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REPUBLIQUE DE LE SENEGAL

MINISTERE DE L' EDUCATION

ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D' AGRICULTURE

E.N.S.A.
TECHNIQUES DE VALORISATION DE LA BIOMASSE

Rédigé par :
Sommaire
INTRODUCTION......................................................................................................................3
GENERALITES.........................................................................................................................3
Les différents types de biomasse.............................................................................................4
Les techniques de valorisation de la biomasse...........................................................................4
Techniques de conversion thermochimiques.........................................................................5
COMBUSTION...................................................................................................................5
GAZEIFICATION...............................................................................................................6
La pyrolyse..........................................................................................................................7
Techniques de conversion biochimique................................................................................8
La fermentation alcoolique..................................................................................................8
La digestion ou méthanisation.............................................................................................8
Technique de conversion mécanique......................................................................................9
CONCLUSION.........................................................................................................................11
INTRODUCTION
L’accès à l’énergie est l’un des défis majeurs pour le développement des peuples. Au monde
et en Afrique subsaharienne, seule une proportion infime de la population a accès aux
énergies modernes notamment les énergies fossiles. En outre, l’utilisation des énergies
fossiles est plus coûteuse pour l’environnement.

Cette situation risque de perdurer encore du fait du renchérissement du prix des produits
pétroliers qui les rend encore plus inaccessibles aux plus pauvres. Par ailleurs, il est de plus en
plus fait état d’un possible épuisement des ressources pétrolières mondiales dans le courant du
présent siècle. Qu’en sera – t-il alors de l’approvisionnement en énergie si nécessaire au
développement ?

Il devient impératif d’assurer la transition pétrolière par un recours plus conséquent aux
énergies renouvelables qui présentent plusieurs avantages : par définition, elles sont
inépuisables, disponibles localement, très peu polluantes (car produisant peu ou pas de gaz à
effet de serre et réduisant ainsi l’impact sur la santé et le climat).

Ainsi, parmi l’utilisation de la biomasse constitue l’une des solutions les mieux adapter aux
préoccupations actuelles en matière d’énergie. Pour une meilleure utilisation de la biomasse il
est donc ne

GENERALITES
La biomasse comprend toute substance dont la formation est due à des phénomènes
biologiques, c'est-à-dire enzymatiques. Elle provient directement ou indirectement des
animaux ou des plantes qui sont des réacteurs silencieux qui captent et stockent l'énergie
solaire par la photosynthèse.

Il existe deux voies différentes pour disposer de la biomasse :

 La première voie consiste en l’utilisation des déchets organiques divers de moindre


valeur ou des sous-produits de cultures. Elle pose souvent des problèmes de
disponibilité et de collecte en quantité suffisante de ces produits organiques
(déjections diverses, coques d'arachides, rafles de, mais...).
 La seconde voie, consiste à cultiver des plantes spécialement à des fins énergétiques
(canne à sucre, le jatropha ...).
Les différents types de biomasse
Selon l’origine on peut distinguer deux types de biomasse :

La biomasse sèche ou biomasse ligneuse


Bois,

Paille

Bagasse,

Rafles de maïs...

Déchets de transformation du bois

La biomasse humide ou fermentescible


Les déchets organiques d'origine agricole (fumiers, lisiers…),

Les déchets agroalimentaire ou urbain (déchets verts, boues d'épuration, fraction


fermentescible des ordures ménagères qui peut être transformée en énergie .

La biomasse sucrière ou oléagineuse


Plantes sucrières blé, canne à sucre…

Huiles végétales tournesol, palme...

Les techniques de valorisation de la biomasse


Il existe de multiples techniques de valorisation de la biomasse pour en tirer le maximum
d’énergie. Ces technologies se distinguent par la nature et l’origine de la biomasse (sèche,
humide), de l'énergie visée (gaz, huiles, charbon, alcool, fumées, etc.…

Il existe trois principaux groupes de technologies de conversion énergétique de la


biomasse. Il s’agit :

 des procédés de conversion thermochimique qui sont : combustion, gazéification,


pyrolyse pour la biomasse sèche;

 des procédés de conversion biochimique (digestion, fermentation) généralement pour


les biomasses humides ;

 des procédés mécaniques permettant de produire les huiles, par exemple, du bio diesel
à partir du colza, l’huile de tournesol, l’huile de jatropha
Techniques de conversion thermochimiques

COMBUSTION
La combustion du bois a été la principale source de chaleur utilisée par l’homme avant le
charbon, puis le pétrole et le gaz ne deviennent plus attractifs et disponibles en grandes
quantités. L'énergie chimique du bois est libérée par combustion sous forme de chaleur et
utilisée directement pour le chauffage ou pour produire de l'électricité.

La combustion de bois par chauffage simple pour produire de la chaleur est le mode de
valorisation le plus efficace. La combustion de bois avec cogénération permet de produire à la
fois de la chaleur et de l’électricité.

Elle a des effets néfastes sur l'environnement :

 pollution de l'atmosphère par les particules non brulées,


 non-restitution aux sols de la matière organique, entrainant une diminution de la
fertilité,
 déboisement abusif accentuant le processus de la désertification.

Elle constitue une technique adaptée aux besoins en énergie des populations rurales pauvres
en disponibilités monétaire pour utiliser d'autres techniques. La mise au point d'installations
ou d'appareillage (fourneau domestique sénégalais, fourneau amélioré malgache,) permet
d’améliorer le rendement en énergie par une combustion plus complète de la biomasse et de
réduire ainsi les effets néfastes et de diversifier les combustibles à utiliser (pailles, coques
d’arachide, balle de riz ou tout autre déchet de faible granulométrie.

Le fourneau domestique sénégalais


Il a été conçu par un ferblantier Sénégalais pour la cuisson des aliments avec des déchets de
faible granulométrie : coque d'arachide, balles de riz, paille de céréales, sciure, brindilles...
Nous avons vu qu'il est toujours adopté au Sénégal sans difficulté chaque fois que ces déchets
sont disponibles et n'ont pas une destination préexistante plus intéressante.

AVANTAGES : son utilisation possible aussi bien en zone rurale qu'en zone urbaine permet
de récupérer des déchets végétaux très variés qu'on n'utiliserait pas autrement (balles de riz,
brindilles...).

INCONVENIENT : Il dégage beaucoup de fumée et doit t être uti1isé en plein air

Le Fourneau malgache amélioré Ou UMEME en swahili


Le fourneau malgache classique est fabriqué à partir d'un bidon de pétrole de récupération ou
à partir d'une tôle préparée par l'artisan ferblantier local. Son amélioration consiste à doubler
les parois de sa partie supérieure et à placer de la terre glaise entre les deux parois pour limiter
les pertes de chaleur par diffusion latérale et concentrer celle-ci sur le fond de la marmite. La
diminution du combustible (charbon) utilisée peut atteindre 50 %.
Fourneau malgache amélioré

Le foyer amélioré LORENA


Ce foyer est en effet fabriqué avec un mélange de sable et d'argile disponible partout. Tout le
monde peut pratiquement le construire sans presque rien débourser, sans outils spéciaux.
L'utilisation de ce type de foyer pose certes quelques problèmes, notamment : il faut des
marmites ayant les dimensions et la forme adéquate aux trous pratiqués sur la cuisinière, mais
nous tenons à souligner que son adoption permet en principe : d'économiser au moins la
moitié du combustible habituellement utilisé avec un foyer ouvert d'utiliser pratiquement
n'importe quel combustible solide.et aussi d'avoir un foyer partout où il y a du sable et de
l'argile.

GAZEIFICATION
Dans ce procédé, le bois est transformé en charbon de bois tout en dégageant du gaz
combustible. En effet la gazéification est une oxydation parti el1e de l à matière végétale pour
produire un gaz pauvre qu'on transforme ensuite en énergie thermique ou en énergie
mécanique. Elle permet d'obtenir le meilleur rendement énergétique à partir de la biomasse
sèche (15 % de plus que la. combustion) et de valoriser toutes sortes de matières végétales, de
granulométrie comprise entre 2 et 10 cm, qui n'ont pas toujours d'utilisations intéressantes
précises : balles de riz, tourbes, parche de café, paille hachée, sciure de bois, déchets de coton,
de canne à sucre. Le gaz obtenu peut être brûlé dans un moteur ou une turbine. Le gaz peut
également servir à d’autres usages.

Le bilan énergétique de l'opération est le suivant :

1kg de bois Gazéificati Gaz non épuré Épuration 2 m 3 de gaz


humide on pauvre épuré
3500KCAL 2525 kcal 2275KCAL
La pyrolyse

Technique traditionnelle
La pyrolyse est une technique connue depuis l'antiquité, qui consiste en un chauffage à l’abri
de l’air dans un réacteur à 400°C environ conduit à une distillation destructive qui libère de
nombreux produits :

 20% des produits volatils (H2, CH4 CO, CO2 vapeur d’eau )
 50%de jus pyroligneux goudron et benzol
 30%d’un résidu solide : du charbon de bois

Le bilan énergétique de l’opération de pyrolyse pour un kg de bois s’établie comme suit : le


rendement en matière solide vaut ;

2250/4850=0,46

Le rendement en matière liquide vaut : 1500/4850=0, 31

LE RENDEMENT TOTAL vaut 0 ,77

Cette valeur est élève et l’autonomie du processus est assurée par le réemploi du gaz produit.
Ce procédé convient aux matières d’une granulométrie moyenne : le bois la paille coque de
coprah coques de noix

La pyrolyse en lit fluidisé


Une pyrolyse en lit fluidisée permet une réduction substantiel du volume du réacteur se
traduisant par une réduction de prix, on notera également dans ce cas une amélioration des
coefficients de transfert de chaleur et une augmentation du rendement malgré l’énergie
supplémentaire nécessaire pour maintenir le lit en suspension et pour obtenir une
granulométrie adéquates, ni trop élevé si non il n’ya pas fluidisation ni trop faible si non il
n'ya entrainement de particule.

Une pyrolyse flash


C’est nue technique de pyrolyse qui s’effectue a de très haute température (1000°C) pendant
des temps très court. Ce procédé qui évite la formation des goudrons, conduit à une
gazéification qui peut être total au détriment du charbon et du jus pyroligneux. Les hautes
température pourraient être obtenu au foyer d’un concentrateur solaire. Les rendements
annoncés sont de 58% avec l’eucalyptus.
West Indian Charcoal Kilnll.
Il s'agit de fabriquer du charbon à partir de morceaux de bois qu'on enferme dans deux futs
d'huile métalliques. On recouvre les futs avec de la terre et le feu est alimenté sous les futs
avec des brindilles et avec le liquide pyroligneux qui coule des futs.

Terre

Bois

Techniques de conversion biochimique


Elles comprennent la fermentation alcoolique avec essentiellement l'utilisation du carburol, et
la fermentation méthanique (digestion) avec l’utilisation du biogaz.

La fermentation alcoolique
De nombreuses espèces végétales sont cultivées pour leur sucre : c'est le cas par exemple de la
canne à sucre, de la betterave sucrière, du maïs, du blé ou encore dernièrement de l'ulve. Ce
sucre peut être utilisé pour la fabrication d’alcool et utilisé a des fins énergétiques. La
fermentation alcoolique est la technique utilisée pour la fabrication de l’alcool. Cette
fermentation est basée sur la formule de Gay-Lussac :
Levures
C6H12O6 2CH3CH2OH+2CO2
Fermentation

Le rendement théorique de cette équation est de 50% il n’est jamais atteint en pratique.

L’alcool obtenu a partir de ces réactions peuvent être utilisé pour la production d’énergie.
C’est le cas du bioéthanol. Il est obtenu par fermentation de sucres (sucres simples, amidon
hydrolysé (canne à sucre)) par des levures du genre Saccharomyces. L'éthanol peut remplacer
partiellement ou totalement l'essence. Une petite proportion d'éthanol peut aussi être ajoutée
dans du gazole, donnant alors du gazole oxygéné, mais cette pratique est peu fréquente.

La digestion ou méthanisation
La digestion anaérobie (ou méthanisation) est la transformation de la matière organique en
biogaz, composé principalement de méthane et de gaz carbonique. Elle est réalisée en
anaérobiose par une communauté microbienne complexe. Les matières susceptibles d’être
utilisées peuvent être des déchets organiques de l’industrie ou des ménages. La valorisation de
ces matières très humides et à faible pouvoir calorifique, c.-à-d. impropres à la combustion,
n’est guère possible que par la filière de production de biogaz.

Ainsi le procédé de méthanisation permet d’obtenir un combustible gazeux d’une part et


aussi des éléments fertilisant pour le sol a la différence avec les procédés thermochimiques.

BACTERIES FERMENTAIRES BACTERIES ACIDOGENES


Acides gras alcool H2O
Matière Acétate H2 CO2
CO2
organique

CH4, CO2, H2O BACTERIES ACIDOGENES

Technique de conversion mécanique


Cette technique consiste à l’extraction d’huile de certaines plantes à des fins énergétiques.
Ces plantes sont des plantes oléagineuses. Les plus utilisés sont le colza soja palme Pourgere
etc.

Cette extraction se fait à des fortes pressions pouvant aller jusqu'à 300bars à des températures
très élevées qui peuvent avoisinées 300°C en présence d’hydrogène ou d’un mélange H2 +CO.

L’huile extrait ces plantes est aussi appelé biocarburants liquides. Ils sont utilisés en
remplacement des produits pétroliers ou en mélange avec ceux-ci.
En réalité, les carburants classiques (diesel ou essence) contiennent systématiquement une
proportion de biocarburant en mélange de l’ordre de 1%, ce qui en améliore les propriétés
physico-chimiques.

Les biocarburants ont quatre avantages fondamentaux en comparaison des carburants


fossiles :

 ils sont renouvelables, dans la limite des modes de production agricole servant à
produire la matière première (ceux-ci utilisent actuellement des volumes importants
d’intrants, eux-mêmes produits à partir d’hydrocarbures fossiles),

 leur utilisation permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre puisqu’elle
permet de réduire la consommation d’hydrocarbures fossiles,

 ils permettent d’améliorer l’autonomie énergétique d’un pays lorsque celui-ci dispose
de la capacité de production agricole adéquate,

 ils offrent un nouveau débouché aux produits agricoles.

Ester Méthylique d’Huile Végétale ou biodiesel

Il est par défaut en mélange à hauteur de 0.5 à 2% dans le diesel. Certaines utilisent du B30,
biodiesel mélangé à hauteur de 30% dans le diesel : c’est typiquement ce carburant
qu’utilisent les véhicules dont on dit qu’ils ’roulent aux biocarburants’. Au-delà de cette
proportion, l’utilisation de biodiesel requiert des modifications de moteur afin d’en éviter une
usure accélérée.
L’utilisation de l’huile végétale pure (HVP) est également possible techniquement dans les
moteurs diesel - en mélange ou à 100%, mais pose des problèmes de mixtion avec le diesel,
d’usure du moteur et de pollution.
CONCLUSION

L’Afrique revêt d’innombrables ressources en matière de biomasse qui constitue une source
d’énergie renouvelable extrêmement importante.

De nos jours, le monde entier est confronté à une grave crise énergétique notamment les pays
africains et pour ce faire, les énergies renouvelables pourraient constituer une alternative non
négligeable ; d’où la pertinence de l’exploration et de la capitalisation des différentes
techniques de valorisation de la biomasse. Ces dernières devraient être améliorées davantage
dans le cadre de politiques de recherche soutenue et êtres vulgarisées partout pour favoriser
les conditions de développement du cantinant.

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