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Analyse de l’efficacité et de l’échantillonnage d’un marais-

construit pour le traitement du drainage minier acide


d’une mine d’uranium
Jennifer Lacroix, Elliott Skierszkan

Université d’Ottawa, 30 Marie-Curie, Ottawa, Ont., Canada K1N 6N5

Résumé:

Le programme d’échantillonnage d’un marais construit pour le traitement de


l’écoulement provenant d’un parc à résidus minier de la mine Rabbit Lake opérée
par CAMECO, à Rabbit Lake, Saskatchewan, Canada, a été analysé pour déterminer
s’il caractérisait bien l’efficacité du marais à éliminer les contaminants. Les données
disponibles pour les paramètres hydrochimiques et les caractéristiques physiques
du site ont été soumises à une analyse comparative pour déterminer si elles
conformaient aux normes établies par diverses agences gouvernementales aux
États-Unis, au Canada et en Europe, et aux standards établis en recherche
scientifique. Il a été démontré que de façon générale, la plupart des des
concentrations des contaminants se trouvaient sous les limites permises pour la
protection de la vie aquatique des gouvernements fédéral et provincial. Le
programme d’échantillonnage n’a toutefois pas suffi pour bien caractériser le site.
Quelques lacunes étaient la fréquence trop faible de prise d’échantillons pour
pouvoir donner un aperçu réel des charges de contaminants à l’année longue,
l’omission de l’analyse de plusieurs métaux à la sortie du marais, le manque de
données sur l’hydrologie du marais et l’absence d’observations qualitatives
décrivant son état. Il est recommandé dans le cas d’un marais construit recevant du
drainage minier acide contenant des radionucléides et autres contaminants que
l’échantillonnage soit étendu afin d’inclure les périodes où la mobilisation de
contaminants est à risque d’augmenter, surtout durant l’hiver, durant la fonte
printanière et après les événements de précipitations abondantes durant l’été. De
plus, en plus de ces modifications au programme d’échantillonnage, il est
recommandé que le programme de monitoring à long terme assure que l’analyse
hydrochimique et l’étude de l’évolution des processus d’écoulement d’eau et de
sédimentation soient continuées pour plusieurs années afin de repérer toute
diminution dans l’efficacité du marais au fil des années. Il existe peu de recherche
sur l’emploi à long terme de marais construits pour traiter des eaux contaminées
aux radionucléides, d’où l’importance d’assurer l’implantation des standards les
plus stricts pour assurer la protection de l’environnement de ces substances
toxiques aux organismes vivants.
Mots-clés : Marais construits, drainage minier acide, monitoring, échantillonnage,
radionucléides, uranium.
Table des matières :
Introduction
Méthodologie
Forces et limitations du projet

CHAPITRE 1 : EXPLICATION DES PHÉNOMÈNES EN JEU : LE DRAINAGE MINIER ACIDE


ET LE TRAITEMENT AVEC DES MARAIS CONSTRUITS ET LES CONTAMINANTS
PRÉSENTS
1.1 Drainage minier acide et traitement par les marais construits
1.1.1 Le drainage minier acier (DMA)
7
1.1.2 Méthodes de contrôle du DMA
7
1.1.3 Les procédés de décontamination dans les marais construits
8
1.1.3.1 L’hydrologie
9
1.1.3.2 Le rôle des bactéries
9
1.1.3.3 L’adsorption
10
1.1.3.4 Le rôle des plantes
11
1.2 Sources de contaminants potentiels
1.2.1
L’Uranium................. ................. ................. ................. ................. .................
....12
1.2.1.1 Présence de l’uranium dans
l’environnement........................................12
1.2.1.2 L’uranium dans les marais
construits......................................................13
1.2.2 Radiocucléides
1.2.2.1 Présence des radionucléides dans
l’environnement...............................14
1.2.3 Métaux Lourds
1.2.3.1 Présence des métaux lourds dans
l’environnement................................14

CHAPITRE 2 : LE SITE À L’ÉTUDE : LE MARAIS CONSTRUIT À L’OPÉRATION MINIÈRE


DE CAMECO À RABBIT LAKE, SASKATCHEWAN
2.1 Description du site de Rabbit Lake
2.1.1 Historique des
opérations......................................... ............................................15
2.1.2 État actuel du
site ......................................... ........................................................16
2.1.3 Description du programme d’échantillonnage
des contaminants dans le marais construit à Rabbit
Lake.....................................16
2.1.4 Analyse de la variabilité des paramètres hydrochimiques
du marais construit à Rabbit
Lake............................................................................16

CHAPITRE 3 : SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS POUR L’ENTRETIEN DES MARAIS


CONSTRUITS POUR LE TRAITEMENT DES EAUX POLLUÉES
3.1
Méthodologie................................................................................................................
.........
3.2 Recommandations de la United States Environmental Protection Agency
(USEPA)
3.2.2 L’emploi des MC pour le traitement pour le DMA selon
l’USEPA……………………….18
3.2.3 Échantillonnage selon
l’USEPA......................................... .....................................18
3.3 Recommandations au Canada
3.3.1 Environment Canada Code of Practice for Metal
Mines.......................................19
3.3.2 Mining Association of Canada Guide to Tailings
Management.............................20
3.3.3 Mine Environmental Neutral Drainage Program
(MEND) ....................................20
3.4 Standards en Europe : Passive In-Situ Remediation of Acid-Mine Drainage
(PIRAMID) ......20
3.5 Synthèse de la recherche scientifique sur les
marais construits pour le traitement du drainage minier
acide.......................................... 22
3.5.1 Fréquence d’échantillonnage entreprise par les chercheurs
scientifiques...........22
3.5.2 Autres conclusions pertinentes en recherche scientifique :
l’hydrologie.............23
3.5.3 Autres conclusions pertinentes en recherche scientifique :
la variabilité
saisonnière.................................... ..................................................24
3.5.4 Autres conclusions pertinentes en recherche scientifique :
le problème de la remobilisation des particules
adsorbées.........................................25
CHAPITRE 4 : ANALYSE COMPARATIVE DE LA GESTION DU MC À RABBIT LAKE PAR
RAPPORT AUX RECOMMANDATIONS DU CHAPITRE 3
4.1 Discussion des
paramètres......................................... .........................................................26
4.2 Comparaison de Rabbit Lake avec les standards de la
USEPA................. ................. ..........27
4.3 Comparaison de Rabbit Lake avec les standards
canadiens................. ................. .............28
4.4 Comparaison de Rabbit Lake avec les standards européens :
PIRAMID...............................29
4.5 Comparaison de Rabbit Lake avec la recherche
scientifique................. ................. ............31
4.6 Incertitudes par rapport aux
résultats................. ................. ................. ................. ...........32
4.7 Recommandations pour la suite du sujet................. ................. .................
................. ......32
4.8 Forces et limitations du
projet………………………………………………………………………………………….32
Conclusion ................. ................. ................. ................. ................. ................. .......
.......... ..................33
Remerciements................. ................. ................. ................. ................. .................
................. ...........34
Références................. ................. ................. ................. ................. ................. ........
......... ...................35

ANNEXES
Annexe I : Base de données établies à partir des rapports de CAMECO
Annexe II : Photographies du site
Annxe III : Réglementations par rapports aux concentrations permissibles pour les
contaminants
Introduction:
L’industrie minière constitue un aspect fondamental de l’économie
canadienne étant donné l’importance des gisements métallurgiques dans le
bouclier canadien. Néanmoins, il demeure que la protection de l’environnement des
activités dérivant de cette industrie constitue un défi imposant, étant donné
l’amplitude de l’exploitation minière à l’échelle du pays. Notamment, sans
méthodes de contrôle adéquates, le lixiviat drainant des parcs à résidus miniers
peut constituer une source majeure de contamination aux métaux lourds et à
l’acidité. Bien que plusieurs composés du DMA sont toxiques, il est important de
noter les risques généraux que ceux-ci posent à la santé humaine. Générallement,
des intoxications de radionucléides ou de métaux lourds peuvent engengrer divers
types de cancers ou de viellissements accélérés. Alors l’importance d’une bonne
gestion du marais à Rabbit Lake est critique.

Dans le cadre de ce projet, le site à l’étude est une mine opérée par CAMECO,
à Rabbit Lake en Saskatchewan. C’est un site majeur d’extraction d’uranium, où
plus de 178 mille tonnes de minerai d’U3O8 on été exploités en 2008, générant près
de 187 mille tonnes de résidus miniers (CAMECO, 2008). Afin de capter la
contamination aux radionucléides, aux métaux et à l’acidité s’écoulant des résidus,
l’entreprise a construit un marais entre 1999 et 2000. Vu la grande toxicité des
contaminants en question pour les organismes vivants, cela convient qu’il est
important d’assurer que leurs rejets dans l’environnement est minimal, en tenant
compte de facteurs sociaux et économiques .

Ainsi, l’objectif de cet ouvrage constitue à déterminer à quel point ce marais


construit est efficace comme système de traitement des eaux contaminées au
métaux lourds et aux radionucléides provenant de la mine à Rabbit Lake. Une
revue des méthodes, de la fréquence et des résultats de l’échantillonnage du site
complétés par CAMECO a été entreprise. Grâce aux données sur les contaminants
présents dans le marais en question, une base de données d’échantillonnage sera
montée, et des tests statistiques ainsi que de la recherche de littérature scientifique
et gouvernementale sera effectuée. De plus, des limites des concentrations
gournementales de métaux seront répérées afin de déterminer s’il y a des
modifications à apporter au programme de gestion du marais. L’espoir est de
pouvoir déterminer si le programme d’échantillonnage du marais est suffisant, de
savoir si le marais nettoie adéquatement l’eau, et s’il y a des modifications à
apporter au régime de maintient du système.

En vue de bien saisir ce rapport, il est présumé que le lecteur a une


compréhension sommaire des principes de chimie de l’environnement, surtout en
ce qui a trait à la motilité des contaminants dans les eaux. Avant d’aborder
l’analyse du site de Rabbit Lake, une description des phénomènes menant au
drainage minier acide (DMA) est entreprise. Les processus intervenant dans les
marais construits (MC) sont aussi expliqués afin d’assurer une bonne

1
compréhension de l’utilité de ces systèmes dans la protection environnementale
avant d’amorcer le corps du texte.

La structure du rapport est divisée en quatre chapitres principaux. Le


premier chapitre consiste en une explication sommaire du DMA et des MC afin de
familiariser le lecteur avec la terminologie et les processus importants dans le
domaine. Il résume aussi les contaminants principaux, leur présence dans
l’environnement et le danger qu’ils présentent aux organismes vivants. Le
deuxième chapitre caractérise le site à l’étude, le marais construit de Rabbit Lake,
avec la présentation et le traitement des données hydrochimiques obtenues depuis
les rapports de monitoring de CAMECO. Le troisième chapitre délimite quelles sont
les recommandations par rapport au maintien des marais construits telles
qu’établies par différents gouvernements et par la communauté scientifique. Le
quatrième chapitre consiste en une analyse comparative des chapitres 2 et 3 :
c’est-à-dire que le programme de gestion environnementale du MC de Rabbit Lake
décrit au chapitre 2 est évalué par rapport aux recommandations
gouvernementales et scientifiques présentées au chapitre 3.
CHAPITRE 1 : EXPLICATION DES PHÉNOMÈNES EN JEU : LE DRAINAGE
MINIER ACIDE ET LE TRAITEMENT AVEC DES MARAIS CONSTRUITS

1.1 Drainage minier acide et traitement par les marais construits

1.1.1 Le drainage minier acier (DMA)

En général, le DMA peut être défini comme étant l’écoulement d’un lixiviat
acide provenant des résidus miniers ou provenant de haldes de roches steriles. La
source primordiale de l’acidité est l’oxydation de minéraux sulfurés, formant de
l’acide sulfurique. Une fois que la génération d’acidité est engendrée, la baisse du
pH peut engendrer une solubilisation de métaux lourds toxiques aux organismes
vivants. Le DMA est donc surtout présent là où la géologie locale est riche en
sulfure et en fer, primordialement sous la forme de pyrite (FeS 2). La pyrite est stable
quand elle est enterrée dans les profondeurs de la croûte terrestre, mais lors de
l’extraction du minerai on l’expose à l’oxygène, menant à la production d’acide
sulfurique selon la série de réactions en chaîne suivante (Akcil et Koldas, 2006) :

1) FeS2 + 3.5O2 + H2O → Fe2+ + 2SO42- + 2H+ (Oxydation de la pyrite


par l’O2 atmosphérique)

2) Fe2+ + ¼O2 + H+ → Fe3+ + ½H2O (Oxydation du ferII en ferIII)

3) Fe3+ + 3H2O → Fe(OH)3(s) + 3H+ (Précipitation d’hydroxyde de


ferIII)

4) FeS2 + 14Fe3+ 8H2O → 15Fe2+ + 2SO42- + 16H+ (Oxydation de la pyrite par le


ferIII)

Ainsi, la première réaction dépend du contact du minéral sulfuré avec l’oxygène


ambiant. La deuxième réaction peut être catalysée par des bactéries chimio-
autotrophes telles que Acidithiobacillus Ferrooxidans, qui en dérivent leur énergie
métabolique (Pagnanelli F et. al., 2007). Le Fe3+ produit en 2) hydrolyse alors l’eau
pour libérer des H+ acides à l’étape 3), et à la 4 e étape on voit que le Fe 3+, lui-aussi
un oxydant fort, pousse encore plus loin l’oxydation de la pyrite et la production de
H2SO4. Le résultat est que chaque molécule de FeS 2 oxydé libère 16 protons acides.
Ces réactions ont une composante cinétique importante et peuvent continuer à se
dérouler pendant des dizaines d’années, illustrant le besoin d’employer des
méthodes de contrôle du DMA dès le début de l’extraction de minerai.

1.1.2 Méthodes de contrôle du DMA

Une manière relativement simple d’empêcher le DMA est simplement de


recouvrir les résidus miniers d’eau afin d’en empêcher l’oxydation. Elle a été
utilisée avec succès dans plusieurs cas différents (Skousen J. 2000), mais elle serait
mieux applicable le cas où le DMA n’est pas déjà entamé, sinon la couverture des
résidus par risque de solubiliser et la mobiliser l’acide et de métaux lourds
présents. Elle nécessite aussi un monitoring constant pour s’assurer que les
contaminants ne soient pas diffusés par le déplacement hydrologique, ainsi que
pour assurer un niveau d’eau suffisant pour prévenir toute oxydation des résidus.
Une autre option, toutefois plus coûteuse, est de les recouvrir par une couche de
sol, ce qui peut être avantageux dans les zones où il est difficile de maintenir une
couverture hydrique à cause de l’écoulement de l’eau dû manque de précipitations
(Dagenais A.M. et al. 2005). Une autre catégorie de traitement est le traitement
actif, par lequel on traite le DMA in situ par l’ajout de produits alcalins tels que la
chaux éteinte (Ca(OH)2) ou du carbonate de calcium (CaCO3). L’augmentation du pH
par ces additions permet de faire précipiter des métaux lourds sous forme
d’hydroxydes, et peut aussi avoir un effet d’inhibition sur A. ferrooxidans
(Pagnanelli et. al., 2007). Toutefois, étant donné que l’oxydation des minéraux
sulfurés est un processus à échelle temporelle longue, la nécessité de traitement
continu présente des problèmes de coûts à long terme (McGinness, 1999). Les
coûts élevés des traitements actifs en font une technologie mieux réservée au cas
où les concentrations de contaminants sont très élevées et très variables.

Étant donné les défis associés à ces options, l’emploi de systèmes passifs
représente un espoir d’une solution avantageuse. Les systèmes passifs sont des
systèmes où l’écoulement de DMA est dirigé vers des zones où les contaminants
sont éliminés par des processus naturels requérant un minimum d’intervention
humaine. Les marais construits constituent un exemple d’un tel système, dans
lesquels l’eau contaminée est acheminée afin de subir plusieurs processus
physiques, chimiques et biologiques faisant en sorte que la charge de contaminants
diminue et le pH est stabilisé. Les marais naturels peuvent eux-aussi être employés
aux mêmes fins, mais étant donné leur statut environnemental privilégié en tant
que zones écologiques-clé, les marais construits sont souvent la meilleure option
puisque les lois de protection environnementale ne s’y appliquent pas (Skousen, J.
1999). L’avantage des systèmes passifs est que puisqu’ils semblent purger les
contaminants de l’eau par eux-mêmes, ils nécessitent beaucoup moins de main
d’œuvre, d’ajout de réactifs chimiques et d’entretien que les systèmes actifs. Ils
sont donc moins coûteux sur de longues périodes. Il est important de bien connaître
les procédés dans les marais qui leurs confèrent cette habileté à nettoyer les eaux
contaminées, afin de savoir les entretenir de manière correcte. Notons que même
si les marais construits semblent être une solution idyllique vu leur autorégulation
apparente, ils requièrent quand même un monitoring et un entretien tout au long
de leur usage afin d’assurer leur performance. De plus l’emploi des marais
construits a historiquement eu des résultats mixtes (Wieder R.K. 1989), et ces
systèmes semblent donc inefficaces comme unité de traitement unique pour le
DMA, quand ils ne sont pas accompagnés d’autres formes de traitement précédant
le MC (McGinness, 1999. ). Idéalement, ils seraient donc plutôt employés comme
systèmes de traitement secondaire, pour minimiser le rejet de contaminants dans
l’environnement au point de contrôle final.

1.1.3 Les procédés de décontamination dans les marais construits

L’emploi de marais construits dans le traitement des eaux contaminées


repose sur leur habileté à incorporer des processus chimiques et physiques naturels
de façon à retirer une grande portion des polluants. Les interactions
microbiologiques et les conditions chimiques particulières au marais leur confèrent
un grand potentiel pour améliorer la qualité du DMA avant le largage final dans
l’environnement. Plusieurs processus participent à l’enlèvement des métaux se
déroulant dans les marais construits, entre autre (Skousen, 1998), (Kadlec et
Knight, 1996), (Richards et. al. 1992) :

• La précipitation sous forme d’hydroxydes et la sédimentation (grâce au débit


lent dans les marais)

• La précipitation biotique de minéraux

• La formation de minéraux sulfurés

• La précipitation de gypse (CaSO4)

• L’adsorption des métaux sur les composés organiques, les sédiments et les
oxyhydroxydes

• La dissolution de minéraux alcalins (surtout la calcite)

• L’échange cationique

• La bioconcentration végétale

En quelques grandes lignes, une description des processus considérés comme


étant les plus importants parmi cette liste suivra. Tout d’abord, il est important de
s’attarder à l’hydrologie des MC, puisque celle-ci est fondamentale à la
compréhension de leur rôle dans la décontamination.

1.1.3.1 L’hydrologie

Les marais construits, comme le nom l’indique, sont essentiellement une


construction artificielle d’un marais qui cherche à exploiter ses propriétés afin de
décontaminer une source de pollution quelconque. Comme nous le verrons dans la
prochaine section, le bon fonctionnement du marais repose sur le bon contact des
contaminants avec les constituants du marais. L’eau est le vecteur de transport
pour ceux-ci, et il est donc essentiel de contrôler le bilan hydrique. Les conditions
hydrologiques du marais contrôleront l’habileté du MC à abriter des flores
bactérienne et végétale, influenceront les processus d’adsorption et de
sédimentation et l’environnement oxydoréducteur du MC. Par conséquent, le
contrôle de la profondeur et de l’écoulement sont essentiels au bon fonctionnement
du MC (p.21, Kadlec et Wallace, 2009).

Par ailleurs, il existe une multitude de types de MC classifiés selon la


circulation de l’eau. Le marais en question à Rabbit Lake est un marais de type
Free-Water Surface Wetland, c’est-à-dire que c’est un marais au travers duquel
l’eau est libre (donc ouverte à l’atmosphère), ressemblant à un marais naturel. Un
facteur important au bon fonctionnement de ce type de marais est le temps de
résidence, puisque celui-ci est directement corrélé à l’habileté du marais d’effectuer
ses processus de décontamination (Woulds et Ngwenya, 2004) (Mays et Edwards,
2001) (Sobolewski 1999).

1.1.3.2 Le rôle des bactéries

Les bactéries jouent un rôle important dans les cycles biogéochimiques et, si
les conditions leurs sont propices, elles peuvent donc aider à réincorporer les
métaux sous des formes minérales stables, telles qu’ils l’étaient avant leur
extraction par l’industrie minière. Dans le cas du drainage minier acide, certaines
bactéries réductrices de soufre, se trouvant dans les sédiments des zones
anaérobiques des marais construits, pourront se servir du carbone organique afin
de réduire les sulfates produits par le DMA, et libérer des ions bicarbonate qui
aident à stabiliser le pH en contribuant à l’alcalinité de l’eau du marais, selon
l’équation suivante (Skousen, 1998):
SO42- + CH2O  H2S + HCO3-
Similairement, d’autres bactéries réductrices de fer aident à réduire les
concentrations de Fe3+ et à augmenter l’alcalinité en libérant du CO2 selon la
réaction (Fortin et Praharaj, 2005) :
Fe(OH)3 + ¼CH2O + 2H+→ Fe2+ + 0.25CO2 + 2.75H2O
Le Fe peut ensuite se combiner au H2S- pour être précipité sous forme de
2+

pyrite, un sink plus stable et permanent comparativement à d’autres processus


(Woulds et Ngwenya, 2004). Ces bactéries sont souvent capables de tolérer une
gamme de conditions entre l’anaérobie et l’aérobie. De plus, les réactions de
réduction du soufre ont comme effet double de consommer des protons, réduisant
l’acidité, pendant que le H2S formé catalyse la précipitation de métaux (p.1, MEND
1993).

L’activité de ces bactéries réductrices de soufre, bien qu’elle soit un facteur


important dans l’efficacité des MC, demeure dépendante des interactions dans la
communauté microbiologique présente. Leurs réactions métaboliques dépendent
d’une présence adéquate de matière organique à poids moléculaire faible, qui est
produite par d’autres bactéries fermentatives à partir de la matière organique
particulaire présente dans les eaux du marais (p.2 MEND, 1993). En même temps,
des bactéries réductrices de nitrates produisent du NH3 alcalin (p.2 MEND, 1993).
Cela illustre donc à quel point une flore bactérienne diverse et stable est cruciale au
bon fonctionnement du MC, car les produits de certaines espèces sont les
métabolites nécessaires à d’autres. Les rôles de la température et de la saison ont
aussi des enjeux importants sur l’activité bactérienne, puisqu’une augmentation de
la température de 10°C peut augmenter la cinétique de ces réactions par les
bactéries de d’un facteur de 2 à 3 fois (p.2 MEND 1993). Néanmoins, il a été
démontré que dans le cas des bactéries réductrices de soufre, la diminution
hivernale de la température (et donc de la cinétique des réactions bactériennes) a
été compensée par une augmentation dans le nombre de bactéries (Fortin et. al.
2000).

Par ailleurs, dans les cas spécifiques au DMA contenant de l’uranium, tel qu’à
Rabbit Lake, certaines bactéries peuvent aussi réduire l’uranium hexavalant à sa
forme tétravalente, qui est moins soluble et précipitera plus aisément :
0.5 UO2(CO3)2 + H+ + e-  ½UO2 (s) + HCO3-
Il est à noter que le U(IV) forme des complexes avec des ions polyatomiques
tels que le bicarbonate, le carbonate et le phosphate, ce qui augmente
considérablement sa solubilité. Cette réaction de réduction se fait dans des
conditions anoxiques dans les marais, et peut constituer la plus importante source
d’élimination de l’uranium (Abdelouas et. al. 1999). Elle peut aussi dépendre de la
production de H2S (qui devient alors l’agent réducteur) par les bactéries réductrices
de soufre (Groudev et. al. 2008). Toutefois, en présence de Fe3+, un oxydant fort qui
est lui-même produit par d’autres bactéries (Thiobacillus Ferrooxidans,) il peut
s’avérer que c’est l’oxydation à l’UO2 qui prédomine, et non la réduction (Francis et.
al. 2001).

Par ailleurs, l’efficacité des bactéries pour enlever des contaminants peut
être très variable selon le type de contaminant. Par exemple, il a été démontré que
dans un système de DMA provenant d’une mine d’uranium à Cluff Lake, des
niveaux trop élevés de nickel on empêché les bactéries de précipiter ce métal, et
ont même été toxiques pour les bactéries réductrices de soufre (Fortin D. et. al.
1994).

Les bactéries constituent donc un facteur important à considérer dans les


processus des marais construits. Elles peuvent très bien s’adapter aux niveaux
élevés de contaminants dans le DMA (Groudev et. al. 2008), et les marais construits
peuvent abriter une flore bactérienne variée, qui interagit de manière complexe
pour diminuer les concentrations de métaux. Il est apparent que sans une flore
bactérienne saine et diverse, le marais construit ne sera pas efficace pour filtrer le
DMA. Toutefois, dans les climats nordiques, pendant l’hiver, leur taux de réaction
diminue grandement (Groudev et. al. 2008), et ce sont d’autres processus qui
gouvernent le fonctionnement des marais construits, tels que l’adsorption.

1.1.3.3 L’adsorption
L’adsorption est un autre élément proéminent dans la fonction des MC. C’est
un processus par lequel les contaminants en suspension adhèrent à d’autres
surfaces dans le marais et sont ainsi éliminés de la solution. Par exemple, les
oxyhydroxydes de Fe et de Mn forment des molécules avec une large surface de
contact disponible à l’adsorption dans les MC recevant le DMA (Wildeman et
Laudon, 1989). Comme ces composés sont très fréquents dans les eaux minières,
elles peuvent constituer de la plus importante surface d’adsorption dans les
environnements miniers, ensemble avec d’autres substances en suspension
(Schöner et. al. 2009), dont la matière organique (Gerth et. al. 2006). D’autres
larges molécules, telles que les composés de carbone organique en suspension,
peuvent aussi contribuer à cet effet (Schöner et. al. 2009). Les sédiments
constituent une autre surface de contact pour l’adsorption pour l’élimination
d’autres contaminants. Dans le contexte du DMA contenant des radionucléides, des
concentrations d’U ont été rapportées à 420ppm sur la matière organique morte
des sédiments, et jusqu’à 1000ppm sur l’argile. Les valeurs reportées pour le Ra226
ont été de 50 et 1000Bq/kg, respectivement (Groudev et. al. 2008). Comme
mentionné auparavant, les pousses des végétaux constituent elles-aussi une
surface d’adsorption. Tous ces éléments présents dans les MC ont donc pour effet
d’éliminer une portion considérable des contaminants dans le DMA. Néanmoins,
plusieurs chercheurs stressent l’importance de se rappeler que les contaminants
peuvent très facilement être remobilisés puisqu’ils ne subissent pas de réactions
d’oxydoréduction qui les transforment en un sink permanent sous forme de
précipités insolubles (Schöner et. al. 2009).

1.1.3.4 Le rôle des plantes


Les plantes, peuvent aussi capter des contaminants en bioconcentrant les
métaux par absorption directe au travers de leurs racines (p. 175, Kadlec et Wallace
2009). Par exemple, dans une étude de Nyquist et Greger, 2009, des zones
végétées ont diminué les concentrations de cuivre de 36 à 57%, et on performé
bien mieux que les zones non végétées. Les tissus des racines, des pousses et des
feuilles avaient des concentrations de métaux nettement supérieures à leur
environnement. Ces chercheurs ont aussi démontré une augmentation du pH de 3
unités en présence de plantes, indiquant leur effet sur la stabilisation globale du
système. Malgré tout, même s’ils ont démontré que les plantes ont bioconcentré
des métaux, elles n’ont pas contribué à l’amélioration des taux de rétention globaux
pour la majorité des métaux. D’ailleurs, l’enlèvement de métaux dû aux plantes
dans les marais est de l’ordre de moins de 1% (Sencindiver et Bhumbla, 1988).
Plusieurs autres études ont aussi démontré que la bioconcentration dans les plantes
n’est pas un processus principal d’élimination de contaminants, dont Mays et
Edwards, 2001 et Schöner et. al. 2009. Ces derniers ont observé une concentration
de 5 à 400ppm d’U dans les tissus végétaux, sans que la phytoremédiation ne
représente une fraction appréciable d’élimination de l’U dans le MC étudié.
Néanmoins, la contribution des plantes demeure quand même importante
puisqu’elles forment une surface qui promeut l’adsorption des métaux, ce qui
pourrait catalyser la formation de minéraux plus stables (Schöner et. al. 2009). La
surface de mousses sphagnum constitue entre autre un lieu favorable à l’échange
de cations (Schöner et. al. 2009), alors que les lits de quenouilles peuvent eux-aussi
accélérer l’oxydation et la précipitation d’oxy-hydoxydes ferreux, avec des taux
d’élimination de Fe de l’ordre de 80% (McGinness, 1999). D’emblée, il apparaît que
même si la bioabsorption par les plantes n’est pas un facteur important dans la
performance des marais construits, la présence des végétaux reste essentielle pour
stabiliser les conditions de pH et de EH et pour augmenter la surface disponible à
l’adsorption. Leur contribution au fonctionnement dans les MC se fait donc plutôt de
manière indirecte.

1.2 Sources de contaminants potentiels

1.2.1 L’Uranium

L’uranium est un élément radioactif retrouvé naturellement., avec trois


isotopes, chacun ayant des différentes propriétés radioactives. L’uranium n’est pas
retrouvé dans la nature sous sa forme élémentaire; il peut cependant être retrouvé
dans 155 minéraux tels que des phosphates, carbonates, oxydes, arsenates,
silicates, molybdates et vanadates. Certaines régions au Canada comprennent des
concentrations plus élévées d’uranium due à l’exploitation minière.

Le comportement de l’uranium peut dépendre du pH, de l’alcalinité, de la


dureté ainsi que de la préseence de matière organique naturelle dans les systèmes
aquatiques. Ces facteurs affectent sa mobilité ainsi que sa toxicité en modifiant sa
spéciation ainsi que ses formes physico-chimiques. Même si sa spéciation est
complexe, certaines études démontrent que dans des environnements à bas pH,
avec basses concentrations de matière organique, la formation de l’ion uranyl (UO 2
2+
) est favorisée. Comme tous les composés d’uranium, l’uranyl est toxique. Entre
autre, certaines études démontrent que l’uranyl est la forme la plus toxique de
l’uranium; cependant, à différentes valeurs de pH, il peut y avoir des exceptions.
Ceci est dû au fait qu’il y a compétition pour la prise en charge entre l’ion
d’hydrogène et l’ion d’uranyl (Vandervliet et al. 2009). Peu d’études ont été
effectuées au sujet de l’effet sur l’uranium de la dureté, l’alcalinité ainsi que la
présence de matière organique dans un système aquatique.
Par ailleurs, les microbes peuvent favoriser la réduction de l’uranium dissout dans
des sédiments anaérobiques. Aussi, l’absorption de l’uranium est plus importante à
un pH neutre.

1.2.1.1 Présence de l’uranium dans l’environnement

L’uranium est naturellement présent à de faibles concentrations dans les


roches, le sol, l’air et l’eau. Puisqu’il ne peut être retrouvé sous sa forme d’élément
dans l’environnement, les composés de celui-ci sont crées lors de réactions
chimiques avec d’autres substances. Ces composés d’uranium sont plus ou moins
solubles. Leur solubilité dans l’eau détermine leur mobilité et leur toxicité dans
l’environnement.

En premier lieu, il y a des très faibles concentrations d’uranium dans l’air sous
forme de poussière. En second lieu, dans le sol, les concentrations d’uranium se
retrouvent dans les sédiments et dans les couches plus profondes. Ces
concentrations augmentent à cause des activités industrielles anthropognéqiues,
entre autre de l’industrie minère. Dans le sol, l’uranium se combine avec d’autres
composés et peut rester sous la terre pendant plusieurs années avant de pénétrer
l’eau souterraine. Troisièmement, il y a ainsi la présence d’uranium dans l’eau;
cependant, celle-ci n’indique pas la toxicité de l’eau. Dans les systèmes
aquatiques, l’uranium est majoritairement dissout et provient des roches et du sol.
Lorsque l’uranium est en suspension dans l’eau, celle-ci est trouble. Afin que l’eau
soit potable, elle doit contenir de très faibles concentrations d’uranium. Finalement,
dans les végétaux, l’uranium est stocké dans les racines des plantes.

Aussi, l’érosion des produits extraits de mines peuvent entrainer la libération


de quantités importantes d’uranium dans l’environnement. De plus, selon certaines
sources, (GreenPeace 2009), l’extraction de l’uranium pour des combustibles
nucléaires nuit considérablement à l’environnement. Premièrement, l’uranium est
une ressource limitée. Deuxièmement, l’extraction de l’uranium peut résulter en la
radioactivité des sols et eaux environnantes. De plus, Greenpeace a noté que le
traitement d’un minerai d’uranium entraîne l’utilisation d’autres produits chimiques
qui eux peuvent causer une contamination des sols et de l’eau d’acide sulfurique,
de mercure, d’arsenic et d’autres. Aussi, l’extraction de l’uranium peut produire du
radon (produit de la désintégration de l’uranium) en grandes quantitées.
L’exposition prolongée des humains au radon peut engendrer divers cancers, entre
autre, le cancer du poumon. Par ailleurs, la grande contribution économique
provenant de l’exploitation de l’uranium pourrait rendre plus difficile l’implantation
de mesures de gestion environnementales strictes, à risque de diminuer la
profitabilité des opérations.

1.2.1.2 L’uranium dans les marais construits

Dans des environnements marécageux, l’uranium est majoritairement


accumulé dans les sédiments (Schöner et al. 2006) Ceci indique alors que l’uranium
peut être extrait des solutions aqueuses ainsi que des sédiments. Il est important
de déterminer les méchanismes qui immobilisent l’uranium dans les marais. Il est
aussi souvent associé à la matière organique dans le marais. De plus, plusieurs
espèces de plantes qui poussent dans les sols contentant de l’uranium, absorbant
celui-ci dans leurs tissus.
Il y a plusieurs techniques utilisées afin de localiser l’uranium dans les
particules, entre autre, la détection autoradiographique. Cette méthode utilise des
détecteurs de rayons alpha de l’uranium. Selon Electron Microscopy, et Energy
dispersive x-ray analyses, l’uranium se retrouve principalement avec le carbone.
Par ailleurs, les aggrégats d’aluminium et de carbone retiennent ainsi l’uranium.
(Schöner et al. 2006)

Dans la majorité des cas, l’uranium n’est pas isolé dans des états stables.
Certaines études ont été effectuées en Allemagne de l’est par Schöner et al. (2006)
pour déterminer si les marais construits sont un système passif efficace pour l’eau
minière contenant l’uranium. Ces études ont démontré que seule une fraction des
marais contruits transporte efficacement l’uranium. L’analyse de trois marais
construits avec un fonctionnement optimal indique que l’uranium est retenu dans
les endroits où la réduction des sulfates est négligeable. Alors, pour assurer le
fonctionnement optimal d’un marais construit conçu pour le traitement d’eau
minière contenant l’uranium, il faut minimiser les influences extérieures, telles que
des fluctuations hydrologiques et saisonnières, des fluctuations de pH ou d’activité
microbienne. Il est donc crucial qu’un environnement stable soit maintenu dans le
marais pour bien retenir l’uranium. (Schöner et al. 2006)

Risques de l’uranium à la santé humaine

Nous sommes sans cesse exposés à l’uranium dans l’environnement à


travers la nourriture, l’air le sol et l’eau. Cependant, selon les scientifiques, les
concentrations naturelles sont si faibles qu’on peut les ignorer sans risque.Puisque
l’uranium est une substance radioactive, ses effets sur la santé humaine ont été
étudiées. Si le corps humain absorbe des quantités importantes d’uranium,
certaines réactions chimiques peuvent avoir lieu provocant le développement de
cancers et de problèmes rénaux. L’uranium enrichi contient plusieurs isotopes
radioactifs qui émettent des radiations nocives. Lorsque les humains sont exposés
à celles-ci, les risques de développer des cancers sont plus importants. L’uranium
enrichi peut être retrouvé dans l’environnement suite à des accidents dans les
centrales nucléaires.

2.2 Radiocucléides

1.2.2.1 Présence des radionucléides dans l’environnement

Les radionucléides sont des éléments qui émettent de la radiation. En


général, la plupart de la radiation des radionucléides auxquelles sont exposés les
humains provient de sources naturelles (Affaires indiennes et du Nord Canada,
2004). Au fur et à mesure que les roches s’altèrent dans l’environnement, des
concentrations de radionucléides se libèrent. De plus, l’activité minière peut
favoriser l’exposition de radionucléides naturels. Dans l’environnement, il existe
aussi des radionucléides industriels, tels que le césium et le strontium.

Risques des radionucléides à la santé humaine

Les détails des effets à long terme de l’exposition des humains à une faible
radiation ne sont pas connus. À chaque jour, nous sommes tous exposés à la
radiation solaire, et quelques uns d’entre nous ont été exposés aux rayons X de la
médecine. Lorsque nous sommes exposés à de fortes radiations, des cancers
peuvent être engendrés. Dans les organismes, les radionucléides sont absorbés par
les os et les muscles.Dans la nourriture, il y a parfois de faibles concentrations de
radionucléides. Ces concentrations ne sont pas assez élevées pour engendrer des
risques sévères.

1.2.3 Métaux Lourds

1.2.3.1 Présence des métaux lourds dans l’environnement

Les métaux lourds sont retrouvés naturellement dans les sols et les roches
mais peuvent ainsi provenir de sources anthropiques. Les métaux lourds ne sont
jamais éliminés de l’environnement (sauf s’ils sont exposés à des sources de
rayonnement). Au lieu, les métaux lourds se déplacent dans l’environnement grâce
à des courants atmosphériques et aquatiques. Afin de contrôler leur disposition
dans l’environnement, il s’agit de surveiller les activités humaines (Affaires
indiennes et du Nord Canada, 2004).

Risques des métaux lourds à la santé humaine

À des concentrations relativement élevées, certains métaux lourds peuvent


poser des risques à la santé humaine soit à cause d’une courte exposition à de
hautes concentrations, ou une longue exposition à de concentrations plus faibles.
Les principaux métaux lourds toxiques sont l’arsenic, le plomb, le mercure ainsi que
le cadmium. Certains risques des ces métaux comprennent des maladies ou un
viellissement accéléré (RetourVital, 2009). Dans le cadre de cette recherche, il est
pertinent d’étudier les effets du plomb, du cadmium et de l’aluminium.

Le plomb est le métal qui cause le plus d’empoisonnements. Les symptomes


d’empoisonnement au plomb comprend des douleurs abdominales, l’insomnie, des
hallucinations, des faiblaisses musculaires, des paralysies, ainsi que plusieurs
autres. Quant à l’aluminium, certaines études proposent qu’une exposition prologée
à cet élément pourrait engendrer la maladie d’Alzeimer. Des études ont démontré
(RetourVital, 2009) que les patients d’Alzeimer ont un plus haut niveau d’alumium
dans leurs cerveaux. De plus, une corrélation entre la présence d’alumium dans
l’eau ingérée et la maladie a été trouvée. Dans le cas du cadmium, une exposition
périodique peut causer l’obstruction des poumons, des complications rénales ainsi
que d’os fragiles. Aussi, plusieurs conséquences telles que l’anémie, l’arthrite,
perte des sens, retards de croissance et autres ont été notées. (RetourVital, 2009)
Les concentrations de métaux lourds dans l’environnement peuvent augmenter à
de tels niveaux à cause de l’extraction minière, l’utilisation des combustibles
fossiles, etc.

CHAPITRE 2 : LE SITE À L’ÉTUDE : LE MARAIS CONSTRUIT À L’OPÉRATION


MINIÈRE DE CAMECO À RABBIT LAKE, SASKATCHEWAN

2.1 Description du site de Rabbit Lake

2.1.1 Historique des opérations

La province de la Saskatchewan est la principale région mondiale de


production d’uranium. Rabbit Lake, situé en Saskatchewan, est la seconde plus
grande opération de moletage (milling) au monde avec une capacité de 12 millions
de livres. (Cameco 2009) Géré par CAMECO Corporation, le système est en
opération depuis 1975. La production totale de U3O8 en 2008 était de 3.6 millions
de livres. Pour l’an 2009, les compagnies minières prédisaient que le système à
Rabbit Lake fournirait près de 2 milliards de dollars en revenus au gouvernement,
soulignant l’apport économique important découlant de ce secteur. Ceci représente
20% des revenus de budget du Gouvernement de Saskatchewan (Saskatchewan
Mining Association, 2009). Selon le site web de CAMECO, l’industrie minière investit
des millions de dollars à chaque année pour promouvoir l’intendance écologique.
De plus, CAMECO affirme que l’industrie participe à la recherche pour réduire les
gaz à effet de serre ainsi les impacts négatifs sur l’environnement. Nous
critiquerons donc la véracité de ces énoncés. (Cameco, 2009)

2.1.2 État actuel du site

Le marais construit à Rabbit Lake est un système passif pour le traitement


d’eau minière contenant de l’uranium. Il a été construit entre mars 1999 et
décembre 2000, notamment en plaçant une couche de matière organique d’un
marais avoisinant à la base du site. Depuis sa construction, le seul travail majeur a
été des excavations mineures en 2001 afin d’augmenter la surface d’eau libre
(CAMECO, 2008). Le site actuel du marais est constitué de cellules interconnectées
par des ruisseaux. L’entrée du marais est marquée par la Station 2.5.1 puis la
sortie, 2.5.12. La Station 2.5.1 a été stabilisée en 1998 en applatissant la pente de
la région. Des inspections annuelles sont effectuées par des ingénieurs afin de
maintenir les fluctuations de niveaux du terrain. La station 2.5.12 est située en aval
de la station 2.5.1. Alors, l’eau minière s’écoule de la station 2.5.1 jusqu’à la
station 2.5.12 et finalement jusqu’à la côte du lac Park à l’est du marais 1. Lors de ce
trajet, la qualité de l’eau minière est en mesure de s’améliorer. Nous examinerons
alors les concentrations de métaux et radionucléides à ces sites.

2.1.3 Description du programme d’échantillonnage des contaminants dans


le marais construit à Rabbit Lake

Afin de se familiariser avec le site de Rabbit Lake les copies des rapports de
monitoring du site entre 2003 et 2008 ont été recueillies. Une base de données
basée sur les tables de données des effluents et influents du marais dans ces
rapports a été construite au chiffrier, où les données ont été traitées. Elles ont été
regroupées selon différentes catégories pour des fins d’analyse : la variation
saisonnière, la variation d’année en année et le pourcentage d’enlèvement des
contaminants, calculé selon la formule

100 (Concentra tion à l' entrée du marais) - (Concentra tion à la sortie du marais)
Enlèvement (%) =
Concentrat ion à l' entrée du marais

L’analyse statistique employée pour déterminer s’il y avait de la variation entre les
saisons est un test d’hypothèse de nullité sur deux moyennes dépendantes. En plus
des tables de données, les sections relatives à l’historique du projet minier et la
méthodologie de la prise de données ont été étudiées.

Présentement, l’échantillonnage au site 2.5.1 (à la sortie), l’échantillonnage a


lieu de trois à quatre fois par année. En 2003, l’échantillonnage a été effectué en
hiver, printemps, été et autonme. De 2004 à 2008, l’échantillonnage s’est fait au
printemps, à l’été et et à l’automne. Au site 2.5.12, l’échantillonnage n’a eu lieu
que deux fois par année, soit au printemps et en à l’automne.

Divers métaux et radionucléides sont échantillonnés. De plus, la dureté, le


pH-L, pH-F2 ainsi que la conductivité de l’eau sont testés. Selon les tableaux
Seepage from the North dam Finger Drains et Outflow from Constructed Wetland at
AGTMF, certains elements sont échantillonnés à la station 2.5.1 et ne le sont pas à
la station 2.5.12.

Selon les rapports de monitoring fournis par CAMECO, les protocoles ainsi
que la méthodologie d’échantillonnage est surveillée par des employés du
département ainsi que des consultants. Le Rabbit Lake Environmental Department
staff suit les procédures établies par le Safety Manual: Mineral Exploration in
Western Canada, ASTM Standards on Environmental Sampling, Second Edition,
1997 et le Standard Methods for the Examination of Water and Wastewater, 20th

1
Des photos du site sont disponibles à l’annexe II
2
Le pH-L est la mesure en laboratoire du pH à partir d’échantillons pris sur le terrain, tandis
que le pH-F est la mesure du pH directement sur le terrain à l’aide d’une sonde.
Edition, 1998.Avant l’échantillonnage, l’équipement utilisé est testé sur le terrain et
est ainsi calibré par des experts afin d’assurer le fonctionnement optimal.

2.1.4 Analyse de la variabilité des paramètres hydrochimiques du marais


construit à Rabbit Lake

Afin de d’aider à caractériser les tendances du MC de Rabbit Lake, les valeurs


dans la base de données ont été soumises à un test statistique. L’objectif était de
voir si le marais avait un rendement variable selon les saisons, selon les résultats
de l’échantillonnage. Le test soumis a été un test d’hypothèse de nullité sur deux
moyennes dépendantes, en se servant de la variable t de Student. On a calculé :

où : • D est la moyenne de la
différence entre les mesures

• Sd est l’écart type des


différences
Il y avait une différence statistiquement significative dans le cas où <
avec α=0.05. Selon les hypothèses
• H0 : µD=0 (aucune différence entre les années ou les saisons)
• H1 : µD≠0 (il y a une différence statistique entre les années ou les saisons)

Paramètre Entrée du marais Sortie du marais


Été vs. Printemps vs. Été vs. Printemps vs.
automne été automne été
pH-F H0: non- H0: non- H0: non- NA2
rejettée rejettée rejettée
pH-L H0: non- H0: non- H0: non- NA2
rejettée rejettée rejettée
Uranium H0: non- H0: non- H0: non- NA2
rejettée rejettée rejettée
Radon H0: non- H0: non- H0: non- NA2
rejettée rejettée rejettée
Pb-210 H0: non- NA1 NA1 NA2
rejettée
Th-230 NA1 NA2 H0: non- NA2
rejettée
Po-210 H0: non- NA2 H0: non- NA2
rejettée rejettée
Fer H0: non- H0: non- H0: non- NA2
rejettée rejettée rejettée
1
Les valeurs observées étaient < la limite de la méthode de détection donc aucune analyse statistique n’a été
entretenue
2
Les données étaient insuffisantes pour pouvoir effectuer l’analyse statistique

Figure 1 : Test d’hypothèse sur la variabilité saisonnière des paramètres


échantillonnés dans le marais construit à Rabbit Lake
Les résultats statistiques pour la variabilité saisonnière démontrent que dans
la plupart des paramètres étudiés, il n’y avait pas de différence statistique entre les
saisons. À cause du fait que les concentrations de Th-230 à l’entrée et de Pb-210 à
la sortie étaient sous les limites de la méthode de détection, nous n’étions pas en
mesure de soumettre ces valeurs au test d’hypothèse. Par ailleurs,
l’échantillonnage ne fournissait pas suffisamment de données pour effectuer le test
dans le cas du Th-230 et du Po-210 entre le printemps et l’été à l’entrée. Ainsi, à la
sortie du marais, les concentrations n’ont pas varié de manière statistiquement
importante de l’été à l’automne, mais les données n’étaient pas suffisantes pour
déterminer s’il y avait une variation du printemps à l’été. Notons aussi qu’il n’y a eu
presque aucun échantillonnage pendant l’hiver entre 1999 et 2008, alors nous
n’avons pas pu déterminer si l’hydrochimie différait dans ces conditions.

CHAPITRE 3 : SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS POUR L’ENTRETIEN DES


MARAIS CONSTRUITS POUR LE TRAITEMENT DES EAUX POLLUÉES

3.1 Méthodologie

Afin de savoir quels sont les standards gouvernementaux et scientifiques par


rapport à la gestion des MC pour le traitement de l’eau, une analyse de publications
gouvernementales et de littérature scientifique a été entreprise. La récolte de
rapports gouvernementaux a été effectuée à l’aide d’un engin de recherche sur
Internet. Aussi en se servant de l’Internet, les critères canadien pour les
concentrations permissibles de contaminants dans l’environnement on été
recherchées. Quelques mots-clés pour la recherche Internet étaient
• USEPA
• Environnement Canada
• CCME Guidelines Protection Aquatic Life
• Constructed Wetlands, Maintenance, Monitoring
• Acid-mine drainage
• Europe constructed wetlands

Concernant la littérature scientifique, la majorité de l’information était


disponible sur la base de données ISI Web of Science, avec les mots-clés suivants
utilisés :

• Operation
• Maintenance
• Monitoring
• Constructed wetlands
• Guidelines for sampling
• Uranium in constructed wetlands
• Acid mine drainage constructed wetlands
• Radionuclides

Dans le but de se familiariser avec les enjeux plus généraux relatifs au MC,
une recherche de livres a été entreprise à la bibliothèque de l’Université d’Ottawa,
permettant de réunir ensemble le travail de plusieurs experts sur le drainage minier
et les marais construits. Des mots-clés semblables à la recherche sur Web of
Science ont été utilisés. Afin de mieux cibler certains sous-thèmes, il a été utile de
rechercher les références suggérées et les bibliographies de ces ouvrages. Nous
avons employé une approche ‘‘top-down’’, en commençant avec les sources les
plus citées dans le domaine (telles que les bouquins Treatment Wetlands de Kadlec
et Knight et Constructed Wetlands for Waste-Water Treatment par Hammer), puis
en élargissant notre étude aux chercheurs approfondissant les thèmes abordés
dans ces livres. Il a aussi été important de cibler les publications spécifiques aux
radionucléides, étant donné que la majorité des études de cas de marais construits
pour traiter le drainage minier acide est limitée aux métaux lourds. Dernièrement,
quelques articles scientifiques non-disponibles au travers de la bibliothèque ont été
obtenus par l’entremise du Conseil canadien de sûreté nucléaire, au travers du Dr
Richard Goulet, superviseur de ce projet.

3.2 Recommandations de la United States Environmental Protection


Agency (USEPA)

Selon la United States Environmental Protection Agency, lorsque les MC sont bien
gérés, l’eau peut être recyclée et la protection de la faune et la flore est assurée.
Les effets néfastes des marais sur l’environnement peuvent être évités en suivant
les lignes de guide spécifiques suivantes :
o Considération du rôle du marais dans l’écosystème afin de protéger la faune
et la flore environnante.
o Nécessité d’examiner les caractéristiques du site, soit le type de sol,
l’hydrologie, la végétation ou la présence d’espèce en voie d’instinction.
o Les marais construits devraient être situés sur un haut terrain. Les effluents
devraient être contrôlés pour éviter que les systèmes naturels dans les
secteurs plus bas soient contaminés.
o Les mesures de contrôle d’eau devraient permettre des échantillonages
faciles et des changements dans la quantité et qualité d’eau.
o Développement d’un projet de gestion à long terme qui inclut des inspections
régulières ainsi que des lignes de guide pour le monitoring.
De plus, un marais construit doit être bien géré afin d’assurer une bonne
performance de celui-ci.
o Maintient d’un environnement propice pour les bactéries et la végétation
o Assurance que les flux atteignent toutes les régions du marais
o Assurance du contact entre l’eau, la flore microbienne et le sediment
3.2.2 L’emploi des MC pour le traitement pour le drainage minier acide
selon l’USEPA

Le DMA contient des métaux lourds qui peuvent être absorbés par les
sédiments. Lors de tempêtes, ces métaux peuvent être mis en suspension et
mélangés dans le système. Alors, la présence de ceux-ci est plus évidente lors de
tempêtes. L’utilisation des MC pour le traitement de drainage minier acide est un
système passif ainsi qu’une technologie relativement récente. Par conséquent, le
système est encore sous recherche pour un obtenir un fonctionnement optimal.
Malgré cela, des variations saisonnières de l’enlèvement des métaux ont été
notées : moins de métaux furent enlevés lorsque la température était plus basse.
La dispersion des métaux lourds est très dangereuse, donc l’échantillonnage
régulier est cruciel au fonctionnement du marais construit.

3.2.3 Échantillonnage selon l’USEPA

Les plus grands systèmes requièrent plus de surveillance. L’analyse des


influents, des effluents, du pH, du Fe, du Mn, de Al, de TSS et du SO 42- est
recommandé pour les MC conçus pour le DMA. S’il y a présence de métaux lourds
toxiques, il est recommandé d’échantillonner d’une à deux fois par année.
L’effluent devrait être échantillonné lors de tempêtes et au printemps pour la raison
mentionnée ci-haut. Le monitoring de l’eau du sol devrait être faite d’une à deux
fois par année pour s’assurer qu’il n’y ait pas de contamination.

3.3 Recommandations au Canada

Bien que le bouclier canadien soit parsemé de mines dont plusieurs


emploient des MC, il n’existe pas de protocole spécifique à la fréquence
d’échantillonnage pour bien caractériser les charges de contaminants dans ces
systèmes. Le document principal dans lequel les gestions recommandées pour les
exploitations minières est le Environment Canada Code of Practice for Metal Mines
(EC 2009). C’est un guide complet délimitant les recommandations à suivre pour la
protection environnementale au courant de toutes les phases de la vie d’une mine,
depuis sa construction à sa fermeture, qui comporte aussi un répertoire de toutes
les activités minières au Canada. Par ailleurs, représentant le milieu industriel, le
Guide to Tailings Management de la Mining Association of Canada est un guide pour
l’opération, le maintient et la surveillance des tailings management facilities (TMF)
écrit par un consortium de spécialistes représentant l’industrie. Comme Le Code of
Practice for Metal Mines, le Guide to Tailings Management offre des conseils
pratiques pour assurer une bonne gestion environnementale des TMF.
Dernièrement, le gouvernement canadien subventionne un projet intitulé Mine
Environmental Neutral Drainage Program, qui comporte lui aussi un volet de
conseils pour les MC traitent du DMA. La section qui suit résumera donc les
principales recommandations de ces documents.

Il est à noter que la philosophie du gouvernement canadien relative à


l’intendance environnementale préconise l’application d’un système où les
dommages à l’environnement sont ALARA, ou ‘’as low as reasonably achievable’’,
en tenant compte des facteurs sociaux-économiques (Commission canadienne de
sûreté nucléaire, 2004). Cela signifie donc que les mesures prises pour minimiser
l’impact environnemental permettent un certain risque minimal acceptable afin de
permettre à la viabilité économique du site responsable de la pollution.

3.3.1 Environment Canada Code of Practice for Metal Mines

La section 4.4 du Code of Practice, qui s’attarde à la gestion


environnementale durant la phase opérationnelle des activités minières, énonce
qu’un programme spécifique au site devrait être établi pour le monitoring du lixiviat
et des déchets miniers acides. Ce programme devrait être en mesure d’inclure les
conditions hydrogéologiques locales, les sites d’échantillonnage, les sites d’eau
minière résiduelle et les méthodes (incluant protocoles) d’échantillonnage de l’eau.
En ce qui a trait aux paramètres à surveiller, le Code of Practice spécifie les
paramètres de l’eau, les niveaux de rétention d’eau dans les tailings management
facilities et l’inspection des canaux de drainage pour des évidences d’érosion des
berges. De plus, les résidus miniers devraient être surveillés afin de pouvoir évaluer
le risque de rejet de métaux lourds et de production d’acidité. Le programme
d’échantillonnage devrait être suffisant pour déterminer les sources de risques
potentiels avant le point final de rejet dans l’environnement.

Le Code of Practice est donc un document utile pour cibler les enjeux
généraux dans la gestion environnementale des sites miniers. Néanmoins, il ne
spécifie pas exactement comment souvent un MC devrait être échantillonné. Il sert
plutôt à donner les grandes lignes de la gestion environnementale conseillée aux
entreprises telles que CAMECO.

3.3.2 Mining Association of Canada Guide to Tailings Management

Tout comme le Code of Practice, le Guide to Tailings Management ne va pas


jusqu’à spécifier comment fréquemment un MC recevant du DMA devrait être
échantillonné. Le Guide conseille des inspections visuelles pour des signes de
dommages physiques au système, tel que l’érosion ou des changements dans
l’écoulement d’eau. Il recommande aussi des inspections visuelles de la végétation,
des niveaux d’eau et de tout indice de faiblesse dans la structure du TMF. D’un
point de vue quantitatif, les niveaux d’eau et les paramètres chimiques de l’eau,
incluant l’eau de surface et l’eau sous-terraine, devraient être analysés, ainsi que la
surface piézométrique. Aucune mention n’est faite de la fréquence
d’échantillonnage conseillée.

3.3.3 Mine Environmental Neutral Drainage Program (MEND)

Le MEND est une collaboration de plusieurs experts en industrie et au


gouvernement, dont la Mining Association of Canada et le ministère des Ressources
naturelles du Canada. Un programme coordonné visant la recherche et la diffusion
de nouvelles technologies pour la prévention du drainage minier acide, il comporte
d’importantes recherches dans l’emploi de systèmes passifs recevant du DMA.
Encore une fois, aucune spécification n’est donnée par le MEND pour la fréquence
d’échantillonnage, mais quelques recommandations énoncées par le MEND sont
notamment l’importance d’échantillonner plus fréquemment l’été, quand l’activité
bactérienne est plus importante, et après les grandes tempêtes estivales afin de
déterminer la capacité du MC à recevoir des augmentations soudaines de DMA y
entrant. De plus, à cause des différentes conditions chimiques engendrées par les
hauts niveaux d’eau au printemps, il est recommandé d’échantillonner à cette
saison aussi.

3.4 Standards en Europe : Passive In-Situ Remediation of Acid-Mine


Drainage (PIRAMID)

Le programme PIRAMID est un programme de recherche réunissant les


milieux académiques, gouvernementaux et industriels dans l’utilisation des
systèmes de traitement passif pour le drainage minier acide. Financé en grande
partie par la Commission européenne, son but est d’harmoniser la recherche dans
ces systèmes en Europe. C’est un document complet, précis et détaillé qui étaye
plus que toute autre source, l’entretien des MC en Europe, où la protection
environnementale surpasse généralement les standards nord-américains étant
donné les facteurs démographiques qui y règnent. Il comporte des sections
spécifiques à la construction de MC, au mouvement de plusieurs contaminants
présents dans ces sites (dont l’uranium), aux protocoles d’échantillonnages
nécessaires et un chapitre détaillé sur le monitoring hydrogéochimique.

Prime abord, le guide de PIRAMID énonce qu’il n’y a pas de réponse fixe
quand à la fréquence d’échantillonnage nécessaire pour caractériser les MC. Si l’on
se basait sur des formules de distribution statistique afin de pouvoir recommander
un protocole donnant un aperçu statistiquement fiable des charges de
contaminants, on s’apercevrait que la fréquence d’échantillonnage recommandée
nécessaire surpasserait de loin les coûts raisonnables à cette activité. Néanmoins, il
est noté qu’au minimum une valeur requiert six échantillons (n≥6) pour être
statistiquement fiable.
Cela étant dit, l’échantillonnage recommandé selon PIRAMID devrait au
minimum contenir un échantillon mensuel, à l’année longue, afin de bien
caractériser l’évolution saisonnière. Dans la mesure où cela n’est pas pratique, il est
recommandé d’échantillonner mensuellement pour au moins les six mois couvrant
la période transitoire de l’hiver à l’été. Quand une mine mature et profonde est
échantillonnée, moins de 6 échantillons annuellement peuvent suffire, mais s’il y a
de l’écoulement en surface plus d’échantillonnage est recommandé. De plus, à
cause de la variation ponctuelle dans les charges de polluants que peuvent causer
les événements de tempête, PIRAMID recommande échantillonner après celles-ci,
permettant de savoir s’il y a des risques de mobilisation et largage de contaminants
de manière ponctuelle et qui ne serait donc pas enregistrée dans un programme
d’échantillonnage régulier. Étant donné les difficultés à obtenir la main d’œuvre et
les ressources nécessaires pour suivre immédiatement ces tempêtes, il peut être
recommandé de se fier à des stations d’échantillonnage automatiques.

En plus de la fréquence d’échantillonnage, le guide PIRAMID offre aussi des


recommandations très spécifiques au protocole d’échantillonnage à suivre. Par
rapport aux techniques de prise d’échantillon, il est conseillé d’éviter
d’échantillonner l’à où le sédiment peut être soulevé, puisque ceci donnerait une
valeur faussement élevée de métaux, les métaux adsorbés sur le sédiment se
retrouvant remis en suspension. Pour la même raison, l’échantillonnage devrait se
faire d’aval en amont dans le MC, et seulement dans des endroits où l’eau est bien
mélangée pour refléter avec précision l’ensemble le l’hydrogéochimie du MC. Afin
de bien caractériser l’évolution quotidienne des charges de contaminants, qui peut
varier à cause des variations thermiques dans l’eau du MC, il est aussi conseillé
d’échantillonner plusieurs fois au courant de la journée. Dernièrement, il est noté
que pour des fins d’assurance de qualité, les échantillons devraient être répliqués
de 3 à 5 fois, bien que ceci augmenterait d’un même facteur la fort coûteuse
analyse chimique en laboratoire. Les échantillons devraient être filtrés au travers
d’un filtre 0.2µm, pour n’analyser que les métaux dissous et non la matière
suspendue. Aussi, l’emploi d’un filtre empêchera l’entrée de bactéries pouvant
altérer les conditions chimiques, et de ce fait les mesures de métaux, entre la
collecte sur le terrain et l’analyse de l’eau.

Pour ce qui est des paramètres à mesurer, PIRAMID spécifie exactement


quels sont les analyses les plus importantes, incluant le pH, l’acidité totale,
l’alcalinité, la conductivité, les solides suspendus et une gamme d’anions et de
cations. La conductivité dans un MC ne devrait pas excéder 10 000µS/cm pour
permettre aux végétaux de bien croître. De plus, il est conseillé d’effectuer une
comparaison des sommes des anions et cations afin de vérifier qu’il n’y ait pas
d’ions manquant dans l’analyse, indiquant une source d’erreur possible. Il est aussi
recommandé de déterminer et le Fe total, et le Fe ferreux. Dans le cas où Fe total
excéderait 5mg/L à l’entrée du MC une unité de sédimentation serait utile avant
l’entrée du DMA dans le MC afin que la sédimentation éventuelle du fer ne limite
pas son habileté à purifier l’eau.

Un dernier point sur lequel le consortium PIRAMID place beaucoup d’emphase


est que l’emplacement et le moment d’échantillonnage pour les données sur
l’écoulement de l’eau doivent absolument être les mêmes que pour l’analyse
hydrogéochimique, parce-que les niveaux de contaminants sont variables dans
l’espace d’un MC. Ainsi, la charge de contaminants, qui est la concentration
multipliée par l’écoulement, est une mesure qui est seulement valide dans le cas où
ce conseil est suivi.

3.5 Synthèse de la recherche scientifique sur les marais construits pour le


traitement du drainage minier acide

Étant donné l’importance émergeante des marais construits dans les


systèmes de traitement des eaux usées, il existe une vaste recherche scientifique
cherchant à expliquer ces systèmes et à cerner leurs limitations. Afin d’optimiser
l’entretien du MC à Rabbit Lake, il est donc utile de prêter attention aux
développements les plus récents dans la recherche, pour savoir s’il y a des
modifications à apporter à la gestion du MC en question. Après avoir amassé une
collection de recherches scientifiques, on peut ainsi comparer comment les
chercheurs procèdent à l’échantillonnage des MC dans leur recherche à
l’échantillonnage fait par CAMECO à Rabbit Lake. En même temps, d’autres
conclusions pertinentes relatives aux MC puisées de la littérature, notamment en ce
qui a trait à l’importance du monitoring hydrologique des MC et la variabilité
saisonnière des charges de contaminants, peuvent fournir des recommandations
complémentaires pour la gestion du site.

3.5.1 Fréquence d’échantillonnage entreprise par les chercheurs


scientifiques

Les protocoles d’échantillonnage qu’emploient les scientifiques peuvent


servir de référence à l’industrie afin de savoir comment souvent il est recommandé
d’échantillonner un MC pour bien le caractériser. Bien entendu, en général les
standards en recherche scientifique seront élevés, puisque la validité des
conclusions scientifiques développées en recherche repose bien sûr sur la collecte
de données précises. Toutefois, ce critère de haute précision délimite aussi quels
sont les besoins d’échantillonnage afin de comprendre au maximum l’évolution des
polluants dans les MC.

Un bon point de départ est le manuel Treatment Wetlands, par Kadlec et


Wallace, 2009, car il représente la référence de base consultée par une panoplie de
chercheurs et de gérants environnementaux sur tout sujet concernant les marais
construits. Kadlec recommande notamment un échantillonnage trimestriel pour les
métaux, à l’entrée et à la sortie du MC. De plus, dans le cas où les concentrations
sont variables, un échantillonnage mensuel serait préférable, avec les données
répertoriées dans un chiffrier afin d’en faciliter l’analyse. Dans la recherche comme
telle, en général l’échantillonnage est fait soit mensuellement ou
hebdomadairement. Par exemple, dans leur recherche en 2009 visant à cibler l’effet
des végétaux sur la performance des MC, Nyquist et Greger ont échantillonné les
métaux dans leur MC à chaque semaine, à l’entrée et à la sortie, pour en observer
la variation. Kadlec lui-même a aussi utilisé cette même fréquence
d’échantillonnage hebdomadaire pour l’étude d’un MC recevant du DMA dans le
nord de l’Ontario (Bishay et Kadlec, 2005). Mays et Edwards, en 2001, ont
échantillonné à chaque mois un MC ainsi q’un marais naturel afin de déterminer si
un système performait mieux que l’autre. Sobolweski, en 1999, a lui-aussi
échantillonné mensuellement pour étudier l’habileté de deux MC à retenir du cuivre.
Dans le but spécifique d’étudier la variabilité saisonnière d’un marais recevant du
DMA dans les Rocheuses américaines, August. et. al. se sont assurés
d’échantillonner tout au long de l’année, environ à tous les 12 jours avec trois
échantillons par jour (matin, midi et soir) à l’entrée et à la sortie. Cette fréquence
d’échantillonnage leur a permis d’analyser bien précisément comment variaient les
charges de contaminants tout au long de l’année. De plus, ils ont appliqué la
méthode de bilans massiques des charges de contaminants (et non des
concentrations) telle que recommandée par PIRAMID. Dernièrement, Goulet et. Al.
(2001) on échantillonné à tous les trois jours afin d’étudier le lien entre le temps de
résidence de l’eau dans un MC et la variation saisonnière des concentrations de
métaux. Ainsi, une revue des méthodes employées en recherche scientifique révèle
que la fréquence d’échantillonnage prônée se base sur un échantillonnage constant
au courant de l’année pour en maximiser la précision.

La quasi-totalité des publications consultées qui cherchaient à caractériser un


marais construit échantillonnaient à l’entrée et à la sortie pour tous les paramètres
étudiés, une étape évidente et cruciale pour étudier leur évolution après le passage
dans le MC.

3.5.2 Autres conclusions pertinentes en recherche scientifique :


l’hydrologie

Plusieurs chercheurs ont démontré à quel point il est important de bien


connaître les caractéristiques hydrologiques d’un MC afin d’assurer son bon
fonctionnement. Des problèmes avec la canalisation de l’écoulement et la
diminution du temps de résidence a grandement diminué l’efficacité de plusieurs
MC avec le temps. Par exemple, en l’espace de deux ans seulement le marais
construit Benhar, recevant du DMA en Écosse, a vu des diminutions des taux de
rétention des métaux de plus de la moitié par rapport aux valeurs maximales
déterminées peu après la fin de la construction du marais (Woulds et Ngwenya,
2004). :
Figure 1 : Diminution de l’efficacité d’un marais construit par rapport à l’efficacité
maximale [repris de Woulder et Ngwenya, 2004]

Les auteurs ont remarqué que l’accumulation de sédiments a causé une


canalisation du marais, résultant en une baisse du temps de résidence. Ils ont aussi
souligné qu’une portion du MC s’est desséchée, réduisant davantage la surface de
contact disponible pour la rétention de métaux. Alors que la canalisation a
augmenté, l’accélération subséquente du flux aurait pu avoir comme effet
d’augmenter l’oxygène dissous dans l’eau, et donc d’inhiber la réduction
bactérienne du soufre. En plus, l’écoulement modifié par la canalisation a empêché
la présence de végétaux (T. latifolia), lesquels produisent la matière organique sur
laquelle dépendent ces mêmes bactéries leurs procédés métaboliques. Le temps de
contact avec les sédiments et la surface de contact moins grande se sont donc
combinés pour grandement inhiber les processus de remédiation dans le marais.

Dans le même ordre d’idées, dans leur comparaison d’un MC et d’un marais
naturel, Mays et Edwards ont observé qu’une des causes principales pour la
diminution d’efficacité du MC était encore une fois une conséquence d’un
écoulement et d’un temps de résidence réduit. Ils ont aussi fait remarquer que le
MC dans lequel la variabilité était la plus grande dans leur étude, correspondait à
celui dans lequel s’était produite cette transformation hydrologique (Mays et
Edwards, 2001). Encore une fois, dans une étude de MC recevant du DMA d’une
mine de cuivre en Colombie-Britannique, il a été noté qu’une baisse dans le temps
de résidence de 23 à 13 jours a été accompagné d’une diminution du taux
d’enlèvement du cuivre de 80% à 40% entre deux les marais comparés
(Sobolewski, 1999). L’accumulation de précipités de métaux peut aussi diminuer la
surface des sédiments disponibles à l’adsorption, et de ce fait diminuer l’efficacité
du MC (August et. al. 2002). Ces conclusions démontrent donc à quel point
l’hydrologie doit être contrôlée afin d’avoir un MC efficace. Ceci peut donc signifier
qu’il pourrait être nécessaire, lors de l’entretien du MC, de gruger toute
accumulation de débris (Carlile and Dudeney, 2000) pouvant mener à une
augmentation de la vitesse d’écoulement et une diminution du temps de résidence.
3.5.3 Autres conclusions pertinentes en recherche scientifique : la
variabilité saisonnière

La question de la fréquence d’échantillonnage recommandée ne peut être


abordée sans considérer la variabilité saisonnière des contaminants dans les MC.
Une large étude à ce sujet (August et. al. 2002) permet de cibler les facteurs
importants à considérer dans les climats où les conditions climatiques risquent de
grandement influencer la performance des MC. Dans l’étude en question, un marais
naturel recevait du DMA fortement acide (pH près de 2-3) contenant des métaux,
dans une localisation où de novembre à mars, la précipitation était surtout de la
neige. Les auteurs ont tout d’abord remarqué une réduction importante du volume
d’écoulement pendant l’hiver, passant d’une valeur de 5L/s à la fin de l’été à 3.5L/s
en hiver. Cette réduction hivernale de l’écoulement a diminué la quantité d’eau
disponible pour purger le DMA des métaux et a diminué l’exposition des minéraux
aux processus de remédiation dans le marais. Ainsi, alors que le marais constituait
un sink capable d’enlever jusqu’à 9kg de Mn par jour pendant l’été, il est devenu
une source de jusqu’à 5kg/jour en hiver. L’évolution du marais d’un sink à une
source s’est effectuée pendant les mois d’octobre et de novembre et a fait en sorte
que tout au long de l’hiver, l’eau à la sortie du marais était plus riche en Zn et en
Mn qu’à son entrée. En même temps, la mort automnale des végétaux ayant
absorbé du Mn au courant de l’été a amplifié cette transformation, un problème
aussi retrouvé dans d’autres MC en climats froids (Nyquist et Greger, 2009).

De plus, l’accumulation d’environ 1m de neige sur les résidus miniers a fait


en sorte qu’au printemps, la fonte constituait une nouvelle et importante source de
contamination. Les concentrations de Zn ont alors augmenté à jusqu’à 60 fois en
excès des conditions considérées comme toxiques pour la vie aquatique par la
Colorado Department of Public Health and Environment. Cette augmentation de
rejet de métaux a duré de la mi-avril à la mi-juin, avec un maximum à la mi-mai
quand les concentrations de Zn, Fe, Mn et de sulfate ont doublé. Ainsi, bien que le
marais ait été un excellent sink pendant la période estivale, enlevant en moyenne
50% des métaux durant l’été, il était en fait une source d’augmentation des charges
de contaminants au courant de la période froide. Ces résultats ont d’ailleurs été
reproduits à plusieurs autres reprises, comme par exemple dans l’étude de Woulds
et Ngwenya, 2004.

3.5.4 Autres conclusions pertinentes en recherche scientifique : le


problème de la remobilisation des particules adsorbées

Comme on le sait déjà, l’adsorption figure souvent comme le principal


procédé par lequel les MC réduisent les concentrations de polluants (Schöner et. al.
2009), (Groudev et. al. 2008). La question de remobilisation des contaminants reste
néanmoins un souci important sur une échelle temporelle plus longue. Dans le cas
spécifique de l’uranium, l’adsorption sur les sédiments n’est pas nécessairement
accompagnée par un changement dans la spéciation (de l’UVI à l’UIV insoluble)
(Schöner et. al. 2009). Il n’y a donc pas formation de minéraux d’uraniums stables,
et tout changement dans les conditions d’Eh dans le marais peut être accompagné
d’un relargage soudain de l’U adsorbé. Une autre recherche a démontré que la
concentration d’uranium peut grandement augmenter suite à une augmentation de
la demande chimique en oxygène d’un MC (Gerth et. al., 2006), démontrant encore
une fois les risques de remobilisation si le système n’est pas bien contrôlé. Puisque
les MC sont conçus comme étant des systèmes à longue durée de vie, il convient
donc de souligner l’importance du maintient d’un programme d’échantillonnage à
long terme plutôt que de se fier à des valeurs ponctuelles pour surveiller l’efficacité
des MC (Schoner et. al. 2009). À cause de l’implémentation relativement récente
des systèmes passifs pour traiter le DMA depuis les deux dernières décennies, il
reste encore beaucoup d’inconnus quant à leur viabilité à long terme.

CHAPITRE 4 : ANALYSE COMPARATIVE DE LA GESTION DU MC À RABBIT


LAKE PAR RAPPORT AUX RECOMMANDATIONS DU CHAPITRE 3

La dernière section résume les points majeurs à considérer pour l’entretien


et l’échantillonnage des marais construits. Une comparaison de la qualité du
programme de gestion du MC à Rabbit Lake contre les standards gouvernementaux
et scientifiques démontre qu’il y a plusieurs modifications qui pourraient être
considérées afin d’assurer les meilleures pratiques de gestion environnementale du
site, afin de minimiser les impacts environnementaux. Dans ce chapitre, une
discussion sur les points à améliorer sera donc entreprise dans le but de délimiter
quelles sont les recommandations à implémenter à Rabbit Lake.

4.1 Discussion des paramètres

La fréquence d’échantillonnage pose un problème quant à l’opération du


marais. Les échantillons semblent être amassés à des temps fixes lors des années.
Cependant, selon certains critères gouvernementaux, l’échantillonnage devrait ainsi
être effectué dans les temps à risque; soit suite à une tempête ou suite à la fonte
des neiges en printemps.
De plus, on trouve que les concentrations des métaux n’excèdent pas les limites
gouvernementales; mais y sont assez proches. Il est donc fort probable que les
concentrations peuvent atteindre ces limites lors des temps à risque, qui ne sont
pas échantillonnés.
Donc, les données dans les tableaux ne posent pas de problème quant à la
concentration des métaux et radionucléides. Cependant, si l’échantillonnage était
éffectué plus fréquemment et dans les temps à risque, nous découvririons peut-être
le contraire. Puisque la quantité de données est limitée, nous ne pouvons pas
déterminer si les effluents sont présents à des concentrations toxiques.

Aussi, certains éléments sont échantillonnés à la station 2.5.1 et ne sont pas


échantillonnés à la station 2.5.12. Ceci pose davantage un problème lorsque les
concentrations à la station 2.5.12 excèdent la limite gouvernementale. À partir du
Tableau 6.10.4.18 du rapport annuel 2008, Ag, As, B, Ba, Cd, Cr, Co, Cu, Mn, Se, F,
Mo, Ni, et V sont échantillonnés à l’entrée du marais et non à la sortie. Parmi ces
métaux, selon le tableau Surface Water Quality Objectives (Annexe 1), dans le
rapport 2008, Ag, Cd, Cr, Se excèdent les limites gouvernementales. Si ces métaux
ne sont pas échantillonnés à la sortie, il n’y a aucune manière de savoir leurs
concentrations finales et alors, les concentrations de ces métaux qui seront déposés
das le lac environnant.

Afin d’analyser davantage la qualité de l’eau du marais, il serait utile


d’employer l’approche balance anion-cation pour determiner la qualité du protocole
d’échantillonnage ainsi que determiner si celui-ci reflète l’eau de la mine.. Ce calcul
est basé sur le fait que les solutions aqueuses sont électriquement stables; alors la
quantité de charge dû aux constituants positifs doit être étre égale à la quantité de
charge dûe aux constituants négatifs. Ce calcul ne peut pas être complété pour le
marais à Rabbit Lake, puisqu’il est impossible d’identifier tous les ions dans la
solution à l’étude.

Étant donné l’impossibilité d’effectuer l’analyse anion-cation dû au manque


de données, dans les rapports futurs il serait important d’indiquer tous les détails au
sujet des élements échantillonnés. De plus, à la sortie (station 2.5.12) les données
sont insuffisantes pour déterminer la balance anion-cation, puisque très peu des
métaux sont en fait échantillonnés. Par conséquent, il n’y a pas moyen de
déterminer si l’analyse chimique est valide. Ceci souligne donc l’importance
d’échantillonner pour les paramètres à la sortie ainsi qu’à l’entrée du marais.

Par ailleurs, même si les études de l’effet du pH sur la toxicité de l’uranium


sont limitées, quelques-unes suggèrent qu’un bas pH favorise la formation de
l’uranyle (Vandervliet et al. 2009). À la station 2.5.12, le pH est relativement bas.
Même si les concentrations d’uranium n’excèdent pas les limites
gouvernementales, celui-ci peut former des liaisons et créer des composés qui
seront déversés dans le lac environnant. Les composés d’uranyles sont les formes
d’uranium les plus toxiques, et puisque les conditions de pH favorisent cette
espèce, il est d’autant plus important d’assurer que les concentrations d’uranyle
soient minimales..

Enfin, selon l’analyse statistique, les valeurs fournies par le protocole


d’échantillonnage de CAMECO permettent donc de dire qu’en général les
concentrations des paramètres ne varient pas entre l’été et l’automne. Toutefois, il
n’y a pas suffisamment de données afin de déterminer si c’est aussi le cas durant
l’hiver et le printemps, quand les conditions chimiques de l’eau sont radicalement
différentes dû au gel et à la fonte de la neige. Aussi, il est impossible de déterminer
si ces tendances s’appliquent aux métaux en solution, puisqu’ils ne sont
échantillonnés qu’à l’entrée et non à la sortie du marais. Ces résultats fournissent
donc un aperçu simplifié des conditions des radionucléides et dans le fer dans
marais pour une courte période de l’année, mais ne peuvent pas être utilisées pour
extrapoler ce qui se passe de l’hiver au printemps, ni pour les autres paramètres
(notamment les métaux) dont l’échantillonnage n’est pas effectué. Enfin, notons
qu’en général le nombre d’échantillons pris est relativement faible, limitant leur
utilité pour caractériser les tendances plus larges du site.

4.2 Comparaison de Rabbit Lake avec les standards de la USEPA

USEPA nous fournit avec des informations générales au sujet de la gestion


des marais construits. Cependant, au cours de notre recherche des informations
pertinentes à ce sujet n’étaient pas disponibles. À l’aide des caractéristiques du
marais, par exemple, le nombre de cellules, les écosystèmes entourants,
l’hydrologie, l’élévation des différents sites, la présence d’espèces en voie
d’extinction, ainsi que la végétation à proximité, nous aurions pu tirer des
conclusions générales au sujet de la gestion du marais construit.

Néanmoins, les observations suivantes on été faites . À Rabbit Lake, les


mesures hydrologiques ne sont pas prises pour les écoulements d’eau dans le
marais. De plus, il serait important de savoir s’il y a des mesures prises pour éviter
l’écoulement des effluents dans les écosystèmes. Aucune information n’a été
procurée à ce sujet. Par ailleurs, l’USEPA indique que l’échantillonnage devrait être
fait pour le pH, le Fe, le Mn, l’Al, le TSS et le SO 42- à l’entrée et la sortie du marais.
À Rabbit Lake, tous ces paramètres sauf le TSS sont échantillonnés à l’entrée et la
sortie. D’autre part, selon l’USEPA, s’il y a présence de métaux lourds toxiques dans
le marais, l’échantillonnage devrait être effectué deux fois par année. À Rabbit
Lake, cet exigeance est satisfaite; l’échantillonnage est fait plus de deux fois par
année, soit de deux à quatre fois depuis l’an 1999. L’USEPA indique ainsi que
l’échantillonnage des eaux des sols pour assurer qu’il n’y a pas de contamination
est une étape importante quant à la gestion des marais construits. Au marais
construit de Rabbit Lake, cet échantillonnage n’a pas lieu. Finalement, l’USEPA
indique qu’il est important de développer un guide de gestion à long terme pour les
marais construits. Cependant, ceci doit être effectué selon le cas par des experts.
Malheuresement, la gestion d’un marais construit est très conditionnelle; c’est-à-
dire son efficacité et sa réussite dépendent vraiment de divers facteurs externes et
internes, tels que le climat, la flore microbienne, la présence de végétaux, divers
paramètres (l’alcalinité, le pH, l’EH, la présence en matière organique), et autres.

Des guides de gestion environnementale peuvent êtres fournis par des


experts, comme par exemple le Environmental Decision Support Systems (EDSS).
Turon et al. 2007 proposent un guide conditionel basé sur des valeurs qualitatives
et quantitatives des MC. La gestion-EDSS procure des manuels de gestion
caractéristiques à chaque MC, chose qui pourrait être utile pour aider à la gestion
du MC à Rabbit Lake.
4.3 Comparaison de Rabbit Lake avec les standards canadiens

Pour la plupart, le programme de gestion du MC à Rabbit Lake est conforme


aux normes établies par le gouvernement canadien. En effet, un programme
détaillé et spécifique de gestion environnementale du site a été créé afin de
minimiser les impacts sur l’environnement de la mine, qui inclut l’échantillonnage
hydrochimique et hydrogéologique du site. Selon notre interprétation de
l’échantillonnage à Rabbit Lake, le programme conforme à plusieurs des critères du
Code of Practice, du Mine Environmental Neutral Drainage Program et du Guide to
Tailings Management. Puisque ces documents-guide n’offrent pas une base
quantitative fixe de la fréquence d’échantillonnage recommandée, leur application
à notre problématique en est limitée, mais il y a quand même plusieurs
recommandations applicables à noter suite à l’analyse de leurs critères et conseils.

Premièrement, le Code of Practice et le Guide to Tailings Management


soulignent tous les deux l’importance des inspections visuelles en plus du
monitoring chimique. En effet, l’ajout d’un rapport d’inspection physique du MC à
Rabbit Lake permettrait aux preneurs de décision de pouvoir surveiller s’il y a des
sources de dégradation du MC pouvant mener à une diminution de son efficacité.
Bien que les mesures hydrochimiques soient les mesures les plus importantes à
cause que leur valeur quantitative, un rapport sur l’inspection visuelle pourrait
déterminer si, par exemple, par des processus physiques d’érosion des berges ou
d’accumulation de sédiments, les environnements biotiques et abiotiques
évolueraient avec des conséquences néfastes. Étant donné l’importance des
processus bactériologiques, végétaux et physiques (adsorption sur les sédiments),
la collecte de données qualitatives serait un complément bien utile pour la gestion à
long terme du MC car on aurait un meilleur portrait de son état. De plus, une
analyse microbiologique du MC permettrait de déterminer si les conditions y sont
propices pour les bactéries, qui sont essentielles aux transformations chimiques des
contaminants vers des sinks permanents. Bien sûr, l’ajout de l’analyse
microbiologique ajouterait aussi un coût économique au programme de Rabbit
Lake, dont les effets devraient être considérés avant de recommander un tel
programme. Toutefois, l’ajout d’un reportage annuel incluant une inspection
visuelle serait peu coûteux et pourrait s’avérer bien utile pour assurer l’intégrité du
MC à long terme.

Par ailleurs, le programme de recherche Mine Environmental Neutral


Drainage Program présente des recommandations spécifiques à l’échantillonnage
hydrochimique qui sont applicables à Rabbit Lake. Par exemple, encore une fois en
lien avec la microbiologie, il serait utile d’inclure plus d’analyse temporelle dans
l’échantillonnage, étant donné les variations saisonnières potentielles dans la
qualité de l’eau selon l’activité bactérienne. Le MEND fait aussi mention des risques
de pics ponctuels dans la concentration des contaminants suite aux grandes
précipitations, et aussi suite à la fonte printanière. Le coût d’étendre le programme
d’échantillonnage pour davantage caractériser ces deux conditions pourrait en
valoir la peine étant donné que le programme d’échantillonnage présent ne permet
aucunement de déterminer s’il y a rejet de beaucoup de contaminants pendant les
tempêtes, ni l’échantillonnage printanier.

4.4 Comparaison de Rabbit Lake avec les standards européens : PIRAMID

Le document de PIRAMID est sans doute la source la plus détaillée


d’information parmi les publications gouvernementales concernant les marais
construits pour le traitement des eaux usées. En comparant la gestion du MC de
Rabbit Lake avec le programme PIRAMID, cela nous permet de souligner les points à
améliorer suivants :

Afin d’être conforme aux normes conseillées par PIRAMID, le programme


d’échantillonnage de Rabbit Lake requerrait quelques modifications importantes.
Tout d’abord, le minimum de six échantillons pour une représentativité
statistiquement fiable n’est pas atteint, ni non plus un échantillonnage mensuel
couvrant la transition de l’hiver à l’été. D’ailleurs, il n’y a eu aucun échantillonnage
hivernal depuis cinq ans, signifiant que pendant des longues périodes de l’année
nous n’avons aucune idée si le marais ne rejette des concentrations de
contaminants susceptibles d’endommager l’écosystème en aval. On sait pourtant
que l’efficacité des MC pendant l’hiver peut être sévèrement compromise, et qu’il
peut même y avoir une augmentation des concentrations de contaminants à la
sorte par rapport à l’entrée (August et. al. 2002), (Nyquist et Greger 2009),
(McGinness 1999). S’il s’avère infaisable économiquement d’incorporer un
programme d’échantillonnage mensuel s’étalant sur plusieurs années, au minimum
un programme d’échantillonnage approfondi avec des prises de données
hebdomadaires pourrait être entrepris pour une année seulement, afin de fournir
les informations présentement inconnues entre les dates d’échantillonnage. Ceci
permettrait de s’assurer que les charges de contaminants sont bel et bien stables
tout au long de l’année.

De plus, à l’encontre des recommandations canadiennes, aucun effort n’est


fait pour caractériser la mobilisation de contaminants suite aux tempêtes. Enfin, la
prise d’échantillonnage devrait idéalement être dédoublée afin de repérer les
anomalies, mais les coûts supplémentaires associés à ce processus sont
probablement trop élevés pour en justifier l’implantation. Le guide de PIRAMID
mentionne spécifiquement que bien que les coûts des analyses hydrochimiques
sont relativement élevés, il est critique d’éviter la tentation de les négliger, chose
dont l’entreprise minière à Rabbit Lake doit être consciente, vu la quantité limitée
de paramètres échantillonné à la sortie du marais par rapport à l’entrée.

Par rapport aux mesures d’écoulement, l’échantillonnage n’atteint pas non


plus les standards établis par PIRAMID. Alors que PIRAMID stresse l’importance de
compléter l’analyse chimique avec des données hydrologiques, aucune donnée
n’est fournie sur l’écoulement de l’eau au travers du MC. Comme l’indique le guide,
ceci indique que les données hydrochimiques prises toutes seules ne présentent
aucunement une représentation utile de l’eau du marais :

[...] It is essential to have reliable flow-rate and (hydrochemical)


water quality data. While flow-rate data are essential in
determining the size (and ultimately cost) of a scheme, it is the
hydrochemical data that will determine what type of treatment
units are required, how many of them are required, and what
order they should be placed in.

If the paragraph above leaves the impression that flow-rate and


water quality data can be collected independently, it is time to
thoroughly dispel that notion. Unless it is absolutely guaranteed
that the flow-rate of the water does not vary (a most unlikely
situation), the chemical data will be virtually useless for
treatment system design purposes unless a simultaneous
measurement of flow-rate is made. It is the contaminant load
(i.e. flow-rate x concentration) that ultimately determines the
system type and size. Since contaminant concentrations invariably
change with flow-rate, it is not possible to reliably calculate
contaminant load unless a water sample is collected and flow-rate
measured at the same time. In the UK at least, the authors of this
report have repeatedly seen time and effort wasted because this
has not been done.

Ainsi, pour tout l’argent qui est dépensé sur l’analyse hydrochimique à Rabbit
Lake, la fiabilité des valeurs est sévèrement remise en question par le fait
qu’aucune modélisation ou donnée relative à l’écoulement n’existe. L’ironie est
d’autant plus importante quand on considère que les coûts d’analyse hydrologique
sont bien moindres par rapport aux données chimiques, comme le soulignent les
auteurs de PIRAMID.

D’autre part, il est difficile de se fier entièrement aux données fournies par le
programme d’échantillonnage à Rabbit Lake parce qu’aucune description des
méthodes de collecte de données n’est fournie dans les rapports de monitoring de
CAMECO. Nous ne savons donc pas si l’échantillonnage suit les recommandations
de PIRAMID : d’échantillonner en aval vers l’amont pour ne pas influencer les
résultats par le mouvement des sédiments; d’échantillonner dans les zones où les
eaux sont bien mélangées et pas sujettes à des variations régionales et non-
représentatives des conditions globales du marais et de filtrer l’eau avant
l’échantillonnage. De plus, le fait que la grande majorité des métaux de soient pas
échantillonnés à la sortie rendent impossible d’effectuer un analyse cations-anions,
que recommande PIRAMID, afin de savoir s’il y a des paramètres manquants dans
l’analyse chimique. Autre recommandation, il serait important de noter l’heure de
l’échantillonnage et d’échantillonner à la même heure à chaque prise de données,
afin de minimiser la variation potentielle des paramètres selon des cycles
diurnes/nocturnes.

Dernièrement, quelques modifications par rapport au fer s’appliquent à


Rabbit Lake selon les normes de PIRAMID. Puisque les concentrations de Fe à
l’entrée excèdent 5mg/L, il serait important d’incorporer une cellule supplémentaire
de sédimentation avant l’entrée au marais où d’augmenter le temps de résidence
dans les cellules existantes, parce-que la sédimentation excessive de Fe dans le
marais pourrait nuire à son efficacité en réduisant la surface de contact pour
l’adsorption et en diminuant les populations de bactéries dans le marais. Aussi, la
différenciation du Fe ferreux et ferrique aiderait à caractériser les conditions
d’oxydoréduction du site et de voir si les ions dans le marais sont sous leurs formes
chimiques les plus stables ou sous des formes solubles.

4.5 Comparaison de Rabbit Lake avec la recherche scientifique

Il est bien évident que les méthodes d’échantillonnage entreprises par


CAMECO à Rabbit Lake ne sont pas comparables aux standards employés dans la
gamme de recherche scientifique consultée. Quand les chercheurs scientifiques
dans la littérature consultée cherchaient à caractériser la performance d’un MC, en
aucun cas n’ont-ils échantillonné à une fréquence moindre que mensuellement.
Plusieurs projets comportaient un échantillonnage hebdomadaire, voire avec un
souci du temps dans la journée dans lequel sont pris les échantillons. Il est normal
qu’étant donné les coûts reliés à l’analyse hydrochimique que CAMECO réduise le
nombre d’échantillons pris, mais le volume de données pour le MC à Rabbit Lake ne
suffirait pas aux rigueurs de la communauté scientifique, étant donné les périodes
couvrant plusieurs mois à la fois dans lesquelles aucun échantillonnage n’est fait.
Aucune tentative n’est faite pour considérer la variation quotidienne des charges de
contaminants, et l’échantillonnage espacé dans l’année ne donne qu’une piètre
idée sur la variation saisonnière, comparé à ce qui est observé en science. Cette
lacune pourrait être très significative étant donné la diminution d’efficacité des MC
étudiés pendant l’hiver causée par les changements d’écoulement,
microbiologiques et végétaux. De plus, le problème de mobilisation de
contaminants dans les eaux de fonte démontré par August. et. al. illustre
l’importance de l’échantillonnage au printemps pour s’assurer que le système est
en effet efficace à cette période.

Comme dans la comparaison avec les standards gouvernementaux, on constate le


fait que tous les chercheurs scientifiques soulignent l’importance de données à
l’entrée et à sortie du marais, données absentes dans le cas de Rabbit Lake, ce qui
pose un sérieux problème dans la tentative de caractériser le site. Étant donné les
facteurs économiques, il ne serait pas raisonnable d’imposer à l’industrie les
standards utilisés en science. Néanmoins, on peut les utiliser pour estimer une
méthodologie acceptable en industrie, et la comparaison à Rabbit Lake démontre
que la différence par rapport à ces standards scientifiques est large et que
l’échantillonnage ne permet pas de savoir ce qui se passe au niveau hydrochimique
dans ce marais.

D’autre part, la synthèse des développements en recherche scientifique a


révélé quelques points importants pour le suivi d’un MC à long terme. La
diminution du temps de résidence avec le temps, telle que démontrée par Woulds
et Ngwenya et Mays et Edwards, nous porte à recommander que même si après
une dizaine d’années d’existence le MC de Rabbit Lake réussit à retenir plusieurs
contaminants selon les données disponibles, il est important de ne pas négliger la
continuité de prise de données au fil des années. De plus, le risque de
remobilisation des particules adsorbées présente une autre justification d’un suivi
détaillé sur de longues périodes. Une diminution de la fréquence d’échantillonnage
après la cessation des opérations minières diminuera les coûts, mais un
échantillonnage comportant des données hydrochimiques et hydrologiques ainsi
qu’une inspection visuelle du système sont quand même conseillés afin de
déterminer s’il se développe des problèmes de canalisation, de remobilisation, de
sédimentation excessive ou de diminution du couvert végétal dans le temps.

4.6 Incertitudes par rapport aux résultats

Les résultats de ce rapport sont tirés à partir d’une comparaison des données
disponibles aux recommandations gouvernementales et scientifiques obtenues par
une vaste recherche. De ce fait, il faut souligner que toutes les conclusions établies
se basent donc sur des sources externes, puisque les auteurs n’étaient pas en
mesure d’aller eux-mêmes sur le site-même pour effectuer leur propre recherche.
Par conséquent, les recommandations sont tirées de cas généraux, et il est possible
que certaines conclusions ne soient pas applicables au site spécifique à Rabbit Lake
étant donné certain facteurs locaux qui n’ont pas pu être identifiés. Il existe très
peu de recherche sur les radionucléides dans les marais construits, et de ce fait
toutes les recommandations se basent sur une synthèse de recherche scientifique
plutôt limitée. Il est possible que des développements futurs en recherche modifient
les conclusions tirées de ce rapport, surtout quand on considère l’arrivée
relativement récente de l’application des marais construits dans ce domaine.

De plus, une importante incertitude tire du fait que les auteurs n’ont jamais
eu l’occasion de se présenter eux-même sur le site et de s’y familiariser. Toutes les
conclusions sont donc faites par rapport à des données prises ailleurs. Il y a donc un
certain manque de familiarité des auteurs par rapport à la disposition physique du
site, puisqu’en se basant uniquement sur les rapports de CAMECO il a été difficile
de visualiser où exactement les stations d’échantillonnage étaient dans le marais,
et où le marais se trouvait dans la série d’unités de traitement des résidus miniers
du site. En plus, puisque la source principale de données brutes était l’entreprise
CAMECO, il est important de souligner un certain biais puisque l’entreprise
cherchera évidemment à démontrer autant que possible une image de corporation
avec des bonnes pratiques environnementales. Ainsi, toutes les conclusions et
modifications recommandées dans ce rapport on du être extrapolées selon les
informations manquantes dans le rapport.

4.7 Recommandations pour la suite du sujet

Ce document consiste en un important relevé des standards octroyés par les


gouvernements et les scientifiques et une comparaison de ceux-ci avec le site à
l’étude. La prochaine étape dans le projet serait d’approfondir la caractérisation du
site selon les données disponibles. Étant donné l’expertise limitée des auteurs avec
des méthodes statistiques, il conviendrait d’élargir la base de données et de la
soumettre à davantage de tests pour étudier la variabilité saisonnière et au fil des
années des concentrations des contaminants. Par exemple, dans les études futures
à ce sujet, il serait pertinent d’effectuer un test de puissances afin de déterminer si
la fréquence d’échantillonnage est acceptable par rapport à la variabilité du marais.
De plus, une importante source d’information non-disponible aux auteurs, mais qui
serait très importante à considérer, serait les rapports de monitoring impliquant
d’autres mines semblables aux Canada et ailleurs dans le monde. Une prochaine
étape utile serait de comparer le programme de CAMECO à Rabbit Lake avec
d’autres entreprises minières pour déterminer jusqu’à quel point il est conforme
avec les standards dans le secteur privé. De plus, afin d’avoir une meilleure idée sur
les techniques d’échantillonnage il serait utile de se familiariser davantage avec les
protocoles que la compagnie dit suivre pour sa prise de données sur le terrain, afin
de voir s’il y a des points à améliorer. Dernièrement, pour la suite du projet il serait
utile d’établir un contact direct avec les professionnels en charge de la gestion
environnementale au site même, afin de pouvoir leur poser des questions sur les
sujets non-discutés dans les rapports de monitoring produits par CAMECO.

4.8 Forces et Limitations du Projet

La force du présent document constitue en la vaste synthèse des différents


experts sur l’emploi du DMA dans le traitement des MC. Il est donc applicable au
cas spécifique de Rabbit Lake, mais peut aussi être utile pour analyser la gestion de
marais construits ailleurs au Canada et dans le monde puisqu’il délimite quels sont
les standards environnementaux établis pour assurer un maintien acceptable des
MC. La recherche de bases de données gouvernementales fournit les
recommandations qu’ont établies différents États dans l’entretien des MC,
particulièrement le monitoring. La synthèse de la recherche scientifique dans le
domaine donne un aperçu sur les standards employés par les chercheurs à l’échelle
mondiale, ainsi que leur évaluation continue et critique des MC pour le traitement
de DMA. À l’échelle plus locale, la compilation des données hydrochimiques de
Rabbit Lake permet de déterminer quelles modifications sont recommandées pour
la gestion de ce site.

La principale faiblesse de ce document repose sur le manque de comparaison


efficace à d’autres sites semblables ailleurs dans le monde, étant donné le nombre
limité de mines d’uranium, le peu de recherche qui existe spécifiquement sur les
radionucléides dans les environnements marécageux miniers et l’impossibilité
d’avoir accès aux rapports créés par le secteur privé. Idéalement, une comparaison
des rapports de monitoring pourrait être établie entre l’opération de CAMECO à
Rabbit Lake et d’autres entreprises minières ailleurs au pays et au monde afin de
pouvoir bien cibler quels sont les standards en industrie et quel degré de liberté
possèdent les industries ailleurs quant au rejet de contaminants radioactifs, acides
et métalliques dans l’environnement. Cette lacune est compensée par la
comparaison avec la recherche scientifique, mais il va de soi que les standards
académiques sont en général supérieurs à ceux en industrie (en termes de
méthodologie et de fréquence d’échantillonnage) puisque la recherche scientifique
est justement si soucieuse de présenter des données fiables pour supporter les
conclusions établies. Dernièrement, une limitation du projet est sa spécifité par
rapport au marais construit à Rabbit Lake, qui n’est une étape parmi plusieurs dans
le système de traitement des déchets de l’opération minière. Alors qu’il réussit à
cerner comment le marais pourrait être modifié pour de meilleures pratiques
environnementales, aucune considération des autres unités de traitement n’est
entreprise, alors que les données pour ces dernières sont importantes à considérer
pour l’entretien à l’échelle de l’opération totale.

Conclusion :

L’écoulement de contaminants du marais construit à Rabbit Lake dans le lac


Park avoisinant ne semble par constituer une source majeure de polluants, étant
donné les très faibles concentrations mesurées à l’effluent. Toutefois, plusieurs
paramètres ne sont pas échantillonnés à la sortie, posant un doute sur la qualité
réelle de l’eau drainant vers le lac. De manière générale, le programme
d’échantillonnage ne suffit pas pour bien caractériser les charges de contaminants
au site, et il est possible qu’en augmentant la prise d’échantillons on remarque que
le marais construit n’est pas suffisant comme unité de traitement des
contaminants. Plusieurs améliorations sont à apporter afin que le programme
d’échantillonnage satisfasse aux critères établis par les gouvernements et aux
normes utilisées en science. Le site devrait être échantillonné à long terme pour
s’assurer qu’il ne se dégrade pas davantage avec le temps.
Remerciements : Les auteurs tiennent à remercier le Dr. Richard Goulet, de la
Commission canadienne de la sûreté nucléaire, qui a supervisé le projet et dont les
conseils et l’appui ont été bien utiles pour la réalisation de ce rapport. Une
reconnaissance est aussi due à l’entreprise CAMECO, laquelle a fourni toutes les
données sur le site à Rabbit Lake qui ont été utilisées dans l’analyse du marais
construit.
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