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Introduction
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les
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Sommaire
Sources p.22
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Lexique à l’usage des néophytes
• Majors : Sont appelées majors les firmes internationale comme Universal music, sony-
BMG, EMI ou Warner music. Présente sur l’ensemble du cycle de production et de
distribution, une major détient plusieurs labels intégrés, une branche éditoriale, des
usines de fabrication et des réseaux de distribution. Les quatre majors citées ci dessus
réalisent près des trois quarts du chiffre d’affaires mondial de l’industrie, et plus de 80%
en Europe et aux Etats-Unis.
Techniques de diffusion :
• Streaming : technique permettant l’écoute d’un titre ou d’une web radio en temps réel,
les fichiers musicaux n’étant pas stockés sur le disque dur, si ce n’est dans la mémoire
temporaire.
• DRM : Digital Rights Management. La gestion numérique des droits a pour objectif de
contrôler par des mesures techniques de protection l’utilisation qui est faite des œuvres
numériques. La technique se voulant suffisante et nécessaire au contrôle, elle prévoit
par exemple de :
• Blog : le blog permet a tout un chacun de s’exprimer face à une audience potentielle
de millions de personnes. Le blogeur peut proposer des images, des videos, du son et
ainsi devenir un relais pour les industries de contenus . A ce titre, les blogueurs les plus
influents sont intégrés dans les plans médias de ces industries !
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Lexique à l’usage des néophytes
Concepts majeurs :
• Interopérabilité : c’est le fait que plusieurs systèmes concurrents, qu’ils soient similaires
ou radicalement différents, puissent communiquer sans ambiguïté et opérer ensemble.
• Copie privée : la copie privée est une exception au droit d’auteur français. L’exception
de copie privée autorise une personne à reproduire une œuvre de l’esprit pour son usage
privé. L’usage privé implique l’utilisation de la ou des copies dans le cercle privé, notion
incluant la famille, mais aussi les amis, comme l’ont redéfini les tribunaux récemment.
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1. Des évolutions fondamentales
Excluabilité et rivalité
Lorsqu’il n’existait ni graveur, encore moins Internet, la musique qui a pourtant
un contenu immatériel, n’existait qu’a travers l’objet disque, qui avait un prix. Cet objet, le
phonogramme, dont le contenu ne pouvait se dévoiler si et seulement si l’on s’acquitte du prix
de cet objet : c’est l’excluabilité. Enfin, c’était un bien rival, car la consommation d’un contenu
musical par un individu donné empêche tout autre de le consommer simultanément.
La musique plongé dans l’univers numérique bouleverse tout cela pour faire du
phonogramme exclusif et rival un fichier musical non rival et non exclusif, donc un bien
collectif . Puisque l’on peut reproduire un fichier numérique pour un coût quasi nul, le
numérique abolit effectivement la rivalité attaché au phonogramme. Explication : le fichier
musical est encore souvent comparé à une baguette de pain mais il est absurde de les
assimiler et d’appliquer aux biens numériques les mêmes règles de propriété qu’aux biens
physiques puisque, lorsqu’on donne un fichier numérique, on en garde une copie (ce qui
n’est pas le cas d’un caddie de supermarché).
Tous pirates ?
Le « piratage » n’est pas nouveau. Depuis la fin des
années 80, un quart des CDs vendu dans le monde étaient
des copies. Mais le MP3 et Internet ont changé la donne en
offrant la possibilité de reproduire sans perte de qualité et à
l’identique une oeuvre et ainsi de pouvoir la diffuser à moindre
coût et dans le monde entier. Et, ce fut la première fois qu’une
activité économique fut « attaquée » par un marché de contre
façon devenu une activité non commerciale. La sémantique
employée pour parler du partage de fichier illégal n’est pas
irréfléchie. On parle de piratage, de guerre... Pourquoi sortir
ainsi ce vocabulaire guerrier ?
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1. Des évolutions fondamentales
Avec l’arrivée d’Internet, un gouffre s’est construit sous les pieds de chacun
d’entre nous. Un gouffre qui conjugue la transformation d’oeuvres et d’informations en tout genre en
fichiers numériques et la mise en réseaux à l’échelle planétaire de ces fichiers. Une vraie révolution.
Personne ne mesurait la capacité de ce gouffre à changer notre quotidien, et à modifier la diffusion
des oeuvres : les formes de protections existantes vont changer. L’ordre moral, économique et
culturel aussi. Car il ne faut pas s’y tromper, Internet a fait naître une nouvelle
façon de vivre ensemble, de communiquer, de se représenter
le monde... Mais tant les pouvoirs publics que les forces
capitalistes privés ont mis du temps à réagir a ce gouffre. Plus
de temps que l’utilisateur, l’internaute, qui s’est approprié cet
outil et a rapidement cerné les possibilités de créer un réseau
de partage. Cette évolution est un cas inédit : l’utilisateur a su
s’approprier un outil avant les pouvoirs publics ou privés.
Tous créateurs ?
Début 2007, ce sont et transformer de l’information. lucratif et qui est apte à évoluer
30 millions de Français qui Enfin, il est possible encore très rapidement. On peut aussi
sont abonnés à Internet haut à moindre coût de diffuser parler de la renaissance du
débit. Plus de 50% d’entre le résultat de ces travaux au contre-journalisme : lassé de
eux produisent des contenus monde entier. Qui aurait pu l’allégeance des médias au
(blogs, pages personnelles...) annoncer cela il y a ne serait-ce pouvoir en place, de nombreux
et partagent avec d’autres que 30 ans ? En plus, Internet sites d’informations alternatif
internautes des analyses, des offre la possibilité de créer ont ouvert et offre une sérieuse
infos, des photos, des vidéos, collectivement sans sortir de alternative aux médias
de la musique... La moitié des chez soi. Ainsi, une intelligence traditionnels.
internautes téléchargent des collective peut naître. Le plus connu
films ou de la musique, ce C’est ainsi que des est le réseau
chiffre atteignant plus de 70% logiciels libres tels Indymedia, présent
chez les 12-24 ans. Le plus que les systèmes dans le monde
souvent gratuitement. d’exploitation entier, qui permet a
Récemment, des basés sur Linux chacun de diffuser
enquêtes Médiamétrie montrent sont gratuits et une information.
que ce phénomène s’étend plus efficaces Indymedia a par
malgré un risque de répression. que des payants : exemple eu un rôle
N’importe qui peut télécharger contrairement à une primordial lors du G8
un logiciel de montage vidéo entreprise qui a quelques Genes pour offrir un autre
ou de mixage de musique. salariés qui oeuvre sur un angle de vue , sans doute plus
Ainsi, chacun peut enregistrer produit, dans ce cas ce sont critique et objectif. On le voit,
avec une caméra numérique des milliers d’informaticiens du Internet permet de diffuser
de l’image ou avec un PC et monde entier qui se mettent en masse des contenus auto
une table de mixage du son en en réseaux pour créer avec produits, ce qui semble être une
qualité convenable à moindre leur intelligence individuelle aubaine pour un grand nombre
coût. Il peut aussi récupérer un produit collectif a but non de personnes en tout genre.
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2. Droits d’auteur 2.0
• Ces « problèmes » font parties des règles du jeu : la multiplication des usages et des
modes d’appropriation des oeuvres dans un espace de création mondial et ouvert
comme le net ne peut etre que sujet à de telles atteintes aux droits.
• Mener une bataille contre ces « dérives » à plusieurs niveaux : tout en cherchant à
limiter par des moyens légaux et techniques la circulation illicite de leur oeuvres, elles
cherchent à élargir les possibilités d’exploitation de leur catalogue. c’est le choix de
quasi toute la filière musicale aidé par des lois dont nous allons voir les principaux
contenus.
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2. Droits d’auteur 2.0
En France, plusieurs dizaines de procès ont été lancés contre des internautes,
notamment par la SACEM et par les sociétés civiles du secteur phonographique (SCPP
et SPPF). Florent Latrive, dans son ouvrage intitulé « du bon usage de la piraterie » décrit
avec humour une scène de procès :
Interopérabilité ou incompatibilité ?
Un modèle d’incompatibilité
entre formats de fichiers et baladeurs
qui a été suivie par de nombreuses
industries de l’électronique est celui
mis en place par Apple: des systèmes
de protection et d’incompatibilité entre
les fichiers téléchargés sur Itunes et
les baladeurs autres que Ipod, et le
contraire : une incompatibilité Ipod et
fichiers téléchargés ailleurs que sur
Itunes. Cette politique est claire et tend
Interface Itunes Music Store
à accaparer l’exclusivité d’un circuit
de diffusion. Chacun a son format
: windows, Apple, Sony... Cette absence d’interopérabilité entretien un jeu pervers : il freine les
consommateurs dans l’achat légal puisque restreint l’utilisation des fichiers téléchargés. Ainsi, ce
problème additionné aux DRM (dispositifs de protection des fichiers) favorise le p2p où encore
aujourd’hui l’offre est plus diversifiée et les fichiers, en mp3, peuvent être utilisés sans contrainte.
La loi DADVSI votée début 2006 souhaite au contraire une interopérabilité des plateformes de
musique en ligne. Mais cela reste un souhait et la mise en oeuvre est au libre choix de chacun.
Certaines plateformes ont pourtant fait un choix qui semble être porteur de bien des attentes
des consommateurs : par exemple, le site Emusic fonctionne par abonnement (20€/mois pour 90
morceaux), avec des fichiers au format mp3 sans aucune restriction (on garde les fichiers tant que
l’on veut, on peut les copier, les graver a l’infini...).
La question du prix de vente demeure...
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2. Droits d’auteur 2.0
Les DRM sont des artifices qui permettent de recréer le schéma économique
exclusif et rival d’un bien physique sur un bien virtuel. Autrement dit, il s’agit pour les industries de
contenu de recréer la rareté du produit physique dans un univers virtuel ou tout est copiable sans
limites et quasiment sans coût et sans perte de qualité.
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3. Les tâtonnements de l’industrie musicale
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3. Les tâtonnements de l’industrie musicale
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4. L’offre légale
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4. L’offre légale
Producteur
P roducteur
Frais
F ra is
Promotion
P romotion
Fabrication
F a brica tion
TVA
T VA
C olonne E
SACEM S a cem
Frais Fbancaires
ra is ba nca ire
DRMDR M
Plateforme
P la te forme
ArtisteArtis
Interprête
te interprète
0
0 10
10 20
20 30
30 40
40 50
50 60
60 70
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4. L’offre légale
Problématique de ce modèle
Le modèle basé sur la publicité comme mode de financement soulève bien
des questions à long terme : la publicité est-elle un puit sans fond capable de financer toutes ces
plateformes et réseaux ? Les économistes sont divisés sur la question et il semble que c’est le temps
qui y répondra. Ces systèmes tendent donc à privilégier des DRM plus orienté vers l’identification
plutôt que la protection des fichiers pour ainsi rémunérer les ayants droits.
La question est finalement de savoir dans quelle mesure les internautes vont accepter
d’être encore et toujours exposés à la publicité pour consommer des contenus. Il est vrai que les
habitudes de consommation avec l’audiovisuel nous ont habituées à voir des spots à tout va (c’est
dire, aujourd’hui, les patrons de certaines chaînes avouent ouvertement : les programmes sont
créés pour les espaces publicitaires qui les jalonnent). Mais il est certainement plus perturbant
d’avoir 10 secondes d’extrait audio pour la lessive X au début d’un morceau des Pink Floyd. On peut
donc affirmer que certains préfèreront des offres sans publicité, quel qu’en soit le modèle. C’est
pourquoi les services financés par la publicité peuvent être considérés comme complémentaires
plus que concurrentes des offres payantes.
Neuf a innové durant l’été 2007. maximum de 3 transferts vers des périphériques
Les abonnés ADSL du FAI peuvent accéder externes (baladeurs, téléphones mobiles), et
par Internet à un service de téléchargement renouvellement de la licence tous les mois sous
illimité, gratuit pour l’offre de base (1 seul des 9 peine de destruction des fichiers. Offre différente
genres musicaux du catalogue), et vendu 4,99€ : Le groupe Lagardère Active et le FAI Orange
par mois pour un accès complet. Gros bémol : lancent fin janvier 2008 MusiLine.orange.
seul le catalogue d’Universal est disponible fr , un portail d’écoute en streaming
pour le moment. Autre offre dans cette exlusivement réservés aux abonnés
lignée : Intégré dans son offre AliceBox Orange. Au menu, accès gratuit,
à 29,95 €, l’abonnement donne droit flux musicaux personnalisables,
au catalogue complet d’EMI, soit et création de profils. musiLine
environ 7500 artistes. Mais si l’accès n’est pas présenté par Orange
au catalogue n’est pas limité au comme son moyen d’investir le
genre, comme dans l’offre de Neuf, créneau mais l’opérateur n’exclue
elle reprend en revanche le système pas la possibilité à l’avenir de
de DRM made in Microsoft utilisé déployer un catalogue de titres
par Universal : restriction de lecture en téléchargement gratuit, à
au seul Windows Media Player, l’instar de Neuf.
Ces nouveaux services dit illimités sont donc pour l’instant limités au catalogue
d’une seule maison de disques et reposent tous sur un système de DRM qui limite dans le temps
la licence des titres téléchargés. S’ils s’ouvriront vraisemblablement à d’autres catalogues dans le
courant de l’année 2008, la suppression des DRM dans ces offres sur abonnement n’est cependant
pas au programme. On le voit, l’intégration des nouveaux usages dans les offres licites est en place.
SI les ayants droit et l’ensemble de la filière musicale semblent décidés à mieux tirer parti des
pratiques des internautes, ils conservent une stratégie visant à une régulation de la circulation illicite
des oeuvres, avec en parallèle une politique plus ouverte sur des modes innovants de diffusion.
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5. L’influence du web 2.0
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5. L’influence du web 2.0
Recommandations audio
Autre système, autres pratiques, se fait sur les oeuvres consommées par
ce sont les outils de recommandations. chaque usagers, monitoring des oeuvres
Face à l’abondance des oeuvres disponibles écoutées sur notre ordinateurs mais aussi
sur Internet, l’émergence de filtres de de celles qui y sont stockées, notation
personnalisation dans les flux proposés personnelle des oeuvres... Aujourd’hui
à l’utilisateur sont devenus courants. A la même, des projets comme le music genome
base, on pouvait lire « les internautes ayant project analyse intelligemment la musique
acheté ceci ont également acheté cela ». pour la classer suivant les goûts de chacun
Aujourd’hui, ces recommandations (plus ou : le music genome project est un algorithme
moins critiquable puisqu’il s’agit ni plus ni intégré au service pandora qui analyse les
moins de pistage de nos pratiques) face à caractéristiques intrinsèques d’une oeuvre
nos goûts vont plus loin : filtrage collaboratif, audio (tempo, mode, tonalité...).
comme sur lastFM, où un travail statistique
La participation de l’internaute
On constate aujourd’hui et piratage quand ce sont les internautes
que le statut de l’internaute est multiple eux mêmes qui diffusent des oeuvres
: prescripteur, diffuseur, distributeur, co- protégées.
producteur... Avec les blogs personnels, les
mega blogs tels que Facebook ou myspace, Assez récemment, l’internaute peut
l’internaute a aujourd’hui des moyens contribuer au financement d’une oeuvre. Ce
innombrables pour diffuser de n’est pas très nouveau: ça s’appelle
l’information et recommander des la prescription. C’était le cas en
contenus. A ce titre, comme cité 2006 par exemple pour l’album
dans la définition du blog dans le de Mano solo « in the garden »,
lexique de cette fiche, les blog les dans le but d’avoir assez d’argent
plus influents sont intégrés dans pour promouvoir le disque. Les
les plans médias des industries de prescripteurs donnent une somme
contenus. Concrètement, ces blogs d’argent et ont en retour l’album
deviennent des supports de pub voir de gratuitement et en avant-première
diffusion et de distribution. D’ailleurs, dans mais aussi accès a des infos en exclusivité
ce cas la frontière est floue entre promotion sur la production de l’album...
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5. L’influence du web 2.0
D’autres sites tels que artistshare aux Etats-Unis, sellaband aux Pays-Bas
ou spidart, no major company ou my major company en France, mettent en place des
systèmes de « co-production » pour lancer des artistes inconnus. Ils suscitent l’engouement
de nombreux observateurs et d’artistes. Ces sites veulent mettre entre les mains
de l’internaute lambda et des «communauté web 2.0» le pouvoir
d’une maison de production, ou plutôt, de ses actionnaires.
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Sources
BOXSON GRENOBLE
www.boxson.net
2, rue Gustave Flaubert
38000 Grenoble
contact@boxson.net
06 88 24 30 27
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