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Brigitte Girardin au JDD: "Aucune raison que l'on se renie"

mercredi 12 janvier 2011 :: Démocratie :: # 1759 :: rss

Afin de se dégager le terrain en vue de 2012, Nicolas Sarkozy tenterait-il de se "réconcilier" avec Dominique de Villepin? C’est
ce qu’avance Le Canard Enchaîné, mercredi, affirmant que Bruno Le Maire (Agriculture) et François Baroin (Budget), deux
ministres proches de l’ancien bras droit de Jacques Chirac, ont été chargés par l’Elysée de jouer les "Messieurs Bons offices"
dans cette délicate médiation. Mission impossible?

"Ils n’ont aucune chance de parvenir à leurs fins", tranche Brigitte Girardin, numéro 2 de République solidaire, le parti de
l’ancien Premier ministre.

Le journal du Dimanche: Nicolas Sarkozy pourrait recevoir Dominique de Villepin à l’Elysée dans le cadre de ses
consultations concernant la présidence française du G20 et du G8. Vous confirmez?

Brigitte Girardin: Nous avons déjà eu vent de cette information par la presse la semaine dernière et certains de vos collègues
ont déjà annoncé que nous avions accepté cette invitation! La vérité, c’est qu’à ce jour, nous n’avons reçu aucune précision
particulière de la part de l’Elysée. Au-delà de ça, Dominique de Villepin est un républicain et à ce titre il n’y a aucune raison qu’il
ne se rende pas à l’Elysée à la rencontre de Nicolas Sarkozy. Je vous rappelle que cela avait déjà été le cas en 2008, dans le
cadre de consultations au moment de la présidence française de l’Union européenne. C’est d’ailleurs la dernière fois qu’ils se
sont vus.

Selon Le Canard Enchaîné, Bruno Le Maire et François Baroin auraient été chargés de préparer le terrain à une
hypothétique réconciliation entre les deux hommes…

(elle coupe) La seule chose que j’ai à dire, c’est qu’ils n’ont aucune chance de parvenir à leurs fins! Les choses sont très claires:
nous sommes déterminés à proposer une alternative au pays et nous travaillons actuellement sur notre projet politique. Il n’y a
aucune raison que l’on se renie. Si Dominique de Villepin doit être reçu à l’Elysée, cela n’aura rien à voir avec des considérations
de politique intérieure.

Il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy avait tenté de se rapprocher de François Bayrou. Selon vous, l’Elysée
cherche à opérer la même manœuvre avec Dominique de Villepin?

Je ne soupçonne rien du tout et je ne fais aucune hypothèse sur quelque manœuvre que ce soit. Cela fait des mois et des
années que Dominique de Villepin n’a de cesse de dire ce qu’il pense de la politique menée par Nicolas Sarkozy. Il est vrai qu’à
un moment, on aurait pu espérer que les orientations changent, mais cela n’a pas été le cas. Et ce n’est pas à quinze mois
d’une élection présidentielle que le mode de gouvernement évoluera. Nous, notre préoccupation actuelle, c’est de faire entendre
nos propositions, qui sont fortes. Nous espérons d’ailleurs que les médias vont un peu plus nous écouter que ces derniers
mois…

Quelles sont vos relations avec l’UMP? Comptez-vous saisir la "main tendue" par Jean-François Copé en fin
d’année dernière?

Il n’y a pas de main tendue: Dominique de Villepin voit Jean-François Copé régulièrement depuis 2007. Leur contact est certes
amical, mais chacun défend ses convictions. Nous avons été les fondateurs de l’UMP et aujourd’hui, nous ne nous y
reconnaissons plus. Nous ne défendons plus les mêmes valeurs. Il n’y a pas eu de rupture, car nous, nous restons fidèles à
notre famille d’origine, la famille gaulliste. Or, celle-ci n’est plus audible au sein de l’UMP, d’où notre choix de faire entendre
notre propre voix. Nous menons nos combats à l’intérieur et à l’extérieur de l’UMP. République solidaire est un mouvement qui
se veut au-dessus des partis, qui va défendre une alternative à la politique de Nicolas Sarkozy en 2012. Et nous ne changerons
pas de ligne, malgré toutes les rumeurs que certains font circuler dans la presse.

Quid du procès en appel qui attend Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream?

Alors là, je peux vous dire que ce procès ne nous préoccupe pas le moins du monde. Dominique de Villepin était déjà très
serein en septembre 2009 (date de l’ouverture du procès en première instance, ndlr), et cela n’a pas changé aujourd’hui.
Certes, cela va nous empêcher d’occuper le terrain comme nous le souhaitons une partie du mois de mai (le procès en appel
s’ouvrira le 2 mai, ndlr), mais c’est tout. Cette affaire n’a jamais interféré dans notre action politique. Nous défendrons ce que
nous avons à défendre, nous avons une vision et un projet, dont vous connaitrez d’ailleurs les détails très prochainement...

Source: Propos recueillis par Nicolas Moscovici

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