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Intervention sur la Communication

« Objectif Paris propre »

Et de trois Madame la maire !

Voici donc le 3ème plan de renforcement de la propreté que vous annoncez depuis votre élection.

Pratiquement 1 par an.

Vous semblez enfin entendre l’insatisfaction des parisiennes et des parisiens à ce sujet. Savoir si vous
y répondez est une autre question.

Cependant, je veux tout d’abord remercier mes collègues de la Mission d’Information et d’Évaluation
de l’importance et de la qualité du travail qu’ils ont accompli.

Grâce à ce rapport, nous disposons enfin d’un diagnostic partagé et d’un catalogue de mesures
faisant consensus.

Mais que de temps perdu.

Que de temps perdu car c’est dès 2001 que les choses se sont dégradées. Certaines personnes
interrogées dans le panel n’étaient d’ailleurs probablement pas encore parisiennes que la propreté
devenait déjà un problème !

Votre prédécesseur avait ainsi lui-même reconnu ne pas avoir suffisamment mesuré la difficulté,
notamment l’impact des 35h sur le service de la propreté. De même, les problèmes d’entretien des
nouveaux aménagements, comme les couloirs de bus ou les pistes cyclable, n’ont pas été pris en
compte. C’est un fait : les 35h ont bouleversé les contraintes de service, l’espace public s’est modifié
et accru et les usages ont changé mais les moyens n’ont pas été adaptés.

Vous avez préféré mettre la priorité sur d’autres actions et l’entretien de l’espace public est devenu
le parent pauvre de vos budgets. Le résultat est malheureusement là.

D’autres villes ont fait le choix inverse, celui de consacrer à la propreté les moyens nécessaires, et
connaissent de meilleurs résultats malgré une densité de population élevée et une fréquentation
touristique importante.

En 2009 déjà, on nous promettait monts et merveilles grâce à une privatisation de la collecte dans
certains arrondissements, refonte qui devait permettre le redéploiement d’agents vers les missions
de nettoiement… le 16ème fut finalement laissé de côté par la réforme et attend toujours ces fameux
agents qui n’ont visiblement pas quitté l’Est parisien où ils se trouvaient.

Autre « priorité d’action » annoncée en 2014 : la verbalisation. Traduction : seulement 2 agents en


service au quotidien dans le 16ème ! Je vous demande quelle action sérieuse il nous aurait été possible
de mener avec de tels moyens ? Il s’agit pourtant d’une attente forte et clairement exprimée.

Vous annoncez vouloir une meilleure coordination de l’action des services sur l’espace public.
Pourtant, un pôle entier du secrétariat général était officiellement dédié à cette mission. Quel en est
le bilan ? L’a-t-on évalué ?
Il faut évidemment coordonner l’action des directions intervenant sur le domaine public mais il faut
aller plus loin : c’est l’ensemble de l’action municipale qui doit intégrer cette problématique.

On veut faire de Paris une fête, développer les usages ludiques et festifs, multiplier les
aménagements et les équipements… mais alors il faut alors se poser la question de l’impact en
matière de propreté… et y mettre les moyens !!! Ce n’est pas le cas.

Dans ce cadre, le fameux « copilotage » n’est qu’un marché de dupes qui tend à faire porter le
chapeau au maire d’arrondissement.

En vérité, cette question de la propreté n’a jamais été au centre de vos préoccupations ni de celles
de votre prédécesseur. Il ne s’agissait pour vous que d’une lubie de l’Ouest parisien exigeant des rues
propres comme une salle de bain.

Il aura fallu un panel à 225 000€ pour vous rendre compte de ce que nous constatons tous dans nos
arrondissements : le mécontentement est général et durable.

Aujourd’hui vous semblez aux aboies. Vous affirmez être prête à mettre en œuvre toutes les
recommandations de la MIE.

Dont acte. Mais nous attendons maintenant les moyens, les actions et un calendrier.

Les parisiennes et les parisiens aussi.

Je vous remercie.

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