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Hehehe iy ae a | (CHARLES DeKoNINCK Notre critique du COMMUNISME est-elle bien fondée? _ quiere coves Notre critique du communisme est-elle bien fondée ?* Notre critique du communisme est-elle bien fondée? Tl me semble que trop de personnes en hhaut Tiew ignorent ses positions les plus fondamen- tales ot s'y opposent pour des raisons qui sont en clles-inémes secondaires. Tl y a une maniére de combattre le communisine, que celui-ci provoque, u'll encourage et sur lequel il veut compter. C’était immédiatement aprés la guerre; on m’a- vait demandé de faire, dans une ville industrielle de Etat de New-York, une conférence publique sur le Cominunisme marxiste. Mais certains hommes d'affaires y voyaient des inconvénients: « Comme vous ne pouver dire grand bien du communisme, des conférences sur ee sujet ne pourraient que nuire 4 nos relations commerciales avec la Russie —rel tions qui seront désormais obligatoires, car nous avons développé une telle capacité de: production durant la guerse que, pour éviter Ia etise, il nous faudra un marché de plus en plus vaste: Union soviélique, Pamaitié de la Russie, des relations enfin tds libres avec les communistes, seraient la solution * Gauserie faite au diner de cloture da Cinguitme Congrés dg relations industilon do Lave, lo 26 ave, 1050. —3— de tous nos problémes. Ne pourriez-vous pas enfin choisir un autre sujet? » elle était, vous le saves, un peu Pattitude de tous les hommes d'affaires alors. (Les industriels ici présents n’étaient évi- demment pas de ces gens-la!?) On croyait savoir — les porte-parole du State Department et méme quel- ques bons catholiques étaient unanimes a le dire — que grice & notre zile a soutenir ia Russie, les com- munistes se ramollissaient peu & peu, quills deve- najent de plus en plus tolérants et tolérables. J’ pourtant fait ma conférence pour montrer que plus ca change, plus c'est la méme. chose; et que, précisé- ment, ce qui demeure et méme s'accrott & travers les attitudes toujours plus astucieuses, c"est Ia substance de In doctrine marxiste, Comnient expliquer Ptrange indignation que souldve actuellement. chez nos intollectuels, chez nos hommes politiques aussi bien que chez nos hommes d'affaires 1a conduite des communistes depuis la. fin des hostilités ? Voici que nous trouvons aujourd'hui fort génant ce réalisme stalinien que nous avions jadis loué. N'oublions pas que pendant la guerre nous nous sommes Iaiss6 dire, méme par certains catholiques empressés de composer avec les puis- sances de ce monde, que Ie soi-disant perséeution religieuse en Russie avait été une pure calomnie fasciste. Et voiei que ces progressistes sétonnent aujourd’hui: les communistes ne tiennent pas parole et font seulement ce qui fait leur affaire; ils érigent en aystéme le mensonge et le chantage, Ia calomnie, | ils entreprennent avec mé- ‘thode et sans merci In liquidation de personnes qui avaient pourtant si généreusement collaboré a Vins- titution de leurs démocraties populaires, Tant et si bien qwon ne peut plus les eroire et qu’ils ont Ja déformation du passé détruit cette bonne foi dont Cicéron disait qu’elle fest le fondement de toute conversation humaine, de toute société. Eh bien! cette réaction de notre part est singulidrement naive — pour ne pas parler ignorance eoupable. ‘Nous estimons que leur mauvaise conduite dans les cas particuliers est plus grave que leur doctrine générale d’aprés laquelle Ia fin justifie les moyens. ‘Fappuie la critique de cette attitude sur un exemple tiré de saint Thomas. Le fait de Ia fornication est tun mal. Mais il y a plus grave: c'est: Penseigner que la fornication est partout et toujours un bien. Ce dernier cas est méme incomparablement plus grave puisqu’il érige le mal en principe universel. Or, c'est exactement le fait: des communistes. Ts ne se contentent pas de violer leurs promesses, de tra- verser des frontiéres et de renverser des gouverne- ments qwils avaient juré de respecter. Ils vont plus Join et nous aurions da le prévoir depuis Iong- temps. Dans Jeurs ouvrages de fond, dans leurs revues (qu'on peut acheter ici méme & Québec) ils enseignent qu'il faut agir exactement comme ils Je font et dans tous les eas: Te bien véritable, affir- mentils, ne se peut assurer autrement, C'est tout, comme si Pon enseignait que le salut des hommes ne

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