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Master 1

1
 OBJECTIFS
Etablir L’équation de la chaleur.
Etablir l’équation de la distribution de température
T(x) dans le cas :
 - d’un mur plan
 - des murs accolés (composites)
 - d’un cylindre creux
 - d’une sphère creuse
 - d’un système avec source de chaleur
 Déterminer le rayon critique d’une isolation

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 La conduction thermique est un mode de
transmission de la chaleur dans la matière. Elle
concerne principalement les solides. Lorsque deux
systèmes sont à des températures différentes, le
système le plus chaud cède de la chaleur au plus
froid. Il y’a échange thermique entre ces deux
systèmes. Dans un corps solide au sein duquel la
température varie, l’agitation moléculaire de la zone
chaude communiquera l’énergie cinétique aux zones
froides par un phénomène appelé la conduction
thermique.

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 La conduction est un phénomène de diffusion qui
permet à la chaleur de se propager à l’intérieur
d’un corps solide. Il en est de même pour un
liquide ou un gaz mais pour ceux-ci, il existe
aussi un autre mode de transfert possible : la
convection.

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 Plaçons l’une des extrémités d’une barre métallique
dans une flamme (mélange gazeux incandescent). La
partie de la barre en contact avec la flamme reçoit de
la chaleur. Nous constatons après un certain temps
que l’autre extrémité devient brûlante. Les particules
de la barre sont en agitation après avoir reçu de
l’énergie et cette agitation thermique s’est transmise
de proche en proche : c’est le phénomène de
conduction de la chaleur.

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 Les métaux sont des bons conducteurs de chaleur. Le bois
et l’air sont des mauvais conducteurs (matériaux
électriques).
 La conduction thermique apparaît comme un processus
par lequel la chaleur s’écoule à travers un matériau ou
entre deux milieux en contact (support matériel sans
déplacement de matière). Chaque élément du matériau
comme dans une course de relais passe de son énergie
interne au suivant. Il n’y a pas de mouvement de l’élément
du matériau transmettant l’énergie au delà des distances
autorisées par le phénomène de vibrations moléculaires.

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 1. Définitions
 a°)Champs de température
 On peut définir en chaque point d’un corps
liquide, solide ou gazeux, une température
dépendant des coordonnées du point et du temps :
T (M, t). L’ensemble des températures constitue
un champ de température.

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 Quand l’équilibre thermique est atteint, les
températures en un point M ne dépendent
pas du temps; on dit que le régime est
permanent. Quand la température dépend du
temps, le régime est variable.

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 b°) surfaces isothermes
 Le lieu des points ayant à chaque instant la même
température est appelé surface isotherme. En
régime variable, les surfaces isothermes sont
mobiles et déformables ; en régime
permanent elles sont invariantes.

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 c°) Flux thermique et densité de flux thermique
 Considérons un corps chauffé de manière uniforme
sur toute sa surface S (présence d’une source
interne). Soit dQ la quantité de chaleur échangée
entre ce corps et l’air ambiant pendant le temps dt.
 On appelle flux thermique (ou flux de chaleur) la
quantité de chaleur qui traverse la surface S du
corps par unité de temps. C’est une puissance  =
dQ/dt en Watt

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 Densité de flux thermique  est la puissance
échangée par unité de surface de ce corps.
 Quand le flux est homogène,  =  /S =1/S dQ/dt ;
si le flux n’est pas homogène on écrit  =d/dS
avec  en watt/m2.
 De manière générale, pour un élément de surface dS
orienté par sa normale n, le flux élémentaire d
peut être considéré comme le flux vecteur  à
travers dS

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 d = .n dS = ‌‌  dS cos
 (M, t) est un champ de vecteurs, représentant la
densité locale du flux thermique en chaque point
M(x, y, z) du corps (l’hypothèse d’uniformité du
chauffage du corps est abandonnée). Il caractérise
en chaque point du corps la direction, le sens et
l’intensité du flux de chaleur provoqué par la
présence de la source interne.

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 d°) ligne du courant, tube du courant
 On trace à chaque instant les courbes tangentes
aux vecteurs densité de flux  . Ces courbes sont
appelées lignes de courant (lignes de force du
champ de vecteurs).
 L’ensemble des lignes de courant s’appuyant sur
un contour fermé constitue un tube de courant.

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 La relation fondamentale de la transmission de la
chaleur par conduction a été proposée par le
savant Français Fourier en 1822.
 Énoncé : en tout point d’un milieu isotrope, la
densité de flux thermique instantanée est
proportionnelle à la conductivité thermique  du
milieu et au gradient de température.
 = gradT

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 Par convention : le flux  est positif lorsque le
gradient de la température est négatif, c'est-à-dire
dans le sens de l’écoulement de la chaleur.
 Pour un milieu isotrope et homogène, ne
dépend que de T. Lorsque les écarts T ne sont
pas élevés, on considère = constante.

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 En un point M quelconque du milieu, on a, à tout
instant : dT= gradT . dM
 Car
 Si le déplacement dM s’effectue sur l’isotherme
passant par M on a : gradT . dM = 0 :
 On peut donc dire que le gradient de chaque
température est perpendiculaire à l’isotherme passant
par ce point. Les lignes du courant sont normales à
chaque point aux isothermes correspondantes.

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 Les parois d’un tube de courant sont normales
aux isothermes. Aucun flux ne les traverse. Les
lignes du flux sont donc des surfaces adiabatiques
(paroi du tube).
 Le tube ainsi fermé appelé tube du flux laisse
passer un flux . En régime permanent, le flux
thermique est conservatif dans un tube de
courant.

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 Considérons deux surfaces isothermes C 1 et C2
traversées par le même flux .
 On définit la résistance thermique par la relation
T1-T2= Rth 
 Cette relation est analogue à la loi d’Ohm
 V1 -V2= R.I V → T et I→ 

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 Considérons un solide de volume V, de masse
volumique , de conductivité  et de chaleur
massique c. Notons p la puissance générée par
unité de volume, due aux sources internes.
 bilan énergétique : premier principe
 Soit un volume v fini de surface s contenu dans V.
On considère que le flux conductif qui est entré à
travers la surface S n’a servi qu’à chauffer ou
refroidir la masse solide contenue dans V.

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 Les chaleurs échangées par unité de temps sont la
puissance échangée par la surface s et la
puissance fournie par les sources.
 Puissance traversant s : .n.ds ; comme la
puissance reçue algébriquement par v, traverse s
dans le sens opposé à n, on a sur la surface :

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 La puissance engendrée par les sources internes est
donnée par :

 Le solide est indéformable, seule la variation de la


température intervient dans l’expression de la
variation instantanée d’énergie interne :

 L’équation traduisant le premier principe de la


thermodynamique s’écrit :

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 Selon OSTROGRADSKY, on a :

On aura finalement après remplacement :


-

 Cette relation est valable quelque soit le volume de


v.
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 On obtient alors : -
 Or =  gradT

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 Pour un milieu homogène et isotrope et c ne


dépendent que de la température. La conductivité 
est généralement constante ; on peut le sortir de
l’operateur div et en introduisant le laplacien  on
obtient :

 On a : a =   : diffusivité thermique en m². s - 1

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 On a supposé que :
  est indépendant de T ainsi que a
 p est indépendant ou fonction linaire de T de la
forme p(M, t) = A(M, t)+B(M, t)T
 3°) Formes de l’équation de la chaleur
 Nous considérons  et a constantes et que p est
indépendant de la température

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 a°) En régime permanent, le milieu est sans
sources internes
  T = 0 ; c’est l’équation de Laplace
 b) En régime permanent avec sources internes

 c’est l’équation de Poisson


 c) En régime variable, sans sources internes
 C’est l’équation de Fourier

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 En coordonnées cartésiennes
  
 En coordonnées cylindriques

 En coordonnées sphériques 

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 En coordonnées cylindriques

 En coordonnées sphériques

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 a) Condition initiale
 La température de surface du solide est connue à
l’instant t = 0 ainsi que sa distribution à l’intérieure
(du solide)
 b) Flux constant : densité de flux imposée
 Une densité de flux thermique est imposée à la
surface.
 Cette condition impose la valeur du gradient de
température à la surface (frontière) du corps :

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 c°) Echanges convectifs sur une paroi (transfert
linéaire à la surface)
 Lorsqu’une surface frontière échange de la chaleur avec
le milieu environnant, la densité de flux qui la traverse
est proportionnelle à la différence de température entre
la paroi et le fluide et s’exprime = h (Tp – T∞).
 h est une constante positive appelée coefficient
d’échanges en W.m-².K-¹ qui tient compte des propriétés
physiques et cinétiques du fluide.

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 T∞ est la température du fluide loin de la paroi
 Pour une couche fluide très mince en contact
avec la paroi solide, le transfert de chaleur par
 conduction est donné par la loi de Fourier :

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 d°) Echanges radiatifs sur une paroi (Transfert de
chaleur par rayonnement)
 Lorsqu’un corps de température Tp est placé dans une
enceinte à la température (absolue) Text, il échange une
densité de flux :
  est la constante de Stefan – Boltzmann ; A est un
paramètre qui tient compte des propriétés radiatives et
émissives des corps.
 La conduction aux limites à la frontière, en utilisant la loi
de Fourier est :

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 e°) Transfert entre deux solides de natures
différentes
 Lorsque deux solides de conductivités respectives 1
et 2 possèdent une frontière commune S, la
conservation du flux s’écrit :
 1 gradT1 =2 grad T2 sur la surface S.
 La courbe représentant la distribution des
températures subit une réfraction au passage de
l’interface.

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 Nous nous plaçons en régime permanent pour lequel
l’équilibre thermique est atteint. Les températures en
un point d’un matériau ne dépendent pas du temps.
 1°) Mur à faces isothermes
 Le mur simple est milieu limité par deux plans
parallèles dont les dimensions sont très grandes par
rapport à la distance qui les sépare. La température
n’est fonction que de x.
 C’est l’équation de LAPLACE qu’on utilise.

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 Quelle est l’échange d’énergie par seconde par
conduction à travers une vitre de 2,44m x 3,05m
et de 1,27 cm d’épaisseur. On suppose que la face
interne de la vitre est à 23,9°C et sa face externe à
35°C. on donne = 0,865 W/( m. K)?
 A.N. 0.865. 2.44 x 3.05)/(1.27.10-2) (35-
23.9) = 5,626.3 W.

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 Calculer la densité du flux thermique à travers
un mur plan homogène dont l’épaisseur est très
inférieure à la largeur et à la hauteur, si le mur
est :
 1°) En acier =40W/m/°C 2°) en
béton  = 1,1W/m/°C
 3°) en briques de diatomite := 0,11W/m/°C ;
l’épaisseur est 50 mm et
 Tp1 = 100°C Tp2 = 90°C
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 a°) En série
  
  
  Si on nomme T, la température de l’interface
entre les deux matériaux de résistance thermique
R on peut exprimer le flux de chaleur selon :

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 b°) Association parallèle
 Considérons un dispositif d’échange de chaleur
composé de deux matériaux différents ; par
exemple un vitrage disposé dans un mur en
briques (T1 > T2).

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 Considérons à nouveau un mur non homogène,
de conductivité thermique (x), de section S et
d’épaisseur L. la résistance thermique
élémentaire d’un élément en x d’épaisseur dx est
telle que :
 dRm= dx/ (x) S. La résistance thermique totale
du mur s’exprime selon la relation :

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4°) Cas du mur où la conductivité est fonction de


la température
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Exercice
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Exercice
• Un mur d’épaisseur e présente une conductivité thermique qui
varie linéairement avec la température :  (T) =  (1 +  T) ;
ses faces sont maintenues aux températures constantes : T1 et
T2.
• 1°) Déterminer l’expression de la densité de flux de
chaleur de conduction φ à travers ce mur.
• 2°) Montrer que la température dans le mur, à la distance
x de la première face de température T1, s’exprime :

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• Solution
• Expression de 

• Expression de T(x):
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 Calculer la densité du flux thermique à travers
un mur plan homogène dont l’épaisseur est très
inférieure à la largeur et à la hauteur, si le mur
est :
 1°) En acier =40W/m/°C 2°) en
béton  = 1,1W/m/°C
 3°) en briques de diatomite := 0,11W/m/°C ;
l’épaisseur est 50 mm et
 Tp1 = 100°C Tp2 = 90°C
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 Nous considérons un mur en contact avec deux
fluides de températures T1 et T2.
 Tp1 et Tp2 sont les températures de paroi.
 Le flux de chaleur cédé par le fluide chaud au
mur, traverse celui-ci et est reçu par le fluide
froid.
 La température en un point d’abscisse x est ; en
posant R(x) =x/( . S)

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 C’est le cas d’une paroi chauffée de l’intérieur
par des résistances électriques.
  Les températures d’extrémités sont identiques :
To
 L’équation de la chaleur s’écrit :

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 1°) Cylindre creux
 Considérons un cylindre creux de rayon r1, de
rayon extérieur r2 ; les températures étant T1 sur
la surface intérieure et T2 sur la surface
extérieure. C’est par exemple un câble électrique
en cuivre entouré d’un isolant de matière
plastique.

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 La chaleur s’écoule normalement aux surfaces
isothermes qui sont des surfaces cylindriques,
coaxiales ; elle s’écoule donc radialement, donc
la température n’est fonction que du rayon r.
 1°) – Calcul du flux thermique traversant chaque
surface cylindrique
 2°) – Calcul de la résistance du cylindre
 3°) – Répartition de T(x)

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 2°) Sphère creuse
 Les isothermes sont des surfaces concentriques.
La température ne dépend que de r.

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 Le flux de chaleur s’exprime:

 La résistance thermique a pour expression:

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 3°) Sphères concentriques
 Considérons une sphère compose de deux
couches de conductivités 1 et 2. Les surfaces
intérieure et extérieure sont soumises à des flux
de chaleur par convection de coefficient ha et hb
avec des fluides à températures constantes Ta et
Tb. Le flux de chaleur échangé à travers la sphère
est :

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 La résistance thermique est:
 Rth = Ra + R1+ R2 + Rb
 Le coefficient d’échange se rapportant à la
surface extérieure est :

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 a°) Expression de la température
Nous utilisons l’équation de Poisson, en régime
stationnaire:

 Conditions aux limites:


 r = R, T = Ts
 r = 0 , dT/dr=0

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 Solution de l’équation de la chaleur:
 Après une double intégration, nous trouvons :

 En utilisant les conditions aux limites, nous


aurons :

 D’où :

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 Si le cylindre est plongé dans un fluide de
température T∞ et de coefficient d’échange h,
nous pouvons obtenir la température de surface
Ts. Nous donnons les températures de surface
pour le mur, le cylindre et la sphère avec sources
internes. R est le rayon du cylindre ou de la
sphère.

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 2°)L’expression de la temperature maximale
 Nous appliquons la loi de Fourier au cylindre de
rayon R.

 Après intégration, nous trouvons :

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 3°) Densité de flux de chaleur
 La densité de flux de chaleur au niveau de la face
latérale s’exprime :

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 Une conduite cylindrique de faible épaisseur, de
rayon intérieur r1 est isolée par une couche de
matière de conductivité  et de rayon r2. Quand
on la place dans un fluide de température T∞ et
de coefficient d’échange h, le flux sortant de la
conduite chaude et se dirigeant vers le fluide
froid s’écrit :

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 Nous constatons que le rayon de l’isolant fait
varier la résistance thermique Rth= Risolation +
Rconvection dans deux sens contradictoires. Il
existe donc une valeur du rayon r2 pour laquelle
la résistance thermique est optimale. Cette valeur
est déterminée en faisant dRth / dr2 = 0. Elle est
appelée le rayon critique.

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 Pour r˂ rcr le flux de chaleur augmente lorsque r
augmente à cause de la déperdition thermique par
convection sur la surface latérale du cylindre.
 Pour r> rcr le flux de chaleur diminue lorsque r
augmente. L’isolation empêche la chaleur de se
propager vers l’extérieur.

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