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2
MODELISATION DE L’ENSEMBLE
CONVERTISSEUR STATIQUE MOTEUR
ASYNCHRONE EN VUE DE LA COMMANDE
1. Introduction
Dès leur apparition, les moteurs asynchrones sont devenus très utilisés dans
l’industrie grâce à leur simplicité de fabrication et de maintenance. Actuellement,
de nombreuses applications industrielles nécessitent un contrôle de vitesse, de
position et de couple. L’alimentation par un réseau triphasé ne permet ces
commandes car la fréquence est constante; c’est pour cela qu’on fait recours à
l’alimentation par un convertisseur statique délivrant une tension d’amplitude et de
fréquence variables. Plusieurs techniques sont étudiées pour que l’ensemble
convertisseur moteur asynchrone fonctionne dans des conditions optimales.
Une modélisation de cet ensemble convertisseur moteur asynchrone mérite d’être
traitée pour pouvoir contrôler les différentes variables. Dans cette partie, on
présente le modèle de la machine asynchrone et celui du convertisseur statique
ainsi que la commande MLI vectorielle.
2. Les transformations
2π
j( −θ )
a= e 3
(2-1)
⎡ Xd ⎤ ⎡ x1 ⎤
⎢ Xq ⎥ = T (θ ) ⎢x ⎥
⎢ ⎥ [ ] ⎢ 2⎥ (2-2)
⎢⎣ Xo ⎥⎦ ⎢⎣ x3 ⎥⎦
⎡ ⎤
⎢ cos(θ ) cos(θ − 2Π / 3) cos(θ − 4Π / 3) ⎥
2⎢ ⎥
[T (θ )] = ⎢ − sin(θ ) − sin(θ − 2Π / 3) − sin(θ − 4Π / 3) ⎥
3⎢ ⎥
⎢ 1 1 1 ⎥
⎢⎣ 2 2 2 ⎦⎥
2 2π 4π
X = [ x1 cos(θ ) + x2 cos(θ − ) + x3 cos(θ − )]
3 3 3
(2-3)
2 2π 4
+ j [ x1 sin(θ ) + x2 sin(θ − ) + x3 sin(θ − )]
3 3 3
⎡ Xd ⎤ ⎡ x1 ⎤
Le vecteur ⎢ Xq ⎥ représente les coordonnées de PARK du vecteur initial ⎢ x ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 2⎥
⎢⎣ Xo ⎥⎦ ⎢⎣ x3 ⎥⎦
lors du changement de base. Ce qui représente le changement de coordonnées :
{
iii) les composantes directe X d et inverse X q du système image X d , X q , X o }
sont décalées de 90° , ce qui justifie l’appellation composante en quadrature
attribuée à la composante inverse. Cette propriété a deux interprétations physiques
très intéressantes notamment lorsque le système d’origine est équilibré. D’une
part, nous pouvons théoriquement remplacer la machine triphasée équilibrée à trois
enroulements identiques régulièrement répartis dans l’espace de 120° par une
machine équivalente à deux enroulements décalés de 90° : passage d’une machine
triphasée à une machine biphasée. D’autre part, l’orthogonalité des composantes
directe et inverse offre une méthode très commode dans le traitement et l’analyse
des grandeurs ; méthode dite du vecteur espace [10].
Q PARK
θ
d
CONCORDIA
Figure (2-1) : Repères de CONCORDIA et de PARK
Commande des machines 4
⎡ 1 1 ⎤
⎢ 1 − −
2 2 ⎥
⎢ ⎥
2⎢ 3 3⎥
[C ] = [T (θ = 0)] = 0 − (2-4)
3 ⎢⎢ 2 2 ⎥⎥
⎢ 1 1 1 ⎥
⎢ 2 2 2 ⎥⎦
⎣
Il s’agit donc d’une transformation statique. Le vecteur espace est fixe, il est dit
espace de CONCORDIA et il décrit un repère dont l’axe réel se confond avec
l’axe de la phase 1 du stator :
2π
j
a=e 3
(2-5)
2 1
x = xd + jxq = x1 + j ( x2 − x3 ) (2-6)
3 2
2 1
x = xd + jxq = x1 + j (2 x2 + x1 ) (2-7)
3 2
3. Notion de vecteur espace
− jθ
X = X D + jX Q = xe (2-9)
⎡ X D ⎤ ⎡ cos(θ ) sin(θ ) ⎤ ⎡ xd ⎤
⎢X ⎥ = ⎢ ⎥⎢ ⎥ (2-10)
⎣ Q ⎦ ⎣ − sin(θ ) cos(θ ) ⎦ ⎣ xq ⎦
2 2
x = xd + j xq = [ x1 + a x2 + a x3 ] (2-11)
3
2π
j
• Si a = e 3
Le vecteur espace est fixe, il est dit espace de Concordia. Il décrit un repère dont
l’axe réel se confond avec l’axe de la phase 1 du stator :
2 1
x = xd + j xq = x1 + j ( x2 − x3 ) (2-12)
3 2
2π
j( −θ )
• Si a = e 3
Le vecteur espace est mobile, il est dit espace de PARK. Il décrit un repère dont
l’axe réel occupe la position θ par rapport à l’axe de la phase 1 du stator.
2 2π 4π
X = Xd + j Xq = [ x1 cos(θ ) + x2 cos(θ − ) + x3 cos(θ − )]
3 3 3
(2-13)
2 2π 4π
+j [− x1 sin(θ ) − x2 sin(θ − ) − x3 sin(θ − )]
3 3 3
Il s’en suit:
X = x e − jθ ⇔ x = X (θ ) = X e jθ
dx
− jθ dX
e = jω X +
. (2-14)
dt dt
Avec :
dθ
ω= (2-15)
dt
c1 c2 c3
VDC
i1
2
v1O 1 u12 M
o 2 N
u23 u31 3~
VDC 3
2 v1
c4 c5 c6
Figure (2-2) : Configuration Onduleur Machine asynchrone
⎧ VDC VDC
⎪ v10 = (c1 − c4 ) 2 = (2c1 − 1) 2
⎪
⎪ VDC V
⎨v20 = (c2 − c5 ) = (2c2 − 1) DC (2-17)
⎪ 2 2
⎪ VDC VDC
⎪ v30 = (c3 − c6 ) 2 = (2c3 − 1) 2
⎩
Les tensions composées s’expriment alors par :
⎧ u12 − u31
⎪v1 = 3
⎪
⎪ −2u12 − u31
⎨v2 = v1 − u12 = (2-19)
⎪ 3
⎪ u12 + 2u31
⎪v3 = v1 + u31 = 3
⎩
⎧ VDC
⎪ v1 = (2c1 − c2 − c3 ) 3
⎪
⎪ VDC
⎨v2 = (2c2 − c1 − c3 ) (2-20)
⎪ 3
⎪ VDC
⎪v3 = (2c3 − c1 − c2 ) 3
⎩
⎡ v1 ⎤ ⎡ 2 −1 −1⎤ ⎡ c1 ⎤
⎢ v ⎥ = VDC ⎢ −1 2 −1⎥ ⎢c ⎥ (2-21)
⎢ 2⎥ 3 ⎢ ⎥⎢ 2⎥
⎢⎣ v3 ⎥⎦ ⎢⎣ −1 −1 2 ⎥⎦ ⎢⎣ c3 ⎥⎦
2 2π 2π
v s = vsd + jvsq = (v1 + v2 exp( j ) + v3 exp( j )) (2-21)
3 3 3
v s =vd + jvq c1 c2 c3 vk
0 0 0 0 v0
0 1 1 1 v7
2V ⎛⎜ 1 + j 3 ⎞⎟ 1 1 0 v2
3 DC ⎝ 2 2 ⎠
2V ⎛⎜ 1 − j 3 ⎞⎟
3 DC ⎝ 2 2 ⎠ 1 0 1 v6
2V ⎛⎜ − 1 + j 3 ⎞⎟ 0 1 0
3 DC⎝ 2 2 ⎠ v3
2V ⎛⎜ − 1 − j 3 ⎞⎟
3 DC ⎝ 2 2 ⎠ 0 0 1 v5
2V 1 0 0
3 DC v1
− 2VDC 0 1 1 v4
3
Table(2-1) : combinaisons possibles
5- la MLI vectorielle
Les vecteurs tension, fournis par l’onduleur, peuvent aussi s’écrire sous la forme
suivante :
θvk 2 π
vk = Vmax e j , Vmax = Vdc ,θ vk = (k − 1) , k = 1, 2, ... , 6 (2-22)
3 3
v1 = v 7 = 0
vref
δ ref vk
ξ
d
Figure (2-5): Synthèse MLI spatiale
τ k v k + τ k +1 v k +1
= v ref (2-23)
Tc
Soit encore en faisant intervenir les amplitudes et les phases des différents
vecteurs :
jβk j β k +1
τ k Vmax e + τ k +1 Vmax e j δ ref
= Vref e (2-24)
Tc
Vref
En posant : ρ = , on peut aussi écrire :
Vmax
jβk j β k +1 j δ ref
τk e + τ k +1 e = Tc ρ e (2-25)
− jβk
En multipliant la relation précédente (2-25) par e , on obtient :
j ( β k +1 − β k ) j ( δ ref − β k )
τ k + τ k +1 e = Tc ρ e (2-26)
jα jξ
τ k + τ k +1 e = Tc ρ e (2-27)
π
D’après la relation (2-22), l’angle α est constant et vaut α = . La partie
3
imaginaire fournit :
2
τ k +1 = Tc ρ sin(ξ ) (2-28)
3
1
τk + τ k +1 = Tc ρ cos(ξ ) (2-29)
2
1
τ k = Tc ρ [ cos(ξ ) − sin(ξ ) ]
3
(2-30)
2 π
= Tc ρ sin( − ξ)
3 3
0.7
τk τ k +1
0.6
T
c
Tc
0.5 τk τk +1
T Tc
0.4 c
0.3
0.2
0.1
ξ
0
0 10 20 30 40 50 60
⎧ dϕ s
⎪ v s = Rs i s +
⎪ dt
⎨ (2-33)
⎪0 = R i + d ϕ
⎪⎩ r r
r
− jωϕ r
dt
dθ
ω= (2-34)
dt
⎧⎪ϕ s = Ls i s + M i r
⎨ (2-35)
⎪⎩ϕ r = Lr i r + M i s
⎧ϕ s = ϕ ds + j ϕ qs = Φ s e jθ s
⎪
⎪ϕ r = ϕ dr + j ϕ qr = Φ r e jθr
⎪⎪
jβ
⎨i s = ids + j iqs = I s e s (2-36)
⎪ j βr
⎪i r = idr + j iqr = I r e
⎪ jα s
⎪⎩v s = vds + j vqs = Vs e
Il est à noter que les vecteurs courant et flux rotoriques atteignent en régime
permanent la même pulsation que les grandeurs statoriques. Ce sont des grandeurs
rotorique ramenées à la fréquence du stator.
Généralement on rassemble les équations magnétiques dans une même équation
faisant apparaître le coefficient de dispersion de Blondel et un rapport de
transformation.
ϕ s = A s is + m r ϕ r (2-37)
2
M M
A s = σ Ls σ = 1− mr =
Ls Lr Lr
σ : Coefficient de dispersion de Blondel.
mr : Rapport de transformation
Ces équations permettent de représenter un schéma équivalent, figure (2-7).
Rs l1 l2 Rr
is ir
vs M er
d ϕr 1 d ϕ s A s d is
= −
dt mr dt mr dt
(2-38)
R ( ϕ − Ls i s ) j ω (ϕ s − A s i s )
=− r s +
M mr
Soit encore :
d i s d ϕ s Rr ( ϕ s − Ls i s )
As = + − j ω (ϕ s − A s is ) (2-39)
dt dt Lr
⎧ di s 1 1 1 ϕ vs
⎪ = ( jω − − )i s + ( − jω ) s +
⎪ dt στ s στ r τr As As
⎨ (2-40)
⎪ dϕ s
⎪⎩ dt = − Rs i s + v s
L L
τs = s et τ r = r
Rs Rr
Ce modèle peut être mis sous la forme d’état standard ci-dessous où u est la
commande égale à la tension d’alimentation v s du stator et A est une matrice
dépendante de la vitesse électrique ω du rotor ; grandeur considérée pour le
moment comme paramètre :
d x
= A x + B u , x =[ is ϕ s ]T , u = vs (2-41)
dt
⎡ 1 1 1 ω ⎤ ⎡1⎤
⎢ ( jω − − ) ( − j )⎥
A (ω ) = ⎢ στ s στ r τrAs As
⎥ B = ⎢As ⎥ (2-42)
⎢ ⎥
⎢⎣ − Rs 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 1 ⎥⎦
d ϕr 1 M
− ( jω − )ϕ r − i s = 0 (2-43)
dt τr τr
dϕ s d is d ϕr
= As + mr = v s − Rs i s (2-44)
dt dt dt
di s i m 1 vs
= − s − r ϕ r ( jω − ) + (2-45)
dt τ rs A s τr As
As
Avec : τ rs =
Rs + mr2 Rr
Le modèle d’état en courant statorique et flux rotorique est décrit par le système
suivant :
⎧ di s is m 1 vs
⎪ = − − r ( jω − )ϕ r +
⎪ dt τ rs A s τr As
⎨ (2-46)
⎪ d ϕ r = M i + ( jω − 1 )ϕ
⎪ dt τr
s
τr
r
⎩
d x
= A x + B u , x =[ is ϕ r ]T , u = vs (2-47)
dt
Commande des machines 16
⎡ 1 mr 1 ⎤
⎢− τ s ( jω − ) ⎥ ⎡1⎤
As τr ⎥
A (ω ) = ⎢ r B = ⎢As ⎥ (2-48)
⎢ M 1 ⎥ ⎢ ⎥
⎢ jω − ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎣ τr τ r ⎥⎦
(σ − 1)ϕ s + mrϕ r
ir = (2-49)
σM
dϕ s 1 m
= v s − Rs i s = v s − ϕs + r ϕr (2-50)
dt στ s στ s
dϕ r
= − Rr i r + jωϕ r (2-51)
dt
⎧ dϕ s ϕ s m
⎪ = + r ϕ r + vs
⎪ dt στ s στ s
⎨ (2-52)
⎪ d ϕ r = − (σ − 1) ϕ + ( jω − 1 )ϕ
⎪ dt σ mrτ r
s
στ r
r
⎩
d x
= A x + B u , x =[ ϕ s ϕ r ]T , u = vs (2-53)
dt
⎡ 1 mr ⎤
⎢ − στ στ s ⎥⎥ ⎡1 ⎤
A (ω ) = ⎢ r
B=⎢ ⎥ (2-54)
⎢ (σ − 1) 1 ⎥ ⎣0 ⎦
⎢− jω −
⎣ σ mrτ r στ r ⎥⎦
* *
P = ℜ(v s i s ) = ℜ(V s I s ) (2-56)
Cem .Ω s = ωs (Φ ds .I qs − Φ qs .I ds ) (2-58)
M
Cem = p. (Φ dr .I qs − Φ qr .I ds ) (2-61)
Lr
Cem = p.M ( I dr .I qs − I qr .I ds ) (2-62)
Commande des machines 18
Quelle que soit l’une des trois expressions, on constate que le couple
électromagnétique résulte de l’interaction d’un terme de flux et d’un terme de
courant. Ces expressions rappellent le couple de la machine à courant continu.
Dans ce cas, c’est le collecteur qui permet d’obtenir ce découplage. Le problème
posé ici est de pouvoir contrôler indépendamment l’un de l’autre le terme de flux
et le terme de courant.