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HIS 2529

Technologies, société et
environnement depuis 1800
(hiver 2021)
Introduction aux humanités
 Services
 Centre de mentorat, Simard 125B,
arts.mentor@uOttawa.ca
 Service d’appui au succès scolaire,
https://sass.uottawa.ca/fr
Accommodements scolaires
http://www.sass.uottawa.ca/fr/acces
Rédaction, écriture (CARTU)
http://www.sass.uottawa.ca/fr/redaction
 Attention !
 Assiduité
Plagiat — Lisez : http://www.
uottawa.ca/about/sites/www.uottawa.ca.about/files/plagiat.pdf
En cette 21 année du 21 siècle…
e e

 NOTA BENE : Le calendrier occidental


n’a pas d’année 0
 Il débute avec l’année de naissance
supposée d’un hérétique juif, Jésus de
Nazareth, désignée par 1 AD ou EC
 Ainsi, le XIXe siècle comprend les
années 1801 à 1900 et le XXe siècle les
années 1901 à 2000
 De sorte que nous vivons au XXIe siècle
de l’ère chrétienne ou commune (EC)
Objectifs du cours
Leçons
(en classe)
Lectures requises

Examens
(parties A et B)

Examens
(partie C)
Plan
 Qu’est-ce que l’histoire ?
 Qu’est-ce que la technologie ?

 — Ses origines et conséquences

 — La technologie dans l’histoire

 — A. L’histoire du mot technologie

 — B. L’histoire du concept

 — C. L’histoire de… l’histoire de la


technologie (L’histoire des techniques)
Qu’est-ce que l’histoire ?
 « En présentant au public ces recherches, Hérodote
d'Halicarnasse se propose de préserver de l'oubli les
actions des hommes, de célébrer les grandes et
merveilleuses actions des Grecs et des Barbares, et,
indépendamment de toutes ces choses, de développer
les motifs qui les portèrent à se faire la guerre. »
 — Histoires, Hérodote d’Halicarnasse, 440 BCE

 L’histoire est :
 … un sujet (ce qui est arrivé : « les actions des hommes »)
 … un processus (découvrir ce qui est arrivé : « recherches »)
 … une narration (raconter ce qui est arrivé : « célébrer »)
La chaîne alimentaire en histoire
Cours, manuels, histoires
Sources populaires, journalisme
(secondaires)
de seconde main

Articles savants,
Sources
monographies historiques,
savantes
conférences et colloques
Sources (primaires) de première main
Sources contemporaines Sources postérieures
Objets, archives, journaux,
Histoire orale,
livres, enregistrements
sonores et visuels, etc. récits de vie, etc.
1969 : une technologie et un environnement

Cinq minutes avant que


Neil Armstrong ne pose
le pied sur la Lune, il a
jeté ce sac de délestage
qui contenait des sachets
de nourriture vides et
d’autres ordures. Huit
minutes après son
premier pas, Armstrong
a pris les premières
photos capturées par
un humain sur le sol
lunaire et il a commencé
(pour des raisons
techniques) par ce train
d’alunissage.

NASA Johnson,
Traitée par Kipp Teague
La Terre, vue de la Lune (1968)
NASA, mission Apollo 8
L’impact humain sur l’univers…
La Terre, la nuit (11 août 2002)
Une partie de la production énergétique humaine
sert à éclairer l’espace…
L’impact humain vu du ciel
Hobbs (NM) en 1988 (Photo prise durant le vol STS-61A de la navette spatiale)

Une ville, des routes, des champs irrigués et des puits de pétrole
L’impact humain sur la Terre (1)
Les couloirs de navigation en rouge et les réseaux routiers en rose.

Peter Kareiva, « Domesticated Nature », Science 316 (2007), p. 1866.


L’impact humain sur la Terre (2)

Peter Kareiva, « Domesticated Nature », Science 316 (2007), p. 1866.


L’impact humain
comme fraction du
maximum potentiel
donné par la densité
de la population, les
modifications de
l’environnement
naturel, les accès et
les infrastructures
électriques.
L’environnement et les
techniques
 Depuis le XXe siècle, la recherche Pourquoi les Européens
l’ont-ils emporté sur
indique que les techniques ne sont les Américains?
pas indépendantes de
l’environnement
 Pour que la technologie
européenne triomphe en Amérique
du Nord, il a fallu importer des
animaux, des plantes, des
parasites et même des maladies,
qui ont entraîné l’effondrement
démographique des populations
autochtones
 parce que cette technologie était née
d’un environnement spécifique...
Toute l’histoire humaine
Des os,
des pierres et
de l’ADN…

Il y a 50 000 ans — L’invasion de l’Asie…


Des bribes de Homo Sapiens quitte l’Afrique, doté du feu, de la
folklore, des parole, d’outils de pierre, de bateaux et peut-être de
phonèmes ? l’art rupestre Les humains occupent l’Europe et l’Australie
Art pariétal : de Il y a 15 000 ans — … et des Amériques
30 000 à 15 000 Homo Sapiens domestique le loup et part
ans passés pour l’Amérique du Nord
Il y a 10 000 ans
Après la dernière période
Homo Sapiens domestique le
glaciaire, les humains
chat et invente l’agriculture
domestiquent des plantes Ötzi : il y a 5 300 ans

L’histoire commence : des ruines et Il y a 5 000 ans


des écrits révèlent un passé de mieux Les plus anciens noms
en mieux connu de lieux et de gens
Population et concentrations de CO2
cover change », The Holocene (2010): 1-17.
J. O. Kaplan et al., « Holocene carbon emissions as a result of anthropogenic land

Population en
millions et
concentrations
de CO2 en
ppm ; les zones
grises révèlent
la fourchette
des estimations
différentes de
la population.

Un tiers de la
Petit Âge glaciaire
montée du CO2 il y (qui coïncide avec de grandes éruptions volcaniques, un minimum de
a 8 000 ans environ Maunder qui correspond à une baisse de l’activité solaire et une
absorption du carbone atmosphérique)
serait attribuable au
défrichement par les
premiers fermiers.
Les signes de L’histoire connue de la
Harris Ranch feed lots, Coalinga, California (Gene Daniels,

Terre se divise, selon les


géologues, en ères, en
Documerica series, May 1972, ARC 553047)

l’Anthropocène... périodes (tel le Quaternaire


actuel) et en époques (tel
l’Holocène actuel).
 En modifiant son environnement,
l’humanité devient une force géologique
– l’agriculture (Néolithique) et les émissions carbonées
(ère industrielle) changent le climat
– l’altération des cycles chimiques (du carbone, du phosphore
et de l’azote) entraîne l’acidification des océans
– l’extinction des espèces (l’humanité prive de ses habitats la
vie sauvage, en particulier les
grands animaux terrestres ; il
ne reste que 1% du nombre de
mammifères sauvages au
début de l’Holocène)
– la pollution (les plastiques,
les radio-éléments)
Le monde avec 3 degrés en plus
Palaeoclimatology, Palaeoecology, 309, n° 1-2 (2011).
Ulrich Salzmann et al., “Climate and environment of a Pliocene warm world”, Palaeogeography,

 Durant le Pliocène, il y a
3 millions d’années, les
taux de CO2 dépassent
les 400 ppm et les
températures moyennes
sont plus élevées de 2-3
degrés
 Ce monde est plus chaud
et plus humide (plus de
précipitations)
 Pour une Terre encore
plus chaude, il faut
remonter à 50 millions
d’années, durant
l’Éocène (5-8° de plus)
Source : New Scientist (25 février 2009)

Le monde avec 4 degrés en plus


Qu’est-ce que la technologie ?
 Objectifs :
 Analyser le rôle des technologies dans
les changements sociaux, économiques et
environnementaux qui affectent les
sociétés industrielles et post-industrielles
 Examiner les interactions mutuelles entre
les technologies, la société et
l'environnement depuis 1800, en se
concentrant sur leur histoire en Amérique
du Nord.
Homo technologicus
Aux origines de la technique
 De nombreux animaux manipulent leur
environnement (oiseaux, castors, fourmis, termites,
etc.); quelques espèces sont capables d’employer
des objets naturels (bâtons, pierres, etc.) comme
outils
 Seuls les humains combinent des objets simples pour
faire des objets plus complexes et appliquent des
forces extérieures (le feu) à leur façonnement
 Le langage même serait le produit de cette faculté
technique (ou inversement)
 La technologie et le langage sont des caractéristiques
spécifiques de l’intelligence humaine (du Latin inter +
ligere, « inter-relier » ou « choisir entre… »)
La technologie et le progrès (1)
 Que le progrès soit identifié ou non aux
changements technologiques ou à la
croissance économique, les économistes en
sont venus à reconnaître que les changements
technologiques (au sens large) ont joué au
cours du XXe siècle un rôle parfois plus
important que les changements purement
économiques dans la dynamisation de la
croissance économique, en particulier celle des
pays développés vers le milieu du siècle
 Ces changements technologiques sont visibles
dans plusieurs domaines, dont celui des prises
de brevets
États-Unis : Brevets
(brevets d’invention/utiles, 1805-2015)
300000

250000 Brevets (intervalles de cinq ans)

200000

150000

100000

50000

0
La technologie et le progrès (2)
 En 1957, Robert Solow (Prix Nobel) a déterminé que
l’augmentation du capital et du travail expliquait tout
juste 13% du taux de croissance de l’économie des
Etats-Unis entre 1909 et 1949 — le résidu étant
attribué par lui à des changements de nature
technique (« technical change »)
 En somme, la productivité change !
 Les études postérieures diffèrent sur la valeur de
cette augmentation « résiduelle » de la productivité
 Compte tenu de l’évolution de l’éducation et des
habiletés de la main-d’œuvre, un travail récent fixait
la part des changements de productivité dans la
croissance des pays développés au XXe siècle à
34% en moyenne
La technologie et le progrès (3)
 Le bien le plus précieux qui découle de la
prospérité économique est sans doute la
longévité
 Pour une époque donnée, la corrélation entre
la prospérité et l’espérance de vie est en
général fort bonne
 Toutefois, dans la mesure où il est possible de
comparer avec confiance la production
économique d’époques différentes, une
anomalie émerge qui révèle un effet additionnel
(ou fondamental) des changements
technologiques
L’espérance de vie
au rabais
Des arts et métiers
à la technologie
 La technologie est un concept récent, même si les
sociétés humaines les plus primitives démontrent
invariablement une maîtrise des techniques
supérieure à celle de tout autre groupement animal
 Dans l’Antiquité, il n’existait aucune catégorie
unique correspondant à ce que nous désignons du
nom de technologie : il s’agissait d’habitude de la
division pratique ou productive des arts en général
 La technologie devient une catégorie distincte au
cours du XVIIIe siècle, alors que des innovations
techniques (parfois issues de la Révolution
scientifique) préparent la Révolution industrielle
La « Révolution scientifique » n’a
n1543
pas de limites définies, même si on nVésale
considère souvent qu’elle est nCopernic

accomplie quand Isaac Newton nDébut de la


La « Révolution industrielle »
livre ses travaux en physique, nRévolution scientifique n’a pas non plus de limites
mais une vision plus symétrique bien définies, mais, en 1759
permet d’inclure aussi les n1759
Smeaton fixe des limites au
percées en biologie et nVictoire de l’héliocentrisme
travail accompli par les
de tenir compte de la nLinné termine son Systema Naturae moulins à eau et à vent,
victoire des doctrines nDébut de la avant de se tourner vers
de Copernic et nRévolution industrielle les machines
Newton, et pas à vapeur.
seulement en n1859
Angleterre. n(1856 : Perkin découvre l’aniline)

nDarwin publie On the Origin of Species


nLenoir propose un moteur à combustion interne

nDrake trouve du pétrole en Pennsylvanie

n1901 : Radio (Marconi)


n1903 : Avion (frères Wright)
n1905 : Relativité et physique quantique (Einstein)
n1928 : Observation de l’action antibiotique de la pénicilline (Fleming)
n1945 : La science nucléaire fait exploser des bombes aux États-Unis et au Japon
n1957 : La mise sur orbite de Spoutnik par l’U.R.S.S. inaugure l’ère spatiale
A — L’histoire d’un mot (1)
 Les racines grecques du mot « technologie » sont
techne, qui veut dire art, et logos, qui veut dire mot,
parole ou discours ; pour Aristote, la technologie est
donc un « art de la parole », un système de règles, une
systématique pour parler et concevoir un sujet
 On a donné ce sens au mot durant des siècles
 Au XVIIIe siècle, on commence à le comprendre
autrement, car logos désigne désormais un corpus
théorique, c.-à-d. une science. Ainsi, si la « zoologie »
est la connaissance des animaux et la « biologie » la
science de la vie, la « technologie » doit être la science
des arts. En 1706, le Phillips Dictionary définit la
technologie comme une description des arts, en
particulier mécaniques
A — L’histoire d’un mot (2)
 Quand les premières écoles techniques et de génie
sont fondées en France et en Allemagne au XVIIIe s.,
il faut un mot pour décrire ce qu’elles enseignent
 En 1777, l’Anleitung zur Technologie du professeur
allemand Johann Beckmann définit la technologie
comme la science qui enseigne le traitement des
matières naturelles ou la connaissance des métiers.
 Comme personne ne s’entend sur les principes d’une
théorie générale des arts et métiers, la « technologie »
est donc appliquée (en particulier en anglais) aux arts
eux-mêmes, de sorte que la technologie est tout
processus tangible qui est soit productif (d’une
nouveauté) soit pratique (parce qu’elle manipule des
objets existants à des fins utiles)
B — L’histoire d’un concept (1)
 Si le sens actuel du mot « technologie » est récent, le
concept est plus ancien, même s’il a évolué
 Dans l’Antiquité, les Grecs désignent par arts à la fois
les métiers utilitaires des artisans et les beaux-arts des
artistes ; les arts pratiques ou productifs sont souvent
dits « mécaniques », du mot grec mechane, qui décrit
la résolution de problèmes, en particulier quand elle
semble ingénieuse, voire roublarde…
 Les arts mécaniques ont vite été perçus comme
vulgaires (banausiques) parce que pratiqués par des
artisans et esclaves ; l’aristocrate romain Cicéron
distingue les occupations libérales des hommes libres
(architecture, agriculture), des métiers sordides de la
population servile (la plupart des arts mécaniques)
B — L’histoire d’un concept (2)
 Au Moyen Âge, les encyclopédies énumèrent les arts
un par un, sans essayer de généraliser
 Dès le XVIe siècle, l’Europe occidentale développe de
nouveaux arts et métiers, et encourage même
l’invention de nouveaux arts et métiers
 La Révolution scientifique du XVIIe siècle n’engendre
pas beaucoup d’inventions, mais elle pousse les
savants et les artisans à aborder les arts avec méthode
 Dès le XIXe siècle, les arts utiles sont décrits par de
nouvelles expressions : « sciences appliquées » ou
« sciences pratiques », étudiées dans des
polytechniques
 En 1861, la fondation du Massachusetts Institute of
Technology confirme la montée du mot « technologie »
C — L’histoire des techniques (1)
 Avant même de disposer du mot, les historiens
s’intéressent à la découverte ou au développement de
nouveaux arts et d’inventions
 Dans l’Antiquité, Pline l’Ancien dresse la première liste
d’inventions et d’inventeurs dans le Livre VII de son
Histoire naturelle
 ces inventions et découvertes incluent l’agriculture, la
navigation et le pressoir à olives
 les inventeurs et découvreurs sont souvent des personnages
mythiques (héros, déesses, demi-dieux)
 Les savants postérieurs ne songent pas à ajouter des
inventions à ces listes avant Giovanni Tortelli (1449)
et Polydore Virgile (1499)
C — L’histoire des techniques (2)
 L’histoire de la
technologie comme
histoire des inventions
prévaut jusqu’au XIXe
siècle : les encyclopédies
et ouvrages signés par
des ingénieurs se
préoccupent d’identifier
qui a inventé quoi, où et
quand
 Ceci encourage l’écriture
d’une histoire des
techniques fondée sur les
répertoires de brevets
Traduction de Natacha Cauvin

L’histoire des techniques


et Anne-Lise Thomasson (2016)

selon Lewis Mumford (1)


 “Technics and Civilization was first published in 1934. At that time, though scholars often
characterized the present period as the ‘Machine Age’ they still looked for its beginnings in the
eighteenth century; for A. J. Toynbee, a relative of the present historian, had in the eighties
applied the term ‘The Industrial Revolution’ to the technical innovations that had then taken
place. And while anthropologists and archaeologists paid due attention to the technical
equipment of primitive peoples, sometimes exaggerating the formative effect of tools, the
broader influence of technics upon human cultures was hardly touched on: the useful and the
practical still stood outside the realm of the good, the true, and the beautiful.”

 Technique et civilisation fut publié pour la première fois en 1934.


Les savants d’alors considéraient souvent leur époque comme
«l’âge de la machine» et situaient ses prémices au XVIIIe s. Arnold
Joseph Toynbee, historien contemporain, a, quant à lui, employé le
terme de « révolution industrielle » pour désigner les innovations
techniques de cette période. Alors que les archéologues et
anthropologues portaient une attention particulière à l’équipement
technique des peuples primitifs, en exagérant parfois l’effet
formateur des outils, la profonde influence de la technique sur la
culture humaine était à peine évoquée. L’utile et le pratique
restaient en marge du domaine du beau, du vrai et du bien.
Traduction de Natacha Cauvin

L’histoire des techniques et Anne-Lise Thomasson (2016)

selon Lewis Mumford (2)


 “Technics and Civilization broke with this traditional neglect of technology: it not merely summarized for the
first time the technical history of the last thousand years of Western civilization, but revealed the constant
interplay between the social milieu—monasticism, capitalism, science, play, luxury, war—and the more
specific achievements of the inventor, the industrialist, and the engineer. While Karl Marx had erroneously
assumed that technical forces (the system of production) evolved automatically and determined the
character of all other institutions, this new analysis demonstrated that the relationship was reciprocal and
many-sided: a child's toy might lead to a new invention, such as the motion picture, or the ancient dream of
instant communication at a distance might prompt Morse to invent the electric telegraph.”

 Technique et civilisation rompait avec cette inattention traditionnelle pour la


technologie. Non seulement il résumait pour la première fois l’histoire technique
des civilisations occidentales durant les derniers siècles, mais il révélait aussi
les relations constantes entre le milieu social — monachisme, capitalisme,
science, jeu, luxe et guerre — et les réalisations spécifiques de l’inventeur, de
l’industriel et de l’ingénieur. Alors que Karl Marx supposait, à tort, que les forces
techniques (le système de production) évoluaient automatiquement et
déterminaient la nature de toutes les autres institutions, cette nouvelle analyse
démontrait que la relation était réciproque et complexe. Le jouet d’un enfant
pouvait mener à une nouvelle invention, comme le cinéma, et le vieux fantasme
de la communication instantanée pouvait encourager Morse à inventer le
télégraphe électrique.
Des inventions aux réseaux
 L’histoire primitive des techniques est une
histoire des inventions (quoi, qui, quand, où)
 Au cours du XXe siècle, les historiens cessent de
s’en tenir aux innovations isolées
 D’une part, comme Mumford, ils tiennent compte
de plus en plus des contributions d’autrui, pas
seulement des inventeurs ou innovateurs
 D’autre part, comme Hughes, ils incluent dans
leur analyse non seulement l’invention brevetée
mais des systèmes techniques complets
 Outre les systèmes, les spécialistes considèrent
désormais non seulement les institutions mais
aussi les alliances et les liens de circonstance
La construction technologique
Manic-5 et le barrage Daniel-Johnson
 De 1955 à 1969, Hydro-Québec assujettit la
rivière Manicouagan à la génération d’électricité
 À repérer dans ce court documentaire :
– la variété des systèmes techniques en cause
– les causes économiques
– la dimension politique (nationalisme francophone)
– le développement d’un savoir-faire local
– les conditions de travail des employés
– l’impact environnemental
– la consultation avec les autochtones (Innus)
– la place des femmes

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