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Centre pour la liberté de la presse et de la culture

Beyrouth, le 19 mars 2010

Communiqué de presse
Des journalistes attaqués et empêchés de photographier : éloignés par force
de la mosquée Al Aqsa

Jérusalem – Spécial « Skeyes »


Des journalistes ont été empêchés d’exercer leur profession durant les
confrontations ayant éclaté dans la ville de Jérusalem, le mardi 16 mars
2010, dans plusieurs endroits de la ville, où des photojournalistes ont été
cible d’attaque directe. Il s’agit d’un photographe de la CNN Karim Khodr
dont les appareils photographes ont été détruits alors qu’il assurait la
couverture des confrontations dans le camp de Sha’afat, le photographe de la
télévision palestinienne Nader Pepers et le directeur du département de la
photographie de l’agence « Reuters » Darine White Side qui ont été touché
par les balles en caoutchouc des soldats aux jambes. De même, le journaliste
Moussa Qaws a été arrêté dans son domicile, le 16 mars dans l’ancienne
ville, et le journaliste Moamar Awad a été agressé à Issawiyat par une
bombe à gaz lancée intentionnellement sur sa jambe provoquant de graves
brûlures.

Eloignement des photographes dans les vallées d’Al Jawz et Al Souwana


Les confrontations ayant éclaté dans la région de la vallée d’Al Jawz et Al
Sawane étaient atroces, et l’armée a essayé d’empêcher les journalistes
d’exercer leur profession, en les éloignant des lieux de confrontations avec
l’aide des arabisants. Le journaliste Said Abou Sayah du journal « Al
Ahali » a relaté ce qui s’est passé : « tous les photographes ont été empêchés
d’exercer leur profession et ont été éloignés des lieux des affrontements. En
revanche, le comportement des agents de la police montre qu’une décision a
été prise par une haute autorité pour interdire aux journalistes de couvrir les
confrontations et de les intimider en vue de les empêcher de se rendre aux
lieux des confrontations ».
Le photographe de la chaîne « Al Jazeera » Mourad Said a déclaré au
correspondant du centre « Skeyes » : « nous avons été traité de façon
violente durant les confrontations de Wadi Al Jawz. Les soldats israéliens
nous ont offensés brutalement et violemment pour nous empêcher d’exercer
Fondation Samir Kassir, Immeuble Aref Saghieh (Rez-de-chaussée), 63, rue Sioufi, Achrafié, Beyrouth, Liban
Tel /Fax:00961 1 397334, cell: 00961 3 372717, Courriel: info@skeyesmedia.org
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notre travail. Ils nous poursuivaient et nous visaient intentionnellement, et


j’ai entendu l’un des officiers demander aux soldats d’éloigner les
photographes. Ils se sont mis à nous poursuivre et leur nombre augmentait à
fur et à mesure que nous nous approchions des lieux des affrontements.
Les confrontations se sont intensifiées entre 9h et 13h de l’après midi, et les
forces de l’ordre se trouvaient sur les lieux. J’étais sur le balcon de l’une des
maisons essayant de prendre des photos lorsqu’un des soldats fit irruption et
me retira des lieux en me tenant au cou. Toute cette intimidation me mit
dans la crainte de se voir agressé à tout moment, aucun respect envers l’être
humain ou ma profession de journaliste. Je me suis adressé à l’un des soldats
en lui disant qu’il m’empêchait d’exercer mon travail, il me répondit vous
aussi vous m’empêchez d’exercer mon travail qui constitue à vous éloigner
des lieux».

Interdiction de couverture dans l’ancienne ville


La journaliste Diala Jweihan qui se trouvait avec le reste des journalistes à
Bab Al Majlis à l’Ouest de la Mosquée d’Al Aqsa, où tous les journalistes
ont été empêchés de s’y rendre pour photographier les agressions et les
confrontations ayant éclaté dans les lieux entre les habitants et les forces de
l’ordre, a relaté « les ambulances ont empêché les journalistes de se rendre à
la Mosquée pour photographier les violations et les arrestations, à voire
l’agression contre 8 femmes, l’arrestation de 4 personnes, et les attaques
perpétrées violemment à l’encontre des enfants de 11 à 15 ans. Lorsque nous
sommes rentrés au sein de la Mosquée avec la fin des confrontations et nous
avons vu les traces de sang, je me suis rappelé l’histoire de l’enfant Zouheir
Farawa atteint de cancer et incapable de marcher et comment les forces de
l’ordre l’ont emporté alors qu’il ne pouvait se mettre debout et ils ne l’ont
relâché qu’une fois les papiers justifiant sa maladie ont été remis. Les lieux
étaient assiégés depuis le matin jusqu’au soir, nous sommes entrés au
quartier une fois la situation s’est calmée. J’ai vu le sang partout et la crainte
et l’effroi dans les yeux des enfants après les affrontements et les attaques
qu’ils ont endurés ».

Eloignement des journalistes dans Al Issyawiya


Les 2 chaînes satellitaires « Al Jazeera » et « Al Arabiya », ont diffusé, en
direct, l’opération d’éloignement et l’interdiction des journalistes d’exercer
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leur profession dans les lieux de l’événement. Elias Karam, correspondant


de la chaîne « Al Jazeera », a été interrogé par la correspondante de
« Skeyes », après avoir été victime d’éloignement sans arrêter la diffusion
directe montrant les circonscrites alors qu’elles tentaient de disperser les
journalistes dans le quartier d’Al Issawiya. Selon Karam « ce fut une
tentative claire et nette pour nous empêcher d’exercer notre travail et de
transmettre notre message. La géographie de la région nous a empêchés de
prendre des photos plus claires des confrontations. Lorsque les
affrontements se sont intensifiés nous avons essayé de se rendre sur les
lieux, mais les forces de l’ordre nous ont empêché de s’approcher et ont
tenté de nous éloigner par force. Ils ne veulent pas transmettre l’image et la
vérité, ils ont eu recours aux circonscrites pour nous disperser tout en leur
disant « ce sont des journalistes ». Lorsqu’on a été éloigné, nous avons
exprimé notre indignation et notre ferme protestation par la diffusion directe,
et la chaîne « Al Jazeera » a réussi à obliger le porte parole de la police à
répliquer, et je pense qu’ils ont été conscients de leur faute, ce qui les a
poussé plus tard à nous permettre de se rendre dans les lieux où nous nous
sommes positionnés dans des endroits élevés permettant seulement aux
journalistes titulaires d’une carte journalistique gouvernementale de rester
sur les lieux, cependant malgré les efforts déployés, ils ne réussiront jamais à
nous interdire d’exercer notre profession.

Attaque contre le journaliste Nader Pepers


Le cameraman de la télévision palestinienne le journaliste Nader Pepers qui
a été victime d’attaque dans la vallée Wadi Al Jawz a relaté à la
correspondante du centre « Skeyes » : « la nuit de l’événement je me
trouvais dans la région Bab Hita, et je filmais les confrontations du toit
d’une maison, j’étais cible intentionnellement d’une bombe à gaz qui a
explosé à proximité de mon visage sans me blesser Dieu merci. La police
nous a averti cette nuit là qu’elle n’est pas responsable de nous et qu’elle ne
peut pas nous protéger ». Et d’ajouter « le lendemain lorsque je me rendis
dans la ville d’Al Sawana où se trouvaient également les arabisants, la police
nous a clairement visé, et lorsque les arabisants sont entrés, la police les a
ordonnés de nous empêcher de photographier, ainsi nous nous sommes
enfuis. J’ai été plus tard touché à la jambe par une balle lancée
intentionnellement contre moi. Quand je suis sorti de ma voiture, j’étais seul
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et j’ai été blessé par la balle. J’ai été soigné durant 1 heure et demie mais je
n’ai pas pu poursuivre ma mission même le lendemain ».

Arrestation du journaliste Moussa Qaws


Le journaliste Moussa Qaws du quotidien « Al Quds », a été arrêté dans
l’ancienne ville. Dans un entretien accordé à la correspondante du centre
« Skeyes », Moussa Qaws a précisé « j’ai été détenu durant 24 heures,
éloigné avec le reste des journalistes arrêtés et interdit de pénétrer dans mon
domicile dans l’ancienne ville pendant 2 semaines. Lors des affrontements
ayant éclaté le matin, j’ai entendu des rafales de tirs et je suis sorti pour voir
de quoi il s’agit. Sur ce, les forces de l’armée firent irruption dans la cour de
la maison et tentent d’entrer par force en cassant la porte. L’officier a
commandé mon arrestation avec le reste des jeunes, j’étais debout de coté
mais ils ont essayé de me battre, je leur ai dit que je suis journaliste et que je
vais déposer une plainte contre eux. Plus tard, ils m’ont arrêté avec 7
personnes dont 2 enfants (14 ans et 12 ans). On nous a emmenés au poste de
police d’Al Qashla puis au poste d’Al Masqoubiyat et on nous a informés
que nous sommes détenus pour avoir perpétrés des violations. L’enfant de
12 ans a été relâché, nous étions 15 détenus, plus tard nous avons été mis en
liberté sous condition d’éloignement pour 2 semaines. La police avait
sollicité un éloignement d’un mois alors que l’avocat de défense a demandé
un éloignement d’une semaine. La décision fut de nous éloigner pour 2
semaines et en cas de violation de la décision, une amende de 5000 shekels
nous est imposée. La décision d’éloignement traduit une politique arbitraire
visant à vider la ville de ses citoyens, à réaliser les plans prévus et
transformer la ville en une ville touristique. Cette décision est injuste et
m’éloigne de mes enfants qui ont besoin de moi et de mon attention ».

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