Vous êtes sur la page 1sur 47

Variétés de français en situation de minorisation.

Français acadien, français louisianais et créole


louisianais. Le chiac en Acadie du Nouveau-Brunswick.
La langue française au Canada. Les
deux variétés – le français laurentien
et le français acadien
La situation sociolinguistique de la langue
française au Canada
Raymond Mougeon Langue française au Canada
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise:
• Le Canada – officiellement bilingue.
• En 2011, 7 054 975 Canadiens ont le français comme langue maternelle –
21 % de la population du Canada
– 6 102 210 – au Québec; 78 % de la population provinciale,
– 493 295 en Ontario,
– 233 530 au Nouveau-Brunswick,
– 38 775 dans les trois autres provinces de l'Atlantique,
– 181 190 dans les quatre provinces situées à l’ouest de l’Ontario .
• Au Québec:
– 8,2 % de la population de langue maternelle française peut s’exprimer en anglais,
– 67 % de la population de langue maternelle anglaise peut s’exprimer en français,
– 75 % de la population qui a une langue maternelle autre que l’anglais et le
français a cette capacité.
http://continent.uottawa.ca/doc/CLMs-version-of-Canada_MT_AngloFranco_Fra-New1.png
http://voyagez-avec-
nous.fr/index.php/2016/03/19/doc185/
Québec

https://fr.wikipedia.org/wiki/Qu%C3%A9bec#/media/Fichier:Carte_du_Qu
%C3%A9bec_au_sein_du_Canada.svg
Politiques linguistiques du Québec
Anne-Marie Busque
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/politiques-linguistiques-du-quebec

•„La création de l’Office de la langue française en 1961“,


•„Les premiers projets d’échanges franco-québécois sont mis sur
pied en 1965“,
•„De 1966 à 1968, le gouvernement de Daniel Johnson père
s’applique à faire du français la langue dominante au Québec“,
•„En 1969 est édictée la Loi pour promouvoir la langue française au
Québec, dite « loi 63 », qui garantit aux parents le droit de choisir la
langue d’instruction de leurs enfants“,
•La Loi sur la langue officielle (« loi 22 ») – „ fait du français la langue
de l’administration, des services et du travail à l’échelle provinciale“,
•La Charte de la langue française en 1977 (appelée loi 101), qui fait
du français la seule langue officielle du Québec,
•Conseil supérieur de la langue française, chargé de conseiller le
ministre.
Les deux variétés du français au Canada
http://continent.uottawa.ca/colloques-et-expositions/expositions/le-francais-au-canada-dun-ocean-a-lautre/le-francais-a-travers-
le-canada/

• « Le laurentien (né dans la vallée du Saint-


Laurent et répandu aujourd’hui jusque dans
l’Ouest) » - diffusés en Nouvelle-Angleterre au
19e siècle,
• « l’acadien (né en Nouvelle-Écosse mais répandu
aujourd’hui dans les Provinces Maritimes, en
particulier au Nouveau-Brunswick) » - exporté en
Louisiane suite au Grand Dérangemen.
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nou
velle-%C3%89cosse.png?uselang=fr
Raymond Mougeon – Langue française au Canada
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise

• « À ces deux variétés, on peut ajouter :


1) le français parlé dans le Madawaska au Nouveau-Brunswick,
région où cohabitent des individus d’origine québécoise et des
individus d’origine acadienne;
2) le français des descendants d’immigrants originaires de France,
Belgique ou Suisse, qui se sont installés au Manitoba, en
Saskatchewan et en Alberta à la fin du XIXe siècle et au début du
XXe siècle;
3) le français parlé par la nation métisse, population issue de
mariages mixtes entre voyageurs français et femmes autochtones
durant le XVIIIe siècle;
4) le français des anglophones bilingues et
5) le français des immigrants francophones ou non francophones. »
Le français laurentien
http://continent.uottawa.ca/colloques-et-expositions/expositions/le-francais-au-canada-dun-
ocean-a-lautre/le-francais-a-travers-le-canada/

• Les origines du français laurentien:


– « les français régionaux de l’ouest et du Centre-Ouest de la
France
– le français populaire parisien de l’époque
– la variété de prestige des élites administratives et cléricales »
« Vers 1700, des explorateurs et des coureurs des bois partirent
vers l’Ouest. Ils parcoururent d’abord la région des Grands Lacs
et ensuite les Prairies canadiennes, où s’installèrent des colons
qui implantèrent le parler laurentien. Ce dernier s’est aussi
exporté en Nouvelle-Angleterre entre la seconde moitié du 19e
siècle et le Krach de 1929 suite à une importante migration
causée par la conjoncture économique. »
Les particularismes du français québécois et du français parlé dans les
diasporas québécoises
Raymond Mougeon – Langue française au Canada
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise

« 1) les traits typiques du français parlé des XVIe


et XVIIe siècles;
2) les usages provenant des parlers régionaux de
France;
3) les innovations;
4) les emprunts aux langues autochtones et
5) les anglicismes. »
Les particularismes du français laurentien
http://continent.uottawa.ca/colloques-et-expositions/expositions/le-francais-au-canada-dun-ocean-a-lautre/le-francais-
laurentien/

• l’assibilation – “Devant les voyelles i et u, les consonnes t et d se


prononcent ts et dz. »
• « Certaines distinctions entre voyelles, de moins en moins respectées
en France, sont conservées. »

• Raymond Mougeon
« l’emploi du son /ɛ/ (è) dans les adjectifs droit et froid et le
subjonctif du verbe être (ex. que je sois), ceux-ci étant prononcés
(drette, frette et seille) » ;
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise
Les particularités grammaticales du français laurentien
http://continent.uottawa.ca/colloques-et-expositions/expositions/le-francais-au-canada-dun-ocean-a-lautre/le-francais-
laurentien

• « Le futur proche


• Je vais faire (soutenu)
• Je vas faire / Je m’en vas faire (familier)
• M’as faire (populaire)
• La progression de l’action
• On est à organiser une fête. (neutre)
• On est en train d’organiser une fête. (usuel)
• On est après organiser une fête. (familier)
• Différentes façons d’exprimer des questions avec réponse oui ou non
• Est-ce qu’il vient? (neutre)
• Il vient? (usuel)
• Il vient-tu? (familier) »
Les particularités lexicales du français laurentien
Raymond Mougeon – Langue française au Canada
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise

• « l’emploi de s’assir pour s’asseoir, de s’écarter pour se perdre,


serrer pour ranger, à cause que pour parce que, mais que pour
quand ou dès que;
• et l’emploi de la préposition à pour localiser les actions ou
événements dans le temps : à soir, à matin, à tous les jours pour
ce soir, ce matin, tous les jours. »
• Les régionalismes de la Normandie, du Perche, du Poitou et des
Charentes –  « verbe barrer pour verrouiller une porte et les noms
bleuets pour myrtilles, gadelle pour groseille à grappes et
vadrouille pour serpillière sont d’origine normande. Les verbes
gosser pour (en)tailler un morceau de bois ou une planche et
garrocher pour lancer/jeter et le nom boucherie pour le dépeçage
du porc quant à eux, sont d’origine poitevino-charentaise. »
Les particularités lexicales du français laurentien – 2
• « Archaïsmes lexicaux
Le français laurentien a aussi retenu, par exemple, l’ancienne désignation des noms de repas,
déjeuner, dîner, souper, là où en France on dit aujourd’hui petit déjeuner, déjeuner, dîner. »

http://continent.uottawa.ca/colloques-et-exposi
tions/expositions/le-francais-au-canada-dun-oce
an-a-lautre/le-francais-laurentien/

• Les innovations – Raymond Mougeon:


– « poudrerie pour désigner la neige soulevée par le vent, pâté chinois qui désigne la
version nord-américaine du hachis parmentier, gardienne d’enfants et gardiennage pour
baby-sitter et baby-sitting ou crèche »;
– « des mots qui ont un pris un sens qui est venu s’ajouter à celui qu’ils ont en français
hexagonal »: « le mot cèdre désigne non seulement le cèdre méditerranéen, espèce
non-native en Amérique du Nord, mais aussi le thuja occidental et le thuja géant,
espèces natives largement répandues en Amérique du Nord. »
– l’emploi de certains suffixes – “on utilise plus librement le suffixe –age pour fabriquer des
noms »: « voyageage, bousculage, peinturage, niaisage, gardiennage et magasinage »
– « l’emploi de la particule interrogative -tu qui rappelle celui de la particule -ti en français
hexagonal (ex. ça va-tu?; vous en voulez-tu?). »
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise
Les particularités lexicales du français laurentien – 3
Raymond Mougeon – Langue française au Canada
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise

• Les emprunts aux langues autochtones – «les mots achigan et


maskinongé désignent deux espèces de poisson nord-américain
apparentées respectivement à la perche et au brochet et le mot
ouaouaron une espèce de grosse grenouille inconnue en
France. » 
• « Les emprunts à l’anglais se manifestent principalement sous
deux formes :
1) emprunts directs de mots anglais, par exemple, bumper pour
pare-choc, cute pour joli, checker pour vérifier et
2) emplois de tournures ayant subi l’influence indirecte de
l’anglais, par exemple prendre une marche pour aller se promener
de l’anglais take a walk ou fournaise de l’anglais furnace, pour
chaudière dans le sens d’appareil pour le chauffage central. »
L’évolution des traits typiques du français québécois
Raymond Mougeon – Langue française au Canada
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise

• Une double tendance – “Alors que l’usage de certains de


ces traits (ex. : bicycle) amorce une diminution au profit
de termes équivalents qui connaissent une diffusion plus
large (ex. : vélo), d’autres québécismes échappent à l’effet
de la globalisation et restent solidement implantés dans la
langue locale ordinaire ou soutenue (ex. : brassière pour
soutien-gorge ou mitaines pour moufles). »
• « Les emprunts à l’anglais sont typiques de la langue de
tous les jours et ils sont aussi plus fréquents dans le parler
des usagers moyens de la langue que dans celui des
membres des couches sociales élevées. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Canadiens_franco
phones#/media/Fichier:Carte_administrative_
du_Canada.png
Carte approximative de la définition la plus couramment
acceptée de l'Acadie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Acadie#/media/Fichier:Carte_administrative_de_l'Acadie.svg
Le français acadien
http://continent.uottawa.ca/colloques-et-expositions/expositions/le-francais-au-canada-dun-ocean-a-lautre/le-francais-acadien

• « Il se parle principalement dans les provinces maritimes, mais


aussi dans le Madawaska américain, aux Îles-de-la-Madeleine,
sur la côte sud de la Gaspésie et sur la Basse Côte-Nord. Cette
diaspora acadienne fait suite au Grand Dérangement de 1755
au cours duquel plus de 10 000 Acadiens ont été déportés en
France ou dans les Treize colonies pour avoir refusé de prêter
le serment d’allégeance à la Couronne britannique. Ceux qui
purent revenir au pays s’installèrent sur les côtes, loin des
centres de pouvoir britannique, où leur langue évolua dans un
relatif isolement. »
• « Le français acadien est issu du français parlé par des colons
originaires en grande partie du centre-ouest de la France,
implantés dans les colonies maritimes de la Nouvelle-France
au 17e siècle. »
La population acadienne
Raymond Mougeon – Langue française au Canada
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise

• « La population acadienne actuelle descend des


habitants de l’Acadie qui sont revenus au Canada après
la déportation ou qui ont échappé à celle-ci en se
réfugiant dans les régions reculées de la colonie.
Comme les terres occupées par les Acadiens avant la
déportation ont été attribuées à des colons
britanniques, la plupart des communautés acadiennes
actuelles sont situées en dehors des régions de
l’ancienne Acadie. »
• « C’est au Nouveau-Brunswick que la francophonie
acadienne connaît la vitalité démographique et
institutionnelle la plus forte. »
Le français acadien
• Raymond Mougeon - il « possède plusieurs caractéristiques qui étaient
typiques du français parlé aux XVIe et XVIIe siècles et qui ont disparu du
français hexagonal et du français québécois. » :
– « l’emploi du pronom je à la 1re personne du pluriel je chantons/-tions pour nous
chantons/-tions »,
– « la terminaison /õ/ à la 3e personne du pluriel ils chantont/chantiont, pour ils
chantent/chantaient,
– ou encore du passé simple, mais avec une morphologie régularisée : je chantis, tu
chantis, il chantit pour je chantai, tu chantas, il chanta.
– On peut mentionner aussi l’emploi de bailler pour donner, ne... point pour ne... pas
– et l’emploi du son /u/ (ou) pour le o ouvert [ɔ] dans des mots comme pomme [pum]
ou homard [humar]. »
• « Le caractère conservateur du français acadien s’explique en partie par le fait
que l’Acadie a été coupée de la France dès 1723 et que durant la période
coloniale précédente les contacts avec des ressortissants de la mère patrie, y
compris les administrateurs coloniaux, étaient plutôt faibles. »
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise
Le français acadien - 2
http://continent.uottawa.ca/colloques-et-expositions/expositions/le-francais-au-canada-
dun-ocean-a-lautre/le-francais-acadien/

• « Le h aspiré est prononcé


dans plusieurs variétés d’acadien.

• Une voyelle suivie de m, n ou gn


peut se nasaliser.

• L’assibilation, typique du laurentien, est très rare : « Qu’est-ce


que tu en dis, toi, Didier? » se prononce sans le ‘sifflement’ (ts,
dz) caractéristique du français laurentien.
• La palatalisation, soit la prononciation de j devant i + voyelle :
Djeu, djable, acadjien. Le nom Acadien devient alors Acadjen,
que l’on retrouve dans le nom des Cadjins de la Louisiane. »
Les particularités lexicales du français acadien
http://continent.uottawa.ca/colloques-et-expositions/expositions/le-francais-au-canada-dun-ocean-a-
lautre/le-francais-acadien/

• « Certains mots ou sens sont demeurés, en raison de la relative isolation


des communautés acadiennes. Ce sont des archaïsmes lexicaux.
– espérer « attendre »
– aviser « apercevoir »
– mitan « milieu »
– hucher « crier »
– hardes « vêtements »
• D’autres mots ont été créés, ce sont des innovations lexicales.
– pendriller « accrocher »
– se déblâmer « se disculper »
– empigeonner « ensorceler»
– malpatient « impatient »
– pomme de pré « type de baie »
– sorcière de vent « tourbillon de vent, bourrasque»
– orteil de prêtre «grosse fève des marais»
Les particularités lexicales du français acadien – 2
Raymond Mougeon – Langue française au Canada
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise

• « Les Acadiens emploient aussi des termes du vocabulaire agricole propres aux
français ou patois gallo-romans parlés dans les régions d’où provenaient nombre
des premiers colons (Poitou, Charentes, Aunis, Saint-Onge) par exemple éparer
qui signifie étendre un filet pour le faire sécher, remeuil pour désigner le pis de la
vache ou barge pour désigner une meule de foin. Ceci dit, les variétés de français
acadien partagent aussi de nombreux usages avec les variétés de français
québécois, par exemple l’emploi de je vas plutôt que je vais, être après + infinitif
pour être en train de + infinitif, astheure pour maintenant, à cause que pour
parce que et la prononciation de er en [ar] (ex. : parsonne pour personne), etc. »
• « Le français acadien varie d’une région à l’autre » : «  au Nouveau-Brunswick et
en Nouvelle-Écosse, Karin Flikeid a mis au jour une diversité considérable dans la
réalisation des voyelles nasales du français. Ruth King a constaté aussi que la
conservation des traits typiques du français parlé des XVIe et XVIIe siècles est
vigoureuse dans plusieurs communautés de l’Île-du-Prince-Édouard ou de la
Nouvelle-Écosse alors qu’elle est beaucoup plus faible à proximité du Québec
dans le nord-est du Nouveau-Brunswick. Par exemple, dans cette dernière
région, les désinences verbales anciennes de la 1re personne du singulier et de
la 3e personne du pluriel mentionnées ci-dessus sont quasiment inexistantes.  »
Les particularités lexicales du français acadien – 3
Raymond Mougeon – Langue française au Canada
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise

• L’influence de l’anglais sur l’évolution du français acadien –


« Cette influence est beaucoup plus faible lorsque les francophones
résident dans des localités ou régions où ils sont majoritaires (par
exemple dans le nord-est du Nouveau-Brunswick) que dans des
localités ou régions où ils sont minoritaires (comme à Moncton
dans le sud-est du Nouveau-Brunswick ou en Nouvelle-Écosse). »
– « (pretty much pour presque, well pour ben, soon pour bientôt,
bummer off zeux pour vivre à leurs dépens, afforder pour se
permettre) coexistent dans le même énoncé avec des usages
traditionnels (la conservation du /t/ final dans tout prononcé
toute, l’emploi de à cause pour parce que et ils pouvont pour ils
peuvent). »
Les francophones dans les provinces du Manitoba, de la
Saskatchewan et de l’Alberta
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise

• Les francophones:
– originaires de France, de Belgique et de Suisse,
– des francophones issus de la diaspora québécoise.
• A Manitoba, à Saint-Claude – d’origine européenne (France)
• à Saint-Alphonse – de Belgique.
• En Saskatchewan, les noms de plusieurs communautés évoquent les régions
d’origine des colons européens : Saint-Brieux, Lisieux, Cantal, Domrémy, etc.
• « L’intérêt de ces communautés pour le linguiste est qu’elles offrent la
possibilité d’étudier l’évolution du français en situation de contact
interdialectal. »
• « dans plusieurs communautés de la Saskatchewan, on constate que pour
exprimer le futur à la 1re personne du singulier, les francophones
d’ascendance européenne utilisent surtout je vais et parfois je vas (ex. : je
vais/je vas y penser) alors que les francophones d’ascendance québécoise
utilisent surtout je vas et parfois je vais ou m’as (m’as y penser) »
Le français du Madawaska
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/langue-francaise

• Le comté d’Aroostook dans l’État du Maine, le


comté de Madawaska et le nord du comté de
Victoria au Nouveau-Brunswick
• Les « francophones d’origine acadienne
coexistent avec des francophones d’origine
québécoise en proportions relativement égales
depuis la fin du XVIIIe siècle. »
• « Le français québécois et le français acadien
auraient fusionné en un parler commun. »
Le chiac en Acadie du Nouveau-Brunswick
Paul Laurendeau,
https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/chiac
• « Le chiac (ou chiak ou chiaque) est un type spécifique d’alternance discursive entre le
français et l’anglais chez des bilingues profonds, locuteurs natifs du français acadien
comme langue maternelle et de l’anglais canadien comme langue première ou
seconde. »
• « il n’est pas possible de le considérer à proprement parler comme une langue ou un
dialecte. « 
• « Le chiac se manifeste principalement dans le sud-est de la province canadienne du
Nouveau-Brunswick, notamment dans les régions de Moncton, Shediac, Dieppe et
Memramcook. « 
• Le mot chiac vient du mot Shediac.
• « le chiac est une sorte de franglais si proche du français (plutôt que de l’anglais) »
• « Le chiac est donc un idiome, une pratique, un comportement (et un problème) de
francophones. »
• https://www.doyoubuzz.com/var/f/Ae/Q0/AeQ0wgq6kRZihfxTL7DlcySzjsICpGn32_O
MVKX9aBEo5PtrUu.pdf
• https://astheure.com/2014/01/20/le-chiac-ou-linsoutenable-legerete-du-parler-acadi
en-jasmin-cyr/
Le français de la Louisiane
Le français de la Louisiane. Les Cadiens
https://www.le-cartographe.net/index.php/dossiers-carto/amerique/114-etats-unis-les-
francophones-de-louisiane/

• Les Cadiens en Louisiane


– « A l'origine ce sont les Acadiens. Ils forment un groupe
ethnique vivant en Amérique du Nord. Les principaux
lieux géographiques dans lesquels on les retrouve sont
les provinces canadiennes du Nouveau-Brunswick, de
l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du
Québec et dans l'État américain du Maine.
– Les Acadiens sont en majorité francophones et
catholiques. Ils sont descendants des premiers colons
européens établis en Acadie à l'époque de la Nouvelle-
France. Les ancêtres des Acadiens proviennent
principalement de l’ouest de la France. »
https://www.le-cartographe.net/index.php/dossiers-carto/amerique/114-
etats-unis-les-francophones-de-louisiane/
Le français louisianais
Richard Guidry et Amanda LaFleur
https://www.erudit.org/fr/revues/fa/1994-n4-fa1807646/1004485ar.pdf

• Français cadien – dérivé du gentilé Acadien; appelés


Cajuns
• à la fin du XVIIIe siècle – une colonie française
l'Acadie (ou la Cadie) en Louisiane
• « le français se parlait déjà en Louisiane bien avant
l'arrivée des Acadiens et que d'autres vagues
d'immigration française en Louisiane »
• « Les Louisianais francophones sont les descendants
de quatre groupes principaux : les créoles blancs, les
Cadiens, les créoles de couleur et les Amérindiens. »
Carte : Les francophones en Louisiane (patois et français cadien inclus), en
valeur absolue, en 2000
https://www.le-cartographe.net/index.php/dossiers-carto/amerique/114-etat
s-unis-les-francophones-de-louisiane/
Le français louisianais
Richard Guidry et Amanda LaFleur
https://www.erudit.org/fr/revues/fa/1994-n4-fa1807646/1004485ar.pdf

• « Les créoles blancs descendent des planteurs


français, allemands et espagnols »
• « Les Cadiens sont les descendants des Acadiens déportés
des provinces maritimes actuelles entre 1755 et 1758 »
• “ Les créoles de couleur sont les descendants des esclaves
noirs amenés d'Afrique et de Saint-Domingue (Haïti)”
• « Les Amérindiens francophones descendent de tribus
autochtones converties par les missionnaires français au
XVIIIe siècle »
Le français louisianais
Richard Guidry et Amanda LaFleur
https://www.erudit.org/fr/revues/fa/1994-n4-fa1807646/1004485ar.pdf
• « Le français louisianais se répartit en trois grandes catégories :
– le français colonial (le parler des créoles blancs),
– le français cadien
– et le créole (le parler « nègre ») »
• Des dialectes régionaux en Louisiane – français du Bayou La Fourche,
de la paroisseVermillon, de la paroisse Evangeline etc.
• Un parler créole – dans plusieurs paroisses de l'est et du centre de la
Louisiane
Chimegsaikhan Banzar
https://www.linguistiquefrancaise.org/articles/cmlf/pdf/2010/01/cmlf2010_0001
49.pdf
• « Au cours de son histoire, la Louisiane a connu au moins quatre
variétés du français: français colonial1, français cadien, français créole
louisianais et français standard, où les trois premières sont des variétés
vernaculaires. »
Le français cadien
Richard Guidry et Amanda LaFleur
https://www.erudit.org/fr/revues/fa/1994-n4-fa1807646/1004485ar.pdf

• «Le français cadien dans toutes ses variantes régionales est basé
sur les parlers paysans de l'ouest de la France d'où provenaient les
premiers colons acadiens.  »
• « sa syntaxe et sa morphologie ont été simplifiées dans certains
cas » - « la réduction des conjugaisons (vous-autres vas au pluriel,
vous vas, vous veux, vous fais au singulier), la simplification des
formes pronominales (nous voulons —> on veut, ils dansent —> ça
danse) et la disparition du subjonctif dans certaines locutions (Il
faut je fais à souper pour ma femme) »
• « certains verbes gardent leur forme subjonctive plus facilement
que d'autres: Il faut (que) t'aies / e j / assez d'argent pour acheter
un nouveau char; elle sera grande avant (que) je la voie /wej/; je te
donne ces pacanes pour (que) tu te faises /fez/ des pralines. »
Le français cadien
Richard Guidry et Amanda LaFleur
https://www.erudit.org/fr/revues/fa/1994-n4-fa1807646/1004485ar.pdf

• Des éléments archaïques – «les subordonnées de condition


prennent généralement le conditionnel :  Si j'aurais quinze
mille piastres, je m'achèterais un char neuf. »
• L'inflexion nasalisée de la troisième personne du pluriel
• Structures avec une locution auxiliaire + infinitif:
– avoir pour (« être obligé de ») — Mom peut pas venir tout de
suite parce qu'elle a pour balayer /balje/ le plancher.
– être après (« être en train de ») — Quoi t'après faire? Je suis /sy /
après finir mon ouvrage.
– aller (futur proche) — Equand tu vas laver ton char? Quand ça va
arrêter de mouiller.
– allons (impératif) — Allons danser7 pour «Dansons!»; Allons
aller au village1, pour «Allons au village! »
Le français cadien
Richard Guidry et Amanda LaFleur
https://www.erudit.org/fr/revues/fa/1994-n4-fa1807646/1004485ar.pdf

• Le lexique louisianais
– grand nombre de mots venant de la France occidentale, tels que
rouain (ornière), besson (jumeau), chaintre (un lieu réservé à
l'extrémité d'un champ; « turn row »), clayon (une porte de clôture en
claie), clos (champ) et graffigner (égratigner).
– de nombreux mots devenus archaïques en France - espérer (attendre),
postillon (facteur), taure (génisse), nyc (nid) et catin (poupée).
– une restriction de sens en Louisiane - toilette (commode), commode
(toilette), chaudière (chaudron) et habitant (fermier)
– « Le français louisianais comprend aussi un corpus de termes marins
dont on a élargi l'aire sémantique. Parmi ces termes marins auxquels
on a greffé des applications terrestres, mentionnons paré (prêt),
larguer (fatiguer), naviguer (voyager), embarquer (monter, entrer),
amarrer (attacher), virer de bord (changer de côté) et haler (tirer).
Le français cadien
Richard Guidry et Amanda LaFleur
https://www.erudit.org/fr/revues/fa/1994-n4-fa1807646/1004485ar.pdf

• Des emprunts:
– « plusieurs mots amérindiens provenant du Canada faisaient déjà partie du parler acadien au moment
de la déportation, tels micouenne (« cuillère en bois » en Acadie, qui désigne en Louisiane une espèce
de canard au bec en forme de cuillère), ouaouaron (espèce de grosse grenouille nord-américaine) et
sacamité (« hominy », appelé aussi gros gru). »
– « L'influence africaine ou antillaise sur le parler cadien est beaucoup moinsimportante que celles des
autres peuples assimilés, mais elle touche néanmoins des aspects fondamentaux de la vie de tous les
jours : gombo (sorte de soupe), congo (espèce de serpent venimeux) etgombo-févi (gombo, « okra »). »
– « Parmi les mots espagnols, on trouve : canica, pelota, chorizo, cocodrilo, bagazo et tasajo. En entrant
dans le parler cadien, ces mots ont subi une certaine francisation. Ils sont devenus : canique (bille),
pelote (balle ou ballon), tchourice (grosse saucisse pour le gombo), cocodri (alligator), bagasse (résidu
de la canne à sucre après l'extraction du jus) et tasso (viande de boeuf ou de porc, séchée ou fumée). »
– « l'anglais américain, influence qui augmente tous les jours » - « neckyoke, shovel, truck, stove, yard,
purse et bluff sont devenus /nekjuk/, /shoev/ ou /shov/, / t r oe k / , / s t o v / ou /stov/, /jard/, / p oe j /
et /blofe/ » ; « D'autres, empruntés plus récemment, gardent une prononciation plutôt anglaise,
caractérisée typiquement par la même brièveté des sons des voyelles qu'on trouve dans le français :
television, radio, switch, plug, bumper, tire, antenna, tape recorder, can et beaucoup d'autres »
– « Certaines structures calquées de l'anglais commencent à pénétrer dans la syntaxe du français
louisianais. » - « chez les locuteurs et semi-locuteurs ayant reçu une instruction totalement en anglais »
• « prendre place (to take place) « avoir lieu »
• espérer pour (to wait for) « attendre »
• écouter à (to listen to) « écouter »
Le français cadien
Richard Guidry et Amanda LaFleur
https://www.erudit.org/fr/revues/fa/1994-n4-fa1807646/1004485ar.pdf

• « on note la métathèse : choraron (chardon), frêmer


(fermer), fromille (fourmi), frobir (fourbir), chesser
(sécher), chousse (souche); ce qui paraît être l'assimilation
des phonèmes liquides: carculer (calculer), caltron
(carton, quarteron), rabourer (labourer); et des formes
innovatrices créées probablement par analogie
morphologique : vendre/vendais —> prendre/prendais;
perdre/perdu —> moudre/moudu; peindrais/ peindre—>
tiendrais/tiendre /tjἑdr/.
• D'autre part, on constate une tendance à affriquer
certaines consonnes vélaires »
• http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-37
0/Francophones_en_Louisiane:_depuis_quand?
_(1682_%C3%A0_1900).html#.XrptoGgzbIU
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ais_l
ouisianais#Premi%C3%A8re_personne_du_sing
ulier_%C2%AB_je_%C2%BB
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Langue_fran%C3
%A7aise_en_Louisiane
• https://www.crt.state.la.us/cultural-developm
ent/codofil/
LES VARIETES DU FRANÇAIS EN LOUISIANE ET LEUR
STATUT SOCIOLINGUISTIQUE
Chimegsaikhan Banzar
https://www.linguistiquefrancaise.org/articles/cmlf/pdf/2010/01/cmlf2010_000149.pdf

• « Sur le plan sociolinguistique, le français cadien


garde toujours le statut de langue vernaculaire,
d’un parler propre à une communauté locale. De
même que dans le passé, il se retrouve
aujourd’hui doublement marginalisé: face à
l’anglais, langue dominante, et au français
standard, officiellement proclamé langue
seconde de la Louisiane en 1968.»
Le français créole louisianais
Chimegsaikhan Banzar https://www.linguistiquefrancaise.org/articles/cmlf/pdf/2010/01/cmlf2010_000149.pdf

• « Le français créole louisianais est une variété vernaculaire majoritairement parlée
par les descendants d’esclaves africains qui ont été amenés en Louisiane au XVIIIe-
XIXe siècles. Le créole était une langue de plantations créée par les esclaves au
contact avec le français de leurs maîtres.Cette langue est basée sur un vocabulaire à
base française, combiné avec des mots africains, antillais et amérindiens »
• « A l’époque coloniale, le créole servait de “lingua franca” non seulement entre les
maîtres et leurs esclaves mais aussi entre les esclaves de différentes plantations qui
maintenaient des contacts socioculturels et commerciaux étroits »
• « La hiérarchie sociale crée la hiérarchie linguistique: du fait qu’il est parlé par les
couches sociales les plus défavorisées, le français créole louisianais a le statut
sociolinguistique le plus bas. »
• « Le cadien et le créole louisianais ont une influence réciproque significative. ils ne
sont pourtant pas proches. Alors que le cadien est fondamentalement un dialecte
français avec une grammaire proche du français standard, le créole louisianais
applique un lexique français à un système grammatical et à une syntaxe qui sont très
différents de la grammaire et de la syntaxe françaises. »
http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Cr%C3%A9ole%20louisianais/fr-fr/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Map_of_Creole-
Speaking_Parishes_in_Louisiana.JPG
Le créole louisianais
http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Cr%C3%A9ole%20louisianais/fr-fr/

• La grammaire du créole louisianais est très proche de la grammaire du


créole haïtien.
• Les articles définis en créole louisianais sont « a » et « la » pour le
singulier et « yè » pour le pluriel.
• le créole louisianais place ses articles définis après le nom.
• Il n'y a pas de genre pour les noms.
• Les articles varient seulement sur critère phonétique : « a » est placé
après les mots finissant par une voyelle et « la » placé après ceux finissant
par une consonne.
• Les verbes ne varient pas suivant la personne ou le nombre, ils ne varient
pas non plus en fonction du temps.
• Les temps sont marqués par un jeu de particules ou simplement par le
contexte.
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9ole_louisianais

Vous aimerez peut-être aussi