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Ruiz, Thomas 21 Novembre 2017

Réponses aux questions pour le séminaire

sur l’Hiver de force

1- La répétition qui illustre l’appartenance d’André et Nicole à la société de consommation est : ‘On s’est
achetés…’ qui se retrouve au début d’au moins un paragraphe sur deux aux pages 17 et 18.

C’est donc une grande contradiction par rapport à la suite du roman, puisqu’ils vont souvent critiquer
cette même société de consommation, tout en critiquant la contre-culture qui est de plus en plus présente
dans les années 60-70. (Voir pages …) À COMPLÉTER MARDI!!

2- On ressent dans cette invitation une envie d’évoluer, une envie pour la société québécoise de se
détacher de cette image avec laquelle on l’associe depuis trop longtemps, c’est-à-dire celle des rebus de
la société française, de la classe crasseuse et inférieure aux Anglais.

Cette rage et agressivité avec laquelle Catherine parle accentue énormément cette envie de rébellion, de
changement radical. La société québécoise ne veut plus se faire voir comme inférieure à qui que ce soit
et tient fermement à changer : ‘Comme tous les Québécois de la base, vous culpabilisez quand vous
mangez autre chose que de la marde…’ (P.257). Le passage dans Salut Galarneau est similaire, puisque
dans les deux cas on retrouve évidemment ce ras-le-bol général : INSÉRER CITATION SALUT GALARNEAU

3- J’ai l’impression qu’André et Nicole négligent leurs corps (est-ce vraiment de la négligence? À
demander).

Par exemple, à la page 151, on dirait que nettoyer leur corps (le passage quelque peu éprouvant sous la
douche) ne prend même pas en compte le bien-être de leur corps : ‘Frotte moi fort, que ça parte en
lambeaux, comme une mue.’ (P.151), ou encore ‘Mange mon nez, mange mes pieds (…).’ (P.151). Comme
s’ils voulaient simplement ressentir quelque chose, une quelconque émotion, et que pour cela, leur corps
au complet pouvait, au besoin, souffrir (mais est-ce de la souffrance?).

D’autres passages (P.135 ou 256 par exemple) relèvent aussi une non-importance du corps, au profit du
bien-être mental (valorisation du mental, du bien-être, contraire à la société de consommation qui ne
veut que le bien du paraître, lien à faire avec première question au niveau de la contradiction).

4- Catherine vit comme une bourgeoise et le montre bien : ‘En tout, ça fait $149.95. Elle paie comme si
allait de soi.’ (P. 256). Tout au long du roman, elle est très occupée par des rendez-vous importants, des
plateaux télés qui l’invitent (P.23-24).

Son côté plus libre, plus détaché de cette vie de célébrité et de bourgeois se manifeste très bien quand
elle critique le fédéralisme anglais et ses conséquences, révélant ainsi un côté tout autre de celui de
chouchou des médias qu’on lui connaît : ‘Con élitiste fédéraste dégoûtant.’ (P.221). (Ce n’est qu’une
petite partie de tout ce qu’elle mentionne et critique à propos des fédéralistes et de ceux qui
représentent le Canada anglais).

5- On remarque l’esprit de la contre-culture dans ce que dénonce André. Peut-être attendri par Laïnou et
sa rude journée, ou simplement touché par ce qu’il voyait, André va même jusqu’à comparer les bâtiments
dans lesquels les immigrants vivent de ‘camps de concentration’ (P.204). Il compare ce qu’il vient de
dépenser avec ce que ces gens gagnent, et se rend compte, finalement, de la dure réalité qui l’entoure et
en prend peu à peu conscience (même si par la suite ce sentiment ne se retrouvera plus vraiment, à mon
avis).

6- André et Nicole passent beaucoup de temps à insulter les gens qui interagissent avec eux, mais qui ne
sont pas forcément proche d’eux. Par exemple, quand la ‘waitress’ leur donne la facture, André se met
quasiment dans tous ses états à cause du prix et Nicole le retient tout juste d’injurier la serveuse (P.36-
37). Un autre exemple assez flagrant à la page 15, puisque c’est un ras-le-bol général que l’on peut
ressentir venant de nos deux personnages. Ces insultes envers tous les types de personnes composant la
société exprime peut-être un sentiment de détachement complet de la nouvelle (et même de l’ancienne)
génération, comme si André et Nicole étaient nés dans la mauvaise époque.

Autre exemple de leur ‘haine’ sans raison : P. 64 contre Frank Sinatra : ‘On le déteste. On n’en veut pas.
On ne sait pas pourquoi du tout.’ (P.64).

(Comme ce qui avait été discuté en classe, aucune appartenance à un groupe, pas de sentiment
d’identification à un groupe particulier, ce qui expliquerait leur capacité mais surtout leur volonté à
insulter n’importe qui. Liberté de critiquer plus grande? Esprit critique plus développé ou insultes
simplement gratuites?)

7- André et Nicole aiment narguer les gens, jouer avec eux et leurs sentiments, mais détestent qu’on leur
fasse la même chose en retour (exemple avec la Toune valide?). Ils prennent des douches ensemble
(P.151), Nicole s’assoit sur André sans problème (P.223). (Peut être que cette proximité et cette facilité
du contact vient du fait qu’ils sont frère et sœur, mais ce genre de comportement se fait normalement
à un très jeune âge?).

(André et Nicole réagissent aussi d’une manière très disproportionnée à certaines actions. Quand la
Toune ne les appelle plus, ils se mettent dans tous leurs états)

8- On dirait vraiment qu’André et Nicole sont simplement ‘de passage’ pendant leur vie, comme s’ils
étaient des observateurs critiques de l’évolution (ou parfois de la régression) de la société de leur point
de vue. Ils veulent commencer, au début du livre, une nouvelle ‘vie enregistrée’ (P.17), une vie plus active
avec un but précis, comme ce que préconisait la société auparavant (et c’est toujours le cas) alors qu’ils
seront les premiers à vouloir s’en sortir et à vouloir retourner vivre dans l’ombre, à ne rien faire et à vivre
minimalement (P.30 à 32).

C’est comme s’ils n’aspiraient à rien d’actuel pour eux, complètement détachés de la société.
9- ‘<<Vous êtes gêné d’avouer que vous avez voté pour Bourassa, c’est ça, hein? Moi aussi je serais
gênée…>> Alors elle se met à l’abimer comme Pilate dans le credo, à le traiter de cléricaliste et de
fédéraste, à lui sortir que si Pie XII n’avait pas donné sa bénédiction à Mussolini le nez de Cléopâtre n’aurait
pas été si long. Il lui répond du tic au tac de ne pas oublier dans ses prières que c’est le clergé qui a perpétué
les valeurs françaises quand elles étaient le plus menacées et que c’est des curés qui ont animé les
mouvements patriotiques qui ont abouti à la rébellion de 1837.’

Ce passage exprime pour moi tout le sentiment de contradiction qui existe au Québec, à savoir entre le
clergé et l’importance qu’il a eu dans la préservation de la langue française et cette envie de détachement
du clergé que beaucoup de Québécois voulaient (laïcité par exemple). Aucun crédit n’a vraiment été
donné au clergé pour cette préservation de la langue puisque ce n’était pas forcément dans ce but précis
qu’il a tenté de brimer les canadiens-français, mais reste que le français est encore présent grâce à lui, à
mon avis.

10-

La complexité de la phrase ‘Je projette pas de vous téléphoner puis je projette pas de pas vous téléphoner’
rend l’échange assez cocasse. (Ligne 4)

L’ironie dans ce que André et Nicole se disent à propos de la Toune : ‘Bon eh bien ça y est, encore
quelqu’un qui trouve qu’on s’attache trop vite.’ Eux aussi sont assez facile à rattacher à la Toune. (Ligne
7)

L’intensité dans le passage aux lignes 18 à 27, beaucoup d’hyperboles utilisées ( autre exemple un peu
plus tôt à la ligne 14, ‘nos yeux écoutent trop le téléphone (…)’. ) Tous leurs sens sont amplifiés, ce qui
rend la scène assez extravagante, extraordinaire même.

Ligne 28, passage qui vient confirmer l’ironie. André et Nicole ont tout autant besoin de la Toune qu’elle
a besoin d’eux on dirait. La Toune est leur porte de sortie (assez littéralement) vers la société, vers le
monde dans lequel ils vivent. Sans la Toune, on s’aperçoit bien qu’André et Nicole sont très à l’écart de la
société avec ce passage.

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