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‫‪1‬‬

‫بسم هللا الرحمان الرحيم‬


‫’’” وأنزلنا الحديد فيه بأس شديد و منافع للناس‬
‫‪26/03/21‬‬
2

SCIENCES DES MATERIAUX


SDM
Dr Abderrahim BENMOUSSAT
Enseignant – chercheur
Sciences des matériaux et environnement
UNIVERSITE ABOU BEKR BELKAID -TLEMCEN
Faculté des sciences de l’Ingénieur
Département génie mécanique

26/03/21
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Plan de la présentation
• Importance des matériaux à travers
l’histoire
• Classification des matériaux
• Matériaux et environnement
• Choix des matériaux
• Structure et organisation des matériaux
• Changements d’état des matériaux
• Comportement des matériaux en
dégradation
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LES SCIENCES DES


MATERIAUX
Sont l’étude des relations entre la
structure (organisation atomique et
moléculaire) et les propriétés des
différents matériaux dans leur état
physique (solide,liquide ou gaz) et qui
définissent leur comportement.
Elle est complétée par le génie des
matériaux (procédés de fabrication et
mise en forme)
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Un matériau est une forme transformée


solide de la matière naturelle pour la
conception d’objets (outils et armes)
par la maîtrise des techniques
d’élaboration et de mise en œuvre
définie par trois fonctions:
 Dimensionnement
 Forme géométrique
Aspect économique relatif à son prix.

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Les matériaux
ont de tout temps défini:
 niveau de développement
 civilisation
 mutations technologiques
dans toutes les spécialités dans
l’activité des populations
humaines.
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Au cours de l’histoire, l’utilisation directe de


matières premières naturelles (pierre, bois
,bronze et fer) étaient leurs outils et armes.
Cette utilisation s’est progressivement étendue à
des matériaux de plus en plus perfectionnés ,
comme le choix des aciers pour la construction
mécanique ou le choix du silicium pour la
fabrication des circuits intégrés.
La fabrication de nouveaux armements a partir
de matériaux nouveaux été à l’origine de
l’innovation technique dans beaucoup de
domaines.
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Ère de la civilisation humaine


est définie en tout temps en termes de matériaux
desquels les armes et les outils sont fabriqués.
• âge de pierre
• âge de bronze
• âge de cuivre
• âge de fer
• Ère du silicium dans la deuxième moitié du
vingtième siècle par la technologie du silicium en
électronique les polymères et matériaux légers et
économiques, devrait marquée cette période
comme l’ère du silicium.
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Classification des matériaux


Les matériaux sont classés suivant
différents critères tels que leur:
Composition
Structures atomiques et nature des

liaisons
Propriétés

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Classification suivant la nature des liaisons
et sur les structures atomiques

Matériaux composites

Les trois classes de matériaux: métaux, céramiques et


polymères
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Classification suivant la nature des liaisons


et sur les structures atomiques

• Métaux et Alliages (liaisons métalliques


• Polymères organiques (liaisons
covalentes et liaisons secondaires)
• Céramiques (liaisons ioniques et
liaisons covalentes

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Tableau périodique des éléments

A gauche les métaux (70) a droite les non métau


au milieu les semi conducteur (Si, B et C)

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Métaux et alliages
• bon conducteurs de la chaleur et de
l’électricité
• opaques à la lumière visible qu’ils
réfléchissent
• Durs, rigides et déformables
plastiquement
• Température de fusion élevée

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Métaux et alliages
• les aciers par leur grande diversité et par
leur prix relativement faible, restent, et
resteront longtemps, le matériau de base
des industries mécaniques
• L’aluminium et les alliages légers pour
l'industrie aéronautique
• le nickel et les alliages résistant à haute
température pour les moteurs

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Polymères organiques
• Matériaux composés de molécules formant
de longues chaînes d’atomes de carbones
sur lesquels sont fixés des éléments
comme l’hydrogène ou le chlore, ou des
groupements d’atomes comme le radical
méthyle ( – CH3)
• Isolants électriques et thermiques
• Mise en forme facile
• Ne supportent pas les températures >
200°C

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Céramiques
• Matériaux inorganiques, SIO2 (silice),
Al2O3(Alumine)... résultent de la
combinaison d’éléments métalliques
(Mg,Al, Ti..) avec des éléments non
métalliques (O)
• Résistances mécaniques et thermiques
élevés
• Matériaux fragiles comme le verre
• Réfractaires
• Abrasifs

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Propriétés des matériaux


Caractérise la réaction du matériau à une
sollicitation extérieure (3types)
• Propriétés mécaniques ( reflètent le
comportement des matériaux soumis à des
systèmes de forces
• Propriétés physiques mesurent le
comportement des matériaux soumis à l’action de la
température, des champs électriques ou magnétiques,
ou de la lumière
• Propriétés chimiques, caractérisent le
comportement des matériaux soumis à un
environnement chimique plus ou moins agressif.

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Matériaux et Environnement

• Ressources d’un élément sont la quantité


de cet élément disponible dans l’écorce
terrestre, les océans et l’atmosphère
• Gisement est la zone où la concentration
en minerai est importante
• Recyclage des matériaux facile pour les
métaux difficile pour les polymères
organiques

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Cycle des matériaux (d’après Materials and man’s Needs,


1974 et A. Kelly, 1994
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Coûts des Matériaux

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CHOIX DES MATERIAUX

Fonction

Matériau
Caractéristiques: physique,
mécaniques,
Thermiques, électriques, Géométrie
Environnementales
économiques

Procédé

Le choix du matériau est déterminé par sa fonction

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Procédés d’élaboration
• Pyrométallurgie (voie sèche)
• Hydrométallurgie (voie humide)

Exemple du Zinc

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Pyrométallurgie ou voie sèche

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Procédé par Extraction humide du zinc

Grillage 
ZnS + 3/2 O2 → ZnO + SO2 + Vapeur
Avec une chaleur ∆H=-445Kj/mole 800-
1000°C
Lixiviation neutre et acide  
ZnO + H2SO4 → ZnSO4 + H2O
Purification froid et à chaud
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• Repulpage neutre et acide


• Électrolyse
• Refonte
• Mise en Lingot

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Structure et organisation des


matériaux
(Architecture atomique)
C‘est le mode de répartition des atomes ou
des molécules dans le matériau solide et
les relations géométriques existant entre
les positions de tous les atomes
Deux types d’arrangements ont été
observés:
Matériaux cristallins (arrangement
régulier, ordre à grande distance)
Matériaux amorphes ou non cristallins
(arrangement non régulier, ordre à courte
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distance)
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Structure Cubique Cristalline, a)empilement de cube dans un cristal, b)


structure cubique simple formés de huit atomes aux sommets

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26/03/21 Structure Cubique du Cristal NaCl et de son réseau


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Les quatorze réseaux spatiaux de Bravais (p –primitif, C- centré, F


faces centrées répartis en sept systèmes cristallins

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Les quatorze réseaux spatiaux de Bravais (p –primitif, C- centré, F


faces centrées répartis en sept systèmes critallins

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Structure tétraédrique amorphe SIO

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Transformations de phases des


matériaux
Les matériaux sont rarement utilisés à l’état
purs mais à l’état de mélanges (alliages) par
addition d’autres éléments. Les aciers et les
fontes sont des alliages Fer – carbone, le
silicium en électronique n’acquière de
propriétés performantes que par
l’introduction de petites quantités d’un
élément dopant étranger, sinon il se comporte
comme un matériau isolant.

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• Dans les mélanges, les atomes ou molécules


de nature différentes peuvent être solubles
en toute proportion (Cu – Ni) ou solubles
partiellement (Fe –Fe3C).
• Les diagrammes de phases définissent les
états d’équilibre entre les phases (loi de
Gibbs) et permet d’analyser la formation des
microstructures (Austénite, ferrite... Pour le
fer et le carbone)

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Diagramme d’équilibre de phases d’une substance pure montrant les


domaines de stabilité du solide cristallin, du liquide et de la vapeur. T
26/03/21 –point triple C- point critique
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Variation à pression constante de l’enthalpie libre des trois phases


d’une substance pure A en fonction de la température . Le point A
correspond au point de fusion et B au point d’ébullition
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Diagramme d’équilibre de phases du système binaire complètement


miscible. La courbe de refroidissement ne montre pas de palier (d’après
Eisenstadt 1971)
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Diagramme d’équilibre de phases du système Argent – cuivre avec


système eutectique et les courbes de l’analyse thermique

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Diagramme d’équilibre métastable Fer – cémentite Fe3C utilisé pour les


aciers et les fontes, présentant des domaines péritectique, eutectique et
eutectoide.
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Comportement des matériaux


• Mécanique des matériaux étudie le
comportement des matériaux sous sollicitations
mécaniques (déformation,élasticité, plasticité,
rupture...)
• Physique des matériaux étudie le comportement
des matériaux sous sollicitations physiques
(température, rayonnement, champ...)
• Chimie des matériaux étudie le comportement
des matériaux sous sollicitations chimiques
(corrosion, interactions chimiques

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COMPORTEMENT DES MATERIAUX


Il est très important de faire un bilan de santé du matériau
Depuis sa naissance, jusqu’à son extinction et même au delà

Univers Famille Classe Sous-Classe Membre Caractéristiques


Densité
1000 Module
Aciers 5005-0
Céramiques 2000 Résistance
Alliages Cu 5005-H4
3000 Ténacité
Verres
Alliages Al 5005-H6 Conductivité Th.
Métaux 4000
Matériau Alliages Ti 5083-H2 Dilatation Thermique
Polymères 5000
Alliages Ni 5083-H4 Résistivité
Élastomères 6000 Coût
Alliages Zn 5154-0
Composites 7000 Corrosion
5154-H2
8000 Oxydation

Classification des matériaux et leur attributs (> 80 000 matériaux)

Des Matériaux de JP BAILON


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Mécanique des matériaux


Défaillances mécaniques
Défaillances par détérioration de surfaces:
fatigue, usure
Défaillances mécaniques par déformation
plastique
Défaillances mécaniques par rupture ductiles,
fragiles ou de fatigue
Défaillances par corrosion
Ruptures des pièces plastiques et matériaux
composites
Vieillissement des polymères

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OBJECTIFS

 Connaître les différents modes de


dégradation des ouvrages de transport
des hydrocarbures
 Maîtriser les facteurs influant la
dégradation des ouvrages de transport
des hydrocarbures
 Maîtriser les effets de la corrosion sur
les ouvrages de transport des
hydrocarbures
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Comportement à la corrosion
Le comportement à la corrosion d'un
matériau en service dépend d'une multitude
de facteurs:
• composition chimique et
microstructure du métal,
• composition chimique de
l'environnement,
• paramètres physiques (température,
convection, irradiation, etc.),
• sollicitations mécaniques (contraintes,
chocs, frottements).
La résistance à la corrosion n'est donc
pas une propriété intrinsèque du métal,
mais plutôt une propriété de l'interface
métal/milieu. La corrosion dépend donc
d'un système extrêmement complexe,
dont les effets se manifestent, en
pratique, sous une multitude d'aspects,
parfois inattendus.
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Corrosion
Corrosion, du latin corrodere, signifie ronger,
attaquer. On estime que la corrosion détruit un
quart de la production annuelle mondiale d’acier,
ce qui représente environ 150 millions de tonnes
par an ou encore 5 tonnes par seconde. Or, la
corrosion ne se limite pas à l’acier, mais affecte
tous les métaux ainsi que les polymères et
céramiques et touche tous les domaines de
l’économie, du circuit intégré au pont en béton
armé. Elle résulte d’interactions chimiques et/ou
physiques entre le matériau et son environnement

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Corrosion en grande surfa

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Extension des pics de Corrosion

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Décollement du revêtement

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Définition Norme DIN 50900/1

D’après la norme DIN 50900/1, la corrosion est


la réaction que subit une pièce métallique au contact
de son environnement à savoir une modification
mesurable de cette pièce pouvant entraîner une
détérioration due à la corrosion. Cette réaction peut
être électrochimique, chimique ou physico-chimique.

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coût de la corrosion
On évalue à 4% environ du produit national brut. Ces chiffres
prennent en compte :
   Les pertes directes; remplacements des matériaux
corrodés et des équipements dégradés par la
corrosion
 Les pertes indirectes ; réparations, pertes de production ;
 Les mesures de protection ; utilisation de matériaux plus
chers résistant à la corrosion, de revêtements et de
protection cathodique ;
 Les mesures de prévention ; surdimensionnement des
structures porteuses, inspections, entretien.

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Dégradation des matériaux


• Transformation de l’acier en rouille par corrosion
• Fissuration d’un laiton en présence d’ammoniaque,
• Oxydation d’un contact électrique en cuivre,
• Fragilisation par l’hydrogène d’un acier à haute résistance,
• Corrosion à chaud d’un superalliage dans une turbine à
gaz,
• Gonflement du polyéthylène en contact avec un solvant,
• Dégradation du PVC par le rayonnement ultraviolet,
• Attaque d’un tuyau en nylon par un acide oxydant,
• Attaque des briques réfractaires par les laitiers,
• Attaque d’un verre minéral par une solution alcaline.

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Modes de la Corrosion
 Corrosion électrochimique
 Corrosion sous contraintes
mécaniques
Corrosion galvanique
 Corrosion par les sols
Corrosion bactériologique
 Corrosion par courant vagabonds

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Classification des formes de la corrosion
Huit types de corrosion souvent rencontrées en pratique

Définitions

1) La corrosion uniforme (uniform


corrosion) est une perte de matière
plus ou moins régulière sur toute la
surface. On trouve cette attaque
notamment sur les métaux exposés aux
milieux acides.

2) La corrosion galvanique (galvanic


corrosion), appelée aussi corrosion
bimétallique, est due à la formation
d'une pile électrochimique entre deux
métaux. La dégradation du métal le
moins résistant s'intensifie.

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Classification des formes de la corrosion
3) La corrosion caverneuse (crevice
corrosion) est due à une différence 6) La corrosion sélective (sélective
d'accessibilité de l'oxygène entre deux leaching) est l'oxydation d'un
parties d'une structure, créant ainsi une composant de l'alliage, conduisant à la
pile électrochimique. On observe une formation d'une structure métallique
attaque sélective du métal dans les poreuse
fentes et autres endroits peu
accessibles à l'oxygène. 7) La corrosion érosion (érosion
corrosion) est due à l'action conjointe
4) La corrosion par piqûres (pitting d'une réaction électrochimique et d'un
corrosion) est produite par certains enlèvement mécanique de matière. Elle
anions, notamment le chlorure, sur les a souvent lieu sur des métaux exposés
métaux protégés par un film d'oxyde à l'écoulement rapide d'un fluide.
mince. Elle induit typiquement des
cavités de quelques dizaines de
8) La corrosion sous contrainte (stress
micromètres de diamètre.
corrosion cracking) est une fissuration
5) La corrosion intergranulaire du métal, qui résulte de l'action
(intergranular corrosion) est une commune d'une contrainte mécanique
attaque sélective aux joints de grains. et d'une réaction électrochimique.
Souvent, il s'agit de phases qui ont
précipité lors d'un traitement thermique
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Classification des formes de la corrosion
Corrosion uniforme Corrosion localisée 1) Composition du milieu :
•corrosion par piqûres;
•corrosion caverneuse;
•corrosion filiforme;
•corrosion bactériologique;
2) Composition du métal :
•corrosion galvanique;
•corrosion intergranulaire
3) Endommagement par des
forces mécaniques :
•érosion et cavitation;
•frottement;
•fatigue;
4) Rupture induite par
l’environnement :
•corrosion sous contrainte;
•fragilisation par l’hydrogène.
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Pose d’un pipe sous terre

Incertitudes
Matériau
Géométrie
Chargements
Modèles

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DEGRADATION DU PIPE
ENVIRONNEMENT STRUCTURE
Population (%) TUBULAIRE

Masse
Trafics Géométrie
Chocs & Vibrations Propriétés du matériau
Interaction Sol-Pipe Contraintes Résiduelles
Durée de Vie
Actions sur le système
Changement
Changementdes
desPropriétés
Propriétés
Corrosion
Corrosion
Fatigue
Fatigue
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Temps
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Exemple de corrosion

Corrosion caverneuse d’un joint due à la formation d’une pile d’aération

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Exemple

corrosion
C
Exemple de corrosion due à la formation de piles d’aération
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Exemple

Changement local du pH dans une goutte d’eau placée sur une surface en acier

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Exemple

Corrosion par piqûre:


• piqûre profonde,
• piqûre occluse,
• piqûre hémisphérique. Réactions anodiques et
cathodiques
La dimension varie de quelques micromètres
à quelques millimètres.

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Rapport d’enquêtes sur accident de pipeline

Le Bureau de la sécurité des transports du


Canada (BST) a enquêté sur cet accident
dans le seul but de promouvoir la sécurité
des transports. Le Bureau n'est pas habilité
à attribuer ni à déterminer les
responsabilités civiles ou pénales.
Rapport d'enquête sur accident de pipeline
Rupture d'un oléoduc
Interprovincial Pipe Line Inc.
Canalisation 3, poteau milliaire
près de Glenavon (Saskatchewan)
27 février 1996
Rapport numéro P96H0008

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La rupture a été causée par une corrosion étroite sur la paroi


extérieure dans l'axe de la conduite, adjacente et parallèle à
un bourrelet longitudinal de soudure, dont la propagation a
été assistée par la fissuration par corrosion sous tension en
milieu à pH faible, et qui n'a pas été décelée par le
programme permanent de contrôle de l'intégrité de la
compagnie, appelé Susceptibility Investigation Action Plan
(plan d'action pour évaluer la sensibilité de la canalisation 3).

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Fissuration sous contrainte


Dans certains milieux, les métaux se fissurent et se rompent à des contraintes
nettement inférieures à leur résistance maximale à la traction, voire à leur
limite élastique. Ce comportement porte le nom de fissuration sous contrainte
induite par l'environnement (environment induced cracking, EIC) ou fissuration
sous contrainte sensible au milieu (environment sensitive cracking, ESC). La
résistance d'un matériau en service ne dépend donc pas seulement de ses
propriétés mécaniques intrinsèques. Elle dépend aussi des conditions
environnantes.
Métaux, polymères et céramiques, tous les types de matériaux peuvent subir
une fissuration sous contrainte sensible au milieu. Cependant, les conditions et
les mécanismes physico-chimiques responsables de l'altération diffèrent. Le
comportement des métaux revêt une importance particulière en raison de leur
présence massive dans les structures porteuses, notamment dans les industries
chimiques, pétrolières, nucléaires et aéronautiques, ou dans le génie civil. Dans
tous ces domaines, une rupture inattendue peut provoquer des accidents aux
conséquences catastrophiques.
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Définitions

La fissuration sous contrainte des métaux induite par l'environnement inclut


les phénomènes suivants:
• la corrosion sous contrainte,
• la fragilisation par l'hydrogène,
• la fatigue-corrosion,
• la fragilisation par les métaux liquides.

La corrosion sous contrainte (stress corrosion cracking, SCC), appelée aussi


corrosion fissurante sous contrainte, résulte d'une action conjointe entre la
corrosion et une contrainte de traction statique, que cette dernière soit
appliquée ou résiduelle. Ce type d'altération n'a lieu que lorsque plusieurs
conditions, relatives tant aux propriétés du métal qu'à la contrainte mécanique
ou au milieu, sont réunies.

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Définitions
La fragilisation par hydrogène (hydrogen embrittlement, HE) désigne une
fissuration provoquée par une contrainte de traction et la présence
d'hydrogène dissous dans le métal. Parfois, l'hydrogène seul suffit à
endommager un métal. Dans certains cas, la corrosion sous contrainte et la
fragilisation par l'hydrogène ont lieu simultanément. Il n'existe alors pas de
limite précise qui permette de distinguer les deux phénomènes.

La fatigue-corrosion (corrosion fatigue, CF) apparaît sous l'action conjuguée


d'un 'milieu corrosif et de contraintes cycliques. Elle se manifeste par un
abaissement de la résistance à la fatigue du métal. Les structures porteuses
sont souvent soumises à des contraintes cycliques, notamment à des vibrations
de basses fréquences. Dans certaines industries, l'ampleur des dégâts dus à la
corrosion-fatigue dépasse ainsi celle des dommages provoqués par la corrosion
sous contrainte.

La fragilisation par les métaux liquides (liquid métal embrittlement) se produit


lorsqu'un métal solide entre en contact avec un métal liquide ou du moins dont
la température avoisine le point de fusion. Ce processus ne constitue qu'un
problème d'importance limitée. Il peut avoir lieu notamment lors du brasage,
ou dans les circuits de refroidissement utilisant des métaux liquides.
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Caractéristiques des ruptures
Les ruptures dues à la fissuration sous contrainte sensible au milieu ont deux
caractéristiques communes:
• elles sont en général de type fragile,
• elles ne se manifestent qu'après une certaine durée.
La présence d'une rupture fragile (absence de déformation plastique) dans un
métal normalement ductile permet souvent d'identifier une fissuration sous
contrainte induite par l'environnement. Par ailleurs, ce type de fissuration ne
se manifeste qu'après une certaine durée. Cela rend son étude en laboratoire
difficile, car il faut accélérer les phénomènes, puis extrapoler les résultats aux
conditions réelles.

Fissures Intergranulaires et Transgranilaires


Selon les conditions, la fissuration sous contrainte sensible au milieu forme des
fissures intergranulaires, qui suivent les joints de grains, ou des fissures
transgranulaires, souvent ramifiées, qui traversent les grains.

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Fissures Trangranulaires et Intergranulaires

fissures transgranulaires dans un Fissuration sous contrainte: fissures


acier inoxydable austénitique (DIN intergranulaires dans un acier
1.4541) exposé à un milieu chlorure inoxydable austénitique (DIN
à 100°C 1.4571) exposé à un milieu alcalin à
80°C 0

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Fissures Trangranulaires et Intergranulaires

Les deux types de fissures provoquent des ruptures transgranulaires ou des


ruptures intergranulaires. Parfois on observe également des ruptures
mixtes, comportant des cassures qui suivent les joints de grains et d'autres
qui traversent les grains.

Rupture Intergranulaire d’un Rupture Transgranulaire d’un


acier au carbone en milieu acier inoxydable austénitique
alcalin, à 70°C (DIN 1.4439) en milieu
chlorure, à 100°C
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Fissures Trangranulaires et Intergranulaires

Rupture intergranulaire due à la Déviation de la fissure


corrosion sous contrainte d'un alliage transgranulaire dans l’Aluminium
Al-4% Cu, soumis à un essai de Al2024T351
traction à faible vitesse de déformation
en milieu chlorure.

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ESSAIS DE CORROSION SOUS CONTRAINTE
Selon la sollicitation de l'éprouvette, on distingue les essais à charge imposée ou
à déformation imposée. Dans les essais de corrosion sous contrainte, la valeur
du paramètre mécanique imposé (charge ou déformation) est constante ou
varie à vitesse constante. Par contre, dans les essais de corrosion-fatigue, elle
varie de façon périodique.

Les essais de corrosion sous contrainte servent à l'étude de la résistance d'un


matériau à la corrosion sous contrainte et à la fragilisation par l'hydrogène.
Certains types d'essais nécessitent l'utilisation d'une machine de traction,
d'autres se contentent de dispositifs très simples. Souvent ils ne fournissent que
des informations qualitatives.

Selon le type d'éprouvette utilisé, on différencie trois groupes d'essais de


corrosion sous contrainte:
• les essais statiques avec éprouvettes non fissurées,
• les essais statiques avec éprouvettes préfissurées,
• les essais de traction à faible vitesse de déformation
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Essais Statiques avec éprouvettes non fissurées

Les essais statiques réalisés avec des éprouvettes non fissurées permettent de
caractériser, pour un milieu donné, la sensibilité d'un métal à la corrosion sous
contrainte et à la fragilisation par l'hydrogène. Généralement, on charge les
éprouvettes puis on les expose, au milieu corrosif. On mesure alors la durée
avant défaillance tf.. Les éprouvettes comportent parfois une entaille — à ne pas
confondre avec l'amorce d'une fissure — qui permet de fixer le lieu de
défaillance.
Dans les essais à déformation constante, la durée avant défaillance correspond à
l'apparition des premières fissures. Ce type d'expérience indique donc le temps
d'amorçage des fissures. Les essais à charge constante, en revanche, indiquent
la durée avant rupture, qui correspond à la somme des temps d'amorçage et de
propagation.
Dans un essai à déformation constante, la contrainte réelle diminue lorsqu'une
fissure apparaît et se propage. Souvent elle devient tellement faible que la
fissure s'arrête avant la rupture de l'échantillon.
Dans un essai à charge constante, au contraire, la contrainte réelle augmente
avec la progression des fissures car la section réelle de l'éprouvette diminue.
Rapidement l'éprouvette se rompt.
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Essais Statiques avec éprouvettes non fissurées

Évolution de la contrainte réelle et de la contrainte nominale en fonction du


temps, dans un de corrosion sous contrainte lorsqu’on impose une déformation
constante ou à charge constante.

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Éprouvettes en flexion

Éprouvettes pour essais de corrosion sous contraintes en flexion


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Éprouvettes en U
Éprouvettes cintrés en U
sont destinées à recevoir une
déformation plastique con­stante.
Leur emploi se limite donc aux
matériaux ductiles. La déformation
du métal est très élevée, ce qui
permet d'obtenir rapidement des
résultats qualitatifs.

Éprouvettes en forme de U

sont fabriquées à partir de tôles


épaisses, de barres ou de tubes.
Elles servent à mesurer tant la
durée d'amorçage des fissures que
la durée avant la rupture, en
fonction du paramètre imposé.

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Éprouvettes destinés aux essais de traction

Les éprouvettes destinées aux essais en traction


uniaxiale permettent de mieux maîtriser les
conditions de mise en charge. Elles peuvent
avoir une forme circulaire (barres, fils) ou
rectangulaire. On les soumet de préférence à
une charge constante, au moyen d'un ressort ou
d'un levier auquel on fixe un poids. On peut
ainsi déterminer la durée avant rupture, en
fonction de la charge appliquée. Une machine
de traction permet également de réaliser une
telle expérience, mais elle requiert un
investissement plus important.

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Théorie de l’élasticité linéaire

La théorie de l'élasticité linéaire fournit une relation entre la force appliquée


et la contrainte locale à la pointe d'une fissure, dans un matériau fragile. Il
existe trois modes de rupture.

I
II III

Modes de rupture I, II et III

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Théorie de l’élasticité linéaire

Pour une éprouvette chargée en mode I, les trois composantes de la


contrainte locale au voisinage de la pointe de la fissure varient en fonction de
la distance radiale r et de l'angle  pris par rapport au plan de la fissure
La composante s’écrit:

y = Kiƒ(r,) Ki= y (a)1/2Kiƒ(a/W)

Système de coordonnées ayant son origine à la pointe de la fissure


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Théorie de l’élasticité linéaire: Contrainte en tête de fissure

Distribution of stresses in vicinity of 'Effective' crack length taken to be


a crack tip initial length plus the plastic zone
radius

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Théorie de l’élasticité linéaire: Calcul des contraintes

 y K cos (1sin sin 3 )


2r 2 2 2

 x K cos (1sin  sin 3 )


2r 2 2 2

 xy  K cos sin cos 3


2r 2 2 2

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Forme des éprouvettes

Des normes décrivent les différentes éprouvettes préfissurées destinées aux


essais de corrosion sous contrainte à charge constante ou à déformation
constante. Deux types d’éprouvettes sont souvent employées:

Éprouvette compacte pour


sollicitations en traction (CTS)

Éprouvette Type double poutre


pour sollicitation en flexion en
porte à faux (DCB)

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Deux approches pour étudier corrosion des métaux
Approche déterministe
La mécanique de la rupture est l’approche commune, la plus utilisée. Dans ce cas, les
lois de comportement des fissures en fatigue, en fatigue corrosion et la fissuration sous
corrosion et sous contraintes sont très recherchées. Dans cet approche le recours à
l’expérimentation est très fort. Plusieurs résultats émanant des différents travaux
peuvent être trouvés dans la littérature, mais beaucoup de variables influant ces
phénomènes sont omises, suites aux difficultés rencontrées pendant l’expérimentation.
Le recours aux équipements de plus en plus sophistiqués est possible mais il reste très
coûteux.

Approche probabiliste
Depuis une quinzaine d’années, l’approche fiabiliste est de plus en plus utilisée, et elle
touche plusieurs domaines. Dans le cas des tubes, elle s’applique dans l’analyse de la
fiabilité dans la conception et la maintenance. Elle intègre d’une part, la connaissance
du comportement du matériau et le dimensionnement en prenant compte l’évaluation
des actions qui agissent sur la structure tubulaire. D’autre part, dans le domaine de la
mécanique de la rupture, elle donne des informations complémentaires et
indispensables pour le concepteur. La présence d’une fissure, ses dimensions, sa forme
et sa densité ne peuvent être représentées d’une façon réelle que par une approche
fiabiliste.
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CONCLUSION
Vu l’importance des matériaux qui
définissent le niveau de civilisation et de
développement des populations à travers
tout les ages,il est nécessaire aujourd’hui
d’entreprendre des études sur la
connaissance des procédés de fabrication
des matériaux et de leur comportement
sous l’effet des sollicitations diverses
mécaniques physiques et chimiques.

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‫‪90‬‬

‫شكرا على حسن اإلصغاء‬


‫السالم عليكم‬

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Bibliographie

1. C. Bathias, J.-P. Bailon, (1997) “La Fatigue des Matériaux et des Structures”, Editors Bathias and
Bailon, 2nd Edition, Editions HERMES, Paris.
2. J.C. Scully, (1966), The fundamentals of corrosion, 1 st edition. Pergamon Press Ltd.
3. M. Fontana, corrosion Engineering, 3rd edition, Mc Graw Hill International, New York, 1987.
4. F.P. Ford, (1982), Stress corrosion cracking in Corrosion processes, Applied Science
21Publishers, R.N. Parkins, 271-309.
5. S. Suresh, (1998), Fatigue crack growth in ductile solids, in Fatigue of Materials. 2 nd Edition,
Cambridge, Cambridge University Press.
6. ISO 13623, (2000), Petroleum and natural gas industries-pipeline transportation systems. ISO
13623-2000(E).
7. R.N. Parkins, and R.R. Fesler, (1986), Line pipe stress corrosion cracking mechanisms and
remedies, Corrosion, paper N° 320.
8. H.P. Lieurade, (2002) Critical review of the fatigue corrosion tests. La Revue de Métallurgie-
Cahier d’informations techniques / Sciences et Génie des Matériaux;5: 411-432.
9. T. Magnin, (2002) Mécanismes de fatigue-corrosion des alliages métalliques. La Revue de
Métallurgie-Cahier d’informations techniques / Sciences et Génie des Matériaux; 5:423-432.

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