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Il est défini par le sociologue Sébastian Roché comme


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 GG (peur, haine, jalousie) cristallisées sur le
crime et ses auteursGG Ce sentiment d'insécurité, ne
reflétant pas forcément la réalité, s'impose aux esprits
comme l'idée que l'on a de sa propre sécurité Suite à de
nombreuses enquêtes, il à été démontré qu'il n'y avait pas
besoin d'avoir été soi-même victime, ou de connaître une
victime d'un crime ou d'un délit, pour se sentir inquiet
Les faits que les gens craignent ne sont pas ceux auxquels
ils ont été directement ou in-directement confronté, mais
ceux qu'ils perçoivent comme pouvant leurs arriver
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D —es auteurs comme Fappani Frederic font apparaître la notion de sentiment
d'insécurité entre 1970 et 1980 :
D « — s les années 1970 - 1980, l'utilisation de la notion de "sentiment d'insécurité"
fait son apparition Ce sont les rapports Peyrefitte de 1977 et Bonnemaison de 1982
qui la consacreront Cependant, il s'agit d'une mani re de se saisir de la question de
l'augmentation de délinquance dans les quartiers populaires sans avoir à se
prononcer sur les causes Il s'engage à l'époque un débat sur la réalité de l'insécurité
en banlieue, mais aussi dans nos villes Ainsi , bon nombre d'ouvrages apparaissent
autour de cette thématique —ans son ouvrage l'historien Jean Claude Chesnais (1)
déclare qu'on ne saurait pas tenir compte du sentiment d'insécurité pour orienter une
politique pénale Parce que de la même mani re, tenons nous compte de la
perception sensible de l'inflation pour une politique économique ? Certains
s'interrogent sur l'insécurité : ne serait - elle pas une manipulation de l'Etat comme
le défend l'auteur L Bui Trong (2) ou alors quelque chose d'irréel comme le
sugg re l'ouvrage deW Ackerman, R —ulong et H -P Jeudy, (3) dont le titre seul
interroge la réalité de l'insécurité A partir du colloque de Villepinted'octobre 1997,
le débat bat son plein En 1998, c'est la création des contrats locaux de sécurité (
CLS)»
D ² Frédéric Fappani, |    
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Plus que les infractions réellement perpétrées, les éléments
constitutifs de sentiment d'insécurité sont les <<incivilitésGG comme
les tapages nocturnes, le vandalisme, l'occupation agressive et
bruyante des espaces publics ou privés Or, ces comportements
asociaux sont ressentis comme des <<blessures, des fractures de la
sociétéGG(selon Roché) A la limite du délit, les incivilités sont des
facteurs de la vie sociale générant des sentiments de rejet, de crainte et
d'insécurité L'insécurité est alors l'expression de la déstructuration
manifestant des rep res politiques et sociaux Les incivilités donnent
l'impression que l'ordre social n'existe plus et que la sécurité n'est plus
assurée Le sentiment d'insécurité est également renforcé par la non-
élucidation de nombreux délits, faute de poursuites pénales ou du fait
de la non-interpellation des auteurs Ce phénom ne se traduit chez
certaines personnes par la conviction qu'elles n'ont plus rien à espérer
des forces d'autorité
D @@@     


D Le sentiment d'insécurité peut être individuel ou collectif Il


combine le danger réel ou imaginé et la perception de sa gravité
(tolérance ou version au risque, résistance au
changement, aliénation ) Les éléments perçus collectivement
comme angoissants peuvent varier d'un pays à l'autre, d'une période
à l'autre, d'un segment de population à l'autre
D Certains acteurs politiques et certaines organisations sectaires
n'hésitent pas à jouer sur les peurs collectives, voire à les susciter,
dans l'optique de s'assurer un pouvoir sur les populations sensibles à
ce discours
D Parmi les éléments perçus comme cause d'insécurité et faisant
fréquemment débat, les questions de l'emploi, des retraites, de
logement, de délinquance, d'instabilité ou d'arbitraire juridique, de
santé, de particularisme, d'action terroriste ou guerri re etc
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Le sentiment d¶insécurité s¶av re tr s hétérog ne et complexe, car porteur de significations


irréductibles : il peut en effet être vécu sur  




 
  :
D Il n¶y a que tr s rarement de relation directe entre cette peur de l¶agression et la violence vécue
par soi-même ou ses proches » Quelle que soit sa validité, fonction des modalités de l¶enquête qui
y conduit, cette th se introduit au sentiment d¶insécurité comme fantasme, c¶est celui qu¶on
éprouve sans qu¶aucun danger objectif ne se profile nécessairement, mais qui est induit et
dramatisé par l¶éventuelle insécurité objective, tout en le précédant et le débordant
Ce sentiment émane de sources profondes, voire archaïques, c¶est le cas du sujet qui, tôt dans son
histoire personnelle, singuli rement dans son enfance, a connu des expériences traumatisantes :
guerre, disparition des parents, violences dues à ceux-ci ; accidents, maladies, drames, etc En
outre, il est développé actuellement de mani re paradoxale par l¶insistance, si justifiée puisse-t-
elle sembler, aupr s des enfants et des adultes Alors, le sentiment d¶insécurité s¶installe de
mani re chronique et devient une sorte de hantise, une préoccupation permanente, qui déborde
infiniment ce qui pourrait le susciter A la limite, s¶il prend une dimension pathologique, il
caractérise la « névrose d¶angoisse », telle que Juliette Boutonnier l¶a analysée En outre, il
acquiert une dimension collective et peut s¶emparer de toute une population Il est amplifié
aujourd¶hui, intensément, par la violence objective et l¶exploitation médiatique dont celle-ci est
l¶objet
     

D
Il n¶est plus seulement fonction des avatars de la vie personnelle, mais il tient à une raison
beaucoup plus profonde et inéluctable : l¶insécurité est en effet le propre de l¶Homme, en tant
qu¶il n¶est pas le maître souverain de sa destinée et qu¶il ignore son avenir Il est donc une
expression de sa précarité, de sa mortalité Il exprime la condition humaine en tant que telle et
a, à cet égard, un statut véritablement anthropologique Il s¶agit ici de l¶inquiétude
métaphysique Et, si celle-ci se combine à celle qu¶a entraînée l¶histoire personnelle, on se
trouve face à une angoisse qui revêt un caract re pathologique
D Ces registres sont particuli rement illustrés par la façon dont l¶être humain vit l¶expérience
de la nuit, qui est en effet l¶objet de ressentis distincts et parall les à ceux que nous venons de
différencier
D L¶on peut éprouver d¶abord de la peur dans la nuit, par une estimation des risques auxquels
elle expose, en ce sens que celle-ci renforce les dangers objectifs ; ainsi, elle favorise la
dissimulation, notamment celle des cambrioleurs (« Minuit, l¶heure des crimes ») C¶est
pourquoi on a l¶habitude, à l¶approche de la nuit, de fermer portes et volets, comme de se
méfier des agressions, en évitant de circuler seul ou de rentrer apr s qu¶elle soit tombée
D L¶inquiétude métaphysique, qui proc de de ce que la nuit est la symbolique confuse de
l¶incertitude et du caract re imprévisible de l¶avenir et, au total, de la mort Elle correspond
ici au statut anthropologique, à la destinée de l¶homme en ce qu¶elle a de mystérieux
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D Les travaux d¶ordre psychanalytique, les recherches de Bettelheim comme, d¶une autre mani re, la
théorie de l¶attachement de Bowlby ont mis en évidence le rôle déterminant des premiers mois de la
vie et des premi res expériences relationnelles Ce sont elles qui, selon la mani re dont elles
s¶organisent, auront suscité l¶adoption d¶une certaine attitude devant autrui, devant la vie, devant le
monde extérieur, perçu comme fonci rement insécurisant ou comme accueillant à l¶homme Ce sont
elles aussi qui auront provoqué et cultivé un sentiment écrasant de peur de soi et de sa propre
faiblesse, entrant en composition avec la peur d¶autrui et la crainte de la force menaçante de l¶adulte,
ou au contraire une saine évaluation de ses propres capacités et de sa propre force

D éanmoins, les expériences ultérieures, spécialement celles de la vie scolaire, pourront renforcer
cette expérience initiale : se sentir victime des agressions des camarades, par exemple le racket, ou
de la violence, physique ou symbolique, de l¶enseignant ou, tout simplement, se voir immergé dans
une conjoncture élitiste et sélectionniste, où l¶emporte la lutte pour la vie, cela va accroître le
sentiment d¶insécurité Maria Montessori a beaucoup insisté sur ce point, en montrant comment
l¶école, lorsqu¶elle est  et brutale, creuse un sentiment d¶insécurité, dont l¶enfant va se
défendre par l¶agressivité, comme pour prévenir et précéder le danger dont il se sent l¶objet

D Enfin, une expérience tr s précoce, tr s violente ou tr s frustrante de l¶insécurité peut donner lieu à
des troubles d¶ordre névrotique, qui requi rent une approche proprement psychothérapique On
rencontre ici le lien complexe entre psychothérapie et éducation Il faut donc se méfier d¶une vision
essentiellement rationaliste, qui estimerait que tout sentiment d¶insécurité peut être contrecarré par
l¶approche éducative Sans doute celle-ci n¶est-elle pas tout à fait vaine car elle peut aider l¶intéressé
à maîtriser sa peur Mais sa portée demeure parfois réduite C¶est donc là que l¶éducation formelle a
le rôle le plus limité

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