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L’HYSTERIE

Pr MOUHADI Mars 2021-FMPA


I-INTRODUCTION:

L’hystérie est caractérisée par des symptômes


somatiques, transitoires ou durables, qui
peuvent intéresser tous les appareils sans
lésion anatomique sous jacente, et des
symptômes psychiques paroxystiques ou
durables, qui expriment symboliquement des
conflits psychologiques inconscients.
I-INTRODUCTION(suite):
• C’est la Pathologie psychiatrique qui a suscité
le plus de controverses à cause de son
polymorphisme symptomatique, des
interférences culturelles et de ses limites
difficiles à cerner.
• Elle Pose un grand Problème de Diagnostic
différentiel avec les pathologies organiques.
II-HISTORIQUE:
- L’Histoire de l’H se confond avec celle de la médecine.
-Le Mot hystérie vient du grec Ustera. Hippocrate a évoqué la
migration de l’Utérus au cerveau par manque de rapports
sexuels.
-Moyen age : H. se fond dans le religieux (Envoûtement,
possession).
- Charcot montre la sensibilité à la suggestion hypnotique.
- Freud décèle l’origine inconsciente du conflit ayant donné
naissance aux symptômes : Analyse du discours de l’hystérie a
constitué la base des concepts de la psychanalyse.
- Actuellement éparpillée en plusieurs sous-groupes : Troubles
somatoformes et troubles dissociatifs. Le terme Névrose
hystérique n’est plus utilisé depuis le DSM-III.
III- EPIDEMIOLOGIE :
• La prévalence dans la population générale de
certains troubles :
• Trouble de conversion : 0,5/100.
• L’hystérie est Prédominante de façon générale chez
la femme (4/1).
• Au Maroc, même en l’absence de chiffres, la
pratique clinique confirme la fréquence élevée de
l’hystérie.
IV-CLASSIFICATION
• Dans les classifications internationales DSM-5et CIM 10 :
l’hystérie est répartie en deux groupes :
• Troubles à symptomatologie somatique et apparentés.
• Les troubles dissociatifs : amnésie et fugue dissociatives,
trouble de l’identité et trouble de dépersonnalisation.
(Ne pas confondre avec le syndrome dissociatif)
IV-ETIOPAHOGENIE (pour lecture)
A- Théorie psychanalytique
• la problématique hystérique est un échec de
la résolution du complexe d’oedipe.
• Symptôme hystérique : Manifestation
symbolique d’un compromis entre désirs
inconscients et mécanismes de défense qui s’y
opposent.
IV-ETIOPAHOGENIE (pour lecture)
B- Théorie neuro-biologique
• Phénomènes de conversion prédominent dans
Hémisphère gauche.
• Hypofonctionnement des systèmes de
l’Hémisphère dominant, hyperactivation de
l’Hémisphère non dominant et relations inter-
hémisphériques anormales.
IV-ETIOPAHOGENIE (pour lecture)
C- Théories cognitives
• Un lien entre les distorsions cognitives et le
conditionnement des réactions aux
frustrations, est observé chez la personnalité
histrionique.
V- CLINIQUE
• Signes sont variables, inconstants, labiles :
A- Symptômes d’expression physique :
Conversions
• c’est la Perte ou l’altération de certaines
fonctions physiques, sans substratum
organique, liée à des conflits psychiques.
V- CLINIQUE(suite):
1- caractéristiques des symptômes de
conversion :
a- Prédominent au niveau des organes de relation
b- Pas de support organique et pas de systématisation Anatomo-
Physiologique
c- Evolution variable et réversible
d- Peu d’angoisse, Pas de simulation.
e- Bénéfices Ires : Baisse de l’angoisse en lien avec le conflit inconscient
f- Bénéfices IIres : Bénéfices conscients ou inconscients sur l’entourage.
g- Retentissement fonctionnel disproportionnel
V- CLINIQUE(suite):
2- Les manifestations aigues :
a- Grande crise (Charcot) : caractère spectaculaire, le patient est
déchaîné, se livrant sans retenue au regard de ses spectateurs.
b- Crises dégradées : Fréquentes
• Crise d’agitation : « Crise de nerfs »
• Lipothymie, spasmophilie: formes mineures de la grande crise.
c- Crises syncopales : Ce sont des pertes brutales de conscience avec
chute, survenant en général dans un endroit public.
d-Crises d’expression physique: Hoquets, rire ou pleurs, tremblements..
e- Accès léthargiques : occlusion forcée des paupières
f- Accès cataleptiques : suspensions totales de l’activité motrice.
V- CLINIQUE(suite):
3- Manifestations durables:
Atteintes fonctionnelles des organes de la vie de relation :
a- Troubles de la motricité :
Astasie abasie, paralysies et contractures, mouvements
anormaux.
b. L’atteinte sensitive :
Elle est très variable dans ses localisations : anesthésies,
hypoesthésie, algies, hyperesthésies.
c. L’atteinte sensorielle :
visuels, Surdité, Troubles de la phonation
d. L’atteinte du système neurovégétatif :
Spasmes des muscles lisses et sphincters, Gros ventre, Troubles
vasomoteurs et trophiques.
V- CLINIQUE(suite):
B- Symptômes d’expression psychique
1 - Dissociation : un état de conscience altéré
a) Les troubles de la mémoire ou amnésie psychogène :
• Incapacité soudaine d’évoquer des souvenirs importants. Ils
peuvent être :
• Lacunaire : généralement à la suite d’un événement
traumatisant.
• Sélective : Concernant seulement un domaine précis de la vie
du sujet.
• Généralisée ou continue : rare
V- CLINIQUE(suite):
b)Les troubles de la conscience :
• Attaques de sommeil : ils ont l’apparence
d’un sommeil calme sans rythme de sommeil
à l’EEG.
• Le somnambulisme.
• Autres : Regroupent les états de transes et
d’exaltation mystique.
V- CLINIQUE(suite):
c) Les troubles de perceptions :
• Les états seconds : états de transe transitoire
avec production oniroïde.
• Les états crépusculaires : de la simple
obnubilation à la stupeur.
• La dépersonnalisation :
V- CLINIQUE(suite):
d) Les troubles de l’identité :
a. Fugue psychogène :
C’est un départ soudain avec impossibilité de se souvenir du
passé et parfois adoption d’une nouvelle identité. Elle dure
quelques heures voire quelques jours.
b. Personnalité multiple :
Elle se caractérise par la coexistence chez un même individu
de 2 ou plusieurs personnalités distinctes.
V- CLINIQUE(suite):
2. Les troubles de la pensée :
Le pseudo-délire hystérique apparaît de
manière brutale. Les thèmes sont en rapport
avec les croyances mystico religieuses ou avec
la sexualité. Le délire est transitoire.
V- CLINIQUE(suite):
C. la personnalité hystérique :
La personnalité hystérique ne figure plus dans
les classifications qui ont abouti à la
description de 2 types de personnalités :
- La personnalité histrionique
- La personnalité passive dépendante
VI-FORMES CLINIQUES:
A- Selon le sexe:
Chez l’homme, elle s’accompagne souvent de :
- Troubles sexuels/ Impuissance, donjuanisme - Séduction.
- Attitudes de remplacement : Masturbation, quête
homosexuelle non agie, quête de virilité
B- Selon la culture :
1) Hystéries collectives (processions religieuses)
2) Hystéries culturellement déterminées : possession par un
esprit.
VII-DIAGNOSTIC:
• A- Clinique:
• l’hystérie est un diagnostic d’élimination nécessitant un bilan clinique et
paraclinique complet. Il repose sur des arguments non
pathognomoniques :
• Pas de lésions anatomiques ou de perturbations biologiques.
• Le trouble reste sensible à la suggestion ou aggravé par les émotions
• Le trouble ne respecte pas la systématisation anatomophysiologique
• Il existe des traits marqués de personnalité histrionique ou passive-
dépendante
• Une belle indifférence
• Souvent, troubles sexuels associés
• Une relation temporelle entre le symptôme et un conflit affectif
VII-DIAGNOSTIC:(suite)
B- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL:
1- Toute la pathologie organique, surtout neurologique
2- Episodes dépressifs avec troubles somatiques au 1er plan
3- Hypochondrie :
• Moins suggestible, interprète de façon erronée les sensations
physiques dans un climat d’anxiété.
• Pas de ‘belle indifférence’ et pas de caractère symbolique
évident..
4- Troubles anxieux : PTSD, TOC..
VII-DIAGNOSTIC:(suite)
• B- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL:(suite)
• 5- autres Personnalités pathologiques:
• Limite ou antisociale : Symptômes de conversion après une frustration
• 6- Schizophrénie:
• L’hystérie peut présenter : fugues, hallucinations, dépersonnalisation.
• La Schizophrénie peut avoir une forme de début pseudo-hystérique.
• 7- Troubles psychosomatiques :
• Atteinte somatique lésionnelle, en l’absence de signification symbolique
• 8- Simulation utilisée de façon consciente
• 9- Pathomimies, maladies autoinduites avec recherche de soins.
IX- EVOLUTION – COMPLICATION
• L’évolution est caractérisée par l’intermittence Crises/
Rémissions, avec parfois la chronicité.
• Les bénéfices IIres importants, une trop grande tolérance, voire
la complicité de l’entourage contribuent au maintien du
symptôme.
• Plusieurs complications peuvent se voir :
• Apparition d’autres troubles anxieux et dépressifs, risque de TS.
• Conduites addictives.
• Aggravation de traits de personnalité, troubles des conduites
alimentaires.
• Handicap chronique : Affectif, familial, social et professionnel.
X- TRAITEMENT
A- Traitement des crises paroxystiques
• Dédramatisation : Réassurance et écoute.
• Isolement transitoire : Limitation des effets
secondaires (hospitalisation la + courte
possible)
• Si Angoisse importante: Anxiolytique.
X- TRAITEMENT(suite)
B- Traitement des manifestations durables
• Alliance thérapeutique
• Eviter la Surmédication et l’Escalade des
investigations.
• Approche psychothérapique essentielle et centrale :
 Psychothérapie de soutien .
 Relaxation mais pas au dépens de l’approche verbale.
 Psychothérapie analytique : Expression des conflits
intrapsychiques.
Merci pour votre attention

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