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CHAPITRE I

LES FONCTIONS HOLOMORPHES

1) Introduction

La théorie des fonctions complexes a de nombreuses applications en physique.


La théorie moderne des fonctions holomorphes ou analytiques a eu 5 fondateurs :

GAUSS (1777-1855), CAUCHY (1789-1857), RIEMANN (1826-1866) , WEIRSTRASS(1815-


1897), Henri POINCARE (1854-1912).

L’essentiel des résultats sur les fonctions holomorphes ou analytiques que nous
étudierons au cours de ce chapitre est le fruit des travaux de recherches de ces cinq
chercheurs mathématiciens.

2) Notions de topologie dans le plan complexe

2-1 Rappels des principales propriétés des nombres complexes

Les nombres complexes ont été introduits vers 1535 par les italiens CARDANO et
FERRARI comme racines des équations du 2ème ordre dont le discriminant est négatif.
Re (z)=(z+z*)/2; Im(z)=(z-z*)/2i;

z  x2  y2 est le module de z

Re( z )  z , Im( z )  z
z1  z2  z1  z 2
z1.z 2  z1 . z 2

Argument d’un nombre complexe

z= x+iy, x=IzI cosα, y=IzI sinα

Représentation exponentielle: notation d’Euler

eiα = cos α+i sin α, avec cosα = (eiα+e-iα)/2, sin α=(eiα - e-iα)/2i

Formule de Moivre:

(cos α+i sin α)n=cos nα+ i sin nα, n€ Z


2-2 Disque ouvert

On appelle disque ouvert de centre a et de rayon r , l’ensemble


D( a,r)={z  IC / I z-a I <r} .

2-3 Disque fermé

On appelle disque fermé de centre a et de rayon r l’ensemble



D*( a, r)={z IC / I z- a I <= r}

2-4 Ouvert connexe ou domaine

On dit qu’un ouvert U du plan complexe est connexe s’il n’est pas la réunion de deux
ouverts non vides disjoints .
On montre que la condition de connexité est équivaut à: deux points quelconques de
U peuvent être joints par une ligne continue entièrement contenue dans U.
2-5 Courbe
Si X est un espace topologique, une courbe dans X est une application continue
d’un intervalle compact [α, β] C IR dans X, α<β. Nous appelons
[α, β] l’intervalle de paramétrage de Ω. l’image de Ωest l’ensemble des points

Ω(t), pour α t β.
Si le point initial Ω(α) de Ω coïncide avec le point final Ω(β), nous disons que Ω est
une courbe fermée.

2-6 Chemin

Un chemin est une courbe , continument différentiable par morceaux. De


façon plus explicite un chemin dont l’intervalle de paramétrage est [α, β] est une
fonction Ω continue et à valeurs complexes, définie sur [α, β] et vérifiant les
propriétés suivantes: il existe un nombre fini de points sj,
α=so <s1<s2……<sn=βet la restriction de Ω à à chaque intervalle [ sj-1, sj ] a une
dérivée continue sur [sj-1, sj], cependant le dérivées à droite et à gauche aux
points peuvent différer.
Un chemin fermé est une courbe fermée qui est aussi un chemin.
Autre définition

On appelle chemin dans le plan complexe , l’application z(t)= x(t)+i y(t) de I= [α, β], dans
IC, à chaque valeur de t I, z(t) fait correspondre un point du plan complexe,
l’ensemble de ces points pour t [α, β] est la trajectoire Ω de z(t). Le point z(α) s’appelle
l’origine du chemin le point z(β) son extrémité.

2-7 Circuit
C’est un chemin fermé z(α)= z(β).Si en parcourant un circuit, on passe 2 fois ou
plus en un même point, on dit que P est un point double (ou triple)…

Courbe de Jordan
Une courbe de Jordan est un circuit sans point double, parcouru une fois dans le sen
direct

2-8 Circuits homotopes


Deux circuits Ω1 etΩ2 sont homotopes dans un ouvert U si on peut passer de
Ω1 à Ω2 sans sortir de U par une famille continue de courbes fermées.
Un circuit est dit homotope à zéro s’il est homotope à une trajectoire réduite à un point
2-8 Domaine simplement connexe
Un ouvert U du plan complexe est simplement connexe si tout circuit de U est
homotope à zéro.

2-8 Domaine multiplement connexe


C’est un domaine simplement connexe dont on a retiré un ou plusieurs
domaines simplement connexes
3-Fonctions complexes
Définition
On appelle fonction complexe à une variable complexes, une application de IC
dans IC :

f: IC IC
z f(z)

Posons z=x+iy, f(z)=P(x, y)+i Q(x,y).

4- Fonctions holomorphes
4-1 Définition
Soit f une application de D(z0, r) dans IC, on dit que f est holomorphe au point
z0 si la limite:

f ( z)  f ( z0 )
lim existe et dans ce cas , il sera noté f’(z0).
z  z0
z  z0
4-2 Les conditions de Cauchy-Riemann

Posons f(z)=P(x,y)+i Q(x, y)


f ( z)  f ( z0 )
f’(z0)= lim z  z0
z  z0
Théorème
La fonction f(z)=P(x, y)+i Q(x , y )est dérivable en z0=x0+iy0 si et seulement si
les fonctions P(x, y) et Q(x, y) sont différentiables en (x0, y0) et satisfont
les conditions de Cauchy-Rieman:
P Q P
 
Q
( x0 , y0 )  ( x0 , y0 ) ( x0 , y 0 ) ( x0 , y0 )
x y y x
La dérivée s’exprime alors en fonction des dérivées partielles de P(x, y) et
Q (x,y) au point (x0, y0) par l’une des 4 formules
P Q P P Q P Q Q
f ' ( z 0)  i  i  i  i
x x x y y y y x
5-Fonctions analytiques

Définition

On dit qu'une fonction est analytique ou holomorphe dans un ouvert U de IC si et


ssi elle est dérivable en sens complexe en tout point z ∈ U.

Soit f: U IC une fonction à variable complexe, où U est un ouvert de


IC , On dit que la fonction f est analytique sur U si pour tout a € U, il existe une
suite (an) de nombres complexes et un réel r>0tel que, pour tout
z ∈ D(a,r) supposé inclus dans U, on a:

f ( z )   an ( z  a) n
n 0

Autrement dit, une fonction est analytique si elle est développable en série
entière au voisinage de chaque point de son ensemble ouvert de définition.

Une fonction entière est une fonction analytique sur tout le plan complexe
Toute fonction analytique est une fonction infiniment dérivable
Exemples
6-Intégration des fonctions analytiques
6-1 Définition de l’intégrale d’une fonction analytique
Soit Ω un chemin dans le plan complexe défini par z(t)=x(t)+i y(t) pour
t ∈[a, b].On appelle intégrale de la fonction analytique f(z) le long du chemin
Ω le nombre complexe
b b

 f ( z)dz   f ((t ))(t )dt   f ( z (t )) z(t )dt


 a a

 f ( x, y)dz   [P( x(t), y(t ))  iQ ( x(t ), y(t ))] ( x(t ) iy(t ))dt
 a

La valeur de l’intégrale est indépendante de la représentation paramétrique


du chemin


On utilisera la notation f ( z )dz pour représenter l’intégrale de f sur une
courbe de Jordan

EXEMPLE1
• Soit la fonction zn, n entier. Soit  le chemin z(t)=x(t)+i y(t),
d’origine z(a) et d’extrémité z(b).
b

 z dz   [ x(t )  iy (t )] [ x(t )  iy(t )]dt


n n

 a

• En intégrant par partie, on obtient:


• b
b
  [ x(t )  iy(t )]dt
n 1
z n
dz  [[ x (t )  iy (t )] ] /  n [ x (t )  iy (t )] n

a a

 z n 1 (b)  z n 1 (a)  n  z n dz

n 1 n 1
z (b )  z (a)
 z dz 
n

n 1
EXEMPLE2

• Soit un cercle de centre z0=x0+iy0 et de rayon


R parcouru une fois dans le sens direct.
• Sur  on a:
i
• z=z0+R e , dz=i R e i
d

2

 f ( x, y)dz  iR  f ( x0  R cos , y0  R sin  )e


i
d
 0
6-2 Inégalité fondamentale: Lemme de Jordan
*Longueur d’un chemin
La longueur d’un chemin  est classiquement
b
L   (t ) dt
a

*Inégalité fondamentale

Soit f(z), analytique dans un domaine contenant , de longueur L


Soit M=sup I f(z)I , borne supérieure du module de f(z) sur 
On a :

 f ( z)dz  ML()

Preuve: on a: b b b

 f ( z)dz   f ((t )) (t )dt   f ((t ) (t ) dt  M  (t ) dt


 a a a
Lemme de Jordan
Soit Ω un arc de cercle de centre z0 et de rayon R et d’angle au
centre β exprimé en radian 0 < β ≤ 2pi.
Si lim sup z f ( z )  0 alors , lim 

f ( z ) dz  0

R  , z  R

Si lim sup z f ( z )  0 alors , lim  f ( z ) dz  0


R  0, z

Conformément à l’inégalité fondamentale, on a:


L=|Ω(t)|=R β

β Ω
 f ( z)dz  sup

f ( z ) R
R
 sup z ( f ( z )  z 
On en déduit immédiatement le lemme de Jordan.
Remarque

Le Lemme de Jordan ne donne que des conditions suffisantes


pour que la limite quand R tend 0 ou vers l’infini de l’intégrale sur
une courbe soit nulle. Cette limite peut être nulle même si les CN
ne sont pas satisfaites.
6-3 Théorème de Cauchy
Le théorème de Cauchy traduit une propriété fondamentale des fonctions
Analytiques.

Théorème de Cauchy

Soit f(z) une fonction analytique dans un ouvert simplement connexe, alors
pour tout circuit contenue dans U on a:

 f ( z )dz  0

6-4 Conséquences du théorème de Cauchy

• Indépendance du trajet
Soit f(z) une fonction analytique dans un ouvert U simplement
connexe. Soit A et B deux points de U, Ω1 et Ω2 deux chemins
d’origine A, d’extrémité B entièrement contenus dans U. Alors


1
f ( z ) dz  
2
f ( z ) dz

• Fonction primitive

Dans un ouvert simplement connexe, toute fonction analytique


f(z)admet une primitive : z
F ( z )   f ( z ) dz 
z0
• Méthodes d’intégration par les primitives

Soient f(z), analytique dans un ouvert U simplement connexe, et


F(z) sa primitive. Soient A, B et z0 trois point de U. On a:

B z0 B

 f ( z)dz   f ( z)dz   f ( z)dz  F (B)  F ( A)


A A z0

Ainsi par exemple:

z2

 cos zdz  sin z 2  sin z1


z1
TD N°1

1 ) Mettre sous la forme P(x,y)+i Q(x,y) et sous la forme F(z,z*)les


fonctions d’une variable complexe suivantes:
xy 2 2 x  iy
f1  , f2 z , f3 
x  iy x  1  iy

• Dans les 3 cas, chercher s’il existe un ouvert U du plan complexe où


la fonction est analytique, c’est-à-dire où les conditions de Cauchy
Riemann sont satisfaites.2Si oui, 2calculer la dérivée dans cet ouvert.
P ( x, y )  3 x y  2 x  y 3  2 y 2
2) La fonction
• Est –elle harmonique? Si oui trouver toutes les fonctions analytiques
f(z) telles que P(x,y)=Reel(z).
• Exprimer ces fonctions en fonction de z et calculer leurs dérivée.
3) Soit la fonction f ( x, y )  x 2  y 2  i 2 xy
• Calculer l’intégrale de f sur:
La ligne brisée z1z2z3où:
z1=1+i, z2=2+i, z3=2+4i
• Sur l’arc de parabole y  x 2 joignant z1 àz2.
• Retrouver ces résultats en utilisant la méthode de la primitive.

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