Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chapitre 5
5.1 Introduction
Une fois le modèle mathématique d’un système (fonction de transfert, représentation
d’état...) obtenu, l’étape suivante consiste à analyser les performances du système. Cette
étape peut être menée suivant de nombreuses méthodes. Toutefois, il est nécessaire de
disposer d’une base commune d’analyse pour des systèmes différents. Un moyen de com-
parer efficacement les différents types de systèmes et leurs performances respectives est
de les soumettre à des signaux d’entrée types et d’analyser les réponses temporelles pro-
duites. L’utilisation de signaux types est justifiable par la corrélation qui existe entre les
caractéristiques des réponses à des entrées types et la capacité du système à faire face à
des signaux d’entrée réels.
Même si le matériel présenté dans ce chapitre peut être étendu aux modèles multiva-
riables, nous nous sommes volontairement restreints à l’étude du cas monovariable qu’il
est plus facile d’appréhender physiquement.
u(t) = tn (5.1)
Le choix effectué dans cet ensemble est fonction des conditions d’utilisation du système
étudié. Par exemple, si les entrées réelles d’un système sont supposées varier graduelle-
ment, une entrée de type rampe est adaptée alors que la réponse impulsionnelle modélisera
correctement un choc.
Remarques 5.1.1
Les signaux sinusoı̈daux constituent une autre famille intéressante de signaux types ser-
vant essentiellement à l’étude du régime permanent de la réponse temporelle et qui sera
étudiée dans un prochain chapitre.
- y1 (t) est la réponse à une excitation nulle u1 (t) = 0 appliquée à partir de l’état
initial réel U1 (0) = U (0).
- y2 (t) est la réponse à l’excitation réelle u2 (t) = u(t) appliquée à partir d’un état
initial nul U2 (0) = 0.
Exemple 5.1.1
Soit à trouver la réponse y(t) de l’équation,
On a alors,
Remarques 5.1.2
On retrouve ici l’exacte contre-partie pour une équation différentielle ordinaire du voca-
bulaire utilisé pour les modèles d’état.
5.1. INTRODUCTION 3
- y4 (t) est la solution générale de l’équation sans second membre (équation homogène)
les n constantes d’intégration étant déterminées de telle sorte que la solution globale
y(t) satisfasse aux n conditions initiales.
Définition 5.1.1
Lorsque la solution partielle y4 (t) tend vers 0 quand t tend vers l’infini, il ne subsiste que
y3 (t) et l’on définit alors,
Remarques 5.1.3
La réponse transitoire y4 (t) est très liée à la réponse y1 (t) alors que la réponse en régime
permanent y3 (t) l’est à la réponse y2 (t).
La solution générale y4 (t) est indépendante de u(t) et s’obtient en résolvant l’équation
caractéristique associée à l’équation différentielle homogène :
an p n + · · · + a 1 p + a 0 = 0 (5.6)
mj
Exemple 5.1.2
L’équation caractéristique est
0.5p + 1 = 0
p1 = −2
4 ANALYSE TEMPORELLE DES SYSTEMES
d’où
y4 (t) = λ1 e−2t
Alors,
y(t) = 2 + λ1 e−2t
y(t) = 2 − 3e−2t
Les réponses temporelles ainsi fournies permettent d’étudier les caractéristiques fon-
damentales du système que sont la stabilité absolue et la stabilité relative. On a vu au
chapitre précédent différentes notions de stabilité absolue pour les systèmes linéaires.
La stabilité relative caractérise les oscillations, amorties plus ou moins rapidement,
toujours présentes dans la partie transitoire de la réponse temporelle d’un système.
5.2. LES SYSTÈMES DU PREMIER ORDRE 5
R
k f 111
000
000
111
000
111
u C y 000
111
000
111
000
111
000
111
000
111
u y
R L C f
i 0000
1111
J 0000
1111
0000
1111
ω
u
La réponse impulsionnelle
On rappelle que la transformée de Laplace de l’impulsion de Dirac est L[δ(t)] = 1.
Cela conduit à écrire,
K
Y (p) = (5.12)
1 + Tp
6 ANALYSE TEMPORELLE DES SYSTEMES
0.9
KT
0.8
0.7
0.6
y(t) 0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 2 4 6 8 10 12
T t
(sec)
La réponse indicielle
Définition 5.2.2 (réponse indicielle)
On appelle réponse indicielle, la réponse à une entrée de type échelon de position (fonction
de Heaviside) dont la transformée de Laplace est
1
L[u(t)] = (5.15)
p
Cela conduit à écrire,
K K KT
Y (p) = = − (5.16)
(1 + T p)p p 1 + Tp
d’où la réponse indicielle,
y(t) = K(1 − e−t/T ) t ≥ 0 (5.17)
qui est représentée figure 5.3. En calculant la dérivée, on obtient la pente de la tangente
pour t = 0.
dy(t) K K
= e−t/T |t=0 = (5.18)
dt T T
LES SYSTEMES DU PREMIER ORDRE 7
Step Response
pente 1/K From: U(1)
2
1.8
1.6
1.4
0.632K
1.2
Amplitude
To: Y(1)
y(t) 1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10 12
T t
Time (sec.)
Remarques 5.2.1
Plus la constante de temps du système T est faible, plus le système est rapide.
u(t) = kt (5.19)
1
L[u(t)] = (5.20)
p2
K K KT KT 2
Y (p) = = − − (5.21)
(1 + T p)p2 p2 p 1 + Tp
d’où la réponse,
qui est représentée figure 5.4. En calculant le signal d’erreur (t) = u(t) − y(t), pour
K = 1, on obtient,
Step Response
From: U(1)
40
35
T
30
25
Amplitude
y(t)
To: Y(1)
20
T
15
10
5
pente K
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Time (sec.) t
Script MATLAB 11
>> K=2;T=2;
>> H=tf(2,[2 1])
Transfer function:
2
-------
2 s + 1
0.9 1.8
0.8 1.6
0.7 1.4
0.6 1.2
Amplitude
Amplitude
0.5 1
0.4 0.8
0.3 0.6
0.2 0.4
0.1 0.2
0 0
0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 10 12
Time (sec) Time (sec)
Step Response
40
35
30
25
Amplitude
20
15
10
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Time (sec)
5.3. LES SYSTÈMES DU SECOND ORDRE 9
R R k
γ
M
u C C y
f
y
θ
R L C
i C f k
0000
1111
J 1111
0000
u 111
000
Kωn2
H(p) = 2 (5.27)
p + 2ξωn p + ωn2
Afin de déterminer la nature des pôles associés à ce système du second ordre, on étudie
son équation caractéristique,
Définition 5.3.2
Le paramètre 0 ≤ ξ ≤ 1 est appelé facteur d’amortissement.
% %
% Re(pi ) %
ξi = %% % = - λi (5.29)
pi % λ2i + ωpi
2
pour pi = λi + jωpi .
En posant,
1
− = −ξωn + ωn ξ 2 − 1
T1
(5.31)
1
− = −ξωn − ωn ξ 2 − 1
T2
K
H(p) = (5.32)
(1 + T1 p)(1 + T2 p)
Im
p
θ = arcsin ξ
ωn
Re
σ
ωp
Step Response
1
ξ=1
0.8
ξ=4
0.6
Amplitude
0.4
0.2
0 2 4 6 8 10 12
Time (sec.)
L’allure des réponses des systèmes hyper-amortis pour différentes valeurs des pôles est
représentée figure 5.7.
sin(ωp t + ψ) −cotan(ψ)ωp t
y(t) = K 1 − e
sin(ψ)
. / (5.42)
ξ
y(t) = K 1 − e−ξωn t cos(ωp t) +
sin(ωp t)
1 − ξ2
LES SYSTEMES DU SECOND ORDRE 13
ξ = 0.2
1.6 ξ = 0.3
ξ = 0.4
1.4
1.2
1
Amplitude
0.8 ξ = 0.5
ξ = 0.6
0.6
ξ = 0.7
ξ = 0.8
ξ = 0.9
0.4
0.2
0
0 5 10 15 20 25 30
Time (sec)
ω n= 0.4
1.6
1.4
1.2
1
Amplitude
0.8
0.6
0.4
ω n= 0.1
0.2 ω n= 0.2
ω n= 0.3
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Time (sec)
0.7
D1
0.6
T
0.5
T/2
D
Amplitude
2
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 5 10 15
Time (sec.)
où D1 est le premier dépassement balistique qui est uniquement dépendant de l’amor-
tissement.
π2
ξ = (1 + 2 )−1/2 D1 = e−πcotg(ψ) (5.44)
ln (D1 )
Θ(p) K(1 + aT p)
H(p) = = 2
Θc (p) αT p + (α + aT K)p + K
et l’on peut calculer les paramètres du système de commande a et T afin d’avoir certaines
caractéristiques de la réponse temporelle en boucle fermée (cf. figure 3).
Script MATLAB 12
>> K=1;T=1;
>> a=10;H_10=tf([K*T*a K],[T (1+a*T*K) K])
>> a=2;H_2=tf([K*T*a K],[T (1+a*T*K) K])
>> a=0.1;H_01=tf([K*T*a K],[T (1+a*T*K) K])
>> step(H_01,H_2,H_10)
>> axis([0 20 0 1.3])
Step Response
1.2
0.8
a = 0.1
Amplitude
0.6 a=2
a = 10
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Time (sec)
y(t)
Mp 0.05
t
td
0.5
0 tr t
tp
ts
- Temps de montée tr :
La réponse indicielle d’un système du second ordre est,
. /
ξ
y(tr ) = 1 = 1 − e−ξωn tr cos(ωp tr ) +
sin(ωp tr ) (5.45)
1 − ξ2
d’où,
ξ
cos(ωp tr ) +
sin(ωp tr ) = 0 (5.46)
1 − ξ2
soit,
1 − ξ2
tan(ωp tr ) = − (5.47)
ξ
Après calculs, cela conduit à :
- Temps de crête tp :
LES SYSTEMES DU SECOND ORDRE 17
dy(t) ωn e−ξωn tp
=0=
sin(ωp tp ) (5.50)
dt |t=tp 1 − ξ2
d’où,
π
tp = (5.51)
ωp
- Dépassement maximal Mp :
On a donc,
. /
ξ
Mp = y(tp ) − 1 = −e−ξωn tp cos(ωp tp ) +
sin(ωp tp ) (5.52)
1 − ξ2
Soit,
5% ξ = 0.7
ξπ
−
Mp = e 1 − ξ2 = 16 % ξ = 0.5 (5.53)
35 % ξ = 0.3
- Temps d’établissement ts :
Généralement, on choisit pour le temps d’établissement :
3 3
t5%
s = =
ξωn σ
(5.54)
4.6 4.6
t1%
s = =
ξωn σ
Remarques 5.3.1
ξ est généralement fixé en corrélation avec Mp alors que ts est principalement déterminé
par ωn . De plus, pour des réponses rapides, ωn doit être grand.
Les spécifications de performance sont donc généralement traduites comme suit :
1.8
ωn ≥
tr
ξ ≥ ξ(Mp ) (5.55)
4.6
σ≥
ts