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CHAPITRE II

PROBLEMATIQUE, PLAN
ET REDACTION
LA PROBLEMATIQUE
// PREPARER SA RECHERCHE:
CERNER LE SUJET
« La problématique: art, science de poser les problèmes. =>
questionnement. – Ensemble de problèmes dont les éléments
sont liés », Le Petit Robert.

« La problématique est la formulation d’une question


centrale concernant ce qui pose problème dans le sujet
traité ». « Elle correspond à une reformulation interrogative
de l’intitulé initial du sujet ». « En somme la
problématique doit poser une question centrale par
rapport au sujet choisi, annoncer une idée directrice
pour la suite du travail, et esquisser une démarche
démonstrative qui sera suivie tout au long de la rédaction.
Enfin, la problématique doit recevoir l’aval du directeur de recherche ».
LA PROBLEMATIQUE

La problématique se définit comme « l’ensemble construit


autour de la question principale ». « Ligne directrice du
mémoire qui apparaîtra sous forme d’une question ».
« Question à partir de laquelle le plan doit découler ».
« Problématique = un champ et une ou des
hypothèses ».
L’hypothèse est une anticipation de la réponse à la question principale;
l’hypothèse doit être plausible, vérifiable et précise.
« La problématique est la question qui montre en quoi et
pourquoi le sujet fait problème, pourquoi il mérite
d’être examiné. C’est en fait à la fois une interrogation et
un point de vue sur la question; en elle est déjà contenu le
cheminement que la pensée va suivre pour résoudre le
problème ».
LA PROBLEMATIQUE

« Définir une problématique, c’est-à-dire une question à


partir de laquelle le plan doit découler. Cette
problématique se construit par tâtonnements, par des
allers-retours entre l’intuition et les lectures, entre la
théorie et les faits ».

«  Problématiser, c’est se poser, sous la forme d’une


question, un problème à résoudre ».
LA PROBLEMATIQUE

« Trouver la problématique d’un sujet se fait en


deux temps.
Il faut,
- d’abord formuler la question que pose le sujet
de la manière la plus explicite possible
- ensuite faire apparaître une réponse
problématique à cette question ».
LA PROBLEMATIQUE

Reformuler le sujet au sein d’une phrase interrogative


implique de bien respecter les principaux termes
du sujet et donc de les comprendre. Le sujet
présente généralement un cadre spatio-temporel
empirique et un cadre conceptuel théorique. Toute
reformulation d’une question implicite posée par
un sujet en une question problématique explicite
doit respecter à la lettre ce cadre empirico-
théorique.
LA PROBLEMATIQUE

Un sujet est toujours une question, que celle-ci soit


formulée de manière explicite ou implicite par le libellé
du sujet. Mais ce n’est pas n’importe quelle
question, puisque celle-ci doit être problématique.
Qu’est-ce que cela veut dire? Tout simplement que la
réponse à cette question doit poser un problème
au candidat. Plus exactement, le candidat se doit
de faire apparaître que la réponse à la question du
sujet lui pose un problème.
Ce qui revient à dire que l’on peut y répondre par
« oui » ou par « non ».
LA PROBLEMATIQUE

La question principale est correcte si, et seulement si,


elle respecte scrupuleusement le cadre empirico-
théorique du sujet d’une part et d’autre part
l’étudiant peut y répondre par « oui » ou par
« non ».
LA PROBLEMATIQUE

Exemples:
1. Thème: « Politiques économiques » et « crises
économiques »
Sujet: « Les politiques monétaires et budgétaires dans les deux
grandes crises du XXe siècle ».
Le cadre empirique: le cadre spatio-temporel est facile à
repérer. Il s’agit ici des deux grandes crises économiques
du 20e siècles: celle de 1929 et des années trente d’une
part, et celle du choc pétrolier et de la fin des années
soixante-dix de l’autre (concernant le cadre géographique, il
s’agit bien sûr des grands pays de l’Amérique du Nord et
d’Europe occidentale).
Le cadre théorique: les concepts théoriques en jeu sont ici les
politiques économiques conjoncturelles, sous leurs deux
versions, budgétaire et monétaire.
LA PROBLEMATIQUE

La problématique: tout le problème consiste à évaluer l’efficacité


des politiques conjoncturelles au regard des deux grandes
crises économiques du siècle dernier.
La question explicite: « Les politiques économiques
conjoncturelles sont-elle efficaces, à l’épreuve des deux
grandes crises économiques des années trente et des
années soixante-dix? »

La question formulée de manière explicite, respecte bien le


cadre empirico-théorique d’une part et d’autre part il est
possible d’y répondre de manière affirmative ou de manière
négative.
LA PROBLEMATIQUE

2. Thème: « Innovation » et « croissance économique »


Sujet: « Dans quelle mesure l’innovation influence-t-elle la
croissance économique ?»
Le cadre empirique: le cadre spatio-temporel est celui des
économies de marché depuis la révolution industrielle
jusqu’à nos jours.
Le cadre théorique: le cadre théorique est borné par les théories
de l’innovation et du progrès technique, d’une part, et par
les théories de la croissance, de l’autre.
La problématique: tout le problème consiste ici à savoir si, oui
ou non, l’innovation stimule durablement la croissance
économique.
LA PROBLEMATIQUE

La question explicite: « L’innovation influence-t-elle la


croissance économique »?

La question formulée de manière explicite, respecte bien le


cadre empirico-théorique d’une part et d’autre part il est
possible d’y répondre de manière affirmative ou de manière
négative.
LE PLAN

Le plan constitue l’ensemble construit, organisé et raisonné


des étapes qui seront suivies lors de la rédaction.
Le plan concerne la structuration des éléments réunis en vue
de leur mise par écrit dans le cadre d’un exposé cohérent et
argumenté.
Le plan est une suite logique de titres à partir d’une idée
directrice claire. Le plan doit être progressif, c’est-à-
dire qu’il doit avancer par étape.
Le plan n’est que le reflet de l’organisation de vos idées autour
d’une problématique qui lui est spécifique.
Le plan est une façon d’organiser logiquement sa pensée.
Le plan fixe les parties et les sections qui seront développées lors
de la rédaction.
LE PLAN

Un bon plan :
Permet au lecteur de suivre le déroulement de votre pensée,
c’est-à-dire d’éviter qu’il ne se demande où il est et où
vous voulez en venir. Le plan guide le lecteur pour qu’il
parvienne à la conclusion, convaincu par vos propos.
Est un plan que la logique et la cohérence imposent, c’est-à-dire
dans lequel le passage d’une partie à une autre n’est
pas arbitraire. Les enchaînements ne signifient pas: « Voilà
ce que j’ai examiné jusque-là, maintenant passons à autre
chose », mais « j’en suis arrivé à un point qui fait que je dois
passer à une position différente ».
LE PLAN

Un bon plan :
Permet de maintenir le même nombre de subdivisions dans les
divisions supérieures (parties, chapitre, section), c’est-à-dire
deux parties appellent deux chapitres par parties et deux
sections par chapitre.
Permet l’équilibre volumique des parties, chapitres, sections, …
Est construit de telle manière à ce que les rubriques relatives aux
descriptions (aller du général au particulier) précèdent celles
relatives aux explications et synthèses
LE PLAN

Il est nécessaire de rappeler que la recherche documentaire et la


recherche du plan sont deux tâches qui vont de paire: durant
la période de recherche documentaire, la réflexion s’exerce
et prépare le devoir à venir. En effet, un plan ne surgit pas
de nulle part, comme une nouveauté: des ébauches de plan,
des orientations générales, des idées directrices ont
nécessairement accompagné certaines des étapes de la
recherche documentaire.
Au moment de concevoir et rédiger un plan, les questions à se
poser ne sont donc pas « Quel est le plan auquel pense le
professeur? », ou « Comment tout caser en tant de
parties? », mais tout simplement, « Qu’est-ce que je veux
dire? » et « Comment vais-je le dire? ».
LE PLAN

Pour élaborer le plan de rédaction vous pouvez procéder,


principalement, de deux manières:
- Pour chaque grand thème lister sur une feuille les idées et les
documents sous forme de points. Lors de cette phase il ne
faut surtout pas se soucier de l’organisation des éléments
avec précision. Puis dans une deuxième étape examiner les
regroupements possibles sous formes d’idées majeures et
d’idées secondaires. Et finalement, lors d’un troisième et
dernier moment donner des titres aux parties, chapitres et
sous-chapitres.
LE PLAN

- La méthode « titres-idées »: il s’agit de commencer par inscrire


les titres des grandes parties. Et là, au fur et à mesure que
les idées viennent, les noter en vrac sur une feuille à part.
Ensuite reclasser et ordonner tous ces éléments au sein de
chaque partie.
LE PLAN

Il existe différents types de plans. A ce titre, il faut opérer une


distinction, entre plan de travail (// recherche
documentaire…) et plan de rédaction d’une part et d’autre
part entre les différents modèles de plans de rédaction.

- Plan linéaire (ou par enchaînement): le cheminement du


raisonnement est linéaire, chaque chapitre est commandé
par celui qui le précède et commande celui qui le suit (…).
Le plan par enchaînement est d’origine anglo-saxonne.
LE PLAN

- Plan binaire (ou dichotomique ou par opposition): il faut qu’il y


ait une opposition au moins aux niveaux majeurs, c’est-à-
dire entre les deux parties (exportation/importation;
description/analyse; négatif/positif; …). Le plan binaire
comprend plusieurs types de plans: plan historique (du
style avant et après 1929; avant et après la loi sur les 35
heures; avant et après la chute du mur de Berlin; avant et
après la réforme boursière; …), plan normatif (aspects
positifs/ aspects négatifs // les privatisations; la réduction du
temps de travail; …), plan statique/dynamique (définition,
description et origine du problème / mettre en évidence son
évolution, ses causes et ses conséquences), plan
thèse/antithèse, plan comparatif (ressemblances ou points
communs / discordances ou différences).
LE PLAN

Exemple:
Sujet: « La nouvelle économie est-elle génératrice d’une
nouvelle croissance? »
Plan historique:
Première partie: Les années d’effervescence industrielle et
financière
Deuxième partie: Le krach des start-up, source de restructuration

Plan normatif:
Première partie: Les changements prometteurs
Deuxième partie: Les changements à risque
LE PLAN

Plan statique/dynamique:
Première partie: Définition et origines de la « nouvelle
économie »
Deuxième partie: Évolution et situation actuelle de la « nouvelle
économie »

Plan thèse/antithèse:
Première partie: Les apports de la « nouvelle économie » à la
croissance
Deuxième partie: Les blocages, les krachs et les faillites
LE PLAN

- Plan ternaire (ou dialectique; par opposition et synthèse): la


dialectique est la marche de la pensée reconnaissant
l’inséparabilité des contradictions (thèse et antithèse), qu’il
est possible d’unir dans une catégorie supérieure (synthèse).
Exemple: le masculin – le féminin – le principe de fécondité;
classique – keynésien – le courant de synthèse; l’économie
de marché doit se passer de l’intervention de l’État -
l’économie de marché ne doit pas se passer de l’intervention
de l’État – l’économie de marché ne peut pas se passer de
l’intervention de l’État.
LES METHODES D’ANALYSE

La méthode synthétique:

« Elle procède par réunion et composition des éléments.


Il s’agit d’une opération intellectuelle qui consiste à passer du
simple au composé, c’est-à-dire des éléments constitutifs
d’un ensemble au tout qui les réunit.
Elle procède par association ou combinaison des idées et des
concepts. Cela signifie que le chercheur qui recourt à cette
méthode doit commencer par rassembler les éléments
de connaissance concernant un objet d’étude pour en
présenter un ensemble structuré et cohérent, visant à
donner une vue d’ensemble du sujet ».

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