Vous êtes sur la page 1sur 18
govern: PHAnaont La « Cléopatre » de Mariemont yArMr les antiquités égyptiennes réunies au chateau de Mariemont par M. R. Waroequé, le buste colossal de reine constitue sans aucun doute lapigee la plus remanquable ¢) ais, stelle retient l'attention des visiteurs, c'est peut-étre moins cause de ses proportions imposantes que parce qu’une trac dition gresque centenaire prétend identifier avec In fameuse Cléopatre. Nous ne serions pas surpris si c'était cette attribue tion quia décidé M. Warocqué & acheter la statue en 1912, au retour ce son voyage en Egypte. Le buste de reine (fig. 1, taillé dans un granit verde & granule tions rouges, faisait partie d'une statue en pied de grande taille. Le fragment conservé mesure 3 m. de haut () et est enchissé actuellement dans un socle en iment, magonné dans le dallage, «qui cache la cassure inférieare. La statue a subi bien des dé- tériorations au cours des siéles, dtes autant & Taction du temps qu'aux injures des hommes. La téte a été brisée verticalement immédictement au bord de Mell droit. Une seconde cassure Samorce un peu en dessous du cou et descend vers Ia droite suivant un plan diagonal assez régulier. Sur le edt gauche (*, un éclat a emporté Ia partie inférieure de Ia perruque et Ie sein. La paroi contre laquelle s‘appuyait la statue et qui était ‘aillée dans le méme bloc que cellei, mesure une cinquan- taine de centimétres dans sa plus grande épaisseur; elle a également été endommagée. A une époque difficile & précser, (1) [P. Faspon] Le Musle of le domaine de Mariemont, guide préeité dane notice Bioraphique eur Rawat Warogut ef Cun historique de Paneten domaine de Marlee mont, 464, Gembloux, 186, p44. Sur R. Waroogué votr aus Vartele de P. Fas- ben dans Blsgrophienatinate,publde par F'Académnt rele det stencen des llres des eave artede Belgique, t. XVII, Bruxelles, 1098, pp. 95-08. Nows tenons A remerciee Mes, Falde, conservateur du Muse de Marlesont, qi nous a auto- Fist 4 plier cette pidce sist que Mic V, Veehoogen et Cl, Précux gui nous ont fora! des easeiguements préctus. ‘@) Vold les dimensions des principales parties du baste: hauteur de la Ute depuis le menton jusquan modius 080 m5 beuteur de Yoreille: 0,80 m.; Yergeur dduvisage,daner AYoreil 0,26 m.;dlamétre du modus: 00m. (@) Tose le indlestons te rapostent Ala personne représente, 19 on a fait sauter la pierre au moyen de coins an bois : les er cches rectangulaires qui ont été forées suivant deux alignements presque paralléles, montrent de quelle maniére on s'y est pris pour le débitage. Notons enfin que la partie centrale du visage (nez, bouche, menton), les sourcils et les yeux ont fort souffert, de sorte que seuls les c6tés montrent leur poli primitit 0). En dépit de ces sévéres mutilations, le fregment garde des traces assez reconnaissables de tous ses détails et méme de son modelé pour qu'avec un peu d'attention on puisse en étudier le type et le style. Cette étude est ailleurs facilitée par la fixité des themes dans Ia sculpture égyptionne. Dans le fragment conservé, on reconnait. immédiatement Ia partic supérieure d'une statue de reine parée sattributs divins. De la poitrine il ne subsiste que la moitié gauche. Le bras gau- che, conservé jusqu’au-dessus du coude, pend Je long du corps. La bordure d'un vétement (ou peut-étre d’un collier) forme u trés léger relief ala base du cou, Le visage, d'un ovale plutot arrondi, se termine par un menton lourd et jpeu accusé. Les livres et le nez, mutilés ou usés par le frottement, paraissent avoir été assez épais. Les yeux largement ouverts sont surmontés, en guise de sourcils, de rubans en légére sais, dont la courbe, peu marquée au dessus des yeux, s‘accentue ensuite sur le cots et se prolonge un rien au deli des paupidres, sans dépasser co- pendant la région temporale. Les fosses lacrimsles sont bien mar- quées. Lroreille est placée relativement haut et ses détails, tels que le pavillon, la conque et le lobule, ont été traités avoe soin. Si les traits du visage se sont fort estompés, les éléments dela coiffure nous apparaissent plus nets. Le haut cu front est frangé d'une série de méches verticales plates et paralléles qui partent du bord de la perruque et vont s'allongeant des deux edtés du visage de telle maniére que la derniére descende approximative- ‘ment jusqu’a mi-hauteur de Yoreille La partie centrale de la coiffure est consti:uée par la repré- sentation stylisée d’un vautour dont les ailes éescendent de part et d'autre de la téte en passant immédiatement derriére les (1) Une mince couche une matitre gris eats resemblant& da ptr, recouvre se grande parte du bloc, y compris es eassures. Le visage semble avoir et net- tayé 2 une Epoque récente et presente par conséquent un expect plus not et plus Tuisant, comme on Te remargue sur fe photographie. 20 Fi, 1. — Bost ne ets Fig. 2. — Rieneaninr DU GkOwPE KOVAL. Mantestonr, Ria. &— Moxnam 4 ninevtem Fle. 4s — Monat 9 1/8 be Custorari DANTON (@apris J. Carcopin) (Wapris C. Pierange tty La eens PRTRE » DIE MARIEMONT oreilles. Au milien du front on apercoit d’ailleurs un léger ren- flement au-dessus dun petit trou qui servait fixer une téte de vvautour ott un uraeus. La coiffare se prolonge Intéralement: par deux grosses nattes & imbrications qui retombent sur les épaules en décrivant une légére courbe en avant. Le haut de Ia téte est surmonté ’un modius dont le pour tour storne d'une frise d'uraeus dressés. Le modius son tour sert de support & deux comes de vache étalées latéralement, dont il ne reste que la partie inférieure. Ces cores encadraient un disque solaire quia presque complétement disparu. Il s'agit 18 des attributs de Hathor, repris la Basse Epoque par Isis Comme nous Vavons dit plus haut, le buste de femme était. ap- puyé contre un épais panneau dorsal dont une minime partie est encore visible & gauche de la téte (). En méme temps que le buste de reine, M. Warocqué a acquis un second fragment de la méme matiére, appartenant sans aucun oute au méme monument : deux mains posées Pune dans autre (fig. 2). Ce morceau mesure dans sa plus grand longueur 0,60 m ; Vannulaire & lui seul @ 0,36 m. Les phalangettes sont brisées & tous les doigts, sauf au majeur, qui est un peu plus complet. En vue détablir Vétat civil de cette ceuvre et de recuelllir ‘des données permettant de la reconstituer, il sera utile d’en sui- ‘vre Phistoire depuis le jour déja lointain oi elle a été extraite du sol de Egypte (). Les auteurs sont unanimes pour affirmer que le buste dont nous nous oecupons a été exhumé vers 1810 par Ie consul anglais A. C. Harris, en méme temps qu'une autre statue de proportions semblables représentant un roi prés d’Alex andrie au faubourg de Khadra, en un point situé & peu de dis- tance au S. E. de Tancienne porte Canopique @. La relation (2) Crest 19 une particuanité cureuse de eotte statue: car 4 Pépoque ptolémaique tex seuptours tichent en général de rédulre le plus possible ta largeur pl dorsal. Nous we possédons, Al est oral, aucun groupe de cette éponue > dan det ‘aruupes comme te nde celle parol de fond et presque indispensable pour servit se soutien ax voluminentes couronnes dont i ern question plus Ton. (2) B. Ponren et Re Moss, Topographical Biiogéaply.ny1¥, Lower and Méddte Eyypt Oxford, 1984, p- signalent cette pte xs la rubigae We Harlaar et en= 2) Leemplacement est nettement indiqué sur te play 'Alexandrie dress en 1905 par R. Masse Blomfield, publié dans te Bulletin de fa Socet orcealogique @Alenantrie, nw § Noelle xr, 1 volume, 3 faseiewe, Aesandtie, 105, vie ‘isdelap. 118, etreprodall dans E. Bawccra, Ge de oll ed mes dA tezan= 21 PHARAONTQUE Ja plus circonstaneiée que nous possédions au sujet de cette Aécouverte est celle que nous a donnée G. Wilkinson @). Bien que Vouvrage oit il en parle nat paru qu’en 1813, nous eroyons quil a di voir les statues pew de temps aprés leur mise au jour et en tout eas & un moment. oi elles étaient dans un état plus complet que lorsque Lepsius les fit dessiner. Aussi le témoignage de Varchéologue anglais mérite-Lil de retenir spécialement notre attention, Voici ce qu'il dit: « Auprés du méme endroit [a sa- ‘vir In porte de Rosette), ou & environ 3/4 de milles au deli des lignes francaises (*) qui recouvrent 'ancien mur et la porte de Canope, il y a deux statues de granit, déeouvertes par M. Hare ris, représentant apparemment T'un des Ptoiémées, ow un empe- reur romain, et son épouse, dans le style égyptien, Lun a Vap- parence d'Ositis, l'autre d'Isis ou @’Athor, avee les cornes et le flobe, et un diadéme de serpents sur la téte, M. Harris pense Gue Te premier est Sérapis ; mais In disposition des cheveux qui descendent en boucles au-dessus des joues, porte trop le carae- tare d'un portrait pour que cette conjecture puisse se justifier. Ce sont des statues debout, dans la pose habituelle, un pied tant posé devant autre. Le roi tient dans 1a main gauche le sceptre crochu d'Osiris; le bras droit est perdu, mais pendait probablement sur le edté, tenant la croix ansée ou signe de ervie# mais la statue de la reine était plongée dans 'eau, a tel point que je ne pus voir la partie inférieure ni méme la totalité Ge Ia tate, D'autres blocs de granit et des restes de colonnes qui se rencontraient en ect endroit montrent que ce site a di étre ‘oceupé par une construction importante Il tessort de ce témoignage que la statue féminine avait comme pendant une autre statue relativement complete; celle-ct_ repré= sentait un homme debout, portant certains attributs osiriens. Ariey Aexandrie, 1007, avee 18 mention ¢Rulns of Temple of Ceres and Proser~ Din (states of isl and Osis) discovered 1840 A. D- 0) Gardner Wisxinson, Modern Hyypt and Thebes, Being a Description of Bowel, vol. 1, Londres, 1849, p. 172. Ine semble pat que Ton alt conser Tes notes de foulles de Hares qui abraent pu nows élairer davantage sur le cironstances de 1M découverte, Voir L-Boxoinor, Wouunde der grosse Papyrus Mareis gefunden, und wer al tha suscrmenaeten fasten, dans Zeloeboft fr dyptishe Sprache tind Allertunskunde, yo. LXXIIL (1997), 115, note 3 72) I s'agit des vestiges des travaux militares executes par Vanmnte de Bona parte, 2 LA + cLGOPATR DE MARIEMONT ‘Un peu plus tard, R. Lepsius, au cours de son séjour & Alexan- drie (septembre 1842), vint examiner & son tour les fragments de colosses ; il prit des notes @ leur sujet et chargea son dessinateur J. J. Frey d'en faire le eroquis ().. Comme le montre ee relevé, la statue de reine présentait & ce moment la méme apparence qu aujourd'hui et semble émerger d'une flaque d'eau. En re anche, la statue "homme, que Wilkinson avait vue & pew prés complete, doit avoir subi dans Vintervalle d'assez graves muti- lations: il n'en subsiste plus que la téte avee une partie du dia- déme et le haut de In poitrine (fig. 5 et 6). On peut conjecturer que, profitant du mangue de surveillance, les habitants des en- irons avaient débité ee fragment pour obtenir a bon compte des ‘moéllons de granit Dans ses notes, Lepsius émet Ihypothése que Ia statue d’hom= ime représente un empereur romain ou un des derniers Ptolémées et constate, & In suite de Wilkinson, que, contrairement aux tra- ditions égyptiennes, le front s‘encadre d'une chevelure bouclée. Dans les années qui stivirent, les pidces restérent & abandon Tendroit oi elles avaient été exhumées, Elles sont citées inci- demment par divers arehéologues et voyageurs (), qui ajoutent quelques remarques nouvelles & leur sujet. Ainsi Mahmoud Bey ¢LFalaki nous parle dans son mémoire sur Pancienne ville d’Alex- fndrie (9, des «deux. statues colossales dont on reconnatt pour celle de Cléopatre quoique brisée en trois morceaux comme autre qu'on eroit celle d’Antoine ». TL faut supposer que le site oit se trouvaient les statues fut peu a peu envahi par les sables. ‘Toujours estil qu'en 1875, (4) Gas rolevés ne figurent pas dans les Denkmdler aus Argypten und Aethfoplen proprement dite, paras en 18401859, mals ne furent publies que bien plus tard {Denkmatern, Erginsurgebend, Leipzig, 101, pl. a uste du roi), b buste dela felne): Text publié par f. Nava ot autres, 1 Bd. Lelpigy 1897, p. 2 (2) ketre autres parE. Bxvosett, Releberichte ae Aegyplen Leipzig 1895, p. Mi. (cet auteur a yu ler statues au printemps de 1353, (@) Muunovo-Bley, Mémoire sur antique Alezandre, ses faubours et environs covert par les outs, sardagrs,nivellements el aures recherches, fails apres les ondres de Son Alles Ie! Pacha, Viee-Bol d'Egypte,Copenhague, 1872, p66 {Ea redaction di mémolse date en réallté de 1866. L’auteur avalt entrepels ex travaux A la requete de Napolon Il, qai publlait a ce moment sa Vie de César. 1m salt que la dernre partie de cet ouvrage na jamais paru. A notre connalesance Mahmoud-Bey est le premier & avoir sgnale Yidentifieation des statues avec An tine et Cldopatre. 23 Neroutsos-Bey, au cours d'une communication qu'il fit A Tn stitut Egyptien déplora la « disparition » des eolosses 4’Antoine et de Cléopitre ¢). En 1881, E, Isambertallat jusqu’a prétendre que ceux-ci avaient été « enlevés par les soins de M. Mariette Bey» @). En réalité, les fragments étaient restés enfouis et ne furent redécouverts qu’en 1892-1898 ), quand Parchéologue-an- tiquaire Daninos-Pacha entreprit des fouilles dans les environs @Alexandrie. Nous w'avons pu retrouver aucun rapport cot ‘temporain ; mais en 1899 G. Maspero fit au sujet de cette trou vaille une bréve communication & V'Académie des Inscriptions t Belles-Lettres de Paris (!). I mentionae non setlement Ia tate de Ia reine eoiffée en Isis, mais aussi un autre fragment, dont Jes auteurs antérieurs n’avaient pas encore signalé existence, ¢montrant deux mains serrées Pune dans autre », En evan. che, il prétend que les « morceaus du colosse masculin sont en- fouis dans les remblais du chemin de fer s, En dépit de cette assertion, nous sommes portés a ervire que Daninos-Pacha ef. fectivement remis au jour les deux tétes, dont le guide Murray donne d'aillewrs le signalement dés 1896. On sait d'autre part que Je fouilleur a fait transporter par la suite le buste de Cléopstre dans sa villa q’Aboukir, oi il se trouvait certainement en 1907 (9. A eette date, la tete dite d’An- () Dr. Nenownwoe tiv, Notes our de fonites rents failee& Alexandre pene an tes hers 1874-1875, dans le Bulletin de Fnsttat Eyton, NIUE RTH 1875), p. 168. Ion. /Ancienne Alerndrte,éinde echéologie et opagrophipes Paris, 1865, p. 2. (2) Dr E, Inawoms, Minnie descriptf,Mstoriqu of oretioogige de WOrient, B partie: Mati, Egypte, Nuble, Abpsineo! Sinat (Collection des Guides oun, Paris, 1881, p. 28, (8) Murray's Handbook, Hyypt, 9 Saiton, Londres, 1896 (été par Mary Bao- Dick, Sarcx: eH. G. Evo), ol. 203, pla Ta découverte 1895, fal ne tion es deux tes. Dew time A.M. de Zoom, Le Tambenn de Clots, extrait dete Reowedgypte, Le Calre, 1805, p. 132.2, déclare: +S. E. Daninos Pacha vient de Atcouvrtr une statue de cléopitre 4 Khadra. La date 1892-1889 est celle gue donne Maspero dans Tartlele cite & In note suivante (4), Masreno, Sur une Tee de tate fousce Alezandel, das de FAeatint des Invcriptonset Beller Leties arly t. XNVII (1890) pp 182. 189; reprodult dans ta Broviothigue Egyptotopique XVI, Paris, 1812, pp AT. 418, avee une planche reprodulsant te moulge de late de reine. (5) Voir note 2. (6) B. Bauccra, Guide de ta ite et du musée d'Alecandrie. Alexandes, 1907, pus, wns Comps Rene 24 vasa — “9 -u LA ¢ CLEOPATRE + DE MARIEMONE toine était déja entrée au Musée d’Alexandrie et ornait un mur du jardin (), C'est la qu'elle se trouve encore actueliement (). Sila téte du roi entra ds les premiéres années de ce siéele dans les collections du Musée d’Alexandrie, Ia téte de la reine et les deux mains tardérent & trouver un amateur. Maspero nous dit qu’en 1899 déja Daninos-Pacha avait présenté cette pitee sur le marché des antiquités et qu'un moulage en avait été transmis au Musée du Louvre. Ce n'est qu’en 1912 que les né- gociatious aboutirent, lorsque M. R. Waroequé s'en porta acqué- reur pour la somme alors eoquette de 15,000 francs, Avant de passer a l'étude détaillée de ces statues, il convient de dire un mot au sujet de "emplacement oi elles furent déeou- vertes et de déterminer ainsi le monument qu’elles devaient dé- corer. A Ja suite de Wilkinson dont nous avons rapporté le té- ‘moignage, Mahmoud-Bey avait noté dans les alentours des co- losses » une quantité de socles leur place primitive, de chapi- ‘teaux, de troncons de colonnes brisées et de fiits entiers, le tout en granit rouge. Ce site faisait partie de ancien faubourg aBleusis et Von a conjecturé avec quelque vraisemblance que ces ruines appartenaient au Telesterion ou Thesmophorion de Dé- méter et Proserpine, dont il est fait mention dans Polybe (XV, 29, 8; 98, 8). Cette théorie déja ancienne () a été admise par E, Breccia (8) et par A. Calderini (9, Etant données les propor- tions considérables du groupe, nous serions portés & supposer que, suivant l'ancien usage, coluiel se dressait bien en vue dans une des parties hypéthres du monument, & entrée ou dans une cour. (1) Voir note préctdente. (2) B. Bazoeia, Alerandewa ai Asqyplam, (Sition francaise), Alexandre, 10M, ‘bp. 7475 6.287. Ne inventare 11275; Hauteur 1,0 m. Je dos ees renseignements | obligeance de Mf. V. A. Gigs consorvateur-adjolnt du Muste gco-omain (Cost grice d son Intervention également que nous sommes en mesure de publict 4a photographie de cette pit, Il now a informé que les renseignements Fae aoqustin dea tite a’antotne sont ignores» (G) Ello ot aja avancée par NeroutsosBey en 1875 Vole plus ut () E.Busceta, Alerandran od Aepyptum (aitln frangalse), Alexandre, 1914, pp. 1475; (eft dition anglaise de 1922 p88 et 280). Breccia sigale Vopision au Profesveur Sebi, aprts laquelle sagraltplatdt da Lageion (©) A. Caupentst, Dislonario dei nom gengaficl¢ tpograte dell" Eqito greco- romano (Serie real di geagraia itl}, vol fy ase. Ly Le Cale, 1985, p11, fr Pacee-Wiscows, Real Eneylopadie der elosachen Alertamewicenscaft, 1. ‘Halbband. Stuttgart, 1895, col 1987 (sv. Alezandrela, sous a signateue de Pue= svn) 25 AGYPTE PHARAONIQUE ‘A la maniére des anthropologues qui au moyen de quelques os refont tout un squelette, nous pouvons tenter, en nous ins rant des données rassemblées dans les pages qui précédent, de reconstituer le groupe royal dont les trois fragments faisaient partie. Ce groupe, bien que datant d'une époque ot Vinfluence des styles étrangers se faisait sentir en Egypte et particulier ment & Alexandrie, a été congu suivant les principes thématiques aqui régissent la statuaire pharaonique et a sans doute été exéou ‘é par des seulpteurs du pays. Il nous est parvenu de Pépoque classique (Ancien et Nouvel Empire) quelques statues représen- tant des groupes royaux. Tantot le ri et son é20use sont debout (comme dans le groupe de Mycérinus et de Ia reine), tanto ils sont assis ebte & eGte sur un siége cubique (come dans le groupe colossal d'Aménophis et de Tiyi). Dans les exemples que nous avons pu réunie, le roi est régulirement figiré 4 dite de la reine, selon une disposition que l'on retrouve dans Ia majorité des groupes de particuliers. Les couples royaux d’Amarna font exception: le roi Aménophis IV y est & gauche de la reine (). Dans ess groupes, construts suivant la Toi de frontalité, les personages regardent droit devant eux: Ie lien moral qui les unit n'est suggéré que par I'attitude des bras e: des mains. Dans plus d'un exemple, Pépouse (3) da roi passe Ib bras derriére le forse du conjoint, de telle manitre que Ia main vienne se poser sur le bras ot sur le cdté de ce dernier. On pent cependant citer quelques pigees, datant de la période @°EI Amana, oft le roi et Ja reine se tiennent par la main, dans un geste plein affectueuse simplicité; @est le cas des petits groupes de University College i Londres (*) et du Musée du Louvre (*). Le fragment de Marie- (1) Votr tes petits groupes dont it est question ei-aprés; voir également le sta- tue en caleare du rl assis (Losvre), on la main de a relay ext encore vsble ett le bras gauche d'Améaophis TV. Danses groupes qui fanqaa lex sles frontires, statue du to est régulitrement place le plus prés de Ia we ; voir N. de G. Da ‘ins, The Rocktonbs of EI Amana (Archaolosical Sureqy of E4ypd, Bart V, Londres, 1908, p. 2 (2) Ou éventuellement Ia mire da rl, comme dans Te goupe du Thoutmés TV st de sa mire Tiaa (J. Garant, art égypten, cots de documents, TT. La satuaire Bruxelles, 1942, ple 340), (8) J. Cara, op eit, pl 44 (® Ch. Bonsox, Trois auores dgyptlennes de lx donation Atherton Curtis, dans Fondation E. Piot, Monuments et mimotres publée par VAendimie des Inseriptions ef Beles Letres, Pais, . XXXVI (1940), pp. 1236, ple HL 8 LA GLEQWAIUE» Dis MAKUEMIONE moot représentant deux mains jointes, semble prouver que dans le groupe original il s'agissait une composition semblable. Un autre indice relatif & Ia disposition des personnages nous est fourni par le buste royal 'Alexandrie. Ce demier laisse apercevoir en effet & hauteur de Pépaule gauche la partic supé- eure du sceptre eka que le roi devait tenir dans la main gauche. Cette main étant mise hors de cause, cétait nécessairement la main droite du roi qui était posée dans Ia main gauche de Ia reine. Ainsi nous eroyons établi que le roi était placé a gauche de son épouse, comme dans les petits groupes d'Amama ( Nous savons d'autre part, gre au témoignage de Wilkinson aqui vit la statue masculine alors qu'elle était encore assez in- tacte, que celle-ci représentait le personnage debout, une. des jambes (sans doute la gauche) avancée. Quand Wilkinson prstend que le roi est figuré en Osiris, il n’entend sans doute point par 18 qui soit emmailloté, comme dans les représentations habi- tuelles du dien funéraire — attitude du bras droit telle que nous Tavons déerite ay serait Valleurs opposte — mais il em- bie faire allusion aux attributs et dindémes osiriens qu'il avait recoanus sur la statue, “Nous pouvons done nous imaginer le rot portant un des pagnes royaus, et reconstituer son image en nous {nspirant de statues royales de la méme famille, tlles que la statue dite d'Alexandre IV, provenant de Karnak, dont nous reparlerons plus loin, Pour la statue de reine qui lui faisit pendant, il nous est per- ris de cheroher des modtles dans d'autres ceuvres plus ou moins contemporaines @) et en particulier dans les statues de reines ptolemaiques du Vatican @), sans oser préciser tous les détails du costume ni Ia nature de Tattribut tenu dans la main droite Les deux ttes et les deux mains ayant sensiblement les mémes (1) Ce n'est éviderament pas Fexemple de ostte époque dérige et probablement oublie au temps des Ptolimées quia pu fae atstbuer aa tui la place de gauche ‘danse groupe gut nous accupe. Ou serait tenté dy reconnaltre le desea de don ner pias importance ala rene, co qu conviendralt ea. au cas de Cltpatre @) G. Roxown, Statuen ayyptiacher Roniginnen tn Ansshlass an den Torso Amorerdas IL in Sidney untersucht Leipzig, 1038 (Midellangen der Vorderastat “shenagyptschen Geselsehat, 37. Bd, 2 Heft). (0. Maxucom, Caialgo det Museo esto eatenno, Rome, 1902, yp. 28-205 ons, Guide da Musée éyptten dx Vatian, Rom 1027, p. 197 Statue @Arsno’ femme de Ptolémée I Phlladelphe et autre statue de reine plolénarque euonyme. a EGYPTE PHARAONIQUE proportions, on peut admettre que le roi et la reine étaient de taille semblable. Dans cet essai de reconstitution il nous faut eneore déterminer le type des coiffures, dont les fragments ont heureusement gardé quelques traces. Les sculpteurs ont manifestement eu la préoccupation de re- vétir les personnages des attributs «Osiris et d’'lsis et de les as- similer plus ou moins A ces divinilés, était 1A une conception courante & V'époque ptolémaique, qui se refléte tant dans les épithétes que les rois et les reines se donnent que dans les bas- reliefs ott ils se sont fait représenter (). Le toi portait au-dessus du nemes un diadéme qui avait comme base les comes de bélier s'étalant horizontalement: en torsades. On en voit encore distinctement Ie départ au miliew de Ia te te(). Dans les bas-reliefs des temples ptolématques, les rois figurent soit avec Ia couronne ni [if soit avec Ia couronne hhh fi, (qui parait étre un développement de Ia couronne osirienne sf g§. Lepsius (*) donne sa préférence & la couronne Iunkun ; sans vouloir prendre parti, nous avons introduit eelle-ci dans notre reconstitution (fig. 7). Pour Ja coiffure de la reine, le choix est plus aisé, étant donné qu'au-dessus du modius, nous reconnaissons clairement Ia partie inférieure des cornes de vache et, entre eclles-ci, un petit seg- ment du disque solaire; ce sont la les attributs de Ia déesse Hathor-Isis, & laquelle In soaveraine est ainsi assimilée. Les (1) J. Townwine, Rote lager comparés om identifies & des eointé, dans Ta Chronique Egypte, XXUP année (x 45-46) avril 1948, pp. 127-140; ToEX, Prineesesplolématguae compariee ou identifies & dee dlesea (11-1 stele avant J.C), dans le Bulelin de ta Socteté royale archiolopie @Alezandt,t. XSXVIMy (1947), pp. 12-38; Ions, Bibliagrphie da eute des aera ents et romatas dans le Bulletin de PAssoviatin Ga Bude, N.S n° (in 1048), pp 100-125. (2) W. vox Bisse, Denknaler dqyplooher Soulptar, Muplcs, 10M, Text zur ‘Tofeln 103-104, se Lompe manifestement lreqw'ilafieme que cette tite zuyale “tat surmontée de la double couroane. Il eouviendait de coutrler ila protabé- ance gu se voit au haut dele tate d'une statue attribuée 4 un Ftolimée ou & Aw guste (C. MicuaLowsxt, Un portvattégyplten Augunte ax Must du Cate, dans Bollelin de Pinata raneaie @arehstoieortntale, T. XXXV (1985), pO» 788, 2 pls) ne représente pas la base d'un atrbut identique. (8) Lersies, Denkmaler, Text, p. 2. 28 1a sentaparnt reines divinisées ajoutent généralement ces emblémes deux grandes plumes droites dont la hauteur dépasse_sensiblement celle des cornes de vache ¢); mais le fragment de Matiemont ne laisse plus reconnaftre aueune trace de cet attribut complémen- taire. Tout au plus montre-til sous la corue de gauche quelques petites encoches paralléles dont la rnison d'étre n'est pas claire (). Depuis que les deux tétes colossales ont reparu au jour, la question s'est posée de savoir qui elles pouvaient représenter, Comme nous Vavons vu, Wilkinson et Lepsius s'étaient bornés prudemment a y reconnaitre les portraits d'un Lagide ou d'un empereur romain et de son épouse, représentés respectivement en Qsiris et en Isis. Mais a Ia longus on en vint a préciser qu'il Sagissait d’Antoine et Cléopatre. Nous n'avons pu découvrir qui était Tinventeur de cette théorie; A notre connaissance, le pre- ‘ier qui en parle est Mahmoud Bey (en 1866) et, dans 1a suite, nous la voyons reprise par la plupart de coux qui font allusion aux fragments de colosses. Les arguments externes que Yon invoque & V'appui de cette ‘identification ne sont pas spécislement convaincants. Les histo- riens grees et latins qui décrivent les fits et gestes de Cléopatre et d’Antoine rapportent que ceux-ci se faisaient passer pour Isis et Osiris, dont ils avaient adoptéle castume et les insignes, et se faissient représenter sous cette forme dans des tableaux et des statues (3). Plutarque ajoute méme qu'aprés la mort tragique des amants, les statues du premier furent abattues, tandis que celles de a reine furent épargnées, moyennant une indemnité de 2000 talents qu'un de ses amis, Archibios, paya a Auguste (®). Mais In divinisation des rois et des reines était entrée bien (dy Par exemple L- D.1V, 05 10; 88 5 45 625 64. (2) D’apts tes Abductions quon vent de lr, Df P. Gilbert a bien voulu exéew {er fe dassin que nous publionset-oint. Cate reconstitution n'a autre but que de montrer ia structure dnsemble da groupe, telle que nous la concevens. La plapart es details sont purement conjecturaus. Le groupe devalt mesurer dapres les Dropertons des tétes, de 647 mde heut () Dios assis, Histire romaine, L, 5, 3. Moutionnens, pour mémote, 6 ‘essin Intention earesturale que on a relevé sur une Jarre proven da cite titre des ths & Abydos. Deux personnage, dans lesquels on pourat reeoaltre Antoine ct Clopatee, sont mgurés nus Yun en face de Vautre,eéparés par un a buste; volr J. Grarrox Muze, Anthony and Cleopatra, dans The Tournat of Feu Han Archaeotgg, vol (1914), p99 ot ple XLV. (#) Pucranout, Antoine, LXXXVI. 29 fGvPTe PHARAONTQUE avant leur époque dans les usages et nous avons en Voceasion de citer nombre de bas-relief ott Vassimilation & Osiris et a Isis était évoquée «une maniéze coneréte. Ce n'est sens doute que Treffet du hasard si nous ne possédons, en dehors de notre groupe, aucune autre cuvre de ronde-bosse montrant ur couple royal hhabillé de la sorte. Ce qu'il est permis d'affirmer, c'est que, si les colosses ne remontent pas a Tépoque ptolémaique propre- ment dite ils ont foute chance de représenter Antoine et Cléo- piitre, étant donné qu’en Egypte les empereurs romains n'ont pas associé leurs épouses a la divinisation et figurent- toujours seuls, & notre connaissance, dans les bas-reliefs. Notons que le personnage masculin porte Ia coffure nemes sous Tes insignes d'O- sitis: cet attribut qui pouvait convenir a des rois ou & des em- pereurs chefs d'état, nétait guére approprié & Antoine dont la situation et le réle en Egypte n'étaient pas bien nets 2). I reste encore Ja ressource de consulter les documents icono- graphiques se rapportant aux Lagides et Antoine. De ce até, malheureusement, les données sont maigres et imprécises. Pour ce genre de recherches, les monnaies & effigie royale con- stituent la source la plus sire; c'est on partant de leur étude que les archéologues ont tenté de mettre un non: sur eertaines statues et certains bustes anonymes ; mais les résultats ont ét6 souvent précaires, Pour ne prendre que le cas d’Antoine et Cléo- pitre dont on posséde cependant des effigies monétaires assez hombreuses (fig. 3 et 4), on n'est pas parvenu juseu'ici & 6tablir favee une certitude suffisante sil existait des ceuvres de seulp- ture reproduisant leurs traits (*). Si Vieonographie gréco-romaine se montre déjé si déficiente, (ay Dans un tt rendu en Baypte (F-Pnetstons, Sammlbuch qrieshicher Untun- donate Aepyplen, 42241) Antoine rinttale ASroxgdzag reid dvbear Snyovinr. (oy 3. Banenom, Le Porta dans Vantiuitédaprés tes menses, (Cal. Payot), Pasis, 192, J.N. Svonosos, Ta Nowlowcta rob Reétors vr Ieohenatan, Avot ses, 1004, pls. ZXIFLXXTI. Pour Cleopitee: J. Cancoenso, Céxar ef Ctopatre, ‘Gans Annals de Bole des Hautes Etudes de Gand, t. 1 (tus Careotogte rex Jpn) Gand, 1897, pp. S677, pla. FIV, of Yor trouvern la biliographe ante- Hoare; J. Cuanvonsveaun, Titede jane le roman, dans Bulletin des Musées de ‘France, XI anne, n0 5 (mal-jln 1947), pp. 1-9. Pour Antoine: J.J-Bussovisiy ‘Die Dilansseberluntan Romer, imisehe Tonographte, 1. ely Stttgart, 1882, pp. D091; © Plernasaruiy La Pumigtia di Augusto, Mostra mugustes delta Rex Imani (Civils romana, 7), Rome, 1988, p. 92. 30 LA «CLEOPATRE > DE MARIEMONT fl serait bien téméraire, & notre sentiment, de vouloir établir lun rapprochement entre les documents mimismatiques et les statues royales de style égypto-grec, dont l'étude n'a été qu’ébau- chée. W. von Bissing () et C. Michalowski (?) ont fait eouvre méri- toire en essayant de dégager les earacteres de ces statues ; mais les attributions quills ont proposées pour eelles qui ne portent pas de nom sont conjecturales et parfois contradictoires. Ainsi la belle statue trouvée & Karnak (Je prétendu Alexandre IV) est plavée par von Bissing au début de Vépoque ptolémaique, alors que Michalowski la date de la fin de la méme période. Comme Font montré ces auteurs, les artistes égyptiens, devant exéouter une ceuvre officielle, ont essayé de respecter, tout en Jes accommodant au gofit du jour, les anciens thémes pharao- niques. Ce traditionnalisme se remarque surtout dans la con- struction du corps. Mais quand ils en sont venus & I'exéeution de la tee, les seulpteurs ont réagi d'une maniére variable devant influence de l'art hellénistique. Les uns se sont contentés d’ap- pliquer aux princes et aux princesses Iagides V'idéal de beauté souriante de l'art saite ©); les autres, plus progressistes, ont place sur le corps, traité V'égyptienne, une téte ott se refléte Tin- fluence étrangére. Is ont essayé dimprimer au visage un type se rapprochant de Pidéal grec, tout en faisant subir a la coiffure des transformations assez sensibles. ¢ Généralement le pli, dans Ja partie qui tombe verticalement, se trouve & peu prés a la hauteur du menton, tandis qu’iei il se trouve a Ia hauteur de Vépaule et les deux parties qui retombent sur les pectoraux ne se rattachent plus au reste de Ia coiffure d'une maniére aussi rationnelle +). De plus, le bandeau frontal laisse dépasser les eheveux dont les boucles, traitées d'une maniére réaliste, enca- drent le haut du visage et descendent méme parfois jusque sur les tempes. Le buste masculin de notre groupe relave de ce style hybride et von Bissing n'a pas manqué de le citer parmi les (0) W. vos Baas, Denkmaterdguplicher Seuptar, Meh, 1934, Test sir Tofen 1104 8. (2). Micuatowsnt, Ua Partralédypten @ Auguste au Stunt de Cae, dane allen ce PTntiatfrangats dareNolgte orientale, t. XXXV (1938), pp. 2-88, 2 pls (3) Lecemple le plas typique es ourl par les statues do Ptlémée 11 Pad phe ot dArsnoe di Vatoun, meatlonndes plas haut. CfF J. Caran, Lent sur Part énptien, Lidge, 1920, p. 522 (A) Cavan, Lejos ar Part égpten, 38g, 900, . 2, al GYPTE, PHARAONIOU! piéees qui peuvent se comparer a I’ o Alexandre IV » de Karnak. Nous ne pensons pas que V'artiste ait voulu obtenir une ressem- lance individuelle : il a plutdt essayé de réduire les traits du modéle au canon de beauté hellénistique ©. En tout état de cause mous ne découvrons aucune anslogie centre les traits du buste que nous étudions iei et 1a physionomie fortement individualisée que reproduisent les médailles a Veft gic d’Antoine. La tite de Mariemont appelle des réflexions analogues. Ici non plus nous n'oserions parler de portrait. Dans la mesure oit les détériorations permettent de porter un jugement en une matire aussi subjective, les traits n’ont rien ce bien caractéris- ‘tiue et nous serions portés & y voir également une ceuvre con- ventionnelle et destituée de toute garantie de véracité, Mais, pour la figure de reine, Vartiste s'est plutot rapproché du type égyptien que nous connaissons par les bas-reliefs des temples ainsi que par les modéles de sculpteurs de la basse-époque ()- Les formes pleines des joues, du menton, Vineurvation particu- liére des arcades sourcliéres, la structure des yeux et de la Douche sont antant de traits qui se retrouvent de part et d’autre. La confrontation avec les médailles qui sont censées représenter Cléopatre ne fait nullement songer & une identite, Tl ne saurait done étre question de ressemblance marquée entre les originaux et les statues héroisées. Le visage de la reine est vivant, mais nous n’oserions prétendre que cette phy- sionomie nous rend un reflet de celle de Cléopitre. Le probléme de Videntification reste ouvert et le restera sans doute toujours. Mais Fimpression de mystire qui se dégage des traits idéalisés et froids du roi, et davantage encore du sourire énigmatique de Ja reine, ne contribuera-t-clle pas entretenir attribution 1é- gendaire A Antoine et Cléopatre? B. vay pe WALL. (4) Selon Michalowskl (op. cit), es prtesits ids ae apportersent & Népo- ‘que ptolémaique, tandis que les portraits aus tralts plus nargués dateralent pla tat de Vépoque impale. En ce qu concame le type du personage masculin de notre groupe, MP. Gilbert estine quil est dune sévérite et d'une ampleur gui ‘endeatt plat de Tart romain que de art helénstique, syn pas dant le genre du portrait relist, mals dans la sénle des effigies du type héesé. (@) M. CC. Booan, Seuptor's Sues and Unflashed Works (Catalogue Général (au Basle da Cal), Le Cate, 1908, * 39410-38417. 32

Vous aimerez peut-être aussi