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SEQUENTIELLE DES PP
Introduction
Séance 2: analyse et conception de l’action
publique
• Analyse et conception des politiques
publiques
• Emergence des problèmes publics
• Formulation et adoption des politiques
publiques
Analyse et conception des politiques publiques
Qu’est-ce que l’analyse de politiques publiques (typologie) ?
• Son rôle
• Une typologie des analystes
• Les qualités d’un bon analyste
L’ANALYSTE : SON RÔLE
Selon Michèle Bellavance (1985) il y a trois types d’analystes dont la
nature du travail varie considérablement, mais tous sont concernés
par :
• La pertinence des décisions gouvernementales
• La qualité de la traduction des intentions politiques en
actions administratives
• Les résultats ou les effets de ces actions sur les clientèles
bénéficiaires, et de façon générale sur la société dans son
ensemble.
D’après Hogwood et Gunn (1984), il doit
• Identifier les modèles particuliers ou les ensembles
d’hypothèses qui influencent les différents acteurs
• Identifier les modèles de politiques pertinents.
Les trois types de Bellavance :
1. Analystes politiques
• Parsemés au sein des appareils politico-administratives (organismes
centraux, cabinets ministériels, ou à la périphérie)
• Centre d’intérêt : élaboration de politiques et programmes,
analyses de la rentabilité politique des décisions gouvernementales
2. Analystes plus spécialisés (professionnels ou techniques)
• Dispersés au sein de l’administration publique et parapublique
• centre d’intérêt : gestion des PPP (limitée à certains aspects
seulement), situent au sein des organismes administratifs.
Centraux, directions générales des ministres, directions des services
3. Analystes universitaires
• Se retrouvent à la périphérie des appareils administratifs :
universitaires ou membres des groupes ou firmes de consultants
• Ont des « spécialistés » différentes et leur approche de l’analyse
reflète le plus souvent leur biais disciplinaire
L’ANALYSE DES PP : GENESE ET SPECIFICITE
Questions choisies
Genèse et identité
Défis et difficultés
QUANT À LA GENESE
1. Policy Sciences
2. Policy analysis
3. La discipline aujourd’hui
1. Naissance dans les Policy sciences
Lerner et Lasswell, The Policy Sciences,
1951
- Articulation entre pratique et analyse
- Optique d’optimisation des ressources
publiques
- Visée d’amélioration des politiques publiques
par une rationalisation de l’action étatique
- Perspective économique et gestionnaire
Défis et difficultés
1. Les défis
- Adapter les outils théoriques à des contextes non
marqués par le schéma de l’Etat wébérien
- Élaborer des outils permettant de suivre les
transformations au cœur de l’Etat (action de moins
en moins stato-centrée, et de plus en plus multi-
niveaux)
2. Les difficultés
- La sur-spécialisation
- Forte tendance à la monographie
- Dérive vers une expertise technique au service de l’action
La sélection et la construction des
problèmes publics: Les processus
d’émergence des politiques publiques
Patrick Hassenteufel – politiste
Comment une question devient-elle un
sujet de préoccupation politique ?
• Par un processus de mise en visibilité, plus ou
moins publicisé ou discret, auquel une
certaine diversité d’acteurs est susceptible de
contribuer.
• Le rôle de ces derniers dans la formulation des
problèmes a un impact décisif sur les
politiques publiques élaborées pour les
prendre en compte.
Agenda: Définition
• « l’ensemble des problèmes faisant l’objet
d’un traitement, sous quelque forme que ce
soit, de la part des autorités publiques et donc
susceptibles de faire l’objet d’une ou plusieurs
décisions » (Garraud,1990, p. 27),
La sélection des problèmes
• Avant de décider de mesures de politiques publiques, les autorités
publiques choisissent de traiter plutôt tels problèmes et de ne pas en
traiter tels autres,
• La compréhension des processus de sélection des problèmes constitue
donc le premier apport des analyses en termes de mise à l’agenda,
• D’où nécessité :
– de prendre en compte les logiques de mobilisation collective, de médiatisation
et de politisation,
– et d’élargir le spectre des acteurs aux mouvements sociaux, aux médias et aux
élus
• ces acteurs participe ainsi au cadrage de l’action publique, y compris
dans sa phase décisionnelle, en formulant et en construisant des
problèmes publics
La sélection des problèmes (suite)
Mais deux risques majeurs des analyses en
termes d’agenda existent:
• celui de la focalisation sur les dynamiques de
publicisation (en négligeant des formes de mise
sur agenda plus souterraines ou silencieuses)
• et celui de l’occultation des contraintes qui
pèsent sur les acteurs porteurs et constructeurs
de problèmes.
Selon Stephen Hilgartner et Charles Bosk (1988),
les autorités publiques ne peuvent pas mettre
sur agenda l’ensemble des problèmes car «
l’attention publique est une ressource rare, dont
l’allocation dépend de la compétition au sein
d’un système d’arènes publiques » (p. 55).
De ce fait, les « problèmes doivent lutter pour
• occuper un espace dans les arènes publiques.
Cette compétition est permanente ; [ils]
doivent à la fois lutter pour entrer et pour
Les dynamiques de prise en charge d’un
problème public
• La mobilisation ou modèle de mise sur agenda basé
sur la participation (Garraud, 1990):
– Le soutien de l’opinion publique est recherché afin de
faire pression sur l’État et de légitimer des revendications
– Recours aux relais afin de porter un problème au sein
d’arènes publiques : acteurs politiques, acteurs
économiques, personnalités scientifiques, porte-parole
d’associations ou de syndicats,journalistes, intellectuels,
vedettes de cinéma, de la musique ou du sport, autorités
morales et religieuses
Les dynamiques de prise en charge d’un
problème public (suite)
• La médiatisation
– La mise sur agenda d’un problème trouve souvent son origine
dans des faits auxquels la promotion médiatique donne une
forte audience.
– Même si parfois liée à la précédente, elle peut aussi avoir une
certaine autonomie et dépendre principalement des logiques
du champ médiatique :
• stratégies professionnelles, stratégies éditoriales, structure de
l’actualité
– Toutefois, les médias jouent le plus souvent un rôle de relais
par rapport à des problèmes portés par d’autres acteurs qu’un
rôle d’initiateur.
Les dynamiques de prise en charge d’un
problème public (suite)
• La politisation
– La mise sur agenda dépend aussi des bénéfices
politiques (électoraux,symboliques, stratégiques…)
attendus, mais ne s’y limite pas,
La politisation (suite)
– Selon le modèle de John Kingdon (1984):
• La mise sur agenda s’opère dans un contexte spécifique où
l’existence de trois types de flux indépendants déterminent
l’agenda des politiques publiques, à savoir:
– Le flux des problèmes (problem stream): ensemble des problèmes
attirant l’attention des autorités publiques
– Le flux des politiques publiques (policy stream): ensemble des
solutions d’action publique disponibles et susceptibles d’être
adoptées
– Le flux de la politique (political stream): l’opinion publique, les
forces politiques organisées (les partis politiques en particulier), le
pouvoir exécutif et la négociation collective.
Selon Kingdon,
• La mise sur agenda s’opère au moment de la conjonction de ces
trois flux, lorsqu’
« un problème est reconnu, [qu’]une solution est
développée et disponible au sein de la communauté des politiques
publiques, [qu’]un changement politique en fait le moment
adéquat pour un changement de politique et [que] les contraintes
potentielles ne sont pas trop fortes » (Kingdon, 1984, p. 174),
• Ce moment singulier est qualifié par J. Kingdon de « policy
window », traduit habituellement par l’expression « fenêtre
d’opportunité politique ».
• Ainsi ce sont moins les propriétés intrinsèques d’un
problème (sa gravité, le nombre de personnes
concernées, son urgence…) que sa mise en visibilité
par différents acteurs (à travers des mouvements
sociaux, des médias, des experts…), les ressources de
ceux qui le portent et le relaient, les réponses
disponibles en termes d’action publique et son
adéquation avec des valeurs dominantes dans une
société donnée et à un moment donné qui expliquent
sa mise sur agenda par des autorités publiques
La construction des problèmes publics
• Aucun problème n’est intrinsèquement public, du
fait de propriétés spécifiques.
• Il n’existe pas de seuil objectif, mesurable, à partir
duquel un problème devient un sujet de
préoccupations collectives.
• Les problèmes sont le fruit d’un travail d’étiquetage,
de labellisation accompli par des acteurs collectifs
(que H. Becker qualifie d’« entrepreneurs moraux
»), dans le cadre d’un processus politique.
La construction des problèmes publics :
les étapes
• La mobilisation des acteurs sociaux afin de construire un
problème en problème public
• Le processus de publicisation
• Inspiration du modèle ternaire développé par William
Felstiner, Richard Abel et Austin Sarat (1980-1981) pour
décrire l’émergence et la transformation des litiges, à savoir:
– Naming ou la prise de conscience et la désignation d’un problème
– Blaming ou la transformation d’une expérience offensante en grief
(attribution de cette offense par une ou plusieurs pers à un autre ind
ou groupe)
– Claiming ou formulation d’une revendication, d’une demande auprès
des autorites publiques
La construction des problèmes publics :
les étapes (suite)
Modèle aisément adapté à la construction des problèmes
publics en distinguant les trois phases suivantes :
• phase 1 : la formulation du problème en problème public.
Autrement dit, la construction intellectuelle d’un problème
individuel en problème collectif ;
• phase 2 : l’imputation de responsabilité du problème,
c’est-à-dire la désignation des causes collectives du
problème
• phase 3 : l’expression d’une demande auprès d’autorités
publiques, qui correspond, au sens propre, à la
publicisation du problème
Les mises sur agenda silencieuses et
contraintes
Le modèle silencieux
• Il existe des modèles de mise sur agenda que Philippe Garraud
(1990) qualifie de « silencieux » :
• la controverse publique est quasi inexistante, la médiatisation
faible et les actions visibles très limitées
• Dans certains cas, le rôle moteur appartient aux autorités
publiques, les structures d’expertise auprès des ministères jouant
un rôle central
• L’initiative gouvernementale est décisive : c’est elle qui rend le
problème visible
• En revanche, la médiatisation est faible, la politisation également,
et la mobilisation est absente
• L’initiative peut aussi appartenir à un groupe
organisé bénéficiant d’un accès privilégié aux
autorités publiques
• Le huis clos est recherché par les acteurs
concernés
• Ces deux aspects à savoir, les initiatives
administratives et le rôle de lobby) peuvent
être liés
Le modèle contraint
• la mise sur agenda n’est pas forcément
directement liée à l’intervention d’acteurs
• Elle peut être contrainte, car non maîtrisée
par les acteurs habituels de la publicisation de
problèmes
• Elle est parfois liée à des décisions judiciaires
Les types d’émergence/mise sur agenda
(Boussaguet 2008)
• Par la mobilisation
• Par l’offre politique
• Instantanée
• Par anticipation
• captée
Formulation et adoption des politiques
publiques
Plan de la discussion
1. La formulation: notions, processus, outils
Technocrates Connaissances
Bureaucrates Institutions
Politiciens Pouvoir
1.Identifier le critère central de la décision (quel est le facteur le plus important dans la définition
des solutions?)
2.Identifier quels types d’instruments et d’interventions publics peuvent être appliqués: taxation,
dépenses, éducation, sanctions, incitations, persuasion morale, etc.
3.Apprendre à faire face à l’incertitude, notamment des données actuelles et passées; assister le
décideur politique dans ce cas;
4.Éviter l’approche du « One Best way »: multiplier les outils et stratégies d’analyse;
5.Être conscient du manque inévitable de données et de connaissances précises sur l’ensemble
des processus en jeu;
6.Explorer les implications des options politiques;
7.Visualiser et matérialiser le problème: à l’aide de tableaux, de cartes, de chartes, de données
statistiques;
8.Apprenez à anticiper les objections des opposants;
9.Faire des hypothèses explicites, simples, transparentes, mais rigoureuses;
10.
Tenir compte des limites de temps et de coûts: prévoir des marges de prévision relativement à
ces deux éléments. Soyez innovants.
◦ Intéressés :
- partis politiques (au pouvoir ou dans
l’opposition),
- groupes d’intérêt,
- Elites,
- opinion publique,
- Etc.
Adoption des Politiques Publiques :
processus (suite)
• Les acteurs (suite) :
– Responsables : PR, PM, Ministres,
Conseillers, Directeurs, etc…
– Agents : administrateurs, juristes,
économistes, autres fonctionnaires, etc…
– Particuliers : votants, éventuellement en cas
de référendum
Adoption des Politiques Publiques :
processus (suite)
• Les options (voies) d’adoption et de sanction
:
◦ La voie parlementaire ou législative (en plénière,
en Comités ou en Commissions) : Lois ;
◦ La voie gouvernementale (Cabinet du PR ou du
PM, Conseil des Ministres) : par Ordonnance,
Décrets ;
◦ La voie administrative : Règlement, politiques ou
procédures administratives ;
◦ La voie internationale (cas des politiques de
coopération impliquant les Bailleurs de Fonds )
Adoption des Politiques Publiques :
processus (suite)