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Nouvelle série n° 14 (383) - 23 juillet 2010 - 0,50 euro
Sommaire :
Pages 1 / 2- USA
Conférence mondiale
ouverte :
interview de Don Belcher
“Il va falloir que le mouv-
ement syndical cesse de
compter sur le Parti
démocrate”.
Don Bechler est le président de Single Payer Now, une coalition basée à San
Pagse 3 - Afghanistan : Francisco, qui se bat pour obtenir un système d’assurance maladie basé sur la
Correspondance de la répartition. Il fait également partie de Labor Campaign for Single Payer.
Left Radical of Bechler a commencé à militer pour un mouvement pour une couverture maladie
Afghanistan : universelle au début des années 1990, quand il a ressenti toute l’horreur de la
La Jirga consultative de la
paix n’a jamais eu pour situation de milliers de ses collègues de travail, qui, en même temps qu’ils
objectif d’apporter la paix perdaient leur emploi à cause des suppressions d’emplois dans l’entreprise
militaire Westinghouse, à Sunnyvale, en Californie, perdaient aussi leur assurance
Page 4 - Haiti : maladie. Dans l’entreprise Westinghouse, il représentait ses collègues de travail
Conférence mondiale adhérents à l’union locale 565 de l’Association internationale des conducteurs de
ouverte : machines (IAM) en tant que vice-président, principal délégué du personnel et
interview de membre du comité de négociation. Par la suite l’entreprise Westinghouse a été
Yves Pierre-Louis, vendue à Northrop-Gruman.
correspondant de Haïti En 1997, Bechler fut embauché comme conducteur de machine à United Airlines.
Liberté, membre de Il représentait l’union locale 1781 de l’IAM comme délégué du personnel et
GLOBS
. délégué de l’union locale de San Francisco. A la suite du 11 septembre 2001, il
Abonnements. figura parmi les milliers de salariés qui perdirent leur emploi dans l’industrie
aéronautique, et, actuellement, il n’a pas d’assurance maladie.
Bechler milite dans les campagnes pour l’assurance maladie universelle dans le
Maine, au Massachusetts et dans l’Oregon. Il a coécrit plusieurs articles sur une
réforme du système de santé qui soit conforme aux intérêts de « l’homme de la
rue ». Il a également témoigné devant le Congrès pour HR 676 ( Loi sur
l’assurance de santé nationale aux Etats-Unis).
2
AFGHANISTAN
r re s p o ndance
Co
D’une part, les forces d’invasion de l’OTAN et des Etats Unis déploient de nouveaux soldats en Afghanistan
et étendent la guerre de l’Afghanistan vers le Pakistan, et d’autre part elles organisent une réunion de paix
à la recherche de secteurs opportunistes de la résistance parmi ceux qui passent des accords avec elles
depuis l’occupation de l’Afghanistan. Certains d’entre eux bénéficient de postes importants dans le gou-
vernement de l’Afghanistan. Le deuxième objectif de ce rassemblement médiatisé est de se présenter aux
yeux du monde comme des anges de la paix et non comme un cauchemar ou comme des assassins du peu-
ple d’Afghanistan.
Après l’échec final de la « Jirga de la paix», les suites ont démontré que tous les espoirs fondés sur la Jirga
ont été déçus et que le gouvernement Karzai et ses maîtres étrangers ont également perdu la partie sur le
plan politique : aucune des fractions de l’opposition dans la résistance, même les collaborateurs n’a parti-
cipé à la Jirga et aucune n’a soutenu la résolution de la Jirga. Le lendemain de la clôture de la Jirga et de
son appel pour la paix, les forces US ont attaqué un village dans la province de Logar, tué des civils et fait
prisonniers les survivants d’une famille.
Il n’y avait pas un seul représentant de la résistance contre l’occupation, tous ont boycotté ces Jirgas de
l’OTAN et des USA pour la paix ou des négociations. Parce que les Jirgas ont joué un rôle symbolique mais
n’ont eu aucune autorité pour permettre la réalisation pratique de leurs décisions. Selon Mme Balqis, une
sénatrice qui a participé à la Jirga, la majorité des participants a été choisie par le gouvernement afghan et
ils ont eu pour consigne de s’aligner sur la défense des intérêts du gouvernement, des USA et de l’OTAN.
Elle a déclaré à une télévision locale que la plupart des participants « indépendants » ont mis l’accent sur
la corruption et sur le retrait des troupes étrangères mais que personne n’a pris en compte leurs points de
vue. Elle a ajouté qu’elle a demandé à deux reprises au comité d’organisation de lui laisser prendre la paro-
le un court instant à la tribune de la Jirga mais on l’a menacée pour qu’elle se taise. C’était donc une « Jirga
de la paix » qui elle-même souffrait gravement d’un climat de terreur !
La Jirga a été suspendue à plusieurs reprises pour adopter ses objectifs et son ordre du jour avec le plein
accord des USA, ainsi le président Karzai a été convoqué aux USA pour s’en tenir à la ligne des USA et
de ceux qui sont à leurs ordres en Afghanistan.
Certains parmi les plus optimistes espéraient que la Jirga pourrait discuter du retrait des troupes étrangères
d’Afghanistan ou au moins qu’elle demanderait un calendrier pour le retrait, mais contrairement à leurs
attentes, les participants invités à la Jirga ont insisté sur la nécessité de la présence des forces de l’OTAN
et des USA en Afghanistan et ont salué leur mission monstrueuse. Les participants à la Jirga, qui ne sont
pas représentatifs, ont noté quelques points « en faveur » de l’opposition armée tels que la libération des
opposants emprisonnés dans les prisons sous le contrôle des USA ou du gouvernement d’Afghanistan. Mais
selon un analyste local, Waheed Mujda, « en fait il n’y a pas de place libre dans les prisons du gouverne-
ment ni dans les prisons de l’étranger pour les garder pour une période indéterminée ».
Désormais il est temps pour les USA et les gouvernements qui les suivent dans la tragédie afghane de recon-
naître la résistance contre l’occupation comme une opposition légitime et d’abandonner leur fausse cam-
pagne anti-terroriste qui tente d’éliminer physiquement les opposants jusque dans leurs propres maisons. Il
est temps pour eux d’annoncer leur retrait inconditionnel d’Afghanistan pour ouvrir la voie à la paix véri-
table et au développement. Cela profitera aussi bien aux Afghans qu’aux peuples américain et européens.
Tu as donné ton accord pour participer à la “Conférence mondiale ouverte contre la guerre et l’exploita-
tion” qui aura lieu les 26, 27 et 28 novembre 2010 en Algérie.
Quel est le sens de cette démarche pour ton organisation ?
Comme tu le savais déjà, notre pays, Haïti, depuis belle lurette était sous l'occupation des forces étrangères de
l'ONU, elle est aussi sous la domination, l'exploitation des grandes puissances impérialistes. L'organisation syn-
dicale, GLOBS dont je fais partie, participe activement dans la lutte contre l'occupation et pour la libération
d'Haïti des puissances impérialistes. Pour nous, en Haïti, l'exploitation et la guerre sont directement liées aux
intérêts de ces grandes puissances. C'est dans cette perspective, la conférence mondiale ouverte contre la guer-
re et l'exploitation nous intéresse directement. Tu sais très bien, la société haïtienne est largement construite sur
l'esclavage, la discrimination et l'exploitation dans l'unique but de maximiser les profits des entreprises capita-
listes
Ton organisation, le Globs, participe en Haïti, aux cotés d’autres organisations, au combat pour le départ
des forces d’occupation du pays. Pourrais-tu nous dire pourquoi, selon toi, cette conférence est importan-
te pour les travailleurs et le peuple d’Haïti et comment tu vois la question de la constitution d’une ripos-
te mondiale contre les entreprises capitalistes et les gouvernements à leur service ?
Actuellement, une grande partie de la population haitienne est mobiisée contre l'occupation, la mise sous tutel-
le d'Haiti, contre les forces reactionnaires d'ici et d'ailleurs; les travailleurs y participent régulierement à coté du
peuple. Pour arriver a la désoccupation du pays, à libérer le peuple haitien du joug de l'impérialisme et parvenir
à construire une societé démocratique reposant sur l'égalité des chances pour tous les fils du pays. Nous avons
besoins de la solidarité de tous les vrais amis du peuple haïtien. C'est dans cet ordre d'idées, la constitution d'une
riposte mondiale contre les entreprises capitalistes et les gouvernements qui se sont mis a leurs services repré-
sente à l'heure actuelle une importance capitale pour l'avancement de la lutte contre la domination du capitalis-
me mondial.
Dans la conjoncture actuelle, la conférence mondiale contre la guerre et l'exploitation aura une grande impor-
tance pour les travailleurs et le peuple haïtiens qui luttent pour un véritable changement social au sein de la
société haïtienne.