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Cérémonie du Prix « Femme exilée, femme engagée » 2011

« Ce sont elles les vrais modèles »

Vendredi 1er avril 2011


Uni Dufour

Madame l’ancienne présidente de la Confédération,


Madame la Conseillère aux Etats,
Madame la Co-présidente de l’Assemblée Constituante,
Madame la Directrice de l’Office des droits humains,
Mesdames et Messieurs les représentant-e-s du monde politique,
diplomatique et associatif,
Madame la Fondatrice du Prix « Femme exilée, femme engagée »,
Mesdames les lauréates,
Mesdames les marraines,
Mesdames et Messieurs,
Chères amies et chers amis,

Au nom des Autorités de la Ville de Genève, je vous souhaite une très


cordiale bienvenue à l’occasion de cette 10ème Cérémonie de remise du
Prix « Femme exilée, femme engagée ».

Merci, tout particulièrement, à Madame Alba Viotto, créatrice et animatrice


du Prix « Femme exilée, femme engagée ».

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Madame Viotto, vous êtes à la fois l’âme et l’esprit de ce prix. Et c’est
l’esprit de Genève que vous avez insufflé dans ces cérémonies qui
rendent un hommage ostensible, à celles qui sans vous, seraient peut-être
restées dans l’oubli, qui seraient restées transparentes au regard public.

Je ne peux pas résister à citer un extrait du portrait que vos ami-e-s


d’Amnesty International ont fait de vous, l’an passé, (merci à Fabienne
Bugnon de l’avoir rappelé à mon souvenir) :

« Faire pression, harceler, Alba ne s’en prive pas. Alors, entre nous,
c’est une sacrée enquiquineuse, pas vrai ? Et comment ! Et ce n’est
pas fini, qu’on se le dise. «A chaque fois qu’on fait du chemin, on se
rend compte qu’il y a encore beaucoup de chemin.
Et j’ai bon espoir, les jeunes vont continuer (…) Et c’est bien ce
qu’elle veut, «des citoyens pas commodes qui ne se laissent pas
raconter de balivernes»… et ce qu’elle est! Et comme dit le proverbe,
« tout seul on avance plus vite, mais à plusieurs on va plus loin ».
Alba Viotto continue donc le combat en compagnonnage pour aller
plus loin, plus longtemps. »

Pour ce 10ème anniversaire, qui n’est donc qu’une étape dans ce « combat
en compagnonnage », j’ai eu envie de vous offrir – au nom de la Ville de
Genève un petit présent, sans prétention, pour « marquer le coup » tout
simplement.

L’esprit de Genève, tel que je le conçois, mais également sûrement tel que
vous le concevez, prend corps par l’engagement dans la Cité, par
l’initiative citoyenne, par la posture éthique de ces femmes qui ont, à leur
manière, laissé une empreinte singulière dans la Genève contemporaine.

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Mais tout d’abord, bravo aux lauréates 2011 ; bravo pour vos parcours
personnels, pavés de vos prises de positions et d’engagements, qui vous
ont amenées à recevoir aujourd’hui cette juste distinction.

J’aimerais vous dire très simplement combien j’ai d’admiration pour vos
postures respectives, pour les choix difficiles que vous avez dû faire, pour
les obstacles que vous avez surmontés, et pour les succès personnels que
vous avez obtenus.

J’admire votre courage et votre ténacité de personne humaine, de femme


résolue et de citoyenne engagée !

J’admire votre parcours d’exilée, car l’exil – quelle qu’en puisse être la
raison - est toujours un triple défi : le défi, tout d’abord, du départ, du
déracinement, du deuil des repères de son enfance ou de sa jeunesse ; le
défi, ensuite, du parcours du migrant, chaotique et incertain, cherchant
dans un rêve d’ailleurs de quoi reconstruire son espérance ; le défi,enfin,
du point de chute dans un pays hôte qui n’est pas toujours le pays du
meilleur accueil, le désir d’intégration qui est souvent source de frustration,
car cette intégration n’est pas toujours désirée en retour par les
autochtones.

De quelle force d’affirmation vous avez dû faire preuve ! Et quelle


abnégation il vous fallu pour dépasser les doutes ; et de quel espoir en
l’avenir vous avez su rester les porteuses !

Mesdames, vous qui avez réussi à rassembler votre énergie dans un


engagement civique, politique au sens large et noble du terme, un

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engagement pour le bien commun, vous pouvez aujourd’hui être
légitimement fières de vos entreprises et de vos succès.

Vous avez opposé votre liberté à toutes les fatalités : à celles qui tombent
sur les épaules des femmes dès leur naissance ; à celles qui entravent la
marche des migrantes et des migrants dès qu’ils franchissent le pas de
leur porte. Vous avez opposé votre engagement au destin qu’on vous avait
tracé. Et autour de vous, vous avez regroupé vos semblables.

Comme des milliers de migrantes et de migrants l’ont fait avant vous, par
votre ancrage ici et maintenant, vous contribuez à sculpter la Genève que
nous aimons, que nous respectons et dont nous sommes fières.

Les vrais modèles, effectivement, ce sont vous, Mesdames ! Et nos filles


sauront sur quelles traces poser leurs pas.

Je vous remercie.

Sandrine Salerno
Maire de Genève

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