Vendredi 16 février 2018 : Apprendre ce que peuvent faire les

mains
Nos hôtes ont attendu notre arrivée ou presque pour établir le programme de cette
semaine : nous sommes dans des régions où le temps et les glaces décident. Pas de
leçon de pêche au programme donc cette année, il ferait trop froid pour rester
longtemps sur la glace pour les jeunes, mais des activités intérieures pour nous
montrer que l'on peut avoir à faire ici l'hiver aussi.
Au programme de cette matinée du vendredi ? Activités manuelles, sous le patronage
des anciens et à l'attention également des enfants de l'école. Une jeunesse aussi
connectée aux téléphones portables et/ou jeux vidéos que la jeunesse européenne, et
pour laquelle le pays se préoccupe de maintenir les savoir-faire d'une culture
ancestrale. L'élégance et l'ingéniosité simple omniprésentes ne cessent d'émerveiller.
Les garçons travaillent à construire des objets utiles de tous les jours : comprendre la
fabrication du tendeur de peau de phoque en bois en en fabriquant un modèle réduit,
et… passer d'une corne de caribou à un manche de décapsuleur de bouteille.

Louise, une ancienne enseignante de l'école aujourd'hui à la retraite, est là pour

accompagner l'autre groupe dans la fabrication d'objets décoratifs en peau. Il reste
tout simplement inimaginable de comprendre comment elle fait pour obtenir des fils
de cuir de deux millimètres d'épaisseur et de la largeur d'un fil de scoubidou à partir
de ce que nous voyons sécher dans la neige devant les maisons, mais le résultat est là.
Atelier couture fine donc dans l'autre salle, les adultes se prenant à l'activité avec joie
comme tous les jeunes présents. Elle a également
apporté des peaux travaillées par «Great
Greenland » (l'équivalent de la maison Dior pour le
pays), pour nous montrer un autre dérivé de cette
matière première. Les jeunes filles de l'école s'y
découpent de quoi fabriquer un petit porte-
monnaie, les travailleurs de la glace d'ici affirmant
que ces peaux traitées chimiquement n'ont
malheureusement plus les qualités d'étanchéité et
de chaleur dans les grands froids de celles qu'ils
utilisent eux.
Pause après le déjeuner à l'école, à laquelle tout le monde se retrouve à 6h pour la
soirée de l'école. Les élèves ont déjà commencé à métamorphoser leur salle de classe
avant l'arrivée des invités : tandis que les enseignants s'affairent en cuisine depuis le
matin ou presque, les familles d'accueil ainsi que toutes les personnes impliquées
dans le projet emplissent peu à peu la salle. Un grand moment de chaleur humaine :
ce vendredi marque aussi le premier discours « Erasmus+ » de Erna, nouvelle
directrice de l'école et… fille de Mathias, ancien directeur avec lequel nous avons
tissé les premiers liens en... 2010. Tandis que sa sœur, Kakak, finissait ce jour son
stage professionnel à l'école de Saattut avant de repartir vers Nuuk finir de valider
son parcours. Tout ce petit monde parle anglais couramment et maîtrise donc trois
langues… Un repas tout en produits locaux bien entendu et, après l'échange
traditionnel des cadeaux, un final en dansant : les jeunes de Saattut ne conçoivent
plus une semaine sans « active breack », et la présence des visiteurs est bien sur
l'occasion de lui donner une nouvelle dimension.
Samedi ? Si le temps le permet une balade en motoneige est prévue vers le nord-est
de l'île, là où la glace est bien prise. Dimanche journée libre en famille avant de
reprendre lundi matin la classe pour un départ de l'île lundi en début d'après-midi.