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Fiche Conférence du 14 Janvier 2010 : « U.E.

Institutions et Représentation PACA » par Blandine


Pellistrandi, Chef de la Représentation de la Commission Européenne à Marseille

Le Traité de Lisbonne est entré en vigueur le 1er Décembre 2009, enclenchant la réforme institutionnelle
attendue depuis 10 ans ; avec lui s’achève ainsi un cycle infernal d’échecs et un fonctionnement antédiluvien
basé sur plus de 1000 feuilles de Traités successifs.

L’Union européenne (UE) n’est pas une fédération à l’instar des USA ni une organisation strictement
intergouvernementale sur le modèle des Nations unies. En réalité, elle est unique, une création « sui generis ».
Ses États membres restent des nations souveraines et indépendantes et délèguent une partie de leurs pouvoirs
de décision aux institutions communautaires qu’ils ont mis en place, de sorte que les décisions sur certains
thèmes d’intérêt commun peuvent être arrêtées par un processus démocratique au niveau européen. Le
système décisionnel européen en général, et la procédure de codécision en particulier, associent les trois
institutions principales:

• le Parlement européen (PE), qui représente les citoyens européens et dont les membres sont élus au
suffrage universel direct;
• le Conseil de l’Union européenne (ou Conseil Européen), qui représente les États membres (est
composé de chefs d’Etats ou de gouvernements), donne les orientations et les priorités générales pour
impulser le développement de l’Union; et
• la Commission européenne, qui a pour mission de défendre les intérêts de l’Union dans son
ensemble. Les commissaires sont des experts recrutés sur les bases de leur extrême compétence et
d’une éthique irréprochable.

Les principales avancées du Traité de Lisbonne portent sur :

- la nomination d’un Président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy, ex premier Ministre Belge,
homme de consensus qui a donné les grandes lignes de sa stratégie : dialogue, unité, action,
concertation dans un souci d’équilibre avec la Commission et le Parlement. Par ce changement,
l’Union Européenne devient une véritable entité juridique, le Président du Conseil ayant pouvoir de la
représenter.
- la nomination de l’anglaise Catherine Ashton au poste de Haut Représentant pour conduire la politique
étrangère et de sécurité commune et la politique de défense, assurant la vice-présidence de la
Commission et bénéficiant d’un vaste service diplomatique. A cet effet elle conduira la fusion des
délégations de la Commission à travers le Monde et les bureaux des émissaires déployant ainsi le
Service Européen d’Action Etrangère (SEAE) qui sera pleinement effectif en 2014.
- l’association bien réelle des Parlements nationaux, respect du principe de subsidiarité et d’une
initiative populaire. Les citoyens européens pourront participer au processus législatif.

Le Traité de Lisbonne introduit également la notion de coopération renforcée, c‘est à dire que certains Etats
peuvent engager des actions communes sans avoir besoin de l’adhésion de la totalité des Etats membres. Cette
coopération renforcée est particulièrement importante pour des pays souhaitant traiter de problèmes
régionaux.
En matière de Défense la coopération renforcée pourra également s’appliquer : au nom du principe
d’assistance, chaque pays européen s’engage normalement à secourir un autre pays de l’Union s’il est agressé ;
le choix de la neutralité sera alors possible. Il est à noter que le Traité offre également à tout pays de l’Union
la possibilité de s’en retirer, chose non prévue jusqu’à présent.
Enfin, le Traité clarifie le champ des compétences exercées par l’Union. Certaines comme l’union douanière,
la politique monétaire de l’Euro et la conservation des ressources marines font partie des compétences
exclusives de l’Union, d’autres, telles les politiques sociales, l’agriculture et la pêche, l’environnement sont
partagées, d’autres enfin telles la santé, l’industrie, la protection civile sont coordonnées sans être
harmonisées. Les nouvelles compétences concernent la politique spatiale européenne, l’énergie (lutte contre
le changement climatique), la protection civile, le tourisme, la coopération administrative.

Le rôle des délégations régionales de la Commission, mises en place dans les grands pays est de faire remonter
à plus haut niveau les informations venant du terrain. La délégation PACA est fortement impliquée dans la
réflexion sur le problème Méditerranéen pour lequel l’UE souhaite faire s’engager les pays du Nord. Un Think
Tank a été mis en place avec les pays de la Baltique qui ont déjà eu une réflexion similaire pour identifier les
solutions ou pistes exportables dans le contexte Méditerranéen.

Rapporteur : Sylvie Marzocchi-Polizzi, Comité C

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