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ISSN 1830-9682

Livres statistiques

KS-HA-09-001-FR-C

Annuaire régional d’Eurostat 2009


Annuaire régional d’Eurostat 2009
L’information statistique est indispensable à qui veut
comprendre notre monde si complexe et en constante
mutation. L’Annuaire régional d’Eurostat 2009 constitue

Annuaire régional d’Eurostat 2009


une mine d’informations sur la vie dans les régions des
27 États membres de l’Union européenne et également
dans les pays candidats et dans ceux de l’AELE. Si vous
voulez en savoir plus sur la manière dont les régions
d’Europe évoluent dans un certain nombre de domaines
statistiques, voici la publication qu’il vous faut! Les
textes ont été rédigés par des experts des divers
domaines statistiques et sont accompagnés de cartes
statistiques, de graphiques et de tableaux sur chacun
des sujets. Un vaste ensemble de données régionales
sont présentées sur les thèmes suivants: population;
villes européennes; marché du travail; produit intérieur
brut; comptes des ménages; statistiques structurelles
des entreprises; société de l’information; science,
technologie et innovation; éducation; tourisme;
agriculture. La présente publication est disponible en
allemand, en anglais et en français.

http://ec.europa.eu/eurostat

ISBN 978-92-79-11697-1

9 789279 116971
Prix au Luxembourg (TVA exclue): 30 EUR
Livres statistiques

Annuaire régional d’Eurostat 2009


Europe Direct est un service destiné à vous aider à trouver
des réponses aux questions que vous vous posez sur l’Union européenne.
Un numéro unique gratuit (*):

00 800 6 7 8 9 10 11
(*) Certains opérateurs de téléphonie mobile ne permettent pas l’accès
aux numéros 00 800 ou peuvent facturer ces appels.

De nombreuses autres informations sur l’Union européenne sont disponibles sur l’internet via le
serveur Europa (http://europa.eu).

Luxembourg: Office des publications officielles des Communautés européennes, 2009

ISBN 978-92-79-11697-1
ISSN 1830-9682
doi: 10.2785/17920
Numéro de catalogue: KS-HA-09-001-FR-C

Thème: Statistiques générales et régionales


Collection: Livres statistiques

© Communautés européennes, 2009


Copyright des photos suivantes: la couverture: © Annette Feldmann; les chapitres «Introduction»,
«Population», «Comptes des ménages», «Société de l’information», «Éducation» et «Tourisme»:
© Phovoir.com; le chapitre «Villes européennes»: © Teodóra Brandmüller; les chapitres «Marché du
travail», «Produit intérieur brut», «Statistiques structurelles des entreprises» et «Science, technologie
et innovation»: © la bibliothèque d’images numériques de la direction générale de la politique
régionale de la Commission européenne; le chapitre «Agriculture»: © Jean-Jacques Patricola

L’autorisation de reproduction ou d’utilisation de ces photos doit être demandée directement au


détenteur des droits d’auteur.
Préface
Chère Lectrice, Cher Lecteur,
L’année 2004 a été marquée par un événement sans précé-
dent, puisqu’elle a vu, le 1er mai, dix nouveaux États membres
entrer dans l’Union européenne (UE). Le présent Annuaire
des régions 2009 vous montrera, chiffres à l’appui, quels sont
les progrès accomplis en matière d’évolution économique et
sociale dans les régions au cours des cinq années écoulées
depuis lors et quels sont les domaines où les efforts doivent
être intensifiés pour atteindre les objectifs d’une cohésion
renforcée.
Au fil de ses onze chapitres, l’Annuaire des régions vous
permettra de découvrir les aspects les plus intéressants des
divergences et des points communs entre les régions des
27 États membres, ainsi que des pays candidats et des pays
de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Son
but est de vous encourager à rechercher vous-même les mul-
tiples données régionales qui vous sont proposées sur le site
internet d’Eurostat et à analyser vous-même l’évolution éco-
nomique et sociale.
À côté des chapitres habituels, toujours très intéressants, sur l’évolution démographique au niveau
régional, le marché régional du travail, le produit intérieur brut régional et d’autres thèmes, nous in-
novons cette année en vous présentant l’évolution régionale de données sur la société de l’information.
Comme ce fut déjà le cas ces dernières années, les données sur les évolutions régionales sont complé-
tées par une présentation des résultats les plus récents de l’«audit urbain», un ensemble de données qui
contient de nombreuses informations statistiques sur les villes européennes.
Nous continuerons à élargir régulièrement l’éventail des indicateurs régionaux disponibles et nous
espérons pouvoir leur faire une place dans les éditions futures lorsque la disponibilité et la qualité des
données le permettront.
Je vous souhaite une lecture agréable!

Walter Radermacher
Directeur général, Eurostat

Annuaire régional d’Eurostat 2009 3


Remerciements
Les éditeurs de l’Annuaire régional d’Eurostat 2009 tiennent à remercier tous ceux qui leur ont apporté
leur concours, et en particulier les membres suivants d’Eurostat qui, en rédigeant les divers chapitres
de l’Annuaire, ont rendu cette publication possible:

• Population: Veronica Corsini, Monica Marcu et Rosemarie Olsson (unité F.1: «Population»)


• Villes européennes: Teodóra Brandmüller (unité E.4: «Statistiques régionales et information géo-
graphique»)
• Marché du travail: Pedro Ferreira (unité E.4: «Statistiques régionales et information géographi-
que»)
• Produit intérieur brut: Andreas Krüger (unité C.2: «Comptes nationaux — Production»)
• Comptes des ménages: Andreas Krüger (unité C.2: «Comptes nationaux — Production»)
• Statistiques structurelles des entreprises: Aleksandra Stawińska (unité G.2: «Statistiques structu-
relles des entreprises»)
• Société de l’information: Albrecht Wirthmann (unité F.6: «Société de l’information; tourisme»)
• Science, technologie et innovation: Bernard Félix, Tomas Meri, Reni Petkova et Håkan Wilén
(unité F.4: «Éducation, science et culture»)
• Éducation: Sylvain Jouhette, Lene Mejer et Paolo Turchetti (unité  F.4: «Éducation, science et
culture»)
• Tourisme: Ulrich Spörel (unité F.6: «Société de l’information; tourisme»)
• Agriculture: Céline Ollier (unité E.2: «Agriculture et pêche»)

La mise en forme et la coordination de la présente publication ont été assurées par Åsa Önnerfors (uni-
té E.4: «Statistiques régionales et information géographique») avec le concours de Berthold Feldmann
(unité  E.4: «Statistiques régionales et information géographique») et de Pavel Bořkovec (unité  D.4:
«Diffusion»). Baudouin Quennery (unité E.4: «Statistiques régionales et information géographique») a
produit l’ensemble des cartes statistiques.

Nous adressons également nos remerciements à:


— la direction générale de la traduction de la Commission européenne, et notamment aux unités
de traduction allemande, anglaise et française;
— l’Office des publications de l’Union européenne, et notamment à Bernard Jenkins de l’unité B1
(«Publications multisupports»), ainsi qu’aux correcteurs d’épreuves de l’unité B2 («Services édi-
toriaux»).

4 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Table des matières

Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Statistiques des régions et des villes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
La nomenclature NUTS.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Couverture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Davantage d’informations régionales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1 POPULATION.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Présentation de la répartition régionale de la démographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Densité de population.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Évolution de la population .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Notes méthodologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

2 Villes européennes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Une liste d’indicateurs complétée.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Passage d’une périodicité de cinq ans à une collecte annuelle de données.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Une couverture géographique étendue.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Découvrir la dimension spatiale.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Centres-villes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Zones urbaines élargies.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
La géographie compte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

3 Marché du travail.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Modèles de temps de travail régionaux.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Bref aperçu pour 2007.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Modèles de travail régionaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Les emplois à temps partiel font baisser le temps de travail moyen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Les salariés passent moins de temps au travail.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Notes méthodologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Définitions.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

4 Produit intérieur brut.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49


Qu’est-ce que le produit intérieur brut régional?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Le PIB régional en 2006.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Le PIB en moyenne pour la période 2004-2006.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Fortes disparités régionales à l’intérieur même des pays.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Processus de rattrapage dynamique dans les nouveaux États membres.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Évolution hétérogène au sein même des pays. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
La convergence fait des progrès. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Notes méthodologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Parités de pouvoir d’achat et comparaisons internationales du volume. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

Annuaire régional d’Eurostat 2009 5


5 Comptes des ménages.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Introduction: mesure de la richesse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Revenu des ménages privés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Résultats pour l’année 2006. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Revenu primaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Revenu disponible. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
La dynamique à la périphérie de l’Union.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Notes méthodologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

6 Statistiques structurelles des entreprises.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75


Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
Spécialisation régionale et concentration des activités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
Spécialisation dans les services aux entreprises.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Croissance de l’emploi dans les services aux entreprises.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Caractéristiques des 30 régions les plus spécialisées dans les services aux entreprises.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Notes méthodologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

7 Société de l’information.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Accès aux technologies de l’information et de la communication. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Utilisation de l’internet et activités en ligne.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Non-utilisateurs de l’internet.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
Notes méthodologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105

8 Science, technologie et innovation.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107


Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
Recherche et développement.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
Ressources humaines en science et technologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Industries de haute technologie et services à forte intensité de connaissance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Brevets. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
Conclusion.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
Notes méthodologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

9 Éducation.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Participation des étudiants à l’éducation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Participation des enfants de 4 ans à l’enseignement.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
Étudiants du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement postsecondaire non supérieur.. . . 124
Étudiants de l’enseignement supérieur.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
Diplômés de l’enseignement supérieur.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
L’apprentissage tout au long de la vie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Notes méthodologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

6 Annuaire régional d’Eurostat 2009


10 TourismE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
Capacités d’hébergement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
Nuitées.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
Durée moyenne des séjours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Intensité touristique.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
L’évolution du tourisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Part du tourisme récepteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
Notes méthodologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147

11 Agriculture.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
Superficie agricole utilisée.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
Part de la superficie des céréales par rapport à la superficie agricole utilisée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
Part de la superficie des cultures permanentes par rapport à la superficie agricole utilisée.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
Production agricole. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
Production de blé.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
Production de maïs grain.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Production de colza.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
Notes méthodologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158

Annexe.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
UNION EUROPÉENNE: régions au niveau NUTS 2.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
PAYS CANDIDATS: régions statistiques au niveau 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
PAYS DE L’AELE: régions statistiques au niveau 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163

Annuaire régional d’Eurostat 2009 7


Introduction
Introduction

Statistiques des régions et des villes chapitre, consacré aux villes européennes, expli-
que de manière détaillée les définitions des dif-
L’information statistique est indispensable à qui férents niveaux spatiaux utilisés dans la collecte
veut comprendre notre monde si complexe et en de données de l’audit urbain et donne quelques
constante mutation. Eurostat, l’office statistique exemples intéressants des déplacements domi­
des Communautés européennes, a pour mission cile-travail dans neuf capitales européennes.
de collecter et de diffuser au niveau européen des
Le chapitre relatif au marché du travail décrit
données provenant non seulement des 27  États
principalement les différences en matière de tra-
membres de l’Union européenne (EU-27), mais
vail hebdomadaire en Europe et propose quelques
également des trois pays candidats (Croatie, an-
éléments permettant d’expliquer les variations
cienne République yougoslave de Macédoine et
considérables observées d’une région à l’autre. Les
Turquie), ainsi que des quatre pays de l’AELE
trois chapitres économiques, qui concernent res-
(Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse).
pectivement le produit intérieur brut, les comp-
La présente publication (Annuaire régional d’Euros- tes des ménages et les statistiques structurelles
tat 2009) se propose de vous donner un aperçu de des entreprises, nous donnent un aperçu détaillé
certaines statistiques des régions et des villes que de la situation économique générale des régions,
nous collectons auprès de ces pays. Les statistiques des ménages et des divers secteurs de l’économie
des régions nous permettent de dégager des carac- marchande.
téristiques et des tendances statistiques plus dé- Nous sommes particulièrement heureux de pou-
taillées que les données nationales, mais, puisqu’il voir vous présenter un nouveau chapitre, très inté-
existe 271 régions NUTS 2 dans l’EU-27, 30 régions ressant, sur la société de l’information, qui décrit
statistiques de niveau 2 dans les pays candidats et l’utilisation des technologies de l’information et
16  régions statistiques de niveau  2 dans les pays de la communication (TIC) par les particuliers et
de l’AELE, le volume des données est si grand que les ménages dans les régions d’Europe. Ce chapi-
certains principes de classement doivent nécessai- tre nous apprend, par exemple, combien de ména-
rement être appliqués pour que ces données soient ges utilisent régulièrement l’internet et combien
compréhensibles et significatives. ont un accès à large bande. Les deux chapitres
Pour l’esprit humain, le recours à des cartes sta- suivants concernent la science, la technologie et
tistiques représente probablement le moyen le l’innovation, d’une part, et l’éducation, d’autre
plus facile de trier et d’«absorber» d’importantes part, et ces trois domaines statistiques sont fré-
quantités de données statistiques en une seule quemment considérés comme essentiels dès lors
fois. C’est la raison pour laquelle l’Annuaire ré- qu’il s’agit de suivre la réalisation des objectifs
gional d’Eurostat contient, comme les années définis dans la stratégie de Lisbonne visant à faire
précédentes, un grand nombre de cartes statisti- de l’Europe l’économie de la connaissance la plus
ques sur lesquelles les données sont différenciées compétitive et la plus dynamique du monde.
selon les classes statistiques représentées par des Le chapitre suivant présente des informations sur
nuances de couleur. Dans certains chapitres, des les statistiques régionales du tourisme, ainsi que
graphiques et des tableaux sont également utilisés les destinations touristiques les plus populaires.
pour présenter les données, celles-ci étant sélec- Le dernier chapitre, qui concerne l’agriculture,
tionnées et présentées d’une manière (différentes met cette année l’accent sur les statistiques des
hiérarchies, graphiques indiquant les valeurs ré- produits végétaux et nous apprend quels types de
gionales extrêmes à l’intérieur des pays ou exem- produits végétaux sont cultivés dans les différen-
ples représentatifs seulement) qui rend plus aisée tes régions d’Europe.
la compréhension des données statistiques.
Nous sommes fiers de fournir un vaste éventail La nomenclature NUTS
de thèmes abordés dans les onze chapitres de
l’édition 2009 de l’Annuaire régional d’Eurostat. La nomenclature des unités territoriales statisti-
Le premier chapitre, qui concerne la population, ques (NUTS) constitue un schéma unique et cohé-
donne un aperçu détaillé des différents schémas rent de répartition territoriale pour l’établissement
démographiques, tels que la densité de popula- des statistiques régionales de l’Union européenne.
tion, les variations démographiques et les taux Elle est utilisée depuis des décennies pour la
de fécondité dans les pays examinés. Ce chapitre confection de statistiques régionales et a toujours
peut être considéré comme la clé de tous les autres, constitué la base de la politique de financement
puisque toutes les autres statistiques dépendent régionale. Ce n’est cependant qu’en 2003 qu’elle a
de la composition de la population. Le deuxième été dotée d’une base juridique, puisque c’est cette

10 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Introduction

année-là que le règlement NUTS a été adopté par Couverture (1) Vous trouverez de plus
amples informations
le Parlement européen et le Conseil (1). relatives à la
L’Annuaire régional d’Eurostat 2009 contient prin- nomenclature NUTS
À chaque fois que de nouveaux États membres sur l’internet (http://
cipalement des statistiques relatives aux 27 États ec.europa.eu/eurostat/
adhèrent à l’Union, le règlement NUTS est
membres de l’Union européenne, mais égale- ramon/nuts/splash_
adapté par l’addition de la nomenclature des regions.html).
ment, quand les informations étaient disponibles,
régions de ces pays. C’est ce qui s’est passé en
sur les trois pays candidats à l’adhésion (Croatie,
2004, lorsque l’Union a accueilli dix nouveaux
ancienne République yougoslave de Macédoine
États membres, et en 2007 lorsque la Bulgarie et
et Turquie) et les quatre pays de l’AELE (Islande,
la Roumanie ont adhéré.
Liechtenstein, Norvège et Suisse).
Pour tenir compte de nouveaux découpages ad-
Les régions des pays candidats et des pays de
ministratifs ou territoriaux dans les États mem-
l’AELE sont appelées «régions statistiques» et sont
bres, le règlement NUTS spécifie que les modi-
régies par les mêmes règles que les régions NUTS
fications de la nomenclature régionale peuvent
de l’Union européenne, si ce n’est qu’elles ne pos-
avoir lieu au maximum tous les trois ans. Cette
sèdent pas de base juridique. La base de données
adaptation a eu lieu pour la première fois en 2006,
d’Eurostat ne contient pas encore de données des
et les modifications apportées à la nomenclature
pays candidats et des pays de l’AELE concernant
NUTS sont en vigueur depuis le 1er janvier 2008.
quelques-uns des domaines d’action, mais la dis-
Comme ces modifications de la NUTS sont assez ponibilité des données s’améliore constamment,
récentes, les données statistiques ne sont pas enco- et nous espérons que la couverture de ces pays
re disponibles dans certains cas ou ont été rempla- sera encore meilleure dans un avenir proche.
cées par des valeurs nationales sur certaines cartes
statistiques, comme le précisent les notes relatives
aux différentes cartes concernées. C’est le cas no-
Davantage d’informations
tamment de la Suède, qui a introduit des régions régionales
de niveau NUTS 1, du Danemark et de la Slovénie,
Sur le site internet d’Eurostat, vous trouverez sous
qui ont introduit des régions de niveau NUTS 2,
le thème «Statistiques générales et régionales», et
ainsi que des deux régions les plus septentrio-
plus particulièrement sous «Régions et villes», des
nales d’Écosse, à savoir North Eastern Scotland
tableaux présentant des statistiques sur les «ré-
(UKM5) et Highlands and Islands (UKM6), où
gions» et l’«audit urbain»: vous pourrez y consul-
la frontière entre les deux régions a été modifiée.
ter des séries chronologiques plus détaillées (dont
Nous espérons que la disponibilité des données
certaines remontent jusqu’à 1970) et des données
régionales pour ces pays sera bientôt améliorée.
statistiques plus détaillées que celles présentées
Il convient également de noter que certains États dans cet Annuaire. Vous y trouverez également
membres ont une population relativement peu un certain nombre d’indicateurs (tels que la su-
nombreuse et ne sont dès lors pas divisés en plu- perficie, la démographie, le produit intérieur brut
sieurs régions NUTS 2. Dans le cas de ces pays, la et des données sur le marché de l’emploi) établis
valeur de NUTS 2 est donc exactement identique au niveau NUTS 3. Cette précision est importante,
à la valeur nationale. Depuis la dernière révision puisque certains pays couverts ne sont pas divisés
en date de la nomenclature NUTS, cette règle s’ap- en régions NUTS 2, comme on l’a vu plus haut.
plique à six États membres (Estonie, Chypre, Let-
Pour obtenir des informations plus détaillées sur
tonie, Lituanie, Luxembourg et Malte), à un pays
le contenu des bases de données régionales et ur-
candidat (ancienne République yougoslave de Ma-
baines, veuillez consulter la publication d’Euros-
cédoine) et à deux pays de l’AELE (Islande et Liech-
tat intitulée Statistiques régionales et urbaines
tenstein). Dans tous ces cas, l’ensemble du pays
européennes — Guide de référence 2009, que vous
représente une seule région de niveau NUTS 2.
pouvez télécharger gratuitement à partir du site
Une carte dépliante placée à l’intérieur de la cou- internet d’Eurostat. Vous pouvez également télé-
verture de l’Annuaire présente l’ensemble des charger des tableaux Excel contenant les données
régions de niveau NUTS 2 des 27 États membres précises qui ont été utilisées pour produire les
de l’UE, ainsi que les régions statistiques corres- cartes et d’autres illustrations qui agrémentent
pondantes au niveau 2 des pays candidats et des chaque chapitre de la présente publication. Nous
pays de l’AELE. Vous trouverez en annexe la liste espérons que vous trouverez cette publication à
complète des codes et des noms de ces régions, la fois intéressante et utile. Votre avis nous inté-
ce qui vous permettra de localiser facilement une resse. N’hésitez pas à envoyer vos observations à
région précise sur la carte. l’adresse suivante: estat-regio@ec.europa.eu

Annuaire régional d’Eurostat 2009 11


Population
1 Population

Présentation de la répartition Évolution de la population


régionale de la démographie Au cours des quarante-cinq ou cinquante dernières
Les évolutions démographiques ont une forte in- années, la population des 27  pays qui composent
fluence sur les sociétés de l’Union européenne. l’Union européenne actuelle a augmenté pour pas-
Les niveaux de fécondité constamment bas, com- ser d’environ 400 millions (1960) à près de 500 mil-
binés avec une augmentation de la longévité et le lions (497  millions au 1er  janvier 2008). Si l’on
fait que les enfants du baby-boom arrivent à l’âge compte les pays candidats et les pays de l’AELE, le
de la retraite, conduisent à un vieillissement dé- total de la population est passé au cours de la même
mographique de la population de l’UE. La pro- période de moins de 450 millions à 587 millions.
portion des générations âgées s’accroît, tandis que La variation totale de la population comprend
celle des personnes en âge de travailler décroît. deux aspects: l’accroissement dit «naturel», qui se
définit comme la différence entre le nombre des
Les changements sociaux et économiques liés
naissances vivantes et celui des décès, et le solde
au vieillissement de la population ont des chan-
migratoire net, censé représenter la différence en-
ces d’avoir de profondes répercussions pour
tre les flux d’immigration et d’émigration (voir
l’Union  — également visibles au niveau régio-
«Notes méthodologiques»). Les changements
nal, recoupant une gamme étendue de domaines
dans la taille d’une population sont le résultat du
politiques avec des effets sur la population d’âge
nombre de naissances, du nombre de décès et du
scolaire, les soins de santé, la participation de la
nombre de personnes qui migrent.
main-d’œuvre, les questions de protection sociale
et de sécurité sociale, les finances publiques, etc. Jusqu’à la fin des années 80, l’accroissement naturel
constituait de loin l’élément majeur de l’augmenta-
L’évolution démographique n’est pas la même dans
tion de la population. Toutefois, cet accroissement
toutes les régions de l’Union. Certains phénomènes
naturel connaît depuis le début des années 60 un
démographiques pourraient avoir un impact plus
affaissement constant. Par ailleurs, les migrations
marqué dans certaines régions que dans d’autres.
internationales ont gagné en importance et sont
Ce chapitre présente la répartition régionale des devenues le moteur essentiel de la croissance de la
phénomènes démographiques du moment. population depuis le début des années 90.
L’analyse réalisée sur les pages suivantes repose
Densité de population essentiellement sur les tendances démographiques
observées au cours de la période du 1er janvier 2003
Le 1er janvier 2007, la population de l’Union euro- au 1er janvier 2008. À cette fin, des moyennes quin-
péenne, des pays candidats et des pays de l’AELE quennales ont été calculées pour l’évolution an-
était de 584  millions d’habitants. La répartition nuelle du total de la population et ses composants.
de cette population est variable parmi les 317 ré- Étant donné que les tendances démographiques
gions NUTS 2 qui composent ce territoire. sont des évolutions à long terme, les moyennes
La carte 1.1 présente la densité de population au quinquennales sont un gage de stabilité et de pré-
1er  janvier 2007. La densité de population d’une cision du tableau obtenu. Elles contribuent à iden-
région est le rapport entre la population d’un ter- tifier des groupes régionaux qui dépassent souvent
ritoire et sa superficie. Généralement, les régions les frontières nationales. Pour garantir que les don-
capitales figurent parmi celles dont la population nées sont comparables, l’évolution de la population
est la plus dense. Comme le montre la carte 1.1, et ses composants sont présentés en termes relatifs,
Inner London (Royaume-Uni) était de loin la plus en calculant les taux dits «bruts», c’est-à-dire qu’ils
densément peuplée, mais la Région de Bruxelles- se rapportent à la taille du total de la population
Capitale (Belgique), Wien (Autriche), Berlin (Al- (voir «Notes méthodologiques»). Les cartes 1.2, 1.3
lemagne), Praha (République tchèque), İstanbul et 1.4 présentent ces chiffres concernant la varia-
(Turquie), Bucureşti — Ilfov (Roumanie) et Atti- tion totale de la population et ses composants.
ki (Grèce) ont également des densités supérieures Dans la plupart du nord-est, de l’est et une partie
à 1  000  habitants/km². La région la moins den- du sud-est du territoire constitué par l’Union euro-
sément peuplée était celle de Guyane (France), péenne, les pays candidats et les pays de l’AELE, la
avant d’autres régions à moindre densité de po- population a tendance à diminuer. La carte 1.2 se
pulation (moins de 10 habitants/km²), toutes si- caractérise par un clivage net entre les régions qui
tuées en Suède, Finlande, Islande et Norvège. Par s’y trouvent et celles du reste de l’Union. Les pays
comparaison, la densité de population de l’Union les plus touchés par la tendance à la diminution
européenne est de 114 habitants/km². de la population sont l’Allemagne (en particulier

14 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Population 1
Carte 1.1: Densité de la population, par régions NUTS 2, 2007
Personnes par km2

Annuaire régional d’Eurostat 2009 15


1 Population

Carte 1.2: Changement total de la population, par régions NUTS 2, moyenne 2003-2007
Pour 1 000 habitants

16 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Population 1
l’ancienne Allemagne de l’Est), la Pologne, la Bul- Le tableau fourni par la carte 1.2 peut être affiné
garie, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie et, par une analyse des deux composants de l’évolu-
au nord, les trois États baltes et les parties septen- tion du total de la population, à savoir l’évolution
trionales de la Suède ainsi que la région finlandaise naturelle et la migration.
Itä-Suomi. La tendance à la diminution de la po-
pulation est aussi manifeste dans de nombreuses D’après la carte  1.3, le nombre des décès l’a
régions de Grèce. À l’est, par ailleurs, la variation emporté sur celui des naissances dans de nom-
totale de la population est positive à Chypre et, breuses régions de l’Union au cours de la pé-
dans une moindre mesure, dans l’ancienne Répu- riode 2003-2007. Le phénomène de contraction
blique yougoslave de Macédoine et en Turquie. naturelle de la population qui en résulte est ré-
pandu et touche plus de la moitié des régions de
Dans la quasi-totalité des régions de l’ouest et du l’Union.
sud-ouest de l’Union, la population a augmenté
au cours de la période 2003-2007. Cela est parti­ Un accroissement naturel de la population se dé-
culièrement visible en Irlande et dans la quasi- gage sur une vaste région transfrontalière unique
totalité des régions du Royaume-Uni, d’Italie, constituée de l’Irlande, du centre du Royaume-
d’Espagne, de France, du Portugal, et notamment Uni, de la quasi-totalité des régions de France,
dans les départements français d’outre-mer ainsi de Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas, de
que les îles espagnoles et portugaises de l’océan Suisse, d’Islande, du Liechtenstein, du Danemark
Atlantique. La variation totale de la population a et de Norvège: dans ces régions, au cours de la pé-
également été positive en Autriche, en Suisse, en riode 2003-2007, les naissances vivantes ont été
Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas. plus nombreuses que les décès.

Graphique 1.1: Indicateur conjoncturel de fécondité par pays, 1986 et 2006 Enfants par femme
SK
PL
LT
SI
RO
DE
CZ
HU
LV
PT
IT
BG
HR
ES
EL
AT
MT
LI
MK
CY
CH
EE
LU
NL
BE
DK
UK
FI
SE
IE
NO
FR
IS
TR
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5
1986 2006
Source: Eurostat — Statistique démographique
Notes: EE, PL et MT: données 1986 — estimations nationales; LI: 1985 — estimations nationales; HR: 1990; TR: 1990 — estimations nationales; MK: 1994;
IT, BE et TR: données 2006 — estimations nationales

Annuaire régional d’Eurostat 2009 17


1 Population

Carte 1.3: Changement naturel de la population (naissances vivantes moins décès), par régions NUTS 2,
moyenne 2003-2007
Pour 1 000 habitants

18 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Population 1
Les décès l’emportent sur les naissances en Alle- relevé dans 17 des 27 États membres. Pour faire
magne, en République tchèque, en Slovaquie, en une comparaison, le graphique 1.1 comporte aussi
Hongrie, en Slovénie, en Croatie, en Roumanie et des chiffres pour 1986 et pour les pays candidats et
en Bulgarie, ainsi que dans les États baltes et en les pays de l’AELE. Des indicateurs de fécondité
Suède au nord, en Grèce, en Italie et au Portugal relativement élevés ont tendance à être enregis-
au sud. Les autres pays sont globalement dans une trés dans des pays qui ont mis en œuvre une sé­
situation plus équilibrée. rie de politiques favorables à la famille, comme
l’introduction de services de garde d’enfants ac-
Une raison majeure du ralentissement de l’ac- cessibles et à prix raisonnable et/ou des formules
croissement naturel de la population tient à ce que de travail plus souples — tel est le cas de la France,
les habitants de l’Union ont moins d’enfants. Au des pays nordiques et des Pays-Bas.
niveau agrégé, dans les 27 pays qui constituent à
l’heure actuelle l’Union européenne, l’indicateur La (légère) augmentation de l’indicateur conjonc-
conjoncturel de fécondité est revenu d’environ turel de fécondité qui est observée dans certains
2,5 au début des années 60 à environ 1,5 en 1993, pays entre 1986 et 2006 peut être en partie at-
date depuis laquelle il n’a pas varié (pour la défi- tribuée à un processus de rattrapage suivant le
report de la décision d’avoir des enfants. Lorsque
nition de l’indicateur conjoncturel de fécondité,
les femmes donnent naissance à des enfants à un
voir «Notes méthodologiques»).
âge plus avancé, l’indicateur conjoncturel de fé-
Au niveau des pays, en 2006, un indicateur condité commence par indiquer une baisse puis
conjoncturel de fécondité inférieur à 1,5 a été un regain de la fécondité.

Graphique 1.2: Taux brut de fécondité, par régions NUTS 2, 2007


Naissances pour 1 000 habitants
BE Prov. West-Vlaanderen Région de Bruxelles-Capitale/Brussels Hoofdstedelijk Gewest
BG Severozapaden Yugoiztochen
CZ Střední Morava Střední Čechy
DK Sjælland Hovedstaden
DE Saarland Hamburg
EE
IE Border, Midland and Western Southern and Eastern
EL Ipeiros Kriti
ES Principado de Asturias Ciudad Autónoma de Ceuta
FR Corse Guyane
IT Liguria Provincia Autonoma Bolzano/Bozen
CY
LV
LT
LU
HU Nyugat-Dunántúl Észak-Alföld
MT
NL Limburg (NL) Flevoland
AT Burgenland (A) Vorarlberg
PL Opolskie Pomorskie
PT Alentejo Região Autónoma dos Açores
RO Sud-Vest Oltenia Nord-Est
SI Vzhodna Slovenija Zahodna Slovenija
SK Západné Slovensko Východné Slovensko
FI Itä-Suomi Pohjois-Suomi
SE Norra Mellansverige Stockholm
UK Cornwall and Isles of Scilly Inner London
Središnja i Istočna Sjeverozapadna Hrvatska
HR (Panonska) Hrvatska
MK
TR
IS
LI
NO Hedmark og Oppland Oslo og Akershus
CH Ticino Région lémanique
0 5 10 15 20 25 30 35
Valeur nationale
Source: Eurostat — Statistique démographique
Notes: FR et UK: 2006
TR: niveau national

Annuaire régional d’Eurostat 2009 19


1 Population

Carte 1.4: Solde migratoire, par régions NUTS 2, moyenne 2003-2007


Pour 1 000 habitants

20 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Population 1
Par comparaison, dans les régions plus dévelop- La carte  1.4 permet d’identifier quatre régions
pées du monde à l’heure actuelle, un indicateur transfrontalières où les départs sont supérieurs
conjoncturel de fécondité d’environ 2,1  enfants aux arrivées (solde net négatif des migrations):
par femme est considéré comme le niveau de re-
• les régions du grand nord de la Norvège et de la
nouvellement, c’est-à-dire le niveau auquel la po-
Finlande;
pulation resterait stable à long terme en l’absence
d’immigration ou d’émigration. Actuellement • un groupe oriental comprenant la majorité des
(d’après les données pour 2006), pratiquement régions de l’Allemagne orientale, la Pologne, la
tous les pays de l’Union, les pays candidats et les Lituanie et la Lettonie ainsi que la plupart des ré-
pays de l’AELE, à l’exception de la Turquie et de gions de Slovaquie, de Hongrie, de Roumanie, de
l’Islande, se situent encore nettement au-dessous Bulgarie et de Turquie;
du niveau de renouvellement.
• les régions du nord-est de la France et les dépar-
Il est aussi possible d’affiner l’analyse de la car- tements français d’outre-mer;
te 1.3 en isolant la contribution des naissances vi-
• quelques régions du sud de l’Italie, aux Pays-Bas
vantes à l’évolution naturelle de la population. Le
et au Royaume-Uni.
graphique 1.2 fait apparaître les différences régio-
nales au sein de chaque pays pour les taux bruts Les régions, où les deux composantes de la varia-
de naissances (voir «Notes méthodologiques»). tion de la population ne se compensent pas mu-
Les différences régionales les plus marquées pour tuellement mais s’ajoutent plutôt l’une à l’autre,
2007 ont été relevées en France, où le taux brut sont souvent exposées à des variations de grande
de naissances le plus élevé est de plus de trois fois ampleur, à la hausse ou  — dans certaines ré-
supérieur au taux le plus faible, suivie par l’Espa- gions — à la baisse. En Irlande, au Luxembourg,
gne, où le taux brut de naissances le plus élevé est en Belgique, à Malte, à Chypre, en Suisse, en Is-
lui aussi trois fois supérieur au taux le plus faible. lande, dans de nombreuses régions de France et de
Pour les autres pays, les différences régionales en Norvège et dans quelques régions d’Espagne, du
matière de taux bruts de naissances sont moins Royaume-Uni et des Pays-Bas, un accroissement
fortes, mais restent significatives. naturel s’est conjugué avec un solde net positif des
migrations. Néanmoins, dans les régions d’Alle-
Le troisième facteur déterminant de l’évolution
magne orientale, en Lituanie et en Lettonie, ainsi
de la population (après la fécondité et la mortali-
que dans quelques régions de Pologne, de Slova-
té) est la migration. Comme de nombreux pays de
quie, de Hongrie, de Bulgarie et de Roumanie, les
l’Union se situent actuellement à un point du cy-
deux composantes de l’évolution de la population
cle démographique où l’accroissement naturel de
ont suivi une tendance négative, comme le montre
la population est proche de l’équilibre ou devient
aussi la carte 1.2. Dans ces régions, cette tendance
négatif, l’importance de l’immigration augmente
a abouti à une baisse continue de la population.
au regard du maintien de la taille de la population.
En outre, la migration contribue aussi indirecte- En 2007, la population moyenne de l’EU-27 âgée
ment à l’évolution naturelle, étant donné que les de 65 ans et plus représentait une proportion de
migrants ont des enfants. Les migrants sont aussi 17  %, en augmentation de 2  % au cours des dix
généralement plus jeunes et n’ont pas encore at- dernières années. Ce vieillissement de la popula-
teint l’âge auquel les décès sont plus fréquents. tion, en particulier dans les zones rurales, sou-
lève des questions concernant l’infrastructure et
Dans certaines régions de l’Union européenne,
le besoin de services sociaux et de soins de santé.
l’évolution naturelle négative a été compensée par
un solde net positif des migrations. Ce phénomè- Le taux le plus élevé de la population âgée de
ne est le plus frappant en Autriche, au Royaume- 65 ans et plus se relève en Liguria (Italie), à 27 %.
Uni, en Espagne, dans les régions septentrionales L’Allemagne lui emboîte le pas avec 24 % dans la
et centrales de l’Italie, et dans quelques régions région de Chemnitz et quatorze autres régions où
d’Allemagne occidentale, en Slovénie, dans le sud ce pourcentage est supérieur à 20 %. Certaines ré-
de la Suède, au Portugal et en Grèce, comme on gions de Grèce, du Portugal, de France et d’Espa-
peut le voir sur la carte 1.4. Le phénomène opposé gne affichent, elles aussi, des chiffres élevés, avec
est beaucoup plus rare: dans quelques régions une proportion de la population âgée de 65 ans et
seulement (à savoir les régions du nord de la Po- plus allant jusqu’à 23 %. Ces régions enregistrent
logne et de la Finlande et en Turquie), l’évolution aussi une variation naturelle de la population fai-
naturelle positive a été annulée par un solde net ble, voire négative, avec un nombre de décès supé-
négatif des migrations. rieur à celui des naissances.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 21


1 Population

Carte 1.5: Pourcentage de la population ayant 65 ans et plus, par régions NUTS 2, 2007

22 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Population 1
En Turquie, le pourcentage de la population âgée Conclusion
de 65 ans et plus n’est que de 3 % dans la région
Van, et en moyenne de 8 % dans les autres régions. Le présent chapitre met en lumière certains traits de
Bien que la Turquie connaisse un solde net de la l’évolution de la population régionale sur le terri-
migration négatif, la forte fécondité se traduit par toire composé des 27 États membres de l’Union, des
une population jeune. De même, avec une fécon- pays candidats et des pays de l’AELE au cours de la
dité élevée, conjuguée à une forte migration nette, période allant du 1er janvier 2003 au 1er janvier 2008.
seuls 11 et 12 % de la population des deux régions Dans toute la mesure du possible, les caractéristi-
d’Irlande ont 65 ans et plus. ques des régions pour les différents phénomènes
démographiques, au-delà des frontières nationales,
D’après les projections, les personnes âgées repré- ont pu être cernées. Tandis que le recul de la popula-
senteraient une part croissante de la population, tion est manifeste dans plusieurs régions, au niveau
sous l’effet de la réduction constante de la mortalité agrégé, la population de l’Union des Vingt-sept a
au cours des décennies passées et à venir. Le proces- continué d’augmenter au cours de cette période
sus de vieillissement peut être qualifié de «vieillis- d’environ 2 millions de personnes chaque année. Le
sement par le sommet», car il tient en grande partie moteur principal de la croissance de la population
aux projections faisant état d’un accroissement de sur ce territoire est la migration, qui a plus que com-
la longévité, atténué par des flux de migration nets pensé, comme le montrent les cartes, la variation
positifs et un certain regain de la fécondité. naturelle négative de nombreuses régions.

Notes méthodologiques
Sources: Eurostat — Statistiques de la démographie. Pour plus de renseignements, consulter le site
internet d’Eurostat (http://www.ec.europa.eu/eurostat/).
L’indicateur conjoncturel de fécondité se définit comme le nombre moyen d’enfants auxquels
une femme donnerait naissance durant sa vie, si elle vivait ses années de procréation en se confor-
mant aux taux de fécondité par âge mesurés lors d’une année donnée.
La migration peut être extrêmement difficile à mesurer. Un grand nombre de sources de données
et de définitions différentes sont utilisées dans les États membres, si bien que les comparaisons
directes de statistiques nationales peuvent poser des difficultés ou induire en erreur. Les soldes
migratoires indiqués ici ne sont pas directement calculés à partir des chiffres des flux d’immigration
et d’émigration. Comme beaucoup d’États membres de l’UE ne disposent pas de chiffres complets
et comparables pour lesdits flux, le solde migratoire est ici estimé par différence entre la variation
totale de la population et l’accroissement naturel sur l’année. Le solde migratoire est en effet égal à
toutes les variations de la population totale qui ne sont imputables ni aux naissances ni aux décès.
Le taux brut de la variation totale de la population est le rapport entre la variation totale de la
population au cours de l’année et la population moyenne du territoire en question au cours de cette
année. Cette valeur s’exprime en milliers d’habitants.
Le taux brut de la variation naturelle est le rapport entre l’accroissement naturel de la population
(naissances vivantes moins décès) au cours d’une période et la population moyenne du territoire
en question au cours de cette période. Cette valeur s’exprime en milliers d’habitants. C’est aussi la
différence entre le taux brut des naissances et le taux brut des décès qui sont respectivement le
rapport entre des naissances vivantes au cours de l’année pour la population moyenne et les décès
pour cette population.
Le taux brut de la migration nette est le rapport entre la migration nette au cours de l’année et
la population moyenne pour cette année. Cette valeur s’exprime en milliers d’habitants. Comme
cela a déjà été dit, le taux brut de la migration nette est égal à la différence entre le taux brut de
la variation totale et le taux brut de la variation naturelle (à savoir la migration nette est consi-
dérée comme la part de la variation de population qui n’est pas attribuable à des décès ou à des
naissances).
La densité de population est le rapport entre la population d’un territoire et la superficie totale de
ce territoire (y compris les eaux intérieures), mesurée au 1er janvier.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 23


Villes européennes
2 Villes européennes

Introduction données n’existent que pour moins de la moitié


des villes. En 2009, nous introduirons de nou-
Des données sur les villes européennes ont été veaux indicateurs reflétant les liens entre la ville
collectées dans le cadre du projet d’audit urbain. et ses environs («hinterland»).
L’objectif ultime de ce projet est de contribuer à
améliorer la qualité de la vie urbaine: il encourage Passage d’une périodicité de cinq ans
l’échange d’expériences entre les villes européen- à une collecte annuelle de données
nes, aide à identifier les bonnes pratiques, faci-
lite l’évaluation comparative (benchmarking) au Jusqu’ici, quatre années de référence ont été dé-
niveau européen et fournit des informations sur finies pour l’audit urbain: 1991, 1996, 2001 et
la dynamique tant à l’intérieur des villes qu’avec 2004. En ce qui concerne les années 1991 et 1996,
leurs environs. des données n’ont été collectées rétrospective-
ment que pour un nombre réduit de 80 variables.
L’audit urbain est devenu une activité centrale Lorsqu’aucune donnée n’était disponible pour ces
d’Eurostat. Même ainsi, le projet n’aurait pu être années, les données de l’année la plus proche ont
réalisé sans l’aide soutenue et l’appui d’un grand également été acceptées. En 2009, Eurostat a lancé
nombre de collègues. Nous souhaitons en parti- un audit urbain annuel, demandant des données
culier saluer les efforts fournis par les villes elles- pour un nombre limité de variables. Ces données
mêmes, les instituts nationaux de statistique et la annuelles aideront les utilisateurs à suivre certai-
direction générale de la politique régionale de la nes évolutions urbaines de plus près.
Commission européenne.
L’audit urbain fête son 10e  anniversaire cette Une couverture géographique étendue
année. Mené pour la première fois en juin 1999 L’étude pilote de 1999 portait sur 58  villes de
par la Commission, le «projet pilote de l’audit 15  pays. Depuis, le nombre de pays participants
urbain» fut le premier essai de collecte d’indica- a doublé et le nombre de villes a été multiplié par
teurs comparables sur les villes européennes. Ces six. Actuellement, l’audit urbain inclut 362  vil-
dix dernières années ont apporté de nombreuses les de 31 pays, comprenant l’EU-27, la Croatie, la
modifications, et nous nous sommes constam- Turquie, la Norvège et la Suisse. Les 321 villes de
ment efforcés d’améliorer la qualité des données, l’EU-27 participant à l’audit urbain regroupent
en matière de couverture, de comparabilité et de plus de 120  millions d’habitants, couvrant près
pertinence. Qu’en est-il aujourd’hui? La liste des de 25 % de la population totale. Cet échantillon
indicateurs a été complétée pour tenir compte de étendu garantit que les résultats donnent un aper-
nouveaux besoins liés aux politiques, la fréquence çu fiable de l’Europe urbaine.
a été augmentée pour satisfaire les utilisateurs et
la couverture géographique a été étendue à la suite Le nombre de villes a été limité et celles sélection-
des vagues successives d’élargissement de l’UE. nées doivent constituer un échantillon géographi-
que représentatif de chaque pays. Par conséquent,
Une liste d’indicateurs complétée dans quelques pays, certaines grandes villes (de
plus de 100  000  habitants) n’ont pas été inclu-
Trois grandes révisions de la liste ont eu lieu à ce ses. Afin de compléter l’ensemble de données de
jour. La pertinence politique, la disponibilité des l’audit urbain sur cet aspect, un «audit des gran-
données et l’expérience accumulée lors des pré- des villes» a été lancé. L’audit des grandes villes
cédentes collectes ont été examinées pour établir comprend toutes les «villes non incluses dans
la liste actuelle, comprenant plus de 300 indica- l’audit urbain» qui comptent plus de 100 000 ha-
teurs. Ces indicateurs couvrent plusieurs aspects bitants dans l’EU-27. Pour ces villes, un ensemble
liés à la qualité de vie, tels que la démographie, réduit de 50 variables est collecté.
le logement, la santé, la criminalité, le marché du
travail, les disparités de revenus, l’administration Nous invitons tous les lecteurs à explorer la ri-
locale, le niveau de formation, l’environnement, chesse des informations collectées au cours des
le climat, les schémas de déplacement, la société dix dernières années en consultant les données de
de l’information et l’infrastructure culturelle. l’audit urbain sur le site internet d’Eurostat.
Ils sont obtenus à partir des variables collectées
par le système statistique européen. La disponi- Découvrir la dimension spatiale
bilité des données varie d’un domaine à l’autre:
par exemple, dans le domaine de la démographie, Sur une carte, les villes sont généralement repré-
on dispose de données pour plus de 90 % des vil- sentées comme des points distincts et sans rapport
les, alors que, dans celui de l’environnement, des les uns avec les autres. Si elle permet une meilleure

26 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Villes européennes 2
Carte 2.1: Les limites des villes couvertes par les collectes de données «Audit urbain»

Annuaire régional d’Eurostat 2009 27


2 Villes européennes

visibilité, cette méthode de visualisation déforme été détruits. Les limites de la ville comme entité
la réalité et fausse la compréhension des liens en- politique ne correspondaient plus aux limites de la
tre la ville et son «hinterland», ainsi qu’entre les zone bâtie, et la localisation de ces limites n’est plus
villes. Les villes ne peuvent plus être considérées évidente. De nos jours, une ville peut être définie
comme des entités indépendantes, sans liens et dé- comme une implantation urbaine ou comme une
pourvues de dimension spatiale. Les récentes évo- entité juridique et administrative. L’audit urbain
lutions dans les infrastructures de transport, de utilise ce dernier concept et délimite le «centre-
communication et des technologies de l’informa- ville» en fonction des limites politiques. Ainsi, les
tion facilitent considérablement la circulation des données collectées sont directement pertinentes
personnes et des ressources d’une zone à l’autre. La pour les responsables politiques.
connexion entre les zones urbaines et rurales et les La carte  2.2 montre la différence entre les deux
relations entre les villes sont essentielles à un déve- concepts à partir des exemples de Hambourg
loppement régional équilibré. (Allemagne) et de Lyon (France). Les cartes de la
Pour faciliter l’analyse de l’interaction entre la première rangée mettent en évidence l’occupation
ville et ses environs pour chaque ville participan- des sols sur la base des données de «Corine land
te, différents niveaux spatiaux ont été définis. La cover 2000» (CLC2000), dans la zone entourant
plupart des données sont collectées au niveau du les villes. Les différentes occupations des sols ont
(2) Une description détaillée centre-ville, c’est-à-dire au niveau de la ville défi- été classées en 44  catégories dans CLC2000  (2).
du projet CLC2000 et
de la création de ZMU nie en fonction de ses limites politiques et admi- Sur la carte, chaque couleur correspond à une ca-
est disponible sur le
nistratives. En outre, un niveau appelé «zone ur- tégorie spécifique. Certaines de ces catégories sont
site internet de l’Agence
européenne pour baine élargie» a été défini. La zone urbaine élargie particulièrement importantes pour notre analyse
l’environnement (http://
www.eea.europa.eu). correspond approximativement à la zone urbaine des villes. Les zones rouges, par exemple, sont des
fonctionnelle située autour du centre-ville. territoires couverts par le tissu urbain: routes, bâ-
timents résidentiels, bâtiments appartenant à l’ad-
La carte 2.1 montre les villes participant à la col- ministration locale ou aux services publics, etc.
lecte de données de l’audit urbain, avec les limites Les zones violettes sont utilisées à des fins indus-
des centres-villes et des zones urbaines élargies. trielles ou commerciales. Le violet clair représente
Sans surprise, les plus grandes villes d’Europe en les espaces verts urbains, tels que les parcs et les
termes de population (Londres, Paris, Berlin et jardins botaniques. Les zones correspondant à ces
Madrid) ont généralement les plus grandes zones trois catégories d’occupation des sols et distantes
urbaines élargies en termes de superficie et sont l’une de l’autre de moins de 200 m ont été fusion-
facilement identifiables sur la carte. Dans la plu- nées pour définir la zone «bâtie». Les zones por-
part des cas, la zone urbaine élargie ne comprend tuaires, aéroportuaires et les installations sporti-
qu’un centre-ville. Il existe cependant des excep- ves ont été incluses lorsqu’elles étaient à proximité
tions, comme la région allemande de la Ruhr qui de la zone «bâtie» définie précédemment.
comprend plusieurs centres-villes (voir l’agran-
dissement sur la carte 2.1). La limite des centres- Ensuite, les réseaux routiers et ferroviaires ainsi
villes est illustrée en détail sur la carte 2.2, et les que les cours d’eau ont été ajoutés s’ils étaient si-
zones urbaines élargies sont présentées sur la tués dans un rayon de 300 m de la zone définie ci-
carte  2.3. Les données spatiales utilisées pour dessus. La zone ainsi déterminée est appelée «zone
dresser la plupart des cartes de ce chapitre sont morphologique urbaine» (ZMU). Les zones mor-
dis­ponibles dans le système d’information géogra­ phologiques urbaines de Hambourg et de Lyon
phique de la Commission européenne (GISCO), sont mises en évidence dans la rangée du milieu
un service permanent d’Eurostat (pour plus d’in- de la carte 2.2. Ces cartes permettent également
formations, consulter le site internet d’Eurostat). de comparer la ZMU et le centre-ville en termes
de superficie. À Hambourg, 82 % de la superficie
de la ZMU est située dans les limites du centre-
Centres-villes
ville et à Lyon 73 %. En termes de population, les
Au cours de l’histoire de l’Europe  — dans l’An- intersections sont encore plus importantes: 90 %
tiquité grecque et romaine et au Moyen-Âge  —, de la population du centre-ville vit dans la ZMU
une ville était aussi bien une entité politique qu’un à Hambourg et 98 % à Lyon. Comme prévu, les
ensemble de bâtiments, habituellement entouré de deux zones ne sont pas identiques, mais elles se
murs fortifiés. Au fur et à mesure de la croissance superposent dans une large mesure, garantis-
de la ville, les remparts étaient étendus. À l’époque sant ainsi que les données collectées au niveau du
moderne, la pertinence des murs de la ville en tant centre-ville sont pertinentes et significatives pour
que système de défense a diminué et la plupart ont la ville morphologique également.

28 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Villes européennes 2
Carte 2.2: Définition des limites des centres-villes — Hambourg (Allemagne) et Lyon (France)

Hambourg (DE) Lyon (FR)

Annuaire régional d’Eurostat 2009 29


2 Villes européennes

Carte 2.3: Définition des limites des zones urbaines élargies — Zagreb (Croatie) et Barcelone (Espagne)

Barcelone (ES) Zagreb (HR)

30 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Villes européennes 2
Pour mesurer les inégalités spatiales au sein d’une nes recherchant des soins de santé ou des équipe-
ville, la zone du centre-ville a été divisée en quar- ments culturels font régulièrement le déplacement
tiers infra-urbains. Ces quartiers ont été définis entre la ville et la zone environnante. Les activités
de manière à respecter, dans la mesure du possi- économiques, les flux de transport et la pollution
ble, des seuils démographiques (un minimum de atmosphérique franchissent, eux aussi, clairement
5  000  habitants et un maximum de 40  000). La les limites administratives de la ville. Par consé-
dernière rangée de la carte 2.2 fait apparaître les quent, une collecte de données au seul niveau du
quartiers infra-urbains de Hambourg et de Lyon. centre-ville ne suffit pas. Il est généralement admis
Des indicateurs sociaux et démographiques es- que nous devons élargir notre perspective territo-
sentiels sont disponibles dans la base de données riale. Cependant, la manière de mesurer l’ampleur
de l’audit urbain pour plus de 6  000  quartiers des influences fonctionnelles d’une ville au-delà de
infra-urbains qui ont été définis. ses limites immédiates varie.
La carte 2.3 prend les exemples de Barcelone (Es-
Zones urbaines élargies pagne) et de Zagreb (Croatie) pour montrer com-
Même lorsqu’ils ont été conservés, les remparts ne ment la zone urbaine fonctionnelle est délimitée
jouent plus le rôle de barrière entre les personnes dans l’audit urbain. Les cartes du haut sont sem-
vivant respectivement à l’intérieur et à l’extérieur blables à la carte 2.2, première rangée, et représen-
de la ville. Les étudiants, les travailleurs, les person- tent l’occupation des sols de la zone sélectionnée.

Graphiques 2.1 et 2.2: Comparaison de la ville, du «noyau» et d’une zone urbaine élargie en termes
de population et de superficie dans les capitales européennes, 2004
Part de la population vivant dans les villes Part de la superficie des villes et des noyaux
et les noyaux (zone urbaine élargie = 100 %) (zone urbaine élargie = 100 %)
Ankara (TR)
Bucureşti (RO)
Sofia (BG)
Helsinki (FI)
Vilnius (LT)
Tallinn (EE)
Stockholm (SE)
Zagreb (HR)
Lisboa (PT)
Roma (IT)
Lefkosia (CY)
Riga (LV)
Athina (EL)
Wien (AT)
Budapest (HU)
Bratislava (SK)
Berlin (DE)
København (DK)
Warszawa (PL)
London (UK)
Praha (CZ)
Valletta (MT)
Paris (FR)
Bruxelles/Brussel (BE)
Ljubljana (SI)
Madrid (ES)
Amsterdam (NL)
Oslo (NO)
Bern (CH)
Dublin (IE)
Luxembourg (LU)
0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % 0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 %
Ville «Noyau» Zone urbaine élargie
Notes: HU: 2005; FI: 2003; HR: 2001

Annuaire régional d’Eurostat 2009 31


2 Villes européennes

La zone urbaine élargie autour du centre-ville est temps, un seuil a été fixé pour examiner le sché­
généralement plus «verte», tant sur la carte qu’en ma de déplacement. Les communes situées au-
réalité. Les zones boisées apparaissent en vert sur dessus de ce seuil ont été incluses, mais pas celles
la carte. Le jaune et l’orange indiquent les zones se situant en dessous. Compte tenu des différen­
agricoles, comme les terres arables et les arbres ces nationales et régionales, différents seuils dans
fruitiers. La première étape pour délimiter les une fourchette de 10 à 20 % ont été utilisés. Enfin,
zones urbaines élargies a consisté à examiner le la liste des communes à inclure dans la zone ur-
nombre de personnes faisant la navette entre les baine élargie a été revue pour garantir la conti-
communes et le centre-ville. La carte 2.3 montre, guïté spatiale et la disponibilité des données. Par
dans la rangée du milieu, les différents taux de na- définition, la zone urbaine élargie comprend tou-
vetteurs. Un taux de 10 % signifie qu’un résident de jours l’intégralité du centre-ville. Les limites de la
la commune sur dix fait la navette pour travailler zone urbaine élargie de Barcelone et de Zagreb
au centre-ville. Comme nous pouvons le voir sur apparaissent dans la dernière rangée.
la carte, les grandes villes comme Barcelone et Za- Cette méthode de délimitation a été utilisée
greb attirent les personnes vivant jusqu’à 100 kilo- dans la plupart des pays participants, mais il y
mètres pour travailler en ville. Dans un deuxième a également eu des exceptions et des écarts par

Graphique 2.3: Proportion de déplacements domicile-travail dans les capitales


européennes, 2004
København Tallinn Dublin

Madrid Amsterdam Bratislava

Helsinki Stockholm Bern

u rbaine éla En voiture À vélo À pied En transports publics


ne r
gi
Zo

Ville
e

Notes: SE: 2005; DK et NL: 2003; CH: 2000


Pour DK, FI et SE, le niveau du noyau a été utilisé au lieu de
la zone urbaine élargie

32 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Villes européennes 2
rapport à ce principe, ce qui limite dans une cer- exemple, la majorité des personnes utilisent leur
taine mesure la comparabilité globale des zones vélo pour aller au travail, 30 % les transports pu-
urbaines élargies. Cela dit, délimiter une zone blics et 25 % la voiture. Le cercle extérieur mon-
urbaine fonctionnelle parfaite, fondée sur une tre la part des modes de transport dans la zone
méthodologie complètement harmonisée au ni- urbaine élargie. Comme on pouvait s’y attendre,
veau européen, pour laquelle aucune information la proportion de déplacements domicile-travail
statistique ne serait disponible, serait totalement en voiture est systématiquement plus élevée dans
vain. Les graphiques 2.1 et 2.2 comparent les dif- la zone urbaine élargie que dans le centre-ville, à
férents niveaux spatiaux utilisés pour les capita- l’exception de Bratislava.
les européennes en termes de population et de
superficie. À Bucarest (Roumanie), plus de 80 % Où les familles résident-elles? Où les entreprises
de la population de la zone urbaine élargie vit s’installent-elles? Où les touristes séjournent-ils?
en centre-ville. À l’autre extrême, à Luxembourg Dans le centre-ville ou dans la zone urbaine élar-
(Luxembourg), moins de 20  % de la population gie? Nous encourageons les lecteurs à explorer
de la zone urbaine élargie vit en centre-ville. Ce plus en détail la base de données de l’audit ur-
faible pourcentage suggère que la délimitation du bain et à découvrir les indicateurs sur la dimen-
centre-ville de Luxembourg est un peu trop étroi- sion spatiale.
te, c’est-à-dire qu’une proportion importante de
la population urbaine vit hors des limites admi- La géographie compte
nistratives de la ville. Pour les capitales dont les
limites sont établies de façon trop étroite, comme L’ouvrage intitulé «The Spatial Economy»  (3) (3) Masahisa Fujita, Paul R.
Krugman et Anthony
Paris (France) ou Lisbonne (Portugal), un niveau (L’économie spatiale), coécrit par Paul  R. Krug- Venables, The Spatial
spatial supplémentaire, le «noyau», a été intro- man, lauréat du prix d’économie 2008 décerné Economy: Cities, Regions
and International Trade,
duit. Le noyau correspond approximativement à la mémoire d’Alfred Nobel, explique: «Les ag- MIT Press, 2001.
à la zone bâtie située autour du centre-ville. La glomérations  […] se constituent à de nombreux
seule exception est Londres (Royaume-Uni) où niveaux, qu’il s’agisse de zones commerciales lo-
le noyau a été défini de manière à correspondre cales desservant les quartiers résidentiels au cœur
au centre-ville de Paris en termes de population, des villes ou de régions économiques spécialisées,
afin de faciliter la comparaison entre les deux plus comme la Silicon Valley ou la City de Londres,
grandes villes d’Europe. En termes de superficie, qui desservent le marché mondial dans son en-
l’image est plus uniforme, car, pour la majorité semble.  […] Pourtant, bien que l’agglomération
des capitales, le centre-ville représente moins de soit clairement une force puissante, elle n’est pas
20 % de la superficie de la zone urbaine élargie. toute-puissante: Londres est grand, mais la plu-
Jusqu’ici, nous avons constaté que les zones ur- part des Britanniques vivent ailleurs, dans un ré-
baines élargies ont généralement une densité de seau de villes dont la taille et le rôle varient consi-
population plus faible et une proportion d’espa- dérablement. En d’autres termes, il ne devrait pas
ces verts plus élevée que les centres-villes. En uti- être difficile de convaincre les économistes que la
lisant les indicateurs calculés dans l’audit urbain, géographie économique […] est à la fois un sujet
nous pouvons analyser les caractéristiques démo- intéressant et important.» Dans ce chapitre, l’ac-
graphiques, économiques, environnementales, cent a été mis sur les différents niveaux spatiaux
sociales et culturelles (similitudes et différences) utilisés dans l’audit urbain. Ils fournissent une
de ces deux niveaux spatiaux. Pour illustrer ce plate-forme pour analyser la répartition extraor-
point, le graphique  2.3 compare les schémas de dinairement inégale de la population sur le ter-
déplacements domicile-travail dans les capitales ritoire et dans les agglomérations au niveau des
sélectionnées à différents niveaux. Le cercle inté- quartiers, des villes et des régions. Notre inten-
rieur des graphiques montre la répartition entre tion était de convaincre les lecteurs que la «géo-
les modes de transport dans le centre-ville. Dans graphie statistique» est à la fois un sujet intéres-
le centre-ville de Copenhague (Danemark), par sant et important.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 33


Marché du travail
3 Marché du travail

Modèles de temps de travail ner les marchés du travail régionaux et les mo-
difications qu’ils subissent au fil du temps. La
régionaux carte 3.1 présente le taux d’emploi régional des
Les horaires de travail flexibles offrent aux tra- personnes âgées de 15 à 64  ans, par régions
vailleurs l’un des meilleurs moyens de concilier NUTS 2, en 2007.
leur travail et d’autres aspects de leur vie, no- En 2007, seules 81 des 264  régions NUTS  2 de
tamment les tâches familiales. Le travail à temps l’EU-27 pour lesquelles des données étaient dispo­
partiel peut avoir un effet positif si la décision nibles avaient déjà atteint l’objectif de Lisbonne
est volontaire et ne découle pas du sous-emploi. (représentées par la nuance la plus sombre sur la
Les différents systèmes juridiques et les diverses carte 3.1), tandis que 59 régions étaient encore in-
conventions collectives qui régissent le temps férieures de 10 points de pourcentage à l’objectif
de travail dans les pays de l’UE prévoient une d’emploi global fixé pour 2010.
cer­taine flexibilité qui laisse une marge plus ou
moins grande de temps libre. Un groupe de régions en plein centre de l’Europe,
composé de régions situées dans le sud de l’Alle-
Qu’en est-il de la situation au niveau régional? La magne et en Autriche, a enregistré un taux d’em-
quantité de temps passé au travail diffère-t-elle ploi relativement élevé. Les régions septentriona-
de manière notable entre les régions d’un même les de l’UE, composées de régions des Pays-Bas,
pays? Il est évident que le système juridique natio- du Royaume-Uni, du Danemark, de la Suède et
nal influe grandement sur toutes les régions d’un de la Finlande, ont elles aussi enregistré un taux
pays, mais n’existe-t-il pas également des facteurs d’emploi relativement élevé. Les taux d’emploi
régionaux ayant un effet sur la durée de travail régionaux bas étaient essentiellement concentrés
hebdomadaire? dans les régions méridionales de l’Espagne et de
Dans le présent chapitre, nous examinerons le l’Italie et dans les pays d’Europe orientale.
temps que les gens passent au travail dans les ré­ L’écart entre le taux d’emploi régional le plus
gions européennes et nous offrirons des expli- élevé et le plus bas en 2007 demeurait notable,
cations possibles pour les différents modèles de le plus élevé atteignant presque le double du plus
temps de travail. Pour commencer, nous vous faible. Les chiffres allaient de 43,5 % en Campania
présentons un instantané du marché du travail (Italie) à 79,5 % dans la région Åland (Finlande).
régional en 2007.
Le taux d’emploi dans les régions de l’AELE dé-
passait les 70 %. Dans les pays candidats, le taux
Bref aperçu pour 2007 d’emploi allait de 25,7 % dans la région Mardin
(Turquie) à 62,4 % dans la région Sjeverozapadna
Le taux d’emploi moyen de l’EU-27 est passé de
Hrvatska (Croatie).
64,4 % en 2006 à 65,3 % en 2007. Il demeure infé-
rieur de 4,6 points de pourcentage à l’objectif de Les deux autres objectifs de Lisbonne fixés en
Lisbonne en matière d’emploi. Si l’on retourne aux matière d’emploi, à savoir un taux d’emploi des
statistiques relatives à l’emploi de l’année 2000, femmes supérieur à 60 % et un taux d’emploi des
date à laquelle les objectifs ont été fixés, il appa- travailleurs âgés supérieur à 50 %, sont plus près
raît clairement que la croissance de l’emploi n’a d’être réalisés, mais semblent de plus en plus dif-
pas répondu aux ambitions définies. Aujourd’hui, ficiles à atteindre d’ici à 2010.
la réalisation des objectifs de Lisbonne en matière
En 2007, le taux d’emploi des femmes dans l’EU-
d’emploi d’ici à 2010 semble de plus en plus im-
27 a augmenté de 1  point de pourcentage, pour
probable; il ne reste que trois ans et, en outre, la
atteindre 58,3 %. Sur les trois objectifs, ce dernier
récession et les difficultés économiques que l’on
semble le plus prometteur, mais il ne faut pas né-
connaît actuellement auront fort probablement
gliger les conséquences négatives qui sont suscep-
des conséquences néfastes sur l’emploi dans les
tibles de toucher le marché de l’emploi dans les
prochaines années.
prochaines années. Le taux d’emploi régional des
Les dernières données trimestrielles disponibles femmes était très inégal en 2007, allant d’un mi-
au niveau national le confirment: le taux d’emploi nimum de 27,9 % en Campania (Italie) à un maxi-
de l’EU-27 était de 65,8 % au dernier trimestre de mum de 76,4 % dans la région Åland (Finlande).
2008 et de 64,6 % au premier trimestre de 2009.
Le taux d’emploi des travailleurs âgés, c’est-à-dire
La cohésion sociale et territoriale est l’un des les personnes occupées âgées de 55 à 64 ans, était
objectifs de l’UE; il importe dès lors d’exami- de 44,7 % en 2007, soit 1,2 point de pourcentage

36 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Marché du travail 3
Carte 3.1: Taux d’emploi des personnes âgées de 15 à 64 ans, par régions NUTS 2, 2007
Pourcentage

Annuaire régional d’Eurostat 2009 37


3 Marché du travail

Carte 3.2: Taux de chômage, par régions NUTS 2, 2007


Pourcentage

38 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Marché du travail 3
de plus qu’en 2006. Au niveau régional, le taux Modèles de travail régionaux
d’emploi des travailleurs âgés variait d’un mini-
mum de 21,8 % dans la région Śląskie (Pologne) à Le nombre d’heures habituellement travaillées
un maximum de 72,8 % dans la région Småland correspond au nombre d’heures le plus commu-
med öarna (Suède). Le taux de chômage de l’EU- nément ou typiquement travaillées sur une brève
27 a fortement reculé en 2007, perdant 1 point de période, par exemple une semaine. Pour chaque
pourcentage pour atteindre 7,2 %, soit la baisse la personne occupée, l’indicateur montre le nombre
plus forte depuis l’année 2000. d’heures passées à travailler, en incluant les heu-
res supplémentaires régulières et en excluant les
Le chômage est réparti de manière relativement
absences régulières.
homogène dans l’ensemble de l’UE. La carte 3.2
montre qu’en dépit des bonnes performances de Plusieurs facteurs influent sur les modèles de
l’année 2007, certaines régions enregistrent tou- temps de travail, comme la différence de contexte
jours un taux de chômage à deux chiffres. Ces historique et culturel, la participation des femmes
régions se situent principalement dans le sud de aux marchés de l’emploi régionaux, la spécialisa-
l’Espagne, le sud de l’Italie et l’est de l’Allemagne. tion dans un secteur spécifique et la part des tra-
Certaines régions de Slovaquie, de Pologne et de vailleurs à temps partiel.
Hongrie ont également enregistré un taux de chô-
La carte 3.3 montre les différentes durées de tra-
mage supérieur à 10 % en 2007.
vail hebdomadaire habituelles d’une personne
Les taux de chômage les plus bas ont été enre- pour son emploi principal. La carte révèle claire-
gistrés dans toutes les régions des Pays-Bas et ment deux faits: la durée hebdomadaire moyenne
de l’Autriche, dans les parties septentrionales de de travail varie considérablement au sein de l’EU-
l’Italie et de la Belgique et dans les parties mé- 27, et les différences régionales sont plus marquées
ridionales du Royaume-Uni. Des différences entre les pays qu’au sein même des pays (4). (4) Cette affirmation peut
être confirmée dans une
notables subsistent entre les taux de chômage ré-
En général, les personnes occupées qui résident régression. 95 % de la
gionaux; en 2007, ils allaient de 2,1 % en Zeeland variabilité régionale du
en Grèce et dans les pays d’Europe orientale, temps passé au travail
(Pays-Bas) à 25,2 % à la Réunion (France). peut s’expliquer a) par
comme la Bulgarie, la République tchèque, la la part de travailleurs à
Le chômage de longue durée, qui constitue le type Pologne et la Slovaquie, passent en moyenne temps partiel, b) par la
part de salariés, c) par
de chômage le plus néfaste, a également baissé en plus de temps au travail que les autres citoyens la part de personnes
2007. La part du chômage de longue durée, c’est- européens, à l’inverse des personnes occu- occupées par secteur
économique et d) par une
à-dire la proportion de personnes à la recherche pées qui résident dans les pays nordiques et variable indicatrice par
pays. Le critère national
d’un emploi depuis plus d’un an en pourcentage au Royaume-Uni. En 2007, le nombre moyen est très important dans
de tous les chômeurs, s’élevait à 43  %, soit une d’heures habituellement passées au travail allait cette régression.

baisse de 2,8  points de pourcentage par rapport de 30,1 heures par semaine à Groningen et Ove-
à 2006. Cette baisse était visible dans la plupart rijssel (Pays-Bas) à 45,7  heures dans la région
des régions de l’UE, mais deux d’entre elles ont Notio Aigaio (Grèce), soit pour cette dernière un
enregistré une augmentation notable de plus de chiffre correspondant à 1,5 fois la moyenne des
10 points de pourcentage en un an: Prov. Brabant deux régions néerlandaises.
Wallon (Belgique) et Corse (France).
À l’évidence, la proportion de travailleurs à
Dans toutes les régions de l’AELE, le taux de chô- temps partiel fait considérablement baisser le
mage était inférieur à 5 %. Dans les pays candi- nombre moyen d’heures passées au travail. Mal-
dats, le taux allait de 3,1  % dans la région Kas- heureusement, aucune ventilation du nombre
tamonu (Turquie) à 18 % dans la région Mardin moyen d’heures travaillées par travailleurs à
(Turquie). temps plein et à temps partiel n’est disponible au
niveau régional.
Pour terminer, quelques mots sur la cohésion des
marchés de l’emploi. En 2007, la dispersion des Toutes les régions des Pays-Bas enregistrent
taux d’emploi et de chômage, qui mesure les diffé- une moyenne exceptionnellement basse compa-
rences de taux d’emploi et de chômage régionaux, rée aux autres régions. La valeur la plus haute
est passée de 45,6 à 44,1 pour le chômage et de des Pays-Bas se trouve au Flevoland, avec une
11,4 à 11,1 pour l’emploi. Autrement dit, globa- moyenne de 31,6  heures par semaine, qui reste
lement, la croissance de l’emploi et la baisse du encore inférieure de 2,4 heures à la moyenne de la
chômage n’ont pas été réalisées au prix du progrès Martinique (France), la région dont la valeur est
de certaines régions, dans la continuité de la ten- la plus basse parmi toutes les régions de l’EU-27,
dance des cinq dernières années. Pays-Bas exceptés. Nous pouvons donc conclure

Annuaire régional d’Eurostat 2009 39


3 Marché du travail

Carte 3.3: Nombre moyen d’heures hebdomadaires habituelles de travail dans le travail principal,
par régions NUTS 2, 2007
Heures

40 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Marché du travail 3
que les Pays-Bas représentent un cas à part pour Les emplois à temps partiel font
ce qui est de la durée moyenne passée au travail,
et les raisons de cette différence seront analysées baisser le temps de travail moyen
plus en profondeur ultérieurement. Le principal facteur qui explique une faible durée
Les disparités dans la durée de travail hebdoma- moyenne habituelle de travail hebdomadaire dans
daire habituelle ne sont pas aussi grandes entre l’emploi principal dans une région donnée est la
les régions d’un même pays qu’entre différentes proportion de travailleurs à temps partiel, un élé-
régions de l’UE. En effet, la durée moyenne pas- ment assez manifeste dans les régions néerlan-
sée au travail dans une région dépend moins de daises. En 2007, la proportion d’hommes salariés
la région elle-même que du pays auquel elle ap- travaillant à temps partiel aux Pays-Bas était de
partient. Néanmoins, certains pays, tels que la 23,6 %, tandis que celle des femmes atteignait le taux
Belgique, l’Allemagne et la France, font état de impressionnant de 75 %. Le fait que près d’un quart
différences régionales. des hommes et les trois quarts des femmes travaillent
à temps partiel fait considérablement diminuer
Deux régions enregistrent un nombre d’heures
la durée moyenne de travail hebdomadaire.
habituellement passées au travail beaucoup plus
élevé que dans le reste du pays: Praha (Républi- Le travail à temps partiel est davantage une carac-
que tchèque) et Inner London (Royaume-Uni), téristique nationale, comme l’indique la carte 3.4,
deux régions-capitales. La région-capitale de la qui présente des différences régionales légères au
Grèce connaît une situation exactement inverse, sein de chaque pays. La carte fait également appa-
puisqu’elle affiche une moyenne beaucoup plus raître des modèles bien définis quant à la propor-
basse que les autres régions grecques. tion de travailleurs à temps partiel. Ces modèles
sont si bien définis que les régions de l’EU-27 peu-
Les régions Ciudad Autónoma de Ceuta et Ciu-
vent être réparties en quatre groupes distincts de
dad Autónoma de Melilla en Espagne, Åland en
travailleurs à temps partiel:
Finlande et les départements français d’outre-mer
(Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion) • groupe 1: les régions néerlandaises, avec 46,8 %
présentent également des moyennes largement de travailleurs à temps partiel;
inférieures à celles des autres régions de leurs
• groupe 2: les régions des pays nordiques de l’EU-
pays respectifs. Toutes ces régions sont des îles ou
27, plus la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche et le
des régions qui ne sont pas contiguës à d’autres
Royaume-Uni qui, ensemble, représentent une
régions du pays (la Guyane en France et les deux
proportion moyenne de 25 %;
villes autonomes espagnoles). Cette séparation
géographique renforce les différences prononcées • groupe  3: les régions d’Irlande, d’Espagne, de
des modèles de temps de travail, alors que les ré- France, d’Italie, du Luxembourg, de Malte et
gions contiguës présentent des durées moyennes du Portugal, avec une proportion moyenne de
de travail plus proches. 14,2 %;
Examinons à présent les facteurs qui engendrent • groupe 4: le reste des régions de l’EU-27, princi­
ces différences dans le nombre d’heures hebdo- palement situées dans les nouveaux États mem-
madaires habituellement travaillées au niveau bres, avec une proportion moyenne de travail­
régional. La plupart des différences régionales leurs à temps partiel de 7,2 %.
de durée du temps de travail peuvent s’expliquer
Au cours des cinq dernières années, l’EU-27 a en-
par deux autres indicateurs relatifs au marché de
registré une augmentation de 1,6 point de pour-
l’emploi régional: le pourcentage de travailleurs
centage de la proportion de travailleurs à temps
à temps partiel et le pourcentage de salariés
partiel. Cette augmentation a été enregistrée
(c’est-à-dire toutes les personnes occupées, à
dans la plupart des régions du groupe 1 (1,9 point
l’exclusion des travailleurs indépendants et des
de pourcentage), du groupe  2 (2,2  points) et du
aides familiaux). La part des travailleurs à temps
groupe 3 (2,6 points), tels qu’ils ont été définis ci-
partiel dans l’emploi global fait baisser le nom-
dessus. Dans la plupart des régions du groupe 4,
bre moyen hebdomadaire d’heures travaillées,
la tendance inverse a été enregistrée, avec une
et la part des salariés semble également avoir (5) Il convient toutefois de
baisse de 0,7 point de pourcentage de la propor-
une influence significative sur la durée moyenne noter que la mesure
tion de travailleurs à temps partiel au cours des statistique de la durée de
qu’une personne occupée passe au travail, puis- travail hebdomadaire des
cinq dernières années. travailleurs indépendants
que les travailleurs indépendants et les aides et des aides familiaux est
familiaux ont tendance à passer davantage de Les régions turques ont enregistré une propor- assez difficile et qu’elle est
dès lors moins fiable que
temps au travail (5). tion de travailleurs à temps partiel relativement les autres statistiques.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 41


3 Marché du travail

Carte 3.4: Part des employés dans l’emploi total, par régions NUTS 2, 2007
Pourcentage

42 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Marché du travail 3
faible en 2007 par rapport aux régions de l’UE, de temps par semaine au travail que les aides
avec 8,8  % des personnes occupées travaillant à familiaux ou les travailleurs indépendants. La
temps partiel. carte 3.5 présente la distribution régionale de la
part des salariés dans l’emploi total.
Les salariés passent moins La part des salariés dans l’emploi total tend
de temps au travail à être inférieure à celle des autres régions de
l’UE dans presque toutes les régions de Grèce,
Les personnes occupées sont classées en fonc- d’Italie, de Pologne et de Roumanie et dans le
tion de leur statut de travailleur. Les données sur nord-ouest de l’Espagne et le nord du Portugal.
les marchés de l’emploi régionaux sont ventilées La part des salariés dans l’emploi total au niveau
selon trois catégories: les salariés (qui compren- régional varie, depuis un minimum de 45,8  %
nent tout le personnel ayant un contrat de tra- dans la région Peloponnisos (Grèce) à un maxi-
vail), les travailleurs indépendants et les aides mum de 96,1 % dans la région Bucureşti — Ilfov
familiaux. (Roumanie).
Le temps hebdomadaire qu’une personne passe Hormis certaines exceptions, comme la Rouma-
au travail semble être lié à son statut de travail­ nie ou l’Espagne, la part des salariés tend à être
leur, car les salariés ont tendance à passer moins plus ou moins homogène au sein même des pays,

Tableau 3.1: Nombre moyen d’heures hebdomadaires habituelles de travail dans le travail principal,
par régions NUTS 2, 2007

Nombre moyen d’heures hebdomadaires habituelles de travail dans le travail principal

Pays Minimum régional Maximum régional


EU-27 38,0 30,1 Groningen 45,7 Notio Aigaio
BE 37,1 35,8 Prov. Limburg (B) 38,7 Prov. West-Vlaanderen
BG 41,6 40,5 Severozapaden 42,4 Severoiztochen
CZ 41,7 40,4 Moravskoslezsko 43,3 Praha
DK 39,5 : : : :
DE 35,5 34,1 Bremen 37,4 Thüringen
EE 39,5 — — — —
IE 36,4 36,1 Border, Midland and Western 36,5 Southern and Eastern
EL 42,5 41,4 Attiki 45,7 Notio Aigaio
ES 39,3 37,3 Ciudad Autónoma de Ceuta 40,7 Galicia
FR 38,0 34,0 Martinique 39,6 Basse-Normandie
IT 38,4 37,2 Calabria 39,1 Piemonte
CY 40,2 — — — —
LV 40,7 — — — —
LT 38,8 — — — —
LU 36,7 — — — —
HU 40,2 39,8 Dél-Dunántúl 40,6 Közép-Magyarország
MT 39,0 — — — —
NL 30,8 30,1 Groningen 31,6 Flevoland
AT 38,9 38,2 Vorarlberg 39,7 Kärnten
PL 41,0 37,9 Podkarpackie 41,9 Podlaskie
PT 39,0 37,2 Centro (P) 40,1 Alentejo
RO 40,5 39,1 Sud — Muntenia 41,4 Bucureşti — Ilfov
SI 40,3 — — — —
SK 41,1 40,1 Východné Slovensko 41,7 Západné Slovensko
FI 37,5 36,0 Åland 37,8 Länsi-Suomi
SE 36,4 36,2 Västsverige 36,7 Övre Norrland
UK 36,9 35,3 North Yorkshire 39,5 Inner London
Notes: Données au niveau 2 de la NUTS non disponibles pour DK
EE, IE, CY, LV, LT, LU, MT et SI ne contiennent qu’une ou deux régions du niveau 2 de la NUTS

Annuaire régional d’Eurostat 2009 43


3 Marché du travail

Carte 3.5: Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi total, par régions NUTS 2, 2007
Pourcentage

44 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Marché du travail 3
ce qui montre que, comme pour la proportion de ont plus de chance d’avoir des parts de salariés
travailleurs à temps partiel, le nombre de salariés inférieures et, par conséquent, des durées de tra-
dépend essentiellement du pays. Néanmoins, il vail moyennes hebdomadaires plus élevées. Au
existe des différences spécifiques aux régions, qui niveau national, l’effet de l’emploi dans l’agri-
pourraient être liées au type d’activité dominant culture ne permet peut-être pas tant que cela
dans ces régions. d’expliquer les différences de durées moyennes
passées au travail, puisque la part des personnes
Le statut de salarié est étroitement lié au type de travaillant dans le secteur agricole est peu élevée
secteur dans lequel une personne travaille. Par dans la plupart des pays. En revanche, au niveau
exemple, la proportion d’aides familiaux et de régional, en particulier dans les zones rurales,
travailleurs indépendants tend à être plus élevée ce facteur est important pour mieux compren-
dans l’agriculture que dans d’autres secteurs. De dre les différents modèles de temps de travail
tous les secteurs, l’agriculture est celui qui pré- régionaux.
sente la part de salariés la plus faible. Sur cette
base, nous pouvons conclure que la part de sala- Pour résumer, il est possible de conclure que la
riés dans les régions rurales est souvent moindre, durée moyenne habituelle passée au travail dans
ce qui a également tendance à engendrer une du- une région spécifique varie considérablement à
rée moyenne de travail hebdomadaire habituelle travers l’EU-27, ce qui s’explique non seulement
plus élevée. par la proportion de travailleurs à temps partiel,
qui est le facteur le plus influent, mais aussi par la
Il existe une corrélation négative significative en- proportion de salariés, qui ont tendance à passer
tre la proportion de salariés et celle de personnes moins de temps au travail. La proportion de sa-
occupées dans l’agriculture, comme le montre le lariés dépend, quant à elle, du secteur dominant
graphique 3.1. dans chaque région.
Chaque point du graphique  3.1 représente Si la part du travail à temps partiel semble être
une région NUTS  2 pour laquelle des données davantage influencée au niveau national, la du-
étaient disponibles pour 2007. Les points s’ali- rée moyenne qu’une personne passe au travail, la
gnent approximativement sur une ligne droite proportion de salariés et la distribution de l’em-
descendante. Autrement dit, les régions ayant les ploi dans les secteurs sont davantage influencées
taux d’emploi les plus élevés dans l’agriculture au niveau régional.

Graphique 3.1: Part des salariés dans l’emploi total par rapport à la part des personnes
occupées dans le secteur agricole, par régions NUTS 2, 2007
Pourcentage
60

50

40

30

20

10

0
40 50 60 70 80 90 100

Annuaire régional d’Eurostat 2009 45


3 Marché du travail

Conclusion régional, les différences sont clairement plus


marquées entre les pays qu’entre les régions d’un
Les résultats présentés dans ce chapitre montrent même pays, mais on observe également quelques
que les performances en matière d’emploi et de variations régionales. La durée moyenne qu’une
chômage ont été très bonnes en 2007 et que les personne vivant dans une région spécifique
disparités des marchés de l’emploi régionaux ont passe au travail dépend de nombreux facteurs,
diminué. Néanmoins, les objectifs de Lisbonne tels que la participation des femmes au marché
en matière d’emploi ne seront probablement pas de l’emploi, la proportion de travailleurs à temps
atteints. La récession qui frappe actuellement l’Eu- partiel, la proportion de salariés et le secteur
rope et le reste du monde rendra plus difficile en­ d’activité dominant. Tous ces facteurs détermi-
core la réalisation de ces objectifs puisque l’on pré- nent la quantité moyenne de temps libre dont les
voit une détérioration des marchés de l’emploi. travailleurs disposent.
Le nombre d’heures par semaine que les gens Bien que cela semble un curieux paradoxe, la du-
passent habituellement au travail a également rée moyenne de travail ne se traduit pas par un
été analysé dans le présent chapitre. Si l’on exa- marché de l’emploi ou une performance écono-
mine les modèles de temps de travail au niveau mique forts. En fait, c’est exactement l’inverse.

46 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Marché du travail 3
Notes méthodologiques
La source des informations relatives au marché du travail régional jusqu’au niveau NUTS 2 est l’enquête sur les forces de
travail de l’UE (EFT). Il s’agit d’une enquête trimestrielle par échantillonnage réalisée auprès des ménages dans les États
membres de l’Union.
La population cible de l’EFT comprend toutes les personnes âgées de 15 ans et plus vivant dans des ménages privés.
L’enquête adopte les définitions et les recommandations de l’Organisation internationale du travail (OIT). Afin d’obtenir
une meilleure harmonisation, les États membres appliquent en outre des principes communs lors de l’élaboration des
questionnaires.
Tous les résultats régionaux présentés ici concernent les régions NUTS 2, et tous les chiffres régionaux sont des moyen-
nes annuelles d’enquêtes trimestrielles.
Pour en savoir plus sur les statistiques du marché du travail régional, veuillez consulter les métadonnées sur le site inter-
net d’Eurostat (http://ec.europa.eu/eurostat).

Définitions
La population comprend les personnes âgées de 15 ans et plus vivant dans des ménages privés (les personnes vivant
dans des ménages collectifs tels que des pensions, internats, établissements hospitaliers, instituts religieux, logements col-
lectifs pour travailleurs, etc., ne sont pas incluses). Elle couvre toutes les personnes vivant dans les ménages faisant l’objet
de l’enquête au cours de la semaine de référence. Cette définition inclut également les personnes absentes des ménages
pour une période de temps courte (mais ayant maintenu un lien avec le ménage privé) en raison d’études, de vacances, de
maladie, de voyages d’affaires, etc. Les personnes effectuant leur service militaire obligatoire ne sont pas incluses.
Les personnes occupées sont les personnes âgées de 15 ans et plus [de 16 ans et plus en Espagne, au Royaume-Uni et
en Suède (1995-2001); de 15 à 74 ans au Danemark, en Estonie, en Hongrie, en Lettonie, en Finlande, en Norvège et en
Suède (à partir de 2001); de 16 à 74 ans en Islande] qui, au cours de la semaine de référence, ont travaillé au moins une
heure par semaine contre rémunération ou en vue d’un bénéfice ou d’un gain familial, ou n’étaient pas sur leur lieu de
travail mais avaient un travail ou une entreprise dont elles étaient temporairement absentes, par exemple pour cause de
maladie, de congé, de conflit du travail, d’études ou de formation.
Les chômeurs sont les personnes âgées de 15 à 74 ans [en Espagne, en Norvège et en Suède (1995-2000), au Royaume-
Uni et en Islande, de 16 à 74 ans] qui étaient sans travail durant la semaine de référence, étaient disponibles pour tra-
vailler et étaient activement à la recherche d’un emploi au cours des quatre semaines précédentes, ou avaient trouvé un
emploi qui débuterait au cours des trois mois suivants.
Le taux d’emploi correspond au nombre de personnes occupées en pourcentage de la population.
Le taux de chômage correspond au nombre de chômeurs en pourcentage de la population économiquement active. Il
peut être ventilé par âge et par sexe. Le taux de chômage des jeunes couvre les personnes âgées de 15 à 24 ans.
La part du chômage de longue durée correspond au nombre de chômeurs de longue durée (12 mois ou plus) en pour-
centage du total des chômeurs.
La dispersion des taux d’emploi (ou de chômage) est mesurée par le coefficient de variation des taux d’emploi (ou de
chômage) régionaux d’un pays, pondéré par la population absolue (population active) de chaque région.
La durée de travail hebdomadaire habituelle dans l’emploi principal correspond au nombre d’heures les plus com-
munément ou typiquement travaillées sur une brève période, par exemple une semaine, dans l’emploi principal d’une
personne.
Les salariés sont toutes les personnes ayant un contrat de travail avec une unité locale/entreprise. Dans la catégorie
«autres personnes» doivent être inclus les propriétaires actifs, les aides familiaux, les entrepreneurs individuels, les sta-
giaires n’ayant pas de contrat de travail et les travailleurs bénévoles.
Les salariés à temps partiel sont ceux qui, conformément au contrat de travail qu’ils ont passé avec leur employeur,
n’exercent pas une activité journalière complète ou ne travaillent pas toute la semaine au sein de l’unité locale.
Les travailleurs indépendants sont définis comme des personnes qui travaillent dans leur propre affaire, cabinet pro-
fessionnel ou exploitation agricole en vue de réaliser un profit et qui n’emploient aucune autre personne.
Les aides familiaux sont des personnes qui aident un autre membre de la famille à assurer la marche d’une exploitation
agricole ou d’une autre affaire, à condition qu’elles ne soient pas considérées comme des salariés.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 47


Produit intérieur brut
4 Produit intérieur brut

Qu’est-ce que le produit intérieur Le PIB régional en 2006


brut régional? La carte 4.1 donne un aperçu de la répartition ré-
L’évolution économique d’une région est en règle gionale du PIB par habitant (en pourcentage de
générale exprimée au moyen de l’évolution du la moyenne pour l’EU-27 de 23  600  SPA) pour
produit intérieur brut (PIB). Les comparaisons l’Union européenne et la Croatie, ainsi que pour
entre régions sont également rapportées à cet in- l’ancienne République yougoslave de Macédoine,
dicateur. Mais que signifie-t-il précisément? Et qui a pour la première fois communiqué des don-
comment est-il possible de comparer des régions nées (pour les années de référence 2004-2006)
dont la taille et les monnaies sont différentes? conformément au programme de transmission
du système européen des comptes (SEC  95).
Des régions de tailles différentes génèrent des L’intervalle observé va de 25 % (5 800 SPA) de la
PIB régionaux de tailles différentes. Une vérita- moyenne européenne par habitant dans le nord-
ble comparaison ne sera cependant possible que est de la Roumanie à 336 % (79 400 SPA) dans la
si le PIB régional est rapporté à la population de région de la capitale britannique Inner London,
la région concernée. En l’occurrence, la différence soit un rapport de 1 à 13,6 entre les deux extrê-
entre le lieu de résidence et le lieu de travail est mes de la répartition. Luxembourg avec 267  %
significative: le PIB mesure en effet les prestations (63 100 SPA) et Bruxelles avec 233 % (55 100 SPA)
économiques réalisées dans les limites d’une ré- suivent aux 2e  et 3e  rangs, puis Hambourg avec
gion ou d’un pays, indépendamment de la ques- 200  % (47  200  SPA) et Groningue avec 174  %
tion de savoir si ces prestations ont été réalisées (41 000 SPA) aux 4e et 5e rangs.
par des personnes résidentes ou non dans cette
région ou ce pays. De ce fait, l’emploi de l’indica- Les régions où le PIB par habitant est le plus élevé
teur «PIB par habitant» ne pose vraiment aucun se situent dans le sud de l’Allemagne et du Royau-
problème que si toutes les personnes participant me-Uni, dans le nord de l’Italie, en Belgique, au
à la production de ce PIB ont aussi dans le même Luxembourg, aux Pays-Bas, en Autriche, en Ir-
lande et en Scandinavie. S’y ajoutent les régions-
temps leur domicile dans cette région.
capitales de Madrid, Paris et Prague. Les régions
En particulier dans des centres économiques économiquement les plus faibles se concentrent
comme Londres ou Vienne, mais aussi à Ham- dans les zones périphériques méridionales et oc-
bourg, Prague ou Luxembourg, il est possible, cidentales de l’Union, ainsi que dans l’est de l’Al-
en présence d’une forte proportion de personnes lemagne et dans les nouveaux États membres, de
faisant la navette entre le domicile et le travail, même qu’en Croatie et dans l’ancienne Républi-
de parvenir à des résultats qui font apparaître un que yougoslave de Macédoine.
PIB régional très élevé par habitant, tandis que
Praha (République tchèque), région avec le PIB par
les régions environnantes affichent un PIB ré-
habitant le plus élevé des nouveaux États membres,
gional par habitant relativement faible, bien que
se classe au 12e  rang avec 162  % de la moyenne
le revenu primaire des ménages de ces régions
de l’EU-27 (38  400  SPA), tandis que Bratislavský
soit très élevé. Il ne faut donc pas confondre le
kraj (Slovaquie) occupe avec 149 % (35 100 SPA) le
PIB régional par habitant avec les revenus pri-
19e rang des 275 régions de niveau 2 des pays consi-
maires de la région.
dérés (EU-27, Croatie et ancienne République you-
Le PIB régional est calculé dans la monnaie du goslave de Macédoine). Toutefois, ces deux régions
pays concerné. Pour permettre une comparaison doivent faire figure d’exception parmi les régions
du PIB entre pays, cet indicateur est converti en des nouveaux États membres, car les régions ayant
euros au cours moyen officiel de l’année civile adhéré à l’Union en 2004 les plus proches dans le
concernée. Les cours des monnaies ne reflètent classement se trouvent à bonne distance: Közép-
cependant pas toutes les différences de niveau de Magyarország (Hongrie) avec 106 % (24 900 SPA)
prix entre pays. Pour opérer une compensation au 101e  rang, Zahodna Slovenija (Slovénie) avec
à cet égard, le PIB est converti à l’aide de fac- 105 % (24 900 SPA) au 103e rang et Kypros/Kıbrıs
teurs de conversion, appelés «parités de pouvoir avec 90 % (21 300 SPA) au 161e rang. À l’exception
d’achat» (PPA), en une monnaie commune fic- de trois autres régions (Mazowieckie en Pologne,
tive, qualifiée de «standard de pouvoir d’achat» Malta et Bucureşti  — Ilfov en Roumanie), toutes
(SPA), qui permet de comparer le pouvoir d’achat les autres régions des nouveaux États membres,
des différentes monnaies nationales (se reporter ainsi que de la Croatie et de l’ancienne République
à la section «Notes méthodologiques» à la fin du yougoslave de Macédoine, ont un PIB par habitant
présent chapitre). en SPA inférieur à 75 % de la moyenne de l’EU-27.

50 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Produit intérieur brut 4
Carte 4.1: PIB par habitant, en SPA, par régions NUTS 2, 2006
En pourcentage de l’EU-27 = 100

Annuaire régional d’Eurostat 2009 51


4 Produit intérieur brut

Si l’on classe les 275  régions considérées ici en Il s’agit de 43 régions où vivent 21,7 % de la po-
fonction du niveau de leur PIB (en SPA) par ha- pulation de l’EU-27, ainsi que de la Croatie et de
bitant, le tableau est le suivant: en 2006, le PIB de l’ancienne République yougoslave de Macédoine.
72 régions était inférieur à 75 % de la moyenne Contrairement à une idée largement répandue,
de l’EU-27; 25,2 % de la population (EU-27, Croa- ces régions ne se situent pas seulement au centre
tie et ancienne République yougoslave de Macé- de l’Union, comme l’illustrent les exemples des
doine) a son domicile dans ces 72 régions, dont régions Etelä-Suomi (Finlande), Southern and
trois quarts dans les nouveaux États membres, Eastern (Irlande), Comunidad de Madrid (Espa-
en Croatie ou dans l’ancienne République you- gne) et Attiki (Grèce). En revanche, l’hypothèse
goslave de Macédoine et un quart dans les pays selon laquelle de nombreuses capitales appartien-
de l’EU-15. nent à ce groupe se vérifie. C’est notamment le
cas de Londres, Dublin, Bruxelles, Paris, Madrid,
Au sommet de l’échelle, 41  régions affichent un
Vienne, Stockholm, Prague et Bratislava.
PIB par habitant supérieur à 125 % de la moyenne
de l’EU-27, et 20,1 % de la population vit dans ces Dans les nouveaux États membres, une structure
régions. 54,7 % de la population des 29 pays étu- différenciée se dessine actuellement si l’on fait
diés, soit une nette majorité, vit dans les régions une distinction entre les régions qui se situent
dont le PIB par habitant est compris entre 75 et au-dessous de 50 % de la moyenne de l’EU-27 et
125  % de la moyenne de l’EU-27. Enfin, 11,5  % entre 50 et 75 % de cette moyenne. En dessous de
de la population vit dans des régions dont le PIB 50 %, on trouve 33 régions, qui abritent 12 % de
par habitant est inférieur à 50 % de la moyenne la population et se situent pour la plupart en Bul-
de l’EU-27, toutes ces régions se trouvant dans les garie, en Roumanie et en Pologne. Deux des trois
nouveaux États membres, en Croatie et dans l’an- régions croates et l’ancienne République yougos-
cienne République yougoslave de Macédoine. lave de Macédoine font également partie de ce
groupe. D’autre part, toutes les régions tchèques
enregistrent à ce jour un niveau supérieur à 50 %
Le PIB en moyenne de la moyenne de l’EU-27.
pour la période 2004-2006
La carte 4.2 donne un aperçu du niveau du PIB Fortes disparités régionales
par habitant (en SPA) pour la moyenne des an- à l’intérieur même des pays
nées 2004-2006. Les moyennes triennales sont
de fait particulièrement significatives, car elles Même au sein des pays, il existe des différences
seront prises en compte pour décider quelles ré- considérables entre régions, comme le montre
gions bénéficieront d’un financement des Fonds le graphique  4.1. Dans 13 des 22  pays étudiés
structurels de l’Union. qui comptent plusieurs régions NUTS  2, la va-
leur la plus élevée du PIB par habitant en 2006
Cette carte fait apparaître une concentration de
représentait plus du double de la valeur la plus
régions accusant un retard de développement,
faible. Six pays de l’ensemble des 8  nouveaux
et donc un PIB par habitant inférieur à 75 % de
États membres plus la Croatie appartiennent à
la valeur moyenne pour 2004-2006 de l’EU-27
ce groupe, mais seulement 7 des 14 États mem-
(22  600  SPA), dans le sud de l’Italie, en Grèce,
bres concernés de l’EU-15.
au Portugal, dans les nouveaux États membres,
ainsi qu’en Croatie et dans l’ancienne République Les différences régionales les plus marquées se
yougoslave de Macédoine. En Espagne, seule la trouvent au Royaume-Uni, qui affiche un facteur
région Extremadura se situe encore au-dessous de 4,3 entre les deux valeurs extrêmes, ainsi qu’en
de la limite de 75  %, de même que les quatre France et en Roumanie, avec un facteur de res-
départements français d’outre-mer. Toutes les pectivement 3,5 et 3,4. Les valeurs les plus faibles
régions est-allemandes sans exception affichent sont relevées en Slovénie, avec un facteur de 1,5,
désormais des valeurs supérieures à 75 %. Globa- ainsi qu’en Irlande et en Suède, avec un facteur
lement, pour la moyenne 2004-2006, 72  régions de 1,6. Des divergences régionales modérées dans
se situaient au-dessous de 75 % de la moyenne de le PIB par habitant (c’est-à-dire des facteurs infé-
l’EU-27, et 25,3  % de la population des 29  pays rieurs à 2 entre la valeur la plus élevée et la plus
considérés ici vivaient dans ces régions. faible) ne s’observent que dans les États membres
de l’EU-15, ainsi qu’en Slovénie et en Croatie.
La carte  4.2 montre également les régions par-
ticulièrement prospères de l’Union, dont le PIB Dans tous les nouveaux États membres, en Croa-
est supérieur à 125 % de la moyenne de l’EU-27. tie et dans un certain nombre d’États membres

52 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Produit intérieur brut 4
Carte 4.2: PIB par habitant, en SPA, par régions NUTS 2, moyenne 2004-2006
En pourcentage de l’EU-27 = 100

Annuaire régional d’Eurostat 2009 53


4 Produit intérieur brut

de l’EU-15, des pans importants de l’activité éco- veaux États membres. Tandis que les écarts entre
nomique se concentrent dans les régions-capita- les valeurs extrêmes des régions dans les nou-
les. De ce fait, la région-capitale de 19 des 22 pays veaux États membres et en Croatie s’accentuent
observés comptant plusieurs régions NUTS 2 est assez sensiblement, ils se resserrent dans la moitié
également la région avec le plus haut PIB par habi- des pays de l’EU-15.
tant. La carte 4.1 montre par exemple clairement
la situation de premier plan des régions autour
de Bruxelles, de Sofia, de Prague, d’Athènes, de
Processus de rattrapage dynamique
Madrid, de Paris et de Lisbonne, ainsi que de Bu- dans les nouveaux États membres
dapest, de Bratislava, de Londres, de Varsovie, de
La carte  4.3 montre l’ampleur de l’évolution du
Bucarest et de Zagreb.
PIB par habitant entre 2001 et 2006 par rapport
Une comparaison des écarts entre 2001 et 2006 à la moyenne de l’EU-27 (exprimée en points de
présente cependant que l’évolution des pays de pourcentage de la moyenne de l’EU-27). Les ré-
l’EU-15 se distingue fortement de celle des nou- gions dynamiques sur le plan de l’économie, dont

Graphique 4.1: PIB par habitant, en SPA, par régions NUTS 2, 2006
En pourcentage de la moyenne EU-27 (EU-27 = 100)
Région de Bruxelles-Capitale/
BE Prov. Hainaut Brussels Hoofdstedelijk Gewest
Severo-
BG zapaden Yugozapaden
CZ Střední Morava Praha
DK Sjælland Hovedstaden
DE Brandenburg — Nordost Hamburg
EE
IE Border, Midland and Western Southern and Eastern
EL Dytiki Ellada Attiki
ES Extremadura Comunidad de Madrid
FR Guyane Île-de-France
IT Campania Provincia Autonoma Bolzano/Bozen
CY
LV
LT
LU
HU Észak-Alföld Közép-Magyarország
MT
NL Flevoland Groningen
AT Burgenland (A) Wien
PL Lubelskie Mazowieckie
PT Norte Lisboa
RO Nord- Bucureşti — Ilfov
Est
SI Vzhodna Slovenija Zahodna Slovenija
SK Východné Bratislavský kraj
Slovensko
FI Itä-Suomi Åland
SE Östra Mellansverige Stockholm
UK West Wales and Inner London
Središnja The Valleys
i Istočna
HR (Panonska) Sjeverozapadna Hrvatska
Hrvatska
MK
0 50 100 150 200 250 300 350 400

Moyenne nationale

Région de la capitale

54 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Produit intérieur brut 4
Carte 4.3: Développement du PIB par habitant, en SPA, par régions NUTS 2, 2006 comparé à 2001
En points de pourcentage de la moyenne EU-27

Annuaire régional d’Eurostat 2009 55


4 Produit intérieur brut

le PIB par habitant a augmenté de plus de 2 points Au bas de l’échelle, on remarque en revanche
de pourcentage par rapport à la moyenne de une concentration marquée de quelques États
l’Union, figurent en vert. En revanche, les régions membres: sur les 35 régions qui ont perdu plus de
peu dynamiques (dont le recul relatif du PIB par 7 points de pourcentage par rapport à la moyenne
habitant par rapport à la moyenne de l’EU-27 est de l’EU-27, 20 sont situées en Italie, 6 en France et
supérieur à 2 points de pourcentage) apparaissent 3 au Royaume-Uni.
en orange et en rouge. L’écart va de + 33 points de
Une analyse plus précise des nouveaux États mem-
pourcentage pour Bratislavský kraj (Slovaquie) à
bres et de la Croatie aboutit au constat réjouissant
– 23 points pour Emilia-Romagna (Italie).
selon lequel 4 régions seulement ont perdu du ter-
Cette carte fait apparaître un dynamisme écono- rain par rapport à la moyenne de l’EU-27 entre
mique nettement supérieur à la moyenne dans 2001 et 2006, à savoir Dél-Dunántúl en Hongrie
les régions périphériques de l’ouest, de l’est et du (– 1,1 point de pourcentage), Malta (– 1,0 point),
nord de l’Union, tant dans les pays de l’EU-15 que Severozapaden en Bulgarie (–  0,7  point) et Ky-
dans les nouveaux États membres et la Croatie. pros/Kıbrıs (– 0,6 point).
Parmi les pays de l’EU-15, on distingue plus par- Le processus de rattrapage observable dans les
ticulièrement de puissants processus de croissan- nouveaux États membres et en Croatie pour la
ce en Grèce, en Espagne, en Irlande et dans des période 2001-2006 atteint une amplitude an-
parties du Royaume-Uni, de la Finlande et de la nuelle de quelque 1,5 point de pourcentage de la
Suède. Par ailleurs, une tendance observée déjà moyenne de l’EU-27 et s’est donc accéléré de fa-
depuis plusieurs années se poursuit cependant, çon considérable par rapport aux années  90. Le
à savoir une faiblesse persistante de la croissance PIB par habitant (en SPA) de ces 13 pays est ainsi
dans certains pays de l’EU-15. Sont plus parti- passé de 46,0 % de la moyenne de l’EU-27 en 2001
culièrement concernées l’Italie, la Belgique et la à 53,7 % en 2006. La crise économique qui a éclaté
France, où aucune région n’a atteint la croissance à la mi-2008 fait toutefois craindre que ce rythme
moyenne de l’EU-27 au cours de la période quin- ne puisse être maintenu tout au long de la pre-
quennale de 2001 à 2006, tandis qu’en Allemagne mière décennie de ce nouveau siècle.
et au Portugal, la moitié des régions ont régressé
au regard de la moyenne européenne.
Évolution hétérogène
Dans les nouveaux États membres et en Croatie, au sein même des pays
on constate, abstraction faite des régions-capita-
les toujours dynamiques, une croissance sensi- Une analyse approfondie de l’évolution au sein
blement supérieure à la moyenne, en particulier des divers pays pour la période 2001-2006 mon-
dans les pays baltes, en Roumanie, en République tre que le développement économique des régions
tchèque, en Slovaquie, en Croatie et dans la plu- à l’intérieur d’un même pays peut diverger aussi
part des régions polonaises. fortement qu’entre régions de pays différents.
Il ressort d’une analyse plus précise des régions Les différences les plus marquées apparaissent
particulièrement dynamiques que 42  régions se aux Pays-Bas, en Slovaquie et au Royaume-Uni,
sont hissées à plus de 7  points de pourcentage où le PIB par habitant de la région la plus dynami-
au-dessus de la moyenne de l’Union; 21 de ces ré- que et de celle dont la croissance a été la plus lente
gions se situent dans les nouveaux États membres s’est écarté de quelque 30 points de pourcentage
et en Croatie. de la moyenne de l’EU-27. Au bas de l’échelle se
trouvent l’Irlande et la Slovénie, avec un écart en-
Les régions dont la croissance est la plus rapide
tre les régions de 0,2 et 0,4 point de pourcentage
sont relativement éparpillées dans les 29  pays
respectivement, ainsi que la Croatie et la Pologne,
considérés ici. Il ressort cependant que les régions-
avec des valeurs de quelque 6 et 9 points de pour-
capitales, tant dans les pays de l’EU-15 que dans les
centage respectivement.
nouveaux États membres et en Croatie, font preuve
d’un dynamisme nettement supérieur à la moyen- Tant dans les nouveaux États membres que dans
ne. En dehors des régions-capitales, la région des les pays de l’EU-15, la forte divergence de déve-
nouveaux États membres qui a connu la croissance loppement entre régions s’explique surtout par le
la plus forte a été Vest (Roumanie), dont le PIB dynamisme de la croissance des régions-capita-
par habitant (en SPA) a augmenté de 15,3  points les. Toutefois, ainsi que le montrent notamment
de pourcentage entre 2001 et 2006, pour passer de les chiffres de la Pologne et de la Croatie, les don-
29,4 à 44,7 % de la moyenne de l’EU-27. nées disponibles ne fournissent aucun fondement

56 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Produit intérieur brut 4
à l’hypothèse selon laquelle de telles disparités Croatie et ancienne République yougoslave de
dans la croissance sont caractéristiques des nou- Macédoine) vit dans des régions plus ou moins
veaux États membres ou des pays candidats à prospères et comment cette proportion a évolué
l’adhésion. au fil du temps.
Les données disponibles montrent en outre que, Le tableau 4.1 montre que la convergence écono­
dans 7  pays, même les régions les moins dyna- mique entre les régions a de fait sensiblement
miques ont connu une croissance supérieure à pro­gressé au cours de la période quinquennale de
la moyenne de l’EU-27. Dans ce contexte, il peut 2001 à 2006: ainsi, la part de la population qui
être considéré comme encourageant que, l’Irlan- réside dans des régions où le PIB par habitant
de mise à part, cela a été le cas dans 5 nouveaux est in­férieur à 75 % de la moyenne de l’EU-27 a
États membres et en Croatie. recu­lé de 28,5 à 25,2 points de pourcentage. Dans
le même temps, la part de la population résidant
dans des régions avec un PIB supérieur à 125 %
La convergence fait des progrès de la moyenne s’est réduite de 23,0 à 20,1 %. Avec
La présente section étudie si la convergence en- les mutations intervenues au sommet et au pied
tre les régions de l’EU-27, de la Croatie et de l’an- de l’échelle, la part de la population située à mi-
cienne République yougoslave de Macédoine a chemin (PIB par habitant de 75 à 125 %) a sensi-
progressé au cours de la période quinquennale blement augmenté, pour passer de 48,5 à 54,7 %.
de 2001 à 2006. Il est possible de déterminer la Cela correspond à une augmentation de plus de
convergence du PIB par habitant (en SPA) entre 35 millions d’habitants.
régions de plusieurs façons sur la base des indi- La carte 4.4 montre toutefois que, malgré les pro-
cateurs que les instituts nationaux de statistique grès globalement sensibles de la convergence, on
transmettent à Eurostat. constate que seules 5 régions ont franchi la bar-
Une démarche simple consiste à établir l’inter- re des 75  % lorsque l’on compare les moyennes
valle entre la valeur la plus élevée et la plus faible. triennales des périodes 1999-2001 et 2004-2006.
Ces régions sont situées en Grèce, en Espagne,
Il ressort que cette valeur a fléchi d’un facteur de
en Pologne, en Roumanie et au Royaume-Uni,
16,0 en 2001 à 13,6 en 2006. La principale raison
et près de 16  millions de citoyens y vivent, soit
de ce recul sensible a été l’accélération du déve-
quelque 3,2 % de la population des 29 pays inclus
loppement économique de la Bulgarie et de la
dans l’étude. Dans le même temps, le PIB est tou-
Roumanie. Mais comme cette démarche ne prend
tefois retombé au-dessous de la limite des 75  %
en compte que les valeurs extrêmes de la réparti-
dans 4 régions, à savoir 2 régions d’Italie, une de
tion, elle n’illustre manifestement pas une grande
France et une de Grèce, pour une population to-
partie des décalages entre les régions.
tale de 5 millions de personnes, soit environ 1,1 %
Dans une autre démarche, qui permet une éva- des habitants des 29 pays étudiés. Si l’on rappro-
luation beaucoup plus précise de la convergence, che ces deux phénomènes, il apparaît qu’à la suite
les régions sont réparties en catégories en fonc- de la croissance économique intervenue de 1999
tion de leur PIB par habitant (en SPA). De la sor- à 2006, la population des régions ayant un PIB
te, il est possible de constater quelle proportion supérieur à 75  % de la moyenne s’est accrue de
de la population des pays considérés ici (EU-27, quelque 10,6 millions d’habitants.

Tableau 4.1: Pourcentage de la population résidant dans des régions économiquement fortes ou faibles

Pourcentage de la population de l’EU-27, de la Croatie et de l’ancienne République yougoslave


2001 2006
de Macédoine résidant dans des régions dont le PIB par habitant est
> 12 % de l’EU-27 = 100 23,0 20,1

> 110 à 125 % de l’EU-27 = 100 16,0 16,5

> 90 à 110 % de l’EU-27 = 100 22,7 24,9

> 75 à 90 % de l’EU-27 = 100 9,8 13,3

Inférieur à 75 % de l’EU-27 = 100 28,5 25,2

Inférieur à 50 % de l’EU-27 = 100 15,3 11,5

Annuaire régional d’Eurostat 2009 57


4 Produit intérieur brut

Carte 4.4: Régions dont le PIB par habitant (en SPA) est passé au-dessus ou descendu en dessous de la limite
de 75 % de la moyenne EU-27, par régions NUTS 2, moyenne 2004-2006 comparée à 1999-2001

58 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Produit intérieur brut 4
Ces résultats concernant la limite de 75 %, impor- cienne République yougoslave de Macédoine et
tante pour la politique régionale, laissent penser un quart dans les pays de l’EU-15. Si l’on prend
que les régions économiquement les plus faibles en considération la moyenne de la période trien-
n’ont guère profité des progrès de la convergence nale de 2004 à 2006, importante pour la politique
dans l’Union pendant la première moitié de cette structurelle de l’Union européenne, on obtient
décennie. des valeurs très similaires: 72  régions comptant
25,3  % de la population se situent sous la barre
Une analyse plus précise montre cependant que
des 75 % de la moyenne de l’EU-27.
de nombreuses régions avec un PIB inférieur à
75 % de la moyenne de l’EU-27 ont accompli des Si l’on considère l’évolution au cours de la période
progrès considérables. Ainsi, la population vivant quinquennale de 2001 à 2006, on est frappé, dans
dans des régions avec un PIB inférieur à 50 % de le cas des pays de l’EU-15, par le dynamisme de
la valeur moyenne a diminué de près d’un quart la croissance en Grèce, en Espagne, en Irlande
entre 2001 et 2006, tombant de 15,3 à 11,5 %, soit et dans certaines régions du Royaume-Uni, de la
une baisse de plus de 17 millions d’habitants. Finlande et de la Suède. En revanche, l’évolution
Un examen des 20 régions les plus faibles du point économique est relativement défavorable dans la
de vue économique, où vit 7,5 % de la population, plupart des régions de la Belgique, de l’Allema-
révèle en outre que ce groupe a aussi progressé: gne, de la France, de l’Italie et du Portugal.
son PIB par habitant est passé de 28,2 à 33,2  % Dans les nouveaux États membres et en Croatie,
de la moyenne de l’EU-27 entre 2001 et 2006. On une croissance nettement supérieure à la moyenne
voit là plus particulièrement les effets du vigou- s’observe avant tout dans les pays baltes, en Rou-
reux processus de rattrapage qui s’est amorcé en manie, en République tchèque, en Slovaquie, en
Bulgarie et en Roumanie. Croatie et dans la plupart des régions polonaises.
Le processus de rattrapage qui s’est amorcé dans
Conclusion les nouveaux États membres et en Croatie s’est
considérablement accéléré par rapport aux an-
Variant dans un rapport de 1 à 13,6, le PIB par nées  90 et, jusqu’à 2006, il s’est poursuivi à un
habitant (en SPA) en 2006 affiche, pour les 275 ré- rythme annuel d’environ 1,5  point de pourcen-
gions NUTS 2 considérées dans 29 pays (EU-27, tage par rapport à la moyenne de l’EU-27. Tou-
Croatie et ancienne République yougoslave de Ma- tefois, les régions des nouveaux États membres
cédoine), des écarts encore très importants, mais ne peuvent pas encore toutes en profiter dans les
en diminution à moyen terme. Au sein des divers
mêmes proportions. Cette restriction vaut plus
pays, les écarts atteignent un facteur pouvant al-
particulièrement pour la Hongrie, Malte et la
ler jusqu’à 4,3, les disparités régionales étant en
Pologne. Globalement, l’ensemble des nouveaux
général plus importantes dans les nouveaux États
États membres et la Croatie ont progressé de quel-
membres que dans les pays de l’EU-15.
que 7,7 points de pourcentage entre 2001 et 2006,
En 2006, le PIB par habitant (en SPA) était in- se hissant à 53,7 % de la moyenne de l’EU-27. La
férieur à 75  % de la moyenne de l’EU-27 dans crise économique qui a éclaté à la mi-2008 fait
72 régions. Dans ces 72 régions résidaient 25,2 % toutefois craindre que ce rythme ne puisse être
de la population, dont les trois quarts dans les maintenu tout au long de la première décennie de
nouveaux États membres, en Croatie et dans l’an- ce nouveau siècle.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 59


4 Produit intérieur brut

Notes méthodologiques
Parités de pouvoir d’achat et comparaisons internationales du volume
Les différences entre les valeurs du PIB des divers pays, même après conversion dans une monnaie
commune au moyen des cours des changes, ne portent pas seulement sur des volumes différents
de biens et de services. Le facteur «niveau de prix» joue lui aussi un rôle important. Les cours des
changes sont définis par de nombreux facteurs qui influencent l’offre et la demande sur les marchés
des devises, par exemple le commerce international, les anticipations inflationnistes et les différen-
ces de taux d’intérêt. De ce fait, la conversion au moyen des taux de change dans les comparaisons
d’un pays à l’autre n’est pertinente que dans une mesure limitée. Pour une comparaison plus pré-
cise, il convient d’utiliser des facteurs de conversion spéciaux pour compenser les différences de
niveaux de prix entre les pays. Les parités de pouvoir d’achat font partie de ces facteurs qui conver-
tissent des indicateurs économiques exprimés dans des monnaies nationales en une monnaie com-
mune fictive, appelée «standard de pouvoir d’achat». Les PPA sont donc utilisées pour convertir le
PIB et d’autres agrégats économiques (par exemple les dépenses de consommation pour certains
groupes de produits) de différents pays en volumes de dépenses comparables, qui sont ensuite
exprimés en unités SPA.
L’introduction de l’euro a pour la première fois rendu possibles des comparaisons directes de prix
entre les pays de la zone euro. L’euro a cependant, dans les divers pays de la zone euro, un pouvoir
d’achat différent qui dépend du niveau national des prix. Pour calculer des agrégats purs de volume
en SPA, il faut donc aussi continuer à calculer les PPA pour les États membres qui font partie de la
zone euro.
Sous leur forme la plus simple, les PPA représentent le rapport entre les prix pour un même bien
ou service dans différents pays exprimés dans leur monnaie nationale (par exemple, un pain coûte
2,25  euros en France, 1,98  euro en Allemagne ou 1,40  livre sterling au Royaume-Uni, etc.). Pour
les enquêtes de prix, on utilise un panier de différents produits et services comparables, qui sont
choisis de manière à représenter l’ensemble de la gamme des biens et des prestations de services
et à prendre en compte les structures de consommation des différents pays. La simple situation en
matière de prix sur le plan des produits est ensuite agrégée aux PPA pour des groupes de produits,
puis pour l’ensemble de la consommation et, enfin, pour le PIB. Afin d’établir une valeur de réfé-
rence pour la procédure de calcul des PPA, un pays sert généralement de base et représente 1. Pour
l’Union européenne, le choix d’un seul pays comme base ne convient pas. Par conséquent, dans
l’Union, le SPA est utilisé comme unité monétaire de référence commune artificielle pour représen-
ter le volume des agrégats économiques dans la comparaison en valeurs réelles pour la zone.
Malheureusement, le calcul de facteurs de conversion régionaux dans un avenir proche n’est pas
possible pour des motifs financiers. Si de telles PPA régionales étaient disponibles, le PIB en SPA
pour de nombreuses régions périphériques et rurales de l’Union serait plus élevé que si des PPA
nationales étaient utilisées.
Un classement des régions peut se modifier si l’on calcule en SPA au lieu de calculer en euros. Ainsi,
par exemple, en 2006, la région suédoise Östra Mellansverige se classe, avec un PIB par habitant de
29 600 euros, devant la région espagnole Comunidad de Madrid, qui affiche 29 100 euros. En SPA,
cependant, Comunidad de Madrid, avec 32 100 SPA par habitant, se situe devant Östra Mellansve-
rige, avec 24 600 SPA.
Du point de vue de la répartition du PIB, l’utilisation de SPA au lieu d’euros aboutit à un lissage, car
les pays avec un PIB par habitant très élevé affichent en règle générale aussi un niveau de prix rela-
tivement élevé. L’écart au niveau du PIB par habitant pour les régions NUTS 2 dans l’EU-27, la Croatie
et l’ancienne République yougoslave de Macédoine tombe ainsi de quelque 86 500 unités en euros
à quelque 73 600 en SPA.
Le PIB par habitant en SPA est la variable centrale pour l’établissement de l’éligibilité des régions
NUTS 2 aux subventions dans le cadre de la politique structurelle de l’Union européenne.

60 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Comptes des ménages
5 Comptes des ménages

Introduction: Revenu des ménages privés


mesure de la richesse Dans les pays fonctionnant selon les principes
L’un des objectifs principaux de la statistique ré- de l’économie de marché et disposant d’un méca­
gionale est de mesurer la richesse des régions. Il nisme de redistribution par l’État, on distingue
s’agit, en particulier, de fournir une base pour des deux étapes dans la répartition du revenu.
mesures politiques destinées à soutenir les ré- La répartition primaire correspond au revenu des
gions moins riches. ménages privés résultant directement des opé-
rations effectuées sur le marché, c’est-à-dire de
L’indicateur le plus souvent utilisé pour mesurer
l’achat et de la vente de facteurs de production
la richesse des régions est le produit intérieur brut
et de biens. Il convient de mentionner ici avant
régional. En règle générale, le PIB est exprimé en
tout les rémunérations des salariés, c’est-à-dire les
standard de pouvoir d’achat et par habitant, afin
revenus provenant de la vente du facteur de pro-
de rendre les données comparables entre des ré-
duction «travail». Les ménages privés peuvent,
gions de taille et de pouvoir d’achat différents.
de plus, percevoir des revenus du patrimoine,
Le PIB correspond à la somme en valeur des biens notamment des intérêts, des dividendes ou des
et des services produits dans une région par la po- loyers. Enfin, il existe également un revenu ré-
pulation occupée dans cette région après déduc- sultant de l’excédent d’exploitation ou d’activités
tion des intrants nécessaires. Mais en raison des indépendantes. Du côté du passif, au niveau de la
nombreux liens interrégionaux et des interven- répartition primaire, il faut enregistrer les éven-
tions de l’État, le PIB généré dans une région ne tuels intérêts et loyers à payer par les ménages.
correspond pas au revenu réellement disponible Le solde de toutes ces transactions équivaut au
pour les habitants de cette région. revenu primaire des ménages privés.
Le PIB régional par habitant, utilisé comme in- Le revenu primaire constitue la base de la répar-
dicateur de richesse, présente l’inconvénient sui- tition secondaire du revenu, qui représente le mé-
vant: un chiffre fondé sur l’emploi (le PIB réalisé canisme de redistribution par l’État. L’ensemble
dans la région) est divisé par un chiffre fondé des prestations sociales monétaires et des trans-
sur la résidence (la population résidant dans la ferts s’ajoute à ce revenu primaire. À partir de ce
région). Cette incohérence influence les résul- dernier, les ménages doivent payer des impôts sur
tats dès lors qu’il existe un solde de navetteurs, le revenu et le patrimoine, s’acquitter de cotisa-
c’est-à-dire qu’une région compte, sur son terri- tions sociales et effectuer des transferts. Le solde
toire, plus ou moins de travailleurs que de rési- subsistant à l’issue de ces transactions est appelé
dents. L’exemple le plus frappant est constitué par «revenu disponible des ménages privés».
la région britannique Inner London qui affiche Lorsqu’on entreprend une analyse des revenus des
le PIB par habitant de loin le plus élevé de l’UE. ménages, il faut tout d’abord choisir l’unité dans
Cela ne signifie toutefois aucunement que les laquelle seront exprimées les données, afin que les
habitants de cette même région bénéficient d’un comparaisons entre régions aient un sens.
niveau de revenu correspondant, car des milliers
de navetteurs se rendent chaque jour à Londres Aux fins des comparaisons interrégionales, le PIB
pour y travailler, mais habitent dans les régions régional est généralement exprimé en standard
avoisinantes. Les régions de Hambourg, Vienne, de pouvoir d’achat. L’objectif est de permettre des
Luxembourg, Prague ou Bratislava peuvent éga- comparaisons en termes de volume qui soient per-
lement être citées comme exemples à cet égard. tinentes. Il faudrait procéder de la même manière
avec les variables du revenu des ménages privés.
Hormis les flux de navetteurs, d’autres facteurs Ces dernières sont donc converties au moyen de
peuvent également faire en sorte que la réparti- SPA spécifiques aux dépenses de consommation
tion régionale du revenu réel ne corresponde pas finale, dénommés «standards de pouvoir d’achat
à celle du PIB. Parmi ces facteurs figurent par relatifs à la consommation» (SPAC).
exemple les revenus provenant des loyers, des in-
térêts ou des dividendes qui reviennent aux rési-
dents d’une région déterminée, mais sont payés Résultats pour l’année 2006
par les résidents d’autres régions.
Pour mieux se rendre compte de la situation éco-
Revenu primaire
nomique d’une région, il convient donc de se réfé- La carte 5.1 fournit une vue d’ensemble du reve-
rer également au revenu net des ménages privés. nu primaire dans les régions NUTS 2 des 23 pays

64 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Comptes des ménages 5
considérés dans la présente analyse. On distingue Revenu disponible
nettement la présence de pôles de prospérité dans
Une comparaison entre le revenu primaire et le
le sud de l’Angleterre, à Paris, dans le nord de l’Ita-
revenu disponible (voir carte 5.2) fait apparaître
lie, en Autriche, à Madrid et dans le nord-est de
l’effet de nivellement induit par l’intervention de
l’Espagne, en Flandre, dans l’ouest des Pays-Bas,
l’État. Celle-ci accroît le niveau relatif de reve­
à Stockholm ainsi que dans les régions de Nord-
nu tout particulièrement dans quelques régions
rhein-Westfalen, Hessen, Baden-Württemberg et
d’Italie et d’Espagne, dans l’ouest du Royaume-
Bayern. Les disparités nord/sud en Italie et ouest/
Uni ainsi que dans certaines parties de l’Alle-
est en Allemagne sont également flagrantes, alors
magne orientale et de la Grèce. Il en va de même
que la répartition régionale est relativement ho-
pour les nouveaux États membres, notamment la
mogène en France. Au Royaume-Uni, un clivage
Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie et la Pologne.
sud/nord est également visible, quoique dans une
Toutefois, le nivellement des revenus privés est
mesure moindre qu’en Italie et en Allemagne.
généralement moins marqué dans les nouveaux
Dans les nouveaux États membres, ce sont surtout États membres que dans les pays de l’EU-15.
les régions autour des capitales qui se distinguent
Malgré la redistribution publique et les autres trans-
par des revenus relativement élevés, en particulier ferts, la plupart des régions-capitales conservent
Bratislava et Prague, qui sont déjà très proches de leur position prédominante, puisqu’elles affichent
la moyenne de l’EU-27. Közép-Magyarország (Bu- le plus haut revenu disponible du pays considéré.
dapest), Mazowieckie (Varsovie) et Bucureşti  —
Ilfov affichent également des revenus assez élevés. Sur les 10 régions aux plus hauts revenus dispo-
Dans toutes les autres régions tchèques, dans deux nibles par habitant, 5 sont situées au Royaume-
autres régions hongroises, ainsi qu’en Slovénie et Uni, 4 en Allemagne et une en France. Dans les
en Lituanie, le revenu primaire des ménages est nouveaux États membres, la région qui enregistre
supérieur à la moitié de la moyenne de l’UE. Il est le revenu disponible le plus élevé est Bratislav­
inférieur à cette moyenne dans toutes les autres ský kraj avec 12 309 SPAC par habitant, suivie de
régions des nouveaux États membres. Praha avec 12 241 SPAC.
L’intervalle de variation des valeurs régionales va Lorsqu’on élargit la perspective aux 30  premiè-
de 3 197 SPAC par habitant dans le nord-est de la res régions du classement, on constate également
Roumanie à 35 116 SPAC dans la région britan- une nette concentration régionale: on y recense
nique Inner London. Sur les 10 régions aux plus 11  régions allemandes, 9  régions britanniques,
hauts revenus par habitant, 5 se situent au Royau- 4  régions autrichiennes, 3  régions italiennes et
me-Uni, 3 en Allemagne et une en France ainsi respectivement une région en Belgique, en France
qu’en Belgique. Cette concentration évidente et en Espagne.
des régions disposant des revenus les plus élevés La plage inférieure de la répartition est très sem-
au Royaume-Uni et en Allemagne est tout aussi blable à celle qui caractérise le revenu primaire.
manifeste lorsqu’on élargit l’examen aux 30 pre- Parmi les 30 régions en fin de classement figurent
mières régions du classement: figurent dans ce 13 régions polonaises, 7 régions roumaines, 4 ré-
groupe 11 régions allemandes, 7 régions britanni- gions hongroises, 2  régions slovaques et une ré-
ques, 3 régions en Italie de même qu’en Autriche, gion grecque, de même que les 3 États baltes.
2 en Belgique, ainsi qu’une région respectivement
aux Pays-Bas, en France, en Espagne et en Suède. L’intervalle de variation des valeurs régionales va
de 3 610 SPAC par habitant dans le nord-est de la
Parmi les 30  régions en fin de classement, on Roumanie à 25 403 SPAC dans la région britan-
ne sera pas surpris de trouver uniquement des nique Inner London. L’intervention de l’État et
régions des nouveaux États membres, à savoir les autres transferts réduisent ainsi sensiblement
15 régions polonaises sur 16, 7 régions roumaines l’écart entre la valeur régionale la plus haute et la
sur 8, 4 régions hongroises sur 7 et 2 régions slo- valeur régionale la plus basse des 23 pays analysés
vaques sur 4, ainsi que l’Estonie et la Lettonie. ici, lequel passe d’un facteur de 11,0 environ à un
L’écart entre la région européenne qui enregistre facteur de 7,0.
le revenu primaire le plus élevé et celle qui enre- Contrairement à ce qui se passe pour le revenu
gistre le revenu primaire le plus bas correspondait primaire, on observe une tendance claire à la ré-
en 2006 à un facteur de 11,0. Cinq ans plus tôt, en duction de l’intervalle de variation régionale en
2001, ce facteur s’établissait à 10,4. Par conséquent, ce qui concerne le revenu disponible: entre 2001
l’écart entre les deux extrémités de la répartition et 2006, le rapport entre la valeur la plus élevée et
s’est légèrement creusé sur la période 2001-2006. la plus basse est passé de 8,5 à 7,0.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 65


5 Comptes des ménages

Carte 5.1: Revenu primaire des ménages privés par habitant (en SPAC), par régions NUTS 2, 2006

66 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Comptes des ménages 5
Carte 5.2: Revenu disponible des ménages privés par habitant (en SPAC), par régions NUTS 2, 2006
En pourcentage de l’EU-27 = 100

Annuaire régional d’Eurostat 2009 67


5 Comptes des ménages

En résumé, il est possible de conclure qu’entre Roumanie et en Grèce, avec un facteur supérieur
2001 et 2006, une convergence régionale notable à 2. Cela signifie, par exemple, que le revenu dis-
s’est dessinée pour le seul revenu disponible, qui ponible par habitant dans la région Bucureşti —
est influencé par les interventions de l’État, et non Ilfov est deux fois plus élevé que celui de la région
pour le revenu primaire résultant du fonctionne- Nord-Est. La Slovaquie, le Royaume-Uni, la Hon-
ment du marché. grie et l’Italie, avec des facteurs d’environ 1,8, se
caractérisent également par des disparités régio-
Les écarts régionaux de revenu disponible à l’in-
nales importantes. En Espagne, en Pologne et en
térieur des différents pays sont certes nettement
Allemagne, les valeurs les plus élevées dépassent
inférieurs à ceux qui sont observés pour l’UE
de près de deux tiers les plus basses. La concen-
dans son ensemble; ils varient cependant consi-
tration régionale est généralement plus élevée
dérablement selon les pays. Le graphique 5.1 offre
dans les nouveaux États membres que dans les
un aperçu de l’intervalle de variation du revenu
pays de l’EU-15.
disponible par habitant entre les régions qui,
dans chaque pays, enregistrent respectivement la Parmi les nouveaux États membres, la Slovénie
valeur la plus élevée et la plus faible. Le clivage affiche l’écart le plus faible (11  %) entre les va-
régional le plus marqué peut être constaté en leurs extrêmes et se situe en cela à un niveau très

Graphique 5.1: Revenu disponible des ménages privés par habitant (en SPAC),
par régions NUTS 2, 2006
BE Prov. Hainaut Prov. Vlaams-Brabant

CZ Severozápad Praha

DK
DE Mecklenburg-Vorpommern Hamburg
EE
IE Border, Midland and Western Southern and Eastern

EL Ionia Nisia Attiki

ES Extremadura País Vasco

FR Nord - Pas-de-Calais Île-de-France

IT Campania Provincia Autonoma Bolzano/Bozen

LV
LT
HU Észak-Alföld Közép-Magyarország

NL Groningen Utrecht

AT Kärnten Wien

PL Podkarpackie Mazowieckie

PT Norte Lisboa

RO Nord-Est Bucureşti — Ilfov

SI Vzhodna Slovenija Zahodna Slovenija

SK Východné Slovensko Bratislavský kraj

FI Itä-Suomi Åland

SE Övre Norrland Stockholm

UK West Midlands Inner London

0 2 500 5 000 7 500 10 000 12 500 15 000 17 500 20 000 22 500 25 000 27 500 30 000

Moyenne nationale

Région de la capitale
Notes: DK: données disponibles seulement au niveau national
FR: sans départements d’outre-mer

68 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Comptes des ménages 5
Carte 5.3: Revenu disponible des ménages privés en % du revenu primaire, par régions NUTS 2, 2006

Annuaire régional d’Eurostat 2009 69


5 Comptes des ménages

proche de l’Autriche, qui enregistre les plus pe- les pays de l’EU-15. Pour les régions-capitales,
tits écarts de revenu entre régions. L’Irlande, la les valeurs varient entre 80 et 90 % et se situent
Finlande, la Suède et les Pays-Bas, où les valeurs toutes, sans exception, en fin des classements
maximales dépassent les valeurs minimales de 10 nationaux. Cela est le signe que les revenus dans
à 28 %, ne présentent que des disparités régiona- ces régions sont complétés par des prestations so-
les modérées. ciales dans des proportions nettement moindres
Le graphique 5.1 met par ailleurs en évidence que, qu’ailleurs. L’écart entre la région-capitale et le
dans 13 des 18  pays comptant plusieurs régions reste du pays est particulièrement important en
NUTS 2, les capitales affichent également les va- Roumanie et en Slovaquie, où il atteint 15 points
leurs de revenu les plus élevées. Ce groupe com- de pourcentage.
prend 4 des 6 nouveaux États membres de taille Dans les 23 États membres de l’UE qui font l’ob-
relativement importante. jet de la présente analyse, le revenu disponible
L’importance économique des régions-capitales est supérieur au revenu primaire dans 30  ré-
apparaît aussi clairement lorsqu’on compare leurs gions au total. Cela est notamment le cas pour
valeurs de revenu aux moyennes nationales. Dans 12 des 16 régions polonaises ainsi que pour 4 des
quatre pays (République tchèque, Roumanie, Slo- 8 régions de Roumanie. Dans les États membres
vaquie et Royaume-Uni), les capitales dépassent de l’EU-15, ce sont surtout 6 régions de l’Allema-
les valeurs nationales de plus d’un tiers. Des va- gne orientale ainsi que 3 régions portugaises et
leurs inférieures aux moyennes nationales ne sont 2 régions britanniques qui se détachent.
observées qu’en Belgique et en Allemagne. Lorsqu’on interprète ces résultats, il convient tou-
Au-delà du niveau du revenu primaire et du re- tefois de ne pas oublier que les prestations socia-
venu disponible, le rapport entre ces deux varia- les monétaires de l’État ne sont pas les seuls élé-
bles revêt lui aussi une grande importance pour ments pouvant permettre au revenu disponible
l’évaluation de la situation économique des diffé- de dépasser le revenu primaire et que les autres
rentes régions. La carte 5.3 illustre ce rapport, qui transferts (tels que les virements effectués par
donne une idée de l’impact des interventions de des personnes travaillant temporairement dans
l’État et des autres transferts. En moyenne, dans d’autres régions) peuvent aussi, dans certains cas,
l’EU-27, le revenu disponible équivaut à 87,2 % du jouer un rôle non négligeable.
revenu primaire. En 2001, ce rapport s’établissait
à 87,0 %. Les interventions de l’État et les autres
transferts n’ont donc guère varié au cours de cette
La dynamique à la périphérie
période de cinq ans. D’une manière générale, les de l’Union
États de l’EU-15 enregistrent des valeurs plus fai-
bles que les nouveaux États membres. Pour conclure, voici un aperçu de l’évolution à
moyen terme des régions par rapport à la moyen-
Une comparaison plus minutieuse fait apparaître ne de l’EU-27. La carte 5.4 illustre, à travers une
des différences notables entre les régions des États comparaison sur cinq ans, entre 2001 et 2006,
membres. Dans les capitales et d’autres régions l’évolution du revenu disponible par habitant (en
prospères des pays de l’EU-15, le revenu disponi- SPAC) dans les régions NUTS 2 par rapport à la
ble est le plus souvent inférieur à 80 % du revenu moyenne de l’EU-27.
primaire. Des pourcentages plus élevés peuvent
par conséquent être observés dans les régions éco- On observe au premier abord des processus très
nomiquement moins riches, surtout aux frontières dynamiques à la périphérie de l’Union; cela vaut
sud et sud-ouest de l’Union, dans l’ouest du Royau- en particulier pour l’Espagne et l’Irlande, ainsi
me-Uni et dans la partie orientale de l’Allemagne. que pour la République tchèque, la Slovaquie, la
Hongrie et les États baltes.
Ce phénomène s’explique par le fait que, dans
les régions où les revenus sont relativement éle- À l’opposé, on constate en Belgique, en Allema-
vés, une part plus importante du revenu primaire gne, en France et surtout en Italie une progres-
revient à l’État sous forme d’impôts. En même sion des revenus inférieure à la moyenne qui ca-
temps, les prestations sociales versées par l’État ractérise également des régions ne disposant que
sont moins élevées que dans les régions enregis- d’un niveau de revenu moyen.
trant des revenus comparativement plus faibles.
L’intervalle de variation se situe entre + 16,4 points
Dans les nouveaux États membres, la redistribu- de pourcentage pour Bucureşti — Ilfov (Rouma-
tion régionale est souvent plus limitée que dans nie) et – 14,4 points pour Liguria (Italie).

70 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Comptes des ménages 5
Carte 5.4: Développement du revenu disponible des ménages privés par habitant, par régions NUTS 2
Changement entre 2001 et 2006 en points de pourcentage de la moyenne EU-27 en SPAC

Annuaire régional d’Eurostat 2009 71


5 Comptes des ménages

En dépit d’un processus de rattrapage globale- de prélèvements d’impôts directs entraînent un


ment significatif dans les nouveaux États mem- nivellement entre les régions.
bres, l’évolution n’a pas eu un caractère aussi po-
L’ensemble des interventions de l’État et des au­
sitif partout: en Pologne, dans 7  régions sur 16,
tres influences ont pour conséquence que le reve­
les revenus disponibles n’ont progressé que de
nu disponible varie selon un facteur d’environ
1,5 point de pourcentage au maximum par rap-
7,0 entre la région la plus prospère et celle éco-
port à la moyenne de l’UE. Les chiffres pour la
nomiquement la plus faible, tandis que le revenu
Roumanie révèlent, au contraire, une évolution
primaire par habitant présente un écart allant
fort encourageante: la région Bucureşti  — Ilfov
jusqu’à un facteur de 11,0. On peut donc retenir
(+  16,4  points de pourcentage) se place en pre-
que l’effet d’aplatissement de la courbe de répar-
mière position en termes d’amélioration relative
tition régionale du revenu, recherché dans la plu-
par rapport à l’ensemble des régions, et même la
part des pays, est obtenu.
région Nord-Est (qui est celle enregistrant le reve­
nu le plus bas de toute l’UE) est parvenue à pro- Dans les nouveaux États membres, le niveau de
gresser de 4,8 points de pourcentage par rapport revenu des ménages privés demeure largement in-
à l’évolution moyenne des revenus dans l’Union. férieur à celui des pays de l’EU-15; seules quelques
Le creusement de l’écart de richesse entre la capi- régions-capitales atteignent des valeurs de revenu
tale et les parties moins prospères du pays consti- dépassant les trois quarts de la moyenne de l’UE.
tue néanmoins un problème structurel persistant
dans tous les nouveaux États membres. Une analyse sur une période de cinq ans allant
de 2001 à 2006 montre que, dans certaines ré-
Globalement, l’évolution entre 2001 et 2006 a gions des nouveaux États membres, les revenus
conduit à un léger aplatissement à l’extrémité ne rattrapent que lentement leur retard. Cela vaut
supérieure de la courbe de répartition régionale en particulier pour plusieurs régions polonaises.
du revenu, notamment en raison de fortes baisses En Roumanie, au contraire, un processus vigou-
relatives dans des régions à haut niveau de reve- reux de rattrapage s’est amorcé et, fait réjouis-
nu. Parallèlement, chacune des dix régions figu- sant, il ne se limite pas à la seule région-capitale
rant en fin de classement a réduit son écart avec Bucureşti — Ilfov.
la moyenne de l’UE.
Pour le revenu disponible, on observe une tendan-
ce notable au resserrement des écarts régionaux:
Conclusion entre 2001 et 2006, le rapport entre la valeur la
plus élevée et la plus basse est passé de 8,5 à 7,0,
La répartition régionale des revenus des mé- tandis que les écarts régionaux en ce qui concerne
nages diffère de celle du produit intérieur brut
le revenu primaire se sont accrus, passant d’un
dans de nombreuses régions NUTS 2, car les dé-
facteur de 10,4 à 11,0.
placements de navetteurs n’ont aucun effet sur
les résultats en ce qui concerne les revenus des S’agissant de la disponibilité des données sur le
ménages privés, contrairement à ce qui se passe revenu, il est à noter que tant l’exhaustivité que la
pour le PIB régional. Cependant, dans certains longueur des séries chronologiques s’améliorent
cas, d’autres transferts et des flux de revenus peu à peu. Dès qu’un ensemble de données com-
d’autres types, dont les ménages privés bénéfi- plet sera disponible, les données sur le revenu des
cient alors que ces revenus ne proviennent pas ménages privés pourraient être prises en consi-
de leur région, jouent également un rôle consi- dération, en complément de celles sur le produit
dérable. Par ailleurs, les interventions de l’État intérieur brut, pour étayer la prise de décisions
sous forme de transferts sociaux monétaires et relatives aux mesures de politique régionale.

72 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Comptes des ménages 5
Notes méthodologiques
Eurostat dispose depuis quelques années de données ventilées par région pour les différentes caté-
gories de revenus des ménages privés. Ces données sont collectées au niveau NUTS 2, dans le cadre
des comptes régionaux.
Aucune donnée au niveau régional NUTS 2 n’est encore disponible pour les régions suivantes: Bul-
garie, départements d’outre-mer (France), Chypre, Luxembourg et Malte. Pour le Danemark, on ne
dispose que de données à l’échelon national.
Le texte du présent chapitre ne porte donc que sur 23 États membres correspondant à 254 ré-
gions de niveau NUTS  2. Parmi ces 23  États membres, trois sont constitués d’une seule région
NUTS 2: l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Depuis le début de 2008, le Danemark est divisé en
cinq régions NUTS 2; toutefois, il est considéré comme formant une seule région NUTS 1 dans le
cadre de la présente étude, car on ne dispose pas encore de données pour les régions NUTS 2
nouvellement définies.
En raison de la disponibilité restreinte des données, les valeurs relatives aux comptes régionaux des
ménages ont dû être estimées pour l’EU-27, en partant de l’hypothèse que la part des États mem-
bres manquants dans le revenu des ménages (en SPAC) équivaut à celle qu’ils représentent dans le
PIB (en SPA). Celle-ci correspond à 1,0 % pour l’année de référence 2005.
Les données qui sont parvenues à Eurostat après le 28 avril 2009 n’ont pas été prises en compte
dans le présent chapitre de l’Annuaire.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 73


Statistiques structurelles
des entreprises
6 Statistiques structurelles des entreprises

Introduction ce des différentes activités au sein de l’économie


marchande. Alors que certaines activités sont ré-
Quels effets les politiques économique et régionale parties de manière relativement égale entre la plu-
de l’Union européenne ont-elles sur la structure part des régions, de nombreuses autres présentent
économique des régions? Quels sont les secteurs en une variation considérable du niveau de spéciali-
croissance ou en régression et quelles sont les ré- sation régionale, quelques régions ayant souvent
gions susceptibles d’être les plus concernées? Une un degré particulièrement élevé de spécialisation.
analyse fine de la structure de l’économie euro- La part d’une activité particulière au sein de l’éco-
péenne ne peut se faire que sur le plan régional. Les nomie marchande donne une idée des régions qui
statistiques structurelles régionales sur les entrepri- sont les plus ou les moins spécialisées dans cette
ses fournissent des données selon une ventilation activité indépendamment de la taille, grande ou
détaillée par activité qui peuvent être utilisées pour petite, de la région ou de l’activité considérée. Di­
ce type d’analyse. La première partie du présent verses raisons expliquent la spécialisation relative.
chapitre s’intéresse à la spécialisation régionale et à En fonction du type d’activité, il peut s’agir, entre
la concentration des activités au sein de l’économie autres, de la disponibilité de ressources naturelles
marchande de l’UE. La seconde analyse en détail ou d’une main-d’œuvre qualifiée, de la culture et
l’activité du secteur des services aux entreprises. des traditions, des niveaux de coûts, de l’infra­
structure, de la législation, des conditions climati-
Spécialisation régionale ques et topographiques, ainsi que de la proximité
par rapport aux marchés.
et concentration des activités
Le graphique 6.1 montre qu’à un niveau d’activité
Des disparités importantes existent entre les ré- agrégé (sections de la NACE), c’est l’industrie ma-
gions européennes en ce qui concerne l’importan- nufacturière (section D de la NACE) qui affichait le

Graphique 6.1: Degré de spécialisation régionale par activité (sections de la NACE),


EU-27 et Norvège, par régions NUTS 2, 2006
Part de l’emploi de l’économie marchande non financière, en pourcentage

Commerce Dytiki Ellada (GR23)


(G 50-52)

Industrie manufacturière Západné


(D 15-37) Slovensko
(SK02)

Immobilier, location
et services aux entreprises Inner London (UKI1)
(K 70-74)

Construction Andalucía (ES61)


(F 45)

Transports
et communications Åland (FI20)
(I 60-64)

Hôtels et restaurants Ionia Nisia (GR22)


(H 55)

Production
et distribution d’électricité, Sud-Vest Oltenia (RO41)
de gaz et d’eau,
(E 40-41)
Industries extractives Agder og Rogaland (NO04)
(C 10-14)

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65
Notes: Données excluant BG, SI, DK (pas de données au niveau NUTS 2), MT, North Eastern Scotland (UKM5) et Highlands
and Islands (UKM6) (données non disponibles)
CY: données excluant la recherche et le développement (K 73)

76 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Statistiques structurelles des entreprises 6
plus grand écart dans l’importance relative d’une gion allemande Köln (31,3  %), particulièrement
activité dans la main-d’œuvre de l’économie mar- axée sur les services de postes et de télécommuni-
chande non financière (sections C à I et K) d’une cations, et Bratislavský kraj (23,8 %), la région-ca-
région. L’industrie manufacturière ne représentait pitale slovaque essentiellement spécialisée dans les
que 3,1 % des personnes occupées dans la région transports par route et les autres formes de trans-
Ciudad Autónoma de Melilla (Espagne) et moins port terrestre. Les ressources naturelles jouent un
de 10 % dans treize autres régions, dont celles de rôle important pour les activités telles que les in-
la capitale en Espagne et au Royaume-Uni. La dis- dustries extractives, qui sont très peu développées,
tribution des régions restantes était relativement voire inexistantes, dans de nombreuses régions.
symétrique, les parts de l’emploi manufacturier Seules quelques rares régions sont fortement spé-
s’étant échelonnées de 10 % à près de la moitié de cialisées dans ces activités, du fait de la présence
la main-d’œuvre dans deux régions tchèques et de gisements de minerais métalliques, de charbon,
deux régions slovaques, à savoir Střední Morava de pétrole ou de gaz. Les industries extractives ont
(République tchèque) et Východné Slovensko (Slo- représenté moins de 0,2 % des personnes occupées
vaquie) — dans les deux cas 48,0 % —, ainsi que dans un quart des régions et entre 0,2 et 0,5 % dans
Severovýchod (République tchèque) et Stredné la moitié des régions. Ce secteur employait néan-
Slovensko (Slovaquie) — dans les deux cas 48,8 %. moins plus de 5  % de la main-d’œuvre totale de
Západné Slovensko (Slovaquie) était la seule région l’économie marchande non financière dans six ré-
dans laquelle la part de l’emploi manufacturier dé- gions et pas moins de 10 % dans les régions Śląskie
passait la moitié de la main-d’œuvre de l’économie (Pologne) et Agder og Rogaland (Norvège).
marchande non financière (57,8 %). En revanche, Le tableau 6.1 présente, à un niveau d’activité plus
l’écart dans les parts d’emploi était beaucoup plus détaillé (toutes les divisions à l’intérieur de chaque
réduit pour le commerce (section G de la NACE), section de la NACE), la région qui était la plus spé-
l’activité qui a enregistré l’emploi médian le plus cialisée en 2006 et, à titre comparatif, la part mé-
élevé, ce qui s’explique par sa présence dans toutes diane et la part moyenne de la main-d’œuvre de
les régions et la desserte de clients essentiellement l’économie marchande non financière dans tou-
locaux. Les parts ont varié de moins de 17 % pour tes les régions au sein de l’EU-27 et en Norvège.
Åland et Länsi-Suomi (Finlande) à un peu plus Les activités manufacturières qui concernent les
de 40 % pour Anatoliki Makedonia, Thraki, Kriti premiers stades de transformation des produits
et Kentriki Makedonia (Grèce) et à près de 45 % de l’agriculture, de la pêche ou de la sylviculture
pour Dytiki Ellada (Grèce). sont concentrées, en particulier, dans les régions
Par ailleurs, les transports et les communications proches de la source de la matière première. Les
(section I de la NACE) et les industries extractives régions les plus spécialisées dans l’industrie des
(section C) ont affiché une taille relative analogue produits alimentaires et des boissons (NACE 15) se
dans la majorité des régions, mais se sont distin- trouvaient toutes dans des zones rurales situées à
gués par des valeurs extrêmes dans quelques ré- l’intérieur ou à proximité de centres de production
gions fortement spécialisées dans ces activités. agricole: ces régions étaient la Bretagne (la plus spé-
Les transports et les communications ont compté cialisée de toutes les régions) et les Pays de la Loire
pour seulement 7,1  % dans un quart des régions en France, Lubelskie, Podlaskie et Warmińsko-
et pour moins de 10,1 % dans trois quarts des ré- mazurskie dans la partie orientale de la Pologne,
gions. L’étroitesse de cette plage de variation s’ex- Dél-Alföld en Hongrie et La Rioja en Espagne. Les
plique principalement par le fait que le transport régions nordiques et baltes fortement boisées pos-
par route et les postes et les télécommunications sédaient le plus haut degré de spécialisation dans
représentent une grande part de l’emploi dans ce le travail du bois et la fabrication d’articles en bois
secteur et que ces activités ont tendance à avoir (NACE 20), ainsi que dans l’industrie connexe du
une importance relativement identique dans la papier et du carton (NACE  21). Itä-Suomi (Fin­
plupart des régions. Il n’y avait, par exemple, que lande) était la région la plus spécialisée dans le tra­
vail du bois et la fabrication d’articles en bois, tan­
trois régions pour lesquelles la part de l’emploi
dis que Norra Mellansverige (Suède) était la plus
dans les transports et les communications était su-
spécialisée dans l’industrie du papier et du carton.
périeure à 20 %. Le degré de spécialisation le plus
élevé a été observé pour la région insulaire Åland Les régions traditionnellement associées au tou-
(Finlande), où près de la moitié de la main-d’œu- risme, notamment en Espagne, en Grèce et au Por-
vre (47,9 %) était occupée dans ce secteur, ce qui tugal, étaient les plus spécialisées dans le secteur
était dû presque exclusivement à l’importance des des hôtels et des restaurants (NACE 55). Ce secteur
transports par eau. Åland devançait de loin la ré- représentait plus de 20 % de la main-d’œuvre dans

Annuaire régional d’Eurostat 2009 77


6 Statistiques structurelles des entreprises

Tableau 6.1: Région la plus spécialisée par activité (sections et divisions de la NACE), EU-27 et Norvège, 2006
Part de l’emploi total de l’économie marchande non financière de la région et part médiane
et moyenne de l’ensemble des régions, en pourcentage
Ensemble Région la plus spécialisée
des régions
Activité (NACE)
Part mé- Part moyen- Nom (code NUTS 2) Part de la
diane (%) ne (%) région (%)
Industries extractives (C 10-14) 0,3 0,6 Agder og Rogaland (NO04) 10,4
Extraction de houille, de lignite et de tourbe (10) 0,0 0,2 Śląskie (PL22) c
Extraction d’hydrocarbures et services annexes (11) 0,0 0,1 Agder og Rogaland (NO04) 10,0
Extraction de minerais d’uranium (12) 0,0 0,0 Severovýchod (CZ05) c
Extraction de minerais métalliques (13) 0,0 0,0 Övre Norrland (SE33) c
Autres industries extractives (14) 0,2 0,2 Alentejo (PT18) c
Industrie manufacturière (D 15-37) 25,0 26,2 Západné Slovensko (SK02) 56,9
Produits alimentaires et boissons (15) 3,6 3,8 Bretagne (FR52) 11,1
Tabac (16) 0,0 0,1 Trier (DEB2) c
Textile (17) 0,4 0,7 Prov. West-Vlaanderen (BE25) 5,6
Habillement (18) 0,3 0,9 Dytiki Makedonia (GR13) 11,5
Cuir (19) 0,1 0,4 Marche (ITE3) 7,7
Bois (20) 0,8 1,2 Itä-Suomi (FI13) 5,8
Papier et carton (21) 0,5 0,6 Norra Mellansverige (SE31) 4,7
Édition et imprimerie (22) 1,1 1,2 Inner London (UKI1) 4,2
Cokéfaction, raffinage, industries nucléaires (23) 0,0 0,1 Cumbria (UKD1) c
Produits chimiques (24) 1,0 1,3 Rheinhessen-Pfalz (DEB3) 11,6
Caoutchouc et plastiques (25) 1,2 1,4 Auvergne (FR72) 7,8
Autres produits minéraux non métalliques (26) 1,1 1,3 Prov. Namur (BE35) 5,3
Métallurgie (27) 0,5 1,0 Norra Mellansverige (SE31) 9,6
Travail des métaux (28) 2,7 3,0 Arnsberg (DEA5) 8,7
Machines et équipements (29) 2,2 2,7 Unterfranken (DE26) 12,2
Machines de bureau et matériel informatique (30) 0,0 0,1 Southern and Eastern (IE02) 1,4
Machines et appareils électriques (31) 0,9 1,3 Západné Slovensko (SK02) 9,8
Équipements de radio, télévision et communication (32) 0,3 0,6 Pohjois-Suomi (FI1A) 6,1
Instruments médicaux, de précision et d’optique (33) 0,6 0,7 Border, Midland and Western (IE01) 5,9
Automobiles (34) 0,8 1,7 Braunschweig (DE91) c
Autres matériels de transport (35) 0,5 0,8 Agder og Rogaland (NO04) 6,3
Meubles et industries diverses (36) 1,1 1,4 Warmińsko-mazurskie (PL62) 8,0
Récupération (37) 0,1 0,1 Brandenburg — Nordost (DE41) 0,7
Production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau
1,0 1,3 Sud-Vest Oltenia (RO41) 5,5
(E 40-41)
Production d’électricité et de gaz (40) 0,8 1,0 Martinique (FR92) 4,8
Production d’eau (41) 0,2 0,3 Východné Slovensko (SK04) 1,9
Construction (F 45) 10,4 10,9 Andalucía (ES61) 28,6
Commerce (G 50-52) 26,2 26,1 Dytiki Ellada (GR23) 44,8
Commerce automobile (50) 3,5 3,7 Molise (ITF2) 9,3
Commerce de gros (51) 7,2 7,4 Kentriki Makedonia (GR12) 15,1
Commerce de détail (52) 14,8 14,9 Dytiki Ellada (GR23) 27,1
Hôtels et restaurants (H 55) 7,2 8,1 Ionia Nisia (GR22) 33,8
Transports et communications (I 60-64) 8,4 8,9 Åland (FI20) 47,9
Transports terrestres (60) 4,5 4,6 Bratislavský kraj (SK01) 15,8
Transports par eau (61) 0,1 0,4 Åland (FI20) 38,7
Transports aériens (62) 0,0 0,2 Outer London (UKI2) 3,9
Services auxiliaires des transports (63) 1,7 1,9 Bremen (DE50) 11,1
Postes et télécommunications (64) 1,8 2,0 Köln (DEA2) 24,4
Services aux entreprises (K 70-74) 16,9 18,1 Inner London (UKI1) 49,1
Activités immobilières (70) 2,0 2,0 Latvija (LV00) 5,6
Location (71) 0,4 0,5 Hamburg (DE60) 1,7
Activités informatiques (72) 1,4 1,7 Berkshire, Buckinghamshire and Oxfordshire (UKJ1) 8,0
Recherche et développement (73) 0,2 0,0 Voreio Aigaio (GR41) 4,8
Autres services aux entreprises (74) 12,7 13,6 Inner London (UKI1) 38,3
Notes: Données excluant BG, SI, DK (pas de données au niveau NUTS 2), MT, North Eastern Scotland (UKM5) et Highlands and Islands (UKM6)
(données non disponibles)
CY: données excluant la recherche et le développement (K 73)
c: données confidentielles

78 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Statistiques structurelles des entreprises 6
les régions insulaires grecques Ionia Nisia et Notio Uni), tandis que Hamburg (Allemagne) était la
Aigaio, dans la région espagnole Illes Balears, en région la plus spécialisée dans la location, suivie
Algarve dans le sud du Portugal, dans la Provin- des départements français d’outre-mer de la Gua-
cia Autonoma Bolzano/Bozen dans le nord-est de deloupe et de la Martinique.
l’Italie, à la frontière avec l’Autriche, et dans la ré-
Alors qu’une analyse de la spécialisation indique
gion britannique Cornwall and Isles of Scilly.
l’importance relative de différentes activités dans
Les régions grecques étaient les plus spéciali- les régions, indépendamment de la taille de la ré-
sées dans les activités de commerce (NACE  G gion ou de l’activité, une analyse de la concentra-
50-52), à l’exception du commerce automobile tion examine la prédominance de certaines régions
(NACE 50), pour lequel la région italienne Molise dans une activité ou de certaines activités dans
avait le plus fort degré de spécialisation. Pour les une région. Pour la plupart des activités, il existe
activités de construction (NACE 45), les régions de nombreux exemples de régions se classant à
espagnoles présentaient les parts de main-d’œu- un rang élevé en termes tant de spécialisation que
vre les plus élevées. Les services de transport sont de concentration. Le graphique 6.2 montre à quel
également influencés par la situation géographi- point l’emploi dans certaines activités était concen-
que, les transports par eau (NACE 61) étant na- tré dans un nombre limité de régions en 2006.
turellement bien développés dans les régions cô- Quatre des cinq activités extractives figuraient en
tières et les îles, alors que les transports aériens tête du classement établi sur la base de la part de
(NACE 62) sont importants non seulement pour l’emploi total au sein de l’EU-27 et de la Norvège
de nombreuses régions insulaires (en particulier représentée par les dix régions ayant les effectifs les
celles ayant une industrie touristique dévelop- plus importants. L’activité la plus concentrée était
pée), mais aussi pour les régions qui renferment l’extraction de minerais d’uranium (NACE  12),
ou sont situées à proximité de grandes villes. La pour laquelle des personnes occupées n’ont été
petite région insulaire Åland (Finlande) constitue recensées que dans 7 des 262  régions (dont les
un centre pour les services de transbordeurs en- données étaient disponibles) en 2006.
tre la Suède et la Finlande, ainsi que pour d’autres
formes de trafic en mer Baltique. Åland était très Les transports aériens (NACE 62) et l’industrie du
fortement spécialisée dans les transports par eau, cuir et de la chaussure (NACE 19) étaient également
qui représentaient près de 40 % des personnes oc- très concentrés dans les 10 régions principales, qui
cupées en 2006, soit plus de dix fois plus que dans représentaient ensemble respectivement 62 et 53 %
les deux autres régions les plus spécialisées, à sa- de l’emploi total. Dans le cas des transports aériens,
voir Hamburg (Allemagne) et Agder og Rogaland cette prédominance est due à la concentration dans
(Norvège). Outer London (Royaume-Uni) était la les grandes régions métropolitaines qui hébergent
région la plus spécialisée dans les transports aé- les grands aéroports, parmi lesquelles il convient
riens, suivie de Noord-Holland (région néerlan- de citer, en premier lieu, les régions de Paris, Outer
daise d’Amsterdam), de l’île française Corse, de London, Köln, Amsterdam et Madrid. L’industrie
Köln en Allemagne et d’Illes Balears en Espagne. du cuir et de la chaussure, pour sa part, ne consti-
tue qu’une petite activité en Europe, fortement
Comme pour les transports aériens, la spécialisa- concentrée en Italie, au Portugal et en Roumanie: 5
tion dans l’immobilier, la location et les services des 10 régions ayant les effectifs les plus importants
aux entreprises (NACE  70-74) peut être fondée dans ce secteur d’activité étaient situées en Italie, 3
sur l’accès à une masse critique de clients (entre- en Roumanie et une au Portugal et en Espagne, res-
prises ou ménages) ou à une base de connaissan- pectivement. La région aux effectifs les plus nom-
ces (chercheurs externes et personnel qualifié). Au
breux était Norte (Portugal), avec 43 000 personnes
sein même des pays, la région-capitale ou d’autres
occupées. Cette région représentait à elle seule plus
grandes régions métropolitaines comptaient
de 8 % de la main-d’œuvre totale de l’industrie du
normalement parmi les plus spécialisées dans
cuir de l’EU-27 et de la Norvège.
les secteurs des services aux entreprises, c’est-à-
dire les activités informatiques (NACE 72) et les Contrairement aux types d’industries extractives
services fournis principalement aux entrepri- plus spécialisés, les autres industries extractives
ses (NACE 74). Une analyse détaillée du secteur (NACE 14) faisaient partie des activités pour les-
des services aux entreprises est proposée dans la quelles les 10 régions principales étaient les moins
dernière partie du présent chapitre. En 2006, la prédominantes, dans la mesure où celles-ci ne
Lettonie avait le plus haut degré de spécialisation totalisaient que 17  % de l’emploi sectoriel total.
dans les activités immobilières (NACE 70), devant Cette situation s’explique par la grande disponibi­
l’Algarve (Portugal) et Inner London (Royaume- lité et l’acquisition au niveau local de nombreux

Annuaire régional d’Eurostat 2009 79


6 Statistiques structurelles des entreprises

Graphique 6.2: Activités les plus concentrées (divisions de la NACE),


EU-27 et Norvège, par régions NUTS 2, 2006
Part de la région dans l’emploi sectoriel total, en pourcentage
Extraction de minerais d’uranium (12)
Extraction de minerais métalliques (13)
Extraction de houille,
de lignite et de tourbe (10)
Extraction d’hydrocarbures
et services annexes (11)
Transports aériens (62)
Cuir (19)
Postes et télécommunications (64)
Textile (17)
Transports par eau (61)
Habillement (18)
Tabac (16)
Machines de bureau
et matériel informatique (30)
Cokéfaction, raffinage,
industries nucléaires (23)
Activités informatiques (72)
Recherche et développement (73)
Équipements de radio,
télévision et communication (32)
Automobiles (34)
Métallurgie (27)
Produits chimiques (24)
Services auxiliaires des transports (63)
Instruments médicaux,
de précision et d’optique (33)
Activités immobilières (70)
Autres services aux entreprises (74)
Édition et imprimerie (22)
Machines et équipements (29)
Construction (45)
Travail des métaux (28)
Autres matériels de transport (35)
Meubles et industries diverses (36)
Machines et appareils électriques (31)
Location (71)
Autres produits minéraux
non métalliques (26)
Bois (20)
Production d’électricité et de gaz (40)
Commerce de gros (51)
Récupération (37)
Transports terrestres (60)
Hôtels et restaurants (55)
Papier et carton (21)
Production d’eau (41)
Caoutchouc et plastiques (25)
Autres industries extractives (14)
Commerce de détail (52)
Produits alimentaires et boissons (15)
Commerce automobile (50)

0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %

Classement des régions: 1-10 11-20 21-50 51-262

Notes: Données excluant BG, SI, DK (pas de données au niveau NUTS 2), MT, North Eastern Scotland (UKM5) et Highlands
and Islands (UKM6) (données non disponibles)
CY: données excluant la recherche et le développement (K 73)

80 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Statistiques structurelles des entreprises 6
Carte 6.1: Concentration régionale des activités, par régions NUTS 2, 2006
Part des cinq plus grandes activités (divisions de la NACE) dans l’emploi total de l’économie marchande
non financière, en pourcentage

Annuaire régional d’Eurostat 2009 81


6 Statistiques structurelles des entreprises

matériaux de construction, tels que les sables et les par le commerce et les services, vu que les acti-
pierres, qui prédominent dans ce type d’industrie vités industrielles sont plus fragmentées. D’après
extractive pour la plupart des régions. Parmi l’en- cette mesure, les régions les plus concentrées se
semble des activités (divisions de la NACE), seuls situaient généralement dans des pays tradition-
le commerce de détail (NACE 52), l’industrie des nellement associés au tourisme (en particulier
produits alimentaires et des boissons (NACE 15) l’Espagne, la Grèce et le Portugal), ce qui souligne
et le commerce automobile (NACE  50) présen- l’importance des secteurs de la construction, du
taient un degré de concentration moins élevé en commerce et des hôtels et des restaurants dans les
2006, mais contrairement aux autres industries régions axées sur le tourisme.
extractives, il s’agit là d’activités majeures en ter-
Des concentrations élevées ont toutefois aussi été
mes d’emplois au sein de l’UE.
enregistrées dans plusieurs zones à forte densité de
Les postes et les télécommunications (NACE 64) population, telles que le sud-est du Royaume-Uni,
et l’industrie automobile (NACE  34) sont des la majeure partie des Pays-Bas et la région-capitale
exemples d’activités majeures qui étaient assez dans la plupart des pays (par rapport à la moyenne
fortement concentrées dans quelques régions. nationale du moins). Une situation similaire s’ob-
servait dans la majorité des pays: la région-capitale
La carte 6.1 donne un aperçu du degré de concen-
comptait, en général, parmi les régions présentant
tration ou de diversification de l’économie mar-
la plus forte concentration des activités et se clas-
chande régionale en 2006, mesuré par la part des
sait souvent en première position.
cinq plus grandes activités (divisions de la NACE)
dans la main-d’œuvre totale de l’économie mar- Par contre, les plus faibles degrés de concentra-
chande non financière. Le degré de concentra- tion des activités ont été enregistrés principale-
tion a tendance à être le plus élevé dans les ré- ment dans des régions d’Europe orientale carac-
gions dont l’économie marchande est dominée térisées par un secteur des services relativement

Graphique 6.3: Régions les plus spécialisées, EU-27 et Norvège, par régions NUTS 2, 2006
Part des cinq plus grandes activités (divisions de la NACE) dans le total de
l’emploi dans l’économie marchande non financière de la région, en pourcentage
Ciudad Autónoma
de Melilla (ES64)
12,6 25,0 24,2 9,6 9,5 19,1

Ionia Nisia (GR22) 33,8 22,4 9,8 6,6 8,0 19,5

Notio Aigaio (GR42) 29,9 24,6 10,1 6,1 8,5 20,8

Algarve (PT15) 23,1 17,7 19,9 9,4 7,4 22,4

Ciudad Autónoma
de Ceuta (ES63)
10,0 23,4 26,1 6,5 10,4 23,6

Kriti (GR43) 19,2 26,1 12,4 7,0 11,3 24,0

Canarias (ES70) 18,2 14,5 22,6 10,2 8,7 25,7

Inner London (UKI1) 13,0 12,7 38,3 4,8 4,9 26,2

Illes Balears (ES53) 23,9 11,6 22,0 10,1 6,1 26,3

10.5
Comunidad de Madrid (ES30) 7,5 14,2 13,5 24,7 7,3 32,9

0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 %

Hôtels et restaurants Commerce de détail Construction Services fournis


principalement
Commerce de gros Autres divisions dans Divisions hors
aux entreprises
les 5 premières places 5 premières places
Notes: Données excluant BG, SI, DK (pas de données au niveau NUTS 2), MT, North Eastern Scotland (UKM5) et Highlands
and Islands (UKM6) (données non disponibles); CY: données excluant la recherche et le développement (K 73)

82 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Statistiques structurelles des entreprises 6
peu développé et un vaste secteur manufacturier pas le cas pour la construction), alors que, dans
(notamment en Slovaquie, en République tchè- toutes les autres régions indiquées sur le graphi-
que, en Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie), que, les cinq principales activités en termes d’em-
bien que des pourcentages peu élevés aient éga­ ploi sont le commerce de détail, la construction,
lement été relevés en Suède (à l’exception de la les hôtels et les restaurants, les services fournis
région-capitale) et en Finlande (sauf dans la ré- principalement aux entreprises et le commerce
gion insulaire Åland). Les cinq plus grandes acti­ de gros. En fait, un examen de l’ensemble des
vités représentaient moins de 40  % de l’emploi régions pour lesquelles des données sont dispo-
total dans les régions Západné Slovensko (Slova- nibles révèle que le commerce de détail compte
quie), Severovýchod (République tchèque), Vest parmi les cinq plus grandes activités (divisions de
(Roumanie) et Stredné Slovensko (Slovaquie). la NACE) dans chacune des régions, que les ser-
vices fournis principalement aux entreprises font
Le graphique 6.3 fournit une analyse plus dé-
partie des cinq plus grandes activités dans plus de
taillée des régions les plus spécialisées. Parmi les
90 % des régions, la construction et le commerce
dix premières régions du classement, Inner Lon-
de gros dans plus de 80 % des régions et les hôtels
don se distingue en tant que seule grande zone
et les restaurants dans plus de 60 % des régions.
métropolitaine à profil économique fondamen-
talement différent. Les services fournis principa-
lement aux entreprises y sont l’activité prédomi- Spécialisation dans les services
nante et représentent 38 % de l’emploi total, soit aux entreprises
nettement plus que dans toutes les autres régions
mentionnées. En outre, les activités immobilières Les services sont un pan important et croissant de
(division 70 de la NACE) figurent parmi les cinq l’économie de l’UE qui a bénéficié, ces dernières
principales activités à Inner London (ce qui n’est années, d’un regain d’intérêt politique et économi-

Graphique 6.4: Structure de l’emploi dans l’immobilier, la location et les services aux
entreprises (section K de la NACE) par divisions, EU-27 et Norvège, 2006

Activités immobilières (70)


11,0 %

Location (71)
2,4 %

Activités informatiques (72)


10,6 %

Recherche et
développement (73)
1,6 %

Autres services
aux entreprises (74)
74,4 %

Notes: Données excluant MT, North Eastern Scotland (UKM5) et Highlands and Islands (UKM6) (données non disponibles)
CY: données excluant la recherche et le développement (K 73)

Annuaire régional d’Eurostat 2009 83


6 Statistiques structurelles des entreprises

que. En 2006, l’immobilier, la location et les servi- ciels, les activités de traitement de données et de
ces aux entreprises (section K de la NACE) repré- banques de données, de même que l’entretien et
sentaient un tiers du secteur des services en termes la réparation de machines de bureau et de maté-
d’emploi, se classant ainsi en deuxième position, à riel informatique. Ce secteur, dont les entreprises
seulement 7 points de pourcentage du commerce. fournissent, dans un vaste éventail de domaines,
L’importance de cette branche d’activités, mesu­ un soutien à des clients de pratiquement toutes
rée par sa part dans la main-d’œuvre totale de les branches d’activité économique, se situe en
l’économie marchande non financière, s’est ac- première ligne pour la mise en place de la société
crue au cours des dernières années. La structure de l’information. Il est tout à fait courant que les
de l’emploi au sein de cette branche est illustrée entreprises fassent appel à des prestataires spécia-
par le graphique 6.4. lisés extérieurs pour couvrir leurs besoins en ma-
tériels et en logiciels informatiques. La possibilité
On peut observer que trois quarts des effectifs d’échanger de tels services par-delà les frontières
occupés en 2006 se répartissaient entre les ser- a été renforcée grâce à l’amélioration des télécom-
vices fournis principalement aux entreprises munications, et notamment à l’accès croissant à
(NACE 74), lesquels comprennent de nombreuses l’internet large bande. Les deux divisions préci-
activités hautement spécialisées à forte intensité tées (NACE 72 et 74) forment ensemble le secteur
de connaissances, telles que les services juridi- des services aux entreprises.
ques, comptables et de conseil de gestion, les ac-
tivités d’architecture et d’ingénierie, la publicité, Toutes les divisions à l’intérieur de la section
ainsi que les services de mise à disposition et de «Immobilier, location et services aux entrepri-
placement de personnel fournis par les agences ses» ont enregistré des taux de croissance de
de recrutement de main-d’œuvre. En font aussi l’emploi positifs en 2006 (voir le graphique 6.5).
partie les services de sécurité et de nettoyage in- Sauf pour la recherche et le développement
dustriel, tout comme les services de secrétariat, (NACE 73), tous les taux étaient appréciables. Ils
de traduction, de conditionnement à façon et atteignaient 3,3  % pour les activités informati-
d’autres services professionnels aux entreprises. ques et 7,3 % pour les services fournis principa-
Une part non négligeable d’un peu plus de 10 % lement aux entreprises, dépassant ainsi le taux
des effectifs occupés revenait aux activités infor- de croissance moyen pour l’ensemble de la sec-
matiques (NACE 72), qui englobent le conseil en tion. Du point de vue de la croissance de l’em-
systèmes informatiques et la réalisation de logi- ploi, les services aux entreprises étaient, de toute

Graphique 6.5: Taux de croissance de l’emploi dans l’immobilier, la location


et les services aux entreprises (section K de la NACE) par divisions,
EU-27 et Norvège, 2005 à 2006
En pourcentage

Services aux entreprises (K) 6,6 %

Activités immobilières (K 70) 7,8 %

Location (K 71) 5,5 %

Activités informatiques (K 72) 3,3 %

Recherche
0,1 %
et développement (K 73)

Autres services
aux entreprises (K 74) 7,2 %

0 1 2 3 4 5 6 7 8
Notes: Données excluant MT, North Eastern Scotland (UKM5) et Highlands and Islands (UKM6) (données non disponibles)
CY: données excluant la recherche et le développement (K 73)

84 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Statistiques structurelles des entreprises 6
Carte 6.2: Personnes occupées, services aux entreprises (divisions 72 et 74 de la NACE), par régions NUTS 2, 2006
Part de l’emploi dans l’économie marchande non financière de la région, en pourcentage

Annuaire régional d’Eurostat 2009 85


6 Statistiques structurelles des entreprises

évidence, l’un des secteurs les plus dynamiques La carte  6.2 montre à quel degré les différentes
de l’économie marchande non financière. L’une régions étaient spécialisées dans les services aux
des raisons principales de la croissance rapide de entreprises et fait ressortir clairement une forte
ce secteur pourrait être le phénomène de l’exter- concentration dans les grandes zones métropoli-
nalisation. Les services aux entreprises peuvent taines. Dans tous les pays, sauf aux Pays-Bas, où
soit être produits en interne, par l’entreprise la région Noord-Holland (incluant Amsterdam)
elle-même, soit être achetés à l’extérieur. De se classait juste derrière Utrecht, la région-ca-
nombreuses entreprises ont externalisé une pitale était la plus spécialisée. Sur les 20 régions
partie des activités de services précédemment de tête enregistrant des pourcentages supérieurs
as­surées en interne, afin de se procurer ces servi­ à 25  %, 6 se trouvaient au Royaume-Uni, 5 aux
ces sur un marché concurrentiel et de parvenir Pays-Bas et 3 en Allemagne. Le Luxembourg
ainsi à une diminution des coûts et à une plus (23  %) et les Pays-Bas étaient particulièrement
grande flexibilité. Les sociétés de services aux spécialisés dans ces activités, qui représentaient
en­t reprises permettent à leurs clients de se recen­ au moins 17 % des personnes occupées dans tou-
trer sur leurs activités économiques de base et tes les régions néerlandaises. Au Royaume-Uni,
réduisent leur besoin d’occuper leur propre per- on note un haut degré de spécialisation dans les
sonnel à des tâches accessoires ou auxiliaires. régions autour de Londres et dans d’autres zones

Graphique 6.6: Spécialisation dans les services aux entreprises (divisions 72 et 74


de la NACE), EU-27 et Norvège, par régions NUTS 2, 2006
Part de l’emploi dans l’économie marchande non financière, en pourcentage
NL Zeeland Utrecht
LU
UK Cumbria Inner London
BE Prov. Région de Bruxelles-Capitale/
Luxembourg (B) Brussels Hoofdstedelijk Gewest
FR Corse Île-de-France
DE Oberfranken Berlin
DK
SE Småland med öarna Stockholm
IE Border, Midland Southern and Eastern
and Western
PT Centro (P) Lisboa
Provincia Autonoma
IT Bolzano/Bozen Lazio
NO Nord-Norge Oslo og Akershus
ES Ciudad Autónoma Comunidad de Madrid
de Ceuta
HU Észak-Magyarország Közép-Magyarország
FI Åland Etelä-Suomi
AT Burgenland (A) Wien
CZ Severovýchod Praha
EL Sterea Ellada Attiki
EE
SI
PL Lubelskie Mazowieckie
Západné
SK Slovensko Bratislavský kraj
RO Nord-Est Bucureşti — Ilfov
LV
BG
LT
CY
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Moyenne nationale
Notes: BG, SI et DK: pas de données au niveau NUTS 2; MT, North Eastern Scotland (UKM5) et Highlands and Islands (UKM6):
données non disponibles; CY: données excluant la recherche et le développement (K 73)

86 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Statistiques structurelles des entreprises 6
métropolitaines, telles que Greater Manchester et le groupe des 34  régions aux taux de croissance
West Midlands. La part des personnes occupées les plus élevés (supérieurs à 20 %), les 18 premiè-
dans les services aux entreprises était aussi rela- res étaient localisées en France et les 6 suivantes
tivement élevée dans le South Western Scotland, aux Pays-Bas. Les 2 régions irlandaises faisaient
ce qui s’explique, en partie, par l’implantation de également partie de ce groupe. Une seule région
nombreux centres d’appels dans cette région. Il des pays ayant adhéré à l’UE en 2004 ou en 2007
existait également une importante grappe de ré- apparaît dans ce groupe de tête, à savoir la région
gions à très haute spécialisation dans les services roumaine Sud — Muntenia, à la 33e place.
aux entreprises en Allemagne, dans une ceinture
s’étendant d’Oberbayern, dans le sud-est du pays, Environ une région sur 6 a enregistré un taux de
jusqu’à Hannover. croissance de l’emploi négatif, mais seulement
10 d’entre elles, dont la moitié se trouvaient en
Le graphique 6.6 présente les différences de degré Grèce et 2 en Belgique, ont accusé un recul at-
de spécialisation dans les services aux entrepri- teignant 10 %.
ses existant entre les pays, ainsi qu’entre les ré-
gions affichant la plus haute et la plus basse valeur
dans chaque pays. Il illustre, lui aussi, clairement Caractéristiques des 30 régions
la prédominance de la région-capitale, qui, dans les plus spécialisées
tous les pays, à l’exception des Pays-Bas, est la ré-
gion la plus spécialisée. Les différences de spécia-
dans les services aux entreprises
lisation sont tout aussi importantes à l’intérieur Le graphique 6.7 fournit des informations sur les
des pays qu’entre eux. 30  régions les plus spécialisées dans les services
Aux Pays-Bas, pays le plus spécialisé, les servi- aux entreprises. La plus spécialisée de toutes les
ces aux entreprises comptent, en moyenne, pour régions est Inner London (Royaume-Uni), où un
28,5 % des personnes occupées, soit environ qua- peu moins de 650  000  personnes sont occupées
tre fois plus qu’à Chypre, pays le moins spécia- dans ces activités, c’est-à-dire plus de 40 % de la
lisé. Ce même facteur sépare également la région main-d’œuvre totale de l’économie marchande
la plus spécialisée et la moins spécialisée dans les non financière. Une seule région des pays ayant
quatre pays aux plus fortes disparités régionales. rejoint l’UE en 2004 ou en 2007 se classe parmi
Il est intéressant de constater que parmi ces der- les 30 régions de tête, à savoir la région-capitale
niers figurent deux des pays ayant la plus faible de la République tchèque, à la 26e place.
spécialisation moyenne (Slovaquie et Roumanie) En 2006, le nombre de personnes occupées a aus-
et l’un des pays les plus spécialisés (Royaume- si considérablement augmenté dans bon nombre
Uni). La plus grande différence entre la région des régions de tête, les taux de croissance de loin
la plus spécialisée et la moins spécialisée à l’in­
les plus élevés (plus de 30  %) ayant été observés
térieur d’un pays (facteur de 4,3) s’observait en
dans les régions néerlandaises Limburg et Gro-
Espagne. À l’autre extrémité de l’échelle se si­
ningen. Une forte croissance, supérieure à 20 %, a
tuent les Pays-Bas et l’Irlande, où les régions aux
par ailleurs été enregistrée pour Noord-Brabant,
plus fortes et aux plus faibles valeurs sont séparées
Flevoland, Noord-Holland et Overijssel (Pays-
par un facteur inférieur à 2.
Bas), de même que pour Prov. Vlaams-Brabant
(Belgique). Les régions qui présentaient déjà des
Croissance de l’emploi degrés élevés de concentration dans les services
dans les services aux entreprises aux entreprises se sont efforcées de se spéciali-
ser encore davantage. Sur les 30  régions de tête,
L’emploi dans les services aux entreprises a seules 4  — 3  régions britanniques et la région-
connu, au sein de l’EU-27, une impressionnante capitale française — ont vu diminuer le nombre
croissance de 40  % entre 1999 et 2006. La car- de personnes occupées dans les services aux en-
te 6.3 représente le taux de croissance de l’emploi treprises, mais aucune d’entre elles n’a subi une
dans les services aux entreprises en 2006. Parmi baisse supérieure à 6 %.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 87


6 Statistiques structurelles des entreprises

Carte 6.3: Taux de croissance de l’emploi dans les services aux entreprises (divisions 72 et 74 de la NACE),
par régions NUTS 2, 2005-2006

88 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Statistiques structurelles des entreprises 6
Graphique 6.7: Régions les plus spécialisées dans les services aux entreprises
(divisions 72 et 74 de la NACE), EU-27 et Norvège, par régions NUTS 2, 2006
Part de l’emploi dans l’économie marchande non financière de la région et part
de la région dans l’emploi total dans les services aux entreprises, en pourcentage
Inner London (UKI1) 43,2
2,86

Utrecht (NL31) 34,6


0,64
Région de Bruxelles-Capitale/
Brussels Hoofdstedelijk 33,6
0,56
Gewest (BE10)
Noord-Holland (NL32) 32,7
1,36
Berkshire, Buckinghamshire 31,7
and Oxfordshire (UKJ1) 1,13

31,3
Berlin (DE30)
0,91

30,7
Groningen (NL11)
0,20

30,3
Zuid-Holland (NL33)
1,.41

29,9
Île-de-France (FR10)
5,06

29,3
Prov. Vlaams-Brabant (BE24)
0,35
28,7
Comunidad de Madrid (ES30)
3,69

28,5
Lisboa (PT17)
1,32

28,5
Flevoland (NL23)
0,12
Surrey, East 28,2
and West Sussex (UKJ2) 0,94

28,1
Darmstadt (DE71)
1,44

27,8
Stockholm (SE11)
0,86

27,7
Hamburg (DE60)
0,68

27,3
Outer London (UKI2)
1,40

26,3
Noord-Brabant (NL41)
0,97
Hampshire 25,9
and Isle of Wight (UKJ3) 0,64
Bedfordshire 25,8
and Hertfordshire (UKH2) 0,62

25,4
Gelderland (NL22)
0,64

25,4
Limburg (NL) (NL42)
0,36

24,7
Düsseldorf (DEA1)
1,45

24,6
Cheshire (UKD2)
0,39
24,6
Praha (CZ01) 0,66

24,5
Oslo og Akershus (NO01)
0,42
24,4
Overijssel (NL21)
0,37
24,4
Wien (AT13)
0,56

24,0
Lazio (ITE4) 1,39

0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 %
Part de la région dans l’emploi total Part de l’emploi dans l’économie marchande
dans les services aux entreprises (%) non financière de la région (%)

Notes: Données excluant BG, SI, DK (pas de données au niveau NUTS 2), MT, North Eastern Scotland (UKM5) et Highlands
and Islands (UKM6) (données non disponibles); CY: données excluant la recherche et le développement (K 73)

Annuaire régional d’Eurostat 2009 89


6 Statistiques structurelles des entreprises

Conclusion nature et les particularités des activités régionales


de services aux entreprises. Les analyses de ce cha-
Les statistiques structurelles régionales sur les en- pitre ont, en général, confirmé les attentes positives
treprises offrent aux utilisateurs souhaitant en sa- pour le secteur des services aux entreprises, ce qui
voir davantage sur la structure et le développement renforce la conviction que ce dernier restera l’un
de l’économie marchande régionale une source de des moteurs clés de la compétitivité et de la créa-
données détaillées et harmonisées, décrivant, pour tion d’emplois au sein de l’économie de l’UE au
chaque activité, le nombre de lieux de travail et de cours des années à venir.
personnes occupées, les coûts salariaux et les inves-
tissements réalisés. Ce chapitre a montré comment La mondialisation, la libéralisation des marchés
certaines de ces données pouvaient être exploitées internationaux et les progrès technologiques fu-
pour analyser certaines caractéristiques de l’acti- turs sont susceptibles de conduire à une intégra-
vité économique régionale, telles que les secteurs tion plus poussée des régions en Europe (et au-
d’activité privilégiés, la diversité et la spécialisation delà), en rapprochant davantage les acheteurs et
des économies marchandes régionales, ainsi que la les vendeurs de ces services.

90 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Statistiques structurelles des entreprises 6
Notes méthodologiques
Les statistiques structurelles sur les entreprises (SSE), au niveau régional, sont collectées dans le
cadre d’un règlement du Parlement européen et du Conseil, conformément aux définitions et aux
ventilations spécifiées dans les règlements de mise en œuvre de la Commission. Les données cou-
vrent tous les États membres de l’UE et la Norvège. Les données de la Bulgarie ne sont fournies
qu’au niveau national, car, au moment de la rédaction, elles n’étaient disponibles que selon les ven-
tilations régionales utilisées pendant la période de préadhésion. Les données établies au niveau
NUTS  2 selon la nomenclature de 2006 n’étaient pas non plus disponibles pour le Danemark et
la Slovénie. Ces ensembles de données des statistiques structurelles sur les entreprises, ainsi que
d’autres, sont accessibles sur le site internet d’Eurostat (http://www.ec.europa.eu/eurostat), via l’on-
glet «Statistiques», sous le thème «Industrie, commerce et services»/«Statistiques structurelles des
entreprises». Un certain nombre de publications, de données et d’informations générales sont dis-
ponibles dans cette section du site internet d’Eurostat dédiée aux entreprises européennes — voir
sous le sujet spécial «Statistiques structurelles régionales sur les entreprises». La plupart des séries
de données sont mises à jour en permanence et, le cas échéant, révisées. Le présent chapitre reflète
l’état des données en mars 2009.
Les statistiques structurelles sur les entreprises sont présentées par secteur d’activité, conformément
à la nomenclature NACE Rév. 1.1, avec une ventilation au niveau à deux chiffres (divisions de la NACE).
Les données reprises ici se limitent à l’économie marchande non financière. L’économie marchande
non financière comprend la section C (industries extractives), la section D (industrie manufacturière),
la section E (production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau), la section F (construction), la
section G (commerce de gros et de détail), la section H (hôtels et restaurants), la section I (transports
et communications) et la section K (immobilier, location et services aux entreprises). En sont exclus
les activités agricoles, sylvicoles et de pêche, l’administration publique et les autres services non mar-
chands (tels que l’éducation et la santé, actuellement non couvertes par les statistiques structurelles
sur les entreprises), ainsi que les activités financières (section J de la NACE).
L’unité d’observation pour les données des statistiques structurelles régionales sur les entreprises
est l’unité locale, qui correspond à une entreprise ou à une partie d’entreprise sise en un lieu topo-
graphiquement identifié. Les unités locales sont classées en secteurs (selon la NACE), en fonction de
leur activité principale. Au niveau national, l’unité statistique est l’entreprise. Une entreprise pou-
vant être constituée de plusieurs unités locales, il est possible que l’activité principale de l’unité
locale soit différente de celle de l’entreprise à laquelle elle appartient. Les statistiques structurelles
nationales et régionales sur les entreprises ne sont donc pas entièrement comparables. Il convient
de noter que, dans certains pays, le code d’activité attribué est basé sur l’activité principale de l’en-
treprise considérée.
Des données régionales sont disponibles au niveau NUTS 2 pour un ensemble limité de variables, à
savoir le nombre d’unités locales, les salaires et les traitements, le nombre de personnes occupées
et les investissements en biens corporels. Cette dernière variable est collectée à titre facultatif, sauf
pour l’industrie (sections C à E de la NACE), d’où une disponibilité des données moindre que pour
les autres variables.
Dans le cadre des statistiques structurelles sur les entreprises, le nombre de personnes occupées
est défini comme le nombre total de personnes (rémunérées ou non) travaillant dans l’unité consi-
dérée et de personnes travaillant à l’extérieur de l’unité, tout en faisant partie de celle-ci et en étant
rémunérées par elle. Sont également inclus les propriétaires exploitants, les aides familiaux non
rémunérés, les travailleurs à temps partiel, les travailleurs saisonniers, etc.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 91


Société de l’information
7 Société de l’information

Introduction l’information. La fracture numérique peut faire


l’objet d’un classement en fonction de critères qui
Au cours de ces dernières décennies, les techno- décrivent la différence de participation selon le
logies de l’information et de la communication sexe, l’âge, l’éducation, le revenu, la classe sociale
ont conquis tous les domaines de la vie écono- ou la situation géographique. Ce chapitre met
mique et sociale. Elles contribuent de manière l’accent sur les aspects géographiques de la frac-
significative à la croissance de la productivité et ture numérique.
du PIB. En tant que moteur de modernisation
Les politiques au sein de l’Union européenne
sociale, les TIC impriment à nos sociétés des aux niveaux national et européen reconnaissent
transformations profondes et sans précédent. l’importance de la réduction de cette fracture
L’introduction de l’internet et de la toile mon- numérique, afin de donner aux citoyens un ac-
diale (web) a conduit au développement de la cès égal aux technologies de l’information et de
société de l’information. Grâce à l’accès à l’in­ la communication. La déclaration ministérielle
(6) http://ec.europa.eu/
ternet, il est très simple d’obtenir des informa- de Riga sur l’e-inclusion de novembre 2006  (6)
information_society/ tions sur presque tous les sujets. Les moteurs de appelle à une société de l’information inclusive
events/ict_riga_2006/doc/
declaration_riga.pdf. recherche permettent un accès facile et rapide et établit le cadre d’une politique d’e-inclusion
aux sites internet et aux sources d’informations globale, abordant les différents aspects de la
sur la toile mondiale. De nombreuses activités, fracture numérique, comme l’âge, l’accessibi-
comme communiquer, vendre ou acheter des lité, la géographie, la culture et les compétences
biens et des services, peuvent être effectuées en numériques, la diversité culturelle et les services
ligne. Avec ces évolutions sont apparues de nou­ publics en ligne inclusifs. Les statistiques euro-
velles dimensions de la participation économi- péennes jouent le rôle d’indicateur comparatif
que, sociale ou politique des individus ou des du développement de la société européenne de
groupes d’individus. Étant donné que ces activi­ l’information par rapport à ces objectifs poli-
tés ne sont pas liées à un lieu géographique pré­ tiques. Les principaux indicateurs comparatifs
cis, elles peuvent couvrir de longues distances. sont définis dans le cadre d’évaluation compa-
(7) http://ec.europa.eu/
En principe, l’endroit géographique où ces activi­ rative i2010  (7) de la Commission européenne,
information_society/ tés sont effectuées n’a plus d’importance, à condi­ qui découle de la stratégie «i2010 — Une société
eeurope/i2010/
benchmarking/index_ tion de disposer d’une connexion à l’internet. de l’information pour la croissance et l’em-
en.htm.
De nos jours, il est possible de garder contact ploi» (8). La stratégie i2010 soutient la contribu-
(8) http://eur-lex.europa.eu/
avec des parents ou des amis via les sites de ré- tion positive des TIC à l’économie, la société et
LexUriServ/LexUriServ. seaux sociaux, de partager les photos de ses va- la qualité de vie.
do?uri=CELEX:52005DC
0229:FR:NOT. cances sur le web ou de discuter avec un ami en
appel vidéo via l’internet. Les sites de commerce Des statistiques pour l’Union européenne et les
électronique offrent la possibilité d’acheter ou de pays de l’AELE sur l’accès et l’utilisation des TIC
vendre des articles via l’internet. Les TIC per­ dans les ménages/par les particuliers et dans les
mettent le télétravail, chez soi ou à partir de tout entreprises ont été collectées tous les ans depuis
autre lieu hors de l’entreprise, et apportent davan­ 2003 par Eurostat. Des statistiques régionales
tage de souplesse dans l’organisation du travail, pour les ménages et les particuliers sont disponi-
ce dont peuvent profiter tant l’entreprise que bles depuis 2006.
l’employé. L’omniprésence des TIC permet des
modes entièrement nouveaux de participation. Accès aux technologies
La participation des citoyens et des entreprises à la de l’information
société de l’information dépend d’une condition et de la communication
de base, l’accès aux technologies de l’information
et de la communication, c’est-à-dire la présence de L’accès aux TIC est au centre de la fracture nu-
dispositifs électroniques, notamment d’ordina­ mérique et la situation géographique en est l’un
teurs, et de connexions à l’internet. Le terme «frac­ des aspects. Des données statistiques régionales
ture numérique» est apparu pour distinguer ceux sur l’accès à l’internet au sein des ménages et l’ac-
qui ont accès à l’internet et peuvent utiliser les cessibilité de la large bande pour surfer en ligne
nouveaux services offerts sur la toile mondiale de existent au niveau européen. Contrairement aux
ceux qui en sont exclus. Explicitement, ce terme statistiques du côté de l’offre, les chiffres d’Euros-
inclut l’accès aux TIC, ainsi que les compétences tat montrent l’essor réel des TIC dans la popula-
associées requises pour participer à la société de tion. En moyenne, 60 % des ménages en Europe

94 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Société de l’information 7
comprenant des membres âgés de 16 à 74  ans ture et la taille des régions au sein d’un pays, ce
avaient accès à l’internet à domicile et près de la phénomène est visible pour certaines régions sur
moitié (49 %) via la large bande en 2008. Ces der­ la carte 7.1. En général, les régions où se trouvent
nières années, ces chiffres ont connu une augmen­ de grandes villes, par exemple Lisbonne (PT17),
tation rapide, enregistrant, entre 2006 et 2008, Madrid (ES30) et Barcelone (ES51), Rome (ITE4)
un taux de croissance annuel de 10 % pour l’accès et Milan (ITC4), Vienne (AT13), Budapest (HU1),
à l’internet et de 26  % pour l’accès via la large Prague (CZ01) ou Berlin (DE3), apparaissent
bande. Tandis que l’accès à l’internet permet comme des îlots au milieu des régions environ-
de participer à la société de l’information, les nantes en raison des taux supérieurs d’accès à
connexions large bande permettent d’en exploiter l’internet. Cet effet est plus marqué si la région
pleinement le potentiel. Nombre de services avan- ne comprend que le territoire de la conurbation
cés sur l’internet, par exemple les sites de réseaux en question. Bruxelles (BE10) et Londres (UKI1)
sociaux, le téléchargement de contenu média (fi- font figure d’exceptions à cette règle, car les ré-
chiers audio et vidéo) ou l’utilisation de cartes et gions voisines ont des taux égaux ou supérieurs
d’images par satellite en ligne nécessitent de fac­to d’accès à l’internet.
une connexion large bande. Le contenu des si­tes
S’agissant des taux de connexion large bande, on
internet s’enrichit, ce qui augmente constam­ment
constate des phénomènes similaires, avec un écart
la demande de débit, même pour les services
moyen entre l’accès à l’internet et les connexions
moins avancés, tels que les courriels.
large bande de 12 % dans l’EU-27 en 2008, contre
Les différences régionales concernant l’accès à 19 % en 2006. Cet écart a diminué au cours des
l’internet et à la large bande sont encore relati- deux dernières années. La plupart des régions
vement grandes, variant de 90 % dans la région néerlandaises possèdent des taux d’accès à l’in-
Noord-Holland (Pays-Bas) à 17 % dans la région ternet et de connexion large bande dans les mé-
Severozapaden (Bulgarie) pour l’accès à l’inter- nages supérieurs à 70 %, tandis que la différence
net et de 79  % dans les régions Groningen et entre les taux d’accès à l’internet et de connexion
Noord-Holland (Pays-Bas) à 12 % dans la région large bande dans toutes les régions allemandes,
Severozapaden (Bulgarie) pour l’accès à la large slovaques et croates, dans la plupart des régions
bande. Les 6 régions en tête en termes d’accès à italiennes, ainsi qu’en Irlande, au Luxembourg et
l’internet sont situées aux Pays-Bas, tandis que en Roumanie, au niveau national, est nettement
les 6 régions avec le taux le plus faible de ména- supérieure à la moyenne de l’EU-27. Les régions
ges disposant d’un accès à l’internet se trouvent de ces pays profiteraient largement d’un accès ac-
en Bulgarie et en Grèce. cru à la large bande.
La carte  7.1 montre la proportion de ménages Le graphique 7.1 montre les taux de croissance
équipés d’un accès à l’internet et de connexions de l’accès à l’internet et des connexions large
large bande en Europe. Un examen plus attentif bande entre 2006 et 2008 au niveau national.
de la carte révèle trois types de fracture numé- La méthode de calcul tient compte des niveaux
rique. Dans un premier temps, on constate une atteints en 2006, considérant que les efforts doi-
coupure nord/sud. Même si les meilleurs taux vent être plus soutenus lorsqu’on atteint la sa-
d’accès à l’internet apparaissent dans les régions turation (9). La croissance de l’accès à l’internet (9) Par exemple, une
augmentation de
des Pays-Bas, celles des pays scandinaves enre- et de la connexion large bande est comparée au 10 points de pourcentage
gistrent des taux de pénétration très élevés, tan- potentiel restant entre les niveaux atteints en à un niveau de
pénétration de 20 %
dis que les régions d’Europe méridionale ont les 2006 et la pleine saturation. En ce qui concer- exploiterait un huitième
du potentiel restant de
plus faibles. ne l’accès à l’internet, ce sont la Slovaquie, la 80 % (100 % – 20 %),
France, l’Autriche, le Luxembourg, la Suède et tandis que la même
Le deuxième type de fracture correspond à la la- augmentation à un niveau
les Pays-Bas qui affichent la plus forte progres- de pénétration de 80 %
titude. Les régions ouest et est de l’Union euro- exploiterait la moitié du
sion au sein de l’EU-27, tandis que Chypre, la
péenne ont des taux de pénétration de l’internet potentiel restant de 20 %
Slovénie, la Bulgarie et la Grèce ont les taux de (100 % – 80 %).
plus faibles que les régions du centre.
croissance les plus faibles. Quant à l’essor des
Enfin, dans les ménages des régions urbaines, les connexions large bande, la Suède, la France,
taux d’accès à l’internet sont généralement plus l’Irlande, l’Allemagne, l’Autriche, le Royaume-
élevés que dans les régions rurales. Dans l’EU- Uni et le Luxembourg enregistrent les meilleu-
(10) Même si la Grèce a
27, 65 % des ménages dans les zones densément res performances dans l’EU-27, tandis que la les taux de croissance
peuplées ont accès à l’internet, contre seulement Grèce  (10), l’Italie, la Bulgarie et la Roumanie annuels les plus élevés,
elle part d’un niveau
51 % dans les zones peu peuplées. Selon la struc- sont les moins performantes. relativement bas.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 95


7 Société de l’information

Carte 7.1: Accès internet et accès large bande des ménages, par régions NUTS 2, 2008
Pourcentage de ménages ayant un accès à l’internet et disposant d’un accès large bande

96 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Société de l’information 7
Utilisation de l’internet de l’EU-27, les utilisateurs réguliers sont moins
nombreux. Presque toutes les régions au Portu-
et activités en ligne gal, en Italie, en Grèce, en Bulgarie et en Rouma-
La proportion de ménages équipés d’un accès à nie, ainsi que Chypre, ont une part d’utilisateurs
l’internet ou de connexions large bande montre réguliers inférieure à 40 % en 2008.
le potentiel de l’utilisation privée de l’internet Les activités les plus courantes sur l’internet sont
à domicile. La carte  7.2 donne un aperçu de la la communication via les courriels et la recher-
répartition géographique des régions en fonc- che d’informations sur des biens et des services
tion de l’utilisation réelle de l’internet en 2008.
(voir graphique 7.2). Plus de 80 % des utilisateurs
Les utilisateurs réguliers de l’internet sont dé-
de l’internet s’en étaient servi au cours des trois
finis comme les personnes qui l’utilisent au
derniers mois pour ces activités. Les utilisateurs
moins une fois par semaine, indépendamment
de l’internet sont les personnes qui l’ont utilisé
du lieu. Le phénomène spatial visible en ce qui
concerne l’accès à l’internet se retrouve quant au cours des trois derniers mois. Obtenir des ser-
à son utilisation régulière. Dans les régions de vices liés aux voyages et à l’hébergement, gérer
Scandinavie, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et ses comptes bancaires en ligne, interagir avec les
du Luxembourg, plus de trois quarts de la po- autorités publiques, rechercher des informations
pulation utilise l’internet au moins une fois par relatives à la santé et lire des journaux ou des
semaine. Une proportion supérieure de person- magazines sont les activités pratiquées par plus
nes habitant dans les zones densément peuplées de 40 % des utilisateurs de l’internet. Les activi-
utilise régulièrement l’internet, par rapport à tés ayant connu la plus forte croissance de 2006
cette proportion dans les zones peu peuplées. à 2008 sont la communication par courriels, la
Comme pour la carte 7.1, il existe une coupure recherche d’informations de santé, les services
latitudinale quant à la part d’utilisateurs régu- bancaires en ligne et l’écoute de la radio ou le vi-
liers de l’internet. Dans les régions est et ouest sionnage en ligne de programmes télévisés.

Graphique 7.1: Développement de l’accès à l’internet et de la connexion à haut débit dans les ménages,
2006-2008
Rapport entre augmentation des ménages connectés entre 2006 et 2008
et des ménages non connectés en 2006
50 %

45 %

40 %

35 %

30 %

25 %

20 %

15 %

10 %

5%

0%
EU-27 SE FR IE DE AT UK LU DK LT FI EE SK HU MT SI CZ BE CY NL LV ES PL PT EL IT BG RO IS NO
Accès à l’internet Connexion à haut débit

Annuaire régional d’Eurostat 2009 97


7 Société de l’information

Carte 7.2: Utilisation régulière de l’internet, par régions NUTS 2, 2008


Pourcentage de personnes qui accèdent à l’internet, en moyenne, au moins une fois par semaine

98 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Société de l’information 7
Les différences régionales concernant les activités Non-utilisateurs de l’internet
de commerce électronique des personnes sont il-
lustrées par la carte 7.3. Les phénomènes géogra- L’e-inclusion concerne la participation de tous
phiques déjà décrits apparaissent une nouvelle fois les individus et communautés à l’ensemble des
sur la carte. Dans toutes les régions de Norvège, aspects de la société de l’information (11). Les po- (11) http://ec.europa.eu/
plus de 55 % de la population achète des biens ou litiques de l’Union européenne dans ce domaine
information_society/
events/ict_riga_2006/doc/
des services en ligne, la moyenne de l’EU-27 s’éta- visent à réduire les écarts et à encourager l’utilisa- declaration_riga.pdf.

blissant à 32 % de la population cible. Dans presque tion des TIC pour surmonter l’exclusion numéri-
toutes les régions des États membres de l’est et du que et améliorer ainsi les performances économi-
sud de l’EU-27, cette part est de 25 % ou moins de ques, les opportunités d’emploi, la qualité de vie,
l’ensemble de la population cible. Sauf pour l’Espa- la participation et la cohésion sociales. Au niveau
gne, l’écart entre les régions dans ces États mem- de l’EU-27, un tiers de la population âgée de 16 à
bres est assez faible (différence maximale d’une 74 ans n’utilise pas l’internet.
classe de pourcentage). Toutes les régions de Fin-
lande, de Suède, du Danemark, du Royaume-Uni L’enquête communautaire sur l’utilisation des
et des Pays-Bas, ainsi que le Luxembourg, comp- TIC dans les ménages cherche à savoir pourquoi
tent une proportion de cyberacheteurs supérieure l’internet n’est pas utilisé. En 2008, 38 % des non-
à 45 % de l’ensemble de la population cible, contre utilisateurs ont répondu qu’ils n’en avaient pas
moins de 5  % dans presque toutes les régions de besoin. D’après ce chiffre, il semble qu’il s’agisse
Bulgarie et de Roumanie. d’un choix délibéré. Seuls 14  % des non-utilisa-

Graphique 7.2: Activités sur l’internet dans l’EU-27, 2006-2008


Pourcentage des particuliers ayant utilisé l’internet, au cours des 3 derniers mois,
pour les activités suivantes

Formation en ligne (*)

Vendre des biens


ou des services

Recherche d’un emploi ou envoi


d’un acte de candidature

Télécharger des logiciels

Accès à des programmes


de radio et de télévision

Lire/télécharger
des journaux/magazines

Recherche des informations


relatives à la santé

Contacts avec
les pouvoirs publics

Services bancaires

Services relatifs aux voyages


et à l’hébergement

Informations sur les biens


et services

Communication par e-mail

0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 %
2006 2008

(*) 2007-2008

Annuaire régional d’Eurostat 2009 99


7 Société de l’information

Carte 7.3: E-commerce par des particuliers, par régions NUTS 2, 2008
Pourcentage de personnes ayant commandé des biens ou des services sur l’internet
pour leur usage privé au cours de l’année précédente

100 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Société de l’information 7
teurs ont cependant indiqué explicitement ne Faciliter un accès abordable à l’internet, notam-
pas vouloir utiliser l’internet. La réponse rela- ment l’accès au réseau, à l’équipement terminal,
tive à l’absence de besoin pourrait également au contenu et aux services, particulièrement
traduire un manque d’informations sur les pos- dans les zones isolées et rurales de l’Union euro-
sibilités offertes par l’internet. Outre les raisons péenne, tel est l’objectif affiché des politiques ré-
déjà mentionnées, un quart des non-utilisateurs gionales européennes. L’UE cherche à parvenir à
confirment que les coûts d’équipement, notam- une couverture à large bande d’au moins 90 % de
ment l’achat d’un ordinateur pour accéder à l’in- la population d’ici à 2010. Cet objectif concerne
ternet, sont trop élevés, et 21  % indiquent que les activités axées sur l’offre, alors que les chif-
la connexion coûte trop cher. Presque un quart fres d’Eurostat provenant de l’enquête commu-
(24  %) font part d’un manque des compétences nautaire sur l’utilisation des TIC fournissent des
requises pour accéder à l’internet, tandis que informations sur leur essor dans les régions en
seuls 5  % des non-utilisateurs avancent des in- retard par rapport aux chiffres qu’il est possible
quiétudes quant à la sécurité. d’atteindre.

Graphique 7.3: Non-utilisation de l’internet, par régions NUTS 2, 2008


En pourcentage de la population âgée de 16 à 74 ans
EU-27 Flevoland Sud — Muntenia
RO Bucureşti — Ilfov Sud — Muntenia
BG Yugozapaden Severozapaden
EL Attiki Kentriki Ellada
PT Lisboa Região Autónoma dos Açores
CY
HR Središnja i Istočna (Panonska) Hrvatska Sjeverozapadna Hrvatska
IT Provincia Autonoma Bolzano/Bozen Campania
MT
PL Region Centralny Region Wschodni
LT
SI
ES Comunidad de Madrid Extremadura
HU Közép-Magyarország Észak-Alföld
LV
CZ Praha Severovýchod
IE
BE Prov. Brabant Wallon Prov. Hainaut
FR Île-de-France Bassin parisien
EE
AT Wien Burgenland (A)
SK Bratislavský kraj Západné Slovensko
DE Berlin Sachsen
UK
LU
FI Etelä-Suomi Itä-Suomi
DK Hovedstaden Nordjylland
NL Flevoland Zeeland
SE Östra Norra Sverige
Sverige
Vest-
NO landet Agder og Rogaland
IS
0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 %

Moyenne nationale

Notes: EE, IE, CY, LV, LT, LU, MT, SI, UK et IS: niveau national; DE, EL, FR, HU, PL et SE: par régions NUTS 1; FI: FI20 inclus dans FI19

Annuaire régional d’Eurostat 2009 101


7 Société de l’information

Carte 7.4: Non-usage de l’internet, par régions NUTS 2, 2008


Différence de la proportion des personnes n’ayant jamais utilisé l’internet par rapport à la moyenne
EU-27 (33 %)

102 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Société de l’information 7
Ces dernières années, la part de non-utilisateurs La carte  7.4 montre la répartition des régions
de l’internet a diminué au niveau de l’EU-27, pas- selon la part de personnes qui n’ont jamais uti-
sant de 43 % de la population cible en 2005 à 33 % lisé l’internet, par rapport à la moyenne de l’EU-
en 2008. La proportion de non-utilisateurs a baissé 27. Les régions en vert comptent moins de non-
tant dans les zones densément peuplées que dans utilisateurs que la moyenne, tandis que les ré-
celles peu peuplées entre 2005 et 2008. La dimi- gions en jaune et en orange se situent au-dessus
nution dans les zones peu peuplées est cependant de la moyenne. La répartition géographique
plus faible que dans celles densément peuplées, ce mon­tre des phénomènes analogues à ceux décrits
qui accroît les inégalités entre les régions. précédemment. Toutes les régions des pays scan-
La région possédant la plus faible proportion de dinaves, la Norvège, la Finlande, la Suède, le
non-utilisateurs en 2008 était Flevoland (Pays-Bas), Danemark et l’Islande, ainsi que les Pays-Bas et
avec 7 %, et la région avec la plus grande proportion, le Luxembourg, se trouvent au moins 15  % au-
Sud — Muntenia (Roumanie), avec 69 % (voir gra- dessous de la moyenne de l’EU-27, tandis que (12) Même si ces chiffres
donnent un aperçu de
phique 7.3). Les États membres enregistrant les plus la plupart des régions de Bulgarie, de Grèce, du la question, ils sont

grands écarts entre les parts de non-utilisateurs Portugal, de Roumanie, du sud de l’Italie et de fortement influencés par
la délimitation des régions
dans leurs régions sont la Bulgarie et la Grèce, avec Chypre sont plus de 15 % au-dessus. Les régions et leur nombre dans un
pays. Avec un nombre
plus de 25 points de pourcentage de différence. Le est et ouest de l’EU-27 dépassent généralement la croissant de régions,
Danemark, la Pologne, la Finlande et la Suède sont moyenne des non-utilisateurs de l’internet. Les leur taille diminue et la
probabilité d’importantes
les pays affichant moins de 10 % de différence entre zones urbaines densément peuplées ont tendance variations augmente. En
outre, les statistiques au
leurs régions (12). Les parts les plus élevées de non- à se situer en dessous de la moyenne de l’EU-27. niveau régional ne sont
utilisateurs sont constatées à Chypre, au Portugal, Sur la carte, cette tendance se constate par exem- pas disponibles pour
9 États membres, ce qui
en Grèce, en Bulgarie et en Roumanie, avec plus de ple pour Athènes, Lisbonne, Madrid, Paris, limite la possibilité de
comparaison au sein de
la moitié de l’ensemble de la population cible. Vienne, Budapest, Prague ou Berlin. l’EU-27.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 103


7 Société de l’information

Conclusion niveaux d’accès à l’internet sont les meilleurs


dans les ménages des régions néerlandaises, il
Les statistiques sur l’utilisation des technologies existe clairement une coupure nord/sud, avec
de l’information et de la communication dans les des taux d’accès à l’internet et d’utilisation su-
ménages et par les individus sont collectées cha- périeurs dans les États membres septentrionaux.
que année au niveau 1 de la NUTS sur une base Le second phénomène est latitudinal. Les régions
obligatoire. Certains États membres fournissent ouest et est de l’Union européenne montrent des
en plus des informations relatives au niveau 2 de parts inférieures en ce qui concerne l’accès et
la NUTS. Les statistiques disponibles illustrent l’utilisation de l’internet que les régions situées
l’existence de différences considérables quant à au centre. Enfin, les régions urbaines ou densé-
l’accès et à l’utilisation des TIC entre les régions ment peuplées font état d’une proportion supé-
de l’EU-27. Au cours de ces quelques dernières rieure de population ayant accès à l’internet et
années, l’accès et l’utilisation des TIC ont aug- l’utilisant que les zones peu peuplées. Afin d’at-
menté dans tous les États membres. Les zones teindre les objectifs politiques de participation
densément peuplées semblent cependant profiter totale à la société de l’information, il sera né-
davantage de cette tendance actuelle que celles cessaire de poursuivre les efforts actuels visant à
peu peuplées. Afin de surmonter ce problème, fournir un accès abordable via la large bande et
l’Union européenne a formulé des objectifs poli- à former les personnes aux compétences requi-
tiques explicites pour parvenir à une complète so- ses leur permettant d’accéder à l’internet et d’en
ciété de l’information, comprenant la dimension exploiter sa richesse. Le 20 mars 2009, le Conseil
géographique de la fracture numérique. Ces po- européen a annoncé un soutien supplémentaire
aux projets dans le domaine de l’internet via la
litiques sont examinées conformément au cadre
large bande, dans le cadre du plan européen pour
d’évaluation comparative i2010.
la relance économique, destiné à lutter contre la
(13) http://europa.eu/rapid/
pressReleasesAction.do?re Les cartes dans ce chapitre révèlent les phéno- crise économique et financière mondiale  (13), et
ference=DOC/09/1&form
at=HTML&aged=0&langu
mènes spatiaux spécifiques qui sont visibles s’est fixé pour objectif d’atteindre une couverture
age=FR&guiLanguage=fr. pour tous les indicateurs présentés. Même si les de 100 % de la population d’ici à 2013.

104 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Société de l’information 7
Notes méthodologiques
Les données statistiques européennes sur l’utilisation des technologies de l’information et de la
communication sont disponibles depuis 2003. Des données harmonisées sont publiées depuis
2006 sur la base du règlement (CE) n° 808/2004 du 21 avril 2004 concernant les statistiques commu-
nautaires sur la société de l’information, qui décrit deux modules ou domaines de production de
données statistiques: les statistiques sur l’utilisation des TIC dans les entreprises et celles sur leur uti-
lisation dans les ménages et par les individus. Des règlements annuels de la Commission définissent
une série d’indicateurs pour lesquels les données sont collectées par les États membres de l’UE. Des
données régionales sur un nombre restreint d’indicateurs sont disponibles au niveau 1 de la NUTS
depuis 2006 grâce à la contribution volontaire des États membres et depuis 2008 sur une base obli-
gatoire. Certains États membres fournissent des données régionales au niveau 2 de la NUTS sur une
base volontaire. La collecte de données pour chaque module est divisée en une partie principale,
c’est-à-dire l’accès aux TIC, et une utilisation générale des TIC. Les questions sur l’accès aux TIC sont
adressées au ménage dans son ensemble, tandis que celles sur l’utilisation des TIC concernent un
individu au sein du ménage. Suivant les principes du cadre d’évaluation comparative i2010, le mo-
dèle de questionnaire comprend chaque année un thème de prédilection: administration en ligne
(2006), compétences numériques (2007), services avancés (2008), commerce électronique (2009) et
sécurité (2010).
Le champ de l’enquête comprend les individus âgés de 16 à 74 ans et les ménages dont au moins
l’un des membres se situe dans cette classe d’âge. Les trois premiers mois de l’année civile consti-
tuent la période de référence.
La présentation de statistiques sur l’utilisation des TIC se limite à un certain nombre d’indicateurs
principaux pour lesquels des données régionales sont disponibles. Ces indicateurs régionaux sont
les suivants: «accès à l’internet à domicile par les ménages», «accès à l’internet via la large bande par
les ménages», «utilisateurs réguliers de l’internet», «personnes n’ayant jamais utilisé l’internet» et
«commerce électronique pratiqué par les particuliers».
Le terme «accès» ne fait pas référence à la «connectivité», c’est-à-dire à la question de savoir si
une connexion est possible dans la rue ou zone de résidence du ménage, mais à celle de savoir si
quelqu’un dans le ménage a été en mesure d’utiliser l’internet à domicile.
L’expression «connexion large bande» renvoie à la vitesse de transfert lors du téléchargement des
données. La large bande nécessite une vitesse de transfert des données d’au moins 144 kbit/s. Les
technologies les plus répandues pour l’accès à large bande à l’internet sont les lignes d’abonnés
numériques [Digital Subscriber Line (DSL)] ou les modems par câble.
Les utilisateurs de l’internet sont les personnes l’ayant utilisé au cours des trois derniers mois. Les
utilisateurs réguliers sont ceux qui ont utilisé l’internet au moins une fois par semaine pendant la
période de référence de trois mois.
Aux fins du module concernant les ménages, le commerce électronique via l’internet est défini
comme la commande de biens ou de services via l’internet. Les transactions financières, par exem-
ple l’achat d’actions, la confirmation de réservations d’hébergements et de voyages, la participation
à des loteries et à des paris, le recours à des services d’informations payants sur l’internet ou les
achats via des enchères en ligne, sont comprises dans la définition. Les commandes par courriel
tapées manuellement sont exclues. La livraison ou le paiement par voie électronique ne constitue
pas une condition requise pour une transaction en ligne.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 105


Science, technologie
et innovation
8 Science, technologie et innovation

Introduction Recherche et développement


Les Conseils européens de Lisbonne (2000) et L’accroissement des investissements dans la re-
de Barcelone (2002) ont souligné le rôle impor- cherche et le développement est l’un des princi-
tant de la recherche et du développement et de paux objectifs de la stratégie de Lisbonne. L’aug-
l’innovation dans l’UE. Dans ce contexte, l’ini- mentation substantielle des investissements de
tiative de 2005 «Travaillons ensemble pour la R & D constitue un moyen important de relever
croissance et l’emploi» a relancé la stratégie de considérablement la compétitivité industrielle de
Lisbonne. La connaissance et l’innovation au l’Union européenne.
service de la croissance sont ainsi devenues l’un
Une vingtaine de régions parmi celles qui figu-
des trois principaux domaines d’action du nou-
rent sur la carte  8.1 ont une intensité de R  &  D
veau partenariat de Lisbonne pour la croissance
supérieure à l’objectif des 3  % fixé dans la stra-
et l’emploi, qui place la science, la technologie et
tégie de Lisbonne pour l’UE dans son ensemble.
l’innovation au cœur même des politiques na-
Bien que cet objectif demeure l’objectif commu-
tionales et régionales de l’UE.
nautaire pour 2010, la plupart des pays ont fixé
La notion d’«espace européen de la recherche» leurs propres objectifs dans leurs programmes de
(EER), introduite en 2000 en tant que contribu- réforme nationaux. Les objectifs nationaux vont
tion de la politique de la recherche à la straté- de 0,75 % dans le cas de Malte à 4 % dans ceux de
gie de Lisbonne au sens large, a également été la Finlande et de la Suède, et, s’ils sont atteints,
un excellent outil pour conférer à la recherche ils amèneront la performance de R & D moyenne
un degré de priorité plus élevé parmi les préoc- dans l’UE à environ 2,6 % d’ici à 2010.
cupations politiques. Huit années de dévelop-
Sur la carte, le plus grand groupe de régions ayant
pement de l’EER ont transformé cette notion
une intensité de R & D relativement forte, c’est-à-
théorique en approche politique pratique visant
dire supérieure à 2 %, s’étend du sud de l’Allemagne
l’amélioration de l’efficience et de l’efficacité des
jusqu’à l’Autriche et, via la Suisse, jusqu’aux Pyré-
efforts et des systèmes de recherche fragmentés
nées françaises. La carte montre aussi clairement
en Europe, une meilleure attractivité de l’Eu-
que les régions-capitales ont tendance à avoir une
rope pour les chercheurs et l’investissement
intensité de R & D relativement forte. Les régions
dans la recherche, ainsi qu’un renforcement de
qui abritent les capitales Sofia, Bucarest, Budapest,
la cohérence et des synergies entre la politique
Varsovie, Vienne, Madrid et Rome sont les régions
de la recherche et les autres politiques commu-
à plus forte intensité de R & D dans leurs pays res-
nautaires afin de mettre en œuvre la stratégie de
pectifs. Ce fait est corroboré par l’exemple de la ré-
Lisbonne renouvelée.
gion de Prague et, dans une certaine mesure, par la
Ce chapitre présente des données et des indica- région parisienne, qui se trouve en deuxième po-
teurs statistiques fondés sur un certain nombre sition parmi les régions disposant de la plus forte
de sources de données disponibles à Eurostat. Il intensité de R  &  D en France. Toutefois, dans le
fournit au lecteur des informations statistiques classement des régions allemandes, Berlin n’arrive
lui permettant d’appréhender l’évolution et la qu’en sixième position, bien que son intensité de
composition de la science, de la technologie et de R & D dépasse largement les 3 %.
l’innovation (STI) dans les régions européennes,
Les régions présentant une plus faible intensité de
ainsi que les positions relatives à ces dernières. Il
R & D sont situées principalement dans le sud et
couvre notamment la recherche et le développe-
l’est de l’UE. C’est là également que l’on trouve
ment (R & D), les brevets, la haute technologie et
de nombreuses régions disposant des intensités
les ressources humaines en science et technolo-
de R & D en plus forte croissance. Sur les 30 ré-
gie (RHST).
gions ayant enregistré un taux de croissance an-
D’autres indicateurs régionaux relatifs à la nuel moyen de plus de 10 % depuis 2000, 6 sont
science, à la technologie et à l’innovation peu- grecques, 2 sont tchèques, 2 sont espagnoles, une
vent être consultés sur le site internet d’Eurostat, est portugaise et une autre roumaine. L’Estonie,
sous l’onglet «Statistiques», rubrique «Science et Malte et la Slovénie figurent également parmi ces
technologie». régions en forte croissance.

108 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Science, technologie et innovation 8
Carte 8.1: Dépenses de R & D en pourcentage du PIB, tous secteurs, par régions NUTS 2, 2006

Annuaire régional d’Eurostat 2009 109


8 Science, technologie et innovation

Le personnel de R & D est l’autre indicateur fon- Ressources humaines en science


damental d’intrants de R & D (à côté des dépen-
ses de R & D); il concerne la quantité de ressour- et technologie
ces humaines affectées directement aux activités S’il n’y a pas suffisamment de personnel, il ne
de R & D. Le personnel de R & D comprend trois peut y avoir de croissance. La science et la tech-
catégories: les chercheurs, les techniciens et le nologie ayant été reconnues comme des domai-
personnel de soutien. Celle des chercheurs est la nes clés du développement européen, il est dès
plus importante en matière d’activités de R & D. lors essentiel que les décideurs politiques au ni-
Il s’agit de professionnels qui participent à la veau régional (ainsi qu’aux niveaux communau-
conception et à la création de nouveaux produits, taire et national) analysent le stock de personnes
connaissances, procédés, méthodes et systèmes, hautement qualifiées.
ainsi qu’à la gestion des projets concernés.
La concentration de personnes hautement quali-
La carte  8.2 montre la répartition régionale des fiées dans les régions peut être mesurée à l’aune
chercheurs (en pourcentage de l’emploi total) à des ressources humaines en science et technolo-
travers l’Europe. Dans 15  régions européennes, gie. Les RHST définissent les personnes qui ont
plus de 1,8 % de toutes les personnes employées atteint un niveau d’éducation de troisième cycle
sont des chercheurs. La région Trøndelag (Nor- et/ou occupent un poste dans le domaine de la
vège) arrive en tête, avec un taux de 3,16  %, ce science et de la technologie pour lequel ce ni-
qui représente plus de trois fois la moyenne de veau est normalement requis. Les RHSTO sont
l’EU-27. Ce groupe comprend également une un sous-groupe des RHST qui représente les per-
autre région norvégienne, 4 régions allemandes, sonnes occupant un poste dans le domaine de la
3 régions finlandaises et, respectivement, une ré- science et de la technologie.
gion de la République tchèque, de l’Autriche, de
la Slovaquie, de la Belgique, de l’Islande et de la La carte 8.3 montre qu’il existe une concentra-
France. La Suède, pour laquelle seules des don- tion urbaine particulière de RHSTO dans les
nées au niveau national sont disponibles, pré- régions-capitales. Ces régions présentent sou-
sente également un taux de chercheurs de plus de vent une forte concentration d’emplois haute-
1,8 % de l’emploi total. Dans 48 autres régions, la ment qualifiés, notamment en raison de la pré-
concentration de chercheurs dépasse la moyenne sence du siège des sociétés et des institutions
de l’EU-27 (0,9 %); une fois encore, la plupart de publiques. Toutefois, un autre facteur est que
ces régions (18) se trouvent en Allemagne. les capitales sont souvent de grandes villes qui
contiennent naturellement de nombreuses ins-
Dans neuf pays, le nombre de chercheurs en tallations d’enseignement supérieur et, donc, de
pourcentage du nombre total de personnes sala- nombreuses personnes ayant un niveau d’édu-
riées dans la région principale est inférieur à la cation élevé. En conséquence, ces régions et les
moyenne de l’EU-27 (0,9 %): ces pays sont la Bul- régions alentours sont des lieux d’implantation
garie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, Malte, les sûrs pour les nouvelles sociétés, grâce aux ré-
Pays-Bas, la Slovénie, la Croatie et la Turquie. Les serves de ressources humaines très compétentes
régions présentant la plus faible concentration de déjà présentes sur place. Parallèlement, les per-
chercheurs se trouvent en Bulgarie (Severozapa- sonnes hautement qualifiées peuvent être atti-
den, avec 0,08  %), en Roumanie (Sud-Est, avec rées par les villes plus grandes puisqu’elles ont
0,13 %), aux Pays-Bas (Friesland, avec 0,13 %) et en plus de chances de trouver un emploi qualifié
République tchèque (Severozápad, avec 0,15 %). correspondant à leurs attentes dans une région
Des disparités existent non seulement entre les qui abrite de nombreuses sociétés.
pays, mais aussi entre les régions d’un même pays. Cette concentration urbaine de ressources hu-
La plus grande différence entre la première et la maines employées dans le secteur de la science et
dernière région d’un pays est observée en Répu- de la technologie est manifeste sur la carte 8.3, si
blique tchèque (2,88 points de pourcentage entre l’on regarde les régions-capitales ainsi que deux
Praha et Severozápad). L’Autriche, l’Allemagne, des trois groupements régionaux dont la part de
la Finlande, la Slovaquie et la Norvège présen- RHSTO dépasse 30 %, notamment la zone qui va
tent également des disparités de plus de 2 points de la région italienne Lazio dans le sud au sud-
de pourcentage. À l’autre extrémité de l’échelle, ouest de l’Allemagne, en passant par la Suisse.
l’écart le plus faible est constaté pour l’Irlande Dans l’ensemble, ces régions sont très densément
(avec 0,03 point de pourcentage), suivie des Pays- peuplées, tout comme celles du deuxième ensem-
Bas (avec 0,73 point). ble visible qui comprend les régions des pays de

110 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Science, technologie et innovation 8
Carte 8.2: Chercheurs en pourcentage de l’emploi total, tous secteurs, par régions NUTS 2, 2006

Annuaire régional d’Eurostat 2009 111


8 Science, technologie et innovation

Carte 8.3: Ressources humaines en science et technologie par profession (RHSTP), par régions NUTS 2, 2007
Pourcentage de la population active

112 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Science, technologie et innovation 8
l’Union économique de la Belgique, des Pays-Bas jusqu’à Észak-Magyarország (Hongrie), à l’est.
et du Luxembourg (Benelux). Le troisième grou- Stuttgart et Braunschweig (Allemagne) sont les
pement se situe dans les pays scandinaves, où les deux seules régions dans lesquelles plus d’une
régions, excepté les régions-capitales, sont très personne salariée sur cinq travaille dans ces sous-
peu peuplées. En Scandinavie, on distingue éga- secteurs, les deux régions présentant un taux de
lement les régions qui se trouvent en deuxième, 22 %. En fait, les sept premières régions sont al-
en troisième et en quatrième position pour ce qui lemandes (outre Stuttgart et Braunschweig, on
est de la proportion de RHSTO; Il s’agit respec- compte Karlsruhe, Tübingen, Rheinhessen-Pfalz,
tivement de Stockholm en Suède (48  %), d’Oslo Unterfranken et Freiburg).
og Akershus en Norvège (48 %) et de Hovedsta- En outre, la carte 8.4 montre un groupement de
den au Danemark (44 %). Le taux le plus élevé se quatre régions italiennes (Piemonte, Emilia-Ro-
trouve néanmoins à Praha (République tchèque), magna, Lombardia et Veneto) présentant un taux
où 52  % de la main-d’œuvre est constituée par relativement élevé d’emploi dans les industries
des RHSTO. Il est intéressant de noter que, deux manufacturières de haute et de moyenne-haute
ans plus tôt, les trois premières régions étaient les technologie. Dans les autres parties de l’Europe,
mêmes et que, depuis, leurs taux ont augmenté. seules trois régions affichent un taux d’emploi de
Le taux de Praha est celui qui a le plus augmenté, 10 % dans ces industries; il s’agit de Vest (Rouma-
avec une hausse de 47 % des RHSTO par rapport nie), Bursa (Turquie) et Herefordshire, Worces-
à il y a deux ans. Stockholm et Oslo og Akershus tershire and Warwickshire (Royaume-Uni).
ont chacune augmenté leur taux de 2  points de
pourcentage au cours des deux dernières années. Les services à forte intensité de connaissance
(SFIC) constituent un autre sous-secteur intéres-
sant. Les SFIC peuvent eux-mêmes être divisés
Industries de haute technologie en différentes catégories, parmi lesquelles les ser-
et services à forte intensité vices à forte intensité de connaissance de haute
technologie (SFIC de haute technologie), qui
de connaissance représentent un sous-secteur ayant un intérêt
Les statistiques concernant les secteurs indus- particulier dans le cadre de l’analyse de l’emploi
triels de haute technologie et les services à forte dans la science et la technologie. Parmi les SFIC
intensité de connaissance comprennent des don- de haute technologie, on compte notamment les
nées sur l’emploi par secteur d’activité économi- activités informatiques et connexes, ainsi que
que. Sur la base du rapport entre les dépenses de la recherche et le développement. Les SFIC, en
R & D et le PIB (intensité de R & D), les secteurs revanche, couvrent un secteur plus large et com-
sont classés en sous-secteurs plus spécifiques de prennent par exemple, outre les SFIC de haute
manière à analyser l’emploi dans la science et la technologie, le transport par voie d’eau et le
technologie. Deux sous-secteurs sont d’une im- trans­port aérien, l’intermédiation financière,
portance cruciale pour la science et la techno- l’enseigne­ment, la santé et le travail social.
logie, à savoir les industries manufacturières de Le tableau 8.1 montre les 25 premières régions en
haute et de moyenne-haute technologie, même matière de SFIC et de SFIC de haute technologie.
si elles ne représentaient respectivement que 1,1 Étant donné que les SFIC attirent généralement
et 5,6 % de l’emploi de l’UE en 2007. L’industrie des personnes ayant un niveau d’éducation élevé,
manufacturière de haute technologie comprend, la répartition ressemble à celle observée sur la
par exemple, la fabrication d’ordinateurs, de té- carte 8.3 concernant les ressources humaines en
lévisions et d’instruments médicaux, tandis que science et technologie; autrement dit, les régions
l’industrie manufacturière de moyenne-haute urbaines, en particulier les régions-capitales, pré-
technologie comprend, par exemple, la fabri- sentent souvent un taux élevé d’emploi dans les
cation de produits chimiques, de machines et SFIC et un taux élevé de HRST.
d’équipements de transport.
Le tableau  8.1 montre que les quatre premières
La carte 8.4 présente l’emploi dans ces deux sous- régions sont toutes des régions-capitales, Inner
secteurs (industries manufacturières de haute et London (Royaume-Uni) présentant le pourcen-
de moyenne-haute technologie) en pourcentage tage le plus élevé de SFIC (59,7 %). Dans leur ma-
du nombre total d’emploi. Le taux d’emploi dans jorité, les régions qui arrivent en tête sont large-
ces deux sous-secteurs est très élevé dans les ré- ment urbaines ou se trouvent dans le rayon de
gions d’Europe du Centre, dans une bande qui migration quotidienne domicile-travail d’une
s’étend de la Franche-Comté (France), à l’ouest, zone urbaine. Åland (Finlande), une province

Annuaire régional d’Eurostat 2009 113


8 Science, technologie et innovation

Carte 8.4: Emploi dans les secteurs manufacturiers de haute et de moyenne-haute technologie,
par régions NUTS 2, 2007
Pourcentage de l’emploi total

114 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Science, technologie et innovation 8
autonome de Finlande composée d’îles, est la regarde la partie droite du tableau, qui montre les
seule exception. Le taux élevé de SFIC à Åland 25 premières régions en matière de SFIC de haute
s’explique essentiellement par le fait que le trans- technologie, seule une région suédoise demeure.
port maritime représente une part importante Cette région, Stockholm, la région-capitale de la
de l’économie de la région. Suède, affichait un taux d’emploi de 8  % dans les
SFIC de haute technologie, soit le deuxième taux le
Parmi les autres caractéristiques frappantes, on plus élevé après Berkshire, Buckinghamshire and
note le fait que 6 des 8 régions de la Suède figurent Oxfordshire (Royaume-Uni), qui est à 9 %. Un exa-
parmi les 25 régions dont le taux de SFIC est le plus men plus approfondi montre que 13 régions sur les
élevé. Cela s’explique notamment par le fait que la 25 affichant le taux le plus élevé d’emploi dans les
Suède dispose d’un large secteur public, qui couvre SFIC de haute technologie étaient des régions-capi-
les secteurs de l’enseignement et de la santé. Si l’on tales (y compris Inner London et Outer London).

Tableau 8.1: 25 principales régions en matière d’emploi dans des services à forte intensité de connaissance
et dans celui des services à forte intensité de connaissance de haute technologie, 2007
Services à forte intensité de connaissance Services à forte intensité de connaissance de haute technologie
Nombre Nombre
% du total % du total
total total
de l’emploi de l’emploi
(1 000) (1 000)
Berkshire, Buckinghamshire
Inner London (UK) 59,7 785 101 8,9
and Oxfordshire (UK)
Stockholm (SE) 55,8 564 84 8,3 Stockholm (SE)
Oslo og Akershus (NO) 54,1 317 43 7,4 Oslo og Akershus (NO)
Hovedstaden (DK) 51,7 451 44 7,0 Praha (CZ)
Åland (FI) 49,9 7 204 6,7 Comunidad de Madrid (ES)
Zürich (CH) 49,7 365 52 6,6 Bedfordshire and Hertfordshire (UK)
Berlin (DE) 49,5 738 56 6,4 Hovedstaden (DK)
Noord-Holland (NL) 49,1 674 21 6,4 Bratislavský kraj (SK)
Utrecht (NL) 48,0 299 33 6,2 Auvergne (FR)
Övre Norrland (SE) 47,9 119 29 6,2 Prov. Vlaams-Brabant (BE)
Surrey, East and West Sussex (UK) 47,9 614 77 6,2 Közép-Magyarország (HU)
Sydsverige (SE) 47,4 306 135 6,1 Lazio (IT)
Östra Mellansverige (SE) 47,3 347 56 6,1 Hampshire and Isle of Wight (UK)
Région de Bruxelles-Capitale/
47,2 180 133 6,1 Outer London (UK)
Brussels Hoofdstedelijk Gewest (BE)
Mellersta Norrland (SE) 47,2 85 11 6,0 Flevoland (NL)
Outer London (UK) 47,2 1 037 36 5,9 Utrecht (NL)
Nord-Norge (NO) 47,0 109 76 5,8 Inner London (UK)
Groningen (NL) 46,8 132 103 5,8 Darmstadt (DE)
Berkshire, Buckinghamshire
46,5 529 297 5,7 Île-de-France (FR)
and Oxfordshire (UK)
Prov. Brabant Wallon (BE) 46,1 71 74 5,7 Etelä-Suomi (FI)
Gloucestershire, Wiltshire
46,1 529 70 5,6 Karlsruhe (DE)
and Bristol/Bath area (UK)
Gloucestershire, Wiltshire
Västsverige (SE) 45,8 420 62 5,4
and Bristol/Bath area (UK)
Région lémanique (CH) 45,5 330 110 5,4 Oberbayern (DE)
Île-de-France (FR) 45,5 2 356 79 5,3 Berlin (DE)
Trøndelag (NO) 45,4 99 8 5,2 Prov. Brabant Wallon (BE)

Annuaire régional d’Eurostat 2009 115


8 Science, technologie et innovation

Il convient ici de noter que 3 des 5 régions dont postaux ou les noms de ville et la nomenclature
le taux de chômage dans les SFIC de haute tech- des unités territoriales statistiques.
nologie était le plus élevé en 2007 figuraient éga-
La carte  8.5 illustre les activités de brevetage
lement parmi les 5 premières régions en 2002, régionales dans l’UE. Dans la plupart des pays
quand Stockholm (Suède) était en tête, suivie de européens, le brevetage national se concentre
Berkshire, Buckinghamshire and Oxfordshire sur certaines régions. Les régions actives dans
(Royaume-Uni). Bratislavský kraj (Slovaquie) le domaine du brevetage sont souvent situées les
arrivait à la troisième place, puis Île-de-France unes à côté des autres et forment, par exemple,
(Paris) à la quatrième, ce qui était relativement des groupements économiques. C’est notamment
surprenant par rapport à la 19e  position qu’elle le cas dans le sud de l’Allemagne, le sud-est de la
avait en 2007. Oslo og Akershus (Norvège) était France et le nord-ouest de l’Italie. Les régions les
cinquième en 2002. plus actives dans le domaine du brevetage (avec
100 à 300 demandes et plus de 300 demandes par
Brevets millions d’habitants) sont situées dans les pays du
nord et dans le centre de l’EU-27.
Les indicateurs fondés sur des statistiques re- L’activité de brevetage varie non seulement d’un
latives aux brevets sont couramment utilisés pays à l’autre, mais aussi d’une région à l’autre. En
afin d’évaluer la performance d’un pays ou 2004, l’Île-de-France (France) était la première
d’une région en matière d’inventivité et d’in- région de l’UE pour le nombre total de demandes
novation. L’accent mis actuellement sur l’in- de brevetage (3  297), tandis que le Noord-Bra-
novation en tant que source de compétitivité bant (Pays-Bas) arrivait en tête pour les deman-
industrielle a attiré l’attention sur les brevets. des de brevets par millions d’habitants (761). En
Ceux-ci sont utilisés pour protéger les résultats Allemagne, de grandes disparités ont été relevées
de R  &  D, mais ont tout autant d’importance entre la région Stuttgart dans le sud, qui est en
en tant que source d’informations techniques tête, et la région Sachsen-Anhalt à l’est, la moins
qui peuvent éviter de réinventer et de redéve- performante. Les disparités régionales sont en-
lopper des idées par manque d’informations. core plus marquées aux Pays-Bas, entre le Noord-
Les statistiques sur les brevets au niveau régio- Brabant et le Friesland. Les disparités régionales
nal se limitent aux demandes auprès de l’Office sont toutefois moins grandes dans les pays dont
européen des brevets (OEB). Les données sont la moyenne nationale est comparable, tels que la
régionalisées grâce au lien établi entre les codes Finlande et la Suède.

116 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Science, technologie et innovation 8
Carte 8.5: Demandes de brevet adressées à l’OEB par millions d’habitants, par régions NUTS 2, 2004

Annuaire régional d’Eurostat 2009 117


8 Science, technologie et innovation

Conclusion À l’aide des statistiques et des indicateurs appro-


priés, ce chapitre a démontré les progrès réalisés
L’existence d’indicateurs appropriés et significa- ces dernières années au niveau des activités de
tifs concernant la science, la technologie et l’inno- recherche et de développement dans les régions
vation est d’une importance capitale en vue d’in-
européennes. Un usage important des statisti-
former les décideurs politiques sur la situation
ques sur les industries de haute technologie et
des régions européennes sur la voie de la connais-
sance et de la croissance. Ces informations sont les services à haute intensité de connaissance, les
également nécessaires afin d’être mieux à même brevets et les ressources humaines en science et
de comparer l’évolution des régions entre elles au technologie est également fait afin de compléter
niveau européen et dans le monde. cette «photographie» régionale.

118 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Science, technologie et innovation 8
Notes méthodologiques
Les données figurant sur les cartes et dans les tableaux de ce chapitre proviennent, chaque fois que
cela a été possible, des régions NUTS 2. Les données sont extraites du domaine «Science, techno-
logie et innovation» et, plus spécifiquement, des sous-domaines «Recherche et développement»,
«Ressources humaines en science et technologie», «Industries de haute technologie et services à
haute intensité de connaissance» et «Brevets».
Les statistiques sur la recherche et le développement sont rassemblées par Eurostat confor-
mément aux exigences juridiques du règlement (CE) n° 753/2004 de la Commission, qui fixe l’en-
semble des données, la ventilation, la fréquence et les délais de transmission. La méthode pour les
statistiques de R & D est en outre établie dans le Manuel de Frascati — Méthode type proposée pour
les enquêtes sur la recherche et le développement expérimental (OCDE, 2002), également utilisé par de
nombreux pays non européens.
Les statistiques sur les ressources humaines en science et technologie sont élaborées chaque
année sur la base de microdonnées extraites de l’enquête communautaire sur les forces de travail
(EFT UE). La base méthodologique de ces statistiques est décrite dans le manuel de Canberra, qui
définit tous les concepts en matière de RHST.
Les données relatives aux industries manufacturières de haute technologie et les services à
forte intensité de connaissance de haute technologie sont établies chaque année sur la base
des données collectées auprès d’une série de sources officielles (EFT UE, statistiques structurelles
sur les entreprises, etc.). Les agrégats d’emploi de haute technologie sont définis en termes d’inten-
sité de R & D, calculée comme le ratio des dépenses de R & D pour l’activité économique visée sur
la valeur ajoutée de cette activité, et basés sur la nomenclature générale des activités économiques
dans les Communautés européennes (NACE). Récemment, la révision de la NACE (qui est passée
de la version Rév. 1.1 à la version Rév. 2) a amené des changements pour les secteurs de la haute
technologie et des services à haute intensité de connaissance. Toutefois, les statistiques du présent
chapitre sont encore basées sur la NACE Rév. 1.1.
Enfin, les données concernant les demandes de brevets déposées à l’Office européen des bre-
vets sont établies sur la base des microdonnées fournies par cet organisme. Les données présentées
couvrent les demandes de brevets déposées à l’OEB au cours de l’année de référence, classées en
fonction de la région de résidence de l’inventeur et conformément à la classification internationale
des brevets. Les données relatives aux brevets sont ventilées par région au moyen de procédures
liant les codes postaux et/ou les toponymes aux régions NUTS 2.
Les statistiques sur les brevets publiées par Eurostat sont presque exclusivement basées sur des
données mondiales de l’OEB sur les statistiques de brevets, Patstat, créée par l’OEB en 2005, et sur
l’utilisation de leur recueil de données sur les brevets et de leur connaissance des données sur les
brevets. Les données proviennent majoritairement de la base de données bibliographique centrale
de l’OEB, DocDB, également appelée «Source d’informations en matière de brevets de l’OEB». Elle
comprend des informations bibliographiques détaillées sur les brevets enregistrés dans 73 offices
des brevets dans le monde et contient plus de 50  millions de documents. Elle couvre un grand
nombre de domaines inclus dans les documents sur les brevets, tels que des informations relatives
aux demandes (priorités affichées, demande et publication), aux catégories de technologie, aux in-
venteurs et aux demandeurs, au titre et au résumé, aux citations de brevets et aux textes ne relevant
pas des brevets, etc.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 119


Éducation
9 Éducation

Introduction est le processus par lequel la société, par l’inter-


médiaire d’écoles, de collèges, d’universités et
L’éducation, la formation professionnelle et l’ap- d’autres établissements, transmet délibérément
prentissage tout au long de la vie jouent un rôle son patrimoine culturel, le savoir qu’elle a accu-
déterminant dans la stratégie économique et so- mulé, des valeurs et des compétences d’une géné-
ciale de l’Union européenne. Le processus de Lis- ration à l’autre.
bonne renouvelé, mis en œuvre par le program-
Le présent chapitre contient des informations sur
me «Éducation et formation 2010», ne pourra être
les inscriptions dans l’enseignement au niveau
mené à bien que moyennant une utilisation effi-
des populations régionales, ainsi que les niveaux
cace des ressources, l’amélioration qualitative des
d’éducation atteints et la participation à l’appren-
systèmes d’éducation et de formation et l’applica-
tissage tout au long de la vie, ce qui donne une
tion, au niveau national, d’une stratégie cohérente idée de la manière dont l’éducation touche les
d’éducation et de formation tout au long de la vie. personnes tout au long de leur vie dans chacune
L’offre de possibilités d’enseignement et d’appren- des régions.
tissage tout au long de la vie dans chaque région
et à tous les habitants, où qu’ils vivent, constitue La carte  9.1 présente le nombre d’étudiants ins-
une pierre angulaire des stratégies nationales crits à tous les niveaux d’éducation en pourcen-
visant à la réalisation de cet objectif. Les statis- tage de la population totale au niveau régional.
tiques régionales d’Eurostat sur les inscriptions Cet indicateur permet de connaître le nombre de
dans l’enseignement, le niveau d’études atteint personnes bénéficiant d’un enseignement, quel
et la participation à l’éducation et à la formation que soit le niveau auquel elles sont inscrites. En
tout au long de la vie permettent de mesurer les 2007, environ 21 % de la population européenne
progrès accomplis au niveau régional et d’assurer totale (c’est-à-dire celle des 27 États membres de
le suivi des régions ayant un retard à combler. l’Union, des pays candidats à l’adhésion et des
pays de l’AELE) étaient inscrits dans l’enseigne-
Des données régionales comparables relatives aux ment. Cela signifie qu’une personne sur cinq
inscriptions dans l’enseignement à partir de l’an- reçoit un enseignement formel. Cet indicateur
née 1998 peuvent être consultées sur le site inter- est influencé par la répartition par âge de la po-
net d’Eurostat. Les données sur le niveau d’étu- pulation, et, dans le cas des populations âgées,
des atteint et la participation à l’éducation et à la les taux d’inscription sont relativement faibles.
formation tout au long de la vie sont disponibles En revanche, dans le cas des populations plus jeu-
pour la période commençant en 1999. nes, ces taux sont plus élevés.
Le site internet d’Eurostat contient des informa- Certaines des régions caractérisées par les pour-
tions régionales sur le nombre total d’inscriptions centages les plus élevés d’étudiants participant à
par niveau d’éducation et par sexe, par âge avec l’éducation se situent autour des capitales de pays
ventilation par sexe, et des indicateurs relatifs d’Europe de l’Est, telles que Prague, Bucarest, Bra-
aux inscriptions dans l’enseignement par rapport tislava et Ljubljana. C’est dans ces villes que les
à la population totale. Les données sur les ins- activités d’éducation sont concentrées au niveau
criptions sont en général disponibles concernant de la région. Certains pays, tels que la Belgique, la
les 15  «anciens» États membres pour la période Suède, la Norvège, l’Islande et la Lituanie, affichent
commençant en 1998, et concernant les 12 «nou- des taux plus élevés que ceux observés ailleurs,
veaux» États membres et la Norvège à partir de alors qu’au Danemark, dans le nord de l’Italie, ainsi
2000 ou 2001. Des informations relatives au ni- que dans certaines régions d’Espagne, de Grèce et
veau d’études atteint par la population et à la par- d’Allemagne, les chiffres sont relativement faibles,
ticipation à l’éducation et à la formation tout au puisqu’ils restent en deçà de 18 %.
long de la vie sont disponibles pour tous les États
membres, ainsi que la Norvège. Par ailleurs, les différences à l’intérieur des pays
sont parfois peu importantes (c’est le cas en Polo-
gne et en France), alors que, dans d’autres pays,
Participation des étudiants des disparités notables sont observées: c’est le cas
à l’éducation en Italie (entre les régions septentrionales et méri-
dionales), en Espagne (entre les régions du nord-
Au sens large, on entend par «éducation» tout ouest et les autres régions), en Allemagne (entre la
acte ou toute expérience qui a un effet formatif partie orientale et les régions occidentales) ainsi
sur l’esprit, le caractère ou les aptitudes physiques qu’en Grèce, où la partie méridionale affiche des
d’une personne. Au sens technique, l’éducation taux plus faibles que le reste du pays.

122 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Éducation 9
Carte 9.1: Étudiants dans tous les niveaux d’éducation, en pourcentage de la population totale,
par régions NUTS 2, 2007
CITE niveaux 0 à 6

Annuaire régional d’Eurostat 2009 123


9 Éducation

Participation des enfants de 4 ans primaires. L’Irlande et le Royaume-Uni sont les


seuls pays où le nombre d’enfants de 4 ans inscrits
à l’enseignement dans l’enseignement primaire atteint des propor-
L’apprentissage commence à la naissance. La pé- tions importantes.
riode qui s’écoule entre la naissance et l’entrée À l’âge de 4 ans, la plupart (80 %) des enfants de
dans l’enseignement primaire représente une l’Union sont donc inscrits dans l’enseignement
étape de formation capitale pour la croissance préprimaire, ce qui est généralement possible à
et le développement des enfants. Les résultats de partir de 3 ou 4 ans au moins dans les États mem-
l’apprentissage, les connaissances et les qualifica- bres de l’UE. Seulement 5 % des enfants âgés de
tions acquises dans l’enseignement primaire sont 4 ans sont inscrits dans l’enseignement primaire;
meilleurs lorsque l’enfant passe par un apprentis- 89 % de ce groupe se trouvent au Royaume-Uni et
sage et un développement appropriés au cours des 11 % en Irlande.
années précédant la scolarisation régulière.
L’inscription dans l’enseignement préprimaire est
Le but de l’enseignement préprimaire est de pré- presque toujours volontaire. Malgré cela, de nom-
parer les enfants, sur les plans physique, émotion- breux pays affichent des taux de participation de
nel, social et mental, à entrer à l’école primaire, et 100 % ou proches de ce chiffre.
de leur faire acquérir les capacités et les connais-
sances leur permettant d’aborder le premier ni- La carte 9.2 montre que, dans certains pays, tels
veau du système d’enseignement. Cette prépara- que le Danemark, la France, l’Islande, l’Italie,
tion est considérée comme fondamentale pour la Malte, les Pays-Bas, l’Espagne, ainsi que dans des
suite du développement éducatif. régions comme Vlaams Gewest (Belgique), la par-
ticipation des enfants âgés de 4 ans à l’enseigne-
En décembre 2008, la Commission européenne ment atteint près de 100 %. Par contre, en Croatie,
a proposé une nouvelle valeur de référence, qui en Irlande, dans l’ancienne République yougosla-
fixe à 90  % la proportion des enfants de 4  ans ve de Macédoine, en Suisse, en Turquie et dans la
participant à l’enseignement préprimaire d’ici à plus grande partie de la Pologne et de la Finlande,
2020. Le but de cette proposition est de soutenir moins de 50 % des enfants de 4 ans sont inscrits
les progrès à accomplir dans la réalisation de l’ob- dans l’enseignement. Il n’existe guère d’écart si-
jectif défini dans les conclusions du sommet de gnificatif entre les régions d’un même pays, sauf
Barcelone de 2002, qui fixent l’objectif d’atteindre en Angleterre, en Allemagne et au Portugal, où
un taux de 90 % de participation à l’enseignement l’on observe de légères disparités entre les taux de
préprimaire pour les enfants ayant entre 3 ans et participation enregistrés dans les régions.
l’âge du début de la scolarité obligatoire.
Dans l’EU-27, le taux de participation est d’ores et Étudiants du deuxième cycle
déjà proche de cet objectif (88,5 % en 2007), mais
ce taux global élevé cache des disparités considé- de l’enseignement secondaire
rables entre les situations des différents pays. et de l’enseignement
Si l’on prend en compte les 27  États membres de postsecondaire non supérieur
l’Union, les pays candidats à l’adhésion et les pays
À l’âge de 16 ans, les jeunes se trouvent face à un
de l’AELE, on constate que 73 % environ (en 2007)
choix: poursuivre leur parcours scolaire, suivre
des enfants européens âgés de 4 ans étaient inscrits
une formation professionnelle ou chercher un
dans l’enseignement préprimaire et primaire.
emploi. Au cours de la dernière décennie, les jeu-
L’indicateur présenté ici concerne la participation nes ont été de plus en plus nombreux à opter pour
des jeunes enfants à l’enseignement au niveau la poursuite de leur scolarité.
régional (NUTS 2): il mesure le pourcentage des
La carte  9.3 montre la proportion d’étudiants
enfants âgés de 4 ans qui participent soit à l’en-
inscrits dans le deuxième cycle de l’enseignement
seignement préprimaire, soit à l’enseignement
secondaire [niveau 3 de la classification interna-
primaire. La grande majorité de ces enfants sont
tionale type de l’éducation (CITE)] et l’enseigne-
inscrits dans l’enseignement préprimaire (qui,
ment postsecondaire non supérieur (niveau 4 de
dans de nombreux cas, n’est pas obligatoire). Un
la CITE), en pourcentage de la population ayant
enfant de 4  ans peut être inscrit soit dans une
entre 15 et 24 ans dans la région considérée.
école préprimaire, soit dans une école primaire.
Les données révèlent que la plus grande partie des L’enseignement général secondaire du deuxième
enfants de 4 ans sont inscrits dans des écoles pré- cycle a pour mission de faire acquérir de larges

124 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Éducation 9
Carte 9.2: Taux de participation des élèves de 4 ans dans l’éducation, par régions NUTS 2, 2007
Aux niveaux préprimaire et primaire (CITE niveaux 0 et 1)
Pourcentage

Annuaire régional d’Eurostat 2009 125


9 Éducation

connaissances générales et de poursuivre l’en- térisés par des taux de participation élevés. Dans
seignement et l’éducation dispensés dans l’en- de nombreuses parties d’Europe (France, Allema-
seignement fondamental. L’objectif est souvent gne, Suisse, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie, Slové-
de conférer aux étudiants des compétences et nie, Croatie, Roumanie, Bulgarie et Grèce), ces
des connaissances suffisantes pour poursuivre taux sont faibles, alors qu’ils sont élevés en Italie,
leurs études. Cet enseignement donne normale- en Autriche, en République tchèque et en Hon-
ment accès aux programmes de niveau univer- grie. Le Royaume-Uni est divisé en deux parties,
sitaire. Quant à l’enseignement professionnel, il à savoir l’Angleterre (taux élevés) et le reste (taux
dispense fréquemment des formations permet- faibles). Par ailleurs, les taux de participation sont
tant d’occuper des emplois spécifiques sur le très réduits dans la péninsule Ibérique (Espagne et
marché du travail. Portugal), en Turquie, en Lituanie, à Malte, à Chy-
pre, dans l’ancienne République yougoslave de
Les étudiants entament généralement le deuxiè- Macédoine et dans certaines régions de la Grèce.
me cycle de l’enseignement secondaire entre 15
et 17 ans, à la fin de l’enseignement obligatoire à
plein temps, et l’achèvent trois ou quatre ans plus Étudiants de l’enseignement
tard. Les âges au début et à la fin de ce cycle et la supérieur
tranche d’âge concernée dépendent des program-
mes éducatifs nationaux. Toutefois, les étudiants Par «enseignement supérieur», on entend le ni-
peuvent en général suivre les cours du deuxième veau d’enseignement dispensé par les universités,
cycle de l’enseignement secondaire relativement les instituts universitaires professionnels, les ins-
près de leur lieu d’origine. Concernant cet indica- tituts de technologie et les autres établissements
teur, un groupe d’âge assez large a été défini afin qui délivrent des diplômes universitaires ou des
de couvrir les tranches d’âge relativement diffé- certifications professionnelles. Pour pouvoir ac-
rentes que l’on trouve d’un pays à l’autre. céder aux programmes d’enseignement de niveau
supérieur, l’étudiant doit normalement avoir
D’un point de vue international, les programmes achevé avec succès un enseignement secondaire
de l’enseignement postsecondaire non supérieur supérieur et/ou un enseignement postsecondaire
(niveau 4 de la CITE) se situent entre ceux de l’en- non universitaire.
seignement secondaire supérieur et ceux de l’en-
seignement supérieur, même si l’on peut mani- Les niveaux d’enseignement peuvent être fondés
festement les considérer comme des programmes dans une large mesure sur la théorie et être desti-
de l’enseignement secondaire supérieur ou de nés à offrir aux étudiants des qualifications suffi-
l’enseignement supérieur dans un contexte natio- santes pour être admis à suivre des programmes
nal. Bien que leur contenu ne soit pas forcément de recherche de pointe ou à exercer une profes-
beaucoup plus avancé que celui des programmes sion exigeant de hautes compétences (niveau 5A
de l’enseignement secondaire supérieur, ces pro- de la CITE); ils peuvent être davantage orientés
grammes servent à élargir les connaissances des vers la pratique, la technique ou la réalité profes-
participants qui ont déjà obtenu un diplôme de sionnelle (niveau 5B de la CITE) ou mener à la dé-
l’enseignement secondaire supérieur. livrance d’une qualification avancée en recherche
(niveau 6 de la CITE, études du type PhD).
En 2007, plus de 38 % de la population de l’EU-
27 âgée de 15 à 24 ans était inscrite dans l’ensei- La carte  9.4 indique la proportion d’étudiants
gnement secondaire supérieur et l’enseignement inscrits dans l’enseignement supérieur (niveaux 5
secondaire. et 6 de la CITE), en pourcentage de la population
âgée de 20 à 24 ans dans la région considérée. La
Les taux les plus élevés sont observés en Belgique, population d’étudiants est rapportée à la popula-
ainsi qu’en Finlande, en Islande, dans la région tion du groupe d’âge correspondant, ce qui per-
Praha (République tchèque), dans certaines régions met de connaître la taille relative de la population
de Suède (Mellersta Norrland et Norra Mellansve- d’étudiants au niveau régional.
rige), dans les régions Valle d’Aosta/Vallée d’Aoste,
Cet indicateur est basé sur des données concer-
Basilicata et Friuli-Venezia Giulia (Italie), dans les
nant l’endroit où les étudiants font leurs études,
régions Közép-Magyarország et Dél-Alföld (Hon-
et non sur leur lieu d’origine ou de résidence.
grie) et dans la région Salzburg (Autriche).
Les régions possédant des universités ou d’autres
D’une manière plus générale, la carte permet de établissements d’enseignement supérieur, c’est-à-
constater que les pays nordiques (Norvège, Suède, dire souvent les grandes villes, ont donc tendan­
Danemark, Finlande et Islande) sont tous carac- ce à enregistrer des chiffres élevés, puisque les

126 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Éducation 9
Carte 9.3: Étudiants dans l’enseignement secondaire (deuxième cycle) et postsecondaire (non supérieur),
en pourcentage de la population de la tranche d’âge 15-24 ans, par régions NUTS 2, 2007
CITE niveaux 3 et 4

Annuaire régional d’Eurostat 2009 127


9 Éducation

Carte 9.4: Étudiants dans l’enseignement supérieur, en pourcentage de la population âgée de 20 à 24 ans,
par régions NUTS 2, 2007
CITE niveaux 5 et 6

128 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Éducation 9
étudiants de l’enseignement supérieur se dépla- d’études universitaires ou assimilé (études supé-
cent ou déménagent fréquemment pour y suivre rieures). Les conclusions que l’on peut en tirer res-
leurs études. Cette situation est différente de celle semblent à celles qui se dégagent de la carte 9.4.
des élèves et étudiants plus jeunes des niveaux Dans la plupart des pays, les proportions les plus
d’enseignement inférieurs, qui fréquentent le élevées de diplômés de l’enseignement supérieur
plus souvent un établissement scolaire proche de s’observent dans les mêmes régions que celles
leur lieu d’habitation. Par conséquent, cet indica­ d’étudiants de l’enseignement supérieur, c’est-à-
teur ne révèle pas, en premier lieu, une participa­ dire là où sont implantés les établissements qui
tion inégale à l’enseignement supérieur, mais dispensent cet enseignement, ainsi que les plus
plu­tôt une répartition inégale des établissements grandes entreprises et institutions. Le profil dé-
d’enseignement supérieur entre les régions. mographique d’une région a aussi une certaine
En 2007, 58 % de la population de 20 à 24 ans de influence sur le niveau d’études atteint par ses
l’Union européenne suit des études supérieures. habitants: les jeunes générations ont tendance à
Certains pays, tels que Malte, Chypre et le Luxem- atteindre un niveau d’études supérieur à celui de
bourg, affichent des taux relativement faibles, qui leurs aînés. En 2007, seules 23 régions de l’Union
s’expliquent par le fait que de nombreux étudiants affichent une proportion de diplômés de l’ensei-
du niveau supérieur vont étudier à l’étranger et gnement supérieur dépassant 35  %; il s’agit no-
n’apparaissent donc pas dans les statistiques de tamment de grandes villes telles que Bruxelles,
leur pays d’origine, mais dans celles du pays où Londres, Paris, Helsinki, Stockholm, Madrid
ils étudient. et Amsterdam; Oslo, Genève et Zurich entrent
également dans cette catégorie. Dans des États
Dans les régions affichant les pourcentages les membres tels que l’Irlande, la Suède, la Finlande,
plus élevés, les étudiants inscrits dans l’enseigne- les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne, le niveau
ment supérieur dépassent en nombre la popula- d’études est généralement élevé sur l’ensemble du
tion âgée de 20 à 24 ans. Dans des régions telles territoire. Les régions qui présentent les plus fai-
que Praha (République tchèque), Wien (Autriche), bles proportions de diplômés de l’enseignement
Région de Bruxelles-Capitale, Prov. Brabant Wal- supérieur sont concentrées pour l’essentiel dans
lon (au sud de Bruxelles en Belgique), Bratislav­ les zones rurales de 9  pays de l’Union, où la si-
ský kraj (Slovaquie), Bucureşti — Ilfov (Rouma- tuation est très différente de celle observée dans
nie), Közép-Magyarország (en Hongrie, région de les grandes villes: c’est le cas notamment au Por-
Budapest), Dytiki Ellada (Grèce), Mazowieckie, y tugal et en Roumanie, de même qu’en Croatie et
compris la capitale Varsovie (Pologne), les chif- en Turquie et, dans une moindre mesure, en Bul-
fres sont supérieurs à 100 %, ce qui signifie que garie, en République tchèque, en Grèce, en Italie,
la population d’étudiants est considérable parmi en Hongrie, en Pologne et en Slovaquie. Font éga-
les cohortes de jeunes. Nombre de ces régions se lement partie de ce groupe des îles telles que la
situent autour de capitales où se trouvent une ou Sardaigne et la Sicile (Italie), les Açores et Madère
plusieurs grandes universités. (Portugal) et Malte.
Dans relativement peu de régions, la population
d’étudiants de l’enseignement supérieur représen-
te moins de 30 % du groupe d’âge de 20 à 24 ans.
L’apprentissage tout au long
Les régions, dans ce cas, s’étalent sur plusieurs de la vie
États membres. Beaucoup d’entre elles présentent
Les politiques mises en place par l’Union dans
des caractéristiques qui expliquent aisément ces
le cadre des objectifs de Lisbonne soulignent ré-
faibles pourcentages, par exemple la ruralité ou
gulièrement l’importance de la mise à jour per-
l’insularité. La plupart de ces régions possèdent
manente des compétences des travailleurs par la
peu ou pas d’infrastructures d’enseignement su-
participation à l’apprentissage tout au long de la
périeur, et leurs jeunes générations sont obligées
vie. Cette nécessité est rappelée dans le program-
de déménager si elles veulent suivre des études
me «Éducation et formation 2010» de l’UE, ainsi
supérieures.
que dans la stratégie européenne pour l’emploi,
qui insiste sur la nécessité de mettre en œuvre des
Diplômés de l’enseignement stratégies globales d’apprentissage tout au long
supérieur de la vie pour garantir une capacité d’adaptation
et une aptitude à l’emploi permanentes des tra-
La carte 9.5 indique la proportion de la popula- vailleurs. L’apprentissage des adultes peut être
tion âgée de 25 à 64 ans ayant obtenu un diplôme mesuré dans le cadre de l’enquête sur les forces de

Annuaire régional d’Eurostat 2009 129


9 Éducation

Carte 9.5: Niveau d’éducation atteint, par régions NUTS 2, 2007


Pourcentage de la population âgée de 25 à 64 ans ayant atteint le niveau d’enseignement supérieur

130 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Éducation 9
travail par des questions spécifiques concernant tion est plus vaste et où les activités de formation
la participation à des activités d’enseignement ou professionnelle continue sont les plus fréquentes
de formation au cours des quatre semaines précé- (par exemple dans de grandes entreprises). Par
dant l’enquête. Les données concernent la classe ailleurs, les États membres situés en bordure du
d’âge des 25 à 64  ans pour toutes les activités continent, tels que la Grèce, la Hongrie, Malte, la
d’enseignement ou de formation professionnelle, Pologne, le Portugal, la Roumanie et la Slovaquie,
en rapport ou non avec l’emploi du moment ou mais également la Croatie et la Turquie, présen-
l’emploi ultérieur. Comme le montre la carte 9.6, tent en général de faibles taux de participation
la participation à l’enseignement et à la formation à l’enseignement et à la formation pour la classe
présente, dans une large mesure, un profil na- d’âge des 25 à 64 ans.
tional. En fait, c’est cet indicateur qui fait appa-
raître les variations régionales les plus faibles en Conclusion
comparaison avec ceux évoqués plus haut dans le
présent chapitre. La participation est élevée dans Les exemples présentés ci-dessus ont simplement
toutes les régions du Danemark, des Pays-Bas, pour but de mettre en lumière quelques-unes des
de la Slovénie, de la Finlande, de la Suède et du nombreuses possibilités d’analyse de l’éducation
Royaume-Uni, ainsi qu’en Islande, en Norvège et de l’apprentissage tout au long de la vie dans les
et en Suisse. À l’intérieur des pays, les taux de régions de l’Union européenne et ne constituent
participation les plus élevés à l’enseignement et pas une analyse détaillée. Nous espérons toute-
à la formation sont souvent observés autour des fois qu’ils encourageront le lecteur à effectuer des
principales villes, qui sont habituellement les ré- recherches plus approfondies parmi toutes les
gions où sont enregistrés les niveaux d’études les données sur l’éducation gratuitement mises à sa
plus élevés (voir chapitre précédent) et les régions disposition sur le site internet d’Eurostat et à faire
où l’offre d’activités d’enseignement et de forma- de nombreuses autres découvertes intéressantes.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 131


9 Éducation

Carte 9.6: Formation permanente, par régions NUTS 2, 2007


Pourcentage de la population adulte âgée de 25 à 64 ans ayant participé à une formation
ou à un enseignement au cours des quatre semaines précédant l’enquête

132 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Éducation 9
Notes méthodologiques
Les cartes sont présentées au niveau NUTS 2, sauf en ce qui concerne les indicateurs relatifs aux
inscriptions dans l’enseignement en Allemagne et au Royaume-Uni, où l’on dispose uniquement
de données au niveau NUTS 1. En Croatie, en Suisse et en Turquie, il n’existe pas de données sur les
inscriptions par âge au niveau régional. C’est la raison pour laquelle seuls des chiffres nationaux ont
été présentés pour ces pays.
La structure des systèmes d’éducation variant considérablement d’un pays à l’autre, il est indispen-
sable, pour assurer la comparabilité internationale, de disposer d’un cadre pour la collecte, le colla-
tionnement et la présentation des statistiques et des indicateurs tant nationaux qu’internationaux.
La classification internationale type de l’éducation sert de base à la collecte de données sur l’éduca-
tion. La CITE 97 — c’est-à-dire la version actuelle de la classification, en vigueur depuis 1997 — est
conçue pour permettre le classement de tous les programmes éducatifs en fonction des domaines
d’étude et par niveau.
La CITE 97 présente des concepts, des définitions et des classifications normalisés. Une description
complète de la CITE 97 est disponible sur le site internet de l’institut statistique de l’Organisation
des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) (http://www.uis.unesco.org/
ev.php?ID=3813_201&ID2=DO_TOPIC).
Les informations qualitatives sur les systèmes scolaires des États membres de l’Union sont organi-
sées et diffusées par Eurydice (http://www.eurydice.org). Elles portent, par exemple, sur l’âge de la
scolarité obligatoire et de nombreux autres thèmes relatifs à l’organisation de la vie scolaire dans les
États membres (processus décisionnel, programmes de cours, horaires scolaires, etc.).
Les statistiques concernant les inscriptions dans l’enseignement couvrent les inscriptions à tous les
programmes d’enseignement réguliers et à toutes les formations pour adultes ayant un contenu
analogue à celui des programmes d’enseignement régulier ou conduisant à des qualifications sem-
blables à celles que permettent d’acquérir les programmes réguliers correspondants. Les program-
mes d’apprentissage sont inclus, à l’exception de ceux qui sont basés exclusivement sur la pratique
professionnelle ou ne sont pas officiellement placés sous la surveillance d’une autorité compétente
en matière d’éducation. La source de données exploitée pour établir les cartes 9.1 à 9.4 consiste
dans deux tableaux spécifiques d’Eurostat qui font partie de la collecte de données «UOE» (UIS-
Unesco, OCDE et Eurostat) dans le domaine des systèmes d’éducation. On trouvera des informa-
tions à ce sujet à l’adresse suivante: http://circa.europa.eu/Public/irc/dsis/edtcs/library?l=/public/
unesco_collection&vm=detailed&sb=Title
Les statistiques sur le niveau d’études atteint et sur la participation à l’éducation et à la formation
tout au long de la vie sont basées sur l’enquête communautaire sur les forces de travail, qui est une
enquête trimestrielle par sondage. Les indicateurs se réfèrent à la moyenne annuelle des données
trimestrielles de 2007. Le niveau d’études atteint est déclaré selon la CITE 97. La participation à l’édu-
cation et à la formation (apprentissage tout au long de la vie) englobe la participation à tous les
types d’enseignement et de formation au cours des quatre semaines ayant précédé l’enquête.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 133


Tourisme
10 Tourisme

Introduction de la directive 95/57/CE du Conseil concernant la


collecte d’informations statistiques dans le do-
Le tourisme est un facteur économique majeur qui maine du tourisme. Il recueille ainsi des données
connaît un développement dynamique au sein de tant sur les capacités des établissements d’héber-
l’Union européenne et se caractérise par un grand gement et leur utilisation que sur le comportement
nombre de petites et moyennes entreprises. Son touristique de la population, ces dernières n’étant
influence sur la croissance et l’emploi varie consi- cependant disponibles qu’au niveau national. En
dérablement d’une région de l’UE à l’autre. Il est revanche, il existe une ventilation régionale pour
bien souvent l’une des principales sources de reve­ les données collectées auprès des établissements
nus pour la population et constitue un excellent concernant les capacités d’hébergement et leur
facteur de création d’emplois et de maintien d’un utilisation. Ces statistiques du tourisme présen-
niveau d’emploi suffisant, en particulier dans les tées par région sont illustrées ci-après.
zones rurales généralement situées en périphérie
des centres économiques de leur pays. Il importe d’attirer l’attention sur le fait que la dé-
finition du tourisme dans les statistiques est plus
Le tourisme est un domaine intersectoriel par ex- large que dans le sens populaire. Les statistiques
cellence, composé de différentes branches d’activi- du tourisme couvrent les voyages, les nuitées et le
tés qui participent à la prestation de services touris- nombre de voyageurs à titre privé et à titre pro-
tiques. Parmi ces secteurs figurent la restauration fessionnel. Cette approche s’inscrit notamment
et l’hébergement, les moyens de transport, sans dans une perspective économique. En effet, les
oublier les diverses infrastructures culturelles et de voyageurs à titre privé et les voyageurs d’affaires
loisirs (théâtres, musées, parcs de loisirs, piscines, ont des habitudes de consommation sensiblement
etc.). Dans de nombreuses régions touristiques dé- analogues. Ils exercent de fortes demandes sur les
veloppées, la demande touristique, qui s’ajoute à la secteurs des transports, de l’hébergement et de la
demande de la population locale, profite aussi tout
restauration. Or, du point de vue des prestataires
particulièrement au commerce de détail.
de ces services, il n’est pas essentiel, dans un pre-
Eurostat rassemble des données sur l’évolution et mier temps, de savoir si l’objet du voyage est privé
la structure du tourisme depuis 1995 sur la base ou professionnel. Bien au contraire, la publicité

Graphique 10.1: Les 20 régions les plus touristiques de l’EU-27, répartition


des places-lits par type d’hébergement, par régions NUTS 2, 2007
Cataluña (ES)
Provence-Alpes-
Côte d’Azur (FR)
Languedoc-Roussillon (FR)
Aquitaine (FR)
Rhône-Alpes (FR)
Veneto (IT)
Bretagne (FR)
Emilia-Romagna (IT)
Pays de la Loire (FR)
Andalucía (ES)
Toscana (IT)
Île-de-France (FR)
Illes Balears (ES)
West Wales
and The Valleys (UK)
Lombardia (IT)
Poitou-Charentes (FR)
Közép-Magyarország (HU)
Midi-Pyrénées (FR)
Lazio (IT)
Tirol (AT)
0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 700 000
Hôtels Campings

136 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Tourisme 10
touristique s’emploie à mettre en corrélation plus des régions françaises est liée aux très nombreuses
étroite ces deux motivations en soulignant les at- capacités d’hébergement dans les campings.
tractivités touristiques de lieux d’exposition ou
La carte 10.1 indique le nombre de places-lits en
de conférences et en les mettant particulièrement
hôtels et en campings pour 1 000 habitants (den-
en vedette dans leurs actions de marketing.
sité de lits) dans les pays européens. Le rapport
avec le nombre d’habitants permet ici de repré-
Capacités d’hébergement senter l’importance relative des capacités tou-
ristiques par tête. Par conséquent, l’indicateur
Le graphique 10.1 montre les 20 régions NUTS 2 ainsi déterminé est influencé non seulement par
de l’UE qui possèdent les plus grandes capaci- le nombre de lits disponibles (places-lits), mais
tés d’hébergement, exprimées en nombre de lits également par le nombre d’habitants. Il en res-
dans les hôtels (et établissements similaires) et en sort que de fortes densités de lits sont enregis-
nombre de places de camping. En outre, les ca- trées notamment dans les régions côtières et les
pacités d’hébergement des campings peuvent être îles, ainsi que dans la plupart des régions alpines,
comparées à celles des hôtels si l’on multiplie par au Luxembourg et dans ses deux régions voisi-
quatre le nombre des emplacements. On admet nes à l’est (Trier en Allemagne) et à l’ouest (Prov.
ainsi que chaque emplacement peut accueillir en Luxembourg en Belgique).
moyenne quatre personnes.
La suprématie des trois pays les plus touristiques Nuitées
d’Europe, à savoir la France, l’Italie et l’Espagne,
est indéniable dans ce classement des 20  régions Le nombre de nuitées enregistrées par les établisse-
dotées des plus grandes capacités d’hébergement. ments est l’indicateur central des services d’héber-
Sur ces 20  régions, 9 sont situées en France, 5 en gement. Il rend compte non seulement du nombre
Italie et 3 en Espagne. Les autres régions figurant de touristes, mais également de la durée du séjour.
sur cette liste sont West Wales and The Valleys au Par ailleurs, le nombre de nuitées est étroitement
Royaume-Uni, Közép-Magyarország en Hongrie et lié aux autres dépenses effectuées par les touristes
Tirol en Autriche. Il en ressort que la prédominance pendant leur séjour sur le lieu de villégiature.

Graphique 10.2: Les 20 régions les plus touristiques de l’EU-27, nuitées dans les hôtels et campings,
par régions NUTS 2, 2007
Part par résidents et non-résidents Millions
Île-de-France (FR)
Cataluña (ES)
Illes Balears (ES)
Andalucía (ES)
Canarias (ES)
Veneto (IT)
Emilia-Romagna (IT)
Provence-Alpes-
Côte d’Azur (FR)
Toscana (IT)
Comunidad Valenciana (ES)
Tirol (AT)
Lazio (IT)
Lombardia (IT)
Rhône-Alpes (FR)
Languedoc-Roussillon (FR)
Oberbayern (DE)
Provincia Autonoma
Bolzano/Bozen (IT)
Aquitaine (FR)
Campania (IT)
Comunidad de Madrid (ES)
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Résidents Non-résidents

Annuaire régional d’Eurostat 2009 137


10 Tourisme

Carte 10.1: Nombre de places-lits dans les hôtels et campings pour 1 000 habitants, par régions NUTS 2, 2007

138 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Tourisme 10
Carte 10.2: Nuitées dans les hôtels et campings, par régions NUTS 2, 2007

Annuaire régional d’Eurostat 2009 139


10 Tourisme

Le graphique 10.2 indique les 20 régions européen- séjours de leurs visiteurs. Il en ressort une fois
nes qui totalisent le plus grand nombre de nuitées, de plus que, dans l’Union européenne, les ré-
classées en fonction de la provenance des touristes gions touristiques typiques caractérisées par une
(nationaux ou étrangers). La suprématie de l’Italie, durée moyenne de séjour plus longue sont très
de l’Espagne et de la France dans le tourisme euro- fréquemment des régions maritimes (avec de lon-
péen est encore plus prononcée pour le nombre gues bandes côtières) ou des régions insulaires.
de nuitées que pour la capacité d’hébergement. À Sur les 22 régions NUTS 2 présentant une durée
eux seuls, ces trois pays comptent 18  régions sur moyenne de séjour de cinq nuitées et plus, seule la
20 dans le classement des régions ayant le plus Provincia Autonoma Bolzano/Bozen en Italie n’a
grand nombre de nuitées. La région Île-de-France aucun accès à la mer. Toutes les autres possèdent
avec la capitale Paris se hisse clairement en tête du un littoral ou sont des îles.
classement avec 68,7  millions de nuitées; elle est
suivie de quatre régions espagnoles, à savoir Ca- Intensité touristique
taluña (56,4 millions), Illes Balears (50,9 millions),
Andalucía (48,6  millions) et Canarias (48,5  mil- L’intensité touristique est un autre indicateur
lions). Tirol en Autriche (30,4 millions de nuitées) important du caractère touristique d’une région.
et Oberbayern en Allemagne (23,4 millions) avec Elle permet de décrire l’importance relative que
la métropole bavaroise Munich sont les seules ré- revêt le tourisme pour une région. Pour calculer
gions de la liste des 20 à ne pas faire partie des trois l’intensité touristique, on établit le rapport entre
pays touristiques susmentionnés. le nombre de nuitées dans une région et le nom-
bre d’habitants. Cette valeur permet générale-
La carte 10.2 fournit une vue d’ensemble du nom-
ment de mieux dégager le poids économique du
bre de nuitées dans les régions européennes. Il
tourisme pour une région que le nombre absolu
apparaît clairement que le tourisme européen se
de nuitées. Elle fait également apparaître l’impor-
concentre essentiellement dans les pays méditerra-
tance primordiale du tourisme pour de nombreu-
néens. Les régions alpines occupent elles aussi une
ses régions côtières et principalement pour les îles
place importante. Outre les cinq pays déjà cités en Europe, ainsi que pour la plupart des régions
(Italie, Espagne, France, Autriche et Allemagne) alpines en Autriche et en Italie.
figurant dans le groupe des 20 régions en tête, la
Croatie, les Pays-Bas, le Portugal, la Grèce, Chypre, Sur les 25 régions européennes enregistrant une
le Royaume-Uni et la République tchèque ont éga- intensité touristique supérieure à 10 000 nuitées
lement des régions au niveau NUTS 2 où le nombre pour 1 000 habitants, on compte 10 régions insu-
de nuitées est au moins supérieur à 10 millions. laires, 7 régions alpines et 6 régions situées sur la
côte de leur pays. La plus forte intensité touristi-
que a été enregistrée dans la région espagnole Illes
Durée moyenne des séjours Balears avec 50 178 nuitées pour 1 000 habitants,
suivie de la région grecque Notio Aigaio (48 168),
Le nombre de nuitées dans une région est déter-
de la région italienne Provincia Autonoma Bolza-
miné non seulement par le nombre d’arrivées,
no/Bozen (47 438), de la région autrichienne Tirol
mais également par la durée moyenne des séjours.
(43 527), de la région portugaise Algarve (39 132),
Celle-ci dépend par ailleurs des caractéristiques
de la région grecque Ionia Nisia (33 304) et de la
de la région concernée. Les régions urbaines, par
région autrichienne Salzburg (30 487).
exemple, enregistrent souvent un très grand nom-
bre de nuitées, mais la durée des séjours n’y est
en règle générale que de quelques jours. En outre, L’évolution du tourisme
elles tendent à accueillir de très nombreux voya-
geurs d’affaires. Néanmoins, les visites de villes à Globalement, le tourisme dans les États membres
titre privé ont également tendance à être de courte de l’Union européenne a connu une évolution po-
durée. En revanche, les régions touristiques typi- sitive entre 2000 et 2007. Pendant cette période,
deux phases se distinguent clairement. En 2000
ques, où les touristes séjournent principalement à
et en 2001, l’industrie du tourisme a enregistré
des fins de détente, enregistrent généralement des
des résultats records, soit respectivement 1,75 mil-
séjours nettement plus longs. Par conséquent, la
liard de nuitées dans les hôtels et les campings de
durée moyenne des séjours peut aussi donner une
l’Union, imputables non seulement à la conjonc-
idée du caractère touristique d’une région.
ture économique favorable de ces années, mais
La carte  10.3 montre les régions européennes également à des événements particuliers tels que
NUTS  2, ventilées selon la durée moyenne des l’Année Sainte en Italie et l’exposition universelle

140 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Tourisme 10
Carte 10.3: Durée moyenne de séjour dans les hôtels et campings, par régions NUTS 2, 2007

Annuaire régional d’Eurostat 2009 141


10 Tourisme

Carte 10.4: Nuitées dans les hôtels et campings pour 1 000 habitants, par régions NUTS 2, 2007

142 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Tourisme 10
Expo à Hanovre. Le ralentissement de la croissan- mentation supérieurs à 10 %. On a pu également
ce économique et, très certainement, les attentats observer une évolution comparable du nombre de
du 11  septembre ont eu des répercussions globa- nuitées dans des régions situées en Roumanie, au
lement négatives sur l’évolution du tourisme du- Portugal et en Espagne.
rant les deux années qui ont suivi (2002 et 2003).
En 2003, le nombre des nuitées a baissé, passant à
1,73 milliard, puis de 2004 à 2007, il s’est à nouveau Part du tourisme récepteur
sensiblement accru. En 2007, le nombre des nuitées Toute analyse de l’évolution touristique d’une
dans les hôtels et les campings des pays de l’Union région accorde généralement une attention par-
s’est élevé à 1,94 milliard, approchant désormais la ticulière au tourisme récepteur, c’est-à-dire à la
barre des 2 milliards. fréquentation de cette région par les touristes
Les pays qui ont le plus bénéficié de cet essor sont étrangers. Les statistiques du tourisme définis-
les trois États baltes et la Pologne qui ont chacun sent leur statut d’étrangers en fonction de leur
enregistré des taux d’augmentation à deux chif- résidence habituelle et non de leur nationalité.
fres s’agissant des nuitées. En outre, la Bulgarie, Pendant leur séjour, les touristes étrangers, en
la Grèce, la Roumanie, l’Espagne, la Finlande, le particulier ceux qui viennent de pays lointains,
Portugal, le Royaume-Uni et la Hongrie ont égale- dépensent en moyenne plus d’argent par jour que
ment fait état de hausses supérieures à la moyenne les touristes nationaux et sont un facteur de de-
de 2,8 % de l’UE. Seuls le Luxembourg, la Slova- mande plus prononcé pour l’économie locale. Les
quie et Chypre ont déploré un recul du nombre de recettes ainsi perçues ont une incidence positive
nuitées pendant la période 2003-2007. sur la balance des paiements d’un pays. Elles peu-
vent, le cas échéant, compenser des déficits dans
La carte  10.5 montre l’évolution du nombre des
le commerce de marchandises avec l’étranger.
nuitées pendant la période 2003-2007. Il est évi-
dent que les régions situées dans les nouveaux La carte  10.6 indique la proportion de visiteurs
États membres de l’UE, en l’occurrence dans les étrangers dans le nombre total de nuitées par ré-
pays baltes, en Pologne et en Bulgarie, ont parti- gion. Les taux varient considérablement d’une ré-
culièrement bénéficié de l’évolution favorable du gion à l’autre, de moins de 5 % à plus de 90 %. En
tourisme pendant cette période. La majorité des Europe, les régions insulaires, du moins dans le sud
régions de ces pays a enregistré des taux d’aug- de la Communauté, ont une proportion particuliè-

Graphique 10.3: Évolution des nuitées dans les hôtels et campings 2000-2007 dans l’EU-27
Millions de nuits
2 000

1 950

1 900

1 850

1 800

1 750

1 700

1 650

1 600
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Notes: EE: 2000, 2001; IE: 2001; CY: 2000, 2002; MT: seulement les hôtels

Annuaire régional d’Eurostat 2009 143


10 Tourisme

Carte 10.5: Nuitées dans les hôtels et campings, par régions NUTS 2, taux d’accroissement annuel 2003-2007
Pourcentage

144 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Tourisme 10
rement élevée de visiteurs étrangers dans le nom- particulier des pays et des régions insulaires d’Euro-
bre total de nuitées. Cette observation se vérifie no- pe, de nombreuses régions côtières principalement
tamment pour les îles de Chypre et de Malte, mais dans le sud et de l’ensemble de la région alpine.
aussi pour les régions insulaires grecques, les îles
Grâce à une évolution particulièrement dynami-
espagnoles Illes Balears et Canarias, ainsi que les
que dans la majorité des nouveaux États membres
régions portugaises Regiãos Autónomas dos Aço-
d’Europe centrale et orientale, le tourisme contri-
res et da Madeira. En outre, Luxembourg, Praha, la
bue notamment à accélérer le processus d’adapta-
région croate Jadranska Hrvatska et le Tirol autri-
tion du niveau économique de ces pays à celui des
chien ont également des taux de visiteurs étrangers
anciens États membres de l’UE.
supérieurs à 90 % du nombre total de nuitées.
D’après l’Organisation mondiale du tourisme,
l’Europe est la région la plus visitée du monde.
Conclusion Cinq pays de l’Union européenne figurent sur
L’analyse de la structure et de l’évolution du tou­ la liste des dix pays les plus visités. La diversité
risme dans les régions d’Europe confirme le rôle culturelle, la richesse des paysages et l’excellente
compensatoire que joue ce secteur économique qualité de leur infrastructure touristique expli-
dans de nombreux pays. Son influence est particu- quent en grande partie ce remarquable classe-
lièrement grande dans les régions qui ne font pas ment. L’adhésion des nouveaux États membres
partie des centres économiques de leur pays et se constitue un enrichissement considérable pour
si­tuent souvent en périphérie. Les services touristi­ le tourisme. Ces pays renforcent, d’une part, la
ques sont alors des facteurs importants pour la diversité culturelle de l’Union et représentent,
créa­tion et la sauvegarde d’emplois, ainsi que pour d’autre part, pour de nombreux citoyens des des-
la ga­rantie de revenus à la population. C’est le cas en tinations nouvelles et attractives à découvrir.

Graphique 10.4: Nuitées dans les hôtels et campings, EU-27, taux d’accroissement annuel 2003-2007
Pourcentage

EU-27
BE
BG
CZ
DK
DE
EE
IE
EL
ES
FR
IT
CY
LV
LT
LU
HU
MT
NL
AT
PL
PT
RO
SI
SK
FI
SE
UK
– 0,5 % 0,0 % 5,0 % 10 % 15 % 20 % 25 %

Annuaire régional d’Eurostat 2009 145


10 Tourisme

Carte 10.6: Part des nuitées dans les hôtels et campings par des non-résidents, par régions NUTS 2, 2007

146 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Tourisme 10
Notes méthodologiques
Les données statistiques harmonisées concernant le tourisme sont collectées dans les pays de
l’Union européenne depuis 1996 sur la base de la directive 95/57/CE du Conseil du 23 novembre
1995 concernant la collecte d’informations statistiques dans le domaine du tourisme. Le programme
couvre, du côté de l’offre, les données sur les capacités d’hébergement disponibles (établissements,
chambres, lits) et leur utilisation (nombre d’arrivées et de nuitées) et, du côté de la demande, les in-
formations sur le comportement touristique de la population. Toutefois, on ne dispose de résultats
ventilés par région que du côté de l’offre.
La présentation des résultats statistiques relatifs au tourisme se limite aux données sur les «hôtels
et établissements similaires» et les «campings». Les résultats sur les «logements de vacances» ainsi
que sur les «autres hébergements collectifs», qui font également l’objet d’une collecte de données
dans le cadre de la directive relative à la collecte d’informations statistiques, ne sont pas pris en
compte dans l’analyse, car les possibilités de comparaison sont encore restreintes, en particulier au
niveau régional.
L’analyse des résultats statistiques relatifs au tourisme concerne à la fois les données sur les voya-
geurs à titre privé et celles sur les voyageurs d’affaires. Dans les statistiques, la notion de «tourisme»
est donc plus large que dans le sens populaire. Le choix de cette définition s’inscrit tout d’abord
dans une perspective économique, en ce sens que la demande de prestations des deux types de
voyageurs est similaire et que, du point de vue des prestataires, ces prestations sont dans une cer-
taine mesure interchangeables.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 147


Agriculture
11 Agriculture

Introduction pomorskie et Pomorskie). Un taux de couverture


par des céréales supérieur à 50 % de la SAU existe
La production végétale joue un rôle déterminant également en Europe septentrionale (Danemark,
dans la sécurité de l’alimentation humaine et ani- régions finlandaises Etelä-Suomi et Länsi-Suomi
male. L’agriculture, en tant que grande utilisatrice et région suédoise Östra Mellansverige, Småland
des sols, façonne le paysage rural. La moitié de la med öarna et Norra Mellansverige) ainsi qu’en
superficie de l’Union européenne est exploitée à Europe méridionale (région italienne Basilicata).
des fins agricoles, d’où l’importance de l’agricul- En Europe occidentale, la plus forte proportion
ture pour le milieu naturel de l’UE. La produc- de superficie céréalière par rapport à la SAU est
tion de produits de qualité exigés par le marché, enregistrée dans les régions françaises suivantes:
en harmonie avec l’environnement, est de plus en Île-de-France, Picardie, Centre et Alsace.
plus une priorité de l’agriculture européenne.
Une faible représentation des céréales dans la su-
L’édition de cette année de l’Annuaire des ré- perficie agricole utilisée s’observe dans les régions
gions se concentre sur l’utilisation de la superficie méridionales (à l’exception de Basilicata citée ci-
agricole et sur la production de certains produits dessus), dans certaines régions alpines, sur la côte
phare de l’agriculture européenne. Le chapitre atlantique de la péninsule Ibérique ou dans les ré-
sur l’agriculture se divise ainsi en deux grandes gions du nord de la Suède où ce type de cultures
parties: la première se penche sur l’utilisation du occupe moins de 10 % de la SAU.
sol de certains grands types de cultures (arables
et permanentes); la seconde se focalise sur la pro- Parmi ces régions figurent plus précisément quasi
duction de certaines grandes cultures et consiste toutes les régions du Portugal (excepté Lisboa),
en une comparaison régionale de la production certaines zones côtières d’Espagne (Galicia, Prin-
de blé, de maïs grain et de colza. cipado de Asturias, Cantabria, Comunidad Va-
lenciana et Canarias) et d’Italie (Liguria).

Superficie agricole utilisée Les régions alpines en Autriche (Kärnten, Salzburg,


Tirol et Vorarlberg) et en Italie (Valle d’Aosta/Val-
lée d’Aoste, Provincia Autonoma Bolzano/Bozen
Part de la superficie des céréales par
et Provincia Autonoma Trento) présentent des sur-
rapport à la superficie agricole utilisée faces céréalières inférieures à 10 % de la SAU.
Les céréales (y compris le riz) constituent, de par
Dans certaines des régions qui accordent la préfé-
la superficie qu’elles occupent et leur importance
rence aux surfaces en herbe et, le cas échéant, aux
dans l’alimentation humaine et animale, le plus
fourrages verts, une faible proportion de surfaces
grand groupe de cultures dans le monde.
est aussi dédiée aux céréales. Il s’agit de zones en
Au sein de l’UE, les céréales sont aussi les cultures Belgique (Prov. Luxembourg), en France (Corse,
les plus importantes et les plus répandues. Les sta- Limousin et département d’outre-mer de la Réu-
tistiques européennes sur les céréales regroupent nion), aux Pays-Bas (Friesland, Overijssel, Gel-
le blé, l’orge, le maïs, le seigle et le méteil, l’avoine, derland, Utrecht et Noord-Holland), de l’ensem-
le riz et les autres céréales telles que le triticale, le ble de l’Irlande et de la région Mellersta Norrland
sarrasin, le millet et l’alpiste. Ces cultures, dont en Suède.
des statistiques sont relevées dans tous les États
membres, à l’exception de Malte, couvraient, en Part de la superficie des cultures
2007, environ 30 % de la superficie agricole utili- permanentes par rapport à la superficie
sée (SAU) dans l’UE. agricole utilisée
Les céréales revêtent une importance si considé- Les cultures permanentes sont localisées surtout
rable que dans certaines régions elles représentent dans les régions du pourtour méditerranéen. On
plus de 50 % de la superficie agricole utilisée (car- entend par «cultures permanentes» des cultures
te 11.1). Il s’agit en particulier de régions de pays
de ligneux qui occupent le sol pendant plusieurs
des Balkans (Sud-Vest Oltenia et Bucureşti — Il-
années de suite, d’habitude pendant plus de cinq
fov en Roumanie) ou d’Europe centrale — surtout
ans, soit les arbres et les arbustes pour la produc-
de Hongrie (Közép-Dunántúl, Nyugat-Dunántúl
tion de fruits et de baies, les vignes et les oliviers
et Dél-Dunántúl), de Slovaquie (Bratislavský kraj
principalement.
et Západné Slovensko) et de Pologne (Łódzkie,
Lubelskie, Wielkopolskie, Zachodniopomorskie, Les cultures permanentes sont beaucoup moins
Lubuskie, Dolnośląskie, Opolskie, Kujawsko- importantes en termes de superficie que les cultu-

150 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Agriculture 11
Carte 11.1: Céréales (riz inclus) en pourcentage de la superficie agricole utilisée, par régions NUTS 2, 2007

Annuaire régional d’Eurostat 2009 151


11 Agriculture

Carte 11.2: Culture permanente en pourcentage de la superficie agricole utilisée, par régions NUTS 2, 2007

152 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Agriculture 11
res annuelles et même que les cultures céréalières. et l’étendue de la culture l’influencent beaucoup,
Elles sont aussi réparties de façon beaucoup plus demeure un bon indicateur de poids qu’une ré-
régionalisée, comme le montre la carte 11.2. gion peut avoir au niveau de la production d’une
zone plus vaste (pays et/ou UE). Les cartes citées
Les cultures permanentes demeurent importan-
et les paragraphes suivants donnent un aperçu de
tes dans l’agriculture de par le fait que leur pro-
la concentration de ces productions.
duction dégage en général une valeur ajoutée à
l’hectare plus importante que celle des cultures
annuelles et que ces productions sont essentielle- Production de blé
ment destinées à l’alimentation humaine. La culture du blé (blé tendre et blé dur) est sans
De plus, ces cultures jouent un rôle très impor- doute la plus importante production végétale de
tant non seulement dans la formation du paysage l’agriculture européenne. En 2007, le blé repré-
rural (vergers, vignes et oliviers), mais aussi dans sentait 46 % de la production de céréales de l’UE.
l’équilibre environnemental de l’agriculture. Le blé est essentiellement destiné à l’alimentation
humaine et animale, mais est également utilisé
La carte  11.2 montre clairement une spécialisa- pour la fabrication de produits transformés tels
tion des régions du pourtour méditerranéen dans que le bioéthanol et l’amidon.
les cultures permanentes. Les données régionales
sur ces cultures ne sont pas disponibles pour un Cette culture est aussi l’une des mieux réparties
certain nombre de pays de cette zone. au sein de l’UE; en effet, les statistiques relè­
vent seulement 5  régions ne produisant pas de
Sur les 14 régions ayant plus de 30 % de leur su- blé (Principado de Asturias en Espagne, Valle
perficie agricole utilisée en cultures permanentes, d’Aosta/Vallée d’Aoste et Provincia Autonoma
10 appartiennent au pourtour méditerranéen. Il Bolzano/Bozen en Italie, Mellersta Norrland et
s’agit de: 5 régions d’Espagne [Cataluña, Comuni- Övre Norrland en Suède).
dad Valenciana, Illes Balears, Andalucía et Región
de Murcia  — la région Comunidad Valenciana, En 2007, l’UE a produit plus de 120  millions de
par exemple, est une région fortement spécialisée tonnes de blé (dont 8,2 millions de tonnes de blé
dans les cultures d’oranges et d’agrumes à petits dur), et la superficie emblavée en blé a atteint
fruits (elle représente plus de 27 et 60 % des su- 24 millions d’hectares.
perficies de l’EU-27 en oranges et en agrumes à Vingt et une régions concentrent plus de la moitié
petits fruits, respectivement)]; 4  régions d’Italie de la production UE de blé (cette production a été
(Campania, Puglia, Calabria et Sicilia); 4 régions calculée sans celles de la République tchèque, de
du Portugal (Norte, Centro, Algarve et Região la Grèce et du Royaume-Uni, pays pour lesquels
Autónoma da Madeira); une région en France les données régionales ne sont pas disponibles).
(Languedoc-Roussillon).
Sur ces 21 régions, 10 appartiennent à la France
Une assez forte représentation des cultures per- (de la région la plus productrice à la moins pro-
manentes dans la SAU (entre 10 et 30 %) s’observe ductrice): Centre (qui représente 4,5  % de la
aussi à Malte et à Chypre, toujours des pays du production communautaire de blé), Picardie,
pourtour méditerranéen. Champagne-Ardenne, Poitou-Charentes, Pays
La région Aquitaine en France de même que La de la Loire, Nord  -  Pas-de-Calais, Bourgogne,
Rioja en Espagne doivent leur forte représenta- Haute-Normandie, Île-de-France et Bretagne.
tion des cultures permanentes dans la SAU à la Cela pousse la France au rang de premier pro­
culture de la vigne. ducteur de blé de l’UE qui a récolté près de 33 mil-
lions de tonnes de céréales en 2007.
La Prov. Limburg en Belgique doit sa forte repré-
sentation en cultures permanentes dans la SAU L’Allemagne, deuxième producteur (20,9  millions
aux vergers (surtout de pommiers et de poiriers). de tonnes), voit 8 de ses régions dans les 21 régions
les plus productrices, à savoir (de la région la plus
productrice à la moins productrice): Bayern (qui re-
Production agricole présente 3,6 % de la production communautaire de
blé), Niedersachsen, Sachsen-Anhalt, Nordrhein-
Les trois cartes  11.3, 11.4 et 11.5 présentent le
Westfalen, Mecklenburg-Vorpommern, Baden-
poids de chaque région dans la production totale
Württemberg, Thüringen et Schleswig-Holstein.
UE de trois importantes productions végétales
(blé, maïs et colza). La production régionale to- Ainsi, le «grenier» à blé de l’UE se situe dans
tale d’un produit agricole, même si le rendement la moitié nord de la France et l’Allemagne. Les

Annuaire régional d’Eurostat 2009 153


11 Agriculture

Carte 11.3: Production de blé, somme des régions qui représentent ensemble x % de la production
EU-27 de blé, par régions NUTS 2, 2007

154 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Agriculture 11
63  régions suivantes participent pour 40  % de Production de colza
la production totale de l’UE. Sur ces 63 régions,
La production UE de colza s’élevait en 2007 à
presque toutes les régions de Pologne (excepté 3)
y figurent. En effet, la Pologne est le quatrième 18,1 millions de tonnes, soit une progression de
producteur de blé après le Royaume-Uni (8,3 mil- 13 % par rapport à 2006. Le colza est destiné à la
lions de tonnes). fabrication d’huile (alimentaire mais surtout non
alimentaire, telle que la production de biodiésel)
Production de maïs grain et à l’alimentation animale (tourteaux de colza
issus de la trituration des graines de colza). La
La production UE de maïs grain s’élevait en 2007 progression de cette culture est sans doute due à
à 47,5 millions de tonnes, soit 18 % de la produc- la forte demande au cours de ces dernières années
tion de céréales. Le maïs grain est essentiellement en énergies renouvelables telles que le biodiésel.
destiné à l’alimentation animale, mais est égale-
ment utilisé pour les produits industriels tels que Le colza se prête plutôt à un climat tempéré. En ef-
l’amidon et la colle. fet, quatre des pays du sud de l’UE ne produisent
pas de colza (Portugal, Grèce, Chypre et Malte),
Cette culture de par ses besoins physiologiques a et les régions du sud (Espagne, Italie et Bulgarie)
une valence géographique plus restreinte au sein participent pour moins de 10 % de la production
des régions de l’UE. En effet, les États membres les communautaire de colza.
plus septentrionaux (Irlande, Royaume-Uni, Dane-
mark, Estonie, Lettonie, Finlande et Suède) ne pro- Treize régions (dont le Danemark) les plus pro-
duisent pas ou produisent très peu de maïs grain. ductrices en colza participent pour au moins
50 % de la production totale dans l’EU-27. Cette
Les 14 régions les plus productrices en maïs grain
production communautaire a été calculée sans
participent pour plus de 50 % de la production
les productions de la République tchèque et du
totale de maïs grain. Cette production commu-
Royaume-Uni, pays pour lesquels les données ré-
nautaire a été calculée sans la production de la
gionales ne sont pas disponibles.
République tchèque et de la Grèce, pays pour
lesquels les données régionales ne sont pas dis- Parmi ces régions, 8 sont localisées en Allema-
ponibles. gne, le premier producteur de colza, avec une
production atteignant les 5,3 millions de tonnes
Parmi ces régions, 7 se trouvent en France (de la
(de la région la plus productrice à la moins pro-
région la plus productrice à la moins productri-
ce): Aquitaine (qui représente 6,3 % de la produc- ductrice): Mecklenburg-Vorpommern (5,8  % de
tion communautaire), Poitou-Charentes, Midi- la production communautaire), Bayern, Sach-
Pyrénées, Alsace, Pays de la Loire, Rhône-Alpes sen-Anhalt, Niedersachsen, Schleswig-Holstein,
et Centre. Quatre régions sont localisées dans le Sachsen, Thüringen et Brandenburg.
nord de l’Italie (de la région la plus productrice Quatre sont localisées en France, le deuxième pro-
à la moins productrice): Veneto, Lombardia (qui ducteur de colza, avec une production de 4,6 mil-
représente 6,2  % de la production communau- lions de tonnes (de la région la plus productrice
taire), Piemonte et Friuli-Venezia Giulia. Une se à la moins productrice): Centre (6  % de la pro-
trouve en Hongrie (Dél-Dunántúl, qui représente duction communautaire), Champagne-Ardenne,
2,3 % de la production communautaire), une en Bourgogne et Lorraine. Le Danemark participe,
Espagne (Castilla y León, 2,2 % de la production lui, pour 3,9 % de la production communautaire.
communautaire) et une en Allemagne (Bayern,
2,1 % de la production communautaire). Les 34 régions suivantes participent pour 40 % de
la production UE. La Pologne qui est le troisième
Les 40  régions suivantes participent pour 40  % producteur de l’UE de colza avec 2,1 millions de
de la production UE. La Roumanie qui est le qua- tonnes voit 10 de ses régions dans ce groupe (de
trième producteur de l’EU-27 de maïs grain [après la région la plus productrice à la moins productri-
la France (14 millions de tonnes), l’Italie (9,9 mil- ce): Wielkopolskie (2,1 % de la production com-
lions) et la Hongrie (4 millions)], avec 3,9 millions munautaire), Kujawsko-pomorskie, Zachodnio-
de tonnes, voit toutes ses régions, excepté celle de
pomorskie, Dolnośląskie, Opolskie, Pomorskie,
Bucureşti — Ilfov, dans ce groupe. Ce pays en ef-
Warmińsko-mazurskie, Lubelskie, Mazowieckie
fet est fortement spécialisé dans la culture de maïs
et Lubuskie.
grain (2,5 millions d’hectares, soit la plus grande
superficie de l’UE), mais ses rendements sont Il est à noter que les pays baltiques (Estonie et Li-
moins élevés que ceux des anciens États membres. tuanie) figurent dans ce groupe.

Annuaire régional d’Eurostat 2009 155


11 Agriculture

Carte 11.4: Production de maïs grain, somme des régions qui représentent ensemble x % de la production
EU-27 de maïs grain, par régions NUTS 2, 2007

156 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Agriculture 11
Carte 11.5: Production de colza, somme des régions qui représentent ensemble x % de la production
EU-27 de colza, par régions NUTS 2, 2007

Annuaire régional d’Eurostat 2009 157


11 Agriculture

Conclusion Il importe toutefois de souligner que la qualité


et l’intensité de la production ne sont pas les
seuls facteurs déterminant l’évolution du secteur
Les conditions tant climatiques que géographi- agricole. D’autres critères (développement rural,
ques exercent une grande influence sur l’utilisa- environnement, sécurité alimentaire, etc.) sont
tion agricole des sols. Les préférences en matière devenus de plus en plus importants et pourront
de production animale et végétale diffèrent d’une encore influencer et modifier le visage régional
région à l’autre dans toute l’Europe. actuel de notre agriculture.

Notes méthodologiques
La superficie agricole utilisée comprend les cultures arables, les superficies toujours en herbe, les
cultures permanentes et les autres superficies agricoles telles que les jardins familiaux.
Les céréales comprennent le blé (blé tendre et blé dur), l’orge, le maïs grain, le seigle et le méteil,
l’avoine et les mélanges de céréales d’été, le triticale, le sorgho, les autres céréales telles que le sar-
rasin, le millet, l’alpiste et le riz.
Les cultures permanentes sont des cultures agricoles, notamment ligneuses, occupant le sol pen-
dant plus de cinq ans (les prairies permanentes sont exclues).
Pour les cartes 11.3, 11.4 et 11.5, le total de la production UE ainsi que la somme des régions repré-
sentant un certain pourcentage de la production UE ont été obtenus en excluant les pays qui n’ont
pas fourni des données régionales. Ainsi, pour la production UE de blé (carte 11.3), cette production
n’inclut pas les productions de la République tchèque, de la Grèce et du Royaume-Uni. Pour la pro-
duction UE de maïs grain (carte 11.4), cette production n’inclut pas les productions de la République
tchèque et de la Grèce. De même, pour la production UE de colza (carte  11.5), cette production
n’inclut ni celle de la République tchèque ni celle du Royaume-Uni.

158 Annuaire régional d’Eurostat 2009


Annexe
UNION EUROPÉENNE: régions au niveau NUTS 2

Belgique DK04 Midtjylland DEB2 Trier


BE10 Région de Bruxelles-Capitale/ DK05 Nordjylland DEB3 Rheinhessen-Pfalz
Brussels Hoofdstedelijk Gewest
DEC0 Saarland
BE21 Prov. Antwerpen
Allemagne
DED1 Chemnitz
BE22 Prov. Limburg (B) DE11 Stuttgart
DED2 Dresden
BE23 Prov. Oost-Vlaanderen DE12 Karlsruhe
DED3 Leipzig
BE24 Prov. Vlaams-Brabant DE13 Freiburg
DEE0 Sachsen-Anhalt
BE25 Prov. West-Vlaanderen DE14 Tübingen
DEF0 Schleswig-Holstein
BE31 Prov. Brabant Wallon DE21 Oberbayern
DEG0 Thüringen
BE32 Prov. Hainaut DE22 Niederbayern

BE33 Prov. Liège DE23 Oberpfalz Estonie


BE34 Prov. Luxembourg (B) DE24 Oberfranken EE00 Eesti

BE35 Prov. Namur DE25 Mittelfranken


Irlande
DE26 Unterfranken
Bulgarie IE01 Border, Midland and Western
DE27 Schwaben
BG31 Severozapaden IE02 Southern and Eastern
DE30 Berlin
BG32 Severen tsentralen Grèce
DE41 Brandenburg — Nordost
BG33 Severoiztochen GR11 Anatoliki Makedonia, Thraki
DE42 Brandenburg — Südwest
BG34 Yugoiztochen GR12 Kentriki Makedonia
DE50 Bremen
BG41 Yugozapaden GR13 Dytiki Makedonia
DE60 Hamburg
BG42 Yuzhen tsentralen GR14 Thessalia
DE71 Darmstadt
République tchèque GR21 Ipeiros
DE72 Gießen
CZ01 Praha GR22 Ionia Nisia
DE73 Kassel
CZ02 Střední Čechy GR23 Dytiki Ellada
DE80 Mecklenburg-Vorpommern
CZ03 Jihozápad GR24 Sterea Ellada
DE91 Braunschweig
CZ04 Severozápad GR25 Peloponnisos
DE92 Hannover
CZ05 Severovýchod GR30 Attiki
DE93 Lüneburg
CZ06 Jihovýchod GR41 Voreio Aigaio
DE94 Weser-Ems
CZ07 Střední Morava GR42 Notio Aigaio
DEA1 Düsseldorf
CZ08 Moravskoslezsko GR43 Kriti
DEA2 Köln
Danemark DEA3 Münster Espagne
DK01 Hovedstaden DEA4 Detmold ES11 Galicia
DK02 Sjælland DEA5 Arnsberg ES12 Principado de Asturias
DK03 Syddanmark DEB1 Koblenz ES13 Cantabria

Annuaire régional d’Eurostat 2009 159


ES21 País Vasco FR83 Corse Hongrie
ES22 Comunidad Foral de Navarra FR91 Guadeloupe HU10 Közép-Magyarország
ES23 La Rioja FR92 Martinique HU21 Közép-Dunántúl
ES24 Aragón FR93 Guyane HU22 Nyugat-Dunántúl
ES30 Comunidad de Madrid FR94 Réunion HU23 Dél-Dunántúl
ES41 Castilla y León HU31 Észak-Magyarország
Italie
ES42 Castilla-La Mancha HU32 Észak-Alföld
ITC1 Piemonte
ES43 Extremadura HU33 Dél-Alföld
ITC2 Valle d’Aosta/Vallée d’Aoste
ES51 Cataluña
ITC3 Liguria Malte
ES52 Comunidad Valenciana
ITC4 Lombardia MT00 Malta
ES53 Illes Balears
ITD1 Provincia Autonoma Pays-Bas
ES61 Andalucía
Bolzano/Bozen
ES62 Región de Murcia NL11 Groningen
ITD2 Provincia Autonoma Trento
ES63 Ciudad Autónoma de Ceuta NL12 Friesland (NL)
ITD3 Veneto
ES64 Ciudad Autónoma de Melilla NL13 Drenthe
ITD4 Friuli-Venezia Giulia
ES70 Canarias NL21 Overijssel
ITD5 Emilia-Romagna
NL22 Gelderland
France ITE1 Toscana
NL23 Flevoland
FR10 Île-de-France ITE2 Umbria
NL31 Utrecht
FR21 Champagne-Ardenne ITE3 Marche NL32 Noord-Holland
FR22 Picardie ITE4 Lazio NL33 Zuid-Holland
FR23 Haute-Normandie ITF1 Abruzzo NL34 Zeeland
FR24 Centre ITF2 Molise NL41 Noord-Brabant
FR25 Basse-Normandie ITF3 Campania NL42 Limburg (NL)
FR26 Bourgogne ITF4 Puglia
Autriche
FR30 Nord - Pas-de-Calais ITF5 Basilicata
AT11 Burgenland (A)
FR41 Lorraine ITF6 Calabria
AT12 Niederösterreich
FR42 Alsace ITG1 Sicilia
AT13 Wien
FR43 Franche-Comté ITG2 Sardegna
AT21 Kärnten
FR51 Pays de la Loire
Chypre AT22 Steiermark
FR52 Bretagne
CY00 Kypros/Kıbrıs AT31 Oberösterreich
FR53 Poitou-Charentes
AT32 Salzburg
FR61 Aquitaine Lettonie
AT33 Tirol
FR62 Midi-Pyrénées LV00 Latvija
AT34 Vorarlberg
FR63 Limousin
Lituanie
FR71 Rhône-Alpes Pologne
LT00 Lietuva
FR72 Auvergne PL11 Łódzkie
FR81 Languedoc-Roussillon Luxembourg PL12 Mazowieckie
FR82 Provence-Alpes-Côte d’Azur LU00 Luxembourg (Grand-Duché) PL21 Małopolskie

160 Annuaire régional d’Eurostat 2009


PL22 Śląskie SI02 Zahodna Slovenija UKE2 North Yorkshire
PL31 Lubelskie UKE3 South Yorkshire
Slovaquie
PL32 Podkarpackie UKE4 West Yorkshire
SK01 Bratislavský kraj
PL33 Świętokrzyskie UKF1 Derbyshire and Nottinghamshire
SK02 Západné Slovensko
PL34 Podlaskie UKF2 Leicestershire, Rutland
SK03 Stredné Slovensko
PL41 Wielkopolskie and Northamptonshire
SK04 Východné Slovensko
PL42 Zachodniopomorskie UKF3 Lincolnshire
PL43 Lubuskie Finlande UKG1 Herefordshire, Worcestershire
PL51 Dolnośląskie FI13 Itä-Suomi and Warwickshire

PL52 Opolskie FI18 Etelä-Suomi UKG2 Shropshire and Staffordshire

PL61 Kujawsko-pomorskie FI19 Länsi-Suomi UKG3 West Midlands

PL62 Warmińsko-mazurskie FI1A Pohjois-Suomi UKH1 East Anglia

PL63 Pomorskie FI20 Åland UKH2 Bedfordshire and Hertfordshire


UKH3 Essex
Portugal Suède
UKI1 Inner London
PT11 Norte SE11 Stockholm
SE12 Östra Mellansverige UKI2 Outer London
PT15 Algarve
SE21 Småland med öarna UKJ1 Berkshire, Buckinghamshire
PT16 Centro (P)
and Oxfordshire
PT17 Lisboa SE22 Sydsverige
UKJ2 Surrey, East and West Sussex
PT18 Alentejo SE23 Västsverige
UKJ3 Hampshire and Isle of Wight
PT20 Região Autónoma dos Açores SE31 Norra Mellansverige
UKJ4 Kent
PT30 Região Autónoma da Madeira SE32 Mellersta Norrland
UKK1 Gloucestershire, Wiltshire
SE33 Övre Norrland
Roumanie and Bristol/Bath area
RO11 Nord-Vest Royaume-Uni UKK2 Dorset and Somerset
RO12 Centru UKC1 Tees Valley and Durham UKK3 Cornwall and Isles of Scilly
RO21 Nord-Est UKC2 Northumberland and Tyne UKK4 Devon
and Wear
RO22 Sud-Est UKL1 West Wales and The Valleys
UKD1 Cumbria
RO31 Sud — Muntenia UKL2 East Wales
UKD2 Cheshire
RO32 Bucureşti — Ilfov UKM2 Eastern Scotland
UKD3 Greater Manchester
RO41 Sud-Vest Oltenia UKM3 South Western Scotland
UKD4 Lancashire
RO42 Vest
UKM5 North Eastern Scotland
UKD5 Merseyside
Slovénie UKM6 Highlands and Islands
UKE1 East Yorkshire
SI01 Vzhodna Slovenija and Northern Lincolnshire UKN0 Northern Ireland

Annuaire régional d’Eurostat 2009 161


PAYS CANDIDATS:
régions statistiques au niveau 2

Croatie
HR01 Sjeverozapadna Hrvatska
HR02 Središnja i Istočna (Panonska) Hrvatska
HR03 Jadranska Hrvatska

Ancienne République yougoslave de Macédoine


MK00 Poranešnata jugoslovenska Republika Makedonija

Turquie
TR10 İstanbul
TR21 Tekirdağ
TR22 Balıkesir
TR31 İzmir
TR32 Aydın
TR33 Manisa
TR41 Bursa
TR42 Kocaeli
TR51 Ankara
TR52 Konya
TR61 Antalya
TR62 Adana
TR63 Hatay
TR71 Kırıkkale
TR72 Kayseri
TR81 Zonguldak
TR82 Kastamonu
TR83 Samsun
TR90 Trabzon
TRA1 Erzurum
TRA2 Ağrı
TRB1 Malatya
TRB2 Van
TRC1 Gaziantep
TRC2 Şanlıurfa
TRC3 Mardin

162 Annuaire régional d’Eurostat 2009


PAYS DE L’AELE:
régions statistiques au niveau 2

Islande
IS00 Ísland

Liechtenstein
LI00 Liechtenstein

Norvège
NO01 Oslo og Akershus
NO02 Hedmark og Oppland
NO03 Sør-Østlandet
NO04 Agder og Rogaland
NO05 Vestlandet
NO06 Trøndelag
NO07 Nord-Norge

Suisse
CH01 Région lémanique
CH02 Espace Mittelland
CH03 Nordwestschweiz
CH04 Zürich
CH05 Ostschweiz
CH06 Zentralschweiz
CH07 Ticino

Annuaire régional d’Eurostat 2009 163


Commission européenne

Annuaire régional d’Eurostat 2009

Luxembourg: Office des publications de l’Union européenne

2009 — 163 p. — 21 x 29,7 cm

ISBN 978-92-79-11697-1
ISSN 1830-9682

Prix au Luxembourg (TVA exclue): 30 EUR


Comment vous procurer les publications
de l’Union européenne?
Publications payantes:
• sur le site de l’EU Bookshop: http://bookshop.europa.eu;
• chez votre libraire, en lui donnant le titre, le nom de l’éditeur et/ou le numéro
ISBN;
• en contactant directement un de nos agents de vente.
Vous obtiendrez leurs coordonnées en consultant le site: http://bookshop.
europa.eu ou par télécopie au numéro suivant: +352 2929-42758.
Publications gratuites:
• sur le site de l’EU Bookshop: http://bookshop.europa.eu;
• auprès des représentations ou délégations de la Commission européenne.
Vous obtiendrez leurs coordonnées en consultant le site: http://ec.europa.eu
ou par télécopie au numéro suivant: +352 2929-42758.
ISSN 1830-9682

Livres statistiques

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Annuaire régional d’Eurostat 2009


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L’information statistique est indispensable à qui veut
comprendre notre monde si complexe et en constante
mutation. L’Annuaire régional d’Eurostat 2009 constitue

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une mine d’informations sur la vie dans les régions des
27 États membres de l’Union européenne et également
dans les pays candidats et dans ceux de l’AELE. Si vous
voulez en savoir plus sur la manière dont les régions
d’Europe évoluent dans un certain nombre de domaines
statistiques, voici la publication qu’il vous faut! Les
textes ont été rédigés par des experts des divers
domaines statistiques et sont accompagnés de cartes
statistiques, de graphiques et de tableaux sur chacun
des sujets. Un vaste ensemble de données régionales
sont présentées sur les thèmes suivants: population;
villes européennes; marché du travail; produit intérieur
brut; comptes des ménages; statistiques structurelles
des entreprises; société de l’information; science,
technologie et innovation; éducation; tourisme;
agriculture. La présente publication est disponible en
allemand, en anglais et en français.

http://ec.europa.eu/eurostat

ISBN 978-92-79-11697-1

9 789279 116971
Prix au Luxembourg (TVA exclue): 30 EUR

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