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BULLETIN HORS SÉRIE DU GSBM CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

La rivière souterraine
de Shatuca
Jean Yves BIGOT (GSBM)

A
près la retraite précipitée du Santiago et le
séjour compensatoire de Villa Flor, nous
passons au « plan C », un site karstique
repéré en 2005 lors d'un précédent voyage
où nous avions emprunté la route Tarapoto-
Chachapoyas. Ce plan C s'appelle Gato Dormido, un
massif calcaire aux formes bien développées qui
présente l'avantage d'être situé en bordure de route, ce
qui facilitera grandement nos déplacements. Nous
sommes encore nombreux, c'est pourquoi nous nous
séparons en deux groupes : l'un ira explorer la
résurgence de Shatuca (La Esperanza), l'autre se
rendra sur la commune d'El Progreso. En effet, la
veille nous avons pris soin de contacter les édiles des
différentes communes afin d'obtenir l'autorisation de
sillonner le karst et recueillir, éventuellement, des
objets archéologiques grâce à l'intervention de
Manuel, le représentant officiel de l'INC de
Chachapoyas.

Le temps de s'équiper

Pour ma part, j'intègre le premier groupe, ce qui me


paraît être un bon choix. J'ai bien sûr tout le matériel
photo et topo dans mon sac, au cas où…
Nous descendons par un chemin nouvellement tracé
qui mène au fond du vallon où sourd la résurgence du
río Shatuca. Les coupes fraîches dans les terrains
montrent des sables fins qui proviennent de la
désagrégation des grès. Nous arrivons rapidement
devant la grotte qui se cache sous un épais couvert
végétal. Dans les premières salles éclairées par la
lumière du jour, Olivier traque les tessons et les os.
Une mandibule humaine gît dans les blocs ainsi que
quelques tessons de céramique, mais il n'y a pas de
quoi s'extasier. Il me faut un certain temps pour
m'équiper, observer le milieu et déceler des artefacts
ou la marque d'une présence humaine. Il est toujours
très difficile de « faire vite et bien… » Bientôt des cris
retentissent au fond de la caverne et je m'aperçois que
les spéléologues confirmés, comme Jean Loup et
Jean-François, barbotent déjà dans la rivière. Il va
falloir être vigilant car accompagner Jean-Sébastien et
Marjorie, pour lesquels la spéléologie est une activité
relativement nouvelle, requière une certaine attention.

Bain forcé

Devant moi, Raul, un étudiant péruvien vêtu de sa


combinaison orange « Ponts et chaussées », descend
un ressaut qui mène à la rivière. Il s'enfonce dans l'eau
jusqu'à la taille. Puis, c'est mon tour, le choc thermique
est brutal. Je n'ai jamais été un grand adepte des bains
de siège glacés et la progression en rivière est une
facette de la spéléologie d'autant plus ludique que
l'expérience est courte.
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Après un « Rahhh ! » qui permet de répondre progression dans des galeries inondées est, s'avance comme un éperon vers l'orifice qui
à l'électrochoc provoqué par l'intrusion d'une quoi qu'on dise, plus dangereuse que dans des filtre un faible éclairage provenant de
eau à 15°C dans les bottes, nous progressons galeries sèches. l'extérieur. On parle alors de « phytokarst »,
en prenant soin de marcher sur les bancs de car la concrétion, telle une plante, cherche la
sable. L'équipe suit et les novices ne semblent D'énormes stalactites obliques me rappellent lumière pour croître.
pas inquiétés ou surpris par l'ambiance que la lumière du jour est encore perceptible à
aquatique de la grotte. cet endroit. En effet, même faible, elle a Le canyon inondé
favorisé le développement d'une concrétion
C'est plutôt moi qui suis inquiet, car la massive. Le bloc de calcite suspendu Au bout de quelques mètres, nous

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comprenons que les cordes et amarrages ne relèvent mais c'est bientôt un siphon qui un gros mille-pattes de couleur miel que j'ai
seront peut-être pas utiles ; les sacs de arrête les explorateurs. Malgré les failli écraser avec la main : un chilopode du
matériel sont alors laissés en tas sur une tentatives de contournement, aucune suite genre Lithobius. Il s'agit d'un monstre de
berge… Les bassins deviennent de plus en n'est découverte. Des semblants de départ plus de 10 cm de longueur. En Europe, les
plus profonds, on a maintenant de l'eau de galeries sont examinés, mais il s'agit espèces du même genre, aux mandibules
jusqu'aux aisselles : il y a de l'ambiance. toujours de fractures perpendiculaires à développées, ne mesurent que 4 cm et sont
Les plafonds sont très élevés, et nos voix l'axe de la rivière. Les fentes ont été déjà considérées comme de redoutables
résonnent dans des volumes envahis par le élargies, non pas par le flux du cours d'eau, prédateurs. On trouve généralement ces
concrétionnement. mais par la répétition des mises en charge animaux dans les sols, l'humus, sous les
(ennoiement et dénnoiement des berges et feuilles mortes, mais rarement en grotte.
Nous arrivons maintenant dans un canyon parois) de la rivière ; ces fractures élargies Ce Lithobius n'est pas là par hasard, il vit
rempli d'eau d'où il faudra sortir car un « finissent par « pincer » au bout de quelques sur la chaîne alimentaire du guano. En
mur », en fait un gros bloc coincé en mètres. La séquence « exploration » est effet, des petits cloportes blanchâtres,
travers, se dresse devant nous. L'eau atteint terminée pour aujourd'hui, l'heure est lucifuges, vivent dans le guano de chauves-
la ceinture et nous devons escalader la maintenant studieuse avec la séquence « souris, c'est suffisant pour que survive ce
paroi droite du canyon. Il ne s'agit pas d'une topographie ». monstre qui après avoir fui ma lumière sort
épreuve insurmontable, puisque la paroi de son trou pour enfin accepter une photo.
n'est pas verticale, mais la roche est Une séance topographique ajournée
complètement perforée et altérée par la Les parties supérieures de la grotte
corrosion. Il y a bien des prises, mais elles Jean-François explique le maniement du
vous restent dans les mains dès qu'on les lasermètre à Marjorie, tandis que je reste au Tout le monde est déjà parti et je dois
sollicite. Finalement, Jean Loup parvient à carnet pour dessiner les croquis et noter les ranger mon matériel photo pour rejoindre
passer, je le suis en ayant pris soin d'aller données numériques. Nous commençons le groupe. C'est l'heure de la sortie et aussi
chercher les cordes dans les sacs laissés en la topo à partir du fond de la grotte ainsi, celle de manger. Une fois au soleil, chacun
chemin, et en installe une. J'estime que nous aurons terminé lorsque nous sortirons nettoie ses affaires dans le río Shatuca. Le
nous ne pouvons courir le risque d'une mais, c'est sans compter les repas est fait des sempiternelles boîtes de
chute. Les ancrages naturels sont impondérables… sardines à la tomate, puis nous attendons
facilement trouvés et la corde est amarrée. tranquillement que sèchent nos
Après trois visées, Marjorie arrive au équipements tout comme le lasermètre
Prélèvements de concrétions passage un peu glissant et, bien sûr, glisse exposé « ventre à l'air » au rayon du soleil.
puis tombe dans la rivière. Elle a de l'eau Le programme de l'après-midi est tout
Pendant que j'installe la corde, Jean- jusqu'au cou : c'en ai fait du lasermètre trouvé avec la visite de la partie fossile qui
François a tenté de passer par le côté rangé dans sa poche. L'appareil semble intéressante aux dires de Joël, un
gauche. Cependant, il lui est impossible électronique a pris l'eau et n'affiche plus tantinet contrarié. Ce matin au départ des
d'aller plus loin, la paroi est surplombante. aucun chiffre. A l'évidence, cette incident voitures, Joël s'est retrouvé seul, «
Jean Loup aperçoit des concrétions, des annonce la fin de la séance topo : ce sera abandonné » par ses camarades à la suite
cierges d'un mètre de hauteur. Il demande pour une autre fois. d'un quiproquo. Un « couac » dont il se
d'en prélever un à Jef qui ne dispose serait bien passé ; gérant la vidéo et tout un
d'aucun matériel. On assiste alors à une Secrètement, cette situation que personne matériel dédié, il n'est pas aussi mobile que
tentative de bris autorisé de concrétions sur n'a prévue m'arrange, je sais par expérience les autres. Plus tard, chacun a admis que ce
un balcon dominant la rivière, un endroit que les séances topographiques sont « grand moment de solitude » vécu par Joël
inaccessible où personne n'aurait jamais dû toujours plus longues qu'on ne l'imagine. ne devait plus se reproduire.
mettre les pieds. L'expérience n'est pas Je vis donc cela comme une libération, car
concluante, et Jean-François renonce, il y nous allons pouvoir reconnaître ensemble La visite de la grotte supérieure est facile,
aura certainement d'autres endroits plus le reste de la cavité, notamment les parties voire débonnaire. Je décide d'y faire des
faciles d'accès un peu plus loin. supérieures fossiles. photos avec la devise « tout ce qui est pris
n'est plus à prendre ». Jean Loup, Raul,
Soudain, nous entendons des voix dans les Des équipes toujours occupées Olivier et moi reconnaissons la cavité,
voûtes, c'est Joël qui nous appelle ; lui et parsemée de nombreux essaims de
Olivier ont emprunté un réseau supérieur Pendant ce temps, Jean Loup et Raul ont chauves-souris. Nous localisons plusieurs
fossile qui communique avec la partie prélevé, sur une des berges, un beau cierge fenêtres, ou balcons, qui dominent la
active (rivière). Au retour, Jean Loup de près d'un mètre de hauteur. L'endroit est rivière ; un passage pourrait même être
tentera de reconnaître le passage. A priori parfaitement identifié sur la topographie, il descendu sans corde, probablement celui
l'escalade est faisable, mais nous ne sera donc facile de fournir un contexte repéré par Jean Loup tout à l'heure.
prendrons pas le risque de franchir le pas, spéléologique (section de galerie).
tout simplement parce que nous n'avons Aucune suite n'est découverte, aucun
pas reconnu la partie supérieure de la Le but du prélèvement est la connaissance matériel archéologique non plus. Pour ma
grotte. des climats anciens. Une fois sciée dans le part, je trouve les volumes intéressants et la
sens de la longueur, la coupe des présence de chiroptères rend la grotte
L'inévitable siphon stalagmites présente une succession des attractive.
séquences sèches et humides qui se « lit »
Devant, Jean Loup et Jean-François dans les lamines des concrétions. Je ne me Les urines de chauves-souris tombent des
continuent l'exploration de la cavité et décide pas à rentrer comme ça, et je voûtes à intervalles réguliers et s'écrasent
arrivent bientôt sur un passage pentu et remonte quelques cheminées, ou dièdres, au sol dans les tas de guano présentant
glissant situé au-dessus de la rivière. Ça d'où semblent partir des galeries mais, à l'aspect d'une caldeira de volcan remplie
passe, mais il faut prendre quelques chaque fois, les volumes s'amenuisent et je d'un jus peu ragoûtant. Certes, les bruits de
précautions. Plus loin, des bassins sont comprends que les fractures orthogonales à la grotte de Shatuca ont quelque chose de
traversés avec une eau jusqu'à la ceinture ; la rivière ne mèneront nulle part. moins minéral que ceux des grottes
les berges sont toujours sableuses comme d'Europe, mais au moins le dépaysement
le lit, d'ailleurs. Certes, les voûtes se En redescendant, Jean-François me signale est garanti.
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“UKUPACHA”. EL MUNDO SUBTERRÁNEO. N° 3, CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

El río subterráneo de Shatuca


Jean Yves BIGOT(GSBM)

uego de la retirada precipitada de para quienes la espeleología es una


L Santiago y la reparadora estadía
en Villa Flor, pasamos al “Plan C”,
actividad relativamente nueva, requiere
cierto cuidado.
un sitio kárstico identificado en el
2005 durante un viaje anterior donde Baño forzoso
tomamos la ruta Tarapoto-Chachapoyas.
Este Plan C se denomina Gato Dormido,
Frente a mí, Raúl, un estudiante peruano
un macizo calcáreo de formas bien
vestido con su mameluco naranja de
desarrolladas que presenta la ventaja de
“constructor”, desciende primero por un
estar localizado al borde de la carretera, lo
desnivel que lleva al río. Se sumerge en el
que facilitará mucho nuestros
agua hasta la cintura. Luego, me toca a mí,
desplazamientos. Somos un grupo
el choque térmico es brutal. Nunca he
numeroso así que nos separamos en dos
tenido gran predilección por los baños de
equipos: uno irá a explorar la resurgencia
asiento helados y el ingreso al río es una
de Shatuca (La Esperanza) y el otro
faceta lúdica de la espeleología más aún
acudirá a la comunidad de El Progreso. La
cuando la experiencia es corta. Después
víspera tomamos la precaución de
de un “!Rahhhh!” que permitió responder
contactar a las autoridades municipales
al electroshock provocado por el ingreso
de las diferentes comunidades con el fin
de un agua de 15°C en las botas,
de obtener la autorización de surcar el
avanzamos con cuidado al caminar sobre
carst y recolectar, eventualmente, objetos
los bancos de arena. El equipo sigue y los
arqueológicos gracias a la intervención de
novatos no parecen preocupados o
Manuel, representante oficial del INC de
sorprendidos por el ambiente acuático de
Chachapoyas.
la cueva. Más bien soy yo el más
preocupado porque el avance en las
Momento de equiparse galerías inundadas es, digan lo que digan,
más peligrosa que en las galerías secas.
Yo integro el primer grupo lo que me
pareció una buena elección. Por supuesto
Enormes estalactitas oblicuas me
que cuento con todo el material fotográfico
recuerdan que la luz del día es aún
y topográfico por si acaso…
perceptible en este lugar. En efecto,
aunque débil, ha favorecido al desarrollo
Descendemos por un camino trazado
de una concreción masiva. El bloque de
nuevamente que nos lleva al fondo del
calcita suspendido avanza como un
pequeño valle donde nace la resurgencia
espolón hacia el orificio que filtra una débil
del río Shatuca. La tala fresca en los
iluminación proveniente del exterior. Se
terrenos muestran arena fina que proviene
habla entonces de “fitocarst” porque la
de la disgregación de la arenisca.
concreción, como una planta, busca la luz
Llegamos rápidamente frente a la cueva
para crecer.
que se esconde bajo una gruesa cobertura
vegetal.
El cañón inundado
En las primeras salas iluminadas por la luz
del día, Olivier busca restos de cerámica y Al cabo de unos metros, advertimos que
huesos. Una mandíbula humana yace en las sogas y las amarras, tal vez, no serán
los bloques así como algunos restos de útiles; por lo tanto, dejamos las mochilas
cerámica, pero no hay que emocionarse. con el equipo amontonadas en una orilla…
Necesito tiempo para equiparme, Los estanques se vuelven cada vez más
observar el lugar y descubrir los artefactos profundos, el agua nos llega hasta las
o huellas de presencia humana. Siempre axilas: hay mucho que ver en este
es muy difícil “hacerlo rápido y bien…”. ambiente. Los techos son muy altos, y
Pronto los gritos resuenan en el fondo de nuestras voces resuenan en las paredes
la caverna y me doy cuenta que los invadidas por el concrecionamiento.
espeleólogos expertos como Jean Loup y Llegamos a un cañón lleno de agua y
Jean-Francois, chapotean ya en el río. Va tendremos que salir porque “un muro”, que
a ser necesario ser precavido porque en realidad es un grueso bloque se erige
acompañar a Jean-Sébastien y Marjorie, delante de nosotros. El agua nos llega a la
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cintura y debemos escalar la pared del toca la hora académica con la secuencia
cañón. No se trata de una prueba “Topografía”.
irrealizable, porque la pared no es vertical,
pero la roca está completamente perforada Una sesión topográfica suspendida
y alterada por la corrosión. Aunque hay
agarres, estos se quedan en las manos Jean-Francois explica el funcionamiento del
apenas los cogemos. Finalmente, Jean lasérmetro a Marjorie, mientras yo me
Loup logra pasar, yo lo sigo, tomando antes quedo dibujando en el cuaderno los croquis
la precaución de ir a recoger las cuerdas que y anotando los datos numéricos.
están en las mochilas que dejamos en el Comenzamos la topografía desde el fondo
camino, e instalo una. Estimo que no de la cueva, de modo que habremos
podemos correr el riesgo de una caída, los terminado al salir, pero sin contar con
anclajes naturales se encuentran fácilmente algunos imponderables…Luego de tres
y la cuerda está amarrada. intentos, Marjorie llega al pasaje un poco
resbaloso, se resbala y cae al río. Tiene el
Toma de muestras de concreciones agua hasta el cuello y es el fin del lasérmetro
guardado en su bolsillo. El aparato
Mientras instalo las cuerdas, Jean-Francois electrónico tiene agua y no registra ninguna
intentó pasar por el lado izquierdo. Sin cifra. Es evidente que este incidente
embargo, le es imposible ir más lejos, la anuncia el fin de la sesión topográfica: ya
pared está desplomada. Jean-Loup percibe será para otra vez.
concreciones, unos ´cirios´ de un metro de
altura. Le pide sacar uno a Jef, pero no tiene En secreto, esta situación que nadie ha
con qué. Entonces nos encontramos con la previsto me conviene, pues sé por
tentación de romper una de las experiencia que las sesiones topográficas
concreciones ubicada en un balcón que siempre son más largas de las que uno se
domina el río, es un punto inaccesible donde imagina. Lo vivo como una liberación, pues lucífugas, viven en el guano de los murciélagos; es suficiente
nadie hubiera debido jamás poner los pies. vamos a poder reconocer juntos el resto de para que este monstruo sobreviva en ese medio, el cual
La experiencia se termina por la dificultad y la cavidad, sobretodo las partes fósiles después de huir de mi luz sale de su hoyo para por fin
Jean Francois renuncia, sin duda, habrá superiores. aceptarme una foto.
otros puntos de más fácil acceso un poco
más allá. Equipos siempre ocupados Las partes superiores de la cueva
De pronto, escuchamos voces en las Durante este tiempo, Jean Loup y Raúl han Todo el mundo se ha ido y debo ordenar mi equipo fotográfico
bóvedas, es Joel que nos llama. Él y Olivier extraído de una de las orilla, un bello cirio de para unirme al grupo. Es la hora de la salida y también de
tomaron un canal superior fósil que cerca de un metro de altura. El lugar está comer. Una vez fuera en el sol, cada uno limpia sus cosas en
comunica con la parte activa del río. Al identificado perfectamente con la el río Shatuca. La comida está hecha de las clásicas
regreso, Jean Loup tratará de reconocer el topografía, será entonces fácil de establecer conservas de sardinas entomatadas, luego esperamos
pasaje. En principio la subida es fácil, pero un contexto espeleológico (sección de tranquilamente que se seque nuestro equipo así como el
no tomamos el riesgo de dar el paso, y subir galería). lasérmetro expuesto “vientre al aire” a los rayos del sol. El
simplemente porque no hemos reconocido programa de la tarde consiste en la visita de la parte fósil que
la parte superior de la cueva. El objetivo es conocer los climas anteriores, parece interesante.
a través del corte de las estalagmitas, en el
El inevitable sifón sentido longitudinal, que presentan una Esta mañana a la salida de los autos, Joël estuvo un poco
sucesión de secuencias secas y húmedas fastidiado porque fue abandonado por sus compañeros a
Más adelante, Jean Loup y Jean Francois que se “leen” en las láminas de las causa de una equivocación. Como él se hace cargo del video
continúan la exploración de la cavidad y concreciones. y todo el material correspondiente, no estuvo listo tan rápido
llegan pronto a un pasaje inclinado y como los demás y por eso lo dejaron. Más tarde, todos
resbaloso ubicado por encima del río. Se No me decido a regresar así que subo admitimos que ese «largo momento de soledad» vivido por
puede pasar, pero hay que tomar algunas algunas chimeneas, o dièdres, de donde Joël no debía repetirse.
precauciones. Más adelante, atravesamos parecen partir algunas galerías, pero, cada
estanques con el agua llegando casi hasta vez, los volúmenes se reducen y comprendo La visita de la cueva superior es fácil, inclusive divertida, así
la cintura; las orillas por cierto, son siempre que las fracturas ortogonales al río no que decido tomarle fotos con la premisa de que: «todo lo que
arenosas como el lecho. En efecto, las llevarán a ninguna parte. Bajando, Jean- observe ahora ya no estará para verse luego». Jean Loup,
bóvedas se levantan pero pronto Francois me señala un grueso ciempiés de Raúl, Olivier y yo reconocemos la cavidad cubierta de
encontramos un sifón que nos detiene en la color miel que casi aplasté con la mano: un numerosos enjambres de murciélagos. Localizamos varias
exploración. A pesar de las tentativas de chilópodo del género Lithobius. Se trata de ventanas, o balcones, que dominan el río; incluso un pasaje
contorneo de la galería, no se descubre un monstruo de más de 10 cm. de largo. En que podría descenderse sin soga, probablemente era el que
ninguna continuación. Aparentes salidas de Europa, las especies del mismo género, con vio Jean Loup hace un rato. No descubrimos ninguna
galerías son examinadas, pero solo se trata las mandíbulas desarrolladas, no miden continuación ni material arqueológico tampoco. Por mi parte,
de fracturas perpendiculares al eje del río. más de 4 cm y ya son consideradas como yo encuentro interesantes los volúmenes y la presencia de
Las grietas han sido ensanchadas, no por el temibles depredadores. Estos animales se chirópteros que vuelven atractiva la cueva. Los orines de los
flujo del curso del río sino por la repetición encuentran principalmente en los suelos, el murciélagos caen de las bóvedas a intervalos regulares y se
del crecimiento del río (las orillas y paredes humus, debajo de hojas muertas, pero rara aplastan en el piso sobre los cúmulos de guano, presentando
se ahogan y se desahogan). Esas fracturas vez en cuevas. Este Lithobius no se el aspecto de una caldera volcánica llena de un jugo poco
ensanchadas terminan por “apretarse” al encuentra allí de casualidad, vive de la apetitoso. En efecto, los ruidos de la cueva de Shatuca son
final de unos cuantos metros. La secuencia cadena alimenticia del guano. En efecto, menores que los de las cuevas de Europa, pero al menos el
“exploración” se termina por hoy día, ahora unas pequeñas cochinillas blanquecinas, cambio de aire está garantizado.

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La cueva d'Eldorado
Jean Yves BIGOT (GSBM)

L
a grotte d'Eldorado nous a été
indiquée à plusieurs reprises par
les habitants d'El Progreso
comme étant une cavité
susceptible de nous intéresser. Certains
d'entre nous ont suivi les guides sur des
sentiers empierrés jusqu'à une zone de
pâturage où règne le barbelé. La grotte
s'ouvre dans un champ non loin du sentier.
Il s'agit d'une « grotte sans toit » qui a été
recoupée par la surface. Pour y entrer, on
suit une allée verte bordée de chicots
rocheux; restes de l'ancienne galerie
décapitée par l'érosion. La première partie
est éclairée par un puits de lumière créé
par l'effondrement de la galerie, ce qui
donne à la caverne une ambiance exotique
où se mêlent concrétions et végétation.

De part et d'autre de la galerie principale,


des recoins ou alcôves ont servi de lieux
de sépultures aux populations
préhispaniques. Des concrétions
intentionnellement brisées (petites
draperies), probablement pour faciliter le
dépôt du corps, peuvent être observées sur
un des côtés d'une alcôve. La cassure
présente une reprise du concrétionnement
(choux-fleurs) qui atteste de son
ancienneté.

Le conduit principal se poursuit vers le


nord, puis oblique à l'ouest par une galerie
pentue où règne une odeur nauséabonde,
caractéristique de la présence de chauves-
souris. Au bas de la galerie, on trouve une
étroiture qui exhale un courant d'air. La
galerie semble se poursuivre vers le nord
mais l'absence de courant d'air a sans
doute motivé l'installation de colonies de
chauves-souris qui ont trouvé refuge dans
des coupoles du plafond. L'odeur du
guano est à cet endroit (-15 m)
insupportable.

Les galeries pentues, dont les points bas


sont -15 et -11 m, évoquent un dispositif
déjà observé dans la cueva del rio Shatuca
: il s'agit de fenêtres ou regards sur un
cours d'eau qui coule dans des galeries
non explorées. La présence d'une perte
située à proximité de la grotte semble
indiquer une descente du niveau de base
qui aurait entraîné un enfouissement en
profondeur du cours d'eau souterrain,
ainsi qu'une destruction des parties
fossiles exposées à la corrosion. On peut
donc penser que le courant d'air provient
des parties actives encore connectées par
filiation aux parties fossiles de la cueva
d'Eldorado.

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La cueva de Eldorado
Jean Yves BIGOT(GSBM)

L
os habitantes del pueblo El Progreso intencionalmente (a manera de pequeños galerías no exploradas. La presencia de un
nos indicaron muchas veces que la balcones colgados), tal vez para facilitar ahí la tragadero situado cerca de la cueva parece
cueva de Eldorado podría colocación del cuerpo. La rotura presenta una indicar una bajada del nivel de base que habría
interesarnos. Algunos de nosotros reanudación del concrecionamiento que generado un enterramiento al fondo del río
s eguimos a los guías por senderos revela su antigüedad (forma de coliflores). subterráneo así como una destrucción de las
empedrados hasta una zona de pastizales partes fósiles expuestas a la corrosión. En
donde abunda la alambrada de espino. La El conducto principal sigue hacia el Norte, consecuencia, se puede pensar que la
cueva se abre en un campo no lejano al luego hace un quiebre hacia el Oeste, por una corriente de aire proviene de las partes activas
sendero. Se trata de una «cueva sin techo» galería inclinada donde reina un olor aun conectadas por filiación a las partes fósiles
que ha sido recortada en la superficie. Para nauseabundo, característico de la presencia de la cueva de Eldorado.
ingresar seguimos una alameda verde de murciélagos. Debajo de la galería se
bordeada con pedazos de roca, restos de la encuentra un pasaje estrecho que exhala una
antigua galería cortada por la erosión. La corriente de aire. La galería parece continuar
primera parte está iluminada por un pozo de luz hacia el Norte, pero la ausencia de corriente de
creado por el desmoronamiento de la galería, aire ha motivado sin duda, la instalación de
lo que da a la caverna un ambiente exótico colonias de murciélagos que han encontrado
donde se mezclan concreciones y vegetación. refugio en las cúpulas del techo. El olor del
guano es insoportable en este lugar (-15 m).
Por un lado y del otro de la galería principal,
unos rincones o alcobas han servido de lugar Las galerías inclinadas cuyos puntos bajos son
de entierro de las poblaciones prehispánicas. -15 y -11 m, semejan un sistema ya observado
En uno de los lados de este ambiente se en la cueva del río Shatuca: se trata de
pueden observar concreciones destrozadas ventanas sobre un río que fluye dentro de las

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Frayeur dans le gouffre


des Deux Palmiers
Jean Yves BIGOT (GSBM)

A
près avoir été guidés sur le secteur décidons de descendre le puits situé déboisement n'ont pas jugé utile de
d'El Dorado où nous avons exploré juste sous la cabane des colons. De mettre en culture la doline qui ceinture
la grotte du même nom, nous nombreuses chauves-souris le gouffre. A priori, c'est profond, on
demandons aux guides de nous s'échappent de l'orifice. Le tragadero reviendra le lendemain avec des
montrer un autre secteur plus prometteur. Nous de los murcielagos semble assez cordes. Aujourd'hui, nous ne faisons
commençons par la visite des pertes d'Agua profond, de l'ordre d'une cinquantaine que repérer l'entrée des cavités.
Dulce qui alimentent probablement la de mètres, mais toutes les cordes
résurgence de Shatuca, mais nous ne voyons disponibles sont jetées dans le puits qui Notre guide nous conduit vers une
rien de bien engageant entre les est descendu sur 25 m seulement. autre doline située en bordure de la
enchevêtrements de branches et de troncs forêt. En chemin, il s'agenouille et
d'arbres. C'est insuffisant pour entrevoir le fond, creuse frénétiquement le sol avec ses
sans suite apparente, mais pas assez mains pour extraire une grosse racine.
Les guides nous montrent ensuite une petite pour expliquer la présence des Avec sa machette, il en enlève la peau
grotte plus ou moins pillée, si l'on en juge par chauves-souris qui plaide en faveur de terreuse qui laisse apparaître une chair
les tessons de poteries et les ossements quelques prolongements. Ce sera pour blanche. Il en coupe un morceau qu'il
entassés dans un coin de la cavité. Nous une autre fois… nous tend en disant « llacon » : le goût
décidons de monter sur les hauteurs pour tenter doucereux de cette racine nous
notre chance. A priori, notre guide connaît du Notre guide nous mène ensuite devant surprend et remplace une gorgée d'eau
monde et des gouffres dans ce secteur. Après un bosquet, une « forêt-témoin » près désaltérante. Puis, nous faisons un tour
avoir transpiré sur un chemin pavé de gros de laquelle se dressent deux superbes dans la doline encore plantée d'arbres
blocs de calcaire construits par les colons, nous palmiers d'une vingtaine de mètres de où règne une certaine obscurité due à la
découvrons un paysage typiquement karstique hauteur. Le gouffre se situe à l'intérieur végétation très dense. La zone semble
où les dolines ont été mises en culture, dans un du bosquet, car les pionniers du vraiment intéressante ; nous prenons
site dominé par d'imprenables pinacles de
pierres. Des mares d'eau stagnante plus ou
moins artificielles permettent aux bêtes de
boire une eau fangeuse. Une cabane de
planches récemment construite annonce le
terme de la marche d'approche, mais c'est d'une
jolie petite cabane qu'une mamita sort pour
nous saluer. Cette « cabane de colons » a
quelque chose d'enfantin ; elle est couverte de
demi-troncs de palmiers coupés dans le sens de
la longueur et posés à la manière des tuiles «
canal » de Provence. Les ustensiles de cuisine
sèchent au soleil près d'un coin vaisselle situé
en plein air.

Ici, les gens n'ont pas une vie facile, l'eau est un
problème majeur quand on vit au milieu des
pitons karstiques de Gato Dormido. Des mares
d'eau trouble, où apparaissent parfois des
têtards, servent de bac à lessive, c'est la même
eau qui doit servir à la vaisselle, à la cuisine et
probablement à boire aussi…

Nous nous installons dehors au soleil, les pieds


à l'air, mais déjà Mamita roule une pierre sur de
la coriandre pour en faire une sauce verte
qu'elle nous apporte avec des pommes de terre
de sa production. Ces patates trempées dans la
sauce sont excellentes et nous changent des
boîtes de conserve. Non vraiment, ces pommes
de terre chaudes n'ont pas le même goût que
celles servies en France.

Après avoir un peu lézardé au soleil, nous Figure n° 1 : Plan du fond du tragadero de los Dos Palmitos

59
congé de nos amis les colons en leur indiquant que nous
reviendrons demain.

Le lendemain matin, le cheval que nous avions


commandé est là, mais il est tout petit et ressemble plus à
un poney qu'à un cheval… Nous chargeons le matériel
sur son dos. Il s'enfoncera plusieurs fois dans des
bourbiers jusqu'au ventre : c'est un vrai martyr. Avec nos
sacs chargés, nous nous rachetons en offrant notre
surplus de nourriture prévue pour le Santiago aux colons.
Le gouffre des Deux Palmiers est notre premier objectif,
il sera l'unique but de la journée mais nous ne le savons
pas encore…

Jean-François (Jef) part devant et installe la corde ;


l'ambiance de ce puits ouvert dans la forêt est assez
fantastique : les arbres poussent dans la doline jusqu'à la
lèvre abrupte du gouffre, tout est vert. En outre, l'orifice
du gouffre est assez vaste, ce qui a pour effet de nous
impressionner.

Jef descend le premier tronçon vertical (P 30) pour


atterrir sur un palier pentu, il cherche des amarrages
naturels pour s'accrocher, mais le naturel a ses limites et
il finit par poser un spit par sécurité : Jef est sensible à la
sécurité et il en a même fait sa spécialité avec le secours devra donc se faire avec l'aide d'un d'animal gît en connexion
souterrain. Plus haut, Benoît est chargé d'installer une équipier si on ne veut pas risquer de anatomique. Le crâne ne ressemble à
déviation car ça frotte un peu, mais aucun arbre, aucune cisailler la corde. Le procédé n'est rien de comparable à ceux que l'on
branche suffisamment grosse ne permet de dévier pas très orthodoxe, mais il n'y a plus trouve en Europe au fond des
suffisamment la corde, il lui faudra planter un spit sur le de place pour les fioritures. gouffres. Bien sûr, des photos sont
rocher d'en face, mais pour cela il faudra d'abord qu'il prises car il n'est pas question de
prenne ses aises et qu'il se positionne correctement pour Jef décrit le fond encombré de troncs sortir quoi que ce soit du trou. Une
taper sur le tamponnoir. Benoît trouve un point noircis, il est impressionné par la fois en France, nous identifierons le
d'accroche temporaire dans de petites racines. Il évolue taille de la salle « c'est grand » dit-il. malheureux animal : un paresseux
sur une pente « végétalisée » où pourrissent toutes sortes Malheureusement, il reviendra bien qui rappelle que la forêt était
de débris. Il nettoie le terrain avec précautions, mais vite dans la lumière du puits d'entrée l'élément dominant du paysage avant
déplace un tronc d'arbres qu'il retient le temps de crier pour nous informer de l'absence de l'arrivée des colons. Jean-Yves
gare à Jef et Jean-Denis pour qu'ils se mettent à l'abri… continuation et de la présence insiste pour que la topographie du
Si abri il y a… d'ossements humains. Benoît gouffre des Deux Palmiers soit
descend à son tour et découvre le effectuée dans les règles ; il n'est pas
Affairé à poursuivre l'équipement du puits suivant, Jef squelette d'un animal inconnu. Jef dans ses intentions de bâcler le travail
râle un peu et se plaque contre la paroi le temps que décide de remonter, tandis que Joël et avec un mauvais croquis
l'objet volant passe, mais le tronc d'arbre est assez long et Jean-Yves descendent à leur tour d'exploration. Benoît accepte le
rebondit sur les parois où Jef est suspendu par un petit (photo n° 4). La salle est vaste et diktat de Jean-Yves qui prend son
becquet rocheux. Il voit venir le tronc sur lui qui l'atteint l'ancien lac, au fond duquel s'est temps.
à l'arrière de la cuisse. Il est touché, sous le choc déposée une terre noire, laisse
l'amarrage naturel a sauté. Jef se trouve maintenant apparaître des ossements noyés dans En surface, Jean-Denis a déjà
suspendu dans le vide, pendu sur un spit qu'il a eu la les sédiments. La chute répétée des regagné la cabane des colons, où
prudence d'installer. Jean-Denis assiste à la scène sans gouttes d'eau qui tombent des voûtes Mamita lui propose une soupe de
pouvoir agir. L'instant est critique et on a frôlé la a fini par former des trous de légumes !
catastrophe… stillation de 30 à 40 cm de diamètre,
plus ou moins jointifs. Or, nous devons prendre le bus le
Une bordée de jurons monte depuis le fond, Benoît prend lendemain pour Lima et Jean-Denis
conscience que les troncs d'arbres sont finalement aussi Ces trous de stillation ont dégagé les ne peut pas courir le moindre risque.
dangereux que les pierres, car leur longueur ne permet ossements pris dans les sédiments du Il connaît très bien les souffrances
pas de prévoir leur trajectoire lorsqu'ils rencontrent un lac temporaire qui occupe tout le que l'on endure dans un car lorsque
obstacle. fond de la salle. l'on est pris d'une turista. L'eau
utilisée par les colons provient
Benoît adopte un profil bas et laisse passer l'orage, il faut Un ruisseau issu de la surface coule probablement de mares à têtards,
bien qu'il plante ce spit pour installer la déviation, mais la dans le puits d'entrée, longe la paroi Jean-Denis décline poliment l'offre
chute du tronc a refroidi les ardeurs de Jef qui préfère sud et traverse le lac asséché pour en prétextant qu'il a déjà mangé.
attendre que Benoît finisse avant de reprendre disparaître au nord, à la cote -58 m, Cependant, il accepte quelques
l'équipement des puits. En bas, rien n'est simple et une dans un trou impénétrable ; il s'agit de délicieuses patates chaudes. Benoît
petite vire doit être équipée pour atteindre un tronçon la bonde naturelle du lac temporaire et Jean-Yves rejoignent le groupe ;
plein vide. Malgré les efforts déployés par Jef, la corde qui se remplit lors de fortes pluies. plus le temps de flâner, car il est tard.
touche le rocher deux mètres sous l'amarrage. Il est tard ; Quelques tessons de poteries sont Une dernière photo avec les colons et
il faut conclure rapidement si nous voulons être rentrés à découverts au pied de l'éboulis, non nous descendons vers Agua Dulce ;
l'heure du rendez-vous à Agua Dulce. Tant pis, Jef loin d'un fémur et d'un tibia humains. c'était la dernière sortie
descend (P 18) et Jean-Denis dévie la corde avec son pied Mais ce n'est pas là la trouvaille la spéléologique avant notre retour vers
pour éviter le frottement ; chaque descente ou remontée plus énigmatique : un squelette Lima.
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BULLETIN HORS SÉRIE DU GSBM CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

Les Colons Modernes


Marjorie CHOPIN (GSBM)

I
l est une barrière que nous avons franchie lors impropres à la culture, mais il est plus Le phénomène de colonisation encore à
de ce séjour, celle des territoires colonisés. Les simple de passer à la parcelle suivante. l'œuvre aujourd'hui est encouragé par
nouveaux noms de ces lieux ont perdu leur Sur des sols en pente, soumis à un une volonté gouvernementale. Les lots
consonance indigène : Progreso, Aguas Dulces, régime pluvial intense, les terres sont attribués aux volontaires, qui
Eldorado, sont autant de hameaux ou la colonisation défrichées s'érodent et deviennent vite enclenchent le processus de mise en
s'est en effet opérée il y a de nombreuses décennies. irrécupérables. valeur des terres et par conséquence
Invisible à l'œil non initié, le changement induit dans celui de la déforestation. Bien que
le paysage est pourtant manifeste. Peut être ce sort est il celui qui attend la réduites à peau de chagrin, les régions
région ou s'est installée et se développe encore indigènes peuvent receler des
Dans cette région de Pomacocha, à une altitude de la colonie de Villa Flor dans laquelle richesses inexploitées ou sous-
2000 m., une certaine ressemblance avec les Alpes nous avons séjourné? Située au nord exploitées qui font l'objet de nombres de
Suisses nous était apparue les premiers jours. La ouest, également dans le département convoitises. Si la colonisation fait partie
végétation y est clairsemée, le relief accidenté et les d'Amazonas et à 1000 mètres d'altitude de l'histoire de l'homme, les
constructions en bois prospèrent. Bien que le terrain environ, la colonie aura bientôt trente transformations induites sur
nous soit à priori familier, une surprise de taille nous ans d'existence. La délimitation du front l'environnement ont désormais une
attendra au gré de nos explorations. Là bas, au bout pionnier n'est pas de nature autre ampleur: les outils et les
d'un champ de « yacn ó » (tubercule dont la texture et le administrative, les échanges avec les techniques se sont modernisés et les
goût pourraient se rapprocher de celles d'un radis natifs de la zone existent mais on ne peut débouchés commerciaux élargis. La
sucré, une découverte pour moi), nous pénétrons un pas vraiment parler de synergie, tout au satisfaction des besoins d'ici est réalisée
"morceau de forêt vierge" ; la luminosité chute d'un plus de coexistence. Le premier labeur là-bas. La déforestation concerne
coup, la progression devient acrobatique, et des trois familles pionnières a dû actuellement environ 2/3 des forêts
l'orientation relève de l'aléatoire. Impossible de consister à ouvrir à travers la forêt dense amazoniennes, principalement pour les
distinguer où commence le sol et ou s'arrête l'humus. le chemin permettant d'atteindre le besoins des cultures et de l'élevage
Ce n'est que lorsque la moitié d'une jambe disparaît plateau ou seront réalisées les premières (70%, au travers de la création de
dans une odeur de végétation humide qu'on se rend constructions pour lesquelles la matière pâturages et la culture de soja,
compte que la "terre ferme" est bien plus bas…C'est première ne fait pas défaut. Ce plateau, majoritairement exporté), bien que son
donc ça la « vrai forêt », la forêt d'origine, celle qui est celui sur lequel nous avons posé nos importance tendrait à diminuer
recouvrait les massifs auparavant…Il a dû en falloir tentes; complètement à nu aujourd'hui, rapidement au profit des…
des coups de machette pour en venir à bout. il sert à l'occasion de terrain de foot et biocarburants. Pour ce qui est du bois en
offre une vue superbe sur les montagnes Amazonie, 60 à 80 % des quantités
Cette machette, c'est l'outil indispensable du voisines. Défricher pour circuler, exploitées le sont illégalement selon
pionnier, puis du colon, qui dans la lutte au corps défricher pour construire, défricher Greenpeace, ce qui se traduit par
engagée contre la forêt fera d'eux les inéluctables pour cultiver, le travail des premières l'absence de taxation sur ces produits et
vainqueurs. Cette arme n'est pas la seule à venir à années des pionniers de la colonie aucune règle d'exploitation. Quant à
bout de ces troncs et lianes enlacées, un grand perdure, les voies de communication l'agriculture de subsistance qui motive
incendie le peut aussi. Un grand incendie, ou plutôt avec la route sont établies, la colonie se très légitimement les mouvements de
de multiples petits incendies, volontaires, contrôlés développe et les acheteurs de madriers colonisation, sa part n'est pas
et répétitifs. C'est ce que l'on appelle la culture sur habilement préparés ne manquent pas. significative dans les volumes globaux.
brûlis.

Cette pratique agricole est encore largement utilisée,


en témoigne les volutes de fumée qui ponctuent les
flancs des montagnes. Plus à l'est, depuis la vue
panoramique qu'offre l'imposante forteresse de
Cuelap, culminant à 3000 m., le constat s'impose : la
vue est effectivement dégagée sur 360 degrés, mais
surtout grandement déboisée, et des lambeaux de
fumée continuent de s'échapper de parcelles isolées.
Un botaniste de l'Institut de recherches pour le
développement (IRD) rencontré sur place défend
l'idée selon laquelle les petites exploitations de type
familial ont des impacts environnementaux bien plus
forts que les grandes. Certes, faute de moyens, elles
n'ont pas recours aux produits chimiques qui
stimulent les récoltes (et les rendements), mais par
là-même, elles suscitent le gaspillage de terres par
manque de savoir faire. Lorsqu'elles sont
abandonnées les parcelles ne sont pas forcément
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“UKUPACHA”. EL MUNDO SUBTERRÁNEO. N° 3, CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

Los Colonos Modernos


Marjorie CHOPIN (GSBM)

E
xiste una barrera que hemos atravesado
durante este viaje, la de los territorios
colonizados. Los nuevos nombres de estos
lugares han perdido su consonancia
indígena: Progreso, Aguas Dulces, Eldorado, son
tantas aldeas donde la colonización se ha hecho
presente desde hace varias décadas. Invisible para el
ojo inexperto, el cambio producido en el paisaje es sin
embargo, notable.

En los primeros días, esta región de Pomacocha


ubicada a una altitud de 2000 m., nos pareció que
guarda cierta semejanza con los Alpes Suizos. La
vegetación es poco frondosa, el relieve accidentado y
prosperan las construcciones de madera. A pesar de
que el terreno nos fue familiar, en apariencia, una gran
sorpresa nos aguardaría en el transcurso de nuestras
exploraciones. Allí, al final de una chacra de “yacón”
(tubérculo cuya textura y gusto podrían aproximarse al
de los rábanos azucarados fue todo un descubrimiento químicos que estimulan las cosechas (y desarrolla y los compradores de madera
para mí), penetramos hacia “un pedazo de selva rendimiento), y por ello provocan el despilfarro hábilmente preparados no faltan.
virgen”, la luz entró de pronto, el avance se volvió de tierras debido a la falta de conocimiento. No
acrobático y la orientación aleatoria. Fue imposible es que las parcelas se abandonen porque no El fenómeno de la colonización que hoy sigue
distinguir donde comenzaba el suelo y donde estén necesariamente aptas para el cultivo, sino en marcha, está siendo impulsado por una
terminaba el humus, esto sucede cuando la mitad de que es más simple abandonarlas y pasar a la voluntad gubernamental. Se asignan lotes a los
mi pierna desaparece dentro de un olor a vegetación parcela siguiente. En los suelos sobre las voluntarios, quienes se encargan del proceso
húmeda, recién ahí nos damos cuenta de que la “tierra pendientes, sometidos a un régimen pluvial de valorización de las tierras y por
firme” se encuentra bastante más abajo… Es esa intenso, las tierras desbrozadas se erosionan y consecuencia, de la deforestación. A pesar de
entonces la “verdadera selva”, esta selva que recubría se vuelven rápidamente irrecuperables. ser bastante pequeñas, las regiones aún
antes los macizos… Hubo que dar machetazos para indígenas pueden contener riquezas no
destrozarla. ¿Es quizá este el destino que le espera a la explotadas o poco explotadas, que son objeto
región donde la colonia de Villa Flor se ha de codicia. Si la colonización forma parte de la
Este machete es la herramienta indispensable para el instalado y desarrollado y en la cual hemos historia del hombre, las transformaciones
pionero y luego para el colono, en su lucha cuerpo a pasado una temporada? Ubicada al noroeste, realizadas en el medio ambiente a partir de
cuerpo contra la selva los convertirá en vencedores también en el departamento de Amazonas y a ahora cobran otra dimensión: las herramientas
indudables. Esta arma no es la única que puede vencer alrededor de 1000 metros de altura, la colonia y las técnicas se han modernizado y las salidas
los troncos y lianas abrazados; un gran incendio cumplirá pronto treinta años de existencia. La comerciales se ampliaron. Las necesidades de
también lo puede hacer. Un gran incendio, o mejor aún delimitación del frente pionero no es de acá se satisfacen allá.
varios incendios pequeños, voluntarios, controlados y naturaleza administrativa, los intercambios con
reiterados. Es lo que se denomina cultivo sobre los nativos de la zona existen pero no se puede La deforestación corresponde actualmente a
chamizado. hablar en realidad de sinergia, a lo mucho de alrededor de 2/3 de los bosques amazónicos,
coexistencia. La primera labor de las tres en especial para cubrir las necesidades del
Esta práctica agrícola es aún muy utilizada, tal como lo familias pioneras debió consistir en abrir a cultivo y de la ganadería (70% a través de la
atestiguan las columnas de humo que aparecen en los través de la densa selva el camino que les creación de pastizales y el cultivo de soya, la
flancos de las montañas. Más hacia el este, desde la permita alcanzar la meseta donde serían mayoría para su exportación), aunque su
vista panorámica que ofrece la imponente fortaleza de realizadas las primeras construcciones, para importancia se verá reducida rápidamente en
Kuélap, que alcanza los 3 000 m., se evidencia la las cuales no hace falta la materia prima. Es en beneficio de los…biocarburantes. En lo que
prueba: la vista está despejada en 360 grados, pero se esta meseta donde hemos colocado nuestras respecta a la madera en la Amazonía, de 60 al
ve sobretodo bastante deforestada y hay rastros de carpas. Ahora está completamente descubierta, 80% de la explotación es ilegal, según
humo que sigue escapándose en parcelas aisladas. sirve a veces como campo de fútbol y ofrece una Greenpeace, lo que se traduce en la ausencia
Un botánico del Instituto de Investigación para el vista soberbia de las montañas vecinas. de impuestos sobre estos productos y en
Desarrollo (IRD) que trabaja en el lugar, defiende la Machetear para circular, machetear para ninguna norma para la explotación. En cuanto a
idea según la cual las pequeñas plantaciones de tipo construir, desbrozar para cultivar, el trabajo de la agricultura de subsistencia que motiva de
familiar tienen un mayor impacto en el medio ambiente los primeros años de los pioneros de la colonia forma bastante legítima los movimientos de la
que las grandes explotaciones. En efecto, algunas continúa, las vías de comunicación con la colonización, su parte no es significativa
veces por falta de medios, no recurren a productos carretera son establecidas, la colonia se respecto a los volúmenes globales.

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BULLETIN HORS SÉRIE DU GSBM CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

La grotte de Duran
Tini ALVARADO (ECA)

D
e Soldado Oliva, nous arrivons à lanterne. Là, l'agouti disparu dans le cours d'Olivier ; Raul et Alain restèrent dehors. Se
Duran, directement à la maison d'eau. Quand ils voulurent sortir de la fut hallucinant de sentir l'eau monter et
de Dario Goicochea Ruiz, grotte, la lanterne s'éteignit et, à tâtons, ils pénétrer dans les bottes, pour aussitôt ne
l'adjoint du gouverneur. Dario réussirent à retrouver leur chemin dans laisser que la nage comme seule option. La
étant occupé, il laissa à son père, José l'obscurité. Une fois à l'extérieur, ils se grotte était très courte et l'eau cachait les
Leonidas, le soin de nous guider aux grottes rendirent compte que, comme par magie, la possibles entrées. Cette baignade nous a
situées à proximité. lanterne fonctionnait à nouveau. permis de nettoyer nos combinaisons de la
boue rapportée de la grotte précédente.
La première caverne explorée s'appelle l' « Dans cette grotte, il y a quelques formations
Eglise des Incas », mais nous lui avons intéressantes et, à la fin, une étroiture où Sous les rayons du soleil encore présent,
attribué le nom de « La grotte de l'agouti tient une personne de petite taille. José nous nous sommes retournés à la maison de José
magique ». L'impression initiale fut que la dit qu'il l'a pénétré. Je suis donc allé voir et et avons pris la décision de dormir là au lieu
cavité se terminait au bout de 10 m. Nous me suis retrouvé dans une salle de petite de nous rendre à la maison communale.
sommes entrés, Olivier puis moi, et notre taille, avec un passage sur la droite qui Nous avons mangé une délicieuse poule et
sentiment fut qu'il s'agissait d'une toute tournait à la façon d'une coquille d'escargot partagé un verre avec la famille. Sur ce,
petite grotte. Mais lorsque pénétra José, il pour se terminer rapidement. Je n'ai vu Alain eut la bonne idée d'essayer de faire
disparut en tournant à gauche! Nous l'avons aucun cours d'eau ni senti de courant d'air tomber quelques cocos de l'arbre. Pour ce
tous suivi et débouché sur une salle assez mais il y avait beaucoup d'humidité et une faire, il utilisa une faucille amarrée à un
grande. petite flaque d'eau. long bout de bois. Il réussit à récupérer cinq
cocos que nous avons bus et mangés.
Les découvreurs de cette grotte, José et son La seconde grotte de la journée était une
fils Dario, racontent qu'il y a de nombreuses résurgence de laquelle les gens ne La nuit se passa sous deux tentes. Une
années lors d'une partie de chasse, ils s'approchent pas car, à l'intérieur, vivraient occupée par Olivier, Raul et moi dans
blessèrent un agouti. L'animal leur échappa le diable et un crocodile. De fait, nous laquelle la chaleur était insupportable, et
et en suivant les traces de sang ils aboutirent spécifions à José que nous sommes aussi une autre où Alain et Jean Loup dormirent
tous les deux à l'intérieur de la grotte avec des démons et commençons à pénétrer la heureux, en ronflant.
comme seule source de lumière une petite cavité, Jean Loup en tête suivi de moi puis

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La Cueva de Duran
Tini ALVARADO (ECA)

D
esde Soldado Oliva llegamos a Duran rastreando la sangre con una pequeña linterna nosotros éramos demonios y empezamos a
directamente a casa del Teniente hasta que el animal desapareció en un curso de caminar Jean Loup a la cabeza, luego yo y
Gobernador Darío Goicochea Ruiz, agua. Cuando quisieron salir la linterna que finalmente Olivier, Raul y Allain se quedaron
como él estaba ocupado nos dejó con llevaban se apagó de repente y a duras penas afuera. Fue alucinante sentir como el agua va
su padre el señor José Leonidas para que nos lograron abrirse paso en la oscuridad total, fuera subiendo y metiéndose en las botas, luego no
guiara hacia algunas cuevas cercanas. de la cueva se dieron cuenta que mágicamente nos quedó más que nadar un poco porque la
la linterna funcionaba otra vez. cueva era muy corta y el agua cubría cualquier
La primera cueva que nos mostraron se llama entrada que pudiera haber. Lo fantástico de esta
Iglesia de los Incas, pero nosotros le hemos En esta cueva había algunas formaciones "hazaña" fue que nos pudimos limpiar todo el
puesto la Cueva de la Chosca Mágica. A primera interesantes y al final de todo, un estrecho barro que cogimos en la cueva anterior.
impresión nos pareció que terminaba a los 10 pasadizo, por donde cabía una persona
metros. Entramos a ver, Olivier y luego yo, y pequeña. El señor José decía que por ahí había Aún con sol regresamos a casa del señor José y
salimos pensando que era una cueva entrado, así que fui por ahí y encontré un cuarto decidimos quedarnos a dormir ahí en lugar de
pequeñita. Tuvo que entrar el señor José, quien no muy grande, con un pasadizo hacia la en la casa comunal, comimos una deliciosa
haciendo un giro hacia la izquierda desapareció! derecha que se daba vueltas como un caracol, gallina de corral en estofado y compartimos un
Todos por supuesto lo seguimos para ver cómo para terminar rápidamente. No encontré ningún trago con la familia. Luego a Alain se le ocurrió
la cueva se abría hacia un cuarto bastante curso de agua ni viento pero si había bastante que sería genial sacar unos cocos, así que con
grande. humedad y un pequeño charco de agua un gran palo amarrado a una herramienta de
estancada. horticultura lograron sacar 5 cocos que bebimos
Los descubridores de esta cueva José y su hijo y comimos.
Darío cuentan que hace bastantes años La segunda cueva del día, era más bien un lugar
estaban cazando y le dispararon a una de donde sale agua y a donde la gente no se Dormimos en 2 carpas, Olivier, Raul y yo
´chosca´. El animal escapó herido y al seguirlo acerca porque dicen que ahí dentro vive el moríamos de calor en una y en la otra durmieron
terminaron ambos dentro de la cueva diablo y un cocodrilo. A todos les dijimos que felices y roncaron muy fuerte Jean Loup y Alain.

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BULLETIN HORS SÉRIE DU GSBM CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

La grotte de Los Tayos


Tini ALVARADO (ECA)

L
a première « Cueva de los main, des grillons bien gras, des
Tayos » était difficile tarentules de toutes les tailles, un
d'accès. Il y avait deux crapaud et de jolies cafards
heures de montée avec, par ressemblant à un bouton aplati. Le
endroit, une pente à 45°, notamment côté flore est aussi intéressant car on
dans un champs de fougères, suivi assiste au développement de petites
d'une marche en forêt, chaude et forêts de palmiers nains.
humide. Heureusement, nous avons
été prévoyant et sommes partis le Le tronc nous ayant servi d'amarrage
plus tôt possible après un copieux n'est qu'un parmi l'énorme quantité
petit déjeuner que nous prépara de troncs d'arbre jetés de ci, de là.
l'épouse de José (yucca, café et Quelques uns sont même amarrés
fromage). De plus, des pour former des échelles et la
guides/porteurs nous majorité sont fragiles et pourris, et
accompagnèrent pour charger tout pourquoi ?
l'équipement et ouvrir la route avec
leurs machettes. Les populations natives raffolent des
guacharos. Une fois par an, elles se
A l'intérieur de la première caverne, rendent aux grottes, entrent, et à
nous avons dû équiper avec une grands coups de fusil tuent le plus
corde. Le problème était que les grand nombre de tayos. Les troncs
parois ressemblaient à un mélange de servent à atteindre les secteurs de la
beurre et de sable qui ne permettait grotte difficiles d'accès où nichent
pas de percer et de ficher les spits. La les oiseaux, pour récupérer les œufs.
solution a été de caler un tronc non
pourri dans un trou naturel de la Nous sortons de la première « Cueva
roche et y amarrer la corde. Le de los Tayos » avec une faim de loup.
second amarrage était constitué par Personnellement, j'étais trempé,
un spit et le troisième par Alain couverte de boue et de guano.
assurant le tout. Jean Loup descendit Immédiatement, nous atteignons le
le premier et le spit lâcha dans un magnifique abri sous roche situé
claquement sec immédiat. Alain et le entre les deux grottes et mangeons
tronc d'arbre permirent d'assurer tout ce que nous avions amené : thon,
Jean Loup qui perdit seulement un pain, galettes salées et galettes
peu de stabilité mais qui continua se sucrées. Le maximum, c'est Olivier,
descente. Raul, Olivier, Alain et moi l'homme clé quand il s'agit Il y avait aussi plusieurs de ces petits jardins de palmiers nains
l'avons suivi. d'organiser la nourriture ! ainsi que de l'herbe, moins de guacharos que dans la caverne
précédente mais plus de chauves-souris, mes animaux
Les tayos sont des oiseaux nocturnes Pour la seconde « Cueva de los cavernicoles préférés.
aussi appelés guacharos. Ils font Tayos», nous avons dû marcher un
beaucoup de bruit, battent des ailes court moment dans la forêt, 15 min. A la fin de cette grotte, il y a un petit passage étroit, parfait pour
avec force et mangent des fruits de Une des expériences les plus mes dimensions, d'où provient l'eau. Après quelques mètres, la
palmier. En plus, ils produisent amusantes fut de descendre par le grotte s'ouvre sur une superbe cascade qui tombe au milieu
d'énormes quantités de dangereux biais d'un tronc de palmier dans le d'énormes pierres blanches veinées de différentes couleurs,
excréments engendrant ainsi un air style pompier. De suite après, nous douces et brillantes. Raul pénétra aussi ce passage et,
vicié pouvant provoquer des avons descendu une glissante ensemble, nous avons pu monter un peu dans la cascade
pneumo-pathologies atypiques. Pour dépression et, face à nous, s'ouvrait seulement pour confirmer que l'on pouvait continuer et
cela, il est recommandable la grotte, immense et pleine de rencontrer d'autres cavités, cavités qui ne seront pas explorées
d'emporter un masque lors de guacharos. Dans cette caverne, il y cette fois ci.
l'exploration de ce type de grotte. avait beaucoup d'eau et nous devions
faire attention de ne pas rester Nous sommes retournés très tard à la maison de José. C'est
En plus de la présence des tayos, attrapés dans le mélange de guano, seulement vers 20h que nous avons réussi à sortir de la forêt et
scandaleux, grands et terribles, le de graines de palmier, d'eau et de arriver à la rivière. Nous nous sommes lavés pour, de là,
point intéressant de ce type de sable constituant le sol ; un mélange retourner à la route principale où nous attendaient les porteurs
caverne réside dans la diversité très collant et parfois d'une hauteur qui nous avaient abandonnés quelques heures auparavant.
animale : pseudos scorpions considérable. Au moindre faux pas, Nous atteignîmes le campement vers 20h30, heureusement le
(amblypyges) plus grands que ma zou ! Jusqu'au fond. bouillon de poule et le plat de riz nous attendait.

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“UKUPACHA”. EL MUNDO SUBTERRÁNEO. N° 3, CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

La Cueva de Los Tayos


Tini ALVARADO (ECA)

L
a primera Cueva de los Tayos fue difícil de hambre, yo totalmente mojada, con mucho Al final de esta cueva había un pasaje pequeño
alcanzar. Fueron 2 horas de subida de a veces barro y guano de guacharos. Inmediatamente, y estrecho perfecto para que yo entrara. De ahí
más de 45 grados por un campo de helechos y subimos al magnífico abrigo rocoso ubicado venía el agua, después de unos metros la
luego un bosque resbaloso, caluroso y entre una cueva y otra y nos comimos todo lo cueva se abrió hacia una cascada alucinante,
húmedo. Felizmente fuimos previsores y salimos lo que trajimos: atún, pan, galletitas saladas, que caía por enormes piedras blancas con
más temprano que pudimos, después del galletitas dulces. Lo máximo, Olivier es el vetas de colores, tan pulida estaba la piedra
contundente desayuno que nos hizo la esposa del hombre clave cuando se trata de organizar la que era suave y brillante. Raúl también pudo
señor José (yuca, café y queso). Además nos comida!. entrar y pudimos subir un poco por la cascada
acompañaron 4 porteadores/guías para poder subir sólo para confirmar que se podía subir y
todo el equipo y abrir trocha con sus machetes. Para la segunda Cueva de los Tayos tuvimos encontrar más cavidades por ahi, pero que ese
que hacer una caminata corta, de 15 minutos, día no serian exploradas.
Dentro de la primera cueva tuvimos que poner una por la selva. Una de las experiencias más
cuerda. El problema fue que las paredes de la cueva divertidas fue bajar por el tronco de una Al regreso hacia afuera de la cueva se me
parecían una mezcla de mantequilla con arena que no palmera al estilo bombero. Luego bajamos por ocurrió seguir por un caminito alterno que
se sostenía al taladrar y meter el spot. La solución fue una hondonada resbalosa y, frente a nosotros, acabó dos metros por encima del otro por
encontrar un tronco que no estuviera podrido, se abría la cueva, grandota y llena de donde caminaba Raúl, "claro, pfff, fácil bajar, si
empotrarlo dentro de en un agujero natural en una de guácharos. la hago" pensé yo, y empecé a bajar, cuando
las paredes y ahí amarrar la cuerda. De segundo de repente PFLUPSHIUP! fricción cero a todo
anclaje usamos un spit y de tercero a Alain. Jean Loup Esta cueva tenía muchísima agua por todos alrededor y BLAM PLUM PAFF! (amo mi casco
bajó primero, el anclaje en la pared cedió con un lados y había que tener cuidado de no azul), para resumir, Raúl tiene varios
chasquido seco inmediatamente, Alain y el tronco quedarse atascado con las botas en la mezcla moretones con mi nombre.
sostuvieron a Jean Loup, quien sólo perdió un poco la de guano, semillas de palma, agua y arena,
estabilidad y al momento continuo bajando, los una combinación muy pegajosa y bastante Regresamos a la casa tardísimo, recién a las
demás, Raúl, Olivier, Alain y yo lo seguimos. alta, a veces dabas un mal paso y flup! hasta el 8pm pudimos encontrar la salida al bosque y
fondo. llegar al río, nos lavamos para luego llegar a la
Los tayos son aves nocturnas también llamadas carretera donde nos esperaba el resto de
guacharos en otros lugares. Hacen mucha bulla También habían varios de estos jardines de porteadores que nos habían abandonado
cuando gritan, aletean a veces tan fuerte que crean palmeras enanas y pasto, menos guácharos horas antes. Y finalmente, al campamento
viento y comen frutos de palmera, además de producir que en la anterior; y mis animales de cuevas como a las 8:30, felizmente nos esperaba la
ingentes cantidades de peligroso guano, que luego favoritos, los murciélagos. sopita de gallina y el plato de arroz.
sirve de sustrato para un hongo que se aloja en los
pulmones y produce pneumopatologías atípicas. Por
eso es recomendable usar máscaras para ingresar a
estas cuevas.

Lo interesante de estas cuevas, además de los tayos


escandalosos, grandotes y terribles; es que existe
muchísima vida al interior: pseudos escorpiones que
son más grandes que mi mano extendida, grillos bien
gordos, tarántulas de todos los tamaños, un sapo y
cucarachas lindas que parecen un botón plano. El
área vegetal también es interesante porque se crean
jardines muertos de palmeras enanas.

El tronco que encontramos en la cueva es uno de


muchísimos que están tirados aquí y allá, algunos
están amarrados formando escaleras y la mayoría
están frágiles y podridos y por que eh?:

Los nativos de la zona son aficionados a comer


guácharos. Una vez al año tienen la costumbre de ir
hasta las cuevas, entrar y a escopetazos matar a
cuantos se puedan. Los palos son para bajar a zonas
más recónditas y con más aves, o para subir hasta
donde están los nidos y robar pichones y huevos.
Salimos de la primera Cueva de los Tayos con mucha
68
BULLETIN HORS SÉRIE DU GSBM CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

Cambiopitec ou le retour
de l'australopithèque
Olivier FABRE
Archéologue, PUCP(ECA)

C
ambiopitec s'annonçait pleine de réalisait au moyen d'escaliers. Décidément, présente pour moi un attrait qui se décuple
découvertes archéologiques. De Cambiopitec avait bien des attraits !. fortement quand ce monde souterrain a été
nombreux échos de vestiges de Après avoir déchargé la voiture, enfilé les occupé par des populations préhispaniques.
céramique et de sépultures combi, nous avons descendu les quelques Tel est le cas à Cambiopitec mais il n'en
parsemant la grotte étaient arrivés à mes centaines de marche menant à la grotte, ou reste hélas que peut de chose. A l'image
oreilles et n'avaient pas manqué d'attiser plutôt aux grottes. En effet, sous d'autres cavités souterraines, celle-ci a été
ma curiosité. De fait, cette journée l'appellation de Cambiopitec on retrouve pillée. Dès que l'on passe le porche d'entrée,
paraissait prometteuse pour un jeune deux cavernes. La première est située en on note de nombreux fragments de
chercheur étudiant l'occupation hauteur, on y accède en gravissant un céramique jonchant le sol et provenant des
préhispanique des grottes du Pérou éboulis. La seconde se trouve au même abondantes sépultures ravagées. Les
septentrional. Mais les promesses ne niveau que le petit sentier faisant suite aux pilleurs creusant la terre, brisent et font
résident pas toujours là où on les attend. escaliers. C'est celle-ci qui fut élue pour remonter à la surface ce matériel
Arrivés dans l'après midi au village de commencer l'exploration. archéologique. Me voilà donc un peu déçu.
Copallín, nous eûmes l'agréable surprise de Evidemment, je ne m'attendais pas à un
voir que la grotte n'était qu'à une centaine Je serai de mauvaise foi si je ne contexte non perturbé mais de là à ne
de mètre du hameau et que l'accès se reconnaissais pas que la spéléologie rencontrer que des trous et des tessons

69
millimétriques…Bref, tant pis, il me reste courante, le passage s'annonçait facile. Bref, me voilà donc en bas du ressaut avec
quand même la possibilité d'assouvir ma J'attaque donc l'opposition, fier comme un nouveau tic compulsif consistant, tous
curiosité en accompagnant Jean Loup, Artaban et sûr de moi. Me reposant sur ma les 5 m, à réorganiser mon attirail, naturel
Alain, Raul et Tini dans l'exploration de la souplesse légendaire, je lève ma jambe comme matériel ; le baudrier me gênant
caverne. droite assez haut et loin puis …..craccccc. fortement.
Oups, je baisse la tête, regarde mon entre-
Nous voilà donc partit, debout et droit sur jambes et ce qui devait arriver arriva. Le Nous continuons la progression en suivant
une petite centaine de mètre. Puis, sans caleçon, ultime rempart entre moi et les les méandres de la cavité. A nouveau, le
prévenir, le plafond chute à une hauteur origines, avait rompu. J'avais donc l'air plafond s'abaisse progressivement pour ne
n'excédant pas, par endroit, les 50 cm. Il malin : les jambes écartées, Tini en dessous laisser place qu'à une progression
faut donc ramper. C'est à ce moment là que de moi et l'attribut d'Adam prenant l'air, air rampante, dans un ruisseau. La situation
je me rappelle, ou plus exactement que la frisquet dans ces profondeurs. Panique, commençait à être embarrassante, l'eau
boue et l'eau glacée me font rappeler, que la que dois-je faire ? Alain, dans sa grande étant glacée et les petits cailloutis me
combinaison que j'ai l'habitude d'utiliser mansuétude et mort de rire, me propose de blessant à chaque mouvement. Fatigué,
dans les expéditions GSBM/ECA est l'enjamber pour récupérer une position meurtri dans ma chair et mon honneur, je
trouée à l'entre-jambes. Que nenni, j'en ai plus commode. N'ayant pas d'autres jette l'éponge et laisse tout le monde pour
vu d'autres et puis j'ai quand même un solutions, je m'exécute tout en lui retourner à l'extérieur.
caleçon sous la combi. Après ce passage, le demandant de fermer les yeux, le plafond
plafond récupère une taille humaine et la étant assez bas, l'enjamber dans cette Faute d'archéologie, j'aurai eu un avant
progression s'effectue sans encombre. configuration comportait un risque certain goût de paléontologie. Cambiopitec aura
Puis, nous passons deux petits ressauts. pour mon honneur. De son côté et en contre été pour moi un retour aux origines, nu
Nous équipons le second, d'environ 1.5 bas, Tini me soutient qu'elle n'a rien vu. dans une grotte, ainsi qu'un apprentissage
m/2 m, plus par mesure de sécurité que par Remarque qu'il m'est encore difficile supplémentaire : en spéléologie on n'utilise
nécessité. En effet, avec une simple d'interpréter…. jamais de caleçon.
opposition et ayant la corde comme main

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“UKUPACHA”. EL MUNDO SUBTERRÁNEO. N° 3, CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

Cambiopitec o el regreso
del australophitecus
Olivier FABRE
Archéologue, PUCP(ECA)

C
ambiopitec se anunciaba llena de 50cm, entonces tenemos que arrastrarnos. Es en más cómoda. Al no haber otra solución, lo hago,
descubrimientos arqueológicos. No era ese preciso momento sumergido en el barro y el no sin antes pedirle que cierre los ojos, pues al
poco lo que había oído sobre restos de agua helada, que recuerdo que la ropa que suelo estar el techo tan bajo, pasarle encima implicaba
cerámica y tumbas en la cueva, todo utilizar en las expediciones GSBM/ECA tiene un sin duda un riesgo para mi propio honor. Por su
esto había despertado aún más mi curiosidad. De hueco en la entrepierna... parte y desde un nivel mas bajo, Tini me asegura
hecho, esta jornada parecía prometedora para un No importa, he vivido cosas peores y al menos que no vió nada, cosa que me cuesta aún
joven investigador que estudia la ocupación llevo un calzoncillo abajo. Después de este interpretar...
prehispánica de las cuevas del Perú trecho, el techo recupera un tamaño normal y el
septentrional. Pero las promesas no siempre trayecto continua sin dificultades. Luego, En fin, ahí estaba yo, bajo el paso a desnivel con
están donde las esperamos. pasamos dos pequeños desniveles, utilizamos el un nuevo tic compulsivo que consistía en que
equipo en el segundo desnivel de cada 5m me arreglaba los ´trastos´, así como el
Aquella tarde cuando llegamos al caserío de aproximadamente 1.5 m/2 m, más por medida de equipo pero el arnés me molestaba mucho.
Copallín, nos dimos con la grata sorpresa de ver seguridad que por necesidad. Continuamos avanzando por los meandros de la
que la cueva se encontraba a poca distancia del cueva. De nuevo, el techo se reduce en forma
poblado y que el acceso se realizaba mediante Con una posición simple y con la cuerda en la progresiva dejando espacio tan solo para
escaleras. Definitivamente, ¡Cambiopitec tenía mano, seguir por este paso a desnivel parecía avanzar arrastrándose, dentro de un riachuelo.
sus encantos!. fácil. Continuo y muy seguro de mí mismo me La situación comenzaba a ser vergonzosa,
apoyo en mi famosa flexibilidad, levanto mi estando helada el agua y la grava, me hacían
Después de descargar el carro y ponernos los pierna derecha lo más alto y lejos que puedo y ..... daño en cada movimiento. Cansado,
mamelucos, emprendimos el camino que nos craccccc!!!. Bajo la cabeza, miro mi entrepierna y mancillados mi piel y mi honor, tiro la esponja y
conduciría a la cueva, o mejor dicho a las cuevas. sucede lo que tenía que suceder. El calzoncillo, dejo a todos para regresar al exterior.
En efecto, bajo la denominación de Cambiopitec última barrera entre yo y los orígenes, se había
se encuentran dos cavernas. La primera esta roto. La escena era grotesca: las piernas A falta de arqueología, hubo un anticipo de
ubicada en altura y se accede subiendo por un abiertas, Tini debajo mío y el atributo de Adán paleontología. Cambiopitec resultó para mí un
desprendimiento. La segunda se encuentra al tomando el aire frío de las profundidades. ¿Y regreso a los orígenes estando casi desnudo en
mismo nivel del pequeño sendero que sigue a las ahora, qué debo hacer?. Alain con gran una cueva; además fue como un aprendizaje
escaleras, por lo que decidimos comenzar allí la compasión y muerto de risa, me propone pasar adicional: en espeleología nunca se usa un
exploración. por encima de él para recuperar una posición calzoncillo.

No sería honesto si no reconociera que la


espeleología tiene un atractivo mayor cuando
este mundo subterráneo ha sido habitado por
poblaciones prehispánicas. Tal es el caso de
Cambiopitec, pero desgraciadamente aquí
quedan pocos vestigios. Como otras cuevas
subterráneas, ésta ha sido saqueada. En cuanto
se pasa el ingreso de la cueva, se aprecian
muchos fragmentos de cerámica que cubren el
suelo, y que provienen del gran número de
tumbas huaqueadas. Los huaqueros al cavar la
tierra, rompen y dejan sobre la superficie este
valioso material arqueológico. No pude evitar
sentir la decepción. Evidentemente, no esperaba
encontrar un contexto intacto, pero de ahí a
encontrar solo huecos y restos milimétricos..
.Bueno, que se puede hacer, al menos me queda
la posibilidad de satisfacer mi curiosidad
acompañando a Jean Loup, Alain, Raul y Tini en
la exploración de la caverna.

Así comenzamos, directo por un camino


alrededor de cien metros. Luego sin previo aviso,
el techo se reduce a una altura de no más de

71
BULLETIN HORS SÉRIE DU GSBM CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

La caverne de Pacuyacu
Jean Loup GUYOT (ECA & GSBM)

D
epuis ma première
reconnaissance dans
le Département
d'Amazonas en mai
2003, la caverne de Pacuyacu
hante mes rêves cavernicoles.
Effectivement, au cours de cette
mission hydrologique vers le río
Marañón, nous faisons escale
Pascal, Eliane et moi à l'hôtel «
Don Diego » de Bagua Chica.
Dans le hall d'entrée, une photo
d'un porche magnifique, avec une
rivière souterraine (perte ou
résurgence ?) a attiré mon
attention. La photo indique «
Cueva de Pacuyacu, à Jaén ». Ca
sera donc une destination
proposée aux amis du GSBM qui
viennent en expédition au Pérou
quelques mois plus tard. Mais
l'expédition « Pucara 2003 » va
s'orienter vers d'autres massifs,
avec la fabuleuse découverte du
massif de Soloco. Et Pacuyacu
restera un rêve.

A Lima, mon ami Carlos Morales


m'informe qu'il a exploré cette
cavité avec son club (CESPE
Lima) en 1992. Le
développement est alors estimé à
890 m.

En février 2007, de retour d'une


mission à Santa Maria de Nieva,
avec mes amis Olivier Fabre et
Raul Espinoza du Groupe ECA
de Lima, nous faisons un détour
par Jaén pour aller enfin faire un
tour à Pacuyacu. A Jaén, on nous
indique que l'accès à Pacuyacu se
fait en principe par Bagua Chica
(on vient de là !), mais qu'il existe
une piste qui mène directement
au district de Santa Rosa où se
trouve la grotte. La piste est en
très mauvais état, interminables
ornières, et quand nous arrivons
enfin à Santa Rosa, c'est pour
apprendre qu'il reste encore plus
d'une heure de piste, puis trois
heures de marche avant
d'atteindre la caverne de
Pacuyacu. Un rapide calcul, et : «
Ca le fait pas ! » car James nous

72
rejoint le lendemain à Chachapoyas pour aller à
Lamud et Soloco. Ca sera donc pour une autre
fois.

Septembre 2007, la grande expédition chez les


Jivaros du río Santiago s'est mal passée, et sur
le chemin du retour, le moral un peu dans les
chaussettes, nous explorons quelques cavités le
long du río Marañón (Villa Flor). Le groupe
hésite, certains veulent rester en forêt, et je
propose d'aller à Pacuyacu, d'autres préfèrent
prendre de l'altitude pour retourner soit vers
Soloco ou La Jalca, soit vers le massif aperçu
en 2003 après Pomacocha. C'est cette dernière
destination qui sera retenue, et le karst du «
Chat Endormi » (Gato Dormido) nous
apportera son lot de belles découvertes. Mais
toujours pas de Pacuyacu ! Quel est ce maléfice
?

Décembre 2007. Pour ma dernière sortie


spéléo au Pérou, avant de partir pour le Brésil,
les amis du Groupe ECA (Alain Crave, Silvia
Alvarado et Olivier Fabre) m'accompagnent bien fait de forcer sur les doses de pastilles une vire. Nous équipons le ressaut de 5
dans le Nord, avec différents objectifs, purifiantes pour notre soupe hier soir ! mètres, et nous voila de nouveau dans une
adaptables selon la météo comme à grande galerie, accompagnés de
l'accoutumé. Pacuyacu est bien dans le Au bout d'environ 150 mètres, une galerie guacharos. Nos amis restent en haut de la
programme. Après l'exploration des gouffres sur la droite nous mène à une deuxième vire, pas très à l'aise avec nos cordes si
de Los Tayos près de Villa Flor, de la cueva de entrée plus modeste. Dans cette galerie, un fines ! Très rapidement, nous (Olivier et
Cambiopitec près de Bagua Chica, nous diverticule nous emmène en haut d'un moi) arrivons en haut d'un grand puits
quittons maintenant (22/12/2007) Bagua pour ressaut de quelques mètres que nous (plafond d'une salle ?) mais nous n'avons
Pacuyacu. Cette fois, on prend la bonne piste, équipons. De là, une galerie remontante et pas de corde assez longue pour y
traversée du Marañón au Pongo sur un bac étroite sera suivie sur plusieurs centaines descendre. Nous contournons l'obstacle
archaïque. Une heure de bonne piste jusqu'à de mètres. Chauves souris, courant d'air, par un réseau de petites galeries, qui nous
Santa Rosa. Une heure de piste moins bonne demi-tour avec arrêt sur rien ! ramèneront à plusieurs reprises dans les
jusqu'à Shumbana. Là, nous louons deux mules plafonds de cette grosse galerie. Des
pour porter notre lourd équipement jusqu'à la De retour dans la galerie principale, nous guacharos partout ! Ca à l'air énorme là-
grotte. En cours de route, problème relevons tranquillement la topographie de dessous ! Nous topographions ainsi 330 m
diplomatique avec les habitants de Pacuyacu. cette grande grotte et de ses différentes de galeries nouvelles et nous en
Les mules et guides de Shumbana ne sont pas ramifications, entourés par les guacharos parcourons rapidement 200 m de plus (non
autorisés à nous guider jusqu'à la grotte… de plus en plus curieux. Notre guide est topographiés), avec là aussi un arrêt sur
Palabres, négociations, et nous continuons ressorti prévenir les porteurs que nous ne rien. Nous croisons un rat énorme qui ne
sans mules, mais avec 4 porteurs de Pacuyacu. rentrerons pas ce soir, mais le lendemain, semble pas surpris de nous rencontrer là.
Arrivée à la grotte vers 18h sous la pluie. Enfin vu le temps passé sous terre. L'entrée par les guacharos de grande
nous y sommes ! Heureusement que nous avons un bon quantités de matière organique (guano,
stock de provisions ! graines de palmiers) est à l'origine d'une
Nous installons notre campement dans la explosion de vie dans la grotte : des
grotte, au niveau de l'entrée principale, dans Nous rentrons au camp vers 15h où nous insectes les plus variés jusqu'aux rats
une galerie fossile en hauteur. Le sol n'est ni retrouvons tout le monde, guide et dodus. Nous retournons fourbus mais
plat, ni douillet (cailloutis acérés), ni sec porteurs. Fiers du travail accompli, nous heureux au camp, il est 23h. Avec 1600
(nombreuses gouttières). Malgré tout, tout le montrons nos données topographiques mètres de galeries répertoriées au cours de
monde est content, dehors il pleut, et pour (1070 mètres relevés dans la journée), et la journée, nous avons doublé le
beaucoup, c'est la première fois qu'ils passent pensons avoir vu l'essentiel de la caverne, développement connu de cette caverne,
une nuit sous terre. Le bonheur ! hormis cette petite galerie montante… qui devient ainsi l'une des cavités majeures
Eclat de rire général ! Juan (l'un des du Pérou. Et nous savons que ça continue,
Le 23 décembre, c'est de bonne heure (07h) que guides) nous explique, que, comme tous que c'est gros… Le rêve Pacuyacu
nous nous équipons pour explorer et les touristes, nous n'avons pas trouvé LE continue…
topographier cette grande grotte. La galerie passage qui permet d'accéder aux grandes
principale est impressionnante avec une galeries… et à la suite de la caverne, qui Références
largeur de plus de 20 mètres et une hauteur de selon eux n'est toujours pas totalement
plafond dépassant souvent les 10 mètres. Dès le explorée. MORALES BERMÚDEZ C. (2006).-
début, en progressant, nous réveillons les Historique des explorations dans le
guacharos – appelés aussi tayos par les natifs. Juan se propose de nous accompagner département d'Amazonas. Bulletin hors
Ce sont des oiseaux nocturnes habitant les avec ses amis, et me voila reparti avec série du GSBM, Spécial Chachapoyas
cavernes tropicales, qui sortent la nuit pour se Olivier, fidèle au poste, alors que Tini et 2004 & Soloco 2005, pp. 5-8.
nourrir des fruits d'un palmier. Le bruit est Alain préfèrent surveiller le camp.
assourdissant, l'odeur pénétrante, l'ambiance Effectivement, l'étroiture en haut de MORALES BERMÚDEZ C. & GUYOT
bizarre… La rivière souterraine se transforme l'escalade n'était pas facile à trouver. J.L. (2004).- Le point sur la spéléologie
souvent en cloaque nauséabond, et nous avons Quelques mètres très étroits, et arrivée sur péruvienne. Spelunca 94, 10-12.

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“UKUPACHA”. EL MUNDO SUBTERRÁNEO. N° 3, CHAQUIL 2006 & SANTIAGO 2007

La cueva de Pacuyacu
Jean Loup GUYOT (ECA & GSBM)

D
esde mi primer reconocimiento en el
Departamento de Amazonas en mayo
de 2003, la caverna de Pacuyacu
persigue mis sueños cavernícolas.
Efectivamente, en el transcurso de esta misión
hidrológica hacia el río Marañón, hacemos
escala Pascal, Eliane y yo en el hotel « Don
Diego » de Bagua Chica. En el hall de entrada, la
foto de una cueva con un ingreso magnífico, con
un río subterráneo (tragadero o resurgencia)
llamó mi atención. La foto indica que es la
«Cueva de Pacuyacu, en Jaén». Por lo tanto
será un destino que propondré a mis amigos del
GSBM que vienen en expedición al Perú en
algunos meses más. Sin embargo, la expedición
«Pucará 2003» se orientará hacia otros macizos
con el fabuloso descubrimiento de Soloco. De
modo que Pacuyacu permanecerá, hasta
llegado el momento, como un sueño.

En Lima, mi amigo Carlos Morales me informa


que ha explorado esta cavidad con su club
(CESPE Lima) en 1992. Entonces el desarrollo
al interior de esta cueva se estima en 890 m.

En febrero de 2007, de retorno de una misión a


Santa María de Nieva, con mis amigos Olivier
Fabre y Raúl Espinoza del Grupo ECA de Lima,
damos una vuelta por Jaén para finalmente
llegar a Pacuyacu. En Jaén, nos indican que el
acceso a Pacuyacu se hace en principio por
Bagua Chica (¡venimos de ahí!), pero que existe
una pista que lleva directamente al distrito de
Santa Rosa donde se encuentra la cueva. La
pista está en muy mal estado, baches
interminables, y cuando por fin llegamos a Santa
Rosa, nos enteramos de que aún queda una
hora de ruta, luego tres horas de caminata antes
de llegar a la cueva de Pacuyacu. Hicimos el
cálculo rápidamente y: «¡No llegamos!» porque
James tiene que encontrarse con nosotros el día
siguiente en Chachapoyas para ir a Lamud y
Soloco. Ya será para otra vez.

Septiembre de 2007, la gran expedición en


territorio Jíbaro del río Santiago no salió bien, y
en el camino de regreso, con la moral caída,
exploramos algunas cuevas a lo largo del río
Marañón (Villa Flor). El grupo vacila, algunos
quieren quedarse en la selva, yo propongo ir a
Pacuyacu, otros prefieren tomar la altitud para
retornar ya sea a Soloco o a La Jalca, o talvéz, al
macizo visto en 2003 después de Pomacocha.

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Es esta última la que será tomada en dimos la media vuelta con una parada sobre la rápidamente, nosotros (Olivier y yo) llegamos
consideración, mientras que el karst de “Gato nada, no existe un piso para apoyarnos. arriba de un gran pozo (¿será el techo de una
Dormido” nos aportará por su parte bellos sala?) pero no tenemos cuerdas lo
descubrimientos. ¡Pero Pacuyacu todavía no! De regreso a la galería principal, hacemos suficientemente largas para descenderlo.
¿Porqué ese maleficio?. tranquilamente el levantamiento topográfico de Esquivamos el obstáculo por una red de
esta gran caverna y de sus diferentes pequeñas galerías, que nos llevarán por varias
Diciembre de 2007. Para mi última salida ramificaciones y rodeados de guácharos cada vez veces hacia los techos de esta gran galería. ¡Hay
espeleo en el Perú, antes de partir para Brasil, más curiosos. Nuestro guía ha salido para avisar a guácharos por todas partes! ¡Parece ser inmenso
los amigos del Grupo ECA (Alain Crave, Silvia los cargadores de que no volveremos esta noche allá abajo!. De este modo, topografiamos 330 m
Alvarado y Olivier Fabre) me acompañan al sino al día siguiente dado el tiempo que hemos de galerías nuevas y recorrimos rápidamente 200
Norte, con diferentes objetivos, adaptables pasado bajo tierra. ¡Felizmente que tenemos un m más (no topografiados), también ahí con una
según la meteorología como de costumbre. buen stock de provisiones!. parada sobre la nada. Nos cruzamos con una rata
Pacuyacu está en el programa. Luego de la inmensa que no se ve muy sorprendida de
exploración de las cuevas de Los Tayos cerca Retornamos al campamento hacia las 15 horas encontrarnos ahí. Los guácharos traen una gran
de Villa Flor, de la cueva de Cambiopitec cerca donde nos encontramos con todos, guía y cantidad de materia orgánica (guano, granos de
de Bagua Chica, salimos ahora (22/12/2007) cargadores. Orgullosos del trabajo cumplido, palmeras) lo que causa una explosión de vida en
de Bagua hacia Pacuyacu. Esta vez tomamos mostramos nuestros datos topográficos (1070 la cueva: insectos de los más variados hasta ratas
el camino bueno, atravesando el Marañón al metros levantados en el día) y pensamos haber cebadas. Retornamos al campamento rendidos,
Pongo en un transbordador arcaico. Una hora visto lo esencial de la caverna, excepto por pero felices, son las 23horas.
de pista hasta Santa Rosa. Una hora de pista aquella pequeña galería ascendente… ¡Nos
menos buena hasta Shumbana. Ahí matamos de risa todos! Juan (uno de los guías) Con 1600 metros de galerías exploradas en el
alquilamos dos mulas para llevar nuestro nos explica que, como todos los turistas, no transcurso de día, hemos duplicado el desarrollo
pesado equipaje hasta la cueva. En pleno hemos encontrado EL pasaje que permite acceder conocido de esta caverna, que viene a ser, de este
camino, surgió un problema diplomático con a las grandes galerías… y a la continuación de la modo, una de las más grandes del Perú.
los habitantes de Pacuyacu. Las mulas y guías caverna, la cual según ellos, sigue siendo aún
de Shumbana no están autorizadas a guiarnos parcialmente explorada. Y sabemos que continúa, que es más grande…El
hasta la gruta… Luego de las palabras y sueño de Pacuyacu continuará…
negociaciones continuamos sin mulas, pero Juan se propone acompañarnos con sus amigos,
con 4 cargadores de Pacuyacu. Llegamos a la y aquí me tienen saliendo nuevamente con Olivier, Referencias
cueva alrededor de las 18 horas bajo la lluvia. fiel a su puesto; mientras que Tini y Alain prefieren
¡Por fin!. vigilar el campamento. Efectivamente, la MORALES BERMÚDEZ C. (2006).- Historique
estrechez del ingreso en lo alto de la escalada no des explorations dans le département
Instalamos nuestro campamento en la cueva, era fácil de encontrar. Algunos metros muy d'Amazonas. Bulletin hors série du GSBM,
a nivel de la entrada principal, en una galería estrechos, y llegamos a una terraza en la pared. Spécial Chachapoyas 2004 & Soloco 2005, pp
fósil en altura. El suelo no es ni llano, ni mullido Equipamos este resalto de 5 metros, y ahí 5-8.
(piedritas aceradas), ni seco (muchas gotitas estamos, nuevamente en una gran galería
caen del techo). A pesar de todo el grupo está acompañados de guácharos. ¡Nuestros amigos MORALES BERMÚDEZ C. & GUYOT J.L.
contento, afuera llueve, y para muchos del se quedan en lo alto de la terraza, no muy (2004).- Le point sur la spéléologie péruvienne.
equipo esta es la primera vez que pasarán una cómodos con nuestras delgaditas cuerdas!. Muy Spelunca 94, 10-12.
noche bajo tierra. ¡Qué felicidad!.

El 23 de diciembre, desde muy temprano (07h)


nos equipamos para explorar y topografiar esta
gran cueva. La galería principal es
impresionante con una amplitud de más de 20
metros y una altura de techo que sobrepasa a
menudo los 10 metros. Desde el inicio,
mientras avanzamos, despertamos a los
guácharos – llamados también tayos por los
nativos. Son pájaros nocturnos que habitan las
cavernas tropicales, que salen en la noche
para alimentarse de los frutos de una palmera.
El ruido es ensordecedor, el olor penetrante, el
ambiente extraño… El río subterráneo se
transforma a menudo en cloaca nauseabunda,
¡e hicimos bien en reforzar las dosis de
pastillas purificadoras para nuestra sopa la
noche anterior!.

Al cabo de aproximadamente 150 metros, una


galería sobre la derecha nos lleva a una
segunda entrada más modesta. Dentro de la
galería un pasadizo nos conduce hacia arriba
de un resalto de algunos metros que ya hemos
equipado. De ahí, seguimos durante varios
cientos de metros por una galería ascendente
y estrecha. Murciélagos, corriente de aire,

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