec W puissance thermique mise en œuvre, ce débitmètre s’applique aux débits élevés, et le capteur accepte la
totalité du débit, sans répartiteur. Il doit être dimensionné selon le
M débit-masse mesuré, débit à mesurer.
Cp capacité thermique massique du fluide à Sa précision est modérée (1 à 5 %) car le coefficient de convection
pression constante, est très sensible aux effets secondaires de forme des canalisations,
δT élévation de température du fluide. d’état de surface et de perturbations d’écoulement.
Ce principe ne s’applique que si toute la masse du fluide est uni- On peut considérer comme débitmètre thermique à convection un
formément chauffée et se trouve en équilibre avec les détecteurs tronçon de canalisation dans lequel est placé un anémomètre à fil
thermiques. Pratiquement, cela n’est réalisable que pour de faibles chaud ou à thermistance (cf. article Anémomètres à fil ou film chaud
débits : quelques grammes ou dizaines (centaines) de grammes par [R 2 272], constructeur Kurz Instruments Inc.).
heure. Signalons, comme variante du débitmètre à convection simple, le
Ces appareils sont donc toujours constitués d’un capteur sensible microdébitmètre à excitation pulsatoire pour faibles débits : l’élé-
de faible débit nominal − le débitmètre proprement dit − associé à ment chauffé sensible (thermistance) est soumis à un débit auxi-
un répartiteur mettant en œuvre le débit total considéré sans limita- liaire alternatif ; sa réponse est symétrique en l’absence de débit
tion théorique de domaine utile : de quelques grammes à quelques principal. Le débit principal crée une dissymétrie détectée par démo-
dizaines de kilogrammes par heure (§ 4.3). dulation synchrone [9].

1.2 Mesure par convection 1.3 Mesure du temps de transfert


ou temps de vol. Méthode
Le débit est déterminé à partir de la puissance thermique W préle-
impulsionnelle
vée à un élément chauffé, par convection forcée ou fluide en
écoulement : Le fluide s’écoule dans une canalisation comportant une source
W = α S δT (2) thermique de petite dimension et un détecteur situé en aval de la
source.
avec S surface de l’élément chauffé,
La source, alimentée de façon discontinue, émet des impulsions
δT surchauffe de l’élément par rapport à la de faible durée détectées en aval. Le débit est déduit du temps de
température du fluide loin de la zone d’échange transfert entre la source et le détecteur.
(pratiquement température du fluide entrant),
Dans certaines réalisations, l’impulsion de la source est comman-
α coefficient de convection. dée par le signal reçu par le détecteur, de sorte que la fréquence des

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impulsions est proportionnelle au débit ; le nombre des impulsions


Enceinte
est proportionnel à la quantité écoulée [10].
Ce système s’applique de préférence aux liquides. Il ne sera déve- M
loppé dans le présent article, car il n’a pas fait l’objet de réalisations
commercialisées. δT
e
+

a schéma à conduit rectiligne


2. Schémas de type capacité Enceinte
thermique
M

Les dispositions concernant respectivement le circuit fluide, les


éléments chauffants et les détecteurs de température sont variées. e
On a schématisé ici un écoulement en conduit tubulaire rectiligne,
+
bien que d’autres formes soient utilisées, en particulier des conduits
en U. Les éléments chauffants et les détecteurs sont disposés à
l’extérieur du conduit, en bon contact thermique avec lui (en b variante à double tube
variante, ils font partie intégrante du conduit, figure 4 c).
Le conduit a un faible diamètre (quelques millimètres), une faible δT
épaisseur de paroi (quelques dixièmes de millimètre) adaptée à la Courbe théorique
pression d’utilisation, une longueur de quelques centimètres. Courbe pratique
L’écoulement est laminaire.
Le conduit est disposé dans une enceinte protectrice isotherme E
dont la température est proche de la température ambiante. En
variante, cette enceinte est thermostatée. Les extrémités du conduit 0
sont thermiquement solidaires de l’enceinte : l’équilibre de tempé- M
rature nécessaire entre le fluide et les parois (cf. § 1.1) entraîne la c loi de température
quasi-identité des températures du fluide entrant et sortant avec en fonction du débit
celle de l’enceinte : le fluide est localement échauffé dans le conduit, e
mais il est ramené à la température ambiante en sortie. (ou e – e0)
La disposition en conduit rectiligne avec éléments actifs exté-
rieurs présente les avantages suivants :
— simplicité, robustesse, facilité de nettoyage ;
— faible perte de charge ;
— tenue et adaptation simple à la pression ; 0
M
— tenue à la corrosion, adaptation de la nature du conduit. d signal brut en fonction
du débit
L’ordre de grandeur du débit maximal est de 10 à 1 000 g/h.
élément thermosensible élément chauffant
L’écart de température est de 1 à 10 °C. résistance électrique

Figure 1 – Débitmètre à capacité thermique. Refroidissement simple

2.1 Refroidissement simple


2.2 Chauffage asservi
Un élément chauffant alimenté sous puissance constante provo-
que une surchauffe locale δT mesurée par un élément sensible La construction est proche de la précédente ; mais un écart de
(résistance à fort coefficient de température). Un élément de réfé- température fixe est imposé entre le détecteur aval et la référence
rence placé en amont permet de ne considérer que les écarts de amont, disposés dans un pont de Wheatstone (figure 2 c). Le chauf-
température et non la température effective (figure 1 a). fage est commandé par un amplificateur sensible à tout écart à la
consigne différentielle. Le signal exploité est la tension d’alimenta-
Le passage du fluide entraîne une baisse de température mesurée
tion de l’élément chauffant. Son utilisation pratique suppose une
par l’élément sensible.
correction de linéarisation et la prise en compte de la puissance cor-
L’équation (1) ne s’applique qu’approximativement à cause des respondant au débit nul (cf. figure 2 b).
transferts thermiques s’effectuant indépendamment de
l’écoulement : voir figure 1 c courbes théorique et pratique. Ce
schéma conduit à une large plage de mesure, mais à une très mau-
vaise linéarité. Il est utilisé comme détecteur de circulation de 2.3 Microdébitmètre symétrique
fluide, plutôt que comme débitmètre (constructeur : ETA).
Le figure 1 b présente une réalisation symétrique à deux tubes Cette disposition est la seule à être largement utilisée pour les
dont un obstrué. Les caractéristiques sont meilleures, mais la cons- gaz. Un conduit tubulaire est disposé dans une enceinte protectrice
truction est plus complexe et le tube fermé est source d’incidents E (figure 3 a). La construction est entièrement symétrique : un
(constructeur : Thermal Instrument Co). chauffage fixe réparti sur le tube crée, en l’absence de débit, un pro-

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Enceinte
Enceinte

M
M
+

Zones de détection
e Amont Aval symétriques

Zone chauffée
a schéma à conduit rectiligne symétriquement
a schéma à conduit rectiligne

W T
Courbe
théorique

Courbe pratique

0
M
b puissance fournie b profil de température T longitudinal
en fonction du débit (en trait plein : sans débit ;
en tiretés : avec débit)
e
Courbe
e théorique

Courbe pratique

0 0
M
c signal brut en fonction Plage linéaire utile M
du débit
élément thermosensible élément chauffant c signal brut en fonction du débit
résistance électrique
Figure 3 – Débitmètre à capacité thermique. Microdébitmètre
Figure 2 – Débitmètre à capacité thermique. Chauffage asservi symétrique

fil de température symétrique. Le débit provoque une diminution de


température à l’amont et une augmentation à l’aval (figure 3 b).
L’écart de température est proportionnel au débit (figure 3 c). Il M
est mesuré par deux détecteurs électriques en opposition qui déli-
vrent un signal e linéaire. e
– +
Le fonctionnement s’explique sommairement comme suit : le
conduit chauffé constitue un système en équilibre avec l’enceinte. a
Sa conductance thermique globale avec l’enceinte est grande
devant la conductance équivalente M Cp du débit, dans le domaine
utile ; de sorte que le débit ne modifie qu’assez peu le profil. En par- M
ticulier, la valeur du maximum de température demeure quasi cons-
tante. Ainsi, la puissance thermique, à fournir au fluide pour e
– +
l’échauffer de l’entrée jusqu’au lieu de maximum de température et
réciproquement à prélever au fluide pour le refroidir du lieu de
maximum jusqu’à la sortie, est proportionnelle au débit M et à la b
capacité thermique Cp. La variation moyenne de température du e
système conducteur constitué par chaque demi-tube est proportion- M
nelle à la puissance échangée avec le fluide, donc au débit de capa- e
cité thermique M Cp. La variation de température des détecteurs est
proportionnelle à cette puissance, donc au débit. c
La figure 4 montre quelques réalisations pratiques :
Réalisations pratiques Profils de température et zones
— figure 4 a : le chauffage est réparti. Chauffage et détection sont sensibles correspondantes
confondus : les éléments sensibles (résistances à fort coefficient de (en grisé)
température) sont alimentés avec une puissance suffisante pour
échauffer le tube ; cette disposition confère à l’appareil une grande élément thermosensible élément chauffant
stabilité [5] ; résistance électrique
— figure 4 b : le chauffage est localisé au milieu du tube, entraî-
nant un profil plus aigu ; l’obtention de la symétrie est plus difficile ; Figure 4 – Microdébitmètre symétrique

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— figure 4 c : le tube est chauffé uniformément par un courant I


qui le parcourt longitudinalement ; l’écart de température dans les
zones sensibles est mesuré par un couple thermoélectrique soudé.
M
Les caractéristiques métrologiques de ces trois réalisations sont
δT
comparables, principalement :
e
— mesure absolue indépendante de la pression (mesure mas- + –
sique pour un gaz donné) ;
— transposition d’étalonnage immédiate et précise, selon la a schéma à conduit rectiligne
capacité thermique du gaz ;
— signal linéaire ; grande dynamique : signal/bruit > 1 000 (ou δT
10 000) ; bonne précision (0,1 à 1 %) ; zéro vrai ; mesure des débits
inverses (symétrie) ;
— pas de dur (frottement irréversible), contrairement aux appa-
reils mécaniques.
Les constructions à conduit rectiligne (SETARAM, Teledyne, Has-
tings-Raydist) apportent en outre les avantages cités en tête de ce
M
paragraphe, conférant à l’appareil des propriétés exceptionnelles.
Re > 5 000

b loi de température
3. Schémas de type en fonction du débit

convection e

Là encore, les réalisations sont variées. Comme précédemment,


nous prenons comme modèle la disposition à conduit rectiligne et
éléments actifs extérieurs solidaires du conduit.
Contrairement aux appareils à capacité thermique, le conduit peut
avoir un fort diamètre (plusieurs centimètres ou décimètres) puis- M
que seul est pris en compte l’échange convectif en surface. Le rôle Re > 5 000
de l’enceinte est moins important, surtout à fort débit, le fluide assu-
rant lui-même l’identité de température de base entre la zone de c signal brut en fonction
référence et la zone active. du débit

De tels débitmètres peuvent assez facilement être réalisés à façon, élément thermosensible élément chauffant
selon le débit. Leurs caractéristiques sont généralement très infé- résistance électrique
rieures à celles des microdébitmètres (§ 2.3) avec adaptateurs. Ils
permettent, dans une certaine mesure, la mise en œuvre de fluides
chargés, au détriment de la pression.
Figure 5 – Débitmètre à convection. Refroidissement simple

3.1 Refroidissement simple L’appareil est exploitable pour les débits élevés (Re > 5 000) selon
la formule (3). Le signal brut n’est pas linéaire. Ce type d’appareil est
robuste et fiable, bien que peu précis.
Un élément chauffant crée un écart de température entre un
détecteur aval, associé à l’élément chauffant, et un détecteur amont
de référence (figure 5 a). La surchauffe de la paroi est fonction du
débit (figure 5 b). 3.3 Convection. Autres dispositions
L’appareil n’est convenablement exploitable qu’à débit élevé
(nombre de Reynolds supérieur à 5 000, ou mieux à 10 000). La
réponse n’est pas linéaire (figure 5 c). Figure 7 a : le capteur et la référence occupent de petites surfaces
Une disposition à double tube similaire à celui de la figure 1 b est et non un tronçon de canalisation : cette disposition est utilisable
envisageable, mais peu usitée. pour des réalisations de grande dimension.

Figure 7 b : appareil à éléments chauffant et sensible plongeant


dans le fluide. Le fonctionnement est à rapprocher de celui des ané-
3.2 Convection et chauffage asservi momètres thermiques.

Les débitmètres à convection sont généralement utilisés avec les


La disposition géométrique est semblable à la précédente (§ 3.1). gaz. Dans ce cas, ce sont, comme les débitmètres à capacité thermi-
Un écart de température amont-aval est imposé à l’aide d’un asser- que, des indicateurs absolus (massiques pour gaz donné). Cela tient
vissement (figure 6), selon le même principe qu’à la figure 2. aux faibles variations de la capacité thermique, de la conductivité et
Cependant, la réalisation est plus simple car, contrairement à ce der- de la viscosité des gaz avec la pression, dans les domaines de pres-
nier cas, le profil de température n’est pas sensiblement affecté par sion usuels (loin du point critique ou de la pression de vapeur satu-
le débit. Chauffage et détection sont imbriqués. rante).

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microdébitmètres thermiques symétriques pour gaz (§ 2.3), qui ne


sont pas aptes à la mesure directe de gros débits.
M
L’adaptateur comporte une voie de faible débit, qui comprend le
+ microdébitmètre, et une voie de fort débit pour le débit principal.
L’ensemble fonctionne comme un shunt sur un ampèremètre.
e
La constance du rapport des deux débits suppose la proportion-
nalité des lois débit/pression différentielle concernant les deux
a schéma à conduit rectiligne circuits :
W — voie à petit débit : m = K1f (Pa,b)
— voie à fort débit : M = K2f (Pa,b)
avec K1 et K2 constantes,
Pa,b différence de pression entre les points de concours a
et b des deux circuits (cf. figures 8 et 9).

M La fonction f (Pa,b) peut être quelconque, mais elle doit être par
Re > 5 000 construction identique pour les deux circuits. On a alors :

b puissance en fonction du débit m/M = K1/K2 = Cte.

4.2 Adaptateurs linéaires pour débit


compris entre 0,01 et 1 200 kg/h

Ils fonctionnent en régime laminaire, avec de faibles vitesses


M d’écoulement. La loi f (Pa,b) est quasi linéaire. La différence de pres-
Re > 5 000 sion entre a et b est due à la viscosité du fluide. Le circuit principal
est un conduit dont la longueur est grande par rapport au diamètre.
c signal brut en fonction du débit
Le circuit de faible débit comprend, outre le microdébitmètre, un
élément thermosensible élément chauffant tronçon calibré de faible diamètre (figure 8 a). Le conduit du débit-
résistance électrique mètre lui-même peut jouer ce rôle.
Figure 6 – Débitmètre à convection. Chauffage asservi

Tronçon Microdébitmètre
calibré
Élément thermosensible m

a M b
M M

a conduit simple : faible débit


Élément de référence
Tronçon Microdébitmètre
a éléments actifs n'occupant b éléments actifs pénétrant calibré
qu'une partie de la section dans le fluide
m
Figure 7 – Débitmètre à convection. Dispositions diverses
a b
M

4. Adaptateurs de débit b conduit simple : débit moyen

Microdébitmètre
4.1 Principe Tronçon
calibré
m

L’adaptateur permet la répartition d’un débit selon deux circuits a b


parallèles, de telle façon que le coefficient de répartition soit cons- M
tant, indépendamment du débit lui-même et des conditions d’utili-
sation (pression, température, nature du fluide, etc.).
c cartouche-filtre frittée
Bien que ce procédé ne soit pas spécifique des débitmètres ther-
miques, il est évoqué ici car il est systématiquement utilisé avec les Figure 8 – Adaptateur linéaire

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4.3 Adaptateurs dynamiques pour débit


Microdébitmètre
élevé (débit nominal > 50 kg/h)
m

La différence de pression entre les points a et b provient principa-


a M b lement de la charge dynamique du fluide K ρ V 2 (ρ masse volumi-
que, V vitesse). Ce peut être une perte de charge créée par un
étranglement en paroi mince ou une charge provenant de la vitesse
a adaptateur sur diaphragme du fluide dans un organe déprimogène. La relation débit/ pression
est quadratique :
Microdébitmètre
m f ( Pa , b ) ≈ Pa , b

ou encore : m 2 ≈ K 12 P a , b
a
M
b M 2 ≈ K 22 P a , b

b adaptateur sur venturi-tuyère m K


d’où : ----- = -----1- = Cte
M K2
Microdébitmètre
m La figure 9 schématise quelques réalisations sur le circuit
principal : diaphragme ou venturi-tuyère, ou encore disque perforé
a constituant des diaphragmes en parallèle. Sur le circuit du microdé-
M b bitmètre, un orifice en mince paroi de faible diamètre crée la perte
Orifice en mince paroi de charge. Sur la figure 9 c, l’orifice est disposé sur le disque.
c adaptateur sur disque perforé Ces dispositifs fonctionnent bien pour les débits élevés (Re >
5 000). Certaines réalisations sont exploitables dans de bonnes
conditions à partir d’un débit nul et offrent ainsi une grande dynami-
que de mesure. L’indépendance vis-à-vis de la pression est conser-
Figure 9 – Adaptateur dynamique vée. La perte de charge globale est quadratique en fonction du
débit ; elle est inverse de la pression pour un débit absolu donné.

Le respect du régime laminaire oblige à diviser le circuit principal


Remarque : ce fonctionnement se rapproche de celui d’un
lorsque le débit nominal est important : on utilise alors des fais-
capteur de pression différentielle raccordé à un organe déprimo-
ceaux tubulaires ou des montages divers tels que tôles pliées et gène. Bien que l’organe déprimogène ait effectivement la même
imbriquées, billes frittées, éléments poreux, etc. (figures 8 b et c). fonction, le résultat est ici très différent car la grandeur réelle-
ment mesurée (microdébit) est proportionnelle au débit princi-
Cet adaptateur conserve au débitmètre à gaz ces principales pal, et non à son carré. Le débitmètre ainsi utilisé procure :
caractéristiques, en particulier l’indépendance vis-à-vis de la pres- — une indication linéaire, donc une grande dynamique, attei-
sion et de la grande dynamique de mesure. La perte de charge de gnant 100/1 ;
l’ensemble du débitmètre est linéaire en fonction du débit. Elle est — une indication absolue indépendante de la pression et de la
inverse de la pression pour un débit absolu donné. température.

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