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Anaxagore, Doxographie

et Fragments

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Table of contents

Table des matières ...................................................................................................................... 3


Doxographie par P.Tannery ........................................................................................................ 4
Fragments par P.Tannery ........................................................................................................... 8
Fragments par H.Diels .............................................................................................................. 10
Notes ........................................................................................................................................... 33
Annexes ...................................................................................................................................... 34
Biographie ............................................................................................................................. 34
Note de l'Editeur ................................................................................................................... 36

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Table des matières

Anaxagore
Doxographie et Fragments

· DOXOGRAPHIE PAR P.TANNERY, 1930

· FRAGMENTS PAR P.TANNERY, 1930

· FRAGMENTS PAR H.DIELS, 1906

· ANNEXES

« Le visible ouvre nos regards sur l'invisible. »


Anaxagore, Extrait du Fragments

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Doxographie par P.Tannery

1. THÉOPHR., fr. 4 (Simplic. in physic, 6 b, Vors. 383, 37-38/], 19). ·— De ceux qui admettent des
principes en nombre infini, les uns les supposent simples et homogènes; les autres, composés,
hétérogènes, contraires et caractérisés par ce qui y prédomine. Anaxagore, fils d'Hégésiboule, de
Clazomène, après avoir suivi la philosophie d'Anaximène, fut le premier à réformer les opinions touchant les
principes et à les compléter par la cause qui faisait défaut. D'un côté, il multiplia à l'infini les principes
corporels; en effet, tous les homéomères, comme l'eau, le feu ou l'or, seraient inengendrés et
impérissables; ils paraîtraient naître et se détruire par suite de simples compositions et décompositions,
tous étant dans tous, et chacun étant caractérisé par ce qui y prédomine; ainsi ce qui paraît comme or
contiendrait de l'or en grande quantité, mais tous les autres principes y coexisteraient également.
Anaxagore dit en effet : « Dans tout il y a une part de tout » et « chaque chose est, pour l'apparence, ce
dont elle contient le plus. » Théophraste dit qu'en cela Anaxagore se rapproche d'Anaximandre; il dit en effet
que, dans la décomposition de l'« infini », les similaires se réunissent, que la formation de l'or ou de la terre
fut possible, parce qu'il y avait dans l'univers de l'or et de la terre; de même, pour chacune des autres
choses, il n'y aurait pas eu naissance, mais préexistence dans le tout. D'autre part, Anaxagore, comme
cause du mouvement et de la genèse, posa l'intelligence, grâce à laquelle la séparation engendra les
mondes et la nature des divers êtres. A le prendre ainsi, dit Théophraste, il semblerait admettre les
principes matériels en nombre infini, comme on l'a dit, mais, pour le mouvement et la genèse, une cause
unique. Si donc on considère le mélange de toutes choses comme une seule nature indéterminée de forme
et de grandeur, ce qu'il parait vouloir dire, il n'aurait de fait reconnu que deux principes, la nature de Γη infini
» et l'intelligence; de sorte que, pour les éléments des corps, il se rapprocherait tout à fait d'Anaximandre.

2. THÉOPHR., fr. 19 (Aétius II, 29. — Vors. 392, 39). — Anaxagore, dit Théophraste, attribue aussi
la défaillance de la Lune à ce que parfois il y aurait interposition de corps situés au-dessous d'elle.

3. THÉOPHR., fr. 23 (Alex. in meteor., 91 a. — Vors. 397, 37-41). — Il y a sur la mer une troisième
opinion, que l'eau filtrant à travers la Terre et la lessivant devient salée, parce que la Terre renferme de
pareilles saveurs; on en a donné comme preuves les mines de sel et de nitre, et les saveurs acres (des
eaux) que l'on rencontre en différents endroits de la Terre. Cette opinion fut soutenue par Anaxagore et
Métrodore.

4. PHILOSOPHUM. 8 (Vors. 384. 25-385, 28), — 1 Après Anaximène vient Anaxagore, fils
d'Hégésiboule, de Clazomène. Il dit que le principe de l'univers est l'intelligence et la matière, l'intelligence
comme agent, la matière comme passive. Car toutes choses étant confondues, l'intelligence survint et les
ordonna en les séparant. Les principes matériels sont en nombre infini et en même temps d'une petitesse
infinie. — 2 Tout en général participe au mouvement dû à l'intelligence et les semblables se sont réunis.
L'ordonnance du ciel résulte du mouvement circulaire; le dense, l'humide, l'obscur, le froid et, en général,
tout ce qui est lourd, s'est réuni vers le milieu et s'y est figé, ce qui a formé la Terre; les contraires, le
chaud, le lumineux, le sec, le léger, se sont portés vers le haut de l'éther. — 3 La forme de la Terre est
plate; elle reste suspendue par suite de sa grande largeur et parce qu'il n'y a pas de vide; l'air est dès lors
assez fort pour supporter la Terre. — 4 Le liquide de la Terre a formé d'une part la mer et de l'autre les eaux
intérieures; une partie a donné naissance à des vapeurs qui sortent aussi du cours des fleuves. — 5 Les
fleuves sont alimentés tant par les pluies que par les eaux que renferme la Terre; car elle est creuse et
contient de l'eau dans ses cavités. Le Nil grossit en été par les eaux qui descendent de la fonte des neiges
d'Ethiopie. — 6 Le Soleil, la Lune et tous les astres sont des pierres incandescentes entraînées par la
révolution de l'éther. Le Soleil et la Lune sont au-dessous des astres, et il circule aussi au-dessous des
corps qui nous sont invisibles. — 7 La chaleur des astres n'est pas sensible, à cause de leur grande
distance de la Terre; ils ne sont pas d'ailleurs aussi chauds que le Soleil, parce qu'ils occupent une région
plus froide. La Lune est plus basse que le Soleil et plus voisine de nous. — (8) Le Soleil surpasse le
Péloponnèse en grandeur. La Lune n'a pas de lumière propre; elle est éclairée par le Soleil. Les astres
tournent en passant sous la Terre. — (9) Les défaillances de la Lune sont dues à l'interposition de la Terre
et parfois à celle de corps inférieurs à la Lune; le Soleil s'éclipse aux nouvelles lunes, par suite de
l'interposition de la Lune. Les retours (aux tropiques) du Soleil et de la Lune sont occasionnés par la
résistance de l'air; ceux de la Lune sont plus fréquents parce qu'elle ne peut aussi bien triompher du froid.
— (10) Anaxagore a le premier déterminé ce qui concerne les éclipses et les phases; il a dit que la Lune
est une terre et qu'elle présente des plaines et des précipices. La Voie lactée est l'effet de la lumière des
astres qui ne sont pas offusqués par le Soleil. Les étoiles filantes sont comme des étincelles qui sautent,

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par suite du mouvement du ciel. — (11) Les vents proviennent de l'air dilaté par le Soleil et des
embrasements qui montent vers le ciel et qui descendent. Le tonnerre et les éclairs sont dus au chaud qui
tombe sur les nuages. — (12) Les tremblements de terre sont occasionnés par l'air supérieur tombant sur
celui qui est au-dessous de la Terre; celui-ci étant mis en mouvement, la Terre qu'il supporte est ébranlée.
Les êtres vivants sont d'abord nés de l'humide, et après cela, les uns des autres; les mâles se produisent
quand la liqueur séminale, venant du côté droit, s'attache à la partie droite de la matrice; pour les femelles,
c'est le contraire. —· (13) Il florissait Ol. 88,1, temps où l'on dit que naquit Platon.[1] On attribue des
prédictions à Anaxagore.

5. ΕΡΙΡHAΝE, III, 4 (Dox. 589). — Anaxagore, fils d'Hégésiboule, de Clazomène, a dit que les
principes de toutes choses sont les homéoméries.

6. HERMIAS, 6 (Dox. 652). —Lorsque Anaxagore me prend, voici ce qu'il m'enseigne : «


L'intelligence est principe de toutes choses, cause et maîtresse de l'univers, elle donne l'ordre au
désordonné, le mouvement à l'immobile, sépare ce qui est mêlé, fait un monde de ce qui est confus. » Un
tel langage me plaît et j'adopte cette opinion.

7. CICÉRON (De deor. nat., 1, II. — Vois. 388, 6-14). — Puis Anaxagore, qui reçut les
enseignements d'Anaximène, a le premier attribué la distinction et l'ordonnance de toutes choses à l'action
raisonnable d'une intelligence infinie. Il n'a pas vu qu'il ne peut y avoir dans l'infini de mouvement joint et
inhérent à un sentiment, ni pas davantage de sentiment que n'éprouverait pas la nature tout entière. D'autre
part, s'il a voulu que cette intelligence fût comme un être animé, il y aura quelque chose d'intérieur, d'après
quoi cet être animé sera nommé. Or, qu'y a-t-il de plus intérieur que l'intelligence? Il faut donc l'entourer d'un
corps extérieur. Mais cela ne lui plaît pas, et son intelligence, pure et sans mélange, sans adjonction de
rien qui puisse lui procurer un sentiment, paraît dépasser les forces de notre pensée.

8. AETIUS, I (Vors. 387, 8-21). — 3. Anaxagore, fils d'Hégésiboule, de Clazomène, a affirmé que les
homéoméries sont principes des êtres. Il lui a paru tout à fait inexplicable que quelque chose devînt du non-
être ou pérît en non-être. Or, nous prenons une nourriture qui a une apparence simple et uniforme, soit le
pain, soit l'eau. De cette nourriture s'alimentent les cheveux, les veines, les artères, la chair, les nerfs, les
os et toutes les autres parties. Il faut dès lors confesser que, dans la nourriture que nous prenons,
coexistent toutes choses, et que toutes choses peuvent, par suite, s'en augmenter. Ainsi cette nourriture
contient des parties génératrices de sang, de nerfs, d'os, etc., parties qui ne sont reconnaissables que par
la raison; car il ne faut pas tout réduire aux sens, qui nous montrent que le pain et l'eau forment ces
substances, mais reconnaître par la raison qu'ils en contiennent des parties. De ce que ces parties
contenues dans la nourriture sont semblables aux substances qui en sont formées, il les a appelées
homéoméries et a affirmé que c'étaient là les principes des choses, les homéoméries comme matière, et
l'intelligence qui a ordonné l'univers comme cause efficiente. Il débute ainsi : Toutes choses étaient
ensemble, l'intelligence les a séparées et ordonnées. Il faut l'approuver de ce qu'à la matière il a ajouté
l'artisan.

9. HÉRACLITE (Allég. homér., 22 [Dox. 94]). — Anaxagore de Clazomène, qui par succession
appartient à l'école de Thalès, ajouta à l'eau comme second élément la terre, pour que l'union du sec et de
l'humide produisît par tempérament la concordance des natures opposées. L'origine de cette opinion
remonte aussi à Homère, qui a fourni à Anaxagore le germe de son idée, en disant :

Mais puissiez-vous tous devenir terre et eau !

En effet, tout ce qui provient de certains éléments s'y résout également par la destruction, comme si
la nature redemandait à la fin le prêt qu'elle a fait à l'origine. Aussi Euripide, sectateur des dogmes
d'Anaxagore, dit :

« Ce qui est né de la terre retourne à la terre, ce qui a germé de la semence éthérée retourne à
l'éther. »

(Cf. IRÉNÉE, C. hœr., II, 14 [Vors. 398, 25] ; Anaxagore, qui fut surnommé l'athée, dogmatisa que
les animaux sont nés de semences tombées du ciel sur la terre.)

10. AÉTIUS, I (Vors. 388, 1). — 7. Anaxagore dit que les corps existaient au commencement, mais
que l'intelligence divine les a ordonnés et a produit la genèse de toutes choses. — Anaxagore : Dieu est

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l'intelligence qui a fait le monde. — 9. (Théodoret) La matière est sujette aux modifications, aux
changements et à l'écoulement. — 14 (388, 23). Les homéomères ont toutes sortes de formes. — 17 (388,
35). D'après Anaxagore et Démocrite, les mélanges se font par juxtaposition des éléments. — 24.
Empédocle, Anaxagore, Démocrite, Epicure et tous ceux qui forment le monde par réunion de corps très
ténus, introduisent des compositions et des décompositions, mais n'admettent pas, à proprement parler, la
genèse ni la destruction; car elles n'auraient pas lieu suivant la qualité par changement, mais suivant la
quantité par réunion. — 29 (390, 12). Anaxagore et les Stoïciens : Le hasard est une cause obscure pour la
raison humaine; les événements sont dus soit à la nécessité, soit à la destinée, soit au libre choix, soit au
hasard, ou se produisent d'eux-mêmes. Le hasard est un nom donné à l'action non coordonnée.

11. AÉTIUS, II (Vors. 390, 2, 10, 16-20). — 1. Anaxagore : Le monde est un. — 4. Il est périssable.
— 8. Diogène et Anaxagore ont dit qu'après la formation du monde et la production des animaux de la Terre,
le monde s'est incliné de lui-même vers le Midi, peut-être par un effet de providence, pour que les différentes
parties du monde devinssent les unes habitables, les autres inhabitables suivant l'excès ou le tempérament
de la chaleur et du froid.

12. AÉTIUS, II. —· 13 (Vors. 391, 26). Anaxagore : L'éther environnant est igné par essence et la
force de son mouvement révolutif a détaché de la terre des pierres qui, rendues incandescentes, ont formé
les astres. — 16 (392, 41) Anaxagore, Démocrite, Cléanthe : Tous les astres se meuvent d'Orient en
Occident. — 20 (391, 29-32). Anaxagore, Démocrite, Métrodore : Le Soleil est une masse ou une pierre
incandescente. — 21. Anaxagore : Il est plus grand que le Péloponnèse. — 22. Les retours du Soleil sont
dus à la résistance de l'air vers le Nord; cet air poussé par le Soleil et se condensant devient assez fort pour
réagir. — 23 (392, 26). Anaxagore, Démocrite : La Lune est un corps solide incandescent qui renferme des
plaines, des montagnes et des vallées. — 28 (392, 34). Anaxagore : Elle est éclairée par le Soleil. — 29.
(Voir Doxog. de Thalès, 12.) — 30 (392, 30). L'aspect de la Lune est dû à l'inégalité de la formation du
mélange de froid et de terrestre; elle a des parties élevées, d'autres basses, d'autres creuses.

13. AÉTIUS, III (Vors. 393, 8, 14, 23, 35, 41) — 1. Anaxagore : La Voie lactée correspond à la partie
du ciel où tombe l'ombre de la Terre, lorsque le Soleil passe au-dessous et n'éclaire pas tout autour. — 2.
Anaxagore et Démocrite : Les comètes sont formées par le concours de deux ou plusieurs étoiles dont les
lueurs se réunissent. — 3. Anaxagore : Lorsque le chaud tombe sur le froid (c'est-à-dire la partie éthérienne
sur l'aérienne), le bruit produit le tonnerre, la coloration contre la noirceur de la nuée donne l'éclair, la
quantité et la grandeur de la lumière font la foudre, le feu plus corporel le typhon, celui qui est mêlé de nuée,
le prestère. — 4· Anaxagore explique les nuages et la neige comme Anaximène; pour la grêle, il pense que
lorsque, des nuées congelées, il y a chute vers la Terre de parties déjà refroidies, elles s'arrondissent par la
longueur de la descente (?). — 5. Anaxagore : L'arc-en-ciel est un reflet de la lumière solaire sur un nuage
épais, qui se montre toujours en face de l'astre réfléchi. Il explique d'une façon semblable les parhélies que
l'on observe sur le Pont-Euxin.

14. AÉTIUS, III (Vors. 394, 25, 34) — 15. Anaxagore : Les tremblements de terre sont dus à la
pénétration par en dessous de l'air qui rencontre la surface solide et, ne pouvant se dégager, ébranle tous
les alentours. — 16. Les eaux stagnantes à l'origine ont été chauffées par le Soleil dans sa course et, la
partie plus subtile (?) ayant été évaporée, le reste est devenu salé et amer. — IV, I (393, 11. La crue du Nil
vient de la neige qui se forme en hiver dans l'Ethiopie et qui fond en été.

15. AÉTIUS, IV (Vors. 396. 5-7). — 3. L'âme est de nature aérienne. — 5. Pythagore, Anaxagore,
Platon, Xénocrate, Cléanthe : L'intelligence s'introduit en venant du dehors. — 9 (393, 23). A. Les sens sont
trompeurs. — (Voir Doxog. De Parménide, 14.) — (396. 15) Toute sensation est accompagnée de peine. —
19 (397, 30). La voix se produit par le choc du souffle sur ce qu'il y a de ferme dans l'air; ce choc est suivi
d'un renvoi vers les oreilles. C'est de la même façon que se produit l'écho.

16. AÉTIUS, V. — 7. (Voir Doxog. de Parménide, 15.) — 19 (398, 8). Suivant Anaxagore et Euripide :
« Rien de ce qui est ne meurt, mais la dispersion çà et là le montre sous d'autres formes. » — 20 (397, 7).
Anaxagore : Tous les animaux possèdent le logos de l'acte, mais non celui de la parole, qui est comme
l'intelligence et qu'on appelle l'interprète de celle-ci. — 25. (397, 15) Le sommeil arrive par la fatigue de
l'action corporelle; car c'est un effet corporel, non psychique; la mort est la séparation de l'âme.

17. CENSORINUS (Vors. 397, 39-398, 6). —6. Anaxagore pense (que la partie qui se forme la
première dans l'embryon) est le cerveau d'où dépendent tous les sens. — Anaxagore et Empédocle sont
d'accord pour dire que les mâles naissent de la semence venant du côté droit, les femelles de celle qui vient

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du côté gauche. — Anaxagore croit que les enfants ressemblent à celui des deux parents qui a fourni le
plus de semence.

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Fragments par P.Tannery

1. Toutes choses étaient confondues ensemble, infinies en nombre et en petitesse; car l'infiniment
petit existait. Mais, toutes choses étant ensemble, aucune n'apparaissait, par suite de sa petitesse; tout
était occupé par l'air et par l'éther, qui sont tous deux infinis ; car de toutes les choses, ce sont celles-là qui
l'emportent par le nombre et par le volume (1).

2. Et en effet l'air et l'éther se dégagent de la masse qui nous environne, et cette masse est infinie en
quantité (2).

3. Cela étant ainsi, il faut croire que dans tous les composés coexiste un grand nombre de (parties)
de toute sorte, germes de toutes choses et ayant des formes, des couleurs et des saveurs de tout genre (4.
init.).

4. Avant la distinction, toutes choses étant confondues ensemble, aucune couleur n'apparaissait; il y
avait empêchement par suite du mélange de toutes les choses, de l'humide et du sec, du chaud et du froid,
du lumineux et de l'obscur, de la terre en grande quantité et des germes en nombre infini n'ayant aucune
ressemblance entre eux; car des autres choses aucune ne ressemble à l'autre. Cela étant ainsi, il faut
croire que dans tout coexistent toutes choses (4, p. 401, 10-17).

5. En tout il y a une part de tout, sauf du nous; mais il y a des êtres où le nous existe aussi (11).

6. Les autres choses participent de tout; seul le nous est infini, agissant par lui-même, sans
mélange avec aucune chose; il subsiste seul isolé à part soi. Car s'il n'était pas à part soi, mais mêlé à
quelque autre chose, il participerait de toutes choses, en tant que mêlé à celle-là, puisqu'en tout il y a une
part de tout, ainsi que je l'ai déjà dit ; et ce mélange l'empêcherait d'actionner chaque chose, comme il peut
le faire, étant isolé à part soi. C'est, de toutes choses, ce qu'il y a de plus subtil et de plus pur; il possède
toute connaissance de tout et sa force est au plus haut degré. Tous les êtres animés, grands et petits, sont
actionnés par le nous; mais, dès le commencement, c'est lui qui a produit la révolution générale et en a
donné le branle. Tout d'abord cette révolution n'a porté que sur peu de chose, puis elle s'est étendue
davantage et elle s'étendra encore, toujours de plus en plus. Ce qui est mêlé, ce qui est distinct et séparé,
le nous en a toujours eu connaissance complète; il a tout ordonné comme il devait être, tout ce qui a été,
est maintenant et sera plus tard, et aussi cette révolution même qui entraîne les astres, le Soleil, la Lune,
l'air et l'éther, depuis qu'ils sont distincts. C'est cette révolution qui a amené leur distinction, et qui distingue
aussi le dense du dilaté, le chaud du froid, le lumineux de l'obscur, le sec de l'humide. Il y a beaucoup de
parts dans beaucoup de choses; mais il n'y a jamais distinction complète, séparation absolue entre une
chose et une autre, sauf pour le nous. Tout le nous est semblable, le plus grand et le plus petit; il n'y a, par
ailleurs, aucune chose qui soit semblable à aucune autre, mais chacune est pour l'apparence ce dont elle
contient le plus (12).

7. Quand le nous a eu commencé à mouvoir, dans tout ce qui a été mû il y a eu distinction; jusqu'où
s'étendait le mouvement dû au nous, jusque-là s'est étendue la séparation; mais la révolution des choses
ainsi mues et séparées les a fait se séparer encore davantage (13).

8. Le dense, l'humide, le froid, l'obscur se sont concentrés là où est maintenant la terre ; le dilaté, le
chaud, le sec et le lumineux se sont retirés vers le haut de l'éther (15).

9. De ce qui s'est ainsi séparé, la terre reçoit sa consistance solide; car par le froid, l'eau se dégage
des nuées, la terre de l'eau, les pierres se concrétionnent de la terre, en s'écartant d'avantage de l'eau (16).

10. Des hommes se sont formés, ainsi que tous les autres êtres vivants qui ont une âme; ces
hommes ont des villes qu'ils habitent et des champs qu'ils cultivent comme nous; ils ont le soleil, la lune et
le reste comme nous; la terre leur produit en abondance toutes sortes de plantes; ils récoltent les plus
utiles et s'en servent pour leurs besoins.[3] J'ai dit cela sur la séparation, parce que ce n'est pas seulement
pour nous qu'elle a dû se faire, mais elle a dû avoir lieu ailleurs (4, p. 401, 1-6).

11. C'est ainsi que les choses en révolution se séparent par la force de la vitesse. Car la force est
produite par la vitesse, et leur vitesse ne ressemble en rien à celle des choses qui sont maintenant chez les

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hommes ; elle est multiple à un haut degré (9).[4]

12. Le nous se trouve certainement, maintenant comme toujours, là où sont toutes les autres
choses, dans la masse environnante, dans les choses séparées et dans celles qui se séparent (14).

13. Les choses qui sont dans le monde unique ne sont pas isolées ; il n'y a pas eu un coup de
hache pour retrancher le chaud du froid ou le froid du chaud (8).

14. Après cette séparation de toutes choses, il faut savoir que le tout n'est en rien ni plus grand ni
plus petit. Car il n'est pas possible qu'il y ait plus que le tout, mais le tout est toujours égal à lui-même (5).

15. Par rapport au petit, il n'y a pas de minimum, mais il y a toujours un plus petit, car il n'est pas
possible que l'être soit anéanti par la division. De même, par rapport au grand, il y a toujours un plus grand,
et il est égal au petit en pluralité, et en elle-même chaque chose est à la fois grande et petite (3).

16. Et comme il y a en pluralité, égalité de sort entre le grand et le petit, il peut, de la sorte, y avoir
de tout en tout, et rien ne peut être isolé, mais tout participe de tout. Puisqu'il n'y a pas de minimum, il ne
peut être isolé et subsister à part soi, mais, encore maintenant comme au commencement, toutes choses
sont confondues. En tout il y a pluralité et, dans le plus grand et dans le moindre, toujours égalité de
pluralité des choses distinctes (6).

17. Les Hellènes ne jugent pas bien du devenir et du périr; car aucune chose ne devient ni ne périt,
mais elle se mêle ou se sépare de choses qui sont. Ainsi on dirait à bon droit « se composer » au lieu de «
devenir » et « se décomposer » au lieu de « périr » (17).

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Fragments par H.Diels

(traduction de Robert Genaille, 1933 : DIE FRAGMENTE DER VORSOKRATIKER, 1906)

46. ANAXAGORAS

1. DIOG. II, 6-15 - Anaxagore, fils d'Hégésibule ou d'Eubule, originaire de Clazomène]. Disciple
d'Anaximène, il fut le premier à ajouter l'intelligence à la matière. Voici le début de son livre, écrit en un
style riche et agréable : « Les choses étaient dans le chaos ; l'intelligence survenant en fit un monde
organisé. Et c'est pourquoi elle reçut le nom d'intelligence. »
Timon, dans ses Silles, parle de lui en ces termes : « Anaxagore dit qu'il existe quelque part un
héros très puissant appelé Esprit, parce qu'il en a, qui soudain réunit toutes choses et ordonna ce qui était
autrefois le chaos. »
Il était célèbre par sa race et sa richesse, plus encore par sa grandeur d'âme. La preuve en est qu'il
fit don de son héritage aux siens. Ils lui reprochaient de négliger ses biens ; il leur répliqua : « Occupez-
vous-en donc vous-mêmes. » Et il s'en détacha finalement pour s'adonner seulement à l'étude de la nature,
sans aucun souci de la politique. Un jour on lui disait : « Tu ne t'intéresses donc pas à ta patrie ? » Il
répondit en montrant le ciel : « Ne blasphème pas, j'ai le plus grand souci de ma patrie. » Il avait vingt ans,
dit-on, quand Xerxès traversa la mer. Il vécut soixante-douze ans. Apollodore, dans ses Chroniques, dit qu'il
naquit dans la soixante-dixième olympiade[4] et qu'il mourut la première année de la quatre-vingt-huitième
olympiade. Il commença à philosopher à Athènes à l'âge de vingt ans (cf. Démétrios de Phalère : Registre
des Archontes) et vécut trente ans dans cette ville.

Il a dit que le soleil était une masse incandescente plus grande que le Péloponnèse (phrase attribuée
parfois à Tantale), que la lune avait des demeures et des collines et des vallées ; que les premiers éléments
étaient des Homéoméries; que, de même que l'or est fait de paillettes, de même le Tout est fait de petites
parcelles semblables entre elles ; que l'intelligence est le principe moteur, que parmi les corps, ceux qui
sont lourds sont en bas, par exemple la terre ; ceux qui sont légers sont en haut, par exemple le feu ; l'eau
et l'air sont au milieu, en effet la mer a pris place sur la terre qui est plate, et les particules humides
s'évaporent sous l'action du soleil ; que les astres à l'origine avaient un mouvement circulaire, de sorte que
la partie apparaissant successivement au sommet de la terre était le pôle ; que plus tard, ils prirent une
inclinaison ; que la voie lactée était la réflexion de la lumière des astres qui ne sont pas éclairés par la
lumière solaire ; que les comètes étaient la réunion d'astres errants émettant des flammes, et que les
étoiles filantes étaient projetées par le vent comme des étincelles ; que les vents naissaient d'une
raréfaction de l'air par le soleil, que le tonnerre venait du choc des nuages, et les éclairs de leur friction ; que
le tremblement de terre venait du vent qui s'engouffre dans la terre ; que les êtres vivants s'étaient formés
d'un mélange d'humidité, de chaleur et de substances terreuses et qu'ensuite ils s'étaient reproduits les
uns les autres, les mâles des germes situés à droite, les femelles des germes situés à gauche Il a prédit,
assure-t-on, la chute de la pierre dans le fleuve Aegos Potamos : il affirmait qu'elle tomberait du soleil ; d'où
vient qu'Euripide, qui fut son disciple, dit dans son Phaéton que le soleil est une « motte d'or ». On dit aussi
qu'étant allé à Olympie, il se couvrit d'un manteau de peau en prévision de la pluie qui ne manqua pas de
tomber. Quelqu'un lui demandait un jour si les montagnes de Lampsaque ne deviendraient pas une mer. Il
répondit : « Oui, avec du temps. » On lui demandait un jour pourquoi il était né : « Pour observer le soleil, la
lune et le ciel. » On lui disait : « Tu te prives des Athéniens. » « Mais non, répondit-il, ce sont eux qui se
privent de moi. » Quand il vit le tombeau de Mausole, il dit : « Un tombeau magnifique est le signe d'une
fortune changée en pierres. » Un homme se lamentait de mourir en pays étranger, il lui dit : « De quelque
endroit que tu partes, la route qui mène aux enfers est la même. » C'est lui (cf. Phavorinos, Mélanges
historiques) qui démontra le premier que le poème d'Homère avait pour objet la vertu et la justice, idée que
mit bien en évidence Métrodore de Lampsaque, son familier, lui qui le premier étudia ce qui dans le poème
d'Homère touche aux questions de physique. Anaxagore est aussi le premier à avoir publié un livre de ses
écrits (de prose). Et Silenos (Histoire, liv. 1) dit que sous l'archontat de Lys… une pierre meulière tomba du
ciel, et qu'Anaxagore affirma que le ciel tout entier était fait de pierres ; un vif mouvement de rotation les
retenait liées, si ce mouvement cessait, les pierres tomberaient. Sur son procès il y a des traditions
différentes. Sotion en effet, dans son livre de la Succession des Philosophes, dit qu'il fut accusé d'impiété
par Cléon, pour avoir soutenu que le soleil était une masse incandescente, qu'il fut défendu par Périclès son
disciple, et qu'il fut condamné à une amende de cinq talents et à l'exil. Mais Satyros dans ses Vies raconte
que le procès lui fut intenté par Thucydide, qui était l'adversaire politique de Périclès, et qu'il fut accusé non
seulement d'impiété, mais encore de médisme, et qu'il fut condamné par défaut à la peine de mort. On lui

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annonça, ajoute Satyros, sa condamnation et en même temps la mort de ses enfants. A propos de sa
condamnation, il répondit « que depuis longtemps déjà la nature avait condamné à mort lui et ses juges
avec lui », et pour la mort de ses enfants, il dit qu' « il savait bien avoir mis au monde des enfants destinés
à mourir un jour ». D'autres auteurs attribuent le mot à Solon, et d'autres à Xénophon. Toutefois, on sait (cf.
Démétrios de Phalère, De la Vieillesse) qu'il ensevelit ses enfants de ses propres mains. Hermippe (Vies)
raconte qu'au moment où on venait le chercher dans sa prison pour le mettre à mort, Périclès survint. Il
demanda à ses ennemis : « Avez-vous quelque chose à me reprocher ? » Ils répondirent « non » : — « Eh
bien, dit Périclès, je suis le disciple d'Anaxagore, ne vous laissez donc pas abuser par des calomnies, ne
condamnez pas cet homme, fiez-vous à moi et relâchez-le. » Et ils le relâchèrent. Mais Anaxagore, ne
pouvant supporter cet affront, s'exila volontairement. Hiéronyme (Souvenirs divers, liv. II) dit au contraire que
c'est Périclès qui le traduisit en justice, mais que les Athéniens, voyant Anaxagore épuisé et tout affaibli par
la maladie, l'acquittèrent plus par pitié qu'en vertu d'un jugement régulier. Voilà tout ce qu'on dit de son
procès.
On a cru aussi qu'il avait de la haine pour Démocrite, parce qu'il n'avait pu obtenir d'assister à ses
entretiens. Finalement, il se retira à Lampsaque, où il mourut. Comme, un peu avant sa mort, les archontes
de la ville lui demandaient quel était son dernier souhait, il demanda qu'on voulût bien laisser les enfants
jouer chaque année, le mois de sa mort. Cette coutume est encore observée de nos jours. Après sa mort,
les gens de Lampsaque lui firent des funérailles d'honneur, et écrivirent sur sa tombe :
Ci-gît Anaxagore, qui expliqua le monde céleste
De la façon la plus véridique.
J'ai composé ainsi son épitaphe :
Pour avoir dit que le soleil n'est qu'une masse enflammée,
Anaxagore devait mourir,
Son ami Périclès le tira du danger ;
Mais sa sagesse lui fit quitter la vie sans chagrin.
Il y eut trois autres Anaxagore, qui eurent des qualités diverses : un rhéteur disciple d'Isocrate, un
sculpteur, cité par Antigone, un grammairien disciple de Zénodote.

2 HARPACR. - Anaxagore, sophiste, fils d'Hégésibule, de Clazomènes, disciple d'Anaximène de


Milet. Il fut appelé Nous, parce qu'il disait que la matière et le nous sont le gardien de toutes les choses. Il
disait que le soleil est une masse incandescente.

3. SUID. - Il s'exila d'Athènes malgré le soutien de Périclés, alla à Lampsaque et s'y laissa mourir de
faim. Il mourut à 70 ans parce qu'il avait été jeté en prison par les Athéniens pour avoir importé une nouvelle
doctrine sur Dieu.

4. CYRILL. c. Jul. p. 12b aus Eus. Chron. = Hieron. a. Abr. 152. = Ol. 70, 1 = 500) - On dit que
Démocrite et Anaxagore les philosophes physiciens naquirent sous la 70eme Olympiade, ainsi qu'Héraclite
surnommé l'Obscur.

4a. MARM. PAR. ep. 60 - C'est à 44 ans qu'Euripide remporta sa première victoire dans le concours
de la tragédie sous l'archontat de Diphile à Athènes. Socrate et Anaxagore vivaient à cette époque.

5. DIOG. IX, 41 - Par l'âge, il était jeune, comme il nous le dit dans son petit Diacosme, au temps
où Anaxagore était un vieillard, étant plus jeune que lui de quarante ans. Il ajoute qu'il composa son Petit
Diacosme sept cent trente ans après la prise de Troie.

DIOG. IX, 34-35 - Après cela, il vint trouver Leucippe, et, selon une autre tradition, Anaxagore. Il avait
alors quarante ans de moins que lui. Selon Phavorinos (Mélanges historiques), Démocrite disait
d'Anaxagore que les théories qu'il donnait du soleil et de la lune n'étaient pas de lui : c'étaient de vieilles
théories qu'il s'était faussement appropriées. Il critiquait de même ses explications du monde et de l'âme,
parce qu'il le haïssait, pour n'avoir pas été accepté de lui comme élève[1]. Comment a-t-on pu dire qu'il avait
été son disciple ?

6. PHILOSTR., V. Apoll.i II, 5; p. 46, 22 Kayser - J'ai entendu dire, Apollonius, qu'Anaxagore de
Clazomènes observait les phénomènes célestes depuis Mimas en Ionie. Thalès le faisait du promontoire de
Mycale...

7. STRAB. XIV; p. 645 - Il y eut à Clazomènes un homme célèbre le physicien Anaxagore, disciple
d''Anaximène de Milet Archésilas le physicien et Euripide le poète suivirent ses cours.

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EUS. P. E. X, 14, 13 - Archélaos succèda à Lampasaque comme chef de l'école d'Anaxagore.

CLEM. Strom. I, 63 - Anaximandre de Milet, fils de Paxiade succèda à Thalès. Eurystrate fils
Eurystrate succèda à Anaximène et ensuite Anagagore de Clazomènes fils d'Hégesibule. Celui-ci fit passer
son enseignement d'Ionie à Athènes. Lui succéda Archélaos dont Socrate fut l'élève.

GAL. hist. phil. 3 (D. 599) - Anaximandre prépara Anaximène à devenir le maître d'Anaxagore.
Celui-ci abandonna Milet pour venir à Athènes et il amena à la philosophie d'abord Archélaös.

8. SIMPL. phys.25, 19 (c. 21, 7 S. 154, 33) - Empédocle d'Agrigente, né peu après Anaxagore.

9. PROCL. ad Eucl. p. 65, 21 (s. oben S. 229, 34) - Après Pythagore, Anaxagore de Clazomènes
d'occupa beaucoup de géométie ainsi que son cadet de peu Oenopide de Chios.

10. CEDREN. I, 165, 18 Bekk. - En effet, comme le rapportent les Grecs, Phérécyde de Chios,
Pythagore de Samos, Anaxagore de Clazomènes, Platon l'Athénien ont voyagé en Egypte espérant
apprendre des Egyptiens une théologie et une physiolgie plus exactes.

AMM. Marcell. XXII, 16, 22 - A partir des écrits secrets des Egyptiens, Anaxagore avait prédit des
chutes de pierres tombant du ciel et en fouillant la boue d'un puit des tremblements de terre.

11. MARM. PAR. ep. 57 - Sous l'Archontat de Théagènide, à Athènes en 468 qu'une pierre tomba à
Aegos Potamos et que mourut le poète Simonide.

PLIN. H. N. II, 149f - Les Grecs célèbrent Anaxagore de Clazomène, qui, la seconde année de la
78e olympiade, prédit par la science astronomique qu'à tel jour une pierre devait tomber du soleil; et cela
arriva, en plein jour, dans la Thrace, auprès de Aegos-Potamos (IV, 18) : encore aujourd'hui on montre cette
pierre: elle est d'un poids à faire la charge d'un chariot, et d'une couleur brûlée. A la même époque, une
comète brilla pendant les nuits. [2] Si l'on croit à cette prédiction, il faut avouer que l'esprit divinateur
d'Anaxagore fut bien merveilleux : et c'est renoncer à comprendre la nature et reconnaître une confusion
générale, que d'admettre que le soleil lui-même est une pierre, ou qu'une pierre y ait jamais été contenue.
Toutefois, il n'est pas douteux que des pierres tombent souvent du ciel. [3] Dans le gymnase d'Abydos (V,
40), aujourd'hui même, une pierre est révérée en raison de cette origine; elle est d'un médiocre volume; et le
même Anaxagore avait annoncé, dit-on, qu'elle tomberait au milieu de la terre. Une pierre est aussi honorée
à Cassandrie (IV, 17), qu'on appelle Potidée, et qui fut colonisée pour ce motif. Moi-même j'ai vu, dans le
territoire des Vocontiens, une pierre qui venait d'y tomber.

EUSEB., Chron. (Hier.) - Une pierre tomba du ciel dans le fleuve en 1551 après Abraham (466)

12. PLUT. Lys. 12 - D'autres prétendent que la chute d'une pierre, qui arriva dans ce lieu même, fut
le présage de cette défaite; car c'est une opinion générale, qu'il tomba du ciel sur la côte d'Égos-Potamos
une grosse pierre qu'on montre encore aujourd'hui, et dont tous les habitants de la Chersonèse ont fait un
objet de vénération. On dit même qu'Anaxagoras avait prédit qu'un des astres attachés à la voûte céleste en
serait un jour arraché par un fort ébranlement et une violente secousse, et qu'il tomberait sur la terre. Les
astres, selon ce philosophe, n'occupent plus aujourd'hui les espaces dans lesquels ils furent d'abord placés
: comme ils sont d'une substance pierreuse, et qu'ils ont beaucoup de pesanteur, ils ne brillent que par la
réflexion et la réfraction de l'éther; ils sont retenus dans les régions supérieures de l'univers par la révolution
rapide du ciel, qui les y poussa dès la formation du monde, lorsque la violence du tourbillon, qui fit la
séparation des corps froids et pesants d'avec les autres substances de l'univers, les empêcha de se
détacher de ces régions élevées où elle les retient encore. Mais une opinion plus vraisemblable, c'est que
les étoiles qu'on appelle tombantes ne sont, suivant quelques philosophes, ni des fusions, ni des
séparations du feu éthéré, qui s'éteignent dans les airs au même moment qu'elles s'y enflamment; moins
encore des embrasements de l'air, qui, condensé en trop grande masse, s'échappe vers les régions
supérieures, et s'y enflamme : ce sont de vrais corps célestes qui, détachés du ciel par les secousses que
leur font éprouver ou l'affaiblissement de la révolution rapide de l'univers, ou quelque autre mouvement
extraordinaire, tombent sur la terre, non dans les lieux habités, mais le plus souvent dans la grande mer
Océane, où ils disparaissent à nos yeux. Cependant l'opinion d'Anaxagoras est confirmée par Damachus,
qui, dans son Traité de la religion, rapporte qu'avant la chute de cette pierre, on vit sans interruption dans le
ciel, pendant soixante-quinze jours, un globe de feu d'une très grande étendue, semblable à un nuage

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enflammé...

13. PLUT. Pericl. 16 - Celui qui conduisait si bien ses affaires intérieures était un domestique
nommé Evangelus, homme d'une intelligence rare, soit qu'elle lui fût naturelle, soit que Périclès l'eût formé
lui-même à l'économie.
Au reste, cette manière de vivre était encore bien loin de la sagesse d'Anaxagore, à qui sa grandeur
d'âme, ou plutôt un enthousiasme divin, avait fait quitter sa maison, et abandonner aux troupeaux ses terres
incultes.

PLAT. Hipp. m. 283a - Ses parents lui ayant laissé de grands biens, il les négligea et les laissa
périr entièrement, tant sa sagesse était insensée.

14. TERTULL., Apolog. 46 - Si je veux comparer la fidélité à la parole donnée : Anaxagore refusa
un dépôt de ses hôtes. Le Chrétien est reconnu fidèle même à l'étranger.

15. PLAT. Phaedr. 269e-270a


— (SOCRATE) : Il y a des chances sérieuses, excellent ami, que Périclès soit, entre tous, parvenu
au plus haut degré du talent oratoire...
— (PHÈDRE) : Pourquoi donc?
[270] — (SOCRATE) : Tous ceux des arts qui ont du prix réclament un complément de bavardage
(270a) et de rêverie spéculative concernant la Nature, car c'est bien de là que s'introduisent en eux la
sublimité de pensée qui les caractérise et la perfection de leurs oeuvres à tous égards. C'est même de ce
complément que Périclès a joint la possession à ses qualités naturelles. La raison en est, je crois, que,
étant tombé sur Anaxagore, lequel était un homme de l'espèce en question, il se gorgea de rêveries
spéculatives et en vint à considérer, sujet duquel Anaxagore avait abondamment parlé, la nature de
l'intelligence, comme de l'absence d'intelligence; d'où il tira, en vue de l'art de la parole, ce qui s'y appliquait.

ISOCR. XV, 235 - Périclès fut le disciple de deux personnes : Anaxagore de Clazomènes et Damon
qui en ce temps-là était considéré comme le plus sage des citoyens.

PLUT. Pericl. 4 - Mais l'ami le plus intime de Périclès, celui qui contribua le plus à lui donner cette
élévation, cette fierté de sentiments peu appropriées, il est vrai, à un gouvernement populaire, celui enfin qui
lui inspira cette grandeur d'âme qui le distinguait, cette dignité qu'il faisait éclater dans toute sa conduite, ce
fut Anaxagore de Clazomène, que ses contemporains appelaient l'Intelligence, soit par admiration pour ses
connaissances sublimes et sa subtilité à pénétrer les secrets de la nature, soit parce qu'il avait le premier
établi pour principe de la formation du monde, non le hasard ou la nécessité, mais une intelligence pure et
simple qui avait tiré du chaos les substances homogènes.

16. PLUT. Pericl. 6 - On dit qu'un jour on apporta de la campagne à Périclès une tête de bélier qui
n'avait qu'une corne, et que le devin Lampon, ayant vu cette corne forte et solide qui s'élevait du milieu du
front, déclara que la puissance des deux partis qui divisaient alors la ville, celui de Thucydide et celui de
Périclès, se réunirait tout entière sur la tête de celui chez qui ce prodige était arrivé. Mais Anaxagore, ayant
fait l'ouverture de la tête du bélier, fit voir que la cervelle ne remplissait pas toute la capacité du crâne ; que,
détachée des parois de la tête, et pointue comme un oeuf, elle s'était portée vers l'endroit où la racine de la
corne prenait naissance. Tous ceux qui étaient présents à cette démonstration en admirèrent la justesse ;
mais, peu de temps après, l'exil de Thucydide ayant fait passer entre les mains de Périclès toutes les
affaires de la république, on n'admira pas moins la sagacité de Lampon.

17. PLUT. Pericl. 32 - Diopithès fit un décret qui ordonnait de dénoncer ceux qui ne reconnaissaient
pas l'existence des dieux, ou qui enseignaient des doctrines nouvelles sur les phénomènes célestes. Il
cherchait à étendre ce soupçon sur Périclès, à cause de ses liaisons avec Anaxagore. Ces dénonciations
ayant paru faire plaisir au peuple, Dracontides proposa et fit passer un troisième décret, qui portait que
Périclès rendrait ses comptes devant les prytanes, et que les juges, après avoir pris sur l'autel les billets
pour les suffrages, prononceraient le jugement dans la ville. Mais Agnon supprima du décret cette dernière
disposition ; il fit décider que l'affaire serait portée devant quinze cents juges, et que l'accusation serait
intentée pour cause de vol, de concussion ou d'injustice, au choix de l'accusateur. Aspasie dut son salut
aux prières de Périclès, aux larmes que, suivant Eschine, il répandit devant les juges, pendant l'instruction
du procès. Mais craignant qu'Anaxagore ne fût condamné, il le fit sortir de la ville et l'accompagna lui-
même.

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DIODOR. XII, 39 - De plus, ils dénoncèrent Anaxagore le sophiste, précepteur de Périclès, et
l'accusèrent d'avoir commis une impiété envers les dieux.

18. PLUT. Nic. 23 - Anaxagoras, qui le premier a consigné dans un de ses écrits, et d'une manière
aussi lumineuse que hardie, sa doctrine sur les clartés et sur les ombres de la lune, n'était pas encore fort
ancien; son ouvrage, peu connu et tenu même secret, n'était qu'entre les mains d'un petit nombre de
personnes, qui ne le communiquaient qu'avec précaution, et à des gens bien sûrs. Le peuple n'aimait pas
les physiciens, qu'il traitait de vains discoureurs sur les météores, et qu'il accusait de réduire la Divinité à
des causes dépourvues de raison, à des facultés sans prescience, à des affections nécessaires privées de
liberté. C'est d'après cette idée qu'on avait des physiciens, que Protagoras fut banni d'Athènes;
qu'Anaxagoras, jeté dans les fers, eut bien de la peine à être sauvé par Périclès;

19. IOSEPH. c. Ap. II, 265 - Anaxagore était de Clazomènes; mais alors que les Athéniens
pensaient que le soleil était un dieu, il disait qu'il était une pierre de meule incandescente : c'est pourquoi
les Athéniens le condamnèrent à mort à quelques suffrages près.

OLYMPIOD. In Meteor. p. 17, 19 Stüve - Seuls les astres sont de feu : Anaxagore a appelé le
Soleil mydre parce qu'on ne peut mesurer son embrasement. Mydre c'est du fer incandescent. C'est
pourquoi Anaxagore fut ostracisé d'Athènes, parce qu'il avait osé dire cela. Plus tard il fut rappelé grâce aux
talents d'orateur de Périclès. Périclès avait suivi les leçons d'Anaxagore.

20. PHILODEM. rhet. II, 180 Sudh. fr. 7 - Un esclave de Cléon avait été fouetté : il convainquit les
juges. Le Crotoniate Cylon, par ses accusations contre Pythagore, le fit exiler de la ville et fit périr par le feu
l'assemblée de ses disciples.

20a. SCHOL. PIND. Ol.. I, 91 p. 38, 6 Dr. - Car Tantale devenu physiologue et ayant démontré que
le soleil est une masse en fusion, fut condamné à subir le châtiment de resté exposé au soleil pour en subir
le choc paralysant. Au sujet du soleil, les physiciens disent que le soleil est appelé Pierre, et que selon
Euripide, le disciple d'Anaxagore, le soleil est une pierre, ainsi qu'il le dit dans ses premiers vers.
Le bienheureux Tantale, redoutant le rocher au-dessus de sa tête, est suspendu dans l'air et
accomplit son châtiment.
Et de nouveau dans d'autres vers comme une masse suspendue
Que ne puis-je m'élancer sur ce rocher détaché de l'Olympe, qui, suspendu à des chaînes d'or, entre
le ciel et la terre, vole emporté par un rapide tourbillon ! que ne puis-je y faire éclater mes plaintes auprès du
vieux Tantale

20b. THEOL. arithm. p. 7 Ast. - Et Euripide, comme discilple d'Anaxagore, parle de la terre
"Les sages parmi les mortels t'appellent foyer
et :
Terre Mère, les sages d'entre les mortels t'appellent Hestia, toi qui est suspendue dans l'éther."

21. GELL. XV, 20 - "Le disciple du vieil Anaxagore me semble d'un abord sauvage ; il n'est pas ami
du rire, et le vin même ne le déride pas; mais ce qu'il écrit a la douceur du miel et de la voix des sirènes".

AEL. var. hist. VIII, 13 - On dit qu'on n'avait jamais vu Anaxagore de Clazomènes rire ni même
ébaucher un sourire.

22. ATHEN. V, 220 B. - Son dialogue, intitulé Callias, est l'exposé du différend qu'il y eut entre
Callias et son père, et une raillerie des sophistes Prodicus et Anaxagore. Il rapporte que Prodicus initia son
disciple Théramène à ses débauches ; que l'autre initia de même Philoxène, fils d'Euryxis, et Ariphrades,
frère d'Aristognote le Citharède : le but d'Eschine étant de faire connaître la corruption et l'infamie des
disciples, et de montrer par là quelle était la doctrine de ceux qui les avaient instruits.

23. ALKIDAMAS bei Arist., Rhet.. II, 23; p. 1398b 15 - Les habitants de Lampsaque ensevelirent
Anaxagore qui avait été leur hôte et ils l'honorent encore aujourd'hui.

24. AEL. V. H. VIII, 19 - on lui éleva un autel et on y inscrivit selon les uns le Nous, selon d'autres la
Vérité.

25 DIOG. II, 46 (Vgl. c. 11 A 19 S. 36) - Selon ce que dit Aristote dans le livre III de sa Poétique,

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Sosibios rivalisait avec Anaxagore.

26 DIOG. X, 12 - Il s'attachait particulièrement, si l'on en croit Dioclès, à l'opinion d'Anaxagore entre


les anciens, quoiqu'en quelques endroits il s'éloignât de ses sentiments.

APOPTTHEGMATA (Vgl. a 1 §§ 10 . 13.)

28 . ARIST., Metaph IV, 5; p. 1009b 25 (nach 18 B 16) - On rapporte encore une sentence
d'Anaxagore à quelques-uns de ses amis : « Les êtres sont pour vous ce que vous les concevrez. »

29. CLEM. Strom. II, 130 - Anaxagore de Clazomènes a, dit-on affirmé que la fin de la vie est la
spéculation et la liberté qui provient ce celle-ci.

30. ARIST., Eth. Nic.. VI, 7; p. 1141b 3 - Aussi a-t-on appelé sages un Anaxagoras, un Thalès, et
ceux qui leur ressemblent; mais un ne les nommait pas prudents, lorsqu'on les voyait ignorants de tout ce
qui leur était utile; et l'on dit qu'ils savaient un grand nombre de choses mystérieuses, merveilleuses,
difficiles et divines, mais inutiles, parce qu'ils ne cherchaient pas les biens purement humains.

ARIST., Eth. Nicom. X, 9; p. 1179a 13 - et Anaxagoras ne paraît pas avoir regardé la richesse et la
puissance comme des conditions nécessaires au bonheur, lorsqu'il a dit qu'il ne serait pas surpris qu'un
homme [qui dédaignerait ces biens ] ne passât pour insensé dans l'esprit du vulgaire, qui n'en juge que par
les circonstances extérieures, n'étant capable d'être frappé que par elles.

ARIST., Eth. Eud I, 4; p. 1215b 6 - On demandait à Anaxagore de Clazomènes quel était suivant lui
l'homme le plus heureux :« Ce n'est aucun de ceux que vous supposez, répondit-il ; et le plus heureux des
hommes selon moi vous semblerait probablement un homme bien étrange. » Le sage répondait ainsi, parce
qu'il voyait bien que son interlocuteur ne pouvait pas s'imaginer qu'on dût mériter cette appellation d'heureux,
[10] sans être tout au moins puissant, riche , ou beau. Quant à lui, il pensait peut-être que l'homme qui
accomplit avec pureté et sans peine tous les devoirs de la justice, ou qui peut s'élever à quelque
contemplation divine, est aussi heureux que le permet la condition humaine.

ARIST., Eth. Eudem. I, 5; p. 1216a 11 - Aussi dit-on qu'Anaxagore répondit à quelqu'un qui lui
proposait tous ces doutes, et qui lui demandait quel motif aurait l'homme de préférer l'existence au néant :«
Son motif, c'est de pouvoir contempler les cieux, et l'ordre admirable de l'univers entier. » Vgl. 305, 19.

Danash EUR.fr. 910 - Bienheureux celui qui a eu la connaissance de la recherche sans penser à
médire ni à vouloir le mal de ces concitoyens et qui n'observa que l'harmonie toujours jeune et l'ordre de la
nature immortelle en se demandant quand, d'où, comment le monde est formé. De tels hommes ne
connaissent jamais l'envie de la moindre action mauvaise.

31. VAL. MAX.VIII, 7 ext. 6 - Quelle ardeur pour l'étude devons-nous supposer chez Anaxagore !
En rentrant dans sa patrie après un long voyage il vit ces champs incultes. "C'est moi, dit-il, qui serais
perdu si ces biens n'étaient ruinés." Comme ce mot révèle bien la possession de la sagesse désirée ! Car
s'il eût donné son temps à la culture de ses terres plutôt qu'à celle de son esprit, il serait demeuré à son
foyer, simple propriétaire de ses biens, au lieu d'y revenir avec un si grand nom.

32. PLUT. Pericles 16 - Périclès employait les siennes à secourir les citoyens pauvres, et
Anaxagore lui-même en éprouva les effets. On dit que dans sa vieillesse, se voyant négligé par Périclès,
que ses grandes affaires empêchaient de penser à lui, il se coucha, et se couvrit la tête de son manteau,
résolu de se laisser mourir de faim. Périclès n'en fut pas plus tôt informé, qu'accablé de cette nouvelle, il
courut chez lui, et employa les prières les plus pressantes pour le détourner de son dessein. « Ce n'est pas
vous que je pleure, lui disait-il : c'est moi, qui vais perdre un ami dont les conseils me sont si utiles pour le
gouvernement de la république. » Alors Anaxagore se découvrant la tête : « Périclès, lui dit-il, ceux qui ont
besoin d'une lampe ont soin d'y verser de l'huile. »

33. GALEN., de plac. Hipp. et Plat. IV, 7; p. 392f. Müller (aus Poseidonios; vgl. 11 A 1 (34, 30)
- J'avais dans ma famille un homme, dont le fils unique, bien digne de regrets, mourut. Cependant il
supporta avec modération ce malheur, qui le laissait sans enfant, dans un âge avancé, et les cheveux
blanchis.

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34. STOB., floril.. IV, 52b 39 H. - Anaxagore disait qu'il y avait deux sortes d'apprentissage de la
mort, le temps avant la naissance et le sommeil.

34a. CIC. Tuscul. I, 43, 104 - Anaxagore étant dangereusement malade à Lampsaque, ses amis lui
demandèrent s'il voulait être reporté à Clazomène sa patrie. Il leur répondit très bien: "Cela n'est pas
nécessaire, car de quelque endroit quece soit, on est également proche des enfers".

SCHRIFT. Vgl. A 1 § 6.

35. PLAT. Apologia 26d - MÉLITUS. Non, par Jupiter, Athéniens, il ne le croit pas; car il dit que le
soleil est une pierre, et la lune une terre.
SOCRATE. Mais tu crois donc accuser Anaxagore, mon cher Mélitus! Tu méprises assez les juges,
tu les crois assez ignorants pour t'imaginer qu'ils ne savent pas que les livres d'Anaxagore de Clazomène
sont pleins d'assertions de cette sorte! Du reste, comment les jeunes gens apprendraient-ils de moi des
choses qu'ils peuvent, tous les jours, aller entendre à l'Orchestre, pour une drachme au plus; belle
occasion
pour eux de se moquer de Socrate, s'il s'attribuait ainsi des doctrines qui ne sont pas de lui, et
d'ailleurs si étranges et si absurdes !

36 CLEM. Sτρom. I, 78 π. 364 Π. - Oui, il y a peu que chez les Grecs est venu l'usage des écrits
sur la nature.
Alcméon donc le Crotoniate fils de Périthos fut le premier à écrire un livre sur la nature. D'autres
prétendent qu'Anaxagore, fils d'Hégésibule, de Clazomènes fut le premier à publier un livre.

37. DIOG. I, 16 - D'autres n'ont qu'un seul ouvrage : Mélissos, Parménide et Anaxagore.

38. PLUT. de exil. 17, 607f - Anaxagore en prison décrivait la quadrature du cercle

39. VITRUV. VII, pr. 11 - Et d'abord c'est Agatharque qui, lorsque Eschyle faisait connaître la bonne
tragédie, faisait les décorations pour le théâtre d'Athènes, et laissa le premier un travail sur cette matière. À
son exemple, Démocrite et Anaxagore écrivirent sur le même sujet; ils ont enseigné comment on pouvait,
d'un point fixe, donné pour centre, si bien imiter la disposition naturelle des lignes qui sortent des yeux en
s'élargissant, qu'on parvenait à faire illusion, et à représenter sur la scène de véritables édifices qui, peints
sur une surface droite et unie, paraissent les uns près, les autres éloignés.

40. COD. MONACH.. 490 (XV f. 483V) (Miscellanea vgl. Hardt v. 141) - Sur Anaxagore : Certains
disent qu'Anaxagore écrivit sur les questions insolubles et avait donné comme titre au livre : les Courroies,
parce que à causes des difficultés les lecteurs ne pourraient que s'y empêtrer.

LEHRE. Vgl. A 1 §§ 8 ff. n. 10-12.

41. SIMPLIC. phys. 27, 2 (aus Theoprast., Phys. Op. fr. 4; D. 478) - De ceux qui admettent des
principes en nombre infini, les uns les supposent simples et homogènes; les autres, composés,
hétérogènes, contraires et caractérisés par ce qui y prédomine. Anaxagore, fils d'Hégésiboule, de
Clazomène, après avoir suivi la philosophie d'Anaximène, fut le premier à réformer les opinions touchant les
principes et à les compléter par la cause qui faisait défaut. D'un côté, il multiplia à l'infini les principes
corporels; en effet, tous les homéomères, comme l'eau, le feu ou l'or, seraient inengendrés et
impérissables; ils paraîtraient naître et se détruire par suite de simples compositions et décompositions,
tous étant dans tous, et chacun étant caractérisé par ce qui y prédomine; ainsi ce qui paraît comme or
contiendrait de l'or en grande quantité, mais tous les autres principes y coexisteraient également.
Anaxagore dit en effet : « Dans tout il y a une part de tout » et « chaque chose est, pour l'apparence, ce
dont elle contient le plus. » Théophraste dit qu'en cela Anaxagore se rapproche d'Anaximandre; il dit en effet
que, dans la décomposition de l'« infini », les similaires se réunissent, que la formation de l'or ou de la terre
fut possible, parce qu'il y avait dans l'univers de l'or et de la terre; de même, pour chacune des autres
choses, il n'y aurait pas eu naissance, mais préexistence dans le tout. D'autre part, Anaxagore, comme
cause du mouvement et de la genèse, posa l'intelligence, grâce à laquelle la séparation engendra les
mondes et la nature des divers êtres. A le prendre ainsi, dit Théophraste, il semblerait admettre les
principes matériels en nombre infini, comme on l'a dit, mais, pour le mouvement et la genèse, une cause

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unique. Si donc on considère le mélange de toutes choses comme une seule nature indéterminée de forme
et de grandeur, ce qu'il parait vouloir dire, il n'aurait de fait reconnu que deux principes, la nature de l'ininfini
et l'intelligence; de sorte que, pour les éléments des corps, il se rapprocherait tout à fait d'Anaximandre.

Vgl. 166, 15 - Anaxagore dit que dans le petit il n'y a pas de très petit mais toujours quelque chose
de plus petit : de même pour le très grand (comme le montre les paroles d'Anaxagore, et surtout dans le
second livre de Théophraste "Sur Anaxagore", où il écrit :
"Ensuite la phrase : - tout est en tout - n'est pas suffisemment crédible par l'argument qui consiste à
dire que tout est illimité en grandeur et en petitesse, et que l'extrêmemnt petit et l'expressement grand ne
peuvent être appréhendées.

42. HIPPOL. refut. I, 8, 1-13 (D. 561; aus Theophrast. mit Ausn. von § 13) - 1 Après Anaximène
vient Anaxagore, fils d'Hégésiboule, de Clazomène. Il dit que le principe de l'univers est l'intelligence et la
matière, l'intelligence comme agent, la matière comme passive. Car toutes choses étant confondues,
l'intelligence survint et les ordonna en les séparant. Les principes matériels sont en nombre infini et en
même temps d'une petitesse infinie. — 2 Tout en général participe au mouvement dû à l'intelligence et les
semblables se sont réunis. L'ordonnance du ciel résulte du mouvement circulaire; le dense, l'humide,
l'obscur, le froid et, en général, tout ce qui est lourd, s'est réuni vers le milieu et s'y est figé, ce qui a formé
la Terre; les contraires, le chaud, le lumineux, le sec, le léger, se sont portés vers le haut de l'éther. — 3 La
forme de la Terre est plate; elle reste suspendue par suite de sa grande largeur et parce qu'il n'y a pas de
vide; l'air est dès lors assez fort pour supporter la Terre. — 4 Le liquide de la Terre a formé d'une part la mer
et de l'autre les eaux intérieures; une partie a donné naissance à des vapeurs qui sortent aussi du cours
des fleuves. — 5 Les fleuves sont alimentés tant par les pluies que par les eaux que renferme la Terre; car
elle est creuse et contient de l'eau dans ses cavités. Le Nil grossit en été par les eaux qui descendent de la
fonte des neiges d'Ethiopie. — 6 Le Soleil, la Lune et tous les astres sont des pierres incandescentes
entraînées par la révolution de l'éther. Le Soleil et la Lune sont au-dessous des astres, et il circule aussi au-
dessous des corps qui nous sont invisibles. — 7 La chaleur des astres n'est pas sensible, à cause de leur
grande distance de la Terre; ils ne sont pas d'ailleurs aussi chauds que le Soleil, parce qu'ils occupent une
région plus froide. La Lune est plus basse que le Soleil et plus voisine de nous. — (8) Le Soleil surpasse le
Péloponnèse en grandeur. La Lune n'a pas de lumière propre; elle est éclairée par le Soleil. Les astres
tournent en passant sous la Terre. — (9) Les défaillances de la Lune sont dues à l'interposition de la Terre
et parfois à celle de corps inférieurs à la Lune; le Soleil s'éclipse aux nouvelles lunes, par suite de
l'interposition de la Lune. Les retours (aux tropiques) du Soleil et de la Lune sont occasionnés par la
résistance de l'air; ceux de la Lune sont plus fréquents parce qu'elle ne peut aussi bien triompher du froid.
— (10) Anaxagore a le premier déterminé ce qui concerne les éclipses et les phases; il a dit que la Lune
est une terre et qu'elle présente des plaines et des précipices. La Voie lactée est l'effet de la lumière des
astres qui ne sont pas offusqués par le Soleil. Les étoiles filantes sont comme des étincelles qui sautent,
par suite du mouvement du ciel. — (11) Les vents proviennent de l'air dilaté par le Soleil et des
embrasements qui montent vers le ciel et qui descendent. Le tonnerre et les éclairs sont dus au chaud qui
tombe sur les nuages. — (12) Les tremblements de terre sont occasionnés par l'air supérieur tombant sur
celui qui est au-dessous de la Terre; celui-ci étant mis en mouvement, la Terre qu'il supporte est ébranlée.
Les êtres vivants sont d'abord nés de l'humide, et après cela, les uns des autres; les mâles se produisent
quand la liqueur séminale, venant du côté droit, s'attache à la partie droite de la matrice; pour les femelles,
c'est le contraire. —· (13) Il florissait Ol. 88,1, temps où l'on dit que naquit Platon.[1] On attribue des
prédictions à Anaxagore.

43. ARIST., Metaphys. I, 3; p. 984a 11 - Anaxagoras de Clazomène, qui naquit avant ce dernier,
mais qui écrivit après lui, suppose qu'il y a une infinité de principes : il prétend que toutes les choses
formées de parties semblables comme le feu et l'eau, ne naissent et ne périssent qu'en ce sens que leurs
parties se réunissent ou se séparent, mais que du reste rien ne naît ni ne périt, et que tout subsiste
éternellement.

ARIST., de caelo III, 3; p. 302a 28 - Anaxagore est d'un avis opposé à celui d'Empédocle, en ce
qui concerne les éléments. Celui-ci prétend que le feu et la terre, et les éléments de même ordre, sont les
éléments de tous les corps, et que tous les corps en sont composés. Anaxagore prétend tout le contraire ;
et il soutient que les vrais éléments, ce sont les corps à parties similaires, les homoeoréries : c'est-à-dire,
par exemple, la chair, l'os, et toutes autres choses analogues [303a] à celles-là tandis que selon lui, l'air et
le feu ne sont qu'un mélange de ces homoeoméries, et de toutes les autres semences. A l'en croire,
chacun d'eux se composent de la réunion de toutes les parties similaires, qui d'ailleurs sont invisibles. Par
suite, c'est de ces parties que toutes choses sont formées ; car Anaxagore confond le feu et l'éther, sous

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un seul et même nom.

44. LUCRET. I, 830-879 - Examinons maintenant l'homéomérie d'Anaxagore, mot grec que la
pauvreté de notre langue nous empêche de traduire: il est facile de faire connaître ce que le philosophe
donne pour élément des choses, en le nommant homéomérie. Suivant Anaxagore, les os se composent de
petits os, et chaque viscère de viscères déliés, imperceptibles; le sang est formé de mille gouttes de sang,
l'or de mille parcelles d'or, et la terre de mille terres entassées; le feu est un amas de feu, l'eau un amas
d'eau, et tous les êtres se produisent de même. Mais Anaxagore ne nous accorde pas que la matière
contienne du vide, ni que le partage des corps ait des bornes: il me paraît donc se tromper également en
ces deux points, et il se trompe comme ceux que nous avons cités plus haut. Ajoutons que les éléments
sont trop faibles, si on peut appeler éléments des choses qui sont de même nature que les corps, qui
endurent tout ce que les corps souffrent, [1,850] et qui périssent aussi, sans que rien les arrête sur le
penchant de leur ruine. Car en est-il une qui tiendra contre une attaque violente, et qui échappera à sa perte
sous les dents de la mort? sera-ce le feu? l'eau? l'air? le sang? les os? laquelle enfin? Aucune, je pense,
puisque toutes sont périssables comme les êtres, qui, vaincus par une force quelconque, meurent, et se
dérobent à nos yeux. Mais je te rappelle que rien, ne retombe dans le néant, et que rien ne peut en naître;
ce que nous avons déjà prouvé. D'ailleurs, puisque les éléments accroissent et nourrissent les corps,
[1,860] il est évident que les veines, le sang, les os et les nerfs sont formés de parties hétérogènes; ou si
on prétend que les aliments eux-mêmes sont des substances qui soutiennent des parcelles de nerfs, des
os, des veines et des gouttes de sang, on admet alors que toute nourriture, tant sèche que liquide, se
compose de parties hétérogènes, puisque des os, des veines, du sang et des nerfs y sont mêlés. En outre,
si toutes les productions de la terre sont enfermées dans le sol, il faut que la terre soit composée de parties
différentes, qui sortent tour à tour du sol. [1,870] Tu peux appliquer à tout le même raisonnement et les
mêmes mots: si la flamme, la fumée et la cendre sont cachées dans le bois, il faut que le bois soit
composé de parties différentes, et que ces parties différentes sortent tour à tour du bois. Il reste ici à
Anaxagore un faible refuge: il s'y jette, et prétend que tous les corps renferment tous les autres, mais que
les yeux ne saisissent que celui dont les éléments y dominent et sont placés à la surface, plus à portée
des sens.

45. ARIST., Physica III, 4; p. 203a 19 - Mais ceux qui croient les éléments infinis en nombre,
comme Anaxagore et Démocrite, l'un les composant de ses parties similaires ou Homoeoméries, et l'autre
de ses formes partout répandues comme des germes, ceux-là pensent que l'infini est continu par le contact
universel des choses.

46. AET. I, 3, 5 (D. 279) - Anaxagore, fils d'Hégésiboule, de Clazomène, a affirmé que les
homéoméries sont principes des êtres. Il lui a paru tout à fait inexplicable que quelque chose devînt du non-
être ou pérît en non-être. Or, nous prenons une nourriture qui a une apparence simple et uniforme, soit le
pain, soit l'eau. De cette nourriture s'alimentent les cheveux, les veines, les artères, la chair, les nerfs, les
os et toutes les autres parties. Il faut dès lors confesser que, dans la nourriture que nous prenons,
coexistent toutes choses, et que toutes choses peuvent, par suite, s'en augmenter. Ainsi cette nourriture
contient des parties génératrices de sang, de nerfs, d'os, etc., parties qui ne sont reconnaissables que par
la raison; car il ne faut pas tout réduire aux sens, qui nous montrent que le pain et l'eau forment ces
substances, mais reconnaître par la raison qu'ils en contiennent des parties. De ce que ces parties
contenues dans la nourriture sont semblables aux substances qui en sont formées, il les a appelées
homéoméries et a affirmé que c'étaient là les principes des choses, les homéoméries comme matière, et
l'intelligence qui a ordonné l'univers comme cause efficiente. Il débute ainsi : Toutes choses étaient
ensemble, l'intelligence les a séparées et ordonnées. Il faut l'approuver de ce qu'à la matière il a ajouté
l'artisan.

47. PLATO. Phaedon 97b-98c - Mais un jour, ayant entendu quelqu'un lire dans un livre, dont
l'auteur était, disait-il, Anaxagore, que c'est l'esprit qui est l'organisateur et la cause de toutes choses,
l'idée de cette cause me ravit et il me sembla qu'il était en quelque sorte parfait que l'esprit fût la cause de
tout. S'il en est ainsi, me dis-je, l'esprit ordonnateur dispose tout et place chaque objet de la façon la
meilleure. Si donc on veut découvrir la cause qui fait que chaque chose naît, périt ou existe, il faut trouver
quelle est pour elle la meilleure manière d'exister ou de supporter ou de faire quoi que ce soit. En vertu de
ce raisonnement, l'homme n'a pas autre chose à examiner, dans ce qui se rapporte à lui et dans tout le
reste, que ce qui est le meilleur et le plus parfait, avec quoi il connaîtra nécessairement aussi le pire, car les
deux choses relèvent de la même science. En faisant ces réflexions, je me réjouissais d'avoir trouvé dans la
personne d'Anaxagore un maître selon mon coeur pour m'enseigner la cause des êtres. Je pensais qu'il me
dirait d'abord si la terre est plate ou ronde et après cela qu'il m'expliquerait la cause et la nécessité de cette

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forme, en partant du principe du mieux, et en prouvant que le mieux pour elle, c'est d'avoir cette forme, et
s'il disait que la terre est au centre du monde, qu'il me ferait voir qu'il était meilleur qu'elle fût au centre. S'il
me démontrait cela, j'étais prêt à ne plus demander d'autre espèce de cause. De même au sujet du soleil,
de la lune et des autres astres, j'étais disposé à faire les mêmes questions, pour savoir, en ce qui concerne
leurs vitesses relatives, leurs changements de direction et les autres accidents auxquels ils sont sujets, en
quoi il est meilleur que chacun fasse ce qu'il fait et souffre ce qu'il souffre. Je n'aurais jamais pensé
qu'après avoir affirmé que les choses ont été ordonnées par l'esprit, il pût leur attribuer une autre cause que
celle-ci : c'est le mieux qu'elles soient comme elles sont. Aussi je pensais qu'en assignant leur cause à
chacune de ces choses en particulier et à toutes en commun, il expliquerait en détail ce qui est le meilleur
pour chacune et ce qui est le bien commun à toutes. Et je n'aurais pas donné pour beaucoup mes
espérances ; mais prenant ses livres en toute hâte, je les lus aussi vite que possible, afin de savoir aussi
vite que possible le meilleur et le pire. Mais je ne tardai pas, camarade, à tomber du haut de cette
merveilleuse espérance. Car, avançant dans ma lecture, je vois un homme qui ne fait aucun usage de
l'intelligence et qui, au lieu d'assigner des causes réelles à l'ordonnance du monde, prend pour des causes
l'air, l'éther, l'eau et quantité d'autres choses étranges. (Cfr. B 12 /2)

ARIST., Metaph. I, 4; p. 985a 18 - Anaxagoras se sert de l'intelligence comme d'une machine pour
faire le monde, et quand il désespère de trouver la cause réelle d'un phénomène, il produit l'intelligence sur
la scène; mais dans tout autre cas, il aime mieux donner aux faits une autre cause.

SIMPLIC. phys.327, 26 - Anaxagore, abandonnant le Nous, comme le dit Eudème, installe au


hasard la multiplicité.

48. AËT. I, 7, 5 (D. 299) - Anaxagore dit que les corps existaient au commencement, mais que
l'intelligence divine les a ordonnés et a produit la genèse de toutes choses.

-- -- I 7, 15 (D. 302) - Anaxagore : Dieu est l'intelligence qui a fait le monde.

Cfr. Eurípidés, fr. 1018: - Notre Nous, c'est Dieu dans chacun de nous.

IAMBL. protr. 8; PHILOD. de piet. c. 4a; p. 66 G. (D. 532) - Dieu a été, est et sera, il est le début
de tout, il commande. Le Nous a ordonné toutes les chose qui étaient illimitées et mélangées.

CIC. de nat. d. I, 11, 26 (D. 532) - Puis Anaxagore, qui reçut les enseignements d'Anaximène, a le
premier attribué la distinction et l'ordonnance de toutes choses à l'action raisonnable d'une intelligence
infinie. Il n'a pas vu qu'il ne peut y avoir dans l'infini de mouvement joint et inhérent à un sentiment, ni pas
davantage de sentiment que n'éprouverait pas la nature tout entière. D'autre part, s'il a voulu que cette
intelligence fût comme un être animé, il y aura quelque chose d'intérieur, d'après quoi cet être animé sera
nommé. Or, qu'y a-t-il de plus intérieur que l'intelligence? Il faut donc l'entourer d'un corps extérieur. Mais
cela ne lui plaît pas, et son intelligence, pure et sans mélange, sans adjonction de rien qui puisse lui
procurer un sentiment, paraît dépasser les forces de notre pensée.

49. -- Acad. Pr. II, 37, 118 (D. 119) - Pour Anaxagore il y a bien une matière infinie, mais elle est
composée de particules très petites semblables entre elles, d'abord confusément mêlées ensemble, une
intelligence divine les ordonna.

50. ARIST., Physica III, 5; p. 205b 1 - Anaxagore se trompe étrangement sur l'immobilité de l'infini,
quand il prétend que l'infini se fixe et se soutient lui-même; et cela, parce qu'il existe en lui seul, attendu
que rien ne peut le contenir. Vgl. (AR.) de MXG 2 975b 17 und 976a 14 (oben S. 139)

51. AET. I, 14, 4 (D. 312) - Les homéomères ont toutes sortes de formes.

52. ARIST., Physica I, 4; p. 187a 26 - Si Anaxagore a compris de cette façon l'infinité de l'être,
c'est, à ce qu'il semble, parce qu'il se rangeait à l'opinion commune des Physiciens, que rien ne peut venir
du néant ; car c'est par le même motif qu'il soutient que "tout à l'origine était mêlé et confus" et que "tout
phénomène est un simple changement,"

ARIST., de gen. et corr. I, 1; p. 314a 11 - Au contraire, ceux qui admettent que la matière se
compose de plus d'un principe, tels qu'Empédocle, Anaxagore et Leucippe, ceux-là doivent avoir une opinion
tout opposée.. Anaxagore cependant a méconnu en ceci l'expression propre; et souvent, dans son langage,

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il confond naître et mourir avec changer.

53. SIMPL. phys. 461, 20 (= fr. 10 Schaub.) - C'est pourquoi Anaxagore dit qu'il n'est pas possible
que toute chose soit discriminée. En effet la discrimination n'est pas un émiettement total.

54. AET. I, 17, 2 (D. 315) - D'après Anaxagore et Démocrite, les mélanges se font par juxtaposition
des éléments.

55. PLAT. Cratyl. 413c - le juste, c'est ce que dit Anaxagoras, à savoir l'intelligence ; c'est elle qui
gouverne le monde par elle-même, et qui, sans se mêler à rien, arrange toutes les choses en les pénétrant,

ARIST., de anima I, 2; p. 405a 15 - pourtant il fait surtout de l'intelligence le principe de toutes


choses. C'est ainsi qu'il dit que, seule de tout ce qui est, l'intelligence est simple, sans mélange et pure. Il
attribue à un même principe tout à la fois et de connaître et de mouvoir. quand il avance que l'intelligence
meut l'univers.

56 ARIST., physica VIII, 5; p. 256b 24 - Cette immobilité nécessaire du moteur explique en un point
et justifie le système d'Anaxagore, quand il prétend que l'Intelligence, dont il fait l'ordonnatrice de l'univers,
est à l'abri de toute affection et de tout mélange, de quelque nature que ce soit. Il n'en peut pas être
autrement, du moment qu'il place le mouvement du principe dans l'Intelligence; car c'est uniquement en
étant elle-même immobile qu'elle peut créer le mouvement; et elle ne peut dominer le monde qu'en ne s'y
mêlant point.

57. CLEM. Strom. II, 14 - Anaxagore le premier a placé le Nous au dessus des choses. Mais il n'a
pas cherché à la garder comme cause efficiente quand il dépeint certains tourbillons inintelligents en mes
accomodant de l'absence d'activité et d'intelligence du Nous.

A 58 ARIST., metaph. I, 3; p. 984b 15 - Aussi quand un homme vint dire qu'il y avait dans la nature,
comme dans les animaux, une intelligence qui est la cause de l'arrangement et de l'ordre de l'univers, cet
homme parut seul avoir conservé sa raison au milieu des folies de ses devanciers. Or, nous savons avec
certitude qu'Anaxagoras entra le premier dans ce point de vue; avant lui Hermotime de Clazomène paraît
l'avoir soupçonné.

60 ARIST., Metaph. X, 6; p. 1056b 28 - Aussi, Anaxagore s'écarte-t-il de la vérité quand il dit que «
Toutes choses étaient confondues, infinies en nombre, infinies en petitesse » . Au lieu de dire « Infinies en
petitesse » , il aurait dû dire : «En nombre infiniment petit;» car alors les choses ne sont pas infinies,
puisque le Peu, le petit nombre, ne s'entend pas de l'unité, comme on l'affirme quelquefois, mais du nombre
Deux.

61. ARIST., Metaphysica XII, 2; p. 1069b 19 - mais en outre, on peut dire que toutes viennent de
l'Être, avec cette nuance toutefois que c'est de l'Être qui est en puissance, et qui n'est pas actuel.
§ 5. Voilà ce que signifie l'Unité d'Anaxagore; et c'est là la meilleure interprétation de son axiome, à
savoir que « Tout était confondu ». Voilà ce que signifie le Mélange d'Empédocle et d'Anaximandre;

ARIST., Metaph. I, 8; p. 989a 30 - Pour Anaxagoras, si on pense qu'il reconnaît deux éléments, on
le pense d'après des raisons qu'il n'a pas lui-même clairement articulées

ARIST., Metaph. I, 8; p. 989b 4 - cependant quand on vient à approfondir et à développer ce qu'il


veut dire , on lui trouvera peut-être un sens peu commun;

ARIST., Metaph. I, 8; p. 989b 16 - Il faut donc qu'il reconnaisse pour principes l'unité d'abord; car
c'est bien là ce qui est simple et sans mélange, et d'un autre côté quelque chose, ainsi que nous désignons
l'indéfini avant qu'il soit défini et participe d'aucune forme.

62. DIOD. I, 7, 7 - Euripide, disciple d'Anaxagore le physicien, semble avoir les mêmes idées sur
l'origine du monde, lorsqu'il dit dans Ménalippe :
«Ainsi le ciel et la terre étaient confondus dans une masse commune, lorsqu'ils furent séparés l'un
de l'autre. Tout prenait vie et naissait à la lumière : les arbres, les volatiles, les animaux que la terre nourrit,
et le genre humain."

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63 AET. II, 1, 2 (D. 327) - Thalès,... Anaxagore, Platon, Aristote, Zénon : Le monde est un.

64. SIMPL. phys. 154, 29 - Anaxagore dit que le monde a été engendré en une seule fois du
mélange et reste en repos le reste du temps, ordonné par le Nous qui règne sur lui et qui le discrimine.

SIMPL. phys. 1121, 21 - Anaxagore, Archélaos et Métrodore de Chios semblent dire que le monde
est engendré depuis le commencement du temps. Ils disent que le mouvement a un commencement. Ils
disent qu'au commencement les choses étaient en repos, et que c'est le Nous qui a engendré le
mouvement par lequel le monde est engendré. Ils semblent avoir formé l'hypothèse d'un commencement
de la formation du monde en vue d'un ordre didactique.

65. AET. II, 4, 6 (D. 331) - Anaximandre, Anaximène, Anaxagore, Archelaos, Diogène, leucippe : le
monde est périssable.

66. AET. I, 29, 7 (D. 326b 7 n.) - Anaxagore, Démocrite et les Stoïciens : Le hasard est une cause
obscure pour la raison humaine; les événements sont dus soit à la nécessité, soit à la destinée, soit au
libre choix, soit au hasard, ou se produisent d'eux-mêmes. Le hasard est un nom donné à l'action non
coordonnée.

ALEX. de fato 2 (II, 165, 22 Bruns) - Anaxagore dit que rien ne vient du destin et que ce mot est
vide.

67. AET. II, 8, 1 (D. 337) - Diogène et Anaxagore ont dit qu'après la formation du monde et la
production des animaux de la Terre, le monde s'est incliné de lui-même vers le Midi, peut-être par un effet
de providence, pour que les différentes parties du monde devinssent les unes habitables, les autres
inhabitables suivant l'excès ou le tempérament de la chaleur et du froid.

68. ARIST., De caelo IV, 2; p. 309a 19 - Quelques-uns des philosophes qui ont nié l'existence du
vide, n'ont rien dit ni de la pesanteur ni de la légèreté; tels sont Anaxagore et Empédocle.

ARIST., phys. IV, 6; p. 213a 22 - Ceux qui s'efforcent de prouver qu'il n'y a point de vide, ont le tort
de ne point attaquer précisément l'idée que les hommes se font généralement de ce qu'ils appellent le vide,
mais les définitions erronées qu'ils en donnent. C'est ce que fait Anaxagore et ceux qui l'imitent dans son
procédé de réfutation. Ainsi, ils démontrent fort bien l'existence de l'air et toute la puissance de l'air, en
pressant des outres d'où ils le font sortir, et en le recevant dans des clepsydres.

69. [ARIST.] problem. XVI, 8; p. 914b 9 - Les phénomènes qu'on observe dans les clepsydres
peuvent, dans leur ensemble, venir de la cause que leur assigne Anaxagore, pour les expliquer. C'est bien
l'air emprisonné dans la clepsydre, qui produit ces phénomènes, et qui ne permet pas à l'eau d'y entrer,
quand on bouche l'ouverture supérieure. Cependant ce n'est pas l'air seul qui est absolument cause du
phénomène ; car si l'on plonge la clepsydre dans l'eau en la renversant, et en bouchant l'ouverture, l'eau
peut y entrer. Ainsi, Anaxagore n'a pas tout â fait expliqué la cause véritable de ce phénomène. C'est bien
l'air qui en est la cause, ainsi qu'il le dit; mais l'air poussé par son mouvement propre et y cédant sans que
rien le contraigne, est porté naturellement en ligne droite, comme tout autre élément. La clepsydre étant
donc tenue renversée, dans l'eau où elle plonge, l'air restant toujours en ligne droite sort, repoussé par l'eau,
à travers les trous opposés à ceux qui sont dans l'eau. Quand l'air se retire, l'eau entre. Mais si l'on plonge
la clepsydre toute droite dans l'eau, l'air, ne pouvant pas se retirer en ligne droite, parce que les trous
supérieurs de la clepsydre sont fermés, reste autour des premiers trous ; car il ne peut pas revenir
naturellement sur lui-même. Ce qui prouve bien que c'est en effet l'eau qui empêche l'air, devenu immobile,
de pouvoir sortir, c'est ce qui se passe dans la clepsydre elle-même. Si en effet on la remplit d'eau jusqu'au
sommet, et que, la prenant, on la retourne en tenant le goulot bouché, l'eau ne s'écoule plus par la bouche
du goulot. Même la bouche étant ouverte, l'eau ne s'écoule pas tout de suite par le goulot; mais ce n'est
qu'un peu plus tard qu'elle s'écoule, comme si elle n'était pas à la bouche du goulot, et qu'elle ne vînt qu'un
peu plus tard, quand le goulot est ouvert. Lorsque, au contraire, la clepsydre est droite et toute pleine, si l'on
ouvre le goulot, l'eau s'écoule sur-le-champ par l'étroit passage, parce qu'elle le touche et qu'elle ne touche
pas les extrémités du goulot. Ce n'est donc pas par la cause indiquée que l'eau entre dans la clepsydre ;
mais elle en sort quand le goulot est ouvert, parce que l'air qui est dans le goulot, étant agité en haut et en
bas, cause un très grand vide, ou peut être reçue l'eau de la clepsydre..Itant poussée vers le bas, et y
descendant. par elle-même, il est tout simple que l'eau s'écoule de force. L'air qui est en dehors de la
clepsydre et qui est mis en mouvement, est animé d'une force égale a celle de l'air qui l'a repoussé. Mais il

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finit par être plus faible que celui-là dans sa résistance, parce que celui-là s'écoule plus vite par l'étroit
goulot où il s'engage. Il coule alors plus vite et tombe plus fort sur l'eau du vase. Ce qui fait que l'eau ne sort
pas quand on bouche le trou, c'est que l'eau qui entre clans la clepsydre en repousse, avec force, l'air
qu'elle en fait sortir. La preuve, c'est le vent qui se produit alors en elle, et le gargouillement qu'il cause.
L'eau entrant, l'air, qui pousse avec force, entre avec elle dans le goulot. C'est ainsi que les bois qu'on
presse, ou l'airain qu'on chasse dans une ouverture, n'ont pas besoin d'un autre lieu, jusqu'à ce qu'ils soient
chassés en sens contraire, comme on chasse les clous qui se sont brisés dans un morceau de bois.
Quand on ouvre le goulot de la clepsydre, c'est là ce qui se passe, par les raisons qu'on vient de dire. N'est-
il pas probable que c'est par ces causes que l'eau ne s'écoule pas ? Ou est-ce parce que l'air sort avec
force et fait du vent? Le bruit qui se fait alors prouve bien que l'eau est attirée en haut par l'air, comme il
arrive dans bien d'autres cas. L'eau tout entière, étant attirée et ramassée sur elle-même, reste pressée par
l'air, jusqu'à ce qu'elle soit repoussée pie nouveau par lui. Mais le principe demeurant ce qu'il était, tout le
reste de l'eau y reste suspendue, comme une chose une et compacte. On conçoit bien d'ailleurs qu'il en
soit ainsi; car c'est une seule et même cause qui fait sortir un corps de sa place spéciale, et qui le
maintient hors (le cette place. C'est en plus de temps, il est vrai, si la force qui retient et celle qui est
retenue sont égales, ou si l'égal finit par être le plus fort. Or, c'est là ce qui arrive dans ce phénomène ; car
l'air y a plus de force que l'eau.

70. THEOPHR., de sens. 59 (D. 516) - On parle bien de ce qui tombe sous le toucher, comme le
lourd et le léger, le chaud et le froid; on dit, par exemple, que ce qui est dilaté et subtil est chaud, ce qui est
dense et grossier est froid ; c'est la distinction que fait Anaxagore entre l'air et l'éther.

71 AET. II, 13, 3 (D. 341) - Anaxagore : L'éther environnant est igné par essence et la force de son
mouvement révolutif a détaché de la terre des pierres qui, rendues incandescentes, ont formé les astres.

72. AET. II 20, 6 (D 349) - Anaxagore, Démocrite, Métrodore : Le Soleil est une masse ou une pierre
incandescente.

AET. II, 21, 3 (D. 351) - Anaxagore : (le soleil) Il est plus grand que le Péloponnèse.

AET. 23, 2 (D. 352) - Les retours du Soleil sont dus à la résistance de l'air vers le Nord; cet air
poussé par le Soleil et se condensant devient assez fort pour réagir.

73. XENOPH. Memor. IV, 7, 6-7 - En général, il empêchait de se préoccuper outre mesure des
corps célestes et des lois suivant lesquelles la divinité les dirige. II pensait que ces secrets sont
impénétrables aux hommes, et qu'on déplairait aux dieux en voulant sonder les mystères qu'il n'ont pas
voulu nous révéler : il disait qu'on courait le risque de perdre la raison en s'enfonçant dans ces spéculations,
comme l'avait perdue Anaxagore avec ses grands raisonnements pour expliquer les mécanismes des dieux.
Lorsque celui-ci, en effet, prétendait que le soleil est la même chose que le feu, il ignorait que les hommes
regardent facilement le feu, tandis qu'ils ne peuvent regarder le soleil en face, et de plus, que les rayons du
soleil noircissent la peau, effet que le feu ne produit pas : il ignorait aussi que la chaleur du soleil est
nécessaire à la vie et à l'accroissement des productions de la terre, tandis que celle du feu les fait périr :
quand il disait que le soleil est une pierre enflammée, il ignorait encore que la pierre, exposée au feu, ne
donne pas de flamme et ne résiste pas longtemps, tandis que le soleil ne cesse pas d'être de tout temps le
plus brillant de tous les corps.

ARIST., De caelo I, 3; p. 270b 24 - Anaxagore a, du reste, mal employé ce mot ; et il l'applique


faussement, puisqu'il confond l'éther avec le feu.

SIMPLIC. z. d. St. 119, 2. - (Aristote) accuse Anaxagore de faire une mauvaise étymologie du mot
éther le faisant venir du verbe αἴθειν qui signifie brûler et pour cela de se servir de ce mot à la place de "feu".

74. [ARIST..] Probl. XI, 33; p. 903a 7 - Pourquoi entend-on mieux la nuit que le jour ? N'est-ce pas
parce que, le jour, ainsi que le dit Anaxagore, l'air, échauffé par le soleil, siffle et fait du bruit, tandis que, la
nuit, il est en repos, à cause de la disparition de la chaleur ?

74. PLUT. quaest. conv. VIII, 3, 3; p. 722a - je mets en avant Anaxagore. Ce philosophe dit que le
soleil imprime à l'air un mouvement tremblant et convulsif, comme il se voit par cette petite limaille, par ces
fragments qui voltigent incessamment à travers les rayons de lumičre, et que quelques-uns appellent "tiles".
Il dit que ces atomes, en sifflant et en murmurant sous l'action de la chaleur, rendent les voix plus

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malaisées à entendre le jour, tandis que la nuit ils cessent de s'agiter et de retentir.

75 PROCL. in Tim. p. 624 Schn. - Platon nous a fourni la conception selon laquelle l'orbite (du
soleil et de la lune) dans l'univers serait commune. Mais ce n'est pas lui qui est à l'origine de cette
hypothèse, mais c'est Anaxagore qui le premier l'a imaginée, comme le dit Eudème.

76. PLAT. Crat. 409ab - Parce qu'il semble supposer comme une doctrine bien antérieure à la
sienne ce qu'il a récemment enseigné, (409b) que la lune reçoit sa
lumière du soleil.
Au dire des disciples d'Anaxagoras, cette lumière du soleil que réfléchit la lune est toujours nouvelle
et toujours ancienne ; car puisqu'il tourne sans cesse en l'éclairant, il lui envoie sans cesse une lumière
nouvelle; mais celle du mois qui précède est ancienne.

77. SCHOL. APOLL. I, 498 - Le même Anaxagore montre que la Lune est une région plate, d'où,
semble-t-il, le lion de Némée soit tombé

AET. II, 25, 9 (D. 356) - Anaxagore, Démocrite : La Lune est un corps solide incandescent qui
renferme des plaines, des montagnes et des vallées.

AET. II, 30, 2 (D. 361) - L'aspect de la Lune est dû à l'inégalité de la formation du mélange de froid et
de terrestre; elle a des parties élevées, d'autres basses, d'autres creuses. A l'élément igné est mélangé
l'élément nuageux, dont la qualité est de faire briller ce qui est dans l'ombre : d'où l'appelletion de
faussement brillante donnée à la lune.

AET. II, 28, 5 (D. 358) - Thalès est le premier qui dise que (la Lune) est éclairée par le Soleil.
Anaxagore le dit aussi.

A 77 /6 AET. II, 29, 6. 7 (D. 360) aus Posidonius. - Thalès, Anaxagore, Platon, Aristote, les
stoïciens, d'accord avec les mathématiciens : La lune parait s'obscurcir tous les mois lorsqu'elle se
rapproche du soleil, parce que celui-ci ne l'éclairé que d'un côté; quand elle s'éclipse, c'est qu'elle tombe
dans l'ombre de la terre qui se trouve alors entre les deux astres; le soleil au contraire est éclipsé par
l'interposition de la lune. Anaxagore, comme le dit Théophraste dit que l'éclipse peut être aussi l'effet de
l'interception de la lumière par des corps situés en dessous de la Lune.

78. AET. II, 16, 1 (D. 345) - Anaxagore, Démocrite, Cléanthe : Tous les astres se meuvent d'Orient
en Occident.

79. ACHILL. isag. in Arat. 1, 13; p. S. 40, 26 Maas. - Ni Anaxagore, ni Démocrite dans son Grand
Diacosme ne pensent que les astres sont des êtres vivants.

80. ARIST., Meteorol. I, 8; p. 345a 25 - Anaxagore et Démocrite assurent que la voie lactée n'est
que la lumière de quelques étoiles. Selon eux, le soleil dans sa course sous la terre n'éclaire pas certaines
étoiles. Celles qu'il éclaire perdent leur éclat et ne peuvent plus être visibles à cause de ses rayons
resplendissants ; celles au contraire qui par suite de l'interposition de la terre ne sont plus éclairées par le
soleil, produisent par leur lumière propre ce qu'on appelle la voie lactée.

AET. III, 1, 5 (D. 365 περὶ τοῦ γαλαξίου κύκλου) - Anaxagore : La Voie lactée correspond à la
partie du ciel où tombe l'ombre de la Terre, lorsque le Soleil passe au-dessous et n'éclaire pas tout autour.

81. ARIST., Meteorol. I, 6; p. 342b 25 - Anaxagore et Démocrite prétendent que les comètes sont
une conjonction de planètes ou d'astres errants, quand ils semblent se toucher les uns les autres par la
proximité où ils sont.

AET. III, 2, 2 (D. 366) - Anaxagore et Démocrite : Les comètes sont formées par le concours de
deux ou plusieurs étoiles dont les lueurs se réunissent.

82 AET. III, 2, 9 (D. 367) - Anaxagore dit que ce qu'on appelle étoiles filantes tombent du ciel comme
des étincelles : c'est la raison pour laquelle aussitôt elles s'éteignent.

83. SENEC. N.. qu.. VII, 5, 3 Charmander - Charimandre, dans son Traité des comètes, dit

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qu'Anaxagore vit briller au ciel une flamme extraordinaire, de la dimension d'une grosse poutre, et que le
météore dura plusieurs jours.

84. ARIST., Meteorol. II, 9 (περὶ ἀστραπῆς καὶ βροντῆς); p. 369b 14 (po 31 A 63) - Anaxagore
soutient que c'est une partie de l'éther supérieur, que ce philosophe appelle aussi du feu, et qui a été portée
de haut en bas.
Il ajoute que l'éclat de ce feu est l'éclair, que le bruit qu'il fait en s'éteignant et son sifflement c'est le
tonnerre, qu'il se produit réellement comme il semble se produire, et que l'éclair est antérieur au tonnerre.

AET. III, 3, 4 (D. 368) - Anaxagore : Lorsque le chaud tombe sur le froid (c'est-à-dire la partie
éthérienne sur l'aérienne), le bruit produit le tonnerre, la coloration contre la noirceur de la nuée donne
l'éclair, la quantité et la grandeur de la lumière font la foudre, le feu plus corporel le typhon, celui qui est
mêlé de nuée, le prestère.

84. SENEC. Natur. quaest. II, 12, 3 - Anaxagore prétend que ce feu émane insensiblement de
l'éther, et que de ces hautes régions embrasées il tombe une infinité de particules ignées qui couvent
longtemps au sein des nuages.

-- -- II, 19 - Anaxagore prétend que tout s'opère ainsi, quand l'éther envoie dans les régions
inférieures quelque principe actif : ainsi le feu, heurtant contre un nuage froid, produit le tonnerre : quand il
déchire la nue, il produit l'éclair ou bien la foudre, suivant qu'il a plus ou moins de force et de vivacité.

85. AET. III. 4, 2 (D. 371) - Anaxagore explique les nuages et la neige comme Anaximène; pour la
grêle, il pense que lorsque, des nuées congelées, il y a chute vers la Terre de parties déjà refroidies, elles
s'arrondissent par la longueur de la descente (?).

ARIST., Meteorol. I, 12; p. 348b 13 - car il prétend que ce phénomène se produit quand le nuage
monte dans l'air froid; et nous, nous soutenons que c'est quand il descend dans l'air chaud, et que ce
phénomène est d'autant plus fort que l'air est plus chaud.

ARIST., Meteorol. I, 12; p. 348a 14 - Aussi quelques-uns ont expliqué de la manière suivante la
cause de ce phénomène et de sa production. Quand le nuage s'est retiré dans la région supérieure, qui est
plus froide, parce que là cesse la réfraction des rayons solaires renvoyés de la terre, l'eau qui y parvient s'y
congèle; et ils ajoutent que ce qui fait que la grêle est plus fréquente en été et dans les lieux chauds, c'est
que la chaleur repousse alors les nuages plus loin de la terre.

86 AET. III, 5, 11 (D. 373 περὶ ἴριδος) - Anaxagore : L'arc-en-ciel est un reflet de la lumière solaire
sur un nuage épais, qui se montre toujours en face de l'astre réfléchi. Il explique d'une façon semblable les
parhélies que l'on observe sur le Pont-Euxin.

87. EXC. ASTRON. cod. Vatican. 381 (ed. Maass Aratea; p. 143) - La terre n'est ni concave
comme le dit Démocrite, ni plate comme le dit Anaxagore.

88. ARIST., De caelo II, 13; p. 295a 9 - Si donc la terre est maintenant forcément en repos et
immobile, c'est qu'elle a été portée aussi au centre, par la rotation. Du moins, c'est là la cause que tout le
monde assigne à ce phénomène, en empruntant cette explication au mouvement des corps dans les
liquides et aux faits qu'on observe dans l'air ; car toujours dans l'eau et dans l'air, les corps les plus gros et
les plus lourds sont portés au centre du tourbillon. C'est là ce qui a conduit tous les philosophes qui croient
que le monde a été créé, à soutenir que la terre s'est, par cette cause, portée vers le centre.

SIMPL. z. d. St. 511. - La plupart disent que la terre se trouve au centre, comme Emédocle,
Anaxagore, Anaximène, Anaxagore, Démocrite et Platon.

-- -- 520, 28 - Certains disent que la terre, soutenue par l'air sur lequel elle est posée, le coiffe
comme un couvercle parce qu'elle est plate et a la forme d'un tambour et ne consent pas à retomber. C'est
ce que semblent penser Anaximène, Anaximandre et Démocrite

89. ARIST., Meteorol. II, 7; p. 365a 14 - Au sujet des tremblements et mouvements de la Terre.

ARIST., Meteorol. II, 7; p. 365a 19 - Anaxagore dit donc que l'éther, qui par sa nature se porte en

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haut, venant à tomber en bas dans les profondeurs de la terre, la remue jusque dans ses entrailles. Les
parties supérieures, suivant lui, sont imprégnées par les pluies qui les enduisent ; et tout en admettant que
par sa nature la terre est partout également spongieuse, il croit que la sphère a dans sa totalité un haut et
un bas, le haut étant la partie que nous habitons, et le bas étant l'autre partie.

SEN. Nat.. qu.. VI, 9, 1 - Quelques philosophes attribuent les tremblements de terre au feu, mais ils
diffèrent sur son mode d'action. Anaxagore croit que la cause des orages est aussi celle des tremblements
de terre, c'est-à-dire qu'un vent introduit dans l'intérieur de la terre, et y rencontrant un air épais et condensé
en nuage, en brise le tissu, de même que, dans notre atmosphère, il briserait les nuées du ciel. Or, la
collision des nuages, la fuite rapide de l'air froissé qui s'échappe, allument un feu soudain qui se jette sur
tout ce qui s'offre à lui, cherche brusquement une issue, renverse tous les obstacles, jusqu'à ce que,
resserré dans quelque défilé, il trouve un passage pour revenir à l'air libre, ou qu'il s'en ouvre un par la
violence et la destruction.

90. AET. III, 16, 2 (D. 381 περὶ θαλάττης πῶς συνέστη καὶ πῶς ἐστι πικρά) - Les eaux
stagnantes à l'origine ont été chauffées par le Soleil dans sa course et, la partie plus subtile (?) ayant été
évaporée, le reste est devenu salé et amer.

ALEX in meteor. 67, 17 (auch aus Theoph. fr. 23 D. 495) - la troisième théorie au sujet de la mer
est que bien sûr l'eau qui s'infiltre à travers la terre et la délave devient salée parce que la terre renferme en
elle-mêm des substances salées. La preuve qu'ils en fournissaient est l'existence de mines de sel et de
nitre dans la terre. On trouve en beaucoup d'endroits de la terre des saveurs de ce genre; Anaxagore et
Métrodore soutinrent tous deux encore cette théorie.

91. AET. IV, 1, 3 (D. 228. 385, über die Urzache der Nilschwelle) - La crue du Nil vient de la
neige qui se forme en hiver dans l'Ethiopie et qui fond en été.

SEN. Nat.. qu.. IV, 2, 17 - Selon Anaxagore, les neiges des montagnes éthiopiennes se fondent à
cette époque et vont grossir le Nil; telle a été l'opinion de toute l'antiquité. Eschyle, Sophocle, Euripide
énoncent le même fait.

cfr = Hérodotos, Historiae II, 22 - Le troisième sentiment est le plus faux, quoiqu'il ait un beaucoup
plus grand degré de vraisemblance. C'est ne rien dire, en effet, que de prétendre que le Nil provient de la
fonte des neiges,

92. THEOPH. de sens. 27-30 (D. 507) - 27. D'après Anaxagore (Vors. 395, 9-396, 4). La sensation a
lieu par les contraires, car le semblable n'agit pas sur le semblable. Il tente de donner le détail particulier :
on voit par l'image sur la pupille; cette image ne se produit pas sur une couleur semblable, mais sur une
différente. Pour la plupart des animaux, la différence a lieu pendant le jour, pour quelques-uns c'est pendant
la nuit; aussi sont-ils clairvoyants dans l'obscurité. En général, c'est plutôt la nuit qui présente la même
couleur que les yeux, et l'image se produit de jour, parce que la lumière concourt à la former, et que la
couleur prédominante tranche davantage sur l'autre.
28. C'est de la même manière que le toucher et le goût discernent leurs objets ; car ce qui est
également chaud ou froid ne peut ni échauffer ni refroidir par son voisinage ; le doux ou l'acide ne se
perçoivent pas par eux-mêmes, mais le froid par le chaud, le potable par le salé, le doux par l'acide, chacun
suivant son défaut; car tout cela préexiste en nous. De même pour l'olfaction, qui accompagne la
respiration; pour l'audition, dans laquelle le bruit va jusqu'à l'encéphale; car l'os environnant est creux et le
bruit y pénètre.
29. Toute sensation est accompagnée de souffrance; ceci semble une conséquence de l'hypothèse,
car le contact de tout dissemblable est pénible. Cette souffrance devient sensible par la durée ou par l'excès
de la sensation, car les couleurs brillantes et les bruits excessifs sont pénibles et l'on ne peut pas les
supporter longtemps. Les plus grands animaux ont plus de sensibilité, et en général la sensation est
d'après la grandeur. Ceux qui ont des yeux grands, purs et brillants, voient les grands objets et de loin ;
avec de petits yeux, c'est le contraire.
30. De même pour l'ouïe; les grands animaux entendent les grands bruits et de loin; les bruits
moindres leur échappent; les petits animaux entendent au contraire les petits bruits et ceux qui sont
voisins. De même pour l'odorat; l'air subtil a une odeur, car on en sent une dans l'air chauffé et raréfié.
L'animal de grande taille qui respire entraîne en même temps le dilaté et le condensé, le petit animal ne
respire que le dilaté; aussi les grands animaux sentent-ils mieux. L'odeur est plus vive de près que de loin,
parce qu'elle est plus dense et qu'en se dispersant elle s'affaiblit. On peut presque dire que les grands

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animaux ne sentent pas une odeur subtile, ni les petits une forte.

-- -- 37 (D. 507) - Anaxagore a donc, comme j'ai dit, suivi là-dessus une croyance commune et
ancienne ; toutefois il a exposé une opinion particulière sur la perception du grand dans les organes des
sens, surtout par celui de la vue; quant aux sensations plus grossières, il ne les a point éclaircies.

-- -- 59 (D. 507) - ce sont même les seules dont Anaxagore ait parlé.

93. AET. IV, 3, 2 (D. 387 εἰ σῶμα ἡ ψυχὴ καὶ τίς ἡ οὐσία αὐτῆς) - Anaximène, Anaxagore,
Archelaos, Diogéne : L'âme est de nature aérienne.

AET. IV, 5, 11 (D. 392) - Pythagore, Anaxagore, Platon, Xénocrate, Cléanthe : L'intelligence
s'introduit en venant du dehors.

AET. IV, 7, 1 (D. 392n.) - Pythagore, Anaxagore et Diogène : l'âme est immortelle.

ARIST., Eth. Nicom. VII, 15; p. 1154b 7 - Le vivant souffre toujours, comme en témoignent les
physioloques qui disent que voir et entendre sont des choses douloureuses.

ASPAS. z. d. St. S. 156, 14. - Anaxagore disait que le vivant souffre toujours à causze des
sensations; Aristote qui n'est pas d'accord avec cette théorie, ne fait que de la mentionner : selon eux, le
vivant ne semblait pas souffrir toujours. Théophraste aussi accuse Anaxagore dans sa Morale, en disant
que le plaisir chasse la douleur qui en est le contraire...

AET. IV, 9, 16 (D. 398) - Anaxagore. Les sens sont trompeurs.

95. Cic. Acad. post. I, 12, 44 - mais à cause même de l'obscurité de ces hautes questions qui
avaient amené Socrate à confesser son ignorance; et déjà avant Socrate, Démocrite, Anaxagore,
Empédocle, presque tous les anciens philosophes, dont l'opinion fut qu'on ne peut rien connaître, rien
entendre, rien savoir; que les sens sont bornés; l'esprit, débile; la vie, trop promptement écoulée; et la vérité
(comme ledit Démocrite), profondément enfouie ; que les opinions et les conventions ont tout envahi; qu'il
n'y a plus de place pour la vérité; qu'en un mot, tout est couvert d'épaisses ténèbres.

96 AET. IV, 9, 1 (D. 396) - Anaxagore, Démocrite ... les sensations sont trompeuses.

97. SEXT. Pyrrh.. hypot. I, 33 - comme, lorsqu'à cette proposition, que la neige est blanche,
Anaxagoras opposait ce raisonnement, que la neige est de l'eau durcie, mais que l'eau est noire, et que par
conséquent la neige est noire.

CIC., Acad. II, 31, 100 - et, plus accommodant qu'Anaxagore il admettra que la neige soit blanche;
Anaxagore, non seulement niait qu'elle le fût, mais, sachant que l'eau était noire avant de se condenser en
neige, il n'admettait même pas qu'elle pût paraître blanche.

98. SCHOL. HOM.. (A) zu Π 161 - Eau noire : Anaxagore, puisqu'elle est noire. En effet la fumée
qui s'échappe de l'eau contenue dans les bûches est noire.

99. ARIST., de anima I, 2; p. 404a 25 - C'est encore de la même façon qu'Anaxagore prétend que
l'âme est la cause du mouvement, si c'est lui ou tel autre qui a dit que l'intelligence meut tout l'univers.

100. ARIST., de anima I, 2; p. 404b 1 - Pour Anaxagore, il est moins clair sur ce sujet. Ainsi il dit
souvent que l'intelligence est la cause du beau et du bien; mais, ailleurs, il dit aussi que l'intelligence est
l'âme, qu'elle est dans tous les animaux, grands et petits, bas et élevés. Cependant ou peut voir que, sous
le rapport de la pensée, ce qu'il appelle l'intelligence n'est pas du tout également réparti entre tous les
animaux, ni même entre tous les hommes.

ARIST., de anima I, 2; p. 405a 13 - Anaxagore semble distinguer l'âme et l'intelligence, comme


nous l'avons déjà dit plus haut, bien qu'il les emploie toutes deux, comme si c'était une seule nature :
pourtant il fait surtout de l'intelligence le principe de toutes choses.

ARIST., de anima I, 2; p. 405b 19 - C'est ainsi qu'il dit que, seule de tout ce qui est, l'intelligence

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est simple, sans mélange et pure. Il attribue à un même principe tout à la fois et de connaître et de mouvoir.
quand il avance que l'intelligence meut l'univers.

ARIST., de anima III, 4; p. 429a 18 - Par suite, pensant toutes choses, l'intellect doit
nécessairement être sans mélange comme le dit ANAXAGORE, afin de commander, c'est-à-dire de
connaître;

101 AET. V, 20, 3 (D. 432) - Anaxagore : Tous les animaux possèdent le logos de l'acte, mais non
celui de la parole, qui est comme l'intelligence et qu'on appelle l'interprète de celle-ci.

101a. PSELL. d. omnif. doctr. 15 (D. 432) - Anaxagore ne place pas le Nous comme une faculté
raisonnable chez tous les hommes : non parce qu'ils n'ont pas dde nature intelligente, mais ils n'en font pas
toujours usage. L'âme est définiepar deux attributs : mouvoir et connaître.

102 ARIST., de part. animal. IV, 10; p. 687a 7 - Anaxagore prétend que l'homme est le plus
intelligent des êtres parce qu'il a des mains ; mais la raison nous dit, tout au contraire, que l'homme n'a des
mains que parce qu'il est si intelligent. Les mains, en effet, sont un instrument; et la nature sait toujours,
comme le ferait un homme sage, attribuer les choses à qui est capable de s'en servir.

103 AET. V, 25, 2 (D. 437) - Le sommeil arrive par la fatigue de l'action corporelle; car c'est un effet
corporel, non psychique; la mort est la séparation de l'âme.

104. GALEN. de natur. facult. II, 8 (II, 107 K.; III, 179, 12 Helmr.) - Si on a bien fait de poser la
question, pourquoi ne pas examiner si le sang prend naissance dans le corps, ou s'il est disseminé dans
les aliments, comme le disent ceux qui soutiennent les homéoméries.

A 105 ARIST., pe part. anim. IV, 2; p. 677a 5 - Mais Anaxagore se trompe quand il suppose que la
bile est cause de maladies aiguës, lorsque, par suite de son abondance excessive, elle reflue vers le
poumon, les veines et les côtes, qu'elle remplit. En général, les animaux qui souffrent de ces affections
morbides n'ont pas de bile ; et c'est ce qu'on verrait clairement si l'on prenait la peine de les disséquer. La
quantité de bile qui se forme dans ces maladies et celle qui s'épanche n'ont pas le moindre rapport.

106 AET. IV, 19, 5 (D. 409) - La voix se produit par le choc du souffle sur ce qu'il y a de ferme dans
l'air; ce choc est suivi d'un renvoi vers les oreilles. C'est de la même façon que se produit l'écho.

107 ARIST., de generatione animalium IV, 1; p. 763b 30 - car les uns prétendent que cette
opposition opposition de sexe se trouve, dès le premier moment, dans les germes eux-mêmes ; et cette
opinion est celle d'Anaxagore et de quelques autres naturalistes. Selon eux, le mâle fournit la liqueur
spermatique ; la femelle fournit la place; le mâle vient de droite ; la femelle vient de gauche; et, dans la
matrice, les mâles sont aussi à droite, tandis que c'est à gauche que sont les femelles.

108. CENSOR. 6, 1 (D. 190) - d'après Anaxagoras, c'était le cerveau, d'où rayonnent tous les sens.

109. -- Censorinus 6, 2 - d'après Anaxagoras, qu'il y a dans la semence une chaleur éthérée qui
agence les membres.

110. -- 6, 3 (D. 191) - Anaxagoras, en effet, et beaucoup d'autres ont pensé qu'il prenait sa nourriture
par le cordon ombilical

111. -- -- 6, 8 - Anaxagoras pensait, lui, que les enfants ressemblaient à celui de leur père ou mère
qui avait fourni le plus de semence.

112 AET. V, 10, 23 (D. 430) - Les épicuriens disent que la génération des animaux se produit par
des changements mutuels. Ils sont en effet des parties du monde, comme le disent Anaxagore et Euripide.

Cfr. Chrysippos fr. 839 N. 2:


Très grande est la Terre et divin l'éther.
L'un est le père des hommes et des dieux.
L'autre, quand elle a reçu les pluies
distillées par l'Auster, enfante les mortels;

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elle produit aussi leur nourriture et les troupeaux de bêtes
aussi l'a-t-on crue non sans raison la mère de toutes choses.
les produits de la terre à la terre retournent
mais tout ce qu'à produit l'Ether comme semence
retourne de nouveau dans la voûte des cieux.
Et des produits soumis à la génération
nul ne meurt : car en les dissociantle Nous
Au jour produite bientôt une forme nοuvelle.

113. IRENAEUS II, 14, 2 (D. 171) - Mais Anaxagore qui fut aussi surnommé l'Athée soutint
dogmatiquement que les animaux ont été créés par des semences tombées du ciel.

114 ARIST., de genera. anim. III, 6; p. 756b 13 - il y a des naturalistes qui ont prétendu que c'est
par la bouche que s'accouplent les corbeaux et les ibis, et que, parmi les quadrupèdes, la belette met bas
par la bouche également. Telle est l'opinion d'Anaxagore et de quelques autres naturalistes ; mais ce sont
là des opinions par trop naïves et par trop irréfléchies.

115 ARIST., de respir. 2; p. 470b 30 - Anaxagore et Diogène n'ont expliqué le mécanisme de cette
fonction que pour les poissons et les coquillages. Ainsi, Anaxagore croit que les poissons rejettent l'eau par
leurs branchies, et hument l'air qui vient alors dans leur bouche.

116. PLUT, Quaest. phys. 1; p. 911d - Car une plante, suivant Platon, (911d) Anaxagore et
Démocrite, est un animal terrestre. De ce qu'elle nourrit et abreuve les plantes marines, aussi bien que les
poissons,

THEOPHR. H. plant. III, 1, 4 - Anaxagore dit que l'air possèdr des semences de toutes les choses
et que celles-ci emportées par l'eau engendrent les plantes.

[ARIST.] de plant. I, 1; p. 815a15 (21 A 70, 8. 164, 33) - Anaxagore dit que les plantes sont mues
par le désir, qu'elles ont des sentiments, de la joie et de la tristesse. Anaxagore dit qu'elles sont des
animaux, qu'elles sont tristes et gaies, prenant comme preuve le renouvellement des feuilles.

-- -- 1; 815b16 (c. 2) - Anaxagore disait qu'elles ont une intelligence et un intellect.

-- -- I, 1; 816b26 (c. 5) - Anaxagore aurait pu dire qu'elle a un souffle (elle respire)

-- -- I, 1; 817a23 (c. 6) - Le principe de la nourriture des plantes est la terre et le soleil le principe de
la génération des fruits. Et Anaxagore a dit que c'est pour cela que le froid qu'elles contiennent est
engendré par l'air, et Lichéon que la terre est la mère des plantes et le Soleil leur père.

FRAGMENTE ÜBER DIE NATUR.

1. (1 Schaubach) SIMPLIC. phys. p. 155, 23 - Qu'Anaxagore dit que les homéomères infinis en
nombre viennent de la discrimination d'un seul mélange, tout étant dans tout, et chaque chose devant son
caractère extérieur à l'élément qui prédomine, est clairement exprimé au début du premier livre de la
Physique :
Toutes choses étaient confondues ensemble, infinies en nombre et en petitesse; car l'infiniment petit
existait. Mais, toutes choses étant ensemble, aucune n'apparaissait, par suite de sa petitesse; tout était
occupé par l'air et par l'éther, qui sont tous deux infinis ; car de toutes les choses, ce sont celles-là qui
l'emportent par le nombre et par le volume.

2. (2) -- -- 155, 30 (nach B 1) - Et un peu plus loin :


Et en effet l'air et l'éther se dégagent de la masse qui nous environne, et cette masse est infinie en
quantité.

3. (5) -- -- 164, 16 - Et que dans les principes il n'y a ni de très petit ni de très grand.
Par rapport au petit, ... grande et petite."
Car si tout est dans tout et si tout se discrimine de tout, et si quelque chose de plus petit encore est
discréminé ce ce qui semble très petit, alors en même temps quelque chose de très grand peut se trouver

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discriminé de quelque chose plus grand encore. Il le dit clairement :
" En tout il y a une part de tout, sauf du Nous; mais il y a des êtres où le Nous existe aussi."
Et de nouveau :
"Les autres choses .. à aucun autre"
Et autre part :
Et comme il y a en pluralité,... choses distincte."
Anaxagore pense que chacun des homéomères sensibles est engendré et tire son caractère
destructif de la compositions de ses semblables
Il dit en effet :
"il n'y a, par ailleurs, aucune chose qui soit semblable à aucune autre, mais chacune est pour
l'apparence ce dont elle contient le plus."

Par rapport au petit, il n'y a pas de minimum, mais il y a toujours un plus petit, car il n'est pas
possible que l'être soit anéanti par la division. De même, par rapport au grand, il y a toujours un plus grand,
et il est égal au petit en pluralité, et en elle-même chaque chose est à la fois grande et petite.

4. (3. 10. 4) -- -- 34, 28 - Au début du premier livre de sa Physique Anaxagore dit ceci :
"cela étant... ailleurs"
Pour certains il semblera peut-être qu'il ne compare pas la discrimination vers le Nous avec celle de
la génération, mais celle des régions où nous habitons avec les autres régions de la terre. Mais sur les
autres lieux il n'aurait pas dit :
" ils ont le soleil, la lune et le reste comme nous;"
et
"germes de toutes choses et ayant des formes"

-- -- 156, 1 - Et un peu plus loin :


"Cela étant ainsi .. aucune ne ressemble à l'autre"

-- -- 34, 21 - "Avant la distinction, toutes choses étant confondues ensemble, aucune couleur
n'apparaissait; il y avait empêchement par suite du mélange de toutes les choses, de l'humide et du sec, du
chaud et du froid, du lumineux et de l'obscur, de la terre en grande quantité et des germes en nombre infini
n'ayant aucune ressemblance entre eux; car des autres choses aucune ne ressemble à l'autre."

-- -- 157, 9 - Et ayant dit :


"que dans tous les composés coexiste un grand nombre de (parties) de toute sorte, germes de
toutes choses et ayant des formes, des couleurs et des saveurs de tout genre"
et que des hommes se sont formés, ainsi que tous les autres êtres vivants qui ont une âme il
poursuit :
"ces hommes ont des villes qu'ils habitent et des champs qu'ils cultivent comme nous; ils ont le
soleil, la lune et le reste comme nous; la terre leur produit en abondance toutes sortes de plantes; ils
récoltent les plus utiles et s'en servent pour leurs besoins"
et que chez nous il y a une autre ordonnance du monde à celle que nous connaissons il le montre
clairement quand il dit :
"comme chez nous"
et il le dit plusieurs fois.. Et qu'il ne pense pas au monde sensible mais d'un autre antérieur à celui
dont il veut parler, il le montre :
"ils récoltent les plus utiles et s'en servent pour leurs besoins."
il ne dit pas ils se servaient mais ils se servent. . Il ne dit pas maintenant quand il dit que dans les
autres régions les conditions de vie étaient semblables aux nôtres : il ne dit pas :
Chez eux il y avait un Soleil et une Lune comme chez nous.
Mais :
Un Soleil et une Lune comme chez nous.
Comme s'il parlait d'autres choses. Rechercher si c'est ce qu'il a voulu dire ou autre chose est digne
d'intérêt.

3. Cela étant ainsi, il faut croire que dans tous les composés coexiste un grand nombre de (parties)
de toute sorte, germes de toutes choses et ayant des formes, des couleurs et des saveurs de tout genre (4.
init.).

10. Des hommes se sont formés, ainsi que tous les autres êtres vivants qui ont une âme; ces

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hommes ont des villes qu'ils habitent et des champs qu'ils cultivent comme nous; ils ont le soleil, la lune et
le reste comme nous; la terre leur produit en abondance toutes sortes de plantes; ils récoltent les plus
utiles et s'en servent pour leurs besoins.[3] J'ai dit cela sur la séparation, parce que ce n'est pas seulement
pour nous qu'elle a dû se faire, mais elle a dû avoir lieu ailleurs (4, p. 401, 1-6).

4. Avant la distinction, toutes choses étant confondues ensemble, aucune couleur n'apparaissait; il y
avait empêchement par suite du mélange de toutes les choses, de l'humide et du sec, du chaud et du froid,
du lumineux et de l'obscur, de la terre en grande quantité et des germes en nombre infini n'ayant aucune
ressemblance entre eux; car des autres choses aucune ne ressemble à l'autre. Cela étant ainsi, il faut
croire que dans tout coexistent toutes choses (4, p. 401, 10-17).

5. (14) -- -- 156, 9 - Il dit qu'il n'y a ni génération ni corruption dans les homéomères, mais qu'elles
restent toujours les mêmes : il le montre clairement :
Après cette séparation de toutes choses, il faut savoir que le tout n'est en rien ni plus grand ni plus
petit. Car il n'est pas possible qu'il y ait plus que le tout, mais le tout est toujours égal à lui-même.
Voià ce qu'il dit du mélange et des homéomères.

6. (12) -- -- 164, 25 (nach B 12 S. 318, 6) - Et ailleurs il dit :


Et comme il y a en pluralité, égalité de sort entre le grand et le petit, il peut, de la sorte, y avoir de
tout en tout, et rien ne peut être isolé, mais tout participe de tout. Puisqu'il n'y a pas de minimum, il ne peut
être isolé et subsister à part soi, mais, encore maintenant comme au commencement, toutes choses sont
confondues. En tout il y a pluralité et, dans le plus grand et dans le moindre, toujours égalité de pluralité
des choses distinctes

7. (0) -- de caelo 608, 24 - Après :


Toutes choses étaient confondues ensemble, infinies en nombre et en petitesse
et
Cela étant ainsi, il faut croire que dans tout coexistent toutes choses
Sans dout illimité pour lui est ce qui est imperceptible et inconnaissable. Il le montre par ce qui suit.
De sorte que nous ne pouvons savoir ni par le calcul ni par l'expérience la foule des choses
discriminées.
Il montre sa conception de leur limitation spécifique quand il dit que le Nous connaît tout. Or si tout
était vraiment illimité, il serait inconnaissable. La connaissance en effet délimite et définit le connu. Il dit:
Ce qui est mêlé, ce qui est distinct et séparé, le nous en a toujours eu connaissance complète; il a
tout ordonné comme il devait être, tout ce qui a été, est maintenant et sera plus tard,

8. (11) -- phys. 175, 11 - Anaxagore dit :"mais il n'y a jamais distinction complète, séparation
absolue entre une chose et une autre" parce que tout est en tout, et ailleurs
il n'y a pas eu un coup de hache pour retrancher le chaud du froid ou le froid du chaud.

-- -- 176, 28 - Et aussi ailleurs il dit :


Les choses qui sont dans le monde unique ne sont pas isolées ; il n'y a pas eu un coup de hache..
8 - Les choses qui sont dans le monde unique ne sont pas isolées ; il n'y a pas eu un coup de hache
pour retrancher le chaud du froid ou le froid du chaud.

9 . (21) -- -- 35, 13 (nach B. 4) - Ecoute ce qu'il dit un peu plus loin quand il fait la discrimination des
deux
C'est ainsi que les choses en révolution se séparent par la force de la vitesse. Car la force est
produite par la vitesse, et leur vitesse ne ressemble en rien à celle des choses qui sont maintenant chez les
hommes ; elle est multiple à un haut degré.

10. (0) SCHOL. IN GREGOR. XXXVI, 911 Migne - Anaxagore, trouvant l'ancien dogme que rien ne
naît de rien, enleva la génération et introduisit à sa place la séparation (discrimination). Il n'hésitait pas à
dire que tout se mêle à tout et que la séparation (discrimination) causait la croissance. Une seule semence
renferme les cheveux, les ongles, les veines, les artères, les nerfs et les os : la petitesse les rend invisibles,
mais la séparation (discrimination) petit à petit les fait grandir.
Comment donc, dit-il, un cheveu pourrait-il naisse d'un non cheveu, et la chair de la non chair ?
Non seulement cela concerne les corps mais aussi les couleurs : il y a du noir dans le blanc et du
blanc dans le noir. Pour le poids il disait de même : il y a du lourd dans le léger et du léger dans le lourd.

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11. (7. 15) SIMPL. phys. 164, 22 - Il dit clairement :
En tout il y a une part de tout, sauf du Nous; mais il y a des êtres où le Nous existe aussi.

12. (8. 9. 13) -- -- 164, 24 (nach B 11) - Et de nouveau il dit :


"Les autres choses... aucune chose"

-- -- 156, 13 (nach B 5) - Au sujet du Nous il écrit :


"Le Nous tout entier est... de ce dont elle contient le plus"

12 - Les autres choses participent de tout; seul le nous est infini, agissant par lui-même, sans
mélange avec aucune chose; il subsiste seul isolé à part soi. Car s'il n'était pas à part soi, mais mêlé à
quelque autre chose, il participerait de toutes choses, en tant que mêlé à celle-là, puisqu'en tout il y a une
part de tout, ainsi que je l'ai déjà dit ; et ce mélange l'empêcherait d'actionner chaque chose, comme il peut
le faire, étant isolé à part soi. C'est, de toutes choses, ce qu'il y a de plus subtil et de plus pur; il possède
toute connaissance de tout et sa force est au plus haut degré. Tous les êtres animés, grands et petits, sont
actionnés par le nous; mais, dès le commencement, c'est lui qui a produit la révolution générale et en a
donné le branle. Tout d'abord cette révolution n'a porté que sur peu de chose, puis elle s'est étendue
davantage et elle s'étendra encore, toujours de plus en plus. Ce qui est mêlé, ce qui est distinct et séparé,
le nous en a toujours eu connaissance complète; il a tout ordonné comme il devait être, tout ce qui a été,
est maintenant et sera plus tard, et aussi cette révolution même qui entraîne les astres, le Soleil, la Lune,
l'air et l'éther, depuis qu'ils sont distincts. C'est cette révolution qui a amené leur distinction, et qui distingue
aussi le dense du dilaté, le chaud du froid, le lumineux de l'obscur, le sec de l'humide. Il y a beaucoup de
parts dans beaucoup de choses; mais il n'y a jamais distinction complète, séparation absolue entre une
chose et une autre, sauf pour le nous. Tout le nous est semblable, le plus grand et le plus petit; il n'y a, par
ailleurs, aucune chose qui soit semblable à aucune autre, mais chacune est pour l'apparence ce dont elle
contient le plus.

13 . (18) -- -- 300, 27 - Alexandre, dit-il, n'a pas parlé d'Anaxagore, nien qu'il ait placé le Nous dans
les principes, sans doute parce qu'il ne l'utilisait pas dans la génération. Mais il l'utilise clairement, puisqu'il
dit que la génération n'est rien d'autre que séparation (discrimination), que cette séparation naît du
mouvement, que le Nous est la cause du mouvement. Voilà ce que dit Anaxagore :
Quand le Nous a eu commencé à mouvoir, dans tout ce qui a été mû il y a eu distinction; jusqu'où
s'étendait le mouvement dû au nous, jusque-là s'est étendue la séparation; mais la révolution des choses
ainsi mues et séparées les a fait se séparer encore davantage .

14. (23). -- -- 157, 5 - Qu'il donne comme hypothèse d'une mise en ordre du monde en deux temps :
l'intellligible et le sensible provenant de l'intelligible, cela est évident par ce que je viens de dire et par ce qui
suit :
Le nous se trouve certainement, maintenant comme toujours, là où sont toutes les autres choses,
dans la masse environnante, dans les choses séparées et dans celles qui se séparent.

15. (19) -- --. 179, 3 (nach B 12) - Et un peu plus loin.


Le dense, l'humide, le froid, l'obscur se sont concentrés là où est maintenant la terre ; le dilaté, le
chaud, le sec et le lumineux se sont retirés vers le haut de l'éther.

16. (20) -- -- 179, 6 (nach B 15) - Il dit que les éléments premiers les plus simples se décomposent,
mais que de plus complexes, tantôt se rassemblent pour former des composés, tantôt se décomposent
pour former la terre. Il dit en effet :
"de ce... le froid."

-- -- 155, 21 - Anaxagore dans le premier livre de Physique


" car .. l'eau"
De ce qui s'est ainsi séparé, la terre reçoit sa consistance solide; car par le froid, l'eau se dégage
des nuées, la terre de l'eau, les pierres se concrétionnent de la terre, en s'écartant d'avantage de l'eau.

17. (22) -- -- 163, 18 - Anaxagore dit clairement dans le premier livre de Physique que génération et
corruption ne sont que composition et décomposition :
Les Hellènes ne jugent pas bien du devenir et du périr; car aucune chose ne devient ni ne périt, mais
elle se mêle ou se sépare de choses qui sont. Ainsi on dirait à bon droit « se composer » au lieu de «
devenir » et « se décomposer » au lieu de « périr ».

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18 . (0) PLUT., de fac. in orb. lun. 16; p. 929b - Notre ami, dans cette dispute, ayant démontré
cette assertion d'Anaxagore, que la lune reçoit du soleil ce qu'elle a de clarté, il fut fort applaudi.

19. (0) SCHOL. HOM. BT zu P 547 - Anaxagore dit :


Nous appelons Iris le réflexion du soleil sur les nuages. C'est donc un signe de tempête. L'eau qui
dans le nuage produit le vent ou fait pleuvoir.

21. (25) SEXT. VII, 90 - Anaxagore le plus grand physiologue rejette les sens comme étant faibles :
Nous ne sommes pas capable de juger de la vérité à cause de la faiblesse de ceux-ci.
Pour convaincre de leur manque de confiance, il allègue l'insensible dégradé des couleurs. Si nous
prenoons deux couleurs, la blanche et la noire et qu'ensuite nous versions goutte à goutte de l'un dans
l'autre, la vue ne pourrait pas discerner le changement graduel, bien qu'ils existassent dans la nature.

21a (0) SEXT. VII, 140 (cod. Laur. 85, 19) - Diotime disait que selon Démocrite il y a trois critères.
Celui de la perception des choses invisibles : les phénomènes.
Les Phénomènes sont la vue des choses invisibles.
Comme dit Anaxagore (phrase que Démocrite loue).

21b. (p. 188) PLUT. de fort. 3; p. 98f - Non ; au contraire, sur tous ces points il leur est très
inférieur. Mais, aidé de l'expérience, de la mémoire et de l'adresse, comme dit Anaxagoras, il les fait tous
servir à ses besoins ; il prend leur lait et leur miel, il dispose à son gré de tout ce qui leur appartient.

22. (p. 183) ATHEN., Epitome II; p. 57d - Anaxagore dans "les livres sur la Physique":
Ce qu'on appelle lait d'oiseau est le blanc des oeufs.

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Notes

[1] Cf. supra, p. 48, et n. 1 : cette date est inadmissible pour l'acmé d'Anaxagore, étant celle de sa mort.
Diels modifie ici le texte de façon à lui faire dire : « il florissait en.... et mourut Ol. 88, 1 », correction que
Paul Tannery acceptait certainement d'avance.

[2] Les chiffres gras, entre parenthèses, renvoient aux numéros des fragments dans Diels, p. 399-410

[3] Anaxagore paraît, dans ce fragment, parler de la Lune ou d'un autre monde (Simpl. in Phys., 35).

[4] Ce fragment se rapporte à l'organisation qui continue à s'étendre au-delà du ciel, la révolution générale
gagnant toujours de plus en plus; c'est ce que marquent encore les derniers mots du fragment suivant.

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Annexes

· BIOGRAPHIE

· NOTE DE L'EDITEUR
©Editions du Canthare 2013, v.1.0

Biographie
ANAXAGORE

(traduction de Charles Zévort, Vies et doctrines des philosophes de l'Antiquité de Diogène Laërce, Livre II,
Chapitre III)

Anaxagore, de Clazomène, fils d'Hégésibulus, ou d'Eubulus, eut pour maître Anaximène. Il ajouta le
premier l'intelligence à la matière. Son livre, écrit avec autant de noblesse que d'élégance, commence ainsi
: « Tout était confondu ; l'intelligence vint et établit l'harmonie. » C'est là ce qui lui fit donner le surnom
d'Intelligence, Timon, dans les Silles, s'exprime ainsi sur son compte :
On a placé Anaxagore au rang des héros les plus illustres ; on l'a surnommé Intelligence, parce que,
selon lui, c'est l'intelligence qui rassembla tout à coup les éléments épars, et au chaos substitua
l'harmonie.
Sa naissance et ses richesses lui assignaient un rang élevé ; mais il se distingue surtout par sa
grandeur d'âme qui le porta à abandonner à ses proches l'héritage paternel. Comme ils lui reprochaient un
jour de négliger ses biens : « Eh quoi ! dit-il, que ne les soignez-vous. » Il finit par les abandonner
complétement et se livra tout entier à la contemplation de la nature, sans s'occuper jamais des affaires
publiques. Quelqu'un lui ayant dit à ce sujet : « Tu ne t'inquiètes point de ta patrie. — Prends garde,
répondit-il, je suis tout entier à ma patrie ; » et en même temps, il montrait le ciel.
On dit qu'il avait vingt ans lorsque Xerxès passa en Grèce, et qu'il vécut soixante-douze ans.
Cependant Apollodore assure, dans les Chroniques, qu'il était né dans la soixante-dixième olympiade[1], et
qu'il mourut la première année de la soixante-dix-huitième. Il commença à philosopher à Athènes, sous
l'archontat de Callias[2], à l'âge de vingt ans, suivant Démétrius de Phalère, dans la Liste des archontes, et
il passa trente années dans cette ville.
Il disait que le soleil est une pierre enflammée et qu'il est plus grand que le Péloponèse ; — opinion
que l'on attribue aussi à Tantale ; — que la lune est habitée et renferme des montagnes et des vallées. Les
principes des choses sont les homéoméries ou particules similaires : de même que l'or est formé de petites
paillettes d'or, de même aussi tous les corps sont composés de corpuscules de même nature qu'eux.
L'intelligence est le principe du mouvement. Les corps les plus lourds, comme la terre, se portent en bas ;
les plus légers, comme le feu, en haut ; l'air et l'eau au milieu. Par suite de cette disposition, la mer
s'étendit sur la surface de la terre, lorsque, sous l'influence du soleil, les éléments humides se furent
séparés des autres. Les astres, à l'origine, avaient un mouvement circulaire horizontal, l'étoile polaire se
trouvant toujours au zénith de la terre ; mais, plus tard, la voûte célestes s'est inclinée tout entière. La voie
lactée est produite par la réflexion de la lumière solaire, lorsqu'aucun astre ne vient en éclipser l'éclat. Les
comètes sont un assemblage d'étoiles errantes qui jettent des flammes. Les étoiles filantes sont comme
des étincelles détachées de l'air. Les vents résultent de la raréfaction de l'air sous l'action du soleil. Le
tonnerre est produit par le choc des nuages ; l'éclair par leur frottement. La terre tremble lorsque l'air
pénètre dans ses entrailles.
Les animaux ont été produits à l'origine par l'humidité, la chaleur et l'élément terreux ; ils se sont
ensuite reproduits eux-mêmes ; le mâle se forme à droite, la femelle à gauche.

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On raconte qu'il avait prédit la chute d'une pierre qui tomba à Ægos-Potamos, en annonçant qu'elle
tomberait du soleil ; on dit aussi que c'est pour cela que, dans le Phaéton, Euripide, son disciple, appelle le
soleil une masse d'or. Un jour il se présenta à Olympie, par un beau temps, couvert d'une peau, comme s'il
allait pleuvoir, et il plut en effet. Quelqu'un lui ayant demandé si la mer couvrirait un jour les montagnes de
Lampsaque : « Oui, dit-il, si le temps ne manque pas. » On lui demandait un jour pour quelle fin il était né :
« Pour contempler, dit-il, le soleil, la lune et le ciel. » Une autre fois on lui disait qu'il était privé de la société
des Athéniens : « Non, reprit-il, ce sont eux qui sont privés de la mienne. »
Ayant vu le tombeau de Mausole[3], il s'écria : « Un tombeau élevé à grands frais est une fortune
transformée en pierre. » Comme on le plaignait de mourir sur une terre étrangère : « Partout, dit-il, la route
est la même pour descendre aux enfers. »
Il paraît être le premier, s'il faut en croire les Histoires diverses de Phavorinus, qui ait vu une pensée
morale dans le poème d'Homère et lui ait assigné pour but la vertu et la justice. Cette opinion fut développée
par Métrodore de Lampsaque, son ami, qui le premier aussi fit une étude sérieuse des théories physiques
d'Homère. Anaxagore est aussi le premier qui ait écrit un ouvrage.[4]
Silénus raconte, au premier livre des Histoires, qu'une pierre tomba du ciel sous l'archontat de
Dimylus, et à ce sujet il dit que, suivant Anaxagore, le ciel tout entier est formé de pierres, que cette masse
est maintenue par la rapidité du mouvement, et que, le mouvement cessant, elle s'écroulerait aussitôt.
Son procès est diversement rapporté[5] : « Sotion dit, dans la Succession des philosophes, qu'il fut
accusé d'impiété par Cléon, pour avoir dit que le soleil était une pierre incandescente, et condamné à une
amende de cinq talents et à l'exil, quoique Périclès, son disciple, eût pris sa défense. Satyrus dit au
contraire, dans les Vies, que Thucydide, adversaire politique de Périclès, l'accusa tout à la fois d'impiété et
de trahison[6], et le fit condamner à mort, en son absence. Comme on lui annonçait en même temps sa
condamnation et la mort de ses enfants, il dit sur le premier point : « La nature avait depuis longtemps
prononcé cet arrêt contre mes adversaires et contre moi ; » et à l'égard de ses enfants : « Je savais que je
les avais engendrés mortels. » D'autres attribuent cette dernière réponse, soit à Solon, soit à Xénophon.
Démétrius de Phalère rapporte aussi, dans le traité de la Vieillesse, qu'Anaxagore ensevelit ses enfants de
ses propres mains. Hermippe, dans les Vies, rapporte autrement son procès : on l'emprisonna d'abord pour
le faire mourir ; mais Périclès, s'étant présenté au peuple, demanda si l'on avait quelque chose à blâmer
dans sa propre conduite ; comme on ne répondait rien, il s'écria : « Eh bien ! je suis disciple de cet homme
; gardez-vous de le mettre à mort sur d'injustes calomnies ; mais suivez mes conseils, et renvoyez-le
absous. » On le renvoya en effet ; mais il ne put supporter cet affront et se donna la mort. Hiéronymus dit,
au second livre des Mémoires divers, que Périclès l'amena devant les juges amaigri et exténué par la
maladie, et qu'il obtint son acquittement plutôt de la pitié que de la justice du tribunal. Tels sont les récits
accrédités au sujet de sa condamnation.
On croit que son inimitié contre Démocrite avait pour principe le refus qu'avait fait celui-ci de
l'admettre à ses entretiens[7]. Il se retira à Lampsaque où il mourut. Les magistrats de la ville l'ayant
interrogé sur ce qu'il voulait qu'on fît en sa faveur, il demanda que tous les ans, le mois de sa mort fut un
mois de repos et de fête pour l'enfance, coutume qui se conserve encore aujourd'hui. Après sa mort, les
habitants de Lampsaque lui rendirent les honneurs funèbres et gravèrent sur son tombeau une inscription
ainsi conçue :
Ici repose celui des hommes qui dans l'étude des phénomènes célestes approcha le plus de la
vérité, Anaxagore.
Voici la mienne :
Anaxagore avait dit que le soleil est une pierre incandescente ; on le condamna à mort. Périclès son
ami le sauva ; mais lui-même s'arracha la vie par une faiblesse peu digne d'un philosophe.
Il y a eu trois autres Anaxagore, qu'il ne faut pas confondre entre eux : un rhéteur de l'école
d'Isocrate ; un sculpteur cité par Antigone, et un grammairien de l'école de Zénodote.

NOTES

[1] L'an 500. Tous les témoignages s'accordent en faveur de cette date.
[2] En fixant la naissance d'Anaxagore à la première année de la soixante-dixième olympiade, c'est
Calliades qui était archonte lorsqu'il avait vingt ans, la première année de la soixante-douzième olympiade.
[3] Le tombeau de Mausole ne fut élevé que longtemps après la mort d'Anaxagore.
[4] Cet ouvrage était intitulé περὶ Φύσεως, de la Nature. Simplicius nous en a conservé de nombreux
fragments dans les Commentaires sur la Physique et le traité du Ciel d'Aristote. Du reste il n'est pas vrai
qu'Anaxagore ait le premier composé un ouvrage ; Anaximène, Parménide, Héraclite et plusieurs autres
avaient écrit avant lui sur la nature.
[5] Voir à ce sujet la thèse sur Anaxagore (Zévort, 1843 ), p. 15 et suiv.

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[6] Mot à mot de Médisme,
[7] Diogène de Laërte, au livre IX, ch. xxxiv, intervertit les rôles et dit que c'était Anaxagore qui avait
repoussé les avances de Démocrite.

Note de l'Editeur

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