CRI-1100G

PSYCHOCRIMINOLOGIE

COURS #6
LES THÉORIES PSYCHANALYTIQUES
AUTEURS NORD-AMÉRICAINS

Jean-François Laporte,
Criminologue, M.Sc.
Institut Philippe-Pinel de Montréal,
Centre régional de réception
jean-francois.laporte.1@umontreal.ca

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LES THÉORIES
PSYCHANALYTIQUES
 Théories psychanalytiques
 Auteurs nord-américains
 Historique
 Eissler

 Johnson et Szurek

 Redl et Wineman

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LES THÉORIES
PSYCHANALYTIQUES
 Historique
 Premiers textes de psychanalyse en Amérique du Nord

 Freud donne des conférences aux États-Unis (1909)

 Importance de la psychanalyse 30 ans plus tard: arrivée

massive de psychanalystes européens avant et pendant la
seconde guerre mondiale

3
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE

4
ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE
 Kurt Eissler:
 l’attitude alloplastique

 Adelaide Johnson et S.A. Szurek:

 les lacunes du Surmoi

 Fritz Reld et David Wineman:

 l’agressivité chez l’enfant

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EISSLER: L’ATTITUDE
ALLOPLASTIQUE

6
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
EISSLER
Eissler
 Rapport de l’individu avec sa propre agressivité
 Est-ce que l’individu tourne son agressivité vers lui-m ême ou vers
autrui? (distinction entre agressivité auto-dirigée et hétéro-dirigée)

 Il constate que:
 les individus qui commettent un délit dirigent leur agressivité contre
les personnes ou les objets: une attitude alloplastique (plaisir)

 les individus névrotiques ont plus tendance à tourner leur agressivité

contre eux-mêmes: une attitude autoplastique (déplaisir) plus les
gens névrotique

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
EISSLER
Notions importantes
 Évitement du déplaisir chez les individus alloplastiques

 La recherche de stimulations vient du désir inconscient

de se protéger d’une angoisse

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
EISSLER
Eissler tente de répondre à la question:
Pourquoi les délinquants veulent-ils éviter le
déplaisir?
 Plusieurs délinquants souffrent d’un sentiment intense
d’incapacité

 Ils adoptent donc une attitude magique face aux buts fixés

 Ils ont aussi un sentiment d’omnipotence

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
EISSLER
 Stratégies habituelles d’apprentissage chez l’enfant
 Observation d’autrui
 Demande d’aide
 Essais et erreurs

 Chez les délinquants: protection contre toute

confrontation pouvant réactiver leur ignorance
 Ils ne peuvent donc pas apprendre et développer leurs
compétences personnelles ou leurs habiletés sociales

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
EISSLER
Eissler mentionne que ce type de fonctionnement
est défensif

 L’attitude magique
 Maintient les illusions d’omnipotence
 Handicape dans le développement des habiletés

(dont la persévérance devant les difficultés)

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
EISSLER
 Il ajoute aussi que les délinquants ont souvent
souffert d’une injustice réelle de la part de leurs
parents
 Rejet de ses parents
 Généralisation de sa rage/révolte

 La société est alors perçue comme une source de

déplaisir (i.e. elle est perçue comme étant remplie
d’hostilité)
12
Johnson & Szurek: les lacunes du Surmoi

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
JOHNSON & SZUREK
Johnson et Szurek

 Les deux ont publiés plusieurs travaux sur la

délinquance sur une période de 20 ans (de 1940-60)

 Ils s’intéressent auxinteractions entre les parents et

les enfants (par le biais d’observations)

 Ils centralisent sur certaines manifestations subtiles des

interactions dans les dyades parents-enfant
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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
JOHNSON & SZUREK

A.Conscience morale parentale

1. Enfant socialisé depuis sa naissance dans un milieu
criminogène

2. Enfant orienté vers certaines conduites antisociales de la part

de ses parents
 Habituellement un enfant précis est ciblé (inconsciemment)
 Ambivalence parentale
 la notion de double contrainte est importante également
 (1) l’enfant doit jouer un rôle de bouc émissaire pour le parent par
rapport à une attente particulière de sa part
 (2) l’enfant doit aussi être l’objet d’un traitement excessivement
indulgent ou sévère en réponse à ses actions qui vont dans le sens de
cette attente
15
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
JOHNSON & SZUREK
 Compte tenu du traitement parental, le jeune aura
une aire précise de son Surmoi dont le
fonctionnement sera déficient

 Surmoi lacunaire: entraîne un manque de

conscience morale

16
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
JOHNSON & SZUREK
B. Transmission intergénérationnelle
 Les parents communiquent leurs attentes morales

 Chez un enfant, ils communiquent les attentes

contraires, soit la croyance que l’enfant ne
respectera pas les attentes morales

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
JOHNSON & SZUREK
 L’attitude contraire des parents est aussi
problématique
 L’indulgence excessive de la part des parents envers
l’enfant qui a des comportements problématiques
(rationalisation)

 Forme de légitimation des comportements

problématiques par les parents

 L’enfant devient le porteur de la conflictualité

parentale 18
RELD & WINEMAN: L’AGRESSIVITÉ
CHEZ L’ENFANT

19
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN

Redl et Wineman

 Deux professeurs de travail social

 Camps d’été

 Objectif: favoriser la reprise du développement

affectif et cognitif
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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN

Livre: Children who hate (L’enfant agressif)

 Les délinquants sont animés par un sentiment de haine

 La haine a un effet pernicieux sur le développement des

structures de leur personnalité
 Vison négative de soi
 Vision négative des autres

 Grande culpabilité inconsciente

21
 Rejet des autres
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN

Culpabilité
Haine
inconsciente

Rejet des autres Agir agressif

22
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN
Il y aurait trois types de délinquance:
 Premier type: identification à un code moral délinquant (aucune
culpabilité, psychopathe pur, antisocial)
 Moi: défendre

 Second type: certains aspects de la conscience morale sont

identifiés à des valeurs non délinquantes (culpabilité ressentie,
un peu antisocial mais pas au complet, délinquant type)

 Troisième type: la conscience morale n’est pas identifiée à des

règles de vie délinquante ni à des valeurs sociales acceptées (il
est impulsif, personnalité diffuse, personnalité peu développe pas
vrm d’identité, se fonde a leur environnement, type caméléons,
la délinquance ne se produit que dans un groupe jamais seul )
23
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN
Redl et Wineman ont aussi introduit une notion
importante: le Surmoi groupal
 Différence entre un délinquant solitaire et un
délinquant faisant partie d’un gang

24
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN
 Le soutien du groupe est extrêmement
important

 Psychologie groupale
 Processus de pensée magique
 Appui du groupe à son Moi
 Évitement de la culpabilité (diluer la
responsabilité)

25
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN
Le Moi du délinquant (tout type confondu)
 Fonctionnement
 Cognitif
 Affectif (tolérer les délais)

 Capable de jugement

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN
Déficiences du Moi (il y a en 22)
 Intolérance du Moi à la frustration
 Difficulté du Moi à éliminer l’angoisse
 Incapacité du Moi à résister à la tentation
 Incapacité du Moi à la sublimation
 Incapacité du Moi à apprendre de ses expériences
antérieures

27
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN
 Le Moi présente aussi des fonctions
hyperdéveloppées qui permettent de maintenir la
délinquance
 Il existe quatre stratégies défensives du Moi

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN
Première stratégie
 Esquiver la sanction interne du Surmoi
 Rationalisations qui permettent d’éviter la culpabilité
 « Il l’a fait le premier »

 « Tout le monde le fait »

 « Il l’a cherché »

 « Nous étions tous dans le coup »

29
L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN
Deuxième stratégie
 Recherche un soutien à la délinquance (gratification)
 Dénicher de « mauvais amis »
 Affinité pour la formation d’un gang

 Illusion d’être épargné par les lois de la cause et de l’effet (pensée

magique)

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN
Troisième stratégie
 Résistance face au changement
 Blocage à la confession
 Refus de renoncer aux facteurs qui encouragent la vie délinquante

 Ostracisme du groupe contre les réformateurs

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L’ÉCOLE NORD-AMÉRICAINE:
REDL & WINEMAN
Quatrième stratégie (pas exam)
 Mener une lutte ouverte contre les agents de changement
 Habileté à se servir des gens et de la chance
 Provocation par anticipation

 Être l’ami de quelqu’un sans en subir l’influence

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