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Babillard de discussion et d’opinion selon Ronald Desormeaux

Judo-Ron 4/2009
Babillard de discussion et d’opinion
Uchi Komi
Pour devenir maître dans sa discipline, il est dit : cent fois sur le métier, remettre son
ouvrage. En Judo comme dans tout ce que nous entreprenons, nous devons rechercher
l’amélioration continue.

Uchi Komi (une percussion répétée) représente l’idée d’entrer ou de faire rentrer, de
pénétrer dans l’espace de l’autre. C’est aussi l’idée de le percuter directement par des
frappes successives au point névralgique.

L’exercice est une répétition en série, un retour, une percussion répétée avec laquelle se
poursuit une technique d’attaque, choisie en collaboration avec un partenaire participatif.

Par la répétition précise, le judoka doit chercher à mouler son corps et sa technique dans
un seul bloc d’attaque. Les éléments de base doivent se répéter et s’améliorer à chaque
contact. L’action du déséquilibre (Kuzushi), les approches et le positionnement du corps
(Tsukuri) doivent suivre harmonieusement jusqu’au Kake qui est le placement de la fin et
le point culminant. L’entraînement au Uchi Komi demande une certaine maîtrise de la
part des deux partenaires car il s’arrête avant la chute. Le partenaire doit demeurer dans
une position statique, mais offrir un certain degré de résistance passive plus ou moins fort
qui doit être établi au préalable et qui oblige Tori à s’engager à fond.

La pratique des Uchi Komi est une forme d’entraînement en usage dans plusieurs arts
martiaux. En judo, c’est un moyen de perfectionnement de haut calibre et d’une efficacité
extraordinaire. On le décrit souvent comme étant le Butsukari (exercice intense avec
répétition systématique de la même technique), Nage Komi ou Uchi Komi Geiko
(entraînement répété qui va donner lieu à la projection).

Tori doit faire des entrées de la même technique le plus rapidement possible et le plus
souvent possible, tant du coté gauche que du coté droit. Il doit penser à maîtriser son
mouvement, à agencer habilement sa position, à développer son rythme et sa séquence.
Les premiers mouvements sont normalement faits assez lents, afin de décortiquer les
étapes, et à mesure que celles-ci sont comprises, le mouvement est accéléré. Il faut éviter
cependant que l’exercice de répétition devienne un concours de vitesse et que les erreurs
ou faiblesses ne soient corrigées.

Dans cette forme de pratique, il ne faut pas chercher à développer des automatismes mais
bien de rechercher l’amélioration des diverses phases de projection, en corrigeant
constamment les points faibles. Il faut penser à chaque geste et apporter des changements
positifs pour combler les erreurs faites antérieurement. Uke doit signaler les points faibles
et apporter sa contribution dans les correctifs.
Babillard de discussion et d’opinion selon Ronald Desormeaux

La pratique des Uchi Komi conduit vers un enchaînement plus dynamique que l’on
retrouve dans le Yakusoku Geiko (pratique de ce que l’on a appris). Dans celui-ci, chaque
participant se déplace librement et exécute les techniques selon les opportunités tactiques
qui se présentent. Les chutes sont ici acceptées afin de permettre l’accomplissement de la
technique dans toute son intégrité.

Dans ce genre d’entraînement, les deux partenaires doivent réfléchir aux conditions
ambiantes, étudier les situations tactiques et utiliser le mieux possible les principes
fondamentaux compris dans le Kuzushi, Tsukuri et le Kake.

Pour ceux et celles qui visent l’excellence et la maîtrise, il faut tenter de faire des milliers
de répétitions des mouvements favoris et ce, sur des centaines d’adversaires.

Bonne pratique.

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