Typologies de l’espace

1. Marc Augé, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, Seuil, 1992

Le lieu anthropologique Le non-lieu

Un espace que l’homme incorpore à son Un espace promis à l’individualisme solitaire, au
identité, dans lequel il peut rencontrer passage, au provisoire, à l’éphémère
d’autres personnes avec qui il partage des
références sociales
Construction concrète et symbolique de Il ne crée ni identité singulière, ni relation, mais
l’espace de référence pour un individu solitude et similitude
Il intègre l’ancien et le moderne La surmodernité est productrice de non-lieux
Il est un lieu de mémoire L’archétype du non-lieu = l’espace du voyageur
Il est : identitaire, relationnel, historique Synonymes partiels : hors-lieu, hétérotopie
Il peut être représenté géométriquement Conséquences de l’expérience du non-lieu :
par : - la fuite (chez soi/ailleurs)
- la ligne - la peur (de soi/des autres)
- l’intersection des lignes - l’intensité de l’expérience (la performance)
- le point d’intersection - la révolte (contre les valeurs établies)
Exemples
- les lieux de culte - les installations nécessaires à la circulation
- les marchés accélérée des personnes et des biens (voies
- les monuments rapides, aéroports, gares, autoroutes)
- le corps - les moyens de transport : trains, cars
- le palais - les grands centres commerciaux
- les capitales - les grandes chaînes hôtelières
- le centre-ville - les parcs à loisir
- les camps de transit des réfugiés
Marques spécifiques :
- présences des mots (modes d’emploi,
interdictions, renseignements)
- présences des idéogrammes (panneaux)
- présences sonores (radio)
La résidence, la demeure Les réalités du transit (les camps, les passagers)
Le carrefour (où l’on se rencontre) L’échangeur (où l’on ne se croise pas)
Le voyageur (qui flâne en chemin) Le passager (que définit sa destination)
Le monument (où l’on partage et L’ensemble (des zones périphériques où l’on ne vit
commémore) jamais ensemble et qui ne se situe jamais au centre
de rien)
La communication (ses codes, ses images, ses La langue (qui se parle)
stratégies)
Conclusions
Fréquemment visés par les terroristes (aéroports,
gares, avions, grandes surfaces, voitures)
Contradiction de la surmodernité : elle n’a affaire
qu’à des individus (des clients, des passagers, des
usagers, des auditeurs), mais ils ne sont identifiés,
socialisés et localisés (nom, profession, lieu de
naissance, adresse) qu’à l’entrée ou à la sortie